Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Kolgrim

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Sujets - Kolgrim

Pages: [1]
1
One Shot / Aventures sous Novigrad [PV]
« le: dimanche 04 mars 2018, 16:33:05 »
Vêtu d'un simple serviette nouée autour des reins, Kolgrim s'avança d'un pas tranquille dans l'établissement de bains de Novigrad.

L'endroit était plongé dans une douce pénombre, éclairé par des bougies, posées à même le sol ou encore fichées dans des chandeliers, ainsi que par des petites lampes qui pendaient du plafond, leur lumière étant reflétée par l'eau des bassins. Hormis le léger clapotis de l'eau et le bruit des conversations des personnes fréquentant l'établissement, le calme régnait en ces lieux ; il faut dire aussi qu'il y avait peu de monde à cette heure-ci : les bains ouvraient à l'aube mais les premiers clients se pointaient souvent une ou deux heures après l'ouverture.

Kolgrim avait donc choisi cette heure-ci pour profiter des bienfaits offerts par l'établissement : comme ça il avait l'impression d'avoir les bains pour lui tout seul. Après avoir déposé ses vêtements au vestiaire, il était entré dans la salle sous l'œil curieux et intéressé de deux femmes d'âge mûr qui bavardaient tranquillement, le corps à moitié plongé dans l'un des bassins.
Le sorceleur leur adressa un petit signe de tête en guise de bonjour et plongea à son tour dans un bassin voisin, inoccupé.

- Ah, ça fait du bien ! murmura-t-il d'une voix satisfaite.

Kolgrim ne pouvait pas profiter souvent de tels moments mais quand l'occasion se présentait, il n'hésitait pas, quitte à débourser plus que de raison. Suite à un contrat qui lui avait rapporté un bon petit paquet de couronnes, il avait fait quelques folies : il avait loué une chambre au Passiflore, l'établissement le plus luxueux de la grande ville de Novigrad, acheté une magnifique armure nilfgaardienne, pas celle en métal, mais en cuir, et s'était payé la veille les services d'une accorte demoiselle experte dans les arts amoureux. Bref, il avait pris quelques vacances bien méritées.

Normalement il n'aurait pas pu gouter aux délices offerts par les bains de Novigrad, ces derniers étant privés, réservé à une clientèle triée sur le volet, mais son dernier commanditaire l'avait chaudement recommandé auprès du patron de l'établissement et le sorceleur avait donc pu entrer sans problème dans l'établissement, après avoir décliné au gardien, bâti comme un taureau, son identité.

_____

Maintenant il était couché à plat ventre sur une longue dalle de pierre, en train de se faire masser le dos par une solide matrone qui, si elle n'avait pas un physique à provoquer des torticolis sur son passage - et ce devait être l'une des raisons pour laquelle on l'avait engagé - avait un toucher divin : ses mains puissantes relaxaient les muscles tendus, raffermissaient les chairs molles ou endolories, apaisaient la tension et remettaient correctement en place les vertèbres.

Les yeux clos, Kolgrim savourait le massage, se demandant combien de temps il allait pouvoir profiter de son congé. Sa bourse s'était aplatie plus vite que prévue et il lui faudrait bientôt se mettre à la recherche d'un nouveau contrat...

2
Le coin du chalant / Un sorceleur à Poudlard
« le: mercredi 28 février 2018, 21:29:45 »
Une idée de One Shot qui m'est venue comme ça et qui pourrait être amusante : Kolgrim se retrouvant à l'École des Sorciers de Poudlard.

Comment qu'on ferait ça ?

Déjà, pour commencer, je ne joue que mon personnage, Kolgrim, sorceleur de l'École de la Vipère. Pour le ou les autres membres du forum, plusieurs possibilités :

- Un seul membre incarne un membre particulier de Poudlard : un élève ou un professeur d'une des 4 écoles (Gryffondor, Poufsouffle, Serredaigle, Serpentard) interagissant avec Kolgrim.
- Un seul membre incarnant plusieurs personnages de Poudlard ; bien entendu il n'est pas obligé de tous les faire apparaitre dans ses posts : il peut très bien en introduire un seul dans un post et plusieurs dans un autre.
- Plusieurs membres incarnant chacun un personnage de Poudlard. Là encore à vous de choisir lequel vous voulez incarner.
- Plusieurs membres incarnant plusieurs personnages. L'idéal serait 5 membres : 1 pour chacune des écoles susmentionnées plus haut plus un cinquième pour les "extras" (Hagrid, Rusard, Cornelius Fudge, etc...).

Euh il ferait quoi Kolgrim à Poudlard ?!

Là encore plusieurs options :

- Invitation : Kolgrim aurait par le passé rendu un service à l'un des professeurs de Poudlard (ou un(e) ancien(ne) élève qui aurait depuis achevé ses études de magie) alors que ce dernier arpentait Terra. Pour le remercier, il lui envoie une invitation (avec l'accord du Ministère de la Magie) pour visiter Poudlard.
- Contrat : aussi extraordinaire que cela puisse paraître, Poudlard est confronté à un problème que seul un sorceleur peut résoudre et fait donc appel à Kolgrim.
- Arrivée accidentelle : pour une raison ou une autre Kolgrim arrive accidentellement à Poudlard ou ses environs (comme la Forêt Interdite) et peut provoquer quelques remous sur son passage...
- Autre : une combinaison de deux options voire un truc complètement différent.

Ce serait quel genre de RP ?

Principalement du social, les interactions entre un sorceleur et un ou plusieurs membres de Poudlard pouvant offrir bon nombre de possibilités. Un peu de combat (contre un ou plusieurs monstres, voire un sorcier). Pour ce qui est du hentaï par contre cela sera fort peu probable : les élèves de Poudlard sont encore des gosses (du moins pour ceux qui sont au début de leurs études ; les dernières années sont des adolescents). Pour ce qui est des professeurs féminins, la plupart sont un peu trop âgées... La meilleure candidate serait Madame Rosmerta, la charmante et voluptueuse tenancière des Trois Balais, la taverne de Pré-au-Lard.

On est obligé de prendre des personnages des romans ?

Pas forcément. Personnellement je serais pour la méthode hybride : on prend quelques personnages des romans et on y ajoute d'autres de son cru.

Ce serait à quelle époque, par rapport aux bouquins ?

Bonne question. On peut très bien faire le RP juste avant l'arrivée d'Harry Potter à Poudlard ou après. Dans ce dernier cas, la difficulté majeure serait de coller la trame du RP avec le scénario d'un des romans.

Faut connaître à fond l'univers de J.K. Rowling ?

Ce serait un gros plus. Personnellement j'ai vu les films il y a un paquet d'années et je viens de lire les 7 romans. Après, rien ne nous empêche de prendre quelques libertés avec l'univers, du moment que l'on ne s'éloigne pas trop de l'esprit des romans ;)

Par exemple, Poudlard pourrait être situé dans une poche dimensionnelle, à mi-chemin de la Terre et Terra.

Kolgrim resterait combien de temps à Poudlard ?

Quelques semaines, quelques mois, voire carrément toute une année scolaire.

***

Si vous avez de meilleures idées que celles proposées ci-dessus, n'hésitez pas ;)

Sinon, pour finir, quelques idées à introduire dans le RP :

- Kolgrim pourrait avoir une altercation avec l'un des membres de Poudlard (pas forcément Severus Rogue ;) )
- L'un des professeurs pourrait profiter de la présence du sorceleur pour l'étudier ou lui demander d'être un intervenant le temps d'un cours.
- Comme le cour de Défense contre les Forces du Mal est souvent vacant (et pour cause), Kolgrim pourrait être professeur ad interim...
- Son appartenance à l'École de la Vipère pourrait éveiller l'intérêt, temporaire ou non, des élèves de Serpentard.
- Comme Hagrid est fan de jeux de cartes, Kolgrim pourrait l'initier au Gwynt. Par la suite, sans vraiment le vouloir, ce jeu deviendrait très vite populaire dans l'école et l'un des élèves en inventerait une version magique (cartes qui bougent toutes seules, etc...).
- L'un des élèves (pas forcément de Serpentard) pourrait se moquer du fait qu'il n'utilise pas de baguette magique pour balancer ses Signes.

etc...

3
Ville-Etat de Nexus / Un marché avec une sorcière [PV Keira Metz]
« le: dimanche 18 février 2018, 21:10:50 »
- Je sors quand ?
- Ta gueule !

Soupirant, Kolgrim s'éloigna des barreaux de la cellule collective où il avait été enfermé en compagnie d'autres détenus et regagna sa place, une paillasse où il s'assit. Cela faisait maintenant deux jours qu'il se trouvait dans la prison centrale de Nexus, attendant de passer en jugement. Connaissant un peu les rouages de l'administration, il savait que les procès ne se faisaient pas du jour au lendemain : il fallait préparer le dossier, classer les affaires précédentes en cours et ainsi de suite.

- Eh, pourquoi t'es là toi ?

Il releva la tête : celui qui venait de lui parler était un gaillard ayant à peu près la quarantaine et qui était arrivé après Kolgrim. Il l'avait trouvé sympathique mais n'avait pas fait le premier pas pour discuter avec lui, pas plus avec les autres d'ailleurs.

- Ben, j'ai causé du grabuge dans une taverne... Et toi ?
- J'ai pissé contre la statue d'un officiel dont je m'rappelle plus le nom. Faut dire que j'étais bourré...
- Hum, ça va pas aller chercher loin ça.
- Ouais, je devrais pas tarder à sortir. Pour une banale bagarre taverne, ça va pas chercher loin non plus.

L'individu s'éloigna, laissant Kolgrim à ses pensées. *Pas chercher loin...* Il avait omis de préciser que l'incident à l'Ancre Rouillée était loin d'être une simple échauffourée.

Voulant se reposer après un contrat de sorceleur qui avait été bien payé, il avait été pris à partie par trois individus qui n'aimaient pas trop les "erreurs de la nature de son espèce". Le ton était monté et les armes avaient été sorties de leurs fourreaux. Même à trois, les gaillards n'étaient pas de taille face à un sorceleur : ils périrent sous les coups d'épée de Kolgrim qui ne s'était pas contenté de les tuer, il les avait découpé en morceaux ; l'aubergiste avait été bien en peine de déterminer quel bras, quel pied ou quelle tête appartenait à l'un des cadavres...

Là-dessus la garde, alertée par les cris des autres clients qui avaient fui le lieu du massacre, s'était pointée. Kolgrim n'aurait pu qu'en faire une bouchée mais il n'avait pas voulu se mettre la garde à dos et avait opté pour la fuite ; malheureusement, il avait glissé sur une flaque de sang et sa tête alla cogner contre une poutre

Quand il s'était réveillé, il était en cellule. Tout son équipement avait été saisi par la garde et il ne portait sur lui que son pantalon, sa chemise et ses bottes. Il avait été un peu étonné qu'un de ses compagnons d'infortune n'ait pas profité de son inconscience pour le soulager de ces dernières (voire de tous ses vêtements) mais il savait que les sorceleurs étaient autant craints que haïs et qu'aucun d'entre eux n'avait nulle envie de s'expliquer avec lui.

*Si d'ici demain je ne comparais pas devant le juge, je me fais la belle et au diable les conséquences !* pensa-t-il. Il avait déjà quelques idées pour s'évader et comparait les chances de succès des différents scénarios.

4
Les landes dévastées / A court de jus ? [Asuka Ayame]
« le: mardi 23 janvier 2018, 22:05:02 »
Cela faisait maintenant deux bonnes journées que Kolgrim arpentait la vaste portion de territoire qui se trouvait non loin d'Ashnard et qui portait le nom sinistre de Landes Dévastées. Ce n'était que désolation à perte de vue, la végétation n'étant constituée en tout et pour tout que d'arbustes chétifs aux branches sans feuilles, ballotées par le vent. La cause de cette aridité était due à la présence de bon nombre de créatures et de monstres de diverses sortes : on y trouvait des kikimorrhes, des goules, des griffons, des foënards, des slyzards et bien d'autres joyeusetés du même acabit.

La présence du sorceleur en ces lieux n'avait rien de fortuite : il traquait quelques unes de ces créatures, non pas par intérêt professionnel ni pour le sport, mais tout simplement parce qu'il était à la recherche d'ingrédients pour ses mixtures. Bien entendu il y avait les plantes mais il en fallait un bonne quantité pour obtenir un réactif adéquat tandis qu'un organe de monstre - comme le cœur, le foie ou encore les yeux - en fournissait un de meilleur qualité.

Il était donc sur la piste d'une wyverne quand il entendit comme ce qu'il semblait être des bruits de lutte : des sortes de crépitement suivis de cris de douleur et qui provenaient de derrière une petite colline. Intrigué, il s'en approcha et, une fois arrivé au sommet, découvrit un spectacle des plus étranges : une jeune femme, vêtue d'une manière quelque peu extravagante, était aux prises avec une meute de goules ; cinq gisaient au sol, leurs cadavres fumants comme si elles avaient carbonisées, et quatre autres entouraient la demoiselle qui semblait en mauvaise posture.

Repoussant les questions à plus tard - qui était elle et que faisait-elle en ces lieux ? - il sortit son arbalète de poing et tira un carreau qui alla se ficher dans le dos d'une goule qui s'apprêtait à bondir sur sa proie, l'étendant raide morte. Ses comparses se retournèrent et virent le sorceleur descendre la colline, épée au clair. Les trois goules survivantes se jetèrent sur le nouveau venu qui tua la première d'un coup d'épée bien ajusté tout en faisant une pirouette vers la seconde qui fut aussitôt embrochée. Restait la troisième : Kolgrim dégagea en un éclair son glaive tout en faisant un pas de côté puis il décapita la créature qui s'était jetée toutes griffes dehors à l'endroit où il s'était tenu l'instant d'avant.

- Vous n'êtes pas blessée ? demanda-t-il à la jeune femme, tout en s'avançant vers elle et nettoyant la lame de son épée avec un chiffon.

5
Les contrées du Chaos / La mort venue du ciel [PV Edéline de Roncenoire]
« le: lundi 25 septembre 2017, 19:38:42 »
L'homme se pencha sur le sol herbu. Ses sens ne l'avaient pas trompé : il avait bel et bien aperçu une plume parmi les hautes herbes de la lande sauvage. Il la ramassa et l'étudia : trop grande pour être une plume d'oiseau. Il la renifla et reconnut l'odeur caractéristique de la créature qu'il pourchassait depuis deux bonnes journées.

Depuis deux semaines, un monstre terrorisait la région bordant Nexus et les Terres Sauvages : il avait dévoré la moitié du bétail de trois villages, et occis au moins une demi-douzaine de personnes, dont trois enfants. Tous les témoignages étaient unanimes : la créature volait dans les airs, poussait des rugissements stridents et était pourvue d'un dard venimeux. La plupart des paysans attribuaient ces attaques comme étant l'œuvre d'un dragon et bientôt tous les habitants du coin vécurent dans la terreur. L'affaire était sérieuse et le seigneur local, le Baron Ostrit promit une récompense de 2000 couronnes à quiconque ramènerait la tête du monstre.

Kolgrim, sorceleur de l'École de la Vipère qui passait dans la région à ce moment là eut vent des problèmes que rencontraient les gens du coin ainsi que de la somme fabuleuse offerte par le seigneur. Les sorceleurs étaient la plupart du temps fauchés, aussi ce contrat était une véritable aubaine pour lui. Il se présenta devant le baron, demanda des précisions, recueillit les différents témoignages et en arriva à la conclusion qu'une Manticore était à l'œuvre.

Ce type de monstre représentait un véritable défi, même pour un sorceleur : il était rusé, puissant, rapide et sa queue pourvue d'un dard distillait un poison virulent. En outre il volait dans les airs, porté par de puissantes ailes de chauve-souris mais certains spécimens possédaient des ailes à plumes, comme c'était le cas pour la bête qui avait reçu le surnom de la Mort Ailée.
D'ailleurs, avant la venue de Kolgrim bon nombre de candidats, alléchés par la récompense avaient tenté, en vain de mettre fin à cette menace : des chasseurs de monstres en herbe, des chevaliers en quête de gloire, des nobles en mal d'argent, des mercenaires rendus oisifs par l'absence de guerre...

Le sorceleur s'était mis en chasse et avait rapidement trouvé le repaire de la Manticore : les ruines d'une ancienne cité elfique située au bord d'un lac. Le plus étonnant était que les Manticores vivaient la plupart du temps dans les régions montagneuses ou dans les forêts profondes et non près des zones civilisées. Pour qu'une de ces créatures s'y aventure, il fallait qu'il se soit passé quelque chose de grave dans son habitat naturel.

Le matin du troisième jour de sa traque, il arriva en vue des ruines en question.

6
Ville-Etat de Nexus / Traque dans les égouts [PV Okooko]
« le: dimanche 17 septembre 2017, 18:44:14 »
Pour mettre dans l'ambiance ^^

Les égouts de Nexus, comme tous les égouts, étaient pestilentiels. Seuls les fous (dans lesquels on pouvait inclure les aventuriers débutants), les téméraires (dans lesquels on pouvait mettre les aventuriers chevronnés), les suicidaires ou encore les sorceleurs osaient arpenter ces galeries sombres et humides truffées de monstres.

Kolgrim appartenait à la dernière catégorie, celle des sorceleurs.

Son épée en argent au poing, il progressait lentement le long d'un couloir plongé dans l'obscurité - ce qui n'était pas un gros problème pour lui, grâce à ses yeux de chat. Quelques heures plus tôt, alors qu'il flânait au marché de Nexus, près de la halle aux draps, il était tombé sur une annonce : le capitaine de la garde de ce secteur de la cité offrait une généreuse récompense - 300 couronnes - à quiconque exterminerait une cockatrice qui avait élu domicile dans les égouts.

Bien entendu, un groupe d'aventuriers avait tenté sa chance quelques jours auparavant mais on avait eu plus de nouvelles d'eux depuis qu'ils étaient descendus dans les sous-sols de Nexus et l'officier avait placardé de nouveau l'avis de chasse au monstre sur le panneau d'affichage, augmentant du même coup la récompense.

Le sorceleur aboutit à une intersection, s'aidant de ses sens aiguisés pour trouver des traces de la créature. Il trouva le cadavre d'un homme corpulent, vêtu d'une cotte de mailles ; une épée, à moitié plongée dans les eaux sales, se trouvait non loin de lui. Il était mort récemment à en juger par son état de décomposition peu avancé. Sans nul doute l'un des membres de l'expédition.

- Amateur... pesta Kolgrim, examinant de plus près le défunt : sa gorge portait des traces de blessures profondes à la gorge, faites pas des griffes acérées. L'homme n'avait même pas eu le temps de se défendre. Quoi qu'il en soit, Kolgrim était sur la bonne piste. Restait à trouver les autres aventuriers, qui étaient au nombre de quatre.

Du cadavre émanait l'odeur caractéristique de la cockatrice : un curieux mélange d'œuf pourri et de saumure. S'aidant de son odorat développé, il la suivit à la trace sur une bonne dizaine de mètres. Il tomba sur un autre cadavre, celui d'un demi-elfe dont le visage avait été à moitié arraché à coups de bec.
Il arriva à nouvelle intersection continuant à suivre le chemin parcouru par la créature. Cette dernière était rusée : elle avait dû attaquer le groupe, tuant d'abord le guerrier pour ensuite battre en retraite vers une autre section des égouts ; les autres membres de l'équipe avaient dû la prendre en chasse avant de se séparer en groupes de un pour mieux la repérer...

- Amateurs... pesta-t-il entre ses dents.

7
Les terres sauvages / Une traque qui sent le roussi [PV Shad]
« le: samedi 02 septembre 2017, 17:52:15 »
Le vent faisait courber les hautes herbes qui s'étendaient à perte de vue. Les nuages défilaient rapidement dans le ciel, cachant par intermittences le soleil. La monotonie du paysage était rompue de temps à autre par un arbuste, un petit bosquet ou encore par une petite colline.

Un cavalier solitaire arpentait cette solitude herbue. Juché sur une jument grise, l'homme était vêtu de cuir noir, du pourpoint jusqu'au bottes, la seule tâche claire étant son visage au profil fier, car ses cheveux étaient également noirs de jais. Sur le dos il portait deux épées rangées dans leur fourreau, l'une en acier, l'autre en argent. Le pommeau de la première était rond avec une gueule de vipère gravée au centre et sa garde était droite ; la seconde avait une gueule de vipère en guise de pommeau et la garde était en forme de fourche, comme les claymores.

Il fit stopper sa monture et sembla scruter les alentours.

- Là ! dit-il avant de descendre de cheval et de se pencher vers le sol. Un humain ordinaire n'aurait pas distingué grand chose, un chasseur expérimenté aurait discerné ces traces mais l'homme en question n'était pas un chasseur expérimenté, il était bien plus que cela. Il était un sorceleur.

La veille il se trouvait à Nexus, confortablement installé dans une taverne. La journée était belle et ensoleillée et il avait gagné 15 couronnes au cours d'une partie de gwynt contre un marchand puis avait commandé une vodka fait-maison et qui avait un délicieux goût de caramel. C'est alors que s'était présenté sur le seuil de l'établissement un mystérieux individu à capuche qui semblait chercher quelqu'un ou quelque chose dans la salle. Quand il vit Kolgrim il se dirigea vers lui et lui demanda s'il pouvait s'assoir en sa compagnie car il avait une affaire intéressante à lui proposer.
Pour quelqu'un qui était habitué aux panneaux d'affichage dans lesquels il trouvait ses missions, ce mode de recrutement était tout nouveau pour lui, aussi prêta-t-il attention aux paroles du bonhomme : il agissait pour le compte d'un commanditaire qui préférait garder l'anonymat et qui avait eu maille à partir avec un monstre, une sorte de lycanthrope ; la créature avait massacré plusieurs de ses hommes dans un entrepôt qui lui appartenait et il offrait une belle récompense pour sa tête : 500 couronnes.

Kolgrim avait émis un sifflement quand il avait entendu la somme : celui qui offrait un tel paiement ne devait pas être fauché ! Il accepta donc le contrat tout en se disant que celui ou celle qui pouvait dépenser autant d'or sans sourciller ne devait pas l'avoir gagné en écrivant des poèmes. On était à Nexus après tout.

Il s'était mis au travail sans tarder, visitant dans un premier temps le bâtiment où avait eu lieu le massacre afin de chercher des traces de la créature. Il ne fit pas de commentaires sur le fait que l'endroit tenait plus de l'enclos à esclaves que d'entrepôt, se concentrant sur sa tâche ; les quelques indices qu'il avait pu trouver étaient intéressants : des traces de pas profondes, comme celles d'un loup mais en plus grandes et comme s'il était bipède, une touffe de poils noirs à l'odeur forte, des griffures sur les murs ; il avait demandé à examiner les cadavres des employés et il avait remarqué que la bête avait une mâchoire puissante. Les hommes avaient essayé de se défendre mais en vain ; il avait quand même trouvé un minuscule morceau de corne qui, d'après l'odeur, appartenait à la bête. Or il n'avait jamais entendu parler de loup-garou cornu... L'autre détail troublant était que la nuit du massacre la lune n'était qu'un mince croissant dans le ciel. A coup sûr, il avait plutôt affaire à un polymorphe.

Il avait donc suivi la piste qui avait fini par le mener aux Terres Sauvages. Il sentait qu'il était près du but car il était parvenu à trouver de nouvelles traces au fur et à mesure de sa progression et il avait pu constater quelques changements chez la créature : ses pattes arrières s'étaient transformées en jambes et elle pesait moins lourd.

Il continua sur une bonne centaine de mètres avant d'atteindre une monticule couronné de maigres arbustes...

8
Le coin du chalant / Besoin d'un professionnel ?
« le: samedi 02 septembre 2017, 13:05:18 »
Quelques idées de trames avec Kolgrim. La majorité d'entre elles se passeront sur Terra. Elles peuvent être de type "Combat", "Social" ou "Hentai" (voire combiner plusieurs types). Bien entendu, vous pouvez proposer les vôtres  ;)

  • Votre personnage est pourchassé par un monstre (ou un groupe de monstres) et aurait bien besoin d'un petit coup de main.
  • Pour une raison ou une autre votre personnage (Créature, Terranide, etc...) est accusé à tort de méfaits et on envoie le sorceleur pour lui régler son compte sauf que les apparences peuvent se révéler trompeuses...
  • Habituellement ce sont les humains qui font appel à un sorceleur. Mais l'inverse peut arriver : vous êtes un "monstre" et faites appel à un sorceleur pour résoudre un problème particulier.
  • Les sorceleurs ne tuent pas que les monstres, on les engage parfois pour lever les malédictions. Or votre personnage en a contracté une et aimerait s'en débarrasser.
  • Grâce à leurs sens sur-développés, les sorceleurs font d'excellents limiers et sont doués pour mener des enquêtes, retrouver un objet perdu, etc...
  • Vous êtes un mercenaire ayant accepté un contrat ou un vaillant chevalier en mission mais vous êtes une bille quand il s'agit de traquer un monstre et Kolgrim vous semble l'homme de la situation.
  • Kolgrim est à la recherche d'ingrédients rares ou inhabituels pour certaines de ses mixtures et un morceau de votre anatomie (si vous êtes une Créature) entre dans la composition d'un élixir (qui peut servir pour un but bien précis). Notez que cela n'implique pas forcément une amputation ou une dissection, cela peut être une touffe de poil, une larme, une pinte de sang, une mèche de cheveux, etc...
  • Là c'est l'inverse : il vous manque un ingrédient essentiel (si vous êtes chimiste, magicien(ne), etc...) pour une mixture, une expérience, un nouveau sortilège ou une création d'objet magique et cela implique un sorceleur...
  • Pour une raison ou une autre, Kolgrim se retrouve en prison et vous le faites sortir (si votre personnage est un officiel important, une entité puissante, etc...). Bien entendu, la libération n'est pas gratuite...
  • Sans le faire exprès, Kolgrim a marché sur vos plates-bandes. Peut être a-t-il fait capoter un plan méticuleusement préparé depuis des mois par vous ou votre organisation (qui peut se trouver sur Terre), a foutu la pagaille dans votre repaire, l'un de vos entrepôts, a libéré des esclaves, etc... ? Toujours est-il que vous êtes en rogne contre le sorceleur et avez juré de lui faire payer son ingérence dans vos affaires.
  • Vous avez volé un objet appartenant au sorceleur (son épée, sa bourse, etc...) et ce dernier veut récupérer son bien...
  • Vous êtes une charmante demoiselle qui n'a pas encore réussi à trouver de cavalier pour un bal/réception/fête et Kolgrim tombe justement à pic. Contrairement à un certain Loup Blanc, Kolgrim n'est pas contre ce genre d'évènements, bien au contraire.
  • Votre personnage féminin propose un contrat au sorceleur alors qu'elle n'a pas un sou vaillant. Fort heureusement vous avez un autre moyen de paiement...
  • Par extraordinaire Kolgrim se retrouve sur Terre, à Seikusu, et vous tombez sur lui au moment de son arrivée inopinée.

9
Prélude / Vipère au poing [Vallouvée]
« le: vendredi 01 septembre 2017, 21:59:33 »
Milo du Scorpion n'ayant pas eu beaucoup de succès (il faut dire aussi que je ne l'avais pas mis des masses en avant), j'ai préféré le recycler et me faire un personnage qui me plait beaucoup plus et qui, je l'espère, vous plaira aussi  ;) Notez que je reste dans les bestioles rampantes  ;D

Citer
Nom : Kolgrim
Âge : 30 ans (en parait beaucoup moins grâce aux mutations qu'il a subies)
Sexe : Masculin
Race : Créature (mutant)
Orientation sexuelle : Hétéro
Profession : Sorceleur de l'École de la Vipère

Physique : Kolgrim fait un peu moins de six pieds de haut et possède un corps mince et souple. Comme tous les sorceleurs il a subi un rude entraînement qui lui a forgé un corps d'athlète (sans pour autant avoir une musculature proéminente, la sienne étant plutôt sèche). Il a un visage aux traits fins et réguliers, un nez droit, une mince bouche aux lèvres sensuelles et une belle chevelure noire de jais. Le plus remarquable sont ses yeux : de couleur jaune, ils brillent légèrement dans le noir et peuvent rétrécir ou se dilater en fonction de la luminosité ambiante.
Tout comme ses confrères il adopte une tenue de combat légère, adaptée à son style. Il porte ses deux épées - une en acier, l'autre en argent - dans le dos et peut les faire surgir en un éclair.

Caractère : La plupart des sorceleurs affichent un masque impassible et montrent peu leurs émotions, ceci étant dû au processus de mutation qui leur permet de mieux les contrôler. En ce qui concerne Kolgrim, cela a un peu moins bien marché, ce qui fait qu'il a l'air moins "coincé" que ses congénères. Ses yeux fureteurs et son perpétuel sourire en coin donnent l'impression qu'il se fout de tout et de tous (impression accentuée par sa façon de parler et son humour pince-sans-rire). En réalité, il est beaucoup plus sensible qu'il n'en a l'air et peut se montrer très sérieux quand il le faut. Le truc qui le met le plus en rogne c'est quand on essaie de le blouser (notamment sur ses contrats de sorceleur) et dans ce cas il peut se montrer très violent.
S'il y a bien une chose qu'il a vite compris dans son métier de sorceleur, c'est que les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on pense et parfois ce sont ces derniers qui doivent être protégés des humains.

Pouvoirs & Capacités de Sorceleur :

  • Kolgrim est immunisé aux maladies et résiste admirablement aux poisons et toxines.
  • Il possède des réflexes et une endurance surhumains ainsi qu'une force supérieure à la moyenne (sans être pour autant herculéenne).
  • Il maîtrise les Signes, une forme de magie rudimentaire, et qui sont au nombre de cinq : ils comprennent AARD (un souffle d'air assez puissant pour repousser voire renverser les adversaires du sorceleur, IGNI (un projection de flammes), QUEN (une barrière de protection magique), AXII (pour déstabiliser mentalement un adversaire, calmer un animal sauvage ou encore influencer une personne au cours d'une conversation) et YRDEN (piège magique permettant de ralentir, voire immobiliser, un ennemi et de rendre tangible les créatures immatérielles pénétrant dans la zone d'effet).
  • Ses sens sont largement supérieurs à ceux d'un humain ordinaire et ses yeux lui permettent de voir dans le noir.
  • Son médaillon de sorceleur - représentant une tête de vipère aux yeux flamboyants - vibre en présence des créatures surnaturelles ou magiques ainsi que des lieux chargés de magie, des personnes pratiquant les arcanes, bardées de protections magiques ou encore portant des objets enchantés.
  • Kolgrim possède une bonne connaissance des plantes et est capable de préparer des philtres, potions, huiles et bombes. Étant au début de sa carrière, il ne connait qu'une dizaine de formules.
  • Il vieillit à un rythme ralenti et est stérile.


La fillette courait à perdre haleine, filant droit devant elle. Derrière elle, elle entendait les grognements des créatures qui l'avaient prise en chasse. Elle savait qu'elle aurait dû écouter sa mère qui lui avait dit au moins une bonne dizaine de fois de ne pas trop jouer dans la forêt, surtout après le coucher du soleil car on disait que le lieu était hanté.
Bien entendu, elle s'était malgré tout rendue dans le bois et avait joué jusqu'au crépuscule. Voulant rentrer, elle s'était perdue car l'endroit était plongé dans l'obscurité et s'y repérer relevait de la gageure. Elle voyait plus ou moins le ciel nocturne à travers les branches mais la lumière de la lune, à son premier quartier, était masquée par les nuages.
Et voila que des créatures, sorties des fourrés, s'étaient mises à sa poursuite. Elle n'avait pu distinguer des silhouettes indistinctes, aux yeux laiteux qui brillaient faiblement dans le noir ; quoi qu'il en soit, elles se déplaçaient sacrément vite et elle avait pris aussitôt la poudre d'escampette, ayant instinctivement compris que ces choses comptaient ajouter la gamine à leur menu du soir...

Elle avait fini par aboutir à un chemin qui traversait la forêt de part en part. Elle savait qu'il était régulièrement emprunté par des caravanes de marchands et des voyageurs et qu'il passait par son village. Le problème est qu'elle ne savait pas quelle direction prendre : à gauche ou à droite ? Entendant les grognements des monstres dans son dos, elle prit à droite, priant le ciel que ce fut le bon choix. Au bout d'une dizaine de mètres, elle trébucha contre une pierre et tomba rudement au sol. Les créatures voyant que leur proie avait cessé de courir l'avait encerclé, se délectant à l'avance du festin qu'elles allaient faire. Les nuages s'écartèrent et à la lumière de la lune, la fillette put enfin voir à quoi ressemblaient ses poursuivants : des humanoïdes décharnés se déplaçant à quatre pattes, à la peau blanchâtre et malsaine et aux membres noueux terminés par des griffes ; leur visage était vaguement humain mais leur gueule était garnie de crocs. Mais le pire était l'odeur qu'ils dégageaient : une odeur de cadavre en putréfaction, qui agressait les narines.
Sa grand-mère lui avait déjà parlé des goules, de ces monstres qui dévoraient les cadavres mais également les vivants, ces derniers étant pour ces êtres un mets de choix, tout spécialement les enfants...

Alors que la gamine sentit que sa dernière heure arrivée, un sifflement retentit dans l'air et l'instant d'après une des goules poussa un cri de douleur : quelque chose venait de la blesser. Ses comparses tournèrent la tête vers la gauche et la fillette fit de même : entre deux arbres se tenait un homme faisant un peu moins six pieds de haut, mince et portant un long manteau de voyageur. Sous la capuche, deux yeux brillaient d'une faible lueur jaunâtre. D'un pas tranquille, il s'avança vers les goules et la fillette put voir qu'il souriait. Un éclair et l'instant d'après une épée à la lame aussi brillante que la lumière de la lune apparut dans sa main comme par enchantement (elle comprit plus tard qu'en réalité l'arme était dans son dos et qu'il l'avait dégainée très rapidement).

- Ne reste pas plantée là, cours ! dit-il d'une voix calme, se mettant entre l'enfant et les monstres. Elle ne demanda pas son reste et se dirigea vers un arbre qu'elle grimpa en un temps record. Elle aurait pu courir jusqu'à son village mais un petit quelque chose la retint : il émanait une telle assurance de cet homme qu'elle sentait qu'il ne ferait qu'une bouchée de ces monstres et qu'elle ne voulait rater ça pour rien au monde.

La suite des évènements lui donna raison : dans un bel ensemble les goules se jetèrent sur lui mais il esquiva leurs attaques en effectuant une pirouette vers le côté tout en portant un coup d'épée qui alla décapiter l'une d'entre elles puis il fit une autre pirouette, vers l'avant cette fois et sectionna en deux une deuxième qui n'avait même pas eu le temps de bondir sur lui. Ne restait plus que la dernière qui regardait l'homme d'un air indécis, poussant un grognement de rage et de frustration : cette proie était bien trop rapide pour elle et elle se demandait si ce n'était pas elle la proie... Finalement la faim fut la plus forte et elle bondit vers l'homme qui se contenta de faire un pas de côté tout en portant une botte qui transperça la goule de part en part.

Le silence retomba sur la forêt et l'homme leva la tête vers l'arbre où se tenait la fillette :

- Mais pourquoi es-tu... Oh et puis zut ! Tu peux descendre, c'est fini !

Elle s'exécuta et quand elle parvint à hauteur du guerrier, ce dernier essuyait la lame de son épée avec un tissu puis la rengaina en un éclair.

- Merci beaucoup sire chevalier ! Sans vous ces créatures m'auraient dévoré tout cru !
- Chevalier ? Franchement j'ai une tête à être chevalier ? répliqua-t-il d'une voix amusée, rabattant sa capuche, dévoilant ainsi son visage ; il avait les traits fins et réguliers, un nez droit, une bouche aux lèvres sensuelles, étirées en un mince sourire qui avait quelque chose de moqueur et des yeux enfoncés dans les orbites qui semblaient s'amuser d'un rien.
- Ben, vous savez vous battre à l'épée donc vous devez être un chevalier...
- Y'a pas que les chevaliers qui savent se battre tu sais. D'ailleurs certains sont aussi doués que des manches de pelle !
- Si vous le dites... Vous vous appelez comment au fait ?
- Kolgrim. Et toi pucelette ?
- Erika.
- Enchanté Erika ! Bon, je propose qu'on se bouge  car d'autres de ces saloperies pourraient se pointer, même si j'en doute fort. Mais avant...

Sous le regard perplexe d'Erika, le dénommé Kolgrim entassa les cadavres des goules sur le bas-côté puis traça un signe dans l'air de sa main gauche en direction du tas : une langue de feu jaillit de sa paume, embrasant les cadavres et répandant dans l'air une atroce odeur de chair grillée.

- Ouah, comment avez-vous fait ça ? Vous êtes magicien ?
- Si on veut... Bon allez, restons pas là !

Il émit un sifflement et quelques secondes d'après une belle jument grise jaillit des fourrés et se dirigea en trottinant vers Kolgrim.

- Je te présente Polka !
- Elle est jolie ! Mais pourquoi lui avoir donné ce nom ?
- Ben, essaie de monter sur elle sans y avoir été invitée et tu comprendras... Il ponctua cette phrase d'un petit rire, assorti d'un clin d'œil.
- Ah d'accord ! Euh, messire, vous saignez à la jambe !

Elle désigna du doigt trois estafilades à la cuisse gauche. Les plaies ne saignaient pas beaucoup mais répandaient une odeur quelque peu écœurante.

- Ah merde, l'une de ces saloperies a dû me blesser sans que je m'en rende compte ! Ah la la, faut vraiment que je m'améliore...

Il fouilla dans une sacoche accrochée à la selle de Polka et en sortit un morceau de tissu ainsi qu'un petit flacon de verre contenant un liquide orangé. Il enroula la blessure avec le premier et but une petite gorgée du second.

- C'est quoi ?
- De l'Hirondelle, ça sert à soigner les blessures. Tu verras que demain il n'y paraîtra plus.

C'est alors qu'Erika remarqua que Kolgrim avait non pas une mais deux épées dans le dos.

- Pourquoi vous avez deux épées ? C'est au cas où vous perdriez la première ?
- Mais non. L'une est en acier, pour les humains, les non-humains et les animaux ; l'autre est en argent et je l'utilise quand je suis confronté aux créatures surnaturelles et aux monstres, comme ces saletés que je viens d'occire.
- Une épée en acier et une autre en argent... Attendez, ça me revient maintenant : l'ancien du village m'en avait parlé, vous êtes un sourceleur !
- Sorceleur ! rectifia-t-il d'une voix douce. Sinon c'est bien ça, je suis un chasseur de monstres.
- C'est vrai que vous capturez les enfants pour en faire des sorceleurs ? Vous allez faire de moi une chasseuse de monstres ?
- C'est l'ancien qui t'a raconté ces conneries ?! Mais non, on arrache pas les mômes à leurs parents... On est pas des sauvages quand même ! Après, il est possible que ce soit arrivé deux ou trois fois mais faut pas en faire une généralité.

Il grimpa sur sa monture et tendit la main à Erika pour qu'elle puisse monter à son tour. Ils se dirigèrent au galop dans la direction opposée à celle qu'Erika avait empruntée lorsqu'elle avait fuit les goules.

- Ton village est pas trop loin, on devrait y être en quelques minutes. Je sens même une bonne odeur de bouffe !
- Je sens rien moi...
- Sens aiguisés de sorceleur pucelette !

Ils arrivèrent effectivement au hameau, qui s'appelait Beauval, au bout d'environ cinq minutes. Il comportait une bonne trentaine de masures avec une place centrale où se trouvait un temple. Erika lui montra du doigt la maison la plus grande.

- C'est là où je vis ! Mon papa est le bourgmestre !
- Hum, je parie qu'il a dû organiser une battue pour te retrouver...
- Oui et j'imagine qu'il a dû accompagner les autres villageois. Ce qui veut dire que maman doit être seule à la maison. Je vais sûrement me prendre une bonne raclée...
- Bah ! Mieux vaut ça que de finir dans l'estomac d'une goule, hein ?

______

- Je ne vous remercierai jamais assez d'avoir sauvé la vie de ma fille messire sorceleur.

Assis à la table familiale, le bourgmestre, son épouse et Erika regardaient Kolgrim dévorer son petit-déjeuner composé de bacon, de fromage, et d'œufs sur le plat le tout arrosé d'une bonne bière bien fraîche. Lorsqu'elle avait vu sa fille en compagnie du sorceleur, la mère d'Erika avait accueilli son retour, d'abord avec des cris de joie puis ensuite des récriminations comme quoi elle lui avait bien dit de ne pas s'attarder dans la forêt après le coucher du soleil et ainsi de suite. Puis elle s'était tournée vers son sauveur, l'avait remercié de son noble geste et l'avait cordialement invité à passer la nuit dans sa maison, faisant préparer pour lui un lit confortable. Elle avait également envoyé un serviteur prévenir son père et le reste des villageois que sa fille était saine et sauve et qu'ils pouvaient arrêter la battue.

- C'est moi qui vous remercie ! Une bonne nuit de sommeil dans un bon lit et un bon repas, le bonheur tient à peu de choses... dit-il entre deux bouchées. *Avec ta bourgeoise dans mon plumard cela aurait été encore mieux*, acheva-t-il mentalement, *mais bon, on peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et la cremière avec...*

Le trio était fasciné, non pas par le prodigieux appétit du sorceleur mais par ses yeux : sous la lumière du soleil matinal ils s'étaient réduits à deux minces fentes qui lui donnaient un aspect félin et vaguement inquiétant.

- Alors comme ça vous êtes sorceleur... demanda la femme du bourgmestre, une brune d'une trentaine d'années et qui répondait au doux nom d'Eliabel.
- C'est exact madame, de l'école de la Vipère pour être précis.
- Ah bon, il y a différentes écoles de sorceleur ? reprit le bourgmestre, un solide quadragénaire à la barbe fournie.
- Oui, les plus connues sont celles du Chat, du Loup, de l'Ours et du Griffon mais d'autres le sont moins comme la Manticore ou encore celle à laquelle j'appartiens. J'ai même entendu parler d'une école de la Pieuvre mais je pense pas qu'elle existe vraiment.
- Le Loup, je connais ! s'exclama Erika. L'ancien m'en avait parlé. Il m'avait dit qu'ils habitaient à Kar Morden, un nom comme ça.
- C'est Kaer Morhen. Sinon c'est exact, chaque école possède une sorte de quartier général qui sert de lieu d'entrainement, de base d'opération et de repos quand l'hiver vient. Celle de l'école de la Vipère se nomme Vol'Koch et se trouve quelque part à Ashnard.
- Vous venez d'Ashnard ?
- Oui, de la ville proprement dite. J'étais un enfant qui crevait de faim dans les bas-fonds... J'ai été recueilli par un sorceleur qui m'a emmené à la forteresse. Là-bas j'ai subi un sévère entrainement sous la férule de Bazin, le doyen des sorceleurs de l'école de la Vipère.
- T'étais tout seul ?
- Non, on était dix gamins, pratiquement du même âge. A la fin de notre formation, on était plus que quatre...
- Qu'est-il arrivé aux autres ?

Kolgrim ne répondit pas mais adressa au bourgmestre un bref regard des plus éloquents. Ce dernier comprit et n'insista pas davantage. Il toussa et se leva.

- Bon, j'ai quelques affaires à traiter aujourd'hui. Sorceleur, vous pouvez rester chez moi aussi longtemps que vous le désirez. A tout à l'heure !

______

- Ta blessure va mieux ?

Kolgrim était confortablement assis sur un banc qui se trouvait à côté de la porte donnant sur le jardin de la maison du bourgmestre. Dos au mur, les yeux clos, il offrait son visage aux rayons du soleil. Il avait entendu Erika venir bien avant qu'elle n'arrivât à sa hauteur mais il n'en avait rien laissé paraître. Une fois la question posée, il ouvrit les yeux et lui sourit gentiment :

- Beaucoup mieux, regarde ! dit-il en enlevant le morceau de tissu. Il ne restait quasiment rien des estafilades de la veille, sinon trois fines cicatrices.
- Incroyable, elles se sont refermées en une nuit ! C'est grâce à votre potion ?
- En partie. Mon organisme a subi des mutations qui nous octroient des réflexes et des sens accrus ainsi qu'une résistance aux poisons et toxines et nous immunisent de la plupart des maladies. Les potions que nous ingérons, comme l'Hirondelle, servent a accélérer le processus de guérison : mes blessures cicatrisent en seulement quelques heures là où une personne normale mettrait plusieurs jours.
- C'est quoi une mutation ?
- Euh, en gros c'est une sorte de procédé visant à modifier le fonctionnement du corps humain pour lui donner par exemple des meilleures capacités, voire des nouvelles.
- C'est de la magie ?
- Hum, si on veut... En fait c'est un secret de sorceleur et nous ne sommes pas autorisés à en parler. Désolé.
- Je comprends. Moi aussi j'ai des secrets et je dois en parler à personne !
- C'est bon, vous pouvez sortir de votre cachette ! Je vais pas vous manger !

Erika regarda le sorceleur, interloquée, mais elle vit que son regard était braqué sur la haie séparant la maison du bourgmestre du champ voisin. Quelques secondes plus tard une demi-douzaine de têtes enfantines émergèrent du fourré. Erika invita les enfants à s'approcher et ils s'exécutèrent mais avec peu d'empressement. Kolgrim nota leur air à la fois penaud et craintif et se souvint que lui aussi avait ressenti la même chose la première fois qu'il avait vu un sorceleur, même si les circonstances étaient bien différentes.

Quand les enfants, quatre garçons et deux filles, furent à leur hauteur, Erika fit les présentations :

- Kolgrim je te présente mes amis : Léo, Julian, Percy, Aymeric, Rachel et Martha.
- Bonjour les enfants !

Ils répondirent par un "b'jour" timide puis un ange passa durant quelques secondes avant que le dénommé Percy, un petit blondinet, se mette à parler :

- Y sont bizarres vos yeux, on dirait ceux d'un chat !
- C'est exact, mes pupilles rétrécissent ou se dilatent en fonction de la luminosité ambiante, ainsi je peux voir parfaitement dans l'obscurité.
- Ouah, du coup z'avez pas besoin de torche pour aller chercher l'vin à la cave ! s'exclama Léo, un grand brun.
- C'est pour ton père que tu dis ça ! Mais il a pas besoin de yeux d'chat pour trouver le pinard dans sa cave vu qu'il y est tout l'temps fourré ! railla Aymeric, qui était le plus costaud du groupe.
- Ta gueule !
- Et comment vous saviez que nous étions cachés ? intervint Aymeric, désirant détourner l'attention de ses deux compères qui menaçaient d'en venir aux mains. Il avait un air intelligent et son regard reflétait plus la curiosité que la crainte.
- Oh, votre respiration et vos chuchotements étaient suffisamment forts pour que je vous entende. Sans compter que l'une d'entre vous s'est légèrement enrhumée et qu'un autre a mangé un peu trop de fromage au petit-déjeuner...

Le dénommé Julian, qui semblait le moins bavard du groupe, souffla dans sa main puis la porta à son nez, déclenchant l'hilarité des autres enfants.

- ... en plus t'avais lâché une caisse !

- Et c'est vrai que vous avez sauvé Erika d'une bande de monstres ? demanda Rachel, une blondinette un peu potelée, une fois que les enfants eurent fini de rire. Cette fois leur méfiance avait fait place à une sorte de curiosité teintée d'admiration.
- Ouais enfin bon, ils n'étaient que trois et c'étaient des goules... C'auraient été des algoules, j'aurais eu plus de mal...
- C'est quoi ça ? questionna Martha, une ravissante rouquine au visage constellé de tâches de rousseur.
- Une goule mais en plus vicelard.

Kolgrim comprit, en voyant leurs regards perplexes, qu'ils n'étaient pas plus avancés...

- En tout cas, vous l'auriez vu se battre ! Il était plus rapide que l'éclair et il a occis les monstres en quelques secondes ! Tchac, tchac et tchac ! Là-dessus, Erika se mit à mimer les mouvements d'épée du sorceleur.
- Vous pourriez nous faire une démonstration ?
- Pourquoi pas... Vous auriez un bâton de la même taille que mon épée ?

Quelques minutes plus tard, il se tenait au centre du jardin, tenant un solide bâton de bois à la main. Les enfants étaient sagement assis, les filles sur le banc, les garçons par terre, à distance respectueuse, comme l'avait demandé le sorceleur. Ce dernier avait ôté son pourpoint de cuir noir, aux manches cloutés d'argent et ne portait sur le dos qu'une simple chemise de lin.
il commença à exécuter des moulinets avec son arme tout en se déplaçant, d'abord en effectuant de simples pas de côté puis des pirouettes, abattant des ennemis imaginaires. Il passa, pour ainsi dire, à la vitesse supérieure en faisant des figures plus complexes, exécutant des sauts périlleux aussitôt suivis de coups de taille ou d'estoc. Quand il eut fini, les gamins le regardaient avec des yeux ronds comme des soucoupes et ce ne fut que quand Kolgrim s'avança vers eux et leur demanda si la démonstration leur avait plu qu'ils se mirent enfin à sortir de leur stupeur.

- Génial !
- Vous vous battez super bien !
- On dirait une sorte de danse !
- C'était vraiment joli !

Kolgrim remit son pourpoint de cuir noir tandis que les gamins continuaient leurs commentaires élogieux.

- Cela s'appelle la Danse de Mort de la Vipère. finit-il par dire, une fois que l'excitation des enfants se fut quelque peu calmée.
- Z'avez pas l'air essoufflé en plus ! fit remarquer Julian.
- Tu m'étonnes, il doit avoir l'habitude !
- J'parie qu'y peut battre l'fils du seigneur !
- Hum, pas sûr, il est quand même bon à la quintaine !
- Tu parles, il se casse la figure une fois sur deux !

Les enfants, ainsi que Kolgrim, éclatèrent de rire.

______

La nuit était bien avancée et Kolgrim dormait paisiblement. Le reste de la journée s'était passée dans la joie et la bonne humeur : à la demande d'Erika, il avait montré aux autres enfants les Signes, une sorte de magie rudimentaire que tout sorceleur maîtrisait : il avait allumé une chandelle avec Igni, soufflé une petite meule de foin avec Aard, calmé les aboiements du chien du meunier avec Axii, demandé à l'un des garçons de lui balancer une pierre qui avait rebondi contre une sorte de bouclier invisible grâce à l'utilisation de Quen. Pour Yrden, il se contenta de leur expliquer qu'il était utile face aux créatures immatérielles, comme les Spectres ou les Fantômes, les rendant tangibles tant qu'elles se trouvaient dans la zone du Signe, permettant au sorceleur de les blesser avec son glaive d'argent ; il était en outre efficace contre les autres adversaires puisqu'il ralentissait leurs mouvements.

Il leur avait parlé de son médaillon qui était plus qu'un simple bijou car il se mettait à vibrer en présence des monstres, des créatures surnaturelles ou magiques ainsi que de toute personne maîtrisant les arcanes, bardée de protections magiques ou encore portant sur elle des objets enchantés.

Un des enfants lui demanda depuis combien de temps il était sorceleur ; il lui avait répondu qu'il l'était depuis peu, environ sept ans. Ils apprirent ainsi qu'il avait 30 ans et Rachel lui fit remarquer qu'il en faisait beaucoup moins. Léo se souvint alors que l'ancien lui avait dit que les sorceleurs vieillissaient beaucoup plus lentement que les personnes ordinaires. Kolgrim lui répondit par l'affirmative et leur indiqua que son mentor, Bazin, était âgé de 155 ans, c'est à dire 63 ans de plus que l'ancien du village et que, en dehors des rhumatismes, il était en parfaite condition physique.

Un autre s'étonna du fait qu'il n'utilisait pas de bouclier ni ne portait d'armure. Kolgrim lui dit que les sorceleurs privilégiaient un style de combat rapide et acrobatique et qu'une armure plus lourde qu'une cotte de mailles entraverait leurs mouvements. Seule l'école de l'Ours avait mis au point des techniques de combat avec ce type d'armure mais leur style était moins élégant, plus "bourrin". Même s'il combattait la plupart du temps à l'épée, il ne rechignait pas à utiliser de temps à autre une arbalète de poing.

Du style on passa aux monstres et Kolgrim leur parla des créatures qu'il avait combattues. Étant donné qu'il était un jeune sorceleur, il n'en avait pas eu beaucoup à son palmarès mais il pouvait s'enorgueillir d'avoir terrassé bon nombre de Goules, quelques Algoules, une bonne dizaine de Noyeurs, deux ou trois Harpies, un Spectre de Midi et deux de Minuit, un Ekimme, un Troll et enfin une Wyverne. Léo lui demanda s'il avait déjà combattu un Dragon et il lui répondit que ces créatures étaient bien trop puissantes, même pour un sorceleur expérimenté.
Percy lui posa une question intéressante : selon lui qui était le pire, les humains ou les monstres ? Kolgrim lui expliqua que, d'après son expérience, certains humains pouvaient dépasser en malfaisance la plupart des monstres, ces derniers ne faisant en fait que suivre leur nature. Il fit par ailleurs remarquer que certaines créatures étaient intelligentes et inoffensives, comme les Célicoles qui s'amusaient à faire des farces innocentes.

Erika lui avait demandé s'il avait une fiancée et les autres enfants s'étaient moqués d'elle en disant "Ouuuh, elle est amoureuuuuuse !!" suivi d'un "même pas vrai !" de l'intéressée. Kolgrim avait répondu qu'il n'avait pas pour le moment "d'amoureuse" et que de toute manière les sorceleurs se devaient d'être constamment sur les chemins et les sous-bois afin de proposer ses services - ce qu'ils appelaient la Voie - et que de ce fait ils n'avaient pas vraiment le temps de nouer des relations durables.

Voulant rapidement changer de sujet, il leur montra quelques une des potions qu'il utilisait durant ses contrats : l'Hirondelle pour soigner les blessures, le Chat pour voir dans les ténèbres les plus totales ou d'origine magique, le Loriot Doré pour résister aux poisons... Il leur parla également des huiles pour lames qui permettaient aux sorceleurs d'infliger de blessures encore plus cruelles aux monstres ainsi que des bombes qui étaient efficaces pour détruire les nids de certaines créatures, de nettoyer une zone rapidement ou encore de créer une diversion ; sa favorite était le Vent du Nord qui produisait une déflagration de froid intense et qui gelait tout dans la zone d'impact.

Un léger grattement à sa porte le tira de son sommeil. Il n'eut pas le réflexe de se saisir de son arme car il savait qui s'y trouvait derrière mais se mit en position assise. Bientôt la porte s'ouvrit doucement et il distingua sans peine la personne qui se tenait sur le seuil.

- Eh bien, madame, vous n'arrivez pas à dormir ?

Eliabel poussa un petit cri, rapidement étouffé, de peur.

- Comment saviez-vous que c'était moi ?
- Je suis sorceleur, l'auriez-vous oublié ? J'ai senti votre odeur de marguerite avant même que vous ouvriez la porte. D'ailleurs si vous pouviez la refermer...

Tandis qu'elle s'exécutait, Kolgrim alluma une chandelle.

- Alors quel est le but de votre visite si tardive ? demanda-t-il nonchalamment, connaissant déjà la réponse : elle était inscrite sur le visage de son hôtesse, cela crevait les yeux, mais il voulait l'entendre dire par sa propre bouche. En fait il s'était attendu à ce genre de visite et l'avait même redoutée car il jugeait ce genre de situation inconfortable ; il avait des scrupules envers le bourgmestre et il n'aimait pas mélanger le plaisir et les affaires. Bien entendu il pouvait repousser ses avances mais la dernière fois qu'il avait voulu jouer à la loyale, cela s'était retourné contre lui.
Il avait accepté un contrat pour un baron qui avait un problème avec une wyverne. Au terme d'une rude bataille il avait occis la créature, rapporté sa tête au seigneur qui, en plus de l'avoir récompensé en espèces sonnantes et trébuchantes, lui avait offert le gite et le couvert pour la nuit. Touché par cette marque d'attention, Kolgrim avait accepté. La baronne vint le voir en catimini au beau milieu de la nuit et s'offrit de réchauffer la couche du sorceleur. Ce dernier repoussa poliment mais fermement ses avances. La châtelaine repartit bredouille, l'air dépité et Kolgrim pensa que l'affaire en resterait là. Il se trompait.
Quelques heures plus tard, peu avant l'aube, quatre gardes solidement armés se présentèrent à la porte de sa chambre pour l'arrêter. Fort heureusement, il avait pris la fuite depuis belle lurette : une servante du château, qui s'était prise d'affection pour le sorceleur, vint le prévenir que la baronne s'était plainte auprès de son époux qu'il avait tenté de la violer, le seigneur, ivre de rage, décida d'envoyer ses meilleurs hommes pour le capturer et l'amener devant lui pieds et poins liés afin qu'il lui administre une justice des plus expéditives.
Bien sûr, Kolgrim aurait pu attendre les hommes de pied ferme, glaive au poing, et les massacrer mais il n'avait pas envie que des braves types, qui somme toute ne faisaient que leur travail, paient pour les caprices de leur châtelaine.

- Je me suis aperçue que je ne vous avais pas remercié comme il fallait pour avoir sauvé la vie de ma fille... dit Eliabel tout bas.
- Vraiment ? dit-il d'un air faussement surpris.

La femme n'en dit pas davantage mais enleva doucement sa robe de chambre qui tomba à ses pieds, s'offrant complètement nue devant le regard du sorceleur qui ne sembla pas frémir devant le spectacle mais qui en réalité bouillonnait intérieurement. *Tout à fait mon genre : petite, mince avec de beaux petits seins !* se dit-il, du geste il invita la femme du bourgmestre à s'approcher.
Chez une femme, Kolgrim attachait moins d'importance à la taille des seins qu'à leur forme : une poitrine menue avec des tétons qui pointaient vers le haut l'excitait bien davantage qu'une grosse paire de loches. Pour le reste, il préférait les petits gabarits et ce pour deux raisons  : elles prenaient moins de place dans le lit et le plus souvent elles étaient plus goulues.

Il rabattit la couverture, dévoilant à son tour son anatomie. Il avait les épaules larges, un corps mince, presque maigre, à la musculature sèche, et dont il émanait une grande force nerveuse. Il avança une main fine puis caressa la peau du ventre de son hôtesse avant de l'emprisonner entre ses bras et l'attirer à lui...

______

Le soleil était levé depuis une bonne heure et Kolgrim avait annoncé au bourgmestre qu'il reprenait la route. Il serait peut être resté un peu plus longtemps mais en réalité il n'était pas très fier de ce qu'il avait fait la nuit précédente et il répugnait à rester sous le toit d'un homme qu'il estimait avoir trahi. Bien entendu, s'il avait repoussé les avances de son épouse, cette dernière aurait probablement cherché un moyen de se venger. Ou pas. Mais l'expérience de la femme du châtelain restait gravée dans sa mémoire et il n'avait pas eu envie de courir un nouveau risque de ce genre.

On taxait souvent les sorceleurs d'insensibilité et de froideur, de ne pas avoir d'âme. Rien n'était plus faux. Le processus de mutation leur permettait de mieux contrôler leurs émotions et leur peur mais cela ne voulait dire nullement qu'ils ne ressentaient rien, bien au contraire. Ainsi, même si Kolgrim n'en laissait rien paraître, il avait le cœur gros à quitter cette charmante famille ; les haltes de ce genre étaient rares au cours de ses voyages et il convenait de les savourer.

Il fit ses adieux au bourgmestre, à son épouse, qui affichait une expression neutre, et à Erika, qui pleurait à chaudes larmes, leur promettant néanmoins de revenir à la première occasion. Il sortit, vêtu de son manteau de voyage, portant ses deux épées dans le dos, enfourcha Polka et quitta le village au galop, après avoir salué une dernière fois le trio qui le regardait s'éloigner ainsi que les autres enfants qui coururent pendant un temps à la suite de sa monture tout en lui disant revoir.

- Trois goules de tuées et je n'ai même pas eu de paiement... Ceci dit, j'ai été payé mais en nature !

Dieu merci, son aventure de cette nuit ne porterait pas de fruit : les sorceleurs étaient stériles. Il avait néanmoins laissé un petit quelque chose à une personne chère à son cœur...

______

Erika entra dans sa chambre. Dehors le temps était magnifique mais elle n'avait pas envie de sortir. Demain, peut être, elle rejoindrait ses amis pour jouer avec eux mais aujourd'hui, elle préférait rester seule. Elle s'assit tristement sur son lit et se prit le menton entre ses mains.
C'est alors qu'elle remarqua quelque chose sur sa table de chevet, quelque chose qui n'y était pas quand elle s'était réveillée le matin : une petite pochette de velours blanc et qui semblait contenir quelque chose à l'intérieur. Intriguée, elle l'ouvrit et vit à l'intérieur un billet et un petit diamant.

Elle poussa un petit cri de joie et admira la gemme à la lumière du soleil. Elle déplia le billet et y lut ces lignes :

Je reviendrai avec un anneau d'or pour aller avec ton diamant, comme ça tu auras une jolie bague. Kolgrim

P.S. : trouve lui une bonne cachette.

10
Prélude / Milo du Scorpion
« le: lundi 14 janvier 2013, 18:00:42 »
Nouveau perso avec ce compte : Kolgrim

Pages: [1]