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Sujets - Nathan Joyce

Pages: [1]
1
Centre-ville de Seikusu / Discipline [Jade Road]
« le: mardi 06 juin 2017, 01:04:39 »
Portant son uniforme, Nathan grommelait en se rapprochant du bureau de la nouvelle commissaire. Elle avait été présentée il y a environ une semaine lors d’une grande réunion de la police, et avait mené un bref discours. Road-sama avait annoncé son souci de lutter contre la corruption, et l’influence des réseaux criminels et des clans gangrénant Seikusu, évoquant notamment les clans yakuzas. Autant dire qu’elle avait du boulot à faire, quand on connaissait le taux de corruption au sein de la ville, ou l’influence redoutable des Yakuzas. Une influence qui avait toutefois diminué au cours des années, à cause des multiples conflits entre clans, et de l’arrivée d’autres groupes étrangers, comme la Mafia italienne, ou les Triades chinoises. Seikusu était une véritable poudrière, et Nathan en connaissait les raisons profondes. La position cosmogonique très particulière de la ville permettait à bien des criminels de se lancer dans des trafics très importants, notamment de la contrebande d’armes futuristes venant de Tekhos, ou des esclaves.

Nathan, qui avait conscience de tout cela, savait aussi qu’il avait un problème actuellement. La créature qui gisait en lui, la Bête, était très assoiffée dernièrement. Depuis sa dernière mésaventure en compagnie d’une prostituée*, Nathan avait choisi de ne plus jamais retourner dans de vils excès, et, à défaut, buvait donc. Il passait ses soirées à boire comme un trou, se noyant dans l’alcool pour calmer les ardeurs de la Bête. Mais, chaque jour qui passe, le sylmbiote extraterrestre sommeillait en lui demandait à sortir, à laisser parler ses pulsions. Contenir les ardeurs du monstre était un exercice de plus en plus difficile, et Nathan faisait vraiment de son mieux pour y arriver.

Seulement, à force de boire, il avait fini par se faire pincer. Lors d’une simple mission de routine, où il avait eu pour tâche de contrôler les automobilistes, il avait été tellement ivre que son officier supérieur l’avait mis à pied, et avait procédé à un contrôle d’alcoolémie. Le dossier était remonté jusqu’au bureau de Road-sama, et cette dernière avait convoqué Nathan à un entretien important, dont l’issue pourrait peut-être être son éviction des forces de la police. Une perspective qui ne le tentait guère, mais il devait également gérer avezc la Bête.

*Calme-toi, saloperie !
J’en ai assez de toi, Nattie-boy ! Tu es entouré de magnifiques créatures aux longues jambes fuselées tous les jours, et je suis contraint de sommeiller en toi, sans pouvoir rien faire... C’EST UNE TORTURE !!*

Torture d’autant plus notable qu’une vague de chaleur s’était abattue à Seikusu, et que les policières avaient l’habitude de porter une minijupe, dévoilant ainsi leurs superbes jambes. Nathan ne comptait plus le nombre de fois où il devait se masturber, tant les pulsions sexuelles de la Bête l’agressaient. Nathan finit par sortir de l’ascenseur en rejoignant l’étage de Jade Road. Il n’y avait pas de grands bureaux en open space, ici, mais une série de bureaux fermés et bien cloisonnés. Nathan remonta le long des couloirs, et finit par toquer à la porte du bureau de la femme, avant d’entrer, retirant sa casquette.

« Road-sama ? Nathan Joyce. Vous m’avez demandé de venir vous voir. »

Il n’avait maintenant plus qu’à croiser les doigts...



* : Cf. RP « Slutgarden ».

2
Centre-ville de Seikusu / Démon intérieur [Mori Amane]
« le: mardi 22 mars 2016, 07:34:18 »
« Elle est là, Monsieur. Elle est sous le choc, bien sûr. »

Nathan hocha lentement la tête, et se redressa, s’écartant de la scène de crime, retirant les gants en latex, ainsi que la charlotte et la combinaison blanche qu’il avait dû enfiler afin de ne pas contaminer la scène de crime. Dehors, il pleuvait, ce qui allait de concert avec l’atmosphère glauque et maussade qui régnait dans ce hangar situé le long de la gare de Seikusu. Au milieu de rails e tde trains de marchandise à l’arrêt, les cheminots avaient trouvé ce spectacle glauque, à six heures du matin, et avaient immédiatement averti leurs supérieurs et la police.

Il était sept heures et demi du matin, et Nathan avait pris plusieurs cafés pour se préparer, après avoir reçu plusieurs appels qui l’avaient arraché de sa nuit pour l’avertir que le Désosseur avait à nouveau frappé.

Au milieu des guerres de gangs, Seikusu avait aussi son lot de serial killers et de psychopathes, donnant parfois l’impression que Seikusu était la Chicago du Japon. 70 000 gangs sévissaient à Chicago, une ville ravagée par la criminalité organisée et les guerres de gangs, qui avaient transformé certaines parties de la ville, certains districts, en véritables no-man’s-land, comme dans tous ces polars noirs et ces films potentiellement uchroniques où, face à de beaux quartiers huppés, il y avait des quartiers désœuvrés, anachroniques... Et Chicago, c’était tout à fait ça. Des quartiers délabrés, avec des bâtiments datant d’avant-guerre, où la loi avait un impact virtuel. Détroit, Oackland, Baltimore, étaient autant de villes relativement similaires à Chicago. La criminalité organisée était terrible, et le Japon n’y faisait pas exception. Surtout à Seikusu, l’une des villes les plus ouvertes vers l’extérieur.

En attendant, le Désosseur avait fait une nouvelle victime.

Le Désosseur était le nom donné par les médias à un tueur en série qui sévissait maintenant depuis quelques semaines à Seikusu. On l’appelait aussi, au début, le « Cannibale », « l’Homme-Bête », la « Bête Humaine », mais c’était finalement « le Désosseur » qui avait fini par s’imposer. Le mode opératoire de ces crimes était particulièrement violent. La créature attaquait des corps, et semblait les dévorer, comme une sorte de bête enragée. On avait même cru, au début, à de simples chiens, mais la fréquence des attaques avait fini par écarter cette hypothèse, et ce surtout quand l’enquête avait, en reconstituant la mâchoire du monstre à l’aide des empreintes dentaires relevées sur les cadavres.

Ces expériences avaient permis de montrer que cette mâchoire était trop grosse pour appartenir à un loup, ou à un chien. C’était donc quelque chose d’humain, et Nathan, ainsi que d’autres agents, menaient l’enquête. Une enquête qui piétinait, et qui prenait maintenant un retentissement politique. La criminalité avait grimpé dans les rues de Seikusu, et, après l’épisode de la Duchesse, et les conflits entre Yakuzas et les Russes, le Maire était l’objet de multiples critiques émanant de l’opposition, et voulait qu’on arrête le Désosseur.

Il n’y avait aucun ordre logique dans les victimes du monstre. Il s’en prenait aux clochards, aux prostituées, tout simplement à n’importe quelle personne qui semblait croiser son passage. Le seul lien reliant tous ces meurtres était donc la particulière sauvagerie, et le côté surréaliste de l’enquête allait très probablement amener le SHIELD à devoir s’en rapprocher. En effet, les autopsies avaient permis de démontrer que les corps avaient été mangés sur place. Or, on avait mangé des organes, de la chair, en un laps de temps trop court pour un être humain. De plus, sur les scènes de crime, de nombreux poils avaient été trouvés, et appartenaient à une espèce de loup qui n’existait pas à Seikusu.

Le SHIELD, qui avait eu vent de cette affaire, était donc en train d’intervenir, car tout laissait entendre que ce tueur ne venait pas de ce monde, mais visiblement de Terra. Or, le temps était maintenant compté, car la dernière victime n’était pas n’importe qui. C’était un criminel russe, et il était mort sur un territoire appartenant aux Yakuzas. Nathan redoutait une escalade des choses.

Ce matin, toutefois, il y avait une bonne nouvelle, qui l’attendait dans la station de police la plus proche, que l’homme rejoignit : une jeune femme, qui avait été retrouvée par les policiers dans les alentours. Une adolescente nue, hagarde, qui avait été retrouvée dans un wagon, le long du train de marchandises qui démarrait dans l’entrepôt où le cadavre avait été retrouvé.

On avait donné à la femme une couverture, et des vêtements, ainsi qu’un chocolat chaud et à manger.

« Elle s’appelle Mori Amane, indiquait un policier en le guidant le long des couloirs.  Elle a 18 ans, et elle est un peu perturbée.
 -  Elle vous a indiqué ce qu’elle faisait dans ce train ?
 -  Non. »

Nathan hocha lentement la tête. En début de matinée, le poste de police était déjà comblé, avec toute une série de cinglés nocturnes... Et Dieu sait que le Japon en avait. Le policier le guida jusqu’à une porte, et l’ouvrit.

On avait installé Mori dans un petit bureau, avec des posters, et Nathan sourit à la femme. Il ne portait pas un uniforme, mais des vêtements civils.

« Bonjour, Mori. Je m’appelle Nathan. Ça te dérange, si on parle un peu ? »

3
Les alentours de la ville / Luxury [Kelly Brooks]
« le: mercredi 31 décembre 2014, 17:34:13 »
Il avait une migraine épouvantable, une migraine qu’il noyait en enfilant les Jack Daniel’s dans le pub de Dwayne. Un pub au Japon... Tout était possible, après tout. Dwayne était un Irlandais dont le père avait émigré au Japon, et qui avait suivi. Sur place, le père de Dwayne avait fondé un pub, et Dwayne avait repris la baraque après la mort de ce dernier. Le pub’ avait prospéré pendant les années 80’s, à la grande époque des bōsōzoku, ces fameux motards japonais roulant en Harley Davidson et en vestes de cuir, et qui agissaient comme des bikers américains, avec une coupe en rond improbable. Les motards avaient été pendant longtemps la clientèle presque exclusive du pub, avant de progressivement se diversifier. Elle accueillait maintenant des flics alcooliques comme Nathan Joyce, assis dans un coin du bar, enfilant tranquillement ses verres de whisky au milieu d’antalgiques et de pilules contre la migraine abominable qui était en train de lui défoncer le crâne comme si un marteau-piqueur y avait élu domicile. Ayant pitié de lui, le juke-box diffusait un grand classique du rock anglais, House Of The Rising Sun, la voix entraînante d’Eric Burdon se mélangeant aux superbes mouvements de guitare d’Hilton Valentine. Un groupe intemporel, et qui permettait à Nathan de ne pas trop s’attarder sur la clientèle de ce pub’. Le pub’ de Dwayne avait clairement connu des jours meilleurs, à une époque où la clientèle essayait de respecter un certain code de l’honneur, et où elle ne se résumait pas à des petits cons roulant des mécaniques, crachant sur les gaijins, les pauvres, et tripotant le cul des nanas.

Nathan n’était pas en service, mais, même en étant de repos, il aurait pu coffrer le petit con qui était en train d’énerver une étudiante. Kenji Kutari était le parfait exemple du branleur japonais typique... Le genre de mecs qui zonaient dans les boîtes de nuit avec son sourire de vendeur d’assurances, ses lunettes de soleil, sa chemise classe et sa veste. Son père était le chef d’un petit clan de Yakuzas du quartier affilié à un gros clan de la ville, les Guramu. La pomme n’était pas tombée loin de l’arbre : Kenji était un dealer, avec un casier judiciaire touffu comme les toiles d’araignées de la chatte d’une vieille nonne rabougrie. Violences sous l’empire d’un état d’alcoolique, agressions sexuelles, harcèlement, outrages, excès de vitesse, usage et trafic de stupéfiants... Un enfant parfait, qui avait toujours eu l’argent de Papa pour le sauver... Et un bon avocat. C’était de la mauvaise graine, et il était toujours entouré de deux gorilles avec lui, des types aussi idiots que leurs bras étaient épais. Kenji prenait un malin plaisir à se foutre de la gueule des flics, et avait un fantasme avoué pour l’ondinisme. Il adorait pisser sur ses concubines d’un soir ou sur les mecs qu’il tabassait. Nathan aurait pu le coffrer, ou même le boxer dans la ruelle. Pour être honnête, la perspective caressait plutôt bien le policier, mais il avait un autre problème pour le moment... Un problème plutôt gravement handicapant.

Lui-même... Ou le pensionnaire extraterrestre qui résidait dans son crâne, au mieux. Un individu assez chiant, autant que s’il avait un furoncle indélogeable niché dans le cul. Il n’était pas venu dans ce pub’ sans raison pour vider toute une bouteille de Jack Daniel’s. Le bon vieux whisky ne suffisait maintenant plus à noyer la voix de la Bête, à laisser passer sa frustration. Depuis la dernière séance avec cette pute qu’il avait failli tuer*, Nathan se tenait à carreaux. Malheureusement, la Bête était un prédateur sexuel infatigable, et continuellement assoiffé. Au bout de quelques jours, Nathan avait commencé à reluquer à nouveau sous les jupes des filles, sous les collants flashys des prostituées, en sentant sa queue se redresser à chaque fois.

*Merde, Nate, tu te prends pour un putain de moine tibétain ?!*

Il regardait de vieux films pornos cradingues pour soulager la Bête, mais la créature en avait assez des films, le lui rappelant à chaque fois. Elle lui provoquait une furieuse migraine, et il était sorti en connaissance de cause, afin de fuir les hurlements tonitruants dans sa tête, et les envies de baiser. Il s’était réfugié dans ce pub’ en emmenant avec lui sa boîte d’antalgiques, et buvait dans son coin.

« Allez, chérie, viens faire un petit rodéo... Je serais ton cow-boy, et toi ma cow girl, c’est vachement romantique, non ?
 -  Kenji, putain... »

Nathan les regardait de temps en temps sans rien dire. L’un des gorilles de Kenji le regarda également. Sûrement des sales types envoyés par le Papa pour veiller sur son fils taré.

*Ils vont nous piquer la viande, Nattie-boy... Tu sais que je n’aime pas quand des minables nous volent d’la bonne chair...*

Insistante, la voix agacée de la Bête résonnait dans sa tête. Il la laissa filer sans rien dire, buvant à nouveau une ou deux gorgées. Le whisky était comme un acide, comme s’il buvait du feu, brûlant sa bouche et sa gorge. Il reposa son verre, et la porte s’ouvrit à nouveau... Et c’est à cet instant qu’il sut que les emmerdes allaient arriver. Ça commençait toujours avec une femme. Pas n’importe quelle nana... Celle qui amenait les hommes à se retourner sur son passage, la femme qui amenait avec elle un paquet d’emmerdes, et qui n’allaient rien trouver d’autre que des emmerdes supplémentaires. Comme ce bon vieux proverbe grec... De la putain de Charybde à la saloperie de Scylla.

Avec sa longue chevelure brune, ses cheveux légèrement décoiffés lui donnant un air sauvage, ses yeux bleus, et sa silhouette de rêve, cette femme explosa en quelques secondes tous les compteurs. Kenji la regarda, et entrouvrit légèrement les lèvres, hébété. Il en oublia totalement l’étudiante frigide. Cette nana qui venait d’entrer était un peu plus vieille que lui, il le sentait, et ça l’attirait. Assis sur la table de la jeune femme, il se décolla, et rejoignit le comptoir, s’installant à côté de la femme, sous le regard éloigné de Nathan.

« Hey, salut, chérie ! Je m’appelle Kenji ! Ça te dérange si je t’offre un verre ? »

Nathan continua à boire, gardant un œil plus attentif.

*C’est elle que je veux, Nattie-boy...
Va te faire foutre...
Ouais, avec elle, même !
*

Les emmerdes allaient venir, ce n’était maintenant plus qu’une question de temps. Il n’y avait pas grand-monde dans le pub, et Dwayne semblait un peu plus nerveux, comme s’il savait que, dans la vraie vie, les princesses n’existaient pas, et que les belles nanas venant seules à une heure si avancée de la soirée dans un bar ne pouvaient être que des aimants à problèmes...

Celle-ci n’allait pas déroger à la règle.



* : Cf. RP « Slutgarden ».

4
Les alentours de la ville / Scoop [Akina Walker]
« le: lundi 28 juillet 2014, 02:44:16 »
« Nathan Joyce.
 -  Votre badge de sécurité, Monsieur. »

C’était bien la quarantième fois qu’il tombait sur ce même maudit vigile, et, à chaque fois, on lui demandait encore son foutu badge de sécurité. Les protocoles... Nathan n’y pouvait rien. Il attrapa son portefeuilles, et sortit la petite carte numérique fournie par la base militaire. L’agent l’observa, et la fit rentrer dans sa machine, qui confirma qu’elle était bonne, et la lui rendit.

« Sale temps, hein ? enchaîna Nathan en récupérant sa carte.
 -  Je vous le fais pas dire... Une chance que je n’ai pas suivi ma femme en prenant mes congés à Okinawa ! Il y pleut comme vache qui pisse ! »

Nathan esquissa un léger sourire, puis pénétra dans l’enceinte de Seikusu Base Camp, la base militaire américaine de Seikusu. La grille de sécurité se referma derrière lui, et, en quittant le portique, il sentit à nouveau la pluie s’abattre sur sa voiture. Une véritable tempête s’abattait sur la ville depuis quelques heures. S’il en avait eu le choix, il aurait déporté ce rendez-vous au bunker, mais ce n’était pas le genre de choses qu’on pouvait déplacer en quelques heures. Le policier avait quitté le commissariat central de Seikusu pour rejoindre la base militaire, passant par la sortie d’autoroute menant vers la base, filant à travers la forêt. Il avançait lentement, les feux de routes allumés, en se méfiant des arbres qui risquaient de tomber sur la route. La base se trouvait au bout d’une falaise, à un angle de la baie de Seikusu. La plage se trouvait en contrebas, et il savait qu’il y avait une entrée secrète dans le bunker depuis la falaise, par les grottes aquatiques.

Le policier avait dans son corps un redoutable symbiote extraterrestre. Il était issu d’un astéroïde qui s’était écrasé il y a des décennies dans l’Himalaya, et qui avait ensuite fait l’objet d’expériences militaires durant la Guerre Froide. Sa femme, Sylvie, avait été la fille d’un ancien hôte, et, pour avoir été son mari, il avait fini par se retrouver greffé d’un tel symbiote. Il était venu à Seikusu pour poursuivre sa femme, mais Sylvie se cachait bien. Mieux que Nathan, en tout cas. Son symbiote n’avait pas échappé à des autorités paramilitaires de la ville, le SHIELD. Cette organisation occidentale traitait de tous les cas comme Nathan : les mutants, les fantômes, les extraterrestres... En somme, tous les phénomènes surnaturels survenant dans le monde. Le SHIELD avait des bases un peu partout, et, depuis quelques années, un complexe avait été créé sous Seikusu Base Camp. Nathan devait s’y rendre de temps en temps pour accomplir des tests et des expériences, afin de savoir où en était le symbiote ne lui, celui qu’il appelait la Bête. La Bête était forte, cherchant continuellement à prendre le contrôle sur lui. Les scientifiques avaient beau lui faire suivre un traitement, il était totalement inefficace pour contrer l’influence du symbiote.

C’est ce qui expliquait la présence de notre homme ici. Il savait que la base militaire attirait de plus en plus la curiosité. Avec tous les phénomènes surnaturels qui se passaient à Seikusu, la hausse de la super-délinquance, la base militaire était au cœur des actualités. Nathan n’avait pour l’heure encore eu aucun journaliste l’espionnant, et il espérait que ça durerait le plus longtemps possible.

Il arrêta sa voiture dans un parking souterrain, puis rejoignit un ascenseur, s’enfonçant dans les profondeurs de la base, rejoignant l’autre complexe militaire : le bunker souterrain. Il s’étalait sur plusieurs niveaux souterrains, avec une sécurité renforcée, fonctionnant par des portiques de sécurité omniprésents. Le SHIELD était une organisation comprend dix échelons. Les Agents étaient classés par Niveau, et, selon votre Niveau, vous aviez accès à une certaine partie de la base de données du SHIELD, et à certaines zones des bases. Il n’existait officiellement qu’un seul Agent de Niveau 10 : le Directeur du SHIELD, qui avait accès à l’ensemble de la base de données du SHIELD, et connaissait la liste intégrale des bases secrètes de la tentaculaire organisation.

Dehors, la pluie continuait à s’abattre, et une certaine agitation régnait dans la base. Des criminels dangereux étaient en effet provisoirement enfermés dans la base, la tempête empêchant de faire décoller des hélicoptères pour les envoyer vers des prisons de haute sécurité. D’énormes projecteurs éclairaient les cours de la base militaire. Avec l’orage, les détecteurs de mouvement à l’extérieur ne fonctionnaient pas très bien, permettant ainsi à des visiteurs indésirables d’avoir de meilleures chances de s’infiltrer à l’intérieur du complexe.

5
Les alentours de la ville / Coopération nécessaire [Makoto Yamashita]
« le: vendredi 25 avril 2014, 01:47:37 »
« Elle viendra pas, elle a trop peur... »

La jeune fille insistait pour le dire, pour que les policiers, visiblement durs d’oreille, le comprennent bien. Akira Kamigura avait visiblement été violée il y a quelques jours, mais elle avait peur de porter plainte, et n’en avait parlé qu’à cette femme, nerveuse, qui se tenait dans le bureau de Nathan. Elle était entrée ce matin au commissariat pour porter plainte, car elle se faisait du souci pour sa copine. De ce que Nathan avait cru comprendre, cette fille, Hiyoshi, était la meilleure amie d’Akira, et les deux étaient à l’université. Il avait fallu à Nathan une heure de persuasion pour convaincre Hiyoshi de balancer le nom de famille de sa copine, tout en lui disant bien qu’une plainte ne pouvait émaner que de la victime directe.

Il essayait de ne pas montrer une éventuelle lassitude, car il savait que l’une des premières peurs des victimes, en allant voir la police, était que ces derniers voient leurs problèmes comme secondaires, et n’y accordent pas l’importance qu’il méritent à leurs yeux, à cause de leurs enquêtes déjà en cours. Effectivement, Nathan n’allait pas traiter de la même façon un chat qui avait disparu le matin d’un meurtre sordide commis dans la Toussaint la veille, mais les supérieurs les mettaient en garde sur l’impression que ça donnait. La police est au service du contribuable, disaient-ils en martelant cette litanie sans cesse. Nathan ignorait si cette Hiyoshi était en train de lui raconter des bobards, mais c’était une perspective à envisager. Il y a quelques jours, il avait perdu environ une bonne heure à écouter une vieille grand-mère se plaindre des gosses faisant trop de bruit en descendant l’escalier, assimilant ça à du tapage, et même du « harcèlement ». Patiemment, Nathan avait du enregistrer la plainte, en assurant à cette femme que les suites appropriées seraient adoptées. Autrement dit, laisser couler et la laisser courir après les rats. Ici, c’était différent : un viol. Nathan savait que les femmes violées ressentaient souvent un complexe de culpabilité leur interdisant d’aller voir la police, de peur de passer pour des filles faciles. Ce système était assez efficace au Japon, où l’honneur était quelque chose de profondément ancrée dans les mentalités japonaises. Le viol était par nature quelque chose d’infiniment déshonorant.

Depuis quelques semaines, un violeur en série sévissait à Seikusu. Il avait déjà violé au moins trois personnes, officiellement, du moins. Toutes les femmes qui avaient porté plainte certifiant que l’homme portait des gants, et, surtout, une grosse cagoule, rendant impossible son identification. C’est ce qui avait amené la presse à le surnommer « le violeur encagoulé », surnom que la police hésitait à reprendre. Il pouvait tout aussi bien s’agir de coïncidences. La première victime, Inuko Tomichi, avait été violée dans une ruelle, en rentrant d’une fête, dans un quartier chic de Seikusu. Une simple étudiante en médecine. La seconde victime était une avocate, Kikuko Sori, avait été violée dans le parking souterrain de l’immeuble de bureaux où il y avait son cabinet. Spécialisée dans le droit des affaires, Nathan la soupçonnait d’avoir hésité à porter plainte, non seulement parce que ça risquait de porter atteinte à sa réputation au sein du cabinet, mais aussi parce qu’elle risquait de perdre du temps en allant dans un poste de police. La troisième et dernière victime, Jun Toriachi, était une étudiante chinoise, qui avait été violée sur le campus de l’université, en sortant d’un des clubs de la fac’, qui organisait des rencontres le soir. Il n’y avait aucun point commun notable entre les trois victimes, et les trois viols avaient tous été commis dans des zones géographiques variables. Quand le seul lien entre ces femmes était une cagoule, il était permis de s’interroger. Depuis que la presse avait parlé d’un violeur en série, la police avait enregistré une hausse des canulars, et Nathan se demandait si Hiyoshi n’en faisait pas partie.

À sa décharge, les canulars restaient souvent téléphoniques, et elle n’avait pas vraiment le profil d’une mythomane. Nathan la remercia sincèrement pour son témoignage, et l’encouragea à inciter son amie à venir porter directement plainte.

*Je pense que ce sont des gouines, Nate, résonna une voix familière et caverneuse dans sa tête. Des petites salopes qui se lèchent le minou dans leur appartement en colocation... Peut-être qu’on devrait y faire un tour, hey ?*

La voix ne fit qu’un tour dans son esprit, Nathan la chassant rapidement.

« Ben, euh, commença alors Hiyoshi, en fait, quand j’ai dit à Akira d’aller vous voir, elle m’a dit qu’elle avait déjà été sur… Euh… Un truc, un genre de site en aide aux victimes, vous voyez le truc ? Et j’suis pas sûre qu’ne reparler à Akira soit utile... Elle me tuerait si elle savait que j’étais venue vous voir... »

Elle lui expliqua qu’Akira ne voulait pas d’ennuis à l’approche des partiels, et préférait réviser. Dans un autre monde, Nathan aurait probablement fait l’un de ces facepalms qui ornaient le Web, mais il se contenta de rester de marbre. Une fille qui venait d’être violée, et qui s’inquiétait pour ses études... Mais où donc allait le monde ? Néanmoins, cette histoire de site l’intéressa, et il cuisina cette femme, jusqu’à ce qu’elle finisse par lâcher le nom : « Daily Rapist ». Nathan hocha lentement la tête, sans rien dire. Il continua ensuite à discuter avec cette femme, mais même lui semblait décidé à écourter la conversation. Il ne savait pas ce qu’Hiyoshi ferait, mais il doutait de voir Akira débarquer un jour dans son bureau. En attendant, il inscrivit son nom sur la liste des victimes, mais avec un point d’interrogation.

Le « Daily Rapist » était un site que Nathan connaissait. Il avait été créé par une journaliste militante pour tenter d’alerter la société sur la hausse inquiétante des agressions sexuelles au Japon, et elle avait choisi pour ville Seikusu. Elle voulait travailler en partenariat avec la police, mais garantissait l’anonymat des gens venant signaler avoir été victimes d’agressions sexuelles sur son site, se contentant de leur assurer d’aller voir la police. On était en plein milieu de la matinée, et Nathan hésitait. Lui et d’autres avaient été désignés pour enquêter sur ce violeur et trouver un moyen de le serrer, mais ils avaient assez peu d’éléments. Chacune des victimes avait refusé un examen médical, s’estimant déjà assez honteuses comme ça de porter plainte, et avait supplié les policiers, soit de ne pas en parler à leurs parents, soit à leur mari. Voilà, en réalité, qui en disait assez long sur les mentalités japonaises, mais les mentalités occidentales n’étaient pas bien différentes. Un viol tournait autour de la notion de consentement : la fille assurait qu’on l’avait violé, le violeur qu’elle avait été consentante, et que, de toute manière, ce n’était qu’une pute nymphomane passant son temps à offrir ses fesses à n’importe qui.

Nathan réfléchit un peu, puis finit par se dire que l’administratrice du site, une journaliste pourrait l’aider. Sur le coup, son nom lui échappait, et il consulta la base de données. Les services de police de Seikusu disposaient d’un Intranet commun à tous les policiers, et qui abritaient des bases de données et des fiches informatives, notamment sur les informations d’aides aux victimes. Dans une société de la communication, il fallait se tenir au courant de tout. Il suffisait même d’un témoignage sur les réseaux sociaux regroupant suffisamment de monde pour que la police se mobilise, maintenant. Il finit par trouver les informations concernant le « Daily Rapist », et obtint ce qu’il voulait : un nom et un numéro de téléphone. Makoto Yamashita. Une journaliste. À cette heure-ci, elle devait sûrement être réveillée. Attrapant son téléphone, Nathan composa le numéro. Si la femme répondrait, voilà ce qu’il dirait :

« Bonjour Madame, Nathan Joyce, police de Seikusu. Je vous appelle car j’aurais aimé savoir si vous aviez eu vent d’informations concernant un viol qui aurait été commis il y a quelques jours sur une étudiante, dans un square de la ville. »

Hiyoshi lui avait en effet dit qu’Akira avait été violée en revenant de son école d’arts plastiques, dans un square, derrière des buissons. Et, si la journaliste ne répondait pas, Nathan n’aurait plus qu’à sauter la case « téléphone » pour se rendre directement chez elle.

6
Les alentours de la ville / L'Ankou [Adelheid Friedrich]
« le: lundi 30 décembre 2013, 03:12:14 »
Il la repéra assez rapidement.

En même temps, une étudiante avec des cheveux blancs, ça ne courait pas les rues non plus.

Nathan était devant l’amphithéâtre. Bras croisés, une veste recouvrait son arme de service, et il portait un jean. Il était 11h55, et, s’il en croyait son expérience des facs’, le cours se terminerait d’ici cinq minutes. Adossé contre le mur, il ne disait rien. Il était entré discrètement, peu avant la sortie, après avoir reçu de l’administration de l’université de Seikusu l’emploi du temps de la femme qu’il recherchait.

Adelheid Wilhelmina Sigrin Friedrich. Avec un nom pareil, il doutait qu’elle soit originaire du Japon. Nathan n’avait pas encore réussi à procurer son dossier scolaire, mais il savait que ça ne saurait tarder. Rien ne forçait l’université à remettre à la police un dossier scolaire, mais les Japonais n’étaient pas empreints de cette culture de méfiance à l’égard de la police. Cependant, Nathan restant un gaijin, c’était l’un de ses collègues, un Japonais, qui se chargeait des formalités administratives. Il n’y avait aucune enquête à l’encontre de cette jeune femme, rien qui ne soit susceptible d’entacher davantage l’université de Seikusu, ou de l’impliquer dans une quelconque poursuite pénale. D’après les informations de la police, Madame Friedrich était amie avec une femme qui était morte cette nuit.

La femme était une Japonaise de bonne famille originaire de Seikusu, Asuna. Outre être étudiante, elle effectuait aussi, depuis plus d’un mois, un stage dans un laboratoire de recherches privé à l’orée de Seikusu, dans la forêt. Un endroit extrêmement bien protégé, dirigé par une firme pharmaceutique affirmant mener des recherches contre l’hépatite virale. Asuna, qui était une jeune fille très motivée, et qui était également rémunérée, avait été chargée par son supérieur, Eita, un ami de son père, de superviser la fin d’un diagnostic effectué par ordinateur, tout en classant des dossiers dans les archives. Le cadavre avait été retrouvé dans un couloir, près du bureau d’Asuna, à six heures du matin. Un meurtre impossible. Il n’y avait qu’une entrée dans le laboratoire de recherches, et elle était constamment surveillée par un vigile, qui n’avait vu personne entrer, ni sortir. Il n’existait aucune autre entrée, et, même en dupant le garde, la porte d’entrée était solidement verrouillée, hermétiquement fermée, à moins de disposer d’un passe magnétique. Pour entrer, il fallait donc utiliser cette carte, qui faisait office badge, chaque utilisation de la carte magnétique étant référencée sur le serveur central. Quand la police était arrivée, Eita avait consulté le fichier central : de toute la nuit, il n’y avait eu aucune entrée de badge. Comment le tueur avait-il pu entrer, et comment avait-il pu sortir ? Et, au-delà de ça, pourquoi avoir tué Asuna ? La jeune femme avait été agressée dans son bureau, et, en inspectant ce dernier, Nathan et les autres inspecteurs avaient discerné des traces de lutte... Comme un gobelet de café jeté sur le sol, et du mare de café. Asuna devait être en train de boire du café quand elle avait été attaquée, et Nathan pensait que l’agresseur avait cherché des informations sur l’ordinateur d’Asuna. Elle avait essayé de s’enfuir, assurément vers l’alarme, mais l’agresseur l’avait rattrapé. Elle avait été égorgée, et l’arme du crime avait été retrouvée, enfoncée dans la gorge de la femme. C’était un stylo. Il avait fallu une force prodigieuse pour l’enfoncer en elle.

« ...Aussi allons-nous arrêter là notre étude du passé, jeunes gens, lâcha alors le senseï, pour nous replonger vers des préoccupations plus prosaïques et plus matérialistes que notre soif de connaissances. Je vous remercie de votre attention. »

Les étudiants commençaient à se disperser. Nathan observa la jeune Adelheid, une beauté hivernale.

Il avait été voir les parents d’Asuna, avec son collègue, pour leur annoncer la triste nouvelle. La mère d’Asuna avait fondu en larmes, et son père, un homme massif et vigoureux, taillé dans les affaires, s’était effondré sur son canapé. À la traditionnelle question, il avait répondu qu’il n’y avait personne voulant faire du mal à Asuna... Et leur avait ensuite parlé de la « gaijin », une fille qui était dans sa promo’, avec des cheveux blancs, et qui, depuis qu’elle était entrée dans la vie d’Asuna, avait changé cette dernière... En mal. Nathan avait rapidement compris que le père d’Asuna était un homme autoritaire, forgé dans le Japon traditionnel. Quand sa femme était revenue, en larmes, il avait brièvement hurlé, lui ordonnant de se calmer, et de préparer le thé, avant de poliment s’excuser.

Le père d’Asuna leur avait dit que c’était la faute de cette étrangère.

« Les notes d’Asuna ont commencé à baisser, expliqua l’homme. Elle aurait du être une grande scientifique, elle se passionnait depuis son enfance pour les insectes, le fonctionnement de la nature... Au lieu de ça, elle a commencé à se renseigner sur le passé... La mythologie nordique, principalement. Elle utilisait toute une partie de son argent pour acheter tous ces livres ésotériques... La magie, les Dieux nordiques, Asgard... C’est la faute de cette fille ! »

Les policiers avaient remercié l’homme, et avaient laissé la famille dans son chagrin. Nathan avait fini par comprendre que, pour bien des Japonais, pleurer en public était infamant. Il fallait donc les laisser seuls, à leur chagrin. Nathan avait décidé d’aller voir cette fille, afin d’en savoir plus.

Nathan la voyait remonter lentement, au milieu de la foule. Si elle était proche d’Asuna, elle avait peut-être du s’inquiéter que cette dernière ne soit pas là. C’était un cours d’Histoire. Il la vit remonter vers la sortie, et s’avança vers elle, rapidement.

« Madame Friedrich ? Navré de vous déranger, mais j’aimerais vous poser quelques questions concernant l’une de vos connaissances, Asuna Komasawa. »

Il brandit alors sa carte de policier.

« Je suis l’inspecteur de police Nathan Joyce. Pourriez-vous m’accorder quelques minutes, s'il-vous-plaît ? »

Il savait que, à cette heure, tout le monde voulait manger... Mais il fallait parfois faire des exceptions.

Et Dieu, que cette femme était belle. En lui, la Bête fourmillait, troublée par cette femme.

7
Le quartier de la Toussaint / Des individus dangereux [Sunday M. Burton]
« le: vendredi 11 octobre 2013, 01:52:56 »
« Putain, mais c’est quoi ce bordel ?! Vous êtes qui ?! » lui hurlait-il derrière la poubelle verte de la ruelle, alors qu’un concert de balles pleuvait sur eux.

La légende Nathan Joyce voulait que toutes les femmes sexy qu’il rencontre attirent avec elle tout un tas d’emmerdes et de types peu recommandables. Sa voiture de patrouille était en miettes de la fumée s’échappant du moteur, et il était planqué derrière une misérable benne verte, servant de bouclier pare-balles contre une bande de tueurs surarmés, qui en avaient après cette femme.

Elle était apparue dans le mirage de ses phares. Il avait alors cru à un ange, à une apparition spectrale, comme une espèce de fantôme. Il eut alors juste le temps de braquer sur la gauche, donnant un coup de volant pour l’éviter. Sa voiture avait heurté un poteau, et l’airbag s’était enclenché, le plaquant contre le fond de son fauteuil, alors que sa voiture, renversant le poteau dans des crépitements électriques, avait heurté violemment le mur. Il avait juré en sentant cette saloperie de coussin lui exploser à la figure, et avait tant bien que mal réussi à ouvrir la portière, et à sortir.

*Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est quoi ce bordel ?* s’était-il alors exclamé en parvenant à extirper sa carcasse hors de la voiture, glissant sur le trottoir.

C’est là qu’il avait entendu les hurlements et les coups de feu.

« Tuez-là ! Tuez cette salope !
 -  Ne la laissez pas s’échapper ! »

Nathan avait compris qu’il venait de débarquer au milieu d’un règlement de comptes à l’ancienne. Il s’était relevé en saisissant son Glock, et plusieurs balles avaient sifflé autour de lui, explosant les vitres de la voiture banalisée. Quand on circulait du côté de la Toussaint, il était usuel d’éviter de sortir en voiture de patrouille, sous peine de se recevoir des morceaux de cailloux, ou des doigts brandis en vous approchant des trottoirs. Il avait répliqué en tirant au jugé, forçant les tueurs à plus d’adresse, de prudence. La femme était au milieu de la rue, visiblement aussi déboussolée que lui... Et diablement belle. Elle portait une courte minijupe avec un corset noir en vinyle, des lunettes, et de longues bottes avec des bas résilles.

Il s’était élancé vers elle, et l’avait attrapé par le bras, filant dans une ruelle, tandis que les autres types se mettaient à leur tirer dessus, utilisant des armes automatiques. Ils avaient couru dans une ruelle, la fille étant surtout poussée par Nathan, et ce dernier s’était réfugié derrière une poubelle, tenant fermement son Glock.

Parmi les individus qui leur tiraient dessus, il y avait un certain Kane. Ce n’était pas n’importe qui : c’était un kyodai. Et cette fille qui s’échappait, cette gaijin, était son assurance-vie. Si un chevalier servant avait cru utile de se prendre pour un héros, il était temps pour Kane de mettre les pendules à l’heure. Il ignorait comment elle avait réussi à s’échapper de la cave, mais ce n’était que partie remise.



Tout avait commencé il y a deux semaines. Kane venait d’être promu kyodai, ce qui constituait une belle avancée sociale, au sein de la glorieuse et puissante famille des Guramu, le plus puissant clan de Yakuzas de la ville... Ou l’un des plus puissants. Les Guramu dirigeaient une grosse partie des activités légales et illégales de la ville depuis la Seconde Guerre Mondiale, où ils avaient parfaitement su se vendre auprès des Américains pour protéger la ville contre la menace communiste et chinoise. L’influence des Guramu s’était sans cesse étendu, et ces derniers trempaient activement dans le trafic de drogue, qui leur rapportait de nombreux revenus. C’était un marché où il était très difficile de les concurrencer, et la police essayait donc de les déloger de là, afin que la réputation de ville criminelle de Seikusu finisse par s’estomper.

Il y a deux semaines, un deal avait été organisé par une organisation venant d’Afghanistan, pays qui, outre ses terroristes et ses soldats américains, était aussi connu pour être l’un des plus grands pays exportateurs de drogue au monde. La drogue était venue par bateau, et acheminée ensuite dans différents camions et fourgons. Afin de passer la douane, et d’éviter de se heurter à la police, les sachets de drogue étaient fournis dans des objets méconnaissables : des ours en peluche qui étaient destinés à de petits enfants innocents. Les Guramu avaient en effet mis la main sur une usine de fabrique de jouets et sur plusieurs boutiques vendant également des jouets pour les marmots, comme ces saloperies d’ours en peluches. À l’approche des fêtes, ça se vendait comme des petits pains, mais ceux-là n’étaient pas destinés à être vendus. En réalité, les ours en peluche avaient été cousus avec, à l’intérieur, au milieu de la mousse, des sachets de drogue.

En s’épargnant les calculs compliqués, il y en avait pour 500 000 dollars de drogue là-dedans. Malheureusement, le camion n’était jamais arrivé à destination. Pour éviter de s’attirer la police, qui surveillait activement les quais, afin d’avoir un gros poisson à présenter à l’approche de la fin d’année, Akihiro Guramu, l’Oyabun du clan, le parrain, avait décidé, en suivant les conseils de celui responsable de l’opération, Kiba, de ne pas escorter le camion. Il espérait que personne n’irait chercher à voler des putains d’ours en peluches roses ressemblant à des saloperies de Barbie poilues. Les flics n’y avaient vu que du feu, mais deux cons avaient quand même eu l’idée géniale de le voler.

Quelques jours plus tard, un Guramu avait vu sur le Net des annonces pour des ours en peluches, et avait compris qu’il s’agissait des leurs. Il avait prévenu le chef... Et le chef avait réuni tout le monde, y compris le supérieur de Kane, Kiba. Signe de sa supériorité incontestable, Akihiro logeait dans un immense château japonais en hauteur de la ville, Muramasa-jo. Le château

« Vous permettez que je récapitule ? avait-il dit, dans l’enceinte de son restaurant traditionnel. Il y a deux jours, Kiba, tu m’encourages à ne pas escorter ce camion, en prétextant que les flics sont partout, et qu’ils n’hésiteraient pas à saisir notre dope. Tu confirmes ?
 -  Ou-Oui, Chef, mais...
 -  On perd le camion, et l’un de mes hommes m’annonce qu’il vient d’en acheter une partie à l’une de ses putains de filles pour le putain de Noël qui s’approche... 10 $ l’ours en peluche, frais de transport compris, une aubaine ? Et, à l’intérieur de ce putain d’ours de merde, un sachet de drogue... À 25 $ le sachet, pour un total de 100 kilos, j’vous épargne le calcul, mais ça fait un putain de paquet de pognon dispersé dans la nature !
 -  On... On va les retrouver, Chef..., marmonnait un Kiba guère rassuré.
 -  Ce camion, c’était mon Noël, Kiba, MON Noël ! Merde ! Comment tu crois qu’on est censé faire des affaires ici, hein ?! T’es pas foutu de surveiller un PUTAIN DE CAMION et tu voudrais que je te confie des responsabilités ?! Merde, tu surveillerais pas ta propre queue si elle te pendait sous le nez, foutu connard. »

Akihiro s’énervait facilement. Il était assis, en train de manger du fugu, ce plat extrêmement prisé par les Japonais, et potentiellement mortel. À l’approche des fêtes, les ours en peluche s’écoulaient comme du petit pain dans une ville française, et Akihiro savait qu’il avait très peu de chances de récupérer sa cargaison.

« T’as de la chance que je t’aime bien, Kiba. Tu vas retrouver ceux qui ont fait ça, Kiba, et, quand ce sera fait, tu m’appelleras. Je leur enverrais le Grille-Pain. »

Grille-pain... Un surnom de gangster qui pouvait prêter à sourire, mais personne n’avait spécialement envie de rire quand « Grille-pain » vous tombait dessus. Sa spécialité était de torturer ses proies en fourrant leurs mains dans un grille-pain. Il s’assurait toujours de venir chez ses victimes avec des tranches de pains, et en mettait une dans l’appareil, tout en forçant la victime à mettre ses doigts dans le grille-pain. Ensuite, il attendait, et continuait, jusqu’à avoir épuisé tout le paquet.

« Et... S’il leur reste encore des ours en peluche ? »

Akihiro le regarda en soupirant. Son regard serré signifiait très clairement qu’il commençait à être à bout, et que même la bonne étoile de Kiba ne pourrait indéfiniment le sauver.

« T’es con ou tu le fais tout simplement exprès ? Putain, évidemment que tu les cuisines pour savoir où est le reste de mes ours ! Tu crois qu’ils ont vendu des centaines d’ours en peluches en quelques jours ? Tu retrouves ces connards, tu retrouves pas mes ours, et tu pries pour qu’il en reste assez pour que j’ai pas envie d’arracher tes putains de yeux pour servir d’appâts afin d’aller gober mes poissons ! »

Kiba avait compris qu’il était dans son intérêt de se la fermer, et Kane avait enquête.

C’était Mamoru qui avait reçu l’ours en peluche, et il avait montré l’annonce. Évidemment, il n’y avait pas d’adresses, mais c’était assez pour que les Yakuzas remontent la source de l’annonce. Ils avaient trouvé l’ordinateur depuis lequel l’annonce avait été envoyée, et avaient poursuivi leur enquête.

C’est ainsi qu’ils avaient appris que l’un des plus puissants clans de la ville avait perdu des centaines de milliers de dollars à cause d’un couple de deux minables. Des gaijins, en plus. Kane et ses hommes étaient entrés dans leur appartement à l’heure du déjeuner, et étaient tombés sur une femme. Bien que Kane se considère comme un homme particulièrement galant, et Dieu sait qu’il faisait des efforts pour aller dans ce sens, il avait collé une magnifique droite dans le ventre de la jeune femme. Kane n’avait évidemment pas trouvé la cargaison chez eux, et avait décidé, après avoir pesé le pour et le contre, de ne pas incendier l’appartement. L’homme n’était pas là, et il avait laissé des hommes en faction devant l’immeuble, afin d’attendre son retour.

Les riverains n’avaient pas posé de questions. Quand les Yakuzas débarquaient, la curiosité était un sentiment qui disparaissait. Ils avaient emmené la femme dans la cave d’un petit appartement de la Toussaint, là où les flics ne viendraient pas les déranger, et l’avait attachée dans la cave, sur une chaise, avec une corde autour des poignets et le long de sa taille.

La nuit s’était ainsi abattue sur la ville, et ils avaient laissé la fille là. Kane ne voulait pas la toucher sans que Kiba n’arrive, et son coup ne se voyait pas. Les maris fatigués qui battaient leurs femmes le savaient : il fallait frapper dans le dos, ou au ventre. Au ventre, il n’y avait aucune trace, et le dos était une surface résistante. À moins d’être en été, personne ne le voyait. Il aurait bien aimé battre cette salope, ne serait-ce que parce qu’il avait la trique en la voyant, et que bander ainsi face à une gaijin l’énervait, mais il restait fidèle aux ordres. Kiba voulait être informé, et Kane l’avait donc appelé.

Malheureusement, sans qu’il ne comprenne comment, la fille avait réussi à s’échapper, et ils la poursuivaient.

8
Le quartier de la Toussaint / Apparences et faux-semblants [Desdemona L. Drake]
« le: lundi 30 septembre 2013, 01:24:11 »
Le temps pressait contre eux, leur jouait des tours. Ils savaient qu’ils n’avaient plus le temps, que les minutes étaient réduites. Cependant, ils ne pouvaient pas partir sans s’assurer que tous les papiers aient brûlé. La mafia connaissait la règle procédurale numéro un face à la police : pas de papiers, pas de preuves. Pas de preuves, pas de poursuites. Et les papiers étaient toujours l’ennemi absolu de la mafia. Les témoins ne parlaient que dans les films, car, quand on était un homme ordinaire, qu’on avait une famille, des amis, un travail, une maison, on ne cherchait jamais à affronter plus forts que soi. On s’écrasait sagement, gentiment, en attendant que son tour passe, et en priant pour ne pas s’attirer l’ire des puissants. Par conséquent, il ne restait que les papiers, les traces écrites. C’était ça que la police recherchait. Les registres de comptables, les quelques rares ordres écrits. La Mafia avait certes une tradition orale, mais l’écrit était tout simplement indispensable. Les Russes le savaient, et c’est pour ça qu’ils brûlaient tout.

Ils étaient dans un taudis minable de la Toussaint, un grand appartement désaffecté qui leur servait de planque. Agités et nerveux, ils balançaient des classeurs entiers dans un feu de cheminée. Les registres de comptabilité des armes et des munitions, les cartes comprenant les emplacements des planques, les informations sur les ennemis et les cibles à éliminer, les instructions, les registres sur le nombre de prostituées qu’on envoyait depuis Seikusu dans les circuits internationaux, à direction de la Thaïlande, ou des pays d’Europe de l’Est... Tout y passait. Ils savaient que leur jour était compté, et ils ne craignaient pas tant la police que la colère de leur supérieur, Arctos, s’ils n’effaçaient pas tout à temps.

Arctos était un ancien militaire, qui avait rejoint la famille des Petrovski, une puissante mafia russe qui était en guerre contre plusieurs Yakuzas. Si Boris Petrovski était le Parrain officiel du clan, tous les membres de la mafia recevaient leurs ordres de son mystérieux bras droit, un individu qu’on appelait Arctos. Les autres l’appelaient « le Russe » et on ne savait pas grand-chose sur lui, si ce n’est qu’il était dangereux, et qu’ils n’hésiteraient pas à tuer ses propres hommes, si jamais ces derniers se mettaient à faire des conneries. Par conséquent, ils s’activaient.

Ils avaient appris qu’il y a à peine vingt minutes, un des hommes de leur cellule avait été arrêté par les flics. Le risque était donc grand qu’ils se mettent à débarquer ici. La police n’aimait pas les Russes. Elle était vendue aux Yakuzas, et voyait les Russes comme des étrangers, une menace à éliminer. La police savait donc comment faire parler les mafieux russes. S’ils refusaient de parler, elle les envoyait chez les Yakuzas, qui avaient des méthodes beaucoup plus radicales. Après tout, eux n’avaient pas à avoir peur de l’ombre des avocats. Les Russes avaient raison de se presser, d’effacer leurs disques durs, les papiers, car la police venait. Cependant, le temps que la cavalerie se déploie, il serait bien trop tard. Par conséquent, celui qui s’était chargé d’appréhender le Russe était en route à toute allure.

Ils étaient deux, en réalité, filant dans une voiture banalisée. Ils avaient sorti leur gyrophare, un petit appareil cubique, comme dans les films, et fonçaient à vive allure. Le pilote était un Japonais, Gosho Shizuo. Gosho était un pilote chevronné, un jeune flic qui avait une légère barbe, et aimait se prendre pour Fangio au volant. Il prenait des virages très secs, faisant crisser les pneus, et portait des mitaines en cuir.

« On y est presque, le gaijin ! Accroche-toi !!
 -  Presque ? Presque où, exactement ? À l’hôpital ?
 -  Ton scepticisme me fait mal au cœur. »

Pour Nathan, Gosho lisait trop de mangas, ça lui montait au crâne. Cependant, il était aussi insolent que bon pilote, à moins que ce ne soit seulement de la chance. Difficile de savoir qui était puni dans leur duo improbable. Était-ce Nathan, pour les nombreuses fois où on le trouvait dans un bar, en état d’ébriété avancée ? Ou Gosho, pour ses infractions multiples au Code de la Route ? Leur duo improbable avait amené le commissaire à les mettre ensemble, et ils étaient sur la piste de Sergeï Petrovski, un influent membre du groupe. La police s’était mise en tête de coincer les Russes, dont les actions continuaient à agir dans toute la ville, et Nathan et Gosho avaient suivi une piste vers Sergeï. Ils venaient juste de faire une descente dans l’appartement de Yuri, un ami de Sergeï, le surprenant avec un kilo de drogue planqué sous son lit, et une prostituée qui avait poussé des hurlements hystériques en voyant les deux policiers débarquer.

Yuri avait donné l’adresse d’une planque. Il était dans la voiture, menotté à l’arrière. Il n’avait même pas eu le temps de se mettre une chemise, et était torse nu, exhibant fièrement sur le corps des tatouages à la gloire de la Russie et de la vodka. En voyant comment Gosho frôlait les voitures, il se mettait à trembler, sortant peu à peu de la drogue qui le faisait planer. Gosho comme Nathan savaient que les renforts mettraient une plombe à venir.

« On y est, gros ! »

Gosho avait à peine la vingtaine. Il s’arrêta en pilant devant l’immeuble, un taudis assez sinistre. Nathan ouvrit la porte.

« Sécurise le paramètre, j’y vais seul.
 -  Hein ? C'est quoi ce plan, là ?! Va te faire enculer, on chie dans le même trou ou on pisse à part ! »

Nathan retint un juron. Avec un allié, il devrait se retenir. S’il laissait parler la Bête, Gosho comprendrait que Nathan n’était pas un humain normal, ce qui était susceptible de lui porter préjudice par la suite. Cependant, il n’avait pas spécialement le temps d’en discuter.

« Hey, vous allez pas me laisser là, quand même ? s’exclama Yuri.
 -  De quoi tu te plains, t’es au chaud. »

Gosho sortit avec le sourire, fermant la voiture, sans tenir compte des insultes en russe que Yuri lui balança. Le duo se mit à gravir les marches du perron, et pénétra à l’intérieur.

« Je prends l’escalier, tu prends l’ascenseur.
 -  Okay. »

C’était une manœuvre classique, pour éviter qu’on ne les surprenne. Nathan se mit à courir, sans tenir compte des murs décrépis, des tags, des fentes, des lézardes, des ampoules volées. Certains quartiers de la Toussaint étaient de vrais taudis, et celui-là ne faisait pas exception. L’appartement était au quatrième étage, et Nathan le rejoignit avant l’arrivée de l’ascenseur. Il ne se faisait pas d’espoir de pacifier la zone avant l’arrivée de Choko, mais il préférait arriver en premier. Non seulement Nathan portait en lui un monstre surhumain, mais il avait aussi une formation et une expérience de ce genre de choses, remontant à l’époque où il travaillait dans les forces spéciales. Et, le moins qu’il puisse dire, c’est que cette intervention ne suivait absolument rien des formations et des préparations qu’il avait reçu. Il venait seul, sans aucune connaissance préalable du terrain, sans savoir de quoi les ennemis étaient capables.

*Et, pourtant, il faut que je me dépêche, car je ne peux pas exposer inutilement Choko... C’est un fonceur, mais il n’a encore jamais participé à une vraie fusillade...*

Il était donc amplement préférable que Nathan participe, même si son intervention n’allait suivre aucune formation. Il n’avait aucun équipement adapté, aucune grenade étourdissante, ni de soutiens. Il allait foncer à l’ancienne, et se voyait dans la peau d’un Chow Yun-Fat endiablé lancé à vie allure dans une croisade sanguinolente contre les Triades hong-congolaises. Il se rapprocha de la porte de l’appartement mentionné par Yuri. Elle était fermée. Il tenait dans la main son arme de service, un Glock immatriculé et enregistré. Nathan respira lentement. Même en se sachant invincible, du fait de sa nature symbiotique, il ressentait la nervosité... Le plus dur serait de ne pas perdre le contrôle, de ne pas tous les tuer, même si c’était tentant.

*Ce ne sont que des rats, grognait une voix dans son corps. Des proies, et tu es le prédateur... Pourquoi te refuses-tu à admettre l’évidence ?*

Nathan refusa d’entendre plus longtemps la voix de la Bête. D’un puissant coup de pied, il enfonça la porte, l’ouvrant en grand, et pointa son arme. Il entra directement dans un grand salon avec un étage supérieur, comprenant une sorte de couloir en hauteur avec une mezzanine. Il y avait plusieurs ennemis, des truands qui parlaient en russe. Surpris, ils regardèrent Nathan, qui pointa son arme sur eux.

« Police ! » hurla-t-il.

Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre que les Russes se mirent à lui tirer dessus.

9
Les alentours de la ville / Menace sur la ville [Jude Sinclair]
« le: samedi 09 mars 2013, 20:46:46 »
Seikusu, Japon
Centre-ville
Lundi 02 Février, 21h38


Le chaos résonne autour de lui. Alors qu’il avance, et que ses oreilles sifflent, il perçoit, à travers ces dernières, les hurlements des badauds, les cris apeurés des gens qui sortent de l’immeuble en feu, et il perçoit les surpuissantes explosions à l’intérieur du bâtiment. Le terrifiant incendie part des derniers étages de l’hôtel. Il voit la police arriver, il voit les gyrophares, les sirènes, les ambulanciers, les badauds qui filment, qui appellent, il voit le chaos, il perçoit les hélicoptères qui s’approchent, les lances à incendie, les pompiers courageux qui rentrent dans l’hôtel pour éteindre le feu. Il titube légèrement, sonné, éternuant presque. Des bris de verre sont encore plantés dans son dos, mais il ne ressent rien. Il n’a pas mal, et c’est sans doute ça qui est le plus curieux. Alors, il fait comme les autres, il répète le même numéro. Il sort sa plaque, et hurle aux badauds de s’écarter. Il parle dans un mélange d’anglais et de japonais, car son esprit n’est pas encore totalement remis. Il n’entend pas les gens qui lui répondent, et, tandis qu’il avance le long de la rue, et que l’hôtel brûle de mille feux, il se rappelle comment il se retrouve ici.

*
*  *

Lundi 02 Février, 21h25

L’équipe était passée par les égouts, en toute discrétion. Ils étaient des spécialistes, qui s’entraînaient à cette opération depuis une semaine. Ils avaient des plans détaillés de l’hôtel, et des rapports complets, grâce à des taupes, sur les forces en présence. C’était une opération risquée, et, pour Nathan, c’était un honneur de s’y retrouver. Il avait réussi à faire partie de cette escouade du SAT en raison de plusieurs éléments :

  • Son excellente condition physique, et son passé d’ancien membre du SWAT, à l’époque où il était aux Etats-Unis ;
  • Ses réussites dans certaines affaires récentes, qui avaient rehaussé son blason auprès des autorités japonaises ;
  • La volonté du gouvernement japonais, sous l’influence américaine, notamment de la base militaire se trouvant à Seikusu, de rapprocher les forces américaines et japonaises, tant d’un point de vue militaire que civil ;
  • La mutation de son commissaire, qui le détestait farouchement, pour un autre commissaire, moins strict que ce dernier.



Tous ces éléments avaient permis à Nathan de passer les tests de sélection, et de faire partie de cette unité. Mine de rien, à choisir entre ça et une enquête moisie sur un portable volé, ou on ne sait quelle autre connerie, le choix était vite fait. Dans cette armure, avec cet équipement de pointe, il se sentait un peu revenir lui-même. Nathan n’avait pas picolé, évidemment, et était dans le feu de l’action, en oubliant presque la Bête qui sommeillait en lui.

L’équipe était dirigée par le Capitaine Tatsuo. Leur mission était de s’infiltrer au 9ème étage d’un hôtel placé en centre-ville, le long d’un boulevard, afin de procéder à l’interpellation de responsables yakuzas procédant à une vente de drogues avec des terroristes. Deux cibles devaient être interpellés :

  • Aizen, le wakagashira du clan yakuza. Un individu important, que la police avait déjà coincé à plusieurs reprises, mais sans jamais pouvoir l’envoyer en prison, faute de preuves. Un flagrant délit le ferait obligatoirement tomber, et permettrait sans doute d’avoir des preuves pour coffrer l’Oyabun de son clan.
  • Koth, le cocontractant, le terroriste. Les informations sur ce dernier venaient surtout des Américains. C’était un terroriste redoutable, essentiellement actif au Moyen-Orient, et qui prévoyait sûrement d’étendre ses activités en Asie du Sud-Est.



Les deux cibles prioritaires se trouvaient au dernier étage de l’hôtel. L’informateur avait confirmé l’arrivée de Koth. Il portait d’élégantes lunettes noires, un long blouson, et une veste en cuir. Un individu aisément reconnaissable. Le groupe avançait le long des escaliers de service, jusqu’à atteindre le 8ème étage. Les Yakuzas avaient réservé les deux derniers étages, plaçant leurs hommes. L’équipe ne devait pas se faire repérer, et les agents avaient donc agi rapidement et efficacement, neutralisant les gardes, les dissimulant, jusqu’à rejoindre le dernier étage. Ils ne parlaient pas entre eux, se dirigeant par signes. Une équipe de 4. Tatsuo, Nathan, Kusuke, et Minoru. Les quatre avaient fait plusieurs opérations d’entraînement ensemble, avant de devoir agir. Utilisant des équipements de pointe, ils se servaient de miroirs pour regarder sous les portes, agissant rapidement, vite, se dirigeant à l’aide de signes. C’est ce qui leur permit, en toute discrétion, d’atteindre la porte de la salle de réunion. Deux à gauche, deux à droite. Nathan se chargea de prendre le miroir. Il vit une table, des fauteuils, de nombreux hommes, et des valises noires pleines d’argent. Ainsi qu’un grand type qui leur tournait le dos. Probablement Koth. Se repliant prudemment, Nathan délivra quelques signes. Les cibles sont là. Nombreux hostiles, indiquant ensuite un chiffre avec ses doigts. Tatsuo, qui avait travaillé à Tokyo, hocha la tête, et donna plusieurs ordres avec ses doigts. Placer bombe sur le générateur pour couper le courant. Enfoncer la porte, balancer grenade étourdissante, et rapidement se mettre en position.

Kusuke se déplaça, jusqu’à atteindre la boîte de fusibles répandant l’électricité, et plaça un petit explosif télécommandé, afin de couper le courant. Il rejoignit ensuite ses comparses. Tatsuo inspira légèrement, fixant chacun de ses hommes dans les yeux. Le regard lui fut rendu, et il fit signe d’y aller. La porte s’entrouvrit légèrement par Nathan, et Kisuke dégoupilla la grenade, avant de la balancer. Il y eut quelques exclamations, puis un bruit sourd. Tatsuo se releva ensuite, et frappa avec toute sa force contre la porte, l’arrachant de ses gonds, s’avançant en pointant son arme.

« Mains en l’air, enfoirés ! Police de Seikusu ! Levez les mains !
 -  Ton arme, jette ton arme ! JETTE TON ARME ! »

Nathan dut se retenir de ne pas hurler le célèbre « Drop your gun ! », préférant opter pour le japonais, qui était moins percutant que l’anglais. Néanmoins, quand on hurlait, tout devenait agressif. Les Yakuzas étaient aveuglés, et obtempérèrent. Seulement un homme leur tournait le dos. Koth. Nathan pointait son arme sur lui.

« A genoux ! A genoux !! Mains sur la tête ! »

Koth ne répondit pas, et se retourna lentement. C’était un homme plutôt immense, un véritable colosse, qui portait des lunettes noires, et planta son regard dans celui de Nathan. Il monopolisait l’attention, ne disant rien, et un Yakuza courageux, téméraire, en profita pour sortir son arme. Il visa Tatsuo, et Kusuke ouvrit le feu, envoyant une rafale de balles qui atteignit le Yakuza au ventre, l’envoyant s’étaler sur le sol. Les autres Yakuzas répliquèrent instantanément, et la fusillade commença. Nathan visait Koth, qui continuait à le regarder, et il crut voir deux boules de feu brûler dans ses yeux. Nathan sentit alors un appel venir de l’intérieur de son corps, de la Bête.

*Méfie-toi !*

La main de Koth attrapa alors Nathan, le soulevant, et plusieurs balles atteignirent le colosse, mais rebondirent contre sa peau. Koth balança Nathan contre le mur, près de la fenêtre donnant sur la rue. L’homme sortit fébrilement son pistolet, et canarda Koth. L’homme ne bronchait pas, et son long blouson tombant, révélant une veste courte, sans manches. Nathan vit alors les bras de l’homme se recouvrir d’une espèce de seconde peau faite de roches, avant que des boules de feu ne jaillissent de ses mains.

« Rien n’est plus joli qu’une explosion, plus vif et plus vivant que le feu qui entre en action. Ne trouvez-vous pas ? »

Koth écarta les doigts, et la boule de feu grossit, avant de provoquer une terrifiante explosion qui souffla les portes, se répandant dans tout l’étage. La déflagration frappa Nathan de plein fouet, qui passa à travers la fenêtre, et fit une chute de plusieurs dizaines de mètres, son corps se recouvrant d’une texture noirâtre, avant qu’il ne s’écrase violemment sur une voiture, la pulvérisant sous le choc. D’autres explosions résonnaient en haut de l’immeuble, et ses oreilles sifflaient.

*
*  *

Lundi 02 Février, 21h40

« C’est une attaque terroriste !
 -  Dressez un cordon de sécurité !
 -  Ne vous approchez pas du bâtiment, reculez ! »

Nathan secouait la tête, lentement, ses vêtements partiellement déchirés. Quelque chose venait de s’imposer à lui. Un nouveau criminel présentant des capacités paranormales venait d’apparaître. Et, visiblement, il aimait bien les explosifs.

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Les alentours de la ville / Domination symbiotique [Wonder Woman]
« le: mercredi 06 février 2013, 21:47:36 »
Le fouet s’abattit sur le corps de la femme. En plein milieu du dos. Le coup résonna dans la petite pièce sombre, faiblement éclairée par quelques discrètes bougies dans les coins, donnant à cette pièce une atmosphère ésotérique, presque occulte. Il savoura le contact de sa peau symbiotique sur la peau parfaite et solide de la femme. Son coup de fouet avait été d’une puissance terrifiante, suffisamment pour briser des os, mais il savait qu’elle n’était pas une femme normale. Elle était très endurante, et son coup de fouet laissa donc une simple éraflure au milieu de son dos, entre ses omoplates. Nathan Joyce la contemplait silencieusement, soufflant, son sexe tendu lui faisant mal, envoyant à son propriétaire des ondes de douleur et d’impatience. Il voulait se soulager, mais l’homme, qui n’en était alors plus totalement un, prenait son temps.

Elle était retenue, bras écartés, par deux espèces de tentacules d’ombre très résistants, qui sortaient du plafond. Il aurait pu utiliser les chaînes que les policiers avaient laissé dans la cabane, mais quelque chose lui disait que de simples chaînes ne l’auraient pas retenu. Ses propres tentacules, en résistance, lui avaient permis d’affronter des chars d’assaut. Son symbiote dissimulait une puissante herculéenne, qui lui avait permis de la maîtriser quand elle avait débarqué. Nathan avait du mal à réfléchir, surtout quand il avait bu, et qu’il avait fait une crise.

Le policier ressortait d’une longue enquête, difficile, consistant à résoudre une série de kidnappings portant sur de jeunes étudiantes. L’enquête s’était initialement penchée sur une filiale de la Mafia russe, mais la piste avait été abandonnée, pour finalement être résolue à l’endroit précis où l’homme se tenait : une île isolée, petite, au large de Seikusu. Le Japon, après tout, était un archipel comprenant des centaines d’îles, dont certaines étaient infimes. C’était le cas de celle-ci. Depuis la petite plage, on pouvait voir, au loin, par temps clair, les lumières des hautes tours de Seikusu. C’est ici que l’homme amenait les étudiantes. Il les droguait, les emmenait avec son petit bateau, et les enfermait dans une cave souterraine, une ancienne cache de contrebandiers, remontant à une époque lointaine. Dans cette pièce sombre, il leur faisait subir les pires sévices, avant de, tel un individu regardant trop Dexter, les découper en rondelles pour les balancer au large. Un pêcheur avait un jour retrouvé l’un des cadavres, emballé dans une espèce de sac résistant à l’eau. On avait, à partir des empreintes, du sang, et des morceaux de corps, découvert l’identité de la victime. Dès lors, à ‘laide d’une carte maritime, la police avait fouillé les petites îles, jusqu’à trouver ce musée aux horreurs. Il y avait tellement d’empreintes génétiques qu’aucun avocat, même le plus corrompu du monde, n’aurait pu sauver le coupable. Cependant, ce dernier, plutôt que de se rendre, avait préféré se suicider. Un homme d’affaires. Un individu insoupçonnable, avec une femme, deux gosses. Il s’était fait sauter la cervelle dans son grand bureau quand sa secrétaire lui avait annoncé que la police était là. Il avait échappé au procès. L’enquête s’était terminée avec un goût acre dans la bouche.

Et Nathan se retrouvait là, dans l’antre de l’horreur. Il y avait tout pour se défouler sur une femme : un chevalet, des rangées de fouets, des pinces, un four permettant le marquage au fer rouge, et même une vierge de fer. La police avait mené ses recherches directement sur place, et les objets seraient pris plus tard. En l’état, ils servaient essentiellement de décoration. Son second fouet symbiotique, prolongement de son bras, s’abattit à nouveau sur le dos de la femme. Elle avait beau être forte, il l’était un peu plus, suffisamment pour la dresser.

Ce soir, il avait bu, mais l’alcool lui avait tourné à la tête. Il s’était rendu dans un bar, et on l’avait attaqué. Enfin... Plus ou moins. Il buvait, et avait vu des loubards harceler de jeunes femmes. Une histoire de cul, apparemment. L’un des mecs voulait vérifier son portable pour s’assurer qu’elle ne s’était pas « tapée Kenji », ou une connerie comme ça. Le ton s’était envenimé, la fille s’était reçue une gifle, et Nathan était intervenu. Tout était flou dans sa tête, mais il se rappelait clairement avoir envoyé l’un des types par la vitre du bar, cette dernière se brisant, alors qu’il s’écrasait sur une voiture. Sous le mélange de l’alcool et de la colère, il avait senti la Bête en lui, le Symbiote, se réveiller, lui ordonnant de les tuer. Il avait préféré fuir, et était parti sur cette île. Il pensait y être en paix, mais il fallait croire qu’on l’avait suivi, car cette femme lui était tombée dessus. Le combat avait été relativement court. Attaqué, Nathan avait réagi avec rage, et l’avait assommé.

Elle se réveillait maintenant, sous les coups de fouet qui heurtaient lourdement son dos. Il l’avait traîné dans la cave, louchant sur son corps magnifique. Le symbiote enveloppait son corps, formant des tâches noirâtres ici et là, mais l’intérêt du symbiote, pour l’heure, était surtout de constituer des excroissances de son propre corps, afin de lui permettre de frapper la femme sans difficulté.

« Réveille-toi, intima-t-il d’une voix assez forte. RÉVEILLE-TOI ! »

Elle portait toujours sa tenue courte. Elle lui allait si bien !

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Les alentours de la ville / Invités surprises [Carolina L. Lupin]
« le: vendredi 07 décembre 2012, 23:10:22 »
« Et bien, Mesdames et messieurs, c’est sur cette belle acquisition que nous suspendons la vente aux enchères ! Nous reprendrons dans une petite heure ! »

Saluant cette remarque, les convives se relevèrent, et quittèrent, dans un léger brouhaha, la salle aux enchères. Avec un grand sourire, le commissaire-priseur rangea son carnet soigneusement. Le propriétaire du château, dans un élégant costume, semblait également ravi. Il en allait de même pour le Préfet de la région, ainsi que pour le maire. Tous étaient ravis, et même Nathan était content. Et il y avait de quoi : il y avait du champagne dans la réception. L’homme quitta, dans sa veste et son pantalon, la salle de vente aux enchères, traversant plusieurs beaux couloirs lustrés, pour rejoindre, derrière des panneaux coulissants, une salle de détente.

Ses récentes affaires avaient redoré le blason quelque peu noirci de Nathan Joyce. L’ancien flic d’intervention, reconverti en inspecteur policier, continuait toutefois à accuser un sérieux penchant pour la boisson et les antalgiques, même s’il tentait (vainement, pour le moment) de se soigner. Au moins, il pouvait remercier le bon Dieu de ne pas avoir eu envie de fumer. Il s’était même proprement rasé pour l’occasion. Le chef avait été très clair : aucun impair ce soir. Tout devait être clean. Pas de conneries, donc. Il voulait des flics propres et impeccables, afin d’assurer la sécurité de la vente aux enchères de certains biens historiques de Seikusu entreposés à Muramasa-jo, l’un des châteaux de Seikusu.

Muramasa-jo était un grand château en bois inspiré d’un célèbre château japonais, inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité, Himeji-jo. Il était détenu par un Yakuza, Guramu-san, depuis que sa famille l’avait racheté après la Seconde Guerre Mondiale. Ruiné, le Japon avait du vendre certains de ses biens à des personnes privées. Muramasa-jo était un cas assez particulier, car certaines clauses du contrat avaient permis à Seikusu de conserver plusieurs prérogatives vis-à-vis du château. C’est ainsi que toute une aile du château était un musée historique. L’affaire convenait aux deux parties, car Seikusu était une ville très cosmopolite. Partant de là, on visitait couramment le château pour son musée, et, généralement, les touristes mangeaient dans un restaurant aménagé pour l’occasion. Le château organisait parfois des réceptions et des soirées de gala, comme c’était précisément le cas en ce moment.

Une vente aux enchères avait été organisée. Elle portait sur plusieurs biens historiques de Seikusu, de simples objets, comme des tableaux, des toiles, des bijoux, ou même des vêtements. Les acheteurs étaient surtout Japonais, mais il y avait aussi des Chinois, des Singapouriens, et même des Occidentaux. Nathan avait vu plusieurs Américains. Nathan avait été chargé, avec plusieurs autres flics, d’assurer la sécurité des lieux. Il se mélangeait donc aux invités, et avançait dans un agréable salon japonais réaménagé à la sauce occidentale. Il y avait de nombreux tatamis, des parois en shoji permettant d’accéder à l’un des nombreux jardins du château, et un air de Mozart résonnait dans la pièce. Nathan reconnaissait les airs de piano. C’était apaisant.

Un verre à la main, l’homme sortit dehors, saluant une Japonaise en belle robe, à la peau aussi pâle qu’un cadavre, et se rendit dans la terrasse en bois longeant le jardin. Il faisait nuit dehors, et de gros nuages recouvraient le ciel, annonçant la pluie. Un collègue se tenait à sa droite, en train de fumer une cigarette. C’était Saoto, un Japonais pure souche, une pointure. Un jeune flic teigneux.

« Rien de suspect à signaler ?
 -  Soirée tranquille, répliqua Saoto. C’est vrai que t’as une belle gueule quand tu viens pas avec ta tronche d’alcoolo... »

Sourire sur le coin des lèvres. Jadis, sa femme lui avait dit que c’était un sourire à la Daniel Craig.

« Je dois prendre ça pour des avances ?
 -  T’as de beaux yeux, mais je préfère encore ceux de ma femme.
 -  Tu m’en vois ravi. »

Saoto haussa les épaules.

« Honnêtement, je vois pas pourquoi le chef a tenu à ce qu’on soit si nombreux... Guramu est l’un des plus puissants Yakuzas de la ville. Être forcé de lui serrer la main en prétendant que c’est un honnête homme, ça me tue déjà assez comme ça. »

Il n’y avait que dans les films à l’eau-de-rose que les lignes étaient tracées. Au Japon, les Yakuzas étaient profondément ancrés dans la société. Il avait fallu attendre les années 1990’s pour que le gouvernement commence à voir en eux une menace, et ne se force, au moins officiellement, à réagir. Mais, concrètement, le gouvernement, comme tous les gouvernements du monde, n’avait, ni les moyens, ni la volonté, de lutter contre eux. On considérait les Yakuzas comme un moindre mal, et tous les flics savaient pertinemment que Guramu-san était l’un des Oyabun les plus influents de la ville. Muramasa-jo était son fief. Qui tenterait de l’attaquer ?

« Au moins, tu vois du beau monde.
 -  Tu parles ! Une bande d’hypocrites, rien de plus... »

La vente avait été organisée au nom d’un collectif pour réparer les dégâts occasionnés par le super-séisme de 2011, qui avait fait le tour du monde.

« Déjà cynique ? A ton âge ? Ça inaugure mal ton futur...
 -  Je passe trop de temps à Takeshi... L’entendre déblatérer toute la journée sa lassitude du monde et de l’occidentalisation du monde, ça finit par marquer. »

Takeshi... Le Vieil Ours, comme on l’appelait. Un super-flic, une légende urbaine. Et, comme tous les flics débonnaires et âgés, il était cynique et désabusé. Qu’il ne soit pas là n’était pas étonnant, il était encore plus déprimant que Nathan.

« Je vais aller faire un petit tour.
 -  Le chef tient à tous nous voir avant la reprise de la vente...
 -  T’as mon numéro, non ? Tu n’auras qu’à m’envoyer un coup de téléphone. »

Saoto acquiesça en tirant une bouffée, et Nathan s’avança le long de la terrasse. La pluie se mit, de son côté, à tomber.

*Une soirée tranquille en perspective...*

Nathan n’avait jamais été aussi loin de la réalité.

12
Les alentours de la ville / Protection rapprochée [Kido Saori]
« le: lundi 26 novembre 2012, 23:26:55 »
« Putain, Nathan ! Encore au bar ?! »

L’intéressé ne répondit pas, tournant la tête pour voir son collègue approché. Kenji Kazahimura était l’un des policiers qui avaient été envoyés pour s’assurer de la protection d’un gala de charité organisé par la Fondation Kido auprès des personnalités de Seikusu. D’après ce que Nathan avait compris, ce gala avait pour but de récolter des fonds, des dons, ou des promesses de dons, pour les enfants pauvres de certains pays. Nathan, honnêtement, se moquait pas mal des motivations de ces super-riches qui cherchaient à se racheter une conscience en distribuant quelques yens et de malheureux dollars à des enfants dont ils n’avaient, fondamentalement, rien à faire. Le seul intérêt de ces types hypocrites et arrogant était simplement de se faire bien voir auprès des médias qui couvraient l’évènement.

« Je te rappelle que j’ai pas insisté auprès du commissaire pour te voir boire comme un trou toute la soirée !
 -  ’Me fais pas chier, Kenji... grogna Nathan en secouant la tête.
 -  Il y a parmi les invités des conseillers municipaux, ainsi que les pontes de la police, glissa Kenji à son oreille. Essaie de penser à autre chose que ta gnôle, merde... »

Nathan grogna, secouant la tête, n’ayant rien à lui dire. S’il avait pu, il aurait clairement refusé d’aller à cette soirée de merde, et aurait passé sa soirée à boire sur son canapé, sans personne pour lui casser les pieds. Kenji se prenait pour son père ou quoi ?! L’homme était un petit flic opportuniste et borné, du genre lèche-culs. Il portait un élégant costume, et faisait des ronds de jambes devant les avocats, les juges, et les procureurs ayant été invités, tout en conversant avec le commissaire principal. Pourquoi diable avait-il tenu à inviter Nathan ? Même lui n’avait pas la réponse à cette question, mais il soupçonnait que c’était parce qu’il faisait partie de l’équipe de Kenji, et que ce dernier cherchait à redynamiser son équipe, afin d’obtenir une promotion.

L’homme était tout de même venu avec des vêtements propres et décontractés. Ce n’était pas un smoking élégant, mais un costume légèrement gris, qui ne lui allait pas du tout. Il avait néanmoins réussi à se raser, et avait tenu dix minutes avant de se rapprocher du bar. Le gala avait lieu dans un luxueux penthouse sur plusieurs étages, avec des terrasses, et de grandes salles de réception. Il y avait tout le gratin de Seikusu, et la police, naturellement, était là pour sécuriser les lieux, en plus des agents de sécurité. Dans la mesure où des agents en uniforme auraient quelque peu juré avec le décor, ils étaient venus avec des costumes, mais portaient des armes. Kenji passa une main sur ses lèvres, réfléchissant.

« Va aux toilettes, passe-toi un coup d’eau fraîche, et arrête de boire, bordel ! »

Nathan le regarda, reposant son verre, et hésita.

« Ouais... Ouais, okay...
 -  A la bonne heure ! »

L’homme lui donna une claque dans le dos, et s’écarta lentement.

« Kido-san fera bientôt son discours. Je ne tiens pas à ce que les journalistes balancent dans leurs saloperies de magazines people la gueule ravagée et défoncée d’un flic lors de ce gala !
 -  L’image de marque, c’est important...
 -  Tout à fait. Tu sais où sont les chiottes ?
 -  Tu veux me la tenir ? »

Soupirant, Kenji préféra s’écarter, et Nathan s’avança rapidement. Il y avait de discrets accords de musique classique dans un coin. Nathan croyait reconnaître, de loin, certains accords du Minuetto de Boccherini, confirmant au moins le caractère très prétentieux de cette soirée. Il évita un steward, et s’avança dans un couloir, ouvrant la porte des toilettes pour hommes. Un grand espace avec plusieurs lavabos et des vitres, devant lesquels il se posa, commençant à mettre de l’eau sur sa figure, pour se regarder dans le miroir. Il y avait des cernes sous ses yeux.

*Depuis quand t’as pas eu une nuit complète, mon vieux ? Toujours à fuir, à essayer d’oublier dans l’alcool...*

Il grogna.

« La ferme... »

13
Les alentours de la ville / Collaboration forcée [Semper]
« le: jeudi 08 novembre 2012, 20:31:26 »
Lorsqu’il arrêta sa voiture, il constata, avec un certain soulagement, que la pluie avait cessé. Le temps était morose ce soir. Des nuages lourds rôdaient dans un ciel qui, du coup, en devenait assez grisâtre. Il ouvrit la voiture, sans tenir compte des flashs, des bruits, des questions, se contentant de fixer le ciel en claquant sa portière.

*Espérons que la flotte ne retombera pas rapidement...*

L’homme posa nonchalamment une main sur son menton. Il s’était rasé, et trouvait définitivement qu’un menton imberbe lui allait bien mieux. Il s’avança lentement, sans tenir compte des questions des journalistes qui hurlaient dans ses oreilles. Nathan rejoignait le terrain vague où un cordon de sécurité jaunâtre interdisait aux gens d’accéder. Il passa sous le cordon, montrant distraitement sa carte à l’un des agents de ponton, et s’avança sur le terrain vague. Il se situait le long de l’un des rails menant à la gare, sous un panneau publicitaire vantant les mérites d’une nouvelle gamme d’écrans plats. Nathan avait porté un manteau pour se protéger en cas de pluie, et vit que la plupart de ses collègues portaient des parapluies. Ils étaient regroupés sous le pont qui passait au-dessus de ce petit terrain d’herbes hautes et de détritus.

Nathan rejoignit les autres inspecteurs.

« Qu’est-ce que tu fous là, Nathan ?! » s’exclama un flic en le voyant.

Manien... Nathan serra les dents, se forçant à ne pas le frapper, et tourna sa tête vers lui. De petites bourrasques faisaient remuer les cheveux de l’Américain. Manien était un teigneux, un inspecteur qui était appelé à gagner des galons, et qui avait réussi plusieurs enquêtes. Il avait pris en grippe Nathan, soit parce que ce dernier était un Américain, soit parce qu’il estimait que cet alcoolique notoire déshonorait l’uniforme et les rangs de la police. C’était, dans le fond, une attitude assez curieuse, car Nathan devait bien être l’un des rares flics de Seikusu à ne pas avoir été corrompu par les Yakuzas.

« Le chef trouve que l’enquête piétine, et m’a nommé pour former une seconde enquête.
 -  C’est quoi, ces conneries ? explosa Manien.
 -  Tu n’auras qu’à lui en parler quand tu le verras. Où est le cadavre ? »

Interloqué, Manien ne sut pas quoi répondre. Nathan n’avait pas une très bonne réputation au sein de la police, et n’avait été accepté au département de Seikusu que pour ses excellents états de service. Il était en train de faire une dépression, mais refusait de prendre un congé. Partant de là, on ne lui confiait généralement que des enquêtes insignifiantes. Sa femme était une psychopathe notoire, et c’était avant tout pour espérer la retrouver qu’il restait dans les forces de police. Cependant, la passion n’était plus là. Nathan n’était pas vieux, mais il se faisait à chaque fois l’impression d’un vieux flic bedonnant ayant dépassé la cinquantaine, et qui fixait d’un air désintéressé les meurtres qui s’enchaînaient, les enquêtes qui s’empilaient sur son bureau. Quand on passait d’une délicieuse maison avec une femme attirante à un studio minable et décrépi près du métro aérien, il y avait de quoi perdre bien de ses illusions.

Le chef lui avait parlé il y a trois heures, pour lui expliquer qu’il ressortait d’une réunion importante, et dans laquelle l’absence de progressions sur l’enquête du Vampire lui avait valu quelques réprimandes. Ses supérieurs voulaient des résultats, et les journalistes ne cessaient de critiquer l’action policière. Le Vampire narguait la police depuis plusieurs mois, et l’enquête n’avançait pas vraiment. Partant de là, il avait décidé d’augmenter les effectifs liés à l’enquête sur ce tueur en série qui ridiculisait la police.

« On m’a dit que vous étiez un bon flic d’investigation, lui avait sorti le capitaine. Autant vous le dire d’emblée, vous êtes sur un siège éjectable. »

Au moins, le capitaine était honnête. Il avait expliqué à Nathan que beaucoup de ses collègues voulaient le voir virer, et que sa réputation d’alcoolique n’allait pas l’aider. En somme, Nathan allait devoir se surpasser, en reprenant l’enquête depuis le début. Une telle situation ne pouvait pas faire plaisir à Manien. Ce dernier bossait depuis des semaines sur le Vampire. Nathan n’allait pas pouvoir compter sur lui pour obtenir de l’aide, mais ça ne le dérangeait pas vraiment... Ce n’était pas comme s’il s’était attendu à ce que Manien l’aide.

« Où sont les cadavres ?
 -  Utilise tes yeux. Ta collègue est déjà là. »

Manien s’écarta alors, et Nathan ne daigna même pas le regarder partir. Il s’avança alors vers les autres policiers. Le capitaine lui avait accessoirement dit qu’il bosserait avec quelqu’un d’autre. Une femme qui n’était également pas très appréciée par les autres collègues, d’après ce qu’il avait compris. Nathan avait plutôt pour habitude de bosser seul, et cette femme aussi. Ils étaient donc logiquement faits pour s’entendre.

*Quelle joie...*

Les deux corps étaient sous le pont, et on n’avait pas encore envoyé les housses. La scène de crime était relativement fraîche. Il n’y avait aucune trace de sang, et deux petits trous dans la gorge de chacune des deux victimes. La police avait surnommé ce serial killer le Vampireen raison de l’absence de sang sur les corps, et des deux trous. Outre ces quelques détails, les corps étaient généralement dans un triste état, et les deux corps présents ne feraient pas exception. Il s’agissait d’un couple d’étudiants qui avaient été déposés là... Ou tués ici. L’absence de sang rendait difficile de savoir si les corps avaient été tués ici, ou ailleurs. Les cadavres étaient complètement desséchés, car il n’y avait plus une seule goutte de sang dans leurs veines.

Le premier meurtre du Vampire avait été dans le parc. Un sportif qu’on avait retrouvé dans les buissons, nu, ouvert en deux, mais sans aucune trace de sang. On avait éclaté ses organes avec des griffes, arraché son cœur, mais il n’y avait eu aucune trace de sang... Comme si le tueur avait bu tout le sang des corps.

Nathan vit une femme agenouillée devant les corps, et supposa qu’il devait s’agir de sa coéquipière. Mains dans les poches, il lâcha alors, comme pour se présenter :

« Des indices ? »

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Les alentours de la ville / The Dark Side of the Man [Venomess]
« le: lundi 15 octobre 2012, 12:53:18 »
« Tu es sûr que personne ne tournait autour de Takeaki ?
 -  Non, Monsieur... Je... Je comprends pas ce qui s’est passé... Il a sûrement du tomber sur un pervers... »

La voix du jeunot était précipitée, son regard fuyant. Nathan était sûr que ce gosse lui cachait quelque chose. Il y a des années, à une autre époque, il aurait sans doute cuisiné un peu le lycéen. Son regard était fuyant, signe qu’il ne se sentait pas bien. Il y a des années, il aurait joué là-dessus, sur son sentiment de culpabilité. Il lui aurait dit que Takeaki avait probablement de gros problèmes, et que Nathan ne voulait pas le punir, mais simplement le retrouver, afin de s’assurer qu’il allait bien. Il aurait renchéri en disant qu’ils étaient dans le même camp. Il était un peu comme une espèce de grand-frère protecteur. Oui, il aurait sans doute agi comme ça il y a des années... Seulement, Nathan avait du mal à retenir un mal de crâne lancinant qui s’insinuait en lui. Il avait fini sa bouteille hier soir, en regardant une émission incompréhensible, un énigmatique talk-show où il avait eu l’impression que les petits bonhommes se mettaient à sauter et à l’agresser. Une véritable épave, qui s’était affalée dans son canapé, avant que la sonnerie ne vienne le réveiller.

Il fit donc la moue, et hocha la tête. Rikuo était l’un des meilleurs amis de Takeaki, qui était maintenant porté disparu depuis cinq jours Aucune trace, aucun indice, rien. La famille était aux abois, et avait déposé plainte. Le dossier avait échu entre les belles mains du commissaire Faye, qui avait hier convoqué Nathan dans son bureau. L’inspecteur faisait dix ans de plus. Il avait la mine creusée, et traînait sa lourde et impressionnante carcasse, des cernes noirs sous les yeux. Qu’il soit encore en activité n’était lié qu’à deux choses : l’extrême indulgence du commissaire Faye, et ses états de services à Seattle. Il prenait des antidépresseurs, et aurait tout à fait pu obtenir un congé maladie... Ce à quoi il n’avait pas tenu, car il s’était dit que, s’il restait seul dans son appartement miteux à boire toute la journée, il finirait par se tirer une balle. Au commissariat, il s’occupait essentiellement des infractions routières... Pas spécialement les affaires permettant de tenir en haleine la famille le soir, autour du dîner. Il s’occupait des excès de vitesse, des conduites en état d’alcoolémie, et des mises en danger.

Hier, Faye lui avait offert l’occasion, selon elle, de prouver sa valeur. Elle lui avait parlé de ce gosse qui avait fait la Une des journaux locaux, et même du journal télévisé, Takeaki Je-sais-plus-quoi. Nathan était à moitié défoncé quand Faye lui avait parlé, et, dans son esprit embrumé, tout ce à quoi il pensait, en hochant la tête, c’était à quel point la commissaire était sexy dans son tailleur, et à quel point il aurait aimé le lui déchirer sur place pour la baiser sauvagement... Ou, du moins, c’est ce qu’il croyait. Il n’avait pas couché au corps d’une femme depuis maintenant un ou deux mois. La seule fois où il avait tenté d’aller voir une pute, il s’était écroulé, ivre mort, dans le caniveau. Impossible de dormir ; quand le sommeil venait, les cauchemars venaient avec... Sa femme, mais aussi la créature, le virus qui sommeillait en lui, et qui voulait prendre le contrôle... Il buvait pour oublier, et songeait de plus en plus à se suicider.

Après sa conversation avec Faye, il avait croisé le regard d’un autre inspecteur... Celui qui était responsable du pansement que Nathan avait en ce moment sur le nez. Manien. Pas vraiment un nom de Japonais, mais Manien restait un bon flic. Un immigré qui venait de France, et qui avait fusillé Nathan du regard. Joyce savait que Manien voulait le renvoyer, car il était inacceptable, pour lui, qu’un flic se bourre la gueule.

« Et qu’est-ce que tu peux me dire sur la relation entre... Miss Asegawa et Takeaki ? »

Il vit le jeune tressauter sur place, et comprit qu’il devait avoir touché au but... Là encore, il aurait jadis creusé, car il était clair que ce sale morbac lui dissimulait quelque chose. Nathan connaissait suffisamment les adolescentes et les jeunes pour savoir qu’ils étaient toujours au courant de tout. Un lycée foisonnait de rumeurs, de racontars, de commères... Un autre camarade de la classe de Takeaki lui avait confié qu’il était assez proche d’une belle petite lycéenne, Tashigi Asegawa. Il lui avait même dit qu’il pensait qu’ils sortaient ensemble, mais, à chaque fois que Nathan parlait de Tashigi, soit on ne lui répondait rien, soit on semblait gênés.

« Je... C’est une copine de lui, Monsieur... Une bonne copine, même, mais elle a rien à voir avec...
 -  Ai-je dit qu’elle avait quelque chose à voir avec la disparition de Takeaki ? » répliqua rapidement Nathan.

La riposte était venue toute seule, au-delà des nuages embrumés de l’alcool qu’il avait ingurgité la veille. Le jeune semblait de plus en plus nerveux, et secoua rapidement la tête.

« Non... Non, bien sûr, j’ai jamais dit ça, mais... »

Il y a des années... Il y a des années, il l’aurait cuisiné, il aurait continué. Ce gars mentait bien mal, mais l’imagination de Nathan était bloquée par l’alcool. Il avait du mal à se concentrer, et passa une main sur son front en soupirant.

« Je... Est-ce que je peux retourner en cours, Monsieur ? »

Nathan soupira en grognant. Dans les profondeurs de son esprit, une petite voix lui dit de lui ordonner de s’asseoir, et de le cuisiner, de taper du poing sur la table. Ils étaient seuls dans la salle de cours, Nathan assis à la place du prof’, ayant devant lui un dossier très léger : tout ce qu’on avait réussi à obtenir. L’emploi du temps de Takeaki. La déposition des parents. Nathan n’avait pris aucune note. Il avait déjà du mal à lire la déposition. Il devait froncer les sourcils, les ;mots semblant animés d’une volonté propre, et se déplaçant de gauche à droite.

*A quoi bon ? lâcha une voix défaitiste dans sa tête. Est-ce si important de se ménager pour lui ? Si tu le cuisines, ta migraine va revenir, et tu as besoin de prendre tes antalgiques pour la faire disparaître. Que Manien aille se faire foutre !*

Il ferma lentement les yeux, ayant un bref flash, un souvenir de sa folle soirée.

Une soirée sacrément festive ! Il avait été réveillé par des coups sourds tapés à la fenêtre, et s’était redressé, une musique lui hurlant aux oreilles. Un clip musical psychédélique défilait à l’écran, des images incohérentes, incompréhensibles, formant un flux discontinu. Un kaléidoscope d’images agressives qui lui brûlaient la cornée. Une musique de K-Pop, le phénomène sud-coréen en vogue. Il le savait pour avoir été réquisitionné, il y a quelques semaines, à la surveillance d’un concert d’un groupe de K-Pop, Girls’ Generation... Une surveillance qu’il avait passé entre le bar du concert et les toilettes, à vomir ce qu’il buvait au bar.

On frappa à la porte. Lourdement. Ce n’était sûrement pas le propriétaire ; Nathan payait ses factures. Le loyer, au moins. Même si cet endroit était un taudis crasseux près du métro aérien, il devait quand même payer. Il tourna lentement la tête sur la droite, observant, à travers une fenêtre, les panneaux clignotants et fluorescents du club pourri à côté. Les coups redoublèrent à sa porte, et Nathan grogna.

« Ouais, ouais, j’arrive... » bougonna-t-il de manière inaudible.

Il renversa quelque chose en se levant, son pied heurtant la table basse, et s’avança vers la porte d’entrée de son studio, à côté de la cuisine. Nathan l’ouvrit misérablement, avec sa barbe mal rasée, pour voir le visage furieux de Manien.

« Tu viens à la fête, Manien ?! » s’était exclamé Nathan avec un sourire de défoncé.

Ce dernier avait poussé la porte, manquant renverser Nathan.

« Cette enquête, elle ne te revient pas, Nathan ! avait-il hurlé en entrant sans invitation.
 -  Oh, oh, de quoi tu me...
 -  Elle n’aurait pas du te la confier ! Confier cette enquête à un pochetron comme ça, c’est le meilleur moyen de s’assurer qu’on ne retrouvera jamais ce gosse ! »

Nathan ne répondit rien, ayant du mal à comprendre ce que Manien disait. Ses oreilles sifflaient, et il haussa les épaules. L’homme continuait à gueuler, et il crut percevoir le mot «
baiser ».

« Tu veux un verre ? » finit par demander Nathan.

C’est à cette occasion que Manien l’avait frappé.


Plus il y repensait, plus il se disait qu’il devait lui en être reconnaissant. Nathan s’était écroulé sur son tapis, et Manien était reparti. Il ne se souvenait pas d’avoir vomi, mais, comme il s’était réveillé avec la joue baignant dans une flaque de déjections, il en avait conclu qu’il avait vomi. C’était le bruit du train qui l’avait réveillé. Le métro filait si rapidement par ici qu’il en faisait trembler les murs. Nathan s’était lentement réveillé, et avait pris une douche, sentant une migraine atroce l’envahir. Dans la douche, il avait cherché dans l’armoire à pharmacie ses antalgiques, et en avait enfilé deux, sentant la migraine disparaître, perdre du terrain... Mais elle revenait, maintenant.

Il s’était proprement habillé, et s’était vaguement rasé. Il avait ensuite filé au lycée Mishima, où Takeaki travaillait. Il avait reçu un appel sur son pager, du commissaire, lui rappelant de se rendre au lycée pour interroger individuellement les membres de la classe de Takeaki, afin d’obtenir des pistes. Il s’était installé dans une salle au fond du couloir, et recevait un par un les camarades. La disparition de Takeaki les troublait, mais, plus il les interrogeait, plus il avait vaguement conscience de trois choses :

1°) On lui cachait quelque chose. Les lycéens étaient généralement inhabituellement nerveux. Certes, la présence d’un flic, ça avait de quoi angoisser, mais il y avait quelque chose d’autre. Son instinct le lui soufflait à l’oreille. Ses gosses savaient quelque chose, ou pensaient savoir quelque chose, mais il n’avait pas pu, ou pas voulu, creuser plus loin.
2°) Cette Miss Takishi Asegawa avait côtoyé Takeaki, et Nathan la soupçonnait d’en savoir bien plus que les autres sur sa disparition. Il y avait quelque chose sur elle que les gosses ne le lui disaient pas, mais, connaissant la réputation de ce lycée, un baisodrome ambulant, il devait sûrement s’agir d’un secret sexuel, ou une connerie de collégiens comme ça. Elle devait planquer des mangas pornos dans son casier, ou une connerie inutile de ce style.
3°) Il avait un besoin monstrueux d’un antalgique.

« Monsieur ? Il faut vraiment que je retourne en cours, sinon, je vais louper l’énoncé de la...
 -  Ouais, ouais... Va... »

Casse-toi, petit connard de menteur, aurait-il voulu dire, mais il se contenta de grogner, et l’élève se retira. Le surveillanrt qui les accompagnait entra ensuite dans la pièce, et, en soupirant, Nathan demanda qu’on lui amène cette fameuse Takishi... Mais après le début du prochain cours, histoire qu’elle ne loupe pas l’énoncé de l’exercice, et qu’il puisse s’enfiler un antalgique. La porte se referma, et Nathan soupira. Il sortit sa boîte de comprimés, et sortit l’un des petits objets blancs, avant de le foutre entre ses lèvres, et de boire de l’eau, l’envoyant dans sa gorge.

*Quelle journée de merde...*

15
Prélude / Prototypes [Valawdés !]
« le: mercredi 10 octobre 2012, 20:25:58 »
Nom/Prénom/Surnom :

 -  Nathan Joyce
 -  Sylvie Joyce

Âge :

 - 30 ans
 - 26 ans

Sexe :

 - Homme
 - Femme

Race :

 - Mutant
 - Mutante

Orientation sexuelle :

 - Tant que c’est attirant…
 - Tant que c’est comestible…

Expérience sexuelle :

 - Honorable…
 - Forte !

Chronologie

L’expédition de Lawrence Greene : la découverte d’un matériau extraterrestre

L’histoire du couple Joyce commence à une autre époque, et à un autre endroit. Pour bien la comprendre, il faut remonter aux années 1920’s, dans la très hostile et très froide région de l’Himalaya. A cette époque, une véritable passion avait pris les pays occidentaux pour escalader les plus hauts monts du monde. Une compétition qui, à l’époque, n’était pas que sportive, mais aussi politique. Tous ces pays étrangers fascinaient les populations coloniales, qui y voyaient là une sorte d’exotisme, de parfum aventurier. Dans l’entre-deux-guerres, c’était un très bon moyen de s’évader. Les Américains aussi succombaient au goût de l’exploration, et ce fut un archéologue, le Professeur Lawrence Greene, qui fut à l’origine de toute cette histoire. Lawrence Greene parvint à obtenir le financement d’une université pour organiser une expédition vers l’Himalaya, et y partit avec toute une équipe.

1926. Lawrence arrive au Népal. Contrairement à la plupart des équipes, il avait choisi un chemin détourné, hasardeux et périlleux, mais censé permettre de rejoindre plus facilement les hauteurs. Lawrence était un excellent alpiniste, et il parvint ainsi à atteindre un petit village isolé, où les habitants lui déconseillèrent de continuer à grimper. Ils parlaient de vieilles légendes sur le feu tombé du ciel il y a des millénaires, de lumières dans une grotte en hauteur, qu’ils surnommaient « la grotte du Diable ». Ces récits n’étonnèrent guère Lawrence, qui savait que les indigènes étaient très superstitieux, mais il profita de leur hospitalité. Il lui fallait se reposer, et réunir des vivres. La nuit, il put ainsi voir par lui-même des lumières bleuâtres émaner d’une grotte en hauteur. Un phénomène inexplicable, qu’il retranscrit dans ses mémoires : « La grotte brillait comme une espèce de gros feu follet. Au milieu de tout ce froid, je n’arrivais pas à y croire, et je pris la résolution d’aller voir ce qui se passait. Malheureusement, la superstition des locaux avait atteint mes porteurs sherpas. Kim et Modlond refusaient de me suivre, et je partis avec mes amis, Jim et Jack, gravissant la paroi pour atteindre la grotte. »

Dans la grotte, l’équipe trouva l’origine des lumières phosphorescentes : un étrange et inexplicable caillou. Là encore, les notes de Lawrence parlent d’elles-mêmes : « Je ne pouvais pas, à cause du froid, ôter mes gants. Alors, j’ai choisi de rapporter ce bout de caillou au chaud, et, quand je l’ai touché, j’ai senti d’étranges frissons. J’en ai maintenant la certitude ; j’ignore de quoi est fait ce matériau qui brille dans la nuit, mais il n’est pas terrien. Plus j’y pense, et plus je me dis que ces rivières de feu dont parlent les légendes de ce village sont sans doute la description de la chute d’un astéroïde ». Fort de cet objet, Lawrence retourna aux Etats-Unis. Le temps de quitter l’Himalaya, de rejoindre un port, puis de retourner chez lui, deux ans avaient passé.

1928. Lawrence retourne à l’université, et, quelques semaines plus tard, des hommes en costume entraient dans le laboratoire de recherches, portant avec eux plusieurs papiers très officiels. Le gouvernement avait entendu parler de l’expédition, et voyait cet objet comme vital. Il fut accaparé par l’armée, mais, le temps que les militaires entament vraiment des expériences dessus, un évènement dramatique se produisit l’an suivant. Le Jeudi Noir, le krash, et la Grande Dépression. Dès lors, les recherches militaires sur un bout de caillou tombèrent dans l’oubli, le gouvernement américain ayant d’autres préoccupations.

Les recherches sur le matériau extraterrestre : le projet « Red Light »

1943. Le matériau étranger réapparut en pleine Seconde Guerre Mondiale. Lawrence Greene n’avait jamais oublié ce matériau phosphorescent, et avait réussi à rejoindre l’armée. Il réussit à retrouver la trace de son rocher, et contribua à réhabiliter ce dernier. La Grande Dépression était finie, et la plus terrifiante de toutes les guerres ayant jamais eu lieu sur Terre battait son plein. Pearl Harbor avait été rasé par les Japonais, et les Américains tentaient de percer le Mur de l’Atlantique. Lawrence, avec une équipe, commença les premières recherches sur le matériau étranger, communément surnommé BLR, pour « Black Light Rock ». Ces recherches eurent lieu dans un complexe perdu dans les Rocheuses, Red Harbor. Les premiers résultats furent très prometteurs, et encouragèrent les chercheurs à tenter d’obtenir des fonds supplémentaires. L’état*major, cependant, n’était guère attiré par les résultats de BLR, et préférait miser sur la recherche de l’atome. L’armée donna sa priorité au Projet Manhattan, et oublia le BLR, qui sombra à nouveau dans l’oubli. La guerre fut gagnée, et une ère nucléaire commença alors.

1956. Lawrence Greene décède accidentellement. Il laisse derrière lui une fille, Elizabeth, âgée de 6 ans. La cause du décès est attribuée à un cancer, mais la réalité de sa mort est plus nuancée. Les chercheurs de l’équipe restreinte travaillant sur BLR réalisent en effet que ce qui l’a tué est un parasite latent, se trouvant dans son organisme depuis des années. Sans jamais pouvoir être vérifiée, les chercheurs supposent que la mort de Lawrence résulte du fait qu’il a un jour touché avec sa peau BLR. La mort de Lawrence conduit l’état-major, au début de la guerre froide, à s’intéresser à nouveau à BLR, et les chercheurs de Red Harbor parvinrent à présenter un projet suffisamment concluant sur BLR pour lancer le Projet « Red Light ». Elizabeth Greene est confiée à des amis de feu de son père, qui travaillent également à Red Harbor sur BLR. Elizabeth subit couramment divers tests, car son code génétique est particulier. Il y a des choses bizarres, que les scientifiques n’expliquent pas, et qu’ils pensent être dus à BLR, et s’être transmis par les gènes de son père.

1959. Les recherches sur BLR arrivent à la création d’un agent chimique hautement contagieux, baptisé DX 11-18. Contrairement aux autres agents chimiques conçus depuis 1943, DX 11-18 est stable.

1960. DX 11-18 est inoculé à des chimpanzés. C’est l’opération « Carnaval I », et les tests concluent à un accroissement sensible de la force et de l’intelligence des sujets. Red Harbor trépigne, et l’état-major américain s’intéresse pleinement à DX 11-18. Le monde est en train de changer, les communistes sont de plus en plus influents, et la crise de Suez est encore ancrée dans les mémoires. L’état-major presse Red Harbor pour passer à des tests sur des cobayes humains.

11/06/1964 – 07/07/1969. Déroulement de l’opération « Carnaval II ». Le gouvernement participe à la création d’une ville regroupant exclusivement des militaires, un petit village appelé Hope. L’objectif officiel du gouvernement est de créer un camp militaire spécial, qui aura, pour plus tard, l’occasion de lutter efficacement contre les Rouges. Le gouvernement américain craint une attaque nucléaire, et les habitants de Hope ont tous signé pour être soumis à des retombées radioactives spéciales, afin d’ne étudier les effets. En réalité, les sujets sont soumis à DX 11-18, qui est notamment transmis par l’eau. Il y aura en tout 461 sujets soumis à ce virus.

998 jours passent, sans que rien ne se passe. Le village se développe, mais le virus semble inefficace sur l’homme. Les scientifiques de Red Harbor paniquent, et craignent que l’armée ne leur retire leurs fonds.

Les premiers résultats tomberont alors, mais ne concerneront pas les militaires infectés, mais leurs enfants. Pendant ces 998 jours, on déclara 27 naissances, et les tests effectués sur les bébés révélèrent qu’ils étaient tous infectés par une variante-souche de DX 11-18. In utero, les enfants avaient le virus originel, mais, en venant au monde, le virus se mit à évoluer, et évolua très rapidement, de manière différente chez chaque sujet, et provoqua finalement la mort de tous les bébés. Le dernier enfant mourut le 06 août 1968. Elizabeth Greene, entre-temps, fut amenée à Hope pour y rencontrer la communauté, et se lia d’affection avec les jeunes enfants.

Le lendemain du 07 août, le virus se réveille alors chez tous les habitants, et l’épidémie se répand. En seulement trois jours, les deux tiers de la population d’Hope seront infectés, et, en un mois, la moitié de la population est tuée. L’armée panique, et craint que les sujets ne s’échappent, emmenant avec eux un virus mortel qui pourrait déclencher une épidémie à travers les Etats-Unis. La ville est mise en quarantaine, et Red Harbor examine les sujets infectés. Un constata alarmant s’impose rapidement à ces scientifiques : DX 11-18 a évolué, et c’est un nouveau virus qui est en train de se répandre.

05/07/1969. La situation à Hope est incontrôlable. Les habitants tentent de s’enfuir, et des cas d’infections sont signalés parmi les militaires qui ont mis la ville en quarantaine. De justesse, le gouvernement parvient à empêcher que le virus ne s’échappe, plusieurs sujets ayant en effet réussi à déjouer la surveillance pour s’enfuir dans la campagne. Ils seront abattus en pleine forêt, le nouveau virus DX 11-18 mourant avec les sujets. Peu à peu, la ville de Hope sombra dans le silence radio, et les expéditions de soldats ne revenaient pas. Red Harbor supposa alors que DX 11-18 avait continué à évoluer, et à faire en sorte que son hôte ne meure pas.

L’état-major lança alors l’ « opération Altruiste », consistant en une intervention militaire pour reprendre Hope. Il fallait voir ce qui se passait, et comment DX 11-18 avait pu évoluer. Une compagnie d’assaut menée par le colonel Peter Randall fut envoyé sur place. On l’appela la 1ère unité de défense biologique, et sera ensuite renommée BlackWatch. Le combat contre les insurgés d’Hope fut douloureux, et difficile. Des escarmouches violentes eurent lieu, mais les soldats, spécialement équipés, réussirent à reprendre la ville, la bombardant à plusieurs reprises. Des habitants de Hope, il ne resta finalement que deux survivants :

 - Elizabeth Greene, alors âgée de 19 ans ;
 - Un mâle inconnu, dont l’identité sera confidentielle. Il s’agit de Paria Greene, le fils d’Elizabeth.

L’opération Altruiste sonna la fin du projet « Red Light ». Après le désastre de Hope, le gouvernement décida d’abandonner les recherches, mais Elizabeth ne revit jamais sa fille. Randall affirma à l’état-major que les habitants de Hope étaient des monstres grotesques, incontrôlables, et qu’il fallait fermer Red Harbor. En 1969, l’Amérique était tournée vers l’espace, et on accepta sans rechigner la requête de Randall. Red Harbor fut donc fermé, détruit, et Hope fut rasé de la surface de la planète, ses morts étant incinérés, afin que toutes les souches de DX 11-18 disparaissent. On convainquit Elizabeth Greene que son fils était mort. Cette dernière ne le crut jamais, mais ne le revit plus jamais. Elle contacta des ONG, la presse, saisit la justice, mais l’armée avait fait disparaître toutes les traces des expériences sur BLR. Les sujets de Hope ayant tous été des cobayes militaires librement consentants depuis des années, il ne fut pas difficile de les faire disparaître. L’état-major aurait pu faire disparaître Elizabeth, mais les accusations fantasmagoriques de cette dernière sur des super-mutants conçus par l’armée et une roche extraterrestre suffisaient à la discréditer. Les médias se désintéressèrent de son cas aussi rapidement qu’ils s’y étaient intéressés, préférant se pencher sur le cas du complexe de Groom Lake, la fameuse Zone 51.

BLR disparut de la circulation, mais DX 11-18 n’était pas encore mort. S’il était inefficace chez Elizabeth Greene, car ayant contaminé des gènes récessifs, Randall avait toujours quelque chose qu’il avait caché à l’état-major : Paria Greene, son fils, qui portait en lui tous les espoirs du colonel, qui deviendra entre-temps Général.

GENTEK et le Projet BlackLight

1971. Fondation de GENDEK, société pharmaceutique, dont l’un des actionnaires majoritaires est Patrick Randall, frère du Général Peter Randall. GENDEK aura des contrats avec l’armée pour développer des drogues expérimentales et des vaccins. Raymond McMullen, ami des Randall, cherchera alors à développer un produit permettant d’assimiler des traits et des apparences génétiques.

1972. La 1ère unité de défense biologique devient une entité officielle, et reçoit un fort d’affection : Fort Dentrick, dans le Maryland. Elle y est dirigée par le colonel Peter Randall, qui est pour l’occasion nommé Général. Elle est alors renommée officiellement BlackWatch. Fort Dentrick abrite dans ses profondeurs d’anciennes mines qui seront reconstruites pour en faire un bunker de recherches, dans lequel GENDEK travaillera.

1973. Lancement du projet « BlackLight » par GENTEK. BlackLight, abrégé BL, est le nouveau nom donné à DX 11-18, en référence à BLR. Les recherches de McMullen et des généticiens seront formidables, car ils utiliseront le patrimoine génétique de Paria Greene, détenu en isolation. Leurs recherches sur BlackLight verront en lui un virus révolutionnaire, inédit. BlackLight affecte une zone précise de chaque cellule : une protéine spéciale qui code les introns promoteurs. Le virus modifie cette zone, la redéfinit, et cette dernière se réplique ensuite au sein de chaque cellule génétique. Des modifications biologiques importantes ont lieu. Ces transformations sont si évoluées que, dans 99.99% des cas, les sujets d’expérience décèdent. BlackLight sera ainsi réécrit et amélioré, modifié, pour finalement atteindre une forme définitive. Les simulations établissent que la propagation de BlackLight serait plus rapide que celle de DX 11-18, mais avec un taux de mortalité bien plus faible, et une période d’incubation sensiblement allongée. L’évolution de BlackLight prendra des années.

1986. Elizabeth Greene, vivant dans une réserve indienne, met au monde une fille : Sylvie. Son père est un Indien. Sylvie sera rapidement mise en observation de manière discrète, car les gènes d’Elizabeth ont été transmis, et ne sont pas récessifs chez elle. Sa capacité d’enfanter à un âge très élevé est assimilé aux effets secondaires de DX 11-18.

1990. BlackWatch devient une SMP rattachée à GENTEK.

2003. BlackLight est inoculé à Paria Greene. Détenu à la base aérienne de Vanderburg depuis 1969, soit depuis 34 ans, Paria s’est révélé un sujet instable, agressif et dangereux, qui aura tué 5 personnes. L’inoculation du virus recouvre Paria d’une espèce d’excroissance noirâtre, et il tentera de s’évader. Sa tentative d’évasion provoquera la mort de 23 personnes, jusqu’à ce que BlackWatch arrive à le capturer. Il sera alors transféré dans des cellules d’isolation extrême à Fort Dentrick. Son ADN nouvellement modifié permettra de perfectionner BlackLight, et ainsi de former un nouveau virus : BlackLight A.

Le projet Croisade : Sylvie Joyce

1996. Premières manifestations notables chez Sylvie d’influences de DX 11-18 dans son organisme. GENTEK lance alors le projet « Croisade », et inocule à Sylvie BlackLight. Son code génétique est stabilisé, et Sylvie peut vivre une enfance normale.

1999. Sylvie et Nathan s’embrassent pour la première fois. Sylvie a alors 13 ans, et ne voit qu’un seul docteur dans la réserve : un individu qui travaille pour GENTEK, et qui ne dit ainsi rien du sang particulier de la jeune femme.

2005. Sylvie et Nathan quittent la réserve pour leurs études, et choisissent d’aller vivre à Seattle. GENTEK continue à les suivre, mais redoute qu’un accident conduise Sylvie à suivre une opération, et ainsi à réaliser l’étendue de son patrimoine génétique.

2007. Sylvie et Nathan se marient. Les rapports sexuels de ces derniers ne sont alors plus protégés, et le risque de la naissance d’un enfant amène GENTEK à devoir se préparer au pire. Sylvie préfère cependant avoir un enfant après avoir fini ses études, et Nathan se plie à ce souhait.

2009. Nathan fait partie du SWAT, s’avérant être un flic tenace et plutôt efficace. Sylvie, quant à elle, travaille comme assistante du procureur. Ce qui devait arriver arriva : Sylvie finit par tomber enceinte.

2010. La BlackWatch envoie une équipe à Seattle, avec pour objectif d’appréhender Sylvie. BlackLight A est alors stable, et GENTEK tient, non seulement à éviter un scandale, mais aussi à l’inoculer sur elle, afin de voir comment elle se comportera. La capture de Sylvie se passe mal, car Nathan agira. L’homme sera blessé par balles, et laissé pour mort, tandis que sa femme sera emmenée à Fort Dentrick.

Réunion de famille

18/02/2010. Blessé par balles, Nathan Joyce est emmené d’urgence à des soins intensifs. Il manquera de peu de mourir.

20/02/2010. GENTEK apprend que Nathan est toujours en vie. BlackWatch renvoie son équipe pour achever le boulot. L’équipe attendra prudemment que Nathan se rétablisse, afin de l’abattre en mission.

07/03/2010. Ébranlé par la disparition de sa femme, Nathan la mettra sur le dos d’une organisation criminelle, mais sera réhabilité, les expertises psychologiques ayant attesté qu’il était un bon agent. Une opération spéciale aura lieu dans un entrepôt, et BlackWatch en profitera pour intervenir. Beaucoup des coéquipiers de Nathan seront tués contre les forces de BlackWatch, mais le policier réussira à neutraliser l’un des ennemis, et l’enfermera chez lui, pour l’interroger. L’agent se suicidera toutefois en route, grâce à une capsule de cyanure dans sa bouche, qu’il mordra pour la briser. Grâce à l’uniforme et aux papiers de l’homme, ainsi qu’à la magie d’Internet, Nathan apprendra toutefois l’existence de BlackWatch et de GENTEK.

08/03/2010. Le nouvel échec de BlackWatch conduit Randall à opter pour une autre stratégie. Utilisant ses contacts, il réussit à mettre en doute l’intégrité de Nathan, le soupçonnant d’avoir abattu ses propres coéquipiers, et de travailler de mèche avec un parrain de la drogue. BlackWatch, pour corrompre Nathan, dissimuler dans son appartement des sachets de drogue. L’artifice prendra, et Nathan sera démis de ses fonctions, et mis en examen, avant d’être envoyé en détention provisoire le temps de l’enquête. Il en profitera pour se renseigner sur GENTEK auprès de la bibliothèque de la prison, ayant accès à un ordinateur et à Internet. Il utilisa également ses contacts au sein de la police, des amis qui le savaient innocent, et apprit ainsi l’existence de Fort Dentrick, la base de BlackWatch. Il ne lui en fallait pas plus. Être en prison ne l’avait pas découragé, mais n’avait fait qu’accroître sa détermination.

29/05/2010. Nathan parvint à s’évader lors d’un transfert de prisonniers, et se rendit au Maryland. Infiltrer une base militaire était légèrement suicidaire,  mais il n’avait pas le choix pour retrouver sa femme. L’homme ignorait toujours ce que GENTEK pouvait bien leur vouloir, mais supposait que ce devait être lié à la mère de Sylvie, qu’il avait connu quand il était jeune. Une toquée hippie coincée dans le siècle dernier, qui voyait en toute forme de gouvernement le signe du Mal. Une ardente supporter de la théorie du complot, qui avait terrorisé Nathan quand il était môme. Il fallait croire qu’elle n’était pas si éloignée que ça de la vérité. Pour rentrer dans le camp, Nathan emprunta les vieux réseaux miniers. Du camp, il ne vit rien, car il débarqua dans le bunker, et tomba rapidement sur les équipes de sécurité de la BlackWatch.

GENTEK était au courant de sa présence, et connaissait très bien les réseaux miniers désaffectés et les grottes de la région. Les gardes le conduisirent dans une espèce de laboratoire de recherches digne de films de science-fiction, où il vit sa femme, maintenue en vie dans une espèce de sarcophage, son corps nu relié à de nombreux appareils. McMullen, le responsable scientifique de GENTEK, se tenait là, et expliqua à Nathan l’essentiel. Il lui parla du frère de Sylvie, Paria, qui était dans un coma artificiel, et de leur volonté d’inoculer dans les veines de Sylvie le BlackLight A. Nathan tenta de les en empêcher, mais sans succès. Le BlackLight A fut envoyé dans les veines de Sylvie, et les réactions ne tardèrent pas à se faire sentir.

Il s’avéra alors que le BlackLight A était particulièrement vorace, et se développa conformément aux pronostics des scientifiques. McMullen était ravi, voyant déjà les contrats mirobolants qui l’attendaient, et la promesse de s’enrichir de manière incommensurable... Lorsque les choses se compliquèrent. BlackWatch avait sous-estimé les effets du BlackLight A, et la capacité de Piara à se faire passer pour un mort. Ce dernier avait senti la présence de sa sœur, et sortit de son coma, brisant les liens le retenant, et s’échappant de sa cellule. Il massacra tout le personnel envoyé pour l’arrêter, et atteignit les générateurs du complexe, les désactivant. Ceci permit à Sylvie de sortir de son bloc, son corps se recouvrant d’une fine couche noirâtre visqueuse, alors qu’elle se mit à attaquer. Elle tua les gardes, et, dans la mêlée du combat, Nathan se reçut une balle près du cœur, un tir mortel. Sylvie, quant à elle, absorba McMullen, sa tenue symbiotique l’avalant. Elle reçut alors un fragment de sa connaissance, et s’en servit pour sauver son amour, le glissant dans une cuve, et lui injectant le BlackLight A. Le virus l’empêcha de mourir, et le duo s’enfuit, tandis que Piara s’enfuyait également dans son coin.

13/04/2011. Après les évènements au bunker, Nathan et Sylvie se retrouvèrent, et tentèrent à nouveau de vivre ensemble. Nathan avait entre-temps été disculpé, mais fut malgré tout, pour son évasion, renvoyé de la police, et dut payer des amendes. Il constata progressivement que rien n’allait plus chez Sylvie, qui était beaucoup plus froide, et beaucoup plus distante... En réalité, Sylvie n’était plus la même, car elle avait, dans la tête, un lien mental qui l’unissait encore à son frère. Ayant été enfermé toute sa vie, ce dernier était devenu fou, et la recherchait. Ils étaient du même sang, après tout, et se revirent donc. Piara considérait Sylvie comme sa fille, et affronta cette dernière, voulant la former et l’endurcir. Sylvie, qui avait encore des hésitations à utiliser ses pouvoirs, fut convaincue par Piara, et dévora quelques civils après avoir vu son frère le faire. Ce fut une excellente sensation, et Piara laissa Sylvie le manger, ce qui était pour lui la meilleure manière d’en finir avec la vie. En l’avalant, Sylvie sentit sa haine, sa folie, ;et sa démence, qui firent désormais partie d’elle. Quand elle retourna voir Nathan, ce fut pour tenter de le convaincre, tout comme elle avait été convaincue par son frère. Ils n’étaient plus des humains, et les autres, dehors n’étaient plus que de la nourriture. Nathan, toutefois, refusa de se laisser corrompre, et Sylvie l’attaqua donc. Parallèlement, GENTEK se remettait du massacre ayant eu lieu dans le bunker, et le Général Randall envoya la BlackWatch récupérer les deux prototypes.

Nathan ne réussit pas à vaincre Sylvie, qui refusa toutefois de le tuer, par amour pour lui, et parce qu’elle voulait qu’il la rejoigne. Elle lui conseilla donc de se renseigner sur ce qu’ils étaient devenus, et d’aller là où tout avait commencé : au Népal, dans la grotte aux roches phosphorescentes. Elle lui dit de se rendre dans la maison de sa mère, son père étant toujours en vie ; il y trouverait une carte indiquant où se trouvait la grotte. Ensuite, ils se reverraient.

Retour au Népal

25/07/2011. Il fallut à Nathan trois mois pour rejoindre la grotte en question, celle où on avait extrait le BLR. Le village népalais était toujours là, et il utilisa ses pouvoirs pour rejoindre la grotte, n’étant pas suffisamment bon alpiniste pour le faire. A l’intérieur, il vit d’autres matériaux, d’autres rochers semblables au BLR, et eut droit à une espèce de communion mystique. Le virus en lui se réveilla, le recouvrant entièrement, et son esprit fut traversé de visions, d’images incompréhensibles, des flashs qui, visiblement, étaient supposés expliquer des choses... Malheureusement, il n’y comprenait rien... Il resta dans la grotte plusieurs jours, entièrement consumé par le symbiote, et, quand il en ressortit, ce fut pour entendre des cris et des hurlements. Nathan se dépêcha de descendre, de revenir au village, pour voir qu’il avait entièrement été massacré. Sylvie était là, et s’était amusée pendant son absence, dévorant parfois certains humains, ou se contentant simplement de les torturer, pour s’occuper. Nathan, furieux, tenta à nouveau de la combattre, mais sans succès. Elle était toujours aussi forte, et lui toujours aussi faible, d’autant plus qu’il était affamé. Elle lui apporta alors un survivant, un jeune homme vigoureux, et Nathan ne put empêcher le virus qui l’habitait d’aller dévorer cet enfant... Et ce fut merveilleux. Merveilleux et horrible...

Quand ce fut terminé, Sylvie expliqua à Nathan que, pour comprendre les réponses qu’il venait de recevoir, il fallait se rendre à une ville spéciale, une ville que GENTEK surveillait : Seikusu. Au Japon. Quel rapport entre une ville japonaise et ce qui leur arrivait ? Sylvie ne le lui dit pas, mais lui affirma que ce serait nécessaire pour qu’il accepte enfin sa destinée, et ce qu’il était vraiment. Elle le laissa là, et, quand Nathan se remit, il décida de partir pour Seikusu.

2012. Nathan est maintenant à Seikusu, où il a réussi à devenir inspecteur de police. Il recherche Sylvie, un moyen de comprendre ce qu’il est, et de trouver un antidote contre le BlackLight A. Et, pendant ce temps, la BlackWatch continue à les poursuivre, GENTEK voulant éviter que, par mégarde, l’un des deux sujets ne déclenche une meurtrière épidémie.

Physique

Lui, il est fort, élancé, et massif. Après avoir travaillé au sein du SWAT, il faut bien s’attendre à être un peu baraqué. Il est costaud, et ce n’est pas étonnant. Il a toujours été prédestiné à être un véritable colosse. Quand il était encore un bébé, un docteur avait prédit à sa mère qu’on pourrait en faire un pilier de football américain. Nathan est un homme attirant, qui s’entraîne constamment, et s’habille assez simplement. Il n’a sinon aucun attrait physique particulier, aucune chose particulière. Il a une courte chevelure qu’il entretient, n’ayant jamais été attiré par les longs cheveux.

Quand il n’a plus son apparence normale, Nathan est recouvert d’une solide carapace noirâtre parcourue de rayons dorés. Il est alors encore plus impressionnant, et fait bien dans les deux mètres. Sous cette apaprence, il peut modifier son corps à volonté : étendre ses bras, les diminuer, se faire pousser des ailes, et même changer son apparence (cf. section « Pouvoirs »).

 - Apparence normale : http://img86.xooimage.com/files/d/d/c/nathan-3861fae.jpg
 - Apparence avec l’armure symbiotique : http://img88.xooimage.com/files/a/a/b/mech-venom-389b1ea.jpg


Elle, elle a habituellement une belle chevelure noire, et un corps fin et élancé. Avant, elle s’habillait de manière plutôt sobre et élégante, conformément à son statut social. Maintenant, elle s’habille de manière plutôt provocante, et adore changer d’apparence, ses nouvelles facultés lui permettant de le faire. Elle cultive son corps pour être belle et attirante, mais n’a pas vraiment de style vestimentaire particulier. On peut ainsi aussi bien la voir habillée en gothique sombre qu’en bimbo bourrée de maquillage. Tout dépend ses humeurs. Quant à son apparence initiale, elle a un corps de métis, ayant eu un père indien. Elle a été bien garnie par la nature, et ne s’est jamais plaint de son apparence.

Quand elle revêt l’armure, Sylvie conserve la même apparence fine et élégante, et peut, comme son époux, modifier son corps à volonté.

 - Apparence normale : http://img7.xooimage.com/files/7/4/3/combat-arms-wide-23b2c3d.jpg
 - Apparence avec l’armure symbiotique : http://img89.xooimage.com/files/1/1/2/sylvie-joyce-389b289.jpeg


Caractère

Lui, il n’a pas encore été contaminé, alors il a conservé, à peu de choses près, le personnage qu’il était avant l’expérience. Il est ainsi honnête, intègre, juste, courageux, et téméraire. Le parfait profil du parfait petit flic, même si les récentes aventures qu’il a eu l’ont rendu légèrement cynique, désabusé, voire même, par moment, dépressif. Il reste pourtant fermement accroché à son boulot. A l’école, il était du genre grande gueule, toujours à l’ouvrir, une sorte d’héros précoce qui n’hésitait pas à se battre à la cour. Il n’a donc jamais vraiment percé à l’école. Maintenant qu’il a été modifié, Nathan est plus sombre, plus froid, et, quand l’armure le contrôle, il a du mal à refouler ses pulsions sauvages, sa colère, sa rage, et son agressivité. Une sorte d’ivresse risque de s’emparer de lui, et de lui faire perdre tout contrôle. Sa situation actuelle le rend accessoirement de plus en plus alcoolique, et l’amène à se tourner vers des relations faciles, pour essayer d’oublier son calvaire.

Elle, elle n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était quand elle a décidé d’accepter d’épouser Nathan. Avant, elle était similaire à son mari en bien des points, sauf qu’elle était intellectuelle, et lui manuel. Un parfait couple, fait pour s’entendre. Depuis sa transformation, Sylvie est devenue une psychopathe en puissance. Instable, dangereuse, elle est en proie à des sautes d’humeur qui la mettent dans une période d’agressivité et de rage incontrôlable où elle n’hésite pas à massacrer des innocents. Elle est cannibale, et très attirée par le sexe. De là à dire qu’elle dévore ses partenaires sexuels, il y a un pas à ne pas franchir ; elle ne le fait que quand ils ne la satisfont pas, mais, de manière générale, il est déconseillé de l’approcher. Nathan est le seul être qui l’intéresse, mais elle ne cherche pas à le tuer. Elle l’aime encore, et veut le convaincre que ce qu’ils ont est un don qu’il faut contrôler.

Pouvoirs

Nathan et Sylvie ont fondamentalement les mêmes capacités, même si Sylvie est plus douée que son mari :

 - Absorption. Ce pouvoir permet à Nathan et à Sylvie d’avaler n’importe qui. Ceci permet de les soigner rapidement, mais aussi d’avoir un peu des connaissances de l’individu absorbé. Si Nathan rechigne à s’en servir, Sylvie n’hésite pas du tout, et a même trouvé dans cette capacité une sorte d’art sexuel qui permet de maintenir la victime en vie.

 - Accroissement musculaire. Quand ils sont sous leur forme symbiotique, Nathan et Sylvie sont sensiblement plus forts, plus rapides, plus puissants, plus résistants... Nathan peut même renverser des voitures, et sauter du toit d’un gratte-ciel sans vraiment se faire mal. De même, ils peuvent faire des bonds gigantesques. Leur résistance sous la tenue fait qu’ils peuvent se recevoir une série de balles ou des explosifs sans vraiment être blessés. Ils ne sont toutefois pas immortels. Des balles puissantes peuvent leur faire mal, et même les tuer.

 - Polymorphie. Le BlackLight A permet de modifier l’apparence de son porteur, ce qui est très pratique pour s’infiltrer. Une variante de ce pouvoir est la capacité pour les porteurs de modifier la forme du symbiote. Ils peuvent ainsi envoyer des tentacules, mais, de manière plus efficace, créer d’énormes fouets, ou des haches... Ils peuvent même voler, mais peuvent accroître leurs sauts en formant des ailes qui leur permettront de planer sur de longues distances. Ils peuvent encore former des boucliers, et disposent de longues griffes particulièrement tranchantes.

En d’autres termes, les deux prototypes sont puissants, mais Nathan évite autant que possible d’utiliser le BlackLight, car il pense que ceci altère sa santé mentale.

Remarque finale

Bien que ce compte s’appelle « Nathan Joyce », Sylvie est un personnage à part entier. Je n’ai pas appelé le compte Nathan & Sylvie Joyce, car je trouvais que ça faisait moche x) Je tiens également à signaler que cette fiche est inspirée de deux choses : « Prototype », un jeu vidéo, et le personnage de Venom ^^ J’ai beaucoup utilisé le scénario de « Prototype » pour celui de Nathan Joyce.

J’espère que la fiche ne sera pas trop longue à lire ^^'

RPs

1°) The Dark Side of the Man [Venomess] [TERMINÉ]
2°) Collaboration forcée [Semper] [ABANDONNÉ]
3°) Protection rapprochée [Kido Saori] [ABANDONNÉ]
4°) Invités surprises [Carolina L. Lupin] [ABANDONNÉ]
5°) Protection rapprochée [Green Grass] [ABANDONNÉ]
6°) Une prévention super hot [Blanche S. Kitade] [ABANDONNÉ]
7°) Domination symbiotique [Wonder Woman] [ABANDONNÉ]
8°) Jaded Future [Eyia] [EN COURS]
9°) Menace sur la ville [Jude Sinclair] [ABANDONNÉ]
10°) Une circulation loin d'être fluide [Lena Hayley-Smith] [ABANDONNÉ]
11°) Une soirée ordinaire. Ou pas ? [Zoé Cotillard] [ABANDONNÉ]
12°) C'était qui cette fille ? [Sœurs Savor] [ABANDONNÉ]
13°) Apparences et faux-semblants [Desdemona L. Drake] [ABANDONNÉ]
14°) Des individus dangereux [Sunday M. Burton] [ABANDONNÉ]
15°) Tu peux m'avoir une fois. Seulement une fois. [Brighid] [ABANDONNÉ]
16°) Association meurtrière et autres tracas [Madame Mirage] [ABANDONNÉ]
17°) En cavale [X-23] [ABANDONNÉ]
18°) L'Ankou [Adelheid Friedrich] [ABANDONNÉ]
19°) Dangerous D. [Dana. S. Walters] [ABANDONNÉ]
20°) Évaluation psychologique, ou discussion à coeur ouvert ? [Wakana Queen] [ABANDONNÉ]
21°) Coopération nécessaire [Makoto Yamashita] [EN COURS]
22°) Conduire en état d'ébriété, c'est mauvais pour le permis [Catalina Taylor] [EN COURS]
23°) Boire pour oublier [Ada Einlee] [EN COURS]
24°) Scoop [Akina Walker] [ABANDONNÉ]
25°) Slutgarden [Lucrezia H. Nietzsche] [TERMINÉ]
26°) Luxury [Kelly Brooks] [TERMINÉ]
27°) ...Vivement que ça bouge [ZI.UA] [EN COURS]
28°) Démon intérieur [Mori Amane] [EN COURS]
29°) Discipline [Jade Road] [EN COURS]
30°) Une farce du destin ? Une magicienne perdue [Cathari] [EN COURS]

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