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« le: jeudi 24 octobre 2013, 01:26:32 »
Shani étouffa un bâillement en quittant, sous un ciel d’encre, le secrétariat du lycée Mishima. L’administration du lycée était assez élaborée, comprenant une sorte de bureau central regroupant toute l’administration principale du lycée. Une sorte de sanctuaire infranchissable pour les élèves, où Shani passait l’essentiel de sa journée. Il était 23 heures, et le lycée, comme elle pouvait s’y attendre, était désert à cette heure-là. Toutes les lumières étaient fermées, que ce soit l’éclairage extérieur, les lumières des fenêtres... Plus aucun cour du soir, plus aucune réunion des différents clubs du lycée, le couvre-feu s’était abattu sur le complexe, et Shani avançait rapidement dans un décor sombre, sinistre, le décor typique pour un film d’horreur pour adolescents américains. Le lycée était tellement grand que, quand on s’y promenait le soir, on pouvait avoir cette impression qu’un tueur en série avec un masque de hockey ou un masque d’Halloween vous espionnait dans un coin, prêt à vous égorger avec vos propres intestins.
La belle secrétaire, pour se protéger du froid, portait un long manteau beige recouvrant partiellement ses formes élégantes. Sous ce manteau, elle portait sa tenue de travail habituelle : une chemise blanche, une petite jupe, et un corset noir. Au lieu de ses traditionnels bas, elle avait opté pour des jarretelles, car elle savait que son supérieur hiérarchique fantasmait dessus. En venant travailler ce matin, elle les lui avait montrées de manière subtile, en croisant les jambes à son passage, relevant légèrement l’ourlet de sa courte jupe. Il avait vu, et elle savait qu’il avait eu une érection. Tandis qu’elle tapait un rapport, il l’avait appelé, pour, officiellement, se renseigner sur le dernier rapport qu’elle avait rendu, afin de préciser plusieurs corrections. Les corrections avaient duré trois quarts d’heure, dans un bureau fermé à clef, aux murs capitonnés. Trois heures où elle avait senti le sexe de l’homme lui pilonner le cul tandis que ses mains grasses s’accrochaient à ses jarretelles, et qu’elle devait ensuite nettoyer les tâches qu’elle avait fait sur le sol, et sur la queue de son supérieur. Kimiyasu-san était un homme avec un léger embonpoint, qui usait de son autorité pour satisfaire des pulsions sexuelles qu’il n’arrivait pas à satisfaire dans sa vie privée. Le rectorat l’avait repéré, et il avait été muté d’Osaka à Seikusu. Il l’avait partiellement violé quand elle avait, en déposant un rapport dans son bureau, vu un carton rempli de magazines érotiques, des hentaïs assez trashs où de jeunes lycéennes étaient violemment gang-bangées par des mâles en rut et par des monstres inesctoïdes. Il avait initialement cherché à négocier, à dire que ces livres avaient été pris dans des casiers d’élèves, et qu’il comptait les remettre au service adapté (un mensonge partiel ; les livres appartenaient bien aux élèves, mais Kimiyasu les conservait pour lui), mais, quand il avait réalisé que la petite secrétaire mouillait en s’imaginant à la place d’une lycéenne subissant un bukkakedans les règles de l’art, son sexe avait jailli de sous son estomac légèrement poilu à hauteur du nombril, et il l’avait baisé.
Shani y pensait alors qu’elle s’écartait des cours, se dirigeant vers la station de métro. Kimiyasu-san lui avait demandé de boucler un dossier important, ce qui l’amènerait à finir tard. En échange, comme on était Vendredi soir, elle ne travaillerait pas de toute la semaine. En effet, Shani avait passé toutes ses soirées à finir assez tard, afin de rattraper le retard accumulé dans les préparations aux examens d’entrée aux universités. Un travail compliqué et de longue haleine, et elle n’était pas fâchée d’en avoir fini. Certes, elle avait fait l’amour tous les jours avec son supérieur, mais elle aimait bien aussi se retrouver chez elle, et profiter du confort de quelques amies le soir pour partager son lit, Shani n’aimant pas dormir toute seule.
Elle savait que ce quartier était mal famé. Mishima n’était pas dans les profondeurs de la Toussaint, mais le lycée était encore assez éloigné du centre-ville. Elle savait qu’il y avait fréquemment des agressions sexuelles, ou des tags. Des bandes de délinquants n’hésitaient pas à balancer des pierres sur les portes vitrées du lycée, ou à tagguer les murs. La police évitait de passer par là. Atteignant le trottoir, Shani se dépêcha d’avancer. Ses talons claquaient sur le trottoir, alors qu’on pouvait percevoir les quelques flagrances du délicat parfum parisien qu’elle se mettait le main, un parfum que Kimiyasu adorait renifler tout en lui bourrant le cul comme une « chienne ».
*Au moins, demain, je pourrais faire la grasse matinée...*
C’était une bien maigre récompense.
Shani s’avançait en soupirant, se rapprochant de la station de métro, quand son cœur se mit à trembler en voyant deux individus en sortir. Ils portaient des jeans sombres, des débardeurs, des lunettes de sport, et louchèrent rapidement sur les jarretelles et les talons de Shani, avant que leurs regards ne montent lentement, devinant l’ourlet de ses seins, sa longue chevelure, et sa paire de lunettes si sexy sur elle. Elle baissa la tête, tremblant en se rapprochant des deux hommes
*Dépêche-toi, dépêche-toi, ne t’arrête pas, ne les regarde pas...*
Elle se mit presque à espérer qu’elle pourrait passer sans anicroche, et elle dépasse en effet les deux hommes... Avant de voir qu’il y en avait deux autres, dans l’escalier menant à la station de métro, et que l’un d’eux, avec un sourire prétentieux sur les lèvres et une longue crinière noire, jouait avec la lame d’un couteau à cran d’arrêt, la frottant légèrement contre son pouce.
« Vous allez quelque part, Madame ? » lâcha l’homme.
Le cœur de Shani s’emballa, et elle se mordilla les lèvres, continuant à fixer obstinément le sol. Elle allait les dépasser quand la main de l’homme au couteau se posa sur son épaule, dans son dos.
« Hey, c’est pas très poli de nous snober ainsi...Tu crois que, parce que nous, on a été recalés aux examens d’entrée à la fac’, on mérite pas le respect d’une professeur du lycée ?
- Je... Je ne suis pas professeur, et je... Lâchez-moi, s’il-vous-plaît... »
Elle parlait d’une voix faible, et se retourna subitement, voyant les quatre hommes s’avancer vers elle.
« Hey, relax, on fait que causer, toi et moi ! J’sais pas, moi, genre comme deux personnes adultes, et tout, et tout. C’est beau d’être dévoué à son travail, c’est une tâche qu’on apprécie, nous, surtout quand on sait combien les gaijins ont tendance à rien branler et à se mastiquer le poireau en glandant sur des sites pornos au lieu de travailler comme ils devraient le faire. »
L’humour de cette phrase échappa à Shani, mais pas aux comparses de l’homme, qui rigolèrent doucement. Il n’y avait pas d’agents de sécurité à cette heure, et la caméra de sécurité était probablement en panne, ou débranchée, comme d’habitude. Shani se rapprochait des guichets automatiques, où il fallait normalement composter son billet. Elle avait évidemment peur, car elle savait de quoi les bandes du coin étaient capables. L’homme au couteau se rapprochait d’elle, un sourire amusé sur les lèvres.
« Alors, Madame est pas prof’ ? ‘Vrai que t’es un peu jeune pour être une prof’... Même si je sais que le corps enseignant de ce lycée est rempli de filles plutôt canons... Mais, tu sais, joli cœur, c’est pas parce que tu te trouves au Japon que tu peux t’habiller comme une pute... C’est quoi l’histoire de ce conte, déjà ? Avec la salope habillée en rouge qui se fait défoncer la chatte par un loup, ou un truc comme ça ? Ouais, j’suis sûr que tu vois le parallèle, trésor... »
Shani se mordilla les lèvres, et releva la tête, essayant de retrouver son calme.
« Écoutez, je n’ai pas d’argent, alors... »
Elle se reçut une gifle qui l’envoya sur le sol. Des mains attrapèrent alors son manteau, et l’arrachèrent. Elle se mit à avancer à quatre pattes, essayant de se relever, mais un homme tomba sur elle, s’asseyant à califourchon sur elle.
« Lâchez-moi !! Lâchez-moi !!
- TA GUEULE, SALOPE !!! »
La lueur qu’elle vit dans les yeux de l’homme l’incita à se taire... Ainsi que le contact froid de la lame sur sa gorge.
« Bien, c’est mieux... Tu vois, tu sais te la fermer quand il faut, ma chérie... On discute gentiment, comme des personnes raisonnables, et toi, tu nous prends pour de vulgaires voleurs ? Je voulais juste flirter un peu, moi... Mais, puisque tu veux agir comme une pute, alors, c’est que tu dois aimer ça, qu’on te fourre des queues dans le corps.#
Shani écarquilla des yeux, terrorisée par cette idée. Ces quatre types n’étaient pas très beaux, et elle avait surtout peur qu’ils ne l’égorgent par la suite et ne balancent son cadavre dans le métro. L’homme se redressa, et l’attrapa par les cheveux. Elle hurla en se débattant, alors que le quatuor se rendait vers les toilettes. Il y avait un homme à l’intérieur, qui urinait tranquillement, ses oreilles bouchées par son baladeur. Il entendit la porte claquer violemment, et eut à peine le temps de tourner sa tête qu’une puissante main s‘agrippa à sa tête, et l’envoya heurter douloureusement le rebord de l’urinoir. Il y eut des traces de sang, et l’homme s’affala sur le sol, inerte. Shani, recroquevillée sur le sol, poussa un hurlement de terreur. Elle se reçut une nouvelle gifle, forte, tandis que les malfrats observèrent les cages des toilettes. Il n’y avait aucun témoin compromettant, et celui que le chef avait assommé en envoyant sa tête s’écraser contre l’urinoir, s’il n’était pas mort, était toutefois dans le coma.
« Bon... On va passer aux choses sérieuses, ma salope... Vu que tu caquètes comme une pute de gaijin, je crois qu’il va falloir t’apprendre le respect, avant de te montrer ce qu’est un vrai homme, pas comme ces puceaux de lycéens que tu dois te farcir à longueur de journée, comme n’importe quelle salope. »
L’homme porta la main à son ceinturon, afin de la fouetter avec.
« AU SECOURS !! QUELQU’UN, AU SECOURS !! » hurla alors Shani.