Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Cahir

Pages: [1]
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Les contrées du Chaos / Le Sanctuaire Elfique [Semille]
« le: lundi 09 avril 2018, 00:59:14 »
Tallberg était un petit village forestier se trouvant à l’orée d’une profonde forêt. Habituellement, c’était un petit village reculé, avec une faible activité touristique. Le village comprenait des fermiers, des bûcherons, et des chasseurs. Une activité essentiellement agricole, les Tallois revendant ensuite leur nourriture sur les marchés locaux, et notamment sur les marchés de Nexus. Quand Cahir approcha de Tallberg, il put ainsi voir les multiples moutons qui gambadaient autour du village, ainsi que les enclos et les hameaux agricoles abritant des poulaillers, des écuries, des potagers... C’est ici, dans ce genre de villages typiques de la campagne nexusienne, qu’on réalisait pourquoi la gastronomie nexusienne était si réputée à travers le monde.

Néanmoins, Cahir n’était pas là pour la nourriture, tout comme la plupart des mercenaires et autres aventuriers. La forêt entourant Tallberg, le Bois Sylvain, faisait l’objet de toutes les attentions depuis qu’un riche aristocrate nexusien, Sire Arthur Kovac III, avait organisé une quête importante. Le Bois Sylvain avait jadis appartenu aux elfes. C’était une profonde forêt, et les Tallois savaient très bien qu’il était dangereux de s’enfoncer dans la forêt, car la magie présente était puissante, et attirait son lot de monstres et de menaces. Pour ces raisons, les Tallois restaient prudemment à l’orée, et ce d’autant qu’on disait qu’un camp de la Scoia’tael se trouvait dans les profondeurs de la forêt. La Scoia’tael... Un nom elfique désignant une organisation composée de races non-humaines militant officiellement pour leurs droits dans des sociétés humaines racistes, mais qui, concrètement, était surtout connue pour ses actes terroristes. La Scoia’tael avait une influence grandissante au sein de Nexus, le royaume étant, après tout, une ancienne terre elfique.

*Et, sachant que cette quête est liée au passé des elfes...*

Kovac III était un aristocrate assez âgé, fatigué, qui recherchait un ancien artefact elfique situé dans un sanctuaire du Bois Sylvain : le Collier de Lara Dorren. Lara Dorren était une magicienne elfe connue pour avoir, historiquement, été amoureuse d’un mage humain, Cregennan de Lod. Leur histoire était très connue dans le monde de la magie, car ils étaient tombés amoureux à une époque où les relations entre les humains et les elfes étaient très tendus. Lara Dorren avait été bannie de sa propre communauté, et avait mis au monde sa fille dans une forêt. Un accouchement qui avait puisé dans ses ultimes forces. La légende disait que, autour de son cadavre, des feainnewedd, des fleurs utilisés par les elfes dans leurs potions et décoctions, avaient fleuri. Le cadavre de Lara Dorren avait été emmené par les elfes, tout comme sa progéniture, et le corps de Lara n’avait jamais été retrouvé.

Kovac III avait affirmé qu’il était sûr que le collier de Lara, celui qu’elle avait porté en donnant naissance à sa fille, Riannon, avait été entreposé par les prêtres elfes du Bois Sylvain. Il tenait ses informations après avoir longuement fouillé les archives de la Rédanie, un royaume proche de Nexus, car, après le décès de Lara, c’est Cerro, la Reine de Rédanie à l’époque, qui adopta Riannon. Kovac III avait retrouvé des documents datant de cette époque, et qui faisaient état du Collier de Lara, entreposé dans le Sanctuaire Sylvain. La seule difficulté, maintenant, c’était de retrouver ce sanctuaire... Ce qui était loin d’être facile. Le Bois Sylvain était très profond, et les mercenaires cherchaient surtout les feainnewedd, ces précieuses fleurs aux pétales violettes.

Quand Cahir arriva, il constata qu’il était loin d’être le seul à avoir décidé de relever cette quête. Kovac III était en même temps prêt à débourser 100 000 pièces d’or pour ce précieux collier. Cahir avait néanmoins d’autres informations en sa possession pour retrouver le Sanctuaire Sylvain, des informations qu’il avait obtenu auprès d’autres elfes*, à savoir une carte de la région, marquant l’emplacement du Sanctuaire Sylvain... Sauf que cette carte n’était pas particulièrement précise.

*Mais bon, c’est mieux que rien...*

Cahir commença par se reposer à Tallberg, avant d’explorer la forêt.



* : Cf. RP « Retrouvailles ».

2
Les landes dévastées / Des retrouvailles sous une lune rouge [Le Scorpion]
« le: vendredi 12 février 2016, 00:37:45 »
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« Laissez-le moi... »

Morts. Ils étaient tous morts. Vision d’horreur. Corps déchiquetés, massacrés, ensanglantés, lui-même recouvert de sang. Mais il n’abandonnerait pas. Cahir ne leur offrirait pas ce plaisir. L’apatride se redressa lentement, soulevant son armure broyée, et cracha du sang, sous le rire goguenard des hommes noirs. Des ombres flottaient autour d’eux. Étaient-ils humains ? Comment le savoir ? Ses poumons étaient envahis par les flammes des charniers, les corps déchiquetés de cette ancienne grande ville, qui n’était maintenant plus qu’un cimetière infecté par les goules, et par ces charognards.

L’Affiliation... Jadis, ils étaient un mouvement politique qui avait émergé dans les Badlands, sous la férule de John Farson. Maintenant, ils étaient l’une des milices les plus dangereuses du monde, organisant un énigmatique trafic d’esclavages à travers le monde. Ils sévissaient principalement dans les Landes Dévastées, une zone géographique désignant une importante frontière limitrophe de l’Empire d’Ashnard, composée de royaumes ruinés, ravagés, qui étaient destinés à être reconstruits, et à étendre les frontières impériales en plein cœur du supercontinent de Terra. Une tâche longue et ardue, car ces zones étaient très sauvages, avec des ruines qui dataient de plusieurs siècles.

Cette ville était l’une des colonies avancées de l’Empire, et les garnisons en place affrontaient, en vain, les forces de l’Affiliation. Des forces terribles, qui se livraient à un combat acharné, les Impériaux réclamant en vain des renforts du Conseil Impérial, qui était déjà bien occupé sur d’autres fronts. L’Affiliation venait de lancer une attaque massive sur cette ville, qui était maintenant en ruines, et Cahir s’était battu en vain. Ces agents de l’Affiliation n’étaient pas que de simples tueurs, c’était comme si une force maléfique les possédait, mais ça, encore, ce n’était rien par rapport à l’individu se trouvant face à lui.

Individu ? Pouvait-on seulement qualifier cette chose effrayante « d’individu » ?

« Qui vous envoie ? Pourquoi ces raids ?!
 -  Petit apatride... rigola doucement la créature. Petit apatride qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Nous agissons au nom de Sa Majesté. »

Cahir secoua la tête, brandissant son épée.

« Vous ne servez pas l’Empereur, cela ne se peut ! »

L’individu, à cette idée, se mit à ricaner grassement, et secoua la tête.

« Mordret ? Ce vieux fou est Empereur d’un tas de cendres. Non, nous servons le vrai Roi. Et le Roi a posé son Œil sur toi, Cahir-Sans-Nom. »

Et, suite à cela, Blackheart l’attaqua. Sa lourde épée, se planta dans le sol, Cahir bondissant en arrière, avant de faire une pirouette, pour le frapper, son arme venant entailler sa peau, faisant reculer le monstre. Rougeglace n’avait jamais perdu de son tranchant.

« De l’acier valyrien...
 -  Un acier qui tranche les monstres dans ton genre...
 -  J’en doute, petit homme... »

La blessure du monstre était en train de se refermer, et l’homme attaqua à nouveau. Les lames s’entrechoquèrent, mais Blackheart était une terrible montagne, qui repoussa Cahir, puis ses doigts s’allongèrent démesurément, formant comme un fouet mortel qui frappa l’homme, manquant le renverser. Son heaume lui empêcha de perdre sa joue, mais Blackheart s’élança rapidement, faisant un bond vertigineux. L’apatride bondit sur le côté, évitant le violent impact, qui fit trembler le sol, provoquant des lézardes sur ce dernier. Cahir en fut déstabilisé, et l’homme le frappa ensuite avec le pied, le renversant, l’envoyant s’étaler sur le sol. Crachant du sang, Cahir tenta de se relever, mais, du corps du monstre, des tentacules jaillirent, et frappèrent Cahir au torse, avant d ele soulever comme un fétu de paille, et de le balancer dans le décor. Le guerrier en lâcha son épée, et heurta violemment un mur, avant de s’étaler sur le sol.

Blackheart se déplaça alors en se téléportant, et arriva à côté de lui, où il l’attrapa par la gorge, le soulevant à bout de bras.

« Tu as bravé les ordres de ton Empereur pour revenir ici, n’est-ce pas... Car tu sais que l’on t’a menti, tu l’as vu à Skellige... Mais il est trop tard, petit-homme. Cahir Sans-Nom, les Sphères seront bientôt toutes en nos mains. Que la Reine sonne le ban et réunisse les Immortels, plus rien ne peut l’empêcher. La Première-Blanche sera nôtre, et l’Arc-En-Ciel sera reconstitué. Transmets ce message à la Reine quand ta carcasse misérable la rejoindra... La Convergence approche. »

Cahir n’avait pas compris la moitié du délire de ce monstre à l’haleine fétide, puis le monstre posa la main sur son armure, et la lui arracha. Cahir sentit les morceaux d’ébonite voler en éclats, puis son heaume fut enlevé, arrivant auprès de l’un des pieds du monstre, qui l’écrasa sous son pied, le broyant, avant de lui arracher ses épaulières... Nu, humilié, la chemise déchirée, Cahir fut ensuite balancé dans un charnier proche, et s’écrasa au milieu des cadavres.

Ce charnier-là ne fut pas incendié, et l’Affiliation partit, laissant la ville entre les mains des goules, qui se dirigèrent vers les charniers pour se nourrir.

3
Les contrées du Chaos / Le parfum de l'aventure [Roxie]
« le: mardi 14 juillet 2015, 02:06:47 »
Bailey était la grande capitale d’un royaume proche de Nexus, un royaume marchand et allié de Nexus, qui disposait d’une forte armée, de multiples châteaux-forts, et dont le château-fort central, qu’on surnommait la Citadelle, était une imposante structure se dressant en plein milieu de Bailey. Un fleuve reliait Bailey à Nexus, d’où continuellement des victuailles venaient et repartaient, l’ensemble formant un important commerce, aussi bien fluvial que terrestre, par le biais de routes marchandes. Bailey abritait des milliers d’âmes, et était un endroit assez agréable à vivre... De jour, en tout cas. Ses artistes itinérantes, ses troubadours, ses danses folkloriques, son bon air... C’était un royaume médiéval dans la plus pure tradition des systèmes féodaux, avec cette division tripartite de la société : les nobles, qui dirigeaient tout, les religieux, qui répandaient la foi et la culture, et le reste. Contrairement à Nexus, à Bailey, la bourgeoisie n’avait pas l’influence prépondérante qu’elle avait, et, s’il existait bien des corporations commerciales, elles n’avaient clairement pas le poids des immenses guildes marchandes nexusiennes. Le royaume était administré par un Roi et par une Reine, et, là encore, contrairement à Nexus, il n’y avait pas qu’une seule dynastie royale. Après des révoltes contre un pouvoir monarchique très fort, une ordonnance royale permettait de changer de lignée royale dans des cas très précis, et en réunissant le Parlement de Baily, qui regroupait les trois ordres : des représentants de la noblesse, des représentants du clergé, et des représentants du Tiers-État. Ils se réunissaient tous pour voter, et pour décider quelle prochaine dynastie hériterait du pouvoir. C’était probablement l’un des royaumes médiévaux les plus démocratiques.

Cahir connaissait le royaume de Bailey, et, après son séjour à Nexus, il s’y était réfugié pour s’y refaire une santé. Le royaume avait souffert des affres de la guerre, ce qui faisait qu’il y avait beaucoup de régions et de comtés dévastés, envahis par les monstres, ou de projets de reconstruction urbaine visant à reprendre des villes abandonnées, ce qui impliquait notamment de les purger des monstres. Cahir arrivait donc à se trouver du boulot, récupérant ainsi de maigres deniers pour entretenir son équipement, et se sustenter.

« Tu as entendu ? Il paraît qu’un nouveau Parlement va se réunir...
 -  Edward ne peut plus maintenir la paix après cette guerre. Il a perdu trop d’hommes, et, s’il s’entête dans cette position, il risque une guerre civile.
 -  Mais l’Évêque ne s’est pas encore prononcé...
 -  Je suppose qu’il doit mesurer ses chances... »

L’actuel roi de Bailey, Edward, était un homme vieux et fatigué. Récemment, Bailey avait envoyé beaucoup d’hommes à Nexus pour aider à défendre la cité-État, et Bailey avait perdu trop d’hommes. L’armée royale avait perdu trop de monde, et le Roi avait dû sonner le ban, demandant aux armées seigneuriales d’envoyer des bataillons pour renflouer les rangs de l’armée royale, et ainsi défendre les frontières. Edward s’était lancé dans une vaste campagne de reconstruction des comtés ravagés depuis la guerre, mais les progrès tardaient à venir. En conséquence, sa côte de popularité diminuait, et les grandes familles de Bailey ourdissaient un complot. Edward avait alors deux options : se maintenir, et risquer l’ouverture d’une guerre civile, ou abdiquer, et organiser un Parlement. De ce que Cahir avait compris, un avis central serait celui que l’Évêque de Bailey, plus haute institution religieuse, rendrait sur la question. Et, bien entendu, l’évêque tardait. Il ne voulait pas se prononcer en faveur d’un nouveau Parlement si Edward arrivait à rétablir la situation. Pour l’heure, ce que tout le monde attendait, c’était la réduction importante du taux de criminalité qui régnait dans le royaume.

Cahir avait peu à peu appris tout cela, et essayait de se tenir écarté de ces intrigues politiques, en se contentant de traquer des monstres. Il se trouvait pour l’heure dans une auberge de Bailey, à la nuit tombée, L’Auberge du Poney Dansant. Une auberge en deux parties, abritant l’auberge à proprement parler, et les chambres, dans l’autre partie. L’apatride se reposait donc, convaincu que rien de troublant n’arrivait ce soir.

Et, comme toujours, il suffisait qu’une femme entre dans sa vie pour que tout change...

4
Ville-Etat de Nexus / Bodyguard [Le Jardin Secret]
« le: dimanche 27 juillet 2014, 02:38:22 »
Il avait vu l’affiche sur l’un des panneaux d’affichage publics de la ville, le long de la Place du Marché. Le Jardin Secret recrutait, et les prétendants seraient nombreux. C’était l’un des harems les plus en vue de Nexus. La cité-État regorgeait d’une multitude de bordels et de harems, allant des infâmes bouis-bouis miteux qui sentaient la pisse des bas-fonds, à des établissements de lue où diplomates et maîtres de guildes se reposaient le soir, en compagnie de courtisanes éduquées depuis leur plus tendre enfance dans l’art de servir leurs clients, capables, non seulement des plus belles prouesses sexuelles, mais aussi d’avoir de la conversation. Le Jardin Secret se situait entre les deux, tirant toutefois plus du côté du luxe que de la misère. C’était un harem assez apprécié de la population locale, et la perspective de servir comme garde en son sein déchaînait les passions. La rumeur enflait, assurant que le Jardin proposait, outre une rémunération financière, des rémunérations en nature. Cahir avait lu ces affiches, et il avait décidé de se proposer.

Pour lui, c’était une nouvelle humiliation supplémentaire, mais il n’était maintenant plus à ça près. L’ancien guerrier d’élite ashnardien, l’ancien Corbeau Noir, celui qui avait dominé le monde, qui avait fait partie d’un corps d’élite de l’Empire, se retrouvait maintenant à quémander ses services auprès d’un lupanar pour toucher de quoi gagner sa pitance, continuer à payer sa chambre minable dans une ruelle sinistre longeant les bas-fonds, et poursuivre ses recherches. L’argent était indispensable à Nexus, et il enchaînait les petits boulots. Il avait essayé d’accomplir les quêtes et les demandes des particuliers, mais, étant un indépendant, peu de gens lui faisaient confiance, sauf à ce qu’il travaille presque gratuitement. Entre la concurrence exercée par les guildes et les ordres chevaleresques monastiques offrant gratuitement leurs tâches, Cahir ne pourrait guère s’enrichir. Il lui restait encore l’option de fouiller les donjons et les cryptes nexusiennes pour y trouver des reliques à vendre, mais la plupart des cryptes n’avaient plus de trésors, mis à part des ribambelles de monstres. Cahir avait abandonné l’idée d’explorer les égouts et les catacombes. À part des breloques et des débris, il n’y avait rien dedans qui soit exploitable.

*Gardien de harem...*

Il y songeait pensivement en s’avançant le long des quais. Nexus était une ville colossale, la plus grande ville du monde. Elle s’étalait sur plusieurs plages et plusieurs falaises, avec un port qui s’étalait sur plusieurs centaines de kilomètres, avec autant de navires, de digues, et de phares. L’administration portuaire de Nexus était une immense usine tourbillonnant à toute allure. Chaque jour, il y avait des milliers de visiteurs, marchands, touristes, entrant et sortant de Nexus par des bateaux qui filaient dans tous les sens, et dans tous les continents. Cahir s’avançait sur son cheval le long des quais, rejoignant le quartier du Jardin Secret. Il faisait beau, et le vent frais faisait légèrement remuer ses courts cheveux. Il s’arrêta à un angle, et remonta à l’intérieur de la ville, s’éloignant des quartiers populaires pour rejoindre des quartiers plus cossus.

Les beaux quartiers de Nexus se trouvaient en hauteur, le long des falaises. Cahir délaissa son cheval à une écurie publique, puis traversa les agréables rues pavées, remontant vers le bâtiment du jardin Secret. Il ignorait en quoi consistait l’admission. Est-ce qu’il passerait des tests ? Des années d’errance avaient rendu Cahir moins puissant qu’à l’époque où il se battait pour l’Empire d’Ashnard, mais l’apatride avait encore de très bons restes. Il s’entraînait régulièrement, et rejoignit finalement le harem. L’immeuble était agréable, plutôt beau à voir, et il arriva à l’accueil, pour se présenter.

« Je m’appelle Cahir... Je viens pour l’annonce », fit-il, en sortant de ses affaires une affiche arrachée.

Il portait un long manteau noir à capuche recouvrant son corps, dissimulant ainsi la vue de son armure, et de son épée. Il avait bien entendu abaissé la capuche, et tout ce qu’on pouvait voir de son armure fut ses gantelets.

Pour l’heure, il attendait de savoir ce qu’on attendait de lui.

5
Ville-Etat de Nexus / Mentor [Sayana]
« le: dimanche 27 juillet 2014, 02:36:43 »
Here's a health to the company and one to my lass
Let us drink and be merry all out of one glass
Let us drink and be merry, all grief to refrain
For we may or might never all meet here again

L’ambiance était toujours animée quand un équipage arrivait. Les chopes de bière s’entrechoquaient, se mélangeant aux rires gras, aux plaisanteries grivoises, et aux chansons de marins. Une pinte de bière à la main, Cahir entendait le récital de Here’s A Health... Les paroles ne voulaient pas dire grand-chose, et, de ce que Cahir avait cru comprendre lors de ses traversées, il s’agissait juste d’évoquer le départ vers un lointain voyage en mer. L’équipage revenait d’un voyage depuis les Îles Mélisi, où ils avaient vidé leurs cales, et faisaient escale dans les auberges de Nexus, le temps qu’elles se remplissent à nouveau.

Cette taverne était une taverne se situant le long des centaines de kilomètres de quais qui constituaient le port de Nexus, dans le Leaping Fish Tavern, une taverne dont la clientèle oscillait entre marins et dockers. Il y avait une salle de jeux au sous-sol, un bordel insalubre à l’étage, avec des putes droguées qui se faisaient rouler dessus jour et nuit par des marins, et, de ce que Cahir avait vu en prenant une chambre au deuxième étage, l’établissement ne respectait pas les normes de sécurité, et participait activement à des trafics illégaux, en graissant la patte des quelques gardes royaux qui surveillaient le Leaping Fish. En somme, il s’agissait d’un de ces lieux mal aimés que les touristes venant à Nexus n’aimaient pas voir, préférant s’agglutiner dans des auberges plus respectables comme celle de l’Ours Poilu.

Cahir, lui, était ici car il cherchait des informations auprès des dockers et des marins. L’apatride cherchait quelqu’un à Nexus, mais il ne connaissait pas bien cette ville, cette cité dans laquelle il avait déjà eu bien des problèmes. Et il avait le net sentiment que les choses n’allaient pas s’améliorer ici. Néanmoins, il ne pouvait pas faire demi-tour. Il fallait qu’il la retrouve.

*Mon sentimentalisme causera ma perte...*

En s’aventurant dans les rues de Nexus, et en traînant du côté des tribunaux, il avait appris qu’un important procès était en cours, impliquant Grandchester et la Couronne. Impossible d’en savoir plus, mais c’était assez pour lui rappeler qu’il devait la retrouver avant qu’il ne lui arrive des malheurs. Il s’était attendu à ce qu’il soit facile de trouver un temple amazone dans cette ville, mais Nexus comptait beaucoup d’édifices religieux, et le sanctuaire des Amazones n’était pas aussi connu que ce qu’il pensait, les Amazones n’en livrant l’emplacement qu’à certains initiés. Sa seule chance était donc de tomber sur quelqu’un qui connaîtrait l’endroit, et qui pourrait le conseiller.

« Cet homme... ‘Mate son épée !
 -  Elle doit valoir un sacré montant de pognon... »

Cahir les entendait parler. Des vauriens. Des marins de fond de cale, qui utilisaient leurs muscles et leurs dagues pour détrousser les voyageurs, et les jeter par-dessus bord. Cahir faisait semblant de ne pas les entendre, mais il devinait les bruits de pas, ses sens aux aguets. Ils étaient trois, et se déplacèrent rapidement, ne cherchant pas vraiment à être discrets.

« Hey, étranger ! Face de cul! »

Une main poilue et ferme se serra sur son épaule. Cahir ne dit rien. Il ne portait pas de capuchon, simplement un manteau recouvrant son armure en ébonite noire.

« J’aime pas ta sale petite gueule, gars...
 -  T’ferais mieux de l’écouter, gars. Trevor, y déconne pas, surtout avec les têtes de pédés comme la tienne. »

Cahir avait sa main serrée sur son verre. Les trois l’entouraient dans son dos, le dénommé Trevor dans son dos, les autres à gauche et à droite.

« Je vais la faire court... Si tu veux pas servir de boustifaille pour les poiscailles, tu vas nous filer bien gentiment ton épée... Elle sera mieux à ma ceinture qu’à la tienne, détrousseur de cadavres. Ouuaaaiis... ‘Sûr que tu l’as chourravé sur le macchab’ d’un soldat, c’te lame ! »

Trévor sourit, trouvant visiblement cette phrase amusante. Il avait des dents noircies. Cahir ne voyait aucune objection à les lui briser.

Sa réponse fut aussi rapide que violente. Il balança sa coupe de vin sur le gars à droite, le contenu du vin se déversant sur son visage, et bondit en arrière, en usant de son autre main, appuyée contre le comptoir. Le tabouret sur lequel Cahir était appuyé partit en arrière, heurtant les jambes de Trevor, le repoussant. Le troisième larron se rua sur les flancs de Cahir, mais ce dernier l’attrapa par le col de sa chemise, lui fit perdre son équilibre en envoyant son pied heurter ses jambes, puis attrapa ses cheveux, et envoya sa tête se fracasser violemment contre le comptoir. Son nez se brisa, et l’homme s’affala sur le sol.

« Fils de pute ! »

Furieux, Trevor envoya son poing rencontrer le visage de Cahir. Ce dernier soupira en se reculant, heurta le comptoir. Trevor était plus grand que lui, mais ce n’était pas vraiment un problème pour l’apatride. Tel un ours, le marin se rua vers lui, et Cahir, ne pouvant l’esquiver, préféra opter pour une contre-attaque capable de briser l’élan de l’adversaire. Concrètement, il envoya son pied se loger entre ses cuisses, et envoya son poing heurter le visage crispé de douleur de Trevor, envoyant le colosse s’étaler lourdement sur le sol. Le premier marin, celui qui avait reçu de l’alcool sur la figure, préféra détaler à toute allure.

Dans l’auberge, les chants avaient cessé. Le public avait regardé ce spectacle, et, lentement, la parenthèse se referma. Tous ceux qui étaient tentés par cette épée se le tenaient pour dit.

L’homme qui discutait avec les tenanciers n’était pas un vulgaire vendeur de poudres, ou un quelconque détrousseur de cadavres.

Cahir ne pouvait alors pas se douter que son spectacle risquait d’attirer de la curiosité supplémentaire.

6
Les contrées du Chaos / De Charybde en Scylla [Roxane de Vissec]
« le: lundi 18 novembre 2013, 03:16:43 »
« Il a eu Thomas !
 -  Retrouvez-le ! Remuez ciel et terre, s’il le faut, mais RETROUVEZ-LE !
 -  Il pleut comme une putain de vache qui pisse, on y voit que dalle !
 -  Alors, c’est ça que tu veux que j’aille dire au Maître ? Qu’on a laissé le fugitif s’enfuir parce qu’on avait peur de quelques gouttes ?
 -  Non, non, bien sûr ! Mais ce type... On aurait du le rattraper, il est pas humain !
 -  ’Dis pas de conneries, il est aussi humain que tu es con. »

La pluie tombait dru, perdant les points de repères, plaquant sur son crâne ses cheveux. Torse nu, Cahir frissonnait, grelottant, sachant très bien que, à ce stade, son véritable problème, outre les tueurs esclavagistes qui le traquaient et leurs maudits chiens, les privations de nourriture et de sommeil, seraient la pluie. Il sentait l’eau lui tomber dessus, abaissant substantiellement sa température corporelle. Un bel orage tombait dans cette région boisée, et il ignorait où il se rendait. Ne pouvant plus voir le soleil, il était perdu depuis deux heures dans la forêt, avançant au gré, ce qui l’avait ramené, à plusieurs reprises, sur ses propres pas. L’apatride tournait en boucle, mais ceux qui le traquaient, eux, avaient de solides chevaux, des armures complètes, des armes, et, surtout, des chiens de chasse. Si ces maudits chiens le rattrapaient, Cahir n’avait aucune chance... Du moins, jusqu’à maintenant.

Dans l’une de ses mains trempées, il tenait une épée, qu’il venait de voler à un homme, visiblement Thomas. Le bandit lui était tombé dessus. Avec sa côte de mailles, son heaume, et son épée luisante, il s’était dressé face à Cahir, qui n’avait réussi à le tuer qu’en parvenant à le renverser dans un ravin. Descendant dans ce dernier, il avait récupéré l’épée, avant de fuir rapidement.

Son pantalon de bagnard était troué par endroits, révélant des plaies et des ecchymoses. Des blessures superficielles. De la main, l’apatride essuya sa bouche trempée, ses doigts glissant sur sa barbe naissante. Voilà bien une semaine qu’il n’avait pas eu l’occasion de se raser.

*J’ai vraiment pas eu de bol, mais je me plaindrais de mon propre sort plus tard...*

L’homme s’avança rapidement, essayant de s’abriter sous les arbres, afin de recevoir le moins de pluie possible... Ce qui ne marchait pas vraiment. Il espérait tomber sur un village, car il savait, pour avoir regardé la région avec une carte, qu’il en existait plusieurs, mais, sans aucun moyen de se repérer, tomber sur eux relevait de la pure chance. Tout en marchant, ses pensées revinrent, bien malgré lui, à ce qui s’était passé.

Il se rappela les flèches qui pleuvaient autour de lui quand il avait réussi à sortir du fort en ruines. Il avait brisé le coud ‘une sentinelle avant de se mettre à courir, tandis que les archers, depuis les créneaux, lui balançaient une série de flèches. L’une d’elles s’était fichée dans le mur, tandis que les cavaliers étaient sortis, emmenant avec eux des chiens sauvages qui l’avaient traqué, filant à travers les arbres et les racines. Cahir n’avait pu leur échapper qu’en atteignant une rivière, dont le courant l’avait amené vers une petite cascade, lavant son corps, et faisant disparaître ses traces.

Ce fort en ruines était le repaire d’une bande de truands et de bandits qui s’en servaient comme plateforme pour leurs trafics, s’articulant essentiellement autour du trafic de stupéfiants et de la traite d’humains. Des individus qui avaient doublé Cahir. Pour leur compte, il avait effectué une mission, en pensant avoir affaire à un commerçant de bonne foi. Tout avait ainsi réellement commencé dans une auberge, où, répondant à une annonce de prime, il s’était entretenu avec un certain Lambert Mauroy, qui lui avait expliqué des elfes sauvages et rebelles, qui avaient violé plusieurs femmes dans la région, avaient volé sa marchandise, et qu’il entendait, moyennent sommes d’ors, la récupérer. Cahir avait accepté la mission, sachant que, dans ce genre de régions, il était fréquent que les non-humains combattent les humains. Le racisme était assez fréquent. Malheureusement, cette histoire d’elfes était un pieux mensonge. S’il y avait bien des elfes, ceux-ci n’étaient pas des violeurs, mais simplement des réfugiés, qui s’étaient enfuis dans la forêt après avoir appris que le village en question était vendu aux mains d’un seigneur de guerre, une sorte de tyran local. Le rôle de Cahir avait été d’amener les bandits près des réfugiés elfes. Il s’était vaillamment battu, mais les ennemis étaient supérieurs en nombres. Voyant la hargne de l’apatride, ils avaient préféré le neutraliser, afin de le vendre comme gladiateurs.

Leur fort en ruines faisait office de prison, abritant de nombreux esclaves, et Cahir avait également compris que plusieurs notables et autres bourgeois de grandes villes s’y rendaient pour une sorte de marché noir. Des combats clandestins illégaux étaient organisés, ainsi que de la prostitution, qui s’apparentait plus à une forme de viol. Humilié, battu, Cahir avait médité son plan d’évasion. Il était plus résistant que ce que ses geôliers pensaient, et avait passé plusieurs journées à être un prisonnier docile, travaillant dans la cour à casser des morceaux de pierre, activité dont le seul intérêt était de briser physiquement les prisonniers, afin de repérer les lieux.

Son évasion s’était passée moins bien que prévu, mais il avait réussi à sortir. Son désir initial avait été de se procurer des armes et des vêtements, et la seule arme qu’il avait récupéré en s’échappant, la dague de la sentinelle qu’il avait tué, avait été parti dans la cascade qui l’avait éloigné du fort.

Depuis, il jouait à cache-cache depuis plusieurs jours avec ses poursuivants. Il avançait dans la forêt, élaborant des fausses pistes, et, si ces derniers le rattrapaient, il avait réussi à leur échapper. La forêt était dense, et il ignorait totalement où il était.

Les bandits avaient réussi à le rattraper plus qu’il ne l’aurait pensé. Sa rencontre avec le regretté Thomas l’illustrait. Le plan de Cahir était, d’une part, de leur échapper, et, d’autre part, d’aller récupérer son équipement, son cheval, et de leur faire comprendre qu’on ne l’attaquait pas impunément.

Il avançait dans la nature, errant, et s’arrêta contre un arbre, épuisé. Au loin, il entendait les chiens aboyer, et, en continuant à marcher, il se rapprocha d’une petite mare. Il s’arrêta devant cette dernière, voyant des oiseaux courir sous sa surface, au milieu des gouttes d’eau.

*Le plus terrible, c’est de ne pas savoir si j’avance ou si je recule...*

Cahir soupira à nouveau, et reprit sa marche, boitant à moitié. La blessure avait juste besoin de repos, mais le repos était quelque chose qui lui était refusé dernièrement. Il se contentait de marcher, et parvint sur un sentier en pente, une butte qu’il entreprit de grimper. Son pied heurta une racine, et il tomba sur le sol, geignant de douleur en ouvrant son genou contre les cailloux sur le sol.

« Ah, putain de pluie de merde... »

À quatre pattes sur le sol, Cahir soupira lentement, avant d’entreprendre le geste de se relever. Tout son corps lui semblait être une machinerie en piteux état, et, alors qu’il avançait, il avait le sentiment que sa vision lui jouait des tours. Devant lui, une forme noirâtre semblait être en train de s’élancer vers le ciel... Comme s’il était face à une tour.

Un éclair illumina alors le ciel, et il put constater qu’il y avait effectivement une tour. Décidé, Cahir se mit à marcher vers cette dernière, priant tous les Dieux qu’il connaissait pour que cette maudite tour soit ouverte.

7
L'auberge du Coucher de Lune / Soirée mouvementée [Thalia]
« le: mardi 08 octobre 2013, 01:46:13 »
Le viol à Tekhos était l’une des plus graves infractions que les hommes puissent commettre, si ce n’est la plus grave. Ce crime faisait souvent l’objet d’une condamnation pour une longue durée à la Prison Eternum, une peine particulièrement lourde, que certains jugeaient même plus dure encore que la peine de mort, compte tenu des conditions de vie carcérales particulièrement désastreuses d’Eternum. Aux yeux des Tekhanes, le viol était une aberration qui représentait tout ce qu’il y avait de pire chez les mâles, incarnant cette pulsion de bestialité que les scientifiques tekhanes décrivaient avec hargne, et qui servaient de fondement à la justification d’une politique discriminatoire particulièrement forte. On pouvait, en somme, considérer que le viol renforçait les croyances populaires des Tekhanes sur l’infériorité du sexe masculin.

Darxey avait été condamné par contumace à la peine à perpétuité à Eternum. Cet homme, non content d’être beau comme un diable, était aussi un violeur en série qui avait commis une quinzaine de viols dans la région de Tekhos Metropolis. On imaginait sans peine les Tekhanes être séduites par les beaux yeux bleus de Darxey. Toutes ses victimes avaient affirmé qu’il avait été violent avec elles, qu’il les avait forcés. Cahir pensait que Darxey était tout simplement une victime de sa beauté et du système. L’apatride savait que le système pouvait parfois cruellement se retourner contre vous, comme il l’avait vu à Ashnard, où, pour les bienfaits d’une alliance avec un puissant royaume, il avait été déclaré traître à la Nation, et dépossédé de tous ses biens, y compris de son nom de famille. Il pensait que Darxey était avant tout un petit voleur qui profitait de sa beauté pour séduire rapidement les belles filles des riches Tekhanes de la ville, en les dépouillant ensuite. Une sorte de prostitué de luxe, mais, au sein des bonnes familles tekhanes, que les jeunes héritières se fassent dépouiller par un homme, et doivent même, pour certaines, avorter en douce, ne passait pas bien. Dans tous les cas de figure, la police avait retrouvé la trace de Darxey, originaire de Nexus. Ce dernier avait réussi à leur échapper, et était introuvable. Partant de là, sa tête avait été mise à prix. Une prime qui intéressait Cahir, car elle représentait une certaine somme.

Il était encore à Nexus, consultant régulièrement les différentes primes qui étaient affichées sur les panonceaux publics. Il s’était rendu au bureau du bailli, et avait ainsi obtenu différentes informations sur Darxey. Le client était le diplomate tekhan, et la somme généreuse, susceptible d’attirer d’autres chasseurs de primes, notamment les guildes qui s’enrichissaient en traquant les criminels. Cahir aurait de la concurrence, et n’aimait pas ça. Il s’était déjà retrouvé en conflit avec une guilde nexusienne il y a quelques temps*, et il n’avait pas spécialement envie de recommencer.

*Néanmoins, un homme ne peut pas résister contre l’appel de l’argent...*

Il fallait qu’il répare les fers de son cheval, ce qui était toujours excessivement onéreux à Nexus, mais aussi qu’il répare son armure. L’homme avait donc besoin d’argent. Mettre la main sur Darxey représentait le meilleur moyen de s’enrichir rapidement.

Il ignorait où le trouvait, mais savait où on pouvait avoir des informations sur à peu près n’importe qui : l’auberge du Coucher de Lune. C’était la plus grande auberge de la ville, vaste, comprenant de nombreuses parties. Elle se subdivisait en plusieurs auberges au sein d’un immense bâtiment, brassant chaque soir des centaines et des centaines de clients. Une sorte de vaste entreprise nexusienne, extrêmement lucrative, qui faisait tourner le commerce. On avait coutume de dire que, le jour où cette auberge ferait faillite, Nexus entrerait dans une profonde crise économique. Toute la faune de Nexus s’y retrouvait, des puissants aux plus pauvres, les premiers baignant dans de belles zones aérées et propres, les secondes aux niveaux inférieurs, dans des bouges infâmes et remplis de monde. C’était dans l’un de ces endroits que Cahir se rendait.

L’apatride descendit les marches le conduisant à une partie de l’auberge assez animée. Dans un coin, des pugilistes s’affrontaient. Beaucoup jouaient aux cartes ou aux dés. Dans cette ville, on n’apprenait rien si on n’était pas joueur. Cahir se confondait assez aisément dans la masse, et se rendit vers la table de Greedy, un demi-démon qui était un grand joueur, connu pour savoir à peu près tout sur cette ville... Et qui avait un sévère penchant pour les femmes.

Il était en train de jouer au tarot avec deux autres adversaires. Une feuille de score établie permettait de voir qu’il les dominait aisément. Il termina cette nouvelle partie en volant un Roi et une Dame, et se mit à compter les cartes, tandis que les autres joueurs ruminaient.

« Cette chance insolente est suspecte !
 -  M’accuserais-tu de tricher, Vex ?
 -  Je dis ce qu’il en est, Greedy. Je ne compte pas rester à ta table plus longtemps !
 -  Pourtant, tu es une bonne poule, j’aime bien prendre tes plumes. »

L’insolent sourire de Greedy fit serrer les petits poings de Vex, mais il eut un regard pour les différents gardes dans les coins. Ils étaient là pour éviter qu’une nouvelle rixe n’ensanglante encore l’auberge. Ce n’était pas très bon pour les affaires. En jurant, Vex se releva, manquant renverser la chaise, et poussa à moitié Cahir. Ce dernier le regarda partir, et son regard croisa ensuite les yeux jaunes de Greedy.

« Pas de touristes ici, mon gars, tu joues, ou tu te casses, mais je veux pas voir ta sale gueule par-dessus mon épaule. »

Cahir attendit un peu, puis un léger sourire amusé vint éclairer ses lèvres. Il s’assit sur l’ancienne place de Vex.

« Je suis votre homme. »

Greedy afficha un sourire carnassier. Le jeu allait pouvoir reprendre.



* : Cf. Rp « Ça t’ennuie si je t’emprunte ça ? ».

8
Les contrées du Chaos / Une geôlière particulière [Ukiyoe]
« le: mardi 01 janvier 2013, 20:40:11 »
Il ouvrit les yeux avec un léger mal de crâne. Où est-il ? Que faisait-il là ? Tout était embrumé dans sa tête. Il se réveilla en haletant, surpris, se rappelant d’une soirée dans une auberge, d’une envie d’aller pisser. Il titubait à moitié, ayant beaucoup bu, et se trouvait dehors, devant la forêt. Les ombres bougeaient, brillaient, et il s’était rendu vers l’escalier extérieur, qui permettait de monter à l’étage, là où on trouvait les chambres. Son objectif était de dormir, de s’écrouler comme un seul homme sur ce lit. Il était à ce village en transit, comptant le traverser pour rejoindre une grande ville. Et, d’un seul coup, il se réveillait là, dans cette grotte.

Cahir nota qu’il était torse nu, et que les liens qui le retenaient étaient solides. Un bandeau sur ses yeux l’empêchait de voir ce qui se passait. Il pensait néanmoins être dans une grotte, car il en percevait les odeurs si caractéristiques. Il entendait, au loin, les gazouillis caractéristiques de la forêt, les oiseaux en train de s’épanouir. Qui donc avait bien pu l’assommer ? De vulgaires rôdeurs ? Non, ils l’auraient laissé là, inerte... Et le coin était sûr. Il n’y avait pas de pillards. Pourquoi se donner la peine de le kidnapper ? Cahir n’était plus personne, un apatride ayant pour seule fortune son cheval. Et, ici, il était très éloigné de l’Empire d’Ashnard, d’individus susceptibles de le croiser, de le retrouver, de l’identifier. Cette histoire n’avait pas de sens, ni queue ni tête. Une farce ? Il doutait que ce soit le genre des autochtones. L’apatride essaya de dénouer ses liens. Les nœuds étaient solides, serrés, et il abandonna rapidement.

*Je pourrais me détacher, mais pas sans mal... Celui qui a fait ça a l’air de s’y connaître...*

Pourquoi s’être donné la peine de le mettre torse nu ? Pour vérifier s’il n’avait pas des objets magiques ? Il avait pourtant toujours autour du cou son collier, dont le pendentif renfermait un cristal de dymerite, un objet de valeur. Or, cet objet était là, Cahir le sentait au poids du collier. On ne cherchait pas à le détrousser, mais, pourtant, on l’avait bien assommé, et ligoté à une grotte. Ses jambes étaient également entravées. En revanche, le bandeau sur ses yeux semblait mal serré, et il commença à remuer la tête, sans succès, avant de basculer sa tête en arrière... Où il heurta la paroi. Il remua alors la tête, de haut en bas, frottant le tissu contre un morceau tranchant de la roche. Il réussit ainsi, au bout de quelques secondes, à faire glisser le bandeau, puis remua la tête, afin de continuer à le faire glisser.

La lumière hors de la grotte l’agressa. Il faisait beau dehors. C’était le jour, et il fronça les sourcils, avant de voir une silhouette devant la grotte... Une forme sombre, indiscernable.

« Hey, vous ! s’exclama-t-il. Quelqu’un m’a attaché ici, j’ignore pourquoi... Venez m’aider, je vous prie ! »

Cahir avait néanmoins l’impression que cet homme n’était pas un simple visiteur. Il cligna des yeux, le temps que sa vision devienne moins floue. L’apatride n’avait pas encore vu qu’il n’était pas seul dans cette grotte...

9
Les terres sauvages / Sauveuse ou voleuse ? [Tala]
« le: jeudi 20 septembre 2012, 00:02:25 »

Épouvanteur

La première apparition de l’épouvanteur remonte au mage Dagobert Sulla. Ce dernier avait participé à une expédition au coeur de la jungle réputée la plus dangereuse de tout Terra : la jungle de Zerrikane, aussi appelée Zerrikania. Les rares témoignages des survivants ayant réussi à sortir de cette jungle confirment tous à dire que cette jungle est horrible. Zerrikania désigne un pays indépendant, peuplé de tribus qui s’étalent autour de la jungle, veillant à ne jamais s’y enfoncer. Lieu exotique, Zerrikania est pleine de mystères, et les récits qui parlent de cette jungle ont encouragé bien des aventuriers à braver Zerrikania, les légendes affirmant que des trésors s’y trouvent. On peut notamment citer ce passage, émanant d’un célèbre explorateur, Marco Knopf, qui avait relaté son voyage à Zerrikania dans son ouvrage scientifique, devenu célèbres depuis, Insectes de Zerrikania et autres vermines : « Zerrikania, terre des basilics venimeux, abrite aussi d’autres créatures toutes aussi hideuses. J’ai pu notamment observer des araignées tachetées si grosses qu’elles attrapent des éléphants dans leurs toiles, sans oublier les redoutables mouches Tsé-tsé. Les mouches sont particulièrement repoussantes, car elles pondent leurs œufs dans le corps des humains et leurs larves grandissent dans la tête de leur hôte. Le cerveau de la victime assure leur subsistance et les jeunes mouches, une fois arrivées à maturité, sortent par les orbites après avoir dévoré les yeux. Elles sont originaires, comme tant d’autres vermines, des terres lointaines de Zerrikania ».

Sulla était un mage qui avait capturé des spécimens à Zerrikania, notamment une mante religieuse particulière. Il avait fait des expériences sur elle pendant des années, consignant le tout dans des traités magiques, y décrivant en détail ses expériences, et avait ainsi réussi à créer l’une des abominations terranes : le terrifiant épouvanteur. L’épouvanteur faisait la taille de cinq hommes, au moins, et était un singulier mélange entre une espèce d’araignée et une mante religieuse. Quand Sulla vit l’horreur qu’il avait fait, il poussa un cri devenu célèbre dans le monde des magiciens : « Qu’ai-je fait ?! ». Sulla tua ensuite sa créature, mais ses notes lui perdurèrent, et ses successeurs furent moins timorés que lui. L’épouvanteur faisait partie de ces monstres légendaires qu’on ne rencontrait qu’une fois dans sa vie... Et généralement en dernier. Bien des mages tentèrent de recréer l’épouvanteur, afin de s’attirer la gloire et la fortune, mais il fallait être un puissant mage pour contrôler un épouvanteur, et beaucoup finirent, à la manière des contes pour enfants, dévorés par leurs propres créations.

C’était le cas d’un mage qui devait confectionner un épouvanteur pour soigner son employeur, une vieille dame atteinte d’une grave maladie. La griffe d’un épouvanteur présentait des caractéristiques alchimiques permettant de confectionner un élixir de soins particulièrement puissant. L’alchimiste qui veillait sur la vieille dame lui avait assuré qu’une telle potion la soignerait sans peine de ses maux (en réalité, l’alchimiste ignorait totalement comment le faire, mais la vieille dame avait une telle peur de la mort qu’il comptait profiter de son désespoir pour s’enrichir). La vieille dame avait donc réuni sur pied une petite équipe, recrutant notamment un spécialiste dans la chasse des monstres, un sorceleur, pour aller se perdre dans une profonde forêt, se rendre dans la tour abandonnée du magicien, et y tuer l’épouvanteur. Selon l’alchimiste, l’épouvanteur était une créature magique, et avait donc établi sa tanière dans la tour du magicien.

Quand il avait appris quel genre de créature il fallait affronter, le sorceleur avait commencé par refuser, et la vieille dame avait du monter les tarifs. D’une prime totale de 200 pièces d’ors, on était passé à 2 000 pièces d’ors, confirmant les talents du sorceleur pour le troc. Hobso, le sorceleur, avait accepté à ce prix.

« Vous devez savoir, avait-il averti, qu’un épouvanteur est une créature des plus redoutables. La plupart du temps, l’épouvanteur est infécond, mais pas forcément. »

Les folies des magiciens avaient conduit l’épouvanteur à devenir une nouvelle espèce, qu’on trouvait plutôt dans les déserts.

« Vous avez encore le droit de renoncer. Ce n’est pas une question de bravoure de défier un épouvanteur, c’est une question de folie avant tout. »

Cahir avait fait partie des quelques fous qui avaient accepté. Il avait besoin d’or, et, ma foi, 2 000 pièces d’ors à partager à quatre, ça lui faisait au minimum 500 pièces d’ors... Hobso était un sorceleur. Les sorceleurs étaient une espèce d’ordre de pseudo-mercenaires qui étaient sur le déclin. Il s’agissait d’excellents guerriers, entraînés dès leur plus tendre jeunesse, en suivant des exercices physiques rigoureux. Leur corps était ensuite amélioré par l’absorption de puissants mutagènes. Bien des gouvernements avaient voulu mettre la main sur les secrets des mutagènes des sorceleurs, mais n’avaient jamais réussi. Cahir le savait, car il avait déjà, dans le passé, croisé le fer avec quelques sorceleurs. Il s’en souvenait encore.

« Honnêtement, avait-il dit sur le voyage, si cet épouvanteur avait été dirigé par un mage, j’aurais refusé. Un épouvanteur est quasiment invincible, mais, quand un mage le dirige... »

Cahir le savait très bien. Il descendait d’une noble famille ashnardienne, après tout... Mais il n’avait jamais affronté d’épouvanteurs...

« Existe-t-il une créature plus redoutable qu’un épouvanteur ? avait demandé l’un des aventuriers à Hobso.
 -  Il existe toujours une créature plus horrible qu’une autre, avait répliqué ce dernier.
 -  On m’a toujours dit qu’il n’y avait rien de plus dangereux qu’un dragon... »

Hobso ne répliqua rien, pas plus que Cahir. Parfois, mieux valait laisser les gens dans l’ignorance... Car il existait bien des créatures plus dangereuses encore que les dragons, notamment une... Une créature mythique et légendaire. Cahir espérait ne jamais avoir un jour à croiser son chemin, car cette rencontre signifierait sa mort. Il se rapprocha assez d’Hobso, dont les connaissances en matière de monstres furent plus qu’appréciables... Et, quand Hobso perdit ses jambes d’un coup sec, et se fit écarteler en deux par les infernales pattes de l’épouvanteur, Cahir ressentit un élan de tristesse.

Le combat contre l’épouvanteur méritait indéniablement de figurer parmi les affrontements les plus atroces auxquels Cahir eut l’occasion de participer. La tour se trouvait au milieu d’une épaisse forêt, et, quand ils s’en rapprochèrent, plus aucun prédateur ne vint les déranger, comme si tous les animaux évitaient soigneusement cette portion de la forêt. Un mur en pierre ancestral entourait la haute tour envahie par la végétation, et Hobso marcha en tête. L’épouvanteur était là, il pouvait sentir sa présence. La bête se cachait, les épiait, prête à bondir. Elle les attaqua au dernier étage, dans l’ancien laboratoire, bondissant sur eux.

La stratégie de combat d’un épouvanteur consistait à utiliser ses puissantes pattes pour bondir sur ses proies, les renverser avec sa tête, et planter ses deux espèces de pinces avancées dans le corps de sa proie. Face à un épouvanteur, il fallait donc être rapide, et ne surtout pas l’attaquer de front. Son corps était du reste doté d’une puissante carapace dont la faiblesse reposait sur son abdomen, où la carapace était bien moins résistante. C’était ici qu’il fallait frapper, et c’était pour ça qu’un épouvanteur accompagné d’un magicien était encore plus redoutable, car le magicien contrôlant l’épouvanteur pouvait lancer un sort de protection supplémentaire qui protégeait le ventre de la créature. Accessoirement, l’épouvanteur était aussi une bête assez intelligente, qui disposait d’un véritable instinct de prédateur. L’un des points faibles de l’épouvanteur, seul moyen de le vaincre quand un mage le guidait, était les ondes sonores. Des ondes sonores très élevées affaiblissaient énormément cette créature.

L’équipe de Cahir comprenait, outre lui-même et le sorceleur, un ESPer, et un chasseur de démons équipé de deux arbalètes de poing. Hobso attaqua le premier, utilisant l’un des puissants Signes des sorceleurs. Ce fut le Signe d’Aard, un Signe qui permettait de repousser les ennemis, même ceux d’une taille aussi grosse que l’épouvanteur. Le coup fit mouche, et l’épouvanteur fut repoussé, exposant partiellement son abdomen. Ce fut suffisant pour que le chasseur de démons lâche deux carreaux empoisonnés, qui se plantèrent dans le ventre de la bestiole. Elle sembla vibrer sur place, et chargea ensuite à nouveau. Hobso tenta un nouveau Signe d’Aard, mais la bête s’avéra effectivement intelligente, et bondit de côté, évitant la décharge magique, puis se rua ses proies. Le groupe se dispersa, et tout fut ensuite un peu confus pour Cahir.

Il se rappela que l’une des pattes de l’épouvanteur avait renversé le chasseur de démons, alors que la créature se concentrait sur le sorceleur, qui dansait avec elle, cherchant à esquiver les attaques féroces du monstre. Au début, Cahir s’avéra assez confiant. L’épouvanteur avait été blessé, et l’ESPer commençait à agir. Son pouvoir, fort approprié, était de déclencher des sons suraiguës à l’aide de ses cordes vocales, ce qu’il s’évertuait à faire en ciblant l’épouvanteur. Ce fut ceci qui sonna le glas de cette stratégie, car, en sentant une plus grande menace que le sorceleur, l’épouvanteur bondit vers l’ESPer, ses pattes lui permettant presque de sauter sur lui. Sa tête avait heurté son ventre, et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’une des pattes avant du monstre avait plongé dans le corps de l’ESPer, lui offrant une mort peu agréable. Le chasseur de démons en avait profité pour décocher deux nouveaux carreaux, faisant couiner la bête.

Cahir, de son côté, était prudemment resté en retrait. Lâchement, auraient pu prétendre certains, mais il ne tenait pas à prendre inutilement de risques. Le sorceleur avait tenté un nouveau Signe, Ignii, mais le jet de feu avait manqué de peu l’abdomen de l’épouvanter, l’une de ses pattes bloquant. La créature abominable avait ensuite chargé. Hosbo avait esquivé, et le chasseur de démons de même. Le corps massif du monstre avait heurté le mur avec fracas, fragilisant la structure, et faisant tomber des morceaux du toit. Le chasseur de démons esquiva les différents morceaux, mais l’épouvanteur ne le lâchait pas, et le frappa d’un coup de patte. Le corps du chasseur s’envola sur plusieurs mètres, et passa à travers l’une des fenêtres. Le chasseur disparut dans un hurlement. Mort ? Cahir n’aurait su le dire. La situation se compliquait singulièrement, et le monstre se dressa face aux deux guerriers. Se dépêchant, Hobso utilisa un nouveau Signe, le Signe d’Yrden, qui permettait de placer un piège magique. Il établit la trappe entre lui et l’épouvanteur, et le coup fit mouche. Enervé, l’épouvanteur ne fit pas attention, et, quand il passa au-dessus du piège magique, il y eut une explosion magique, mais insuffisante pour arrêter le monstre, qui chargea le sorceleur. Ce dernier tenta d’esquiver, mais le monstre s’attendait à ceci, et frappa avec une patte, arrachant les jambes d’Hobso, avant de le tuer, découpant son corps en deux.

Seul face à l’épouvanteur, Cahir s’était attendu à passer un mauvais quart d’heure. Sa seule arme était une épée en acier valyrien, un acier particulièrement tranchant. S’il arrivait à planter l’épée dans l’abdomen du monstre, il le tuerait à coup sûr... Du moins, il l’espérait. L’épouvanteur n’était pas que rapide, il était aussi malin, et ne répétait jamais deux fois la même erreur. C’est ainsi que, de manière prudente, la créature observait sa proie, hésitant à foncer sur le petit humain.

*C’est un prédateur intelligent... Il ne se rue pas sur sa proie, mais préfère réfléchir, et chacun de ses déplacements est fait de telle sorte qu’il ne s’appuie véritablement sur aucune de ses pattes.*

Le combat, à n’en pas douter, serait difficile, et l’épouvanteur finit par attaquer. Cahir choisit d’attendre le dernier moment, et bondit en arrière, évitant de peu la tête de l’épouvanteur, de si peu qu’il tomba, mais sans être étourdi. Il put ainsi, alors que les pattes avant se levaient en l’air pour le perforer, rouler sur le sol, et ainsi atterrir sous le corps du monstre. Ce faisant, le guerrier tenta de lever son épée pour l’abattre au milieu de l’abdomen du monstre. Il allait porter le coup fatal quand une patte le renversa sur le sol. L’épouvanteur s’échappa en sautant également en retrait, et chargea Cahir. Sa tête le heurta au ventre, le faisant décoller du sol. Cahir heurta le mur, juste au-dessus d’une grande fenêtre, et s’écrasa mollement sur le sol, voyant trente-six chandelles danser devant ses yeux. Le sang s’échappait de ses lèvres, et il prit conscience que le sol, sur cette partie de la pièce, était extrêmement fragile.

*C’est pas le moment de te reposer !*

L’épouvanteur le chargeait à nouveau, et Cahir ne put que se redresser in extremis, et sauter en avant. L’épouvanteur s’écrasa à moitié contre la fenêtre, et fut trahi par son propre poids. La poutre qui soutenait cette partie se rompit, et le sol se déroba sous les pattes paniquées de l’épouvanteur. Il y eut de violents craquements, et l’épouvanteur tomba... Entraînant Cahir dans sa chute. Il en lâcha son épée, et se sentit glisser, alors que l’épouvanteur chutait comme une pierre sur une bonne trentaine de mètres. L’apatride réussit à s’agripper à un feuillage, mais ce dernier se rompit, et il continua à descendre, frôlant la paroi, voyant l’épouvanteur heurter violemment ce qui restait du mur d’enceinte, le pulvérisant sous son poids, avant de s’écrouler, inerte, remuant faiblement ses pattes. Cahir, de son côté, s’agrippa à nouveau à des lierres et à des lianes, afin de ralentir sa chute, son corps heurtant en claquant des lianes, des branches, et d’autres plantes et arbres qui avaient envahi la tour. Par chance, il s’écrasa en plein sur la tente que son groupe avait placé au pied de la tour, et la toile amortit... Légèrement sa chute.

Son armure en ébonite le sauva également, mais la chute avait été fatale. Cahir s’écrasa lourdement sur le sol, et entendit un très net craquement quand son épaule gauche heurta le sol. Il rebondit ensuite sur le dallage en pierre, glissa le long d’un escalier, et tomba à la renverse, avant de glisser sur le petit pont en bois menant à la tour, et de tomber dans le marécage. La tour avait été bâtie au milieu de marais, et on y accédait par un petit pont en bois qui craquait.

« Aaaaah... Pu... Putain de bordel de merde... »

Il entendit l’épouvanteur gémir de douleur, perçut des vibrations. Cahir se mettait à ramper, ne sentant plus ses jambes. Son armure était en miettes, tombant en morceaux, et il se mit à avancer, à l’aide d’une seule main et de son bassin, poussant et avançant comme l’aurait fait un serpent, essayant de sortir du marais. Sa vision s’obscurcissait, tandis que l’épouvanteur, faiblement, tentait de se relever. Ses os étaient brisés, et la créature s’écroula sur el sol, avant de pousser de longs mugissements de douleur. Cahir, de son côté, sentait son cœur battre lourdement dans sa poitrine, et continua à ramper, jusqu’à pouvoir s’extraire du marais.

*Un petit effort, encore un petit effort... Ne lâche pas maintenant !*

Le plus inquiétant, c’était qu’il n’avait pas mal. Il se sentait complètement engourdi, et ne sentait plus une bonne partie de son corps. Sa vision devenaient floue, et il entreprit de se tourner. Il se coucha sur le ventre, et utilisa sa main droite pour saisir les élixirs qu’il tenait à sa ceinture. Il constata que la première était brisée. Il en était de même pour la seconde, ainsi que pour la troisième, mais, par un incroyable miracle, la quatrième fiole semblait indemne... A l’exception de quelques infimes fissures. Respirant lourdement, Cahir s’en empara, la décrochant de sa ceinture, et la souleva. En voyant la couleur bleuâtre de la mixture, il eut un sursaut d’espoir. C’était une Hirondelle, un élixir qui améliorait la cicatrisation du corps. Il l’ouvrit, ses mains tremblant violemment, et se força à en boire le contenu. La lumière l’aveuglait, il pleurait à moitié, et parvint à glisser la fiole entre ses lèvres. Il se força à tout boire, recracha quelques gorgées, mais vida l’élixir, avant de sombrer pour de bon...

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Les contrées du Chaos / Des trésors aux mortels interdits [Lydia]
« le: mardi 19 juin 2012, 14:58:59 »
Quoi qu’on puisse en dire, l’Enfer n’était indiscutablement pas un lieu très attirant. S’il y avait bien un Dieu unique responsable de la Création de l’Univers, ou, plutôt, des univers, alors ce Dieu unique avait sérieusement du manquer d’imagination en créant les landes maudites de l’Enfer. Ces peuplades de démons erraient dans des vallées immenses, des gorges terrifiantes, et il était sur les démons deux faits indéniables.

Le premier était qu’ils adoraient se taper dessus. L’Enfer était une scène de guerre et de mort perpétuelle, où les démons s’entretuaient cordialement entre eux, les plus grands démons ne pouvant se supporter. Parfois, certains démons avaient la chance d’être invoqués sur d’autres plans, quittant cet enfer de mort éternelle. Car un démon qui mourrait revenait assez rapidement à la vie, et recommençait à mourir. L’espérance de vie pour les démons mineurs ne dépassaient généralement pas la semaine pour les plus chanceux. En revanche, pour les plus vieux démons, ceux qui avaient la charge de diriger les 666 légions de l’Enfer, l’espérance de vie était sensiblement plus longue. Car l’Enfer avait sa propre hiérarchie. Au sommet de cette hiérarchie, on trouvait Belzébuth, et, juste en-dessous, voire au même niveau, les Princes démons : Euronyme, Moloch, Léonard, Baalberith... Les grands noms. Encore en-dessous des Princes, les ministères se tenaient : Baal, Leviathan, Nergal, Astaroth, ou encore Adrameleck. Cependant, malgré tout ce petit monde, il existait aussi d’autres démons, ceux qui contrôlaient directement, formaient et entraînaient les hordes de démons, ces espèces de propriétaires terriens qui n’avaient pas vraiment de titres, et, qu’à défaut, on appelait « barons ». L’un ce des barons était, comme bien des démons, un exemple de cruauté et de vanité.

Le second fait était que les démons manquaient généralement d’imagination pour se prénommer. En-dessous de toute la clique dirigeante, les barons ne s’ennuyaient généralement pas à s’appeler. Ainsi, notre baron se faisait tout simplement appeler « Le Fantôme Noir », ou encore « Le Broyeur », voire même « Le Forgeron ». Ce baron portait en effet sur son visage un masque aux motifs étranges, complexes, qu’il ne retirait jamais. D’aucuns affirmaient que c’était là son vrai visage, qu’il avait été affreusement blessé, et que son âme avait survécu dans ce masque. D’autres, au contraire, estimaient que le démon était bien trop vaniteux pour laisser quiconque voir son visage. Certains, préférant plutôt y voir là l’expression de sa puissance, affirmaient que ce masque renforçait ses pouvoirs. En réalité, personne ne le savait, et personne n’osait le lui demander.

Le Broyeur présentait cette particularité qu’il sillonnait les landes de l’Enfer dans un palais infernal, qu’on appelait la « Forge de Feu », et c’est justement dans ce palais infernal qu’une malheureuse succube devait se retrouver.


La Forge de Feu

On disait que le cœur des guerriers flanchait quand la Forge de Feu s’approchait. Chaque fois que la Forge avançait, elle crachait par ses puissants canons et ses trous des jets incandescents de feu qui ravageaient tout sur son passage. La Forge était beaucoup de choses : le palais du Fantôme, et aussi une véritable armée mobile. Elle se composait de deux parties : une espèce d’énorme boule de fer par laquelle des torrents de feu et des éclairs mortels déferlaient sur la région, et qui était la partie basse du palais. Là, les démons s’entraînaient, se battaient, s’entretuaient, et torturaient. Des démons volants, naturellement. L’infanterie était inutile au Fantôme, et, parmi ces démons volants, le Fantôme avait à sa disposition de nombreuses succubes. Ces dernières, pour apprendre l’humilité, et le respect (car une succube était naturellement portée sur la désobéissance) passaient généralement une journée dans les salles de torture du « bas palais », avant de loger dans le haut.

Le haut palais, donc, ressemblait à une espèce de temple japonais, et c’était là-dedans que le Fantôme Noir siégeait. C’était un palais de luxure, de charme et de volupté, contrastant furieusement avec le bas palais. On y trouvait essentiellement des succubes, et les panoramas étaient magnifiques. Imaginez donc la scène : se promener sur un torrent de feu en entendant les hurlements de milliers de démons piégés sous ce feu implacable. N’était-ce pas le plus fascinant des spectacles ?

Que venait donc faire une succube et un apatride dans cet enfer ? Le second, rien. La première, en revanche, fut « invitée » dans la Forge de Feu. « Invitée » n’était sans doute pas le meilleur mot qui convenait, car son avis ne fut pas requis. Lydia fut tout simplement appelée. Deux des plus belles et des plus fortes succubes du Fantôme fondirent sur elle, et l’emportèrent dans leurs bras voluptueux. Elles étaient d’une telle beauté que le simple fait de les voir suffisait, disait-on, à rendre fous de désirs n’importe quel homme, et à lui faire perdre la raison. Les deux succubes conduisirent ainsi Lydia dans la Forge de Feu, devant le trône du Fantôme.

Ce dernier siégeait sur un gros trône noir qui surplombait un petit escalier. Des tapis roses, des lumières tamisées, et une impression délectable de douceur s’échappaient de cette pièce, à travers des encens et les parfums des succubes. Il y avait en effet de nombreuses succubes, et les deux qui avaient conduit Lydia sans lui adresser la parole la forcèrent à se mettre à genoux, la maintenant par les cheveux. Une voix ferme ordonna alors dans son oreille :

« A genoux ! A genoux, traînée, à genoux devant...
 -  Allons, allons, Elléonora, il est inutile de faire preuve de violence... Sûrement devant une invitée. »

Sortant de l’obscurité du trône, le visage du seigneur des lieux apparut aux yeux de la succube :


Le Fantôme Noir

« Je te souhaite la bienvenue dans ta demeure, ma chère enfant. Nous avons été si longtemps séparés que tu ne dois même plus te souvenir de moi... Pourtant, je me souviens de toi, de ton énergie.. Avant qu’un stupide magicien ne l’invoque, et ne t’éloigne ainsi de la tendresse naturelle de tes vrais créateurs. Je suis un démon, l’un des plus redoutables qui existe, et tu es dans mon palais, en Enfer. Là d’où les démons émanent. Même les beautés comme toi. »

Le démon parlait d’une voix mélodieuse et tendre. Les succubes s’étaient écartées de Lydia, n’osant pas parler en sa présence. Difficile de savoir si ce dernier disait la vérité ou mentait. Les démons étaient connus pour être naturellement retors et manipulateurs.

« Tu as toujours aimé ta liberté, ma petite... Comment t’a-t-il appelé ? Ah oui, Lydia. Vois-tu, avant d’être sa succube, tu étais mienne. Mais tu n’as jamais aimé être emprisonnée, n’est-ce pas ? Je t’ai surveillé pendant de nombreuses années, et je t’ai aidé à devenir libre, à te défaire des liens de cet arrogant homme. La potion qui a détruit son corps... Elle avait été donnée par mes servants. Son âme continue à errer dans ce monde. Je l’ai fait pour toi, et tu me dois maintenant un service... Que tu vas me rendre. Et, rassure-toi, il te plaira. Mais un père aime à vérifier l’amour de ses filles. »

Le Fantôme leva alors l’une de ses mains, et une sphère se matérialisa au centre de la pièce, révélant peu à peu la silhouette d’un homme vêtu de noir, armé d’une épée, et qui combattait dans la forêt d’énormes loups. Des loups sauvages et furieux, énormes et massifs.

« Je veux que tu me ramènes cet homme, ma petite beauté. Il se trouve dans la Calla, une région de montagnes et de forêts, et défie les redoutables Loups de la Calla. Vois sa puissance, sa rage, sa férocité. Tout comme toi, mon amour, je suis cet homme depuis... De nombreuses années. Et le moment est venu pour moi de m’en emparer. Car le temps me manque, et la Réunion approche. Le soir venu, cet homme ira à l’Auberge de l’Ours Dansant, dans un petit village à côté. Tu y iras, ma belle, et tu le séduiras. Cet homme est fort au combat, mais faible avec les femmes. Je pourrais y envoyer mes succubes, mais... »

Le Fantôme cessa de parler, tandis que l’image montrait le guerrier. Il venait d’égorger un Loup, mais un autre l’avait renversé. Sous son corps, le guerrier parvint, avec sa lame, à bloquer les crocs menaçants de la bête, et à le tuer avec une dague, l’enfonçant dans sa gorge.

« Les Anges n’accepteraient pas facilement que je capture des hommes. Toi, en revanche, tu es libre. Tu iras donc le voir, et tu lui feras l’amour. Tu lui feras l’amour comme tu ne l’as jamais fait à personne, afin de l’épuiser, et qu’il soit plus vulnérable. Ta tâche sera de l’épuiser. »

L’image montra alors une solitaire tour qui semblait abandonnée, perdue au milieu de la forêt. Et le Fantôme continuait à donner ses instructions :

« Cet homme est fort, mais naïf. Tu le convaincras qu’un mage maléfique rôde dans cette tour, et te souhaite du mal. Tu trouveras une belle histoire, et tu lui expliqueras que tu as besoin de son pendentif pour t’aider. Ce pendentif est une arme très précieuse. Méfie-t-en : il annule toute la magie, qu’elle soit bénéfique ou maléfique. Ne te repose donc pas que sur ton charme magique, mon enfant, mais fais aussi parler ta beauté et tes talents. Voilà. Tu dois me le ramener dans moins d’une semaine. Si tu réussis, tu seras récompensée. Si tu échoues, ou si tu tentes de fuir... »

Le Fantôme parlait avec une voix chantante, mélodieuse, envoûtante. Une voix terrifiante, car irrésistible. Il leva alors la main, et remua lentement les doigts. Le corps de la succube sembla alors se tortiller sous la douleur, comme si on lui enfonçait des épées dans le corps. Pourtant, elle ne saignait pas, et aucune plaie ne venait répandre son sang, mais la douleur, elle, était là, rythmée par les mouvements des doigts du Fantôme.

« Ma générosité est grande, mais ma cruauté l’est tout autant, mon enfant. Accomplis ton devoir envers moi, et pars. »

Bien évidemment, le Fantôme ne disait pas tout. Qu’il utilise une succube inconnue au lieu de ses propres succubes n’était pas uniquement lié aux Anges, mais aussi, et plus simplement, lié au fait qu’il avait également besoin de sacrifier Lydia. Il aurait tout à fait pu envoyer ses succubes capturer Cahir, mais ce dernier aurait senti un piège, et son maudit pendentif l’aurait protégé des charmes magiques des démones. La sphère centrale disparut, laissant place à un portail.

« Va, maintenant. »

En passant ce portail, on arrivait dans une grande région boisée, avec des montagnes, des rivières, et de petits villages isolés. C’était la Calla, qui longeait le Sentier du Rayon. Une grande vallée verdoyante qui, tous les dix ans, était attaquée par d’abominables loups gigantesques qui dévoraient les récoltes, et attaquaient les villages. Cahir avait été embauché, comme plusieurs autres mercenaires, par les communautés de la Calla pour venir à bout des Loups, et ainsi protéger les gens de ces monstres. La soldatesque était incapable de lutter contre eux, et les Loups étaient si terrifiants qu’on promettait à celui qui les attaquait n’importe quoi pour s’en débarrasser. L’offre était trop belle pour passer à côté.

Le crépuscule venait, et Cahir, loin de se douter qu’il avait sur lui le regard d’un seigneur noir, était à l’auberge. La journée avait été épuisante, et il avait croisé les Loups. Il était loin d’avoir décimé toute la meute, et ceux qu’il avait affronté étaient effectivement terrifiants. Il avait eu bien du mal à venir à bout, et reprenait son souffle. L’auberge, quant à elle, se tenait sur le Sentier du Rayon, une route commerciale très animée, et était donc remplie. On buvait, on parlait fort, on rigolait, on se donnait des tapes dans le dos. Dans un coin, des pugilistes s’affrontaient entre eux, des matchs de poker de dés s’organisaient. L’ambiance habituelle d’une auberge, en quelque sorte.

Une ambiance qui n’allait pas tarder à changer.

11
Les contrées du Chaos / Il était une fois... [Evil Queen]
« le: mercredi 18 avril 2012, 00:25:19 »
Il était une fois un petit royaume perdu dans le temps et dans l’espace. Au milieu de nulle part, dans une région où il y avait presque constamment un ciel bleu, ce royaume était constitué de grandes et profondes forêts entouré de solides et hautes montagnes, formant comme une paroi naturelle rendant l’accès à ce royaume difficile. Personne ne parlait de ce royaume, et il fallait trouver de très bonnes cartes pour en entendre parler. Un royaume paisible, en ce sens qu’il n’y avait pas de menaces à craindre. Pas de vils tyrans prêts à fondre sur lui, de guerre qui menaçait d’éclater, ou de malédictions. Non, le royaume vivait en ce sens plutôt bien. En ce sens... Car personne n’irait dire que cet endroit était un lieu parfait. Cahir l’avait su en s’approchant de ces terres éloignées. Les rares marchands qui en parlaient le décrivaient comme un « endroit à fuir absolument ».

Les seules véritables richesses de ce royaume émanaient des mines dans les montagnes, travaillées par des bandes de nains solitaires et relativement indépendants. C’était un royaume enchanté, un royaume de conte de fées, où on avait l’impression que les forêts vivaient, et qui était empreint d’une aura merveilleuse que Cahir ressentit en entrant à l’intérieur, en s’avançant près d’un des multiples et petits villages qui parsemaient cette terre verdoyante et ensoleillée. Assez rapidement, le chevalier errant, indispensable élément de tout conte de fées, comprit qu’il y avait quelque chose d’anormal ici. Les villageois se terraient, le regardaient par des œillades, et il n’y avait pas âme qui vive dans les rues. Aucun enfant qui riait, aucun passant Tout était fermé, clos, et il n’y avait guère que l’auberge d’ouverte.

« Qu’est-ce qui peut à ce point les terroriser ? s’étonna-t-il en s’avançant sur son cheval. Il n’y a pas de gardes, pourtant... Ni de signes d’un quelconque pogrom... »

Il délaissa son cheval près de l’auberge, et y rentra. L’auberge était pratiquement déserte, à part l’aubergiste, qui sembla paniqué en le voyant. Il en renversa le verre qu’il nettoyait.

« C’est pas la grande fête ici, l’ami... » commenta simplement Cahir.

Normalement, un aubergiste était censé être accueillant. Quelque chose le terrorisait, ainsi que tout le village.

« Vous... Elle... Je vous en prie, ne me tuez pas ! Je m’excuse, je suis sincèrement désolé d’avoir renversé ce verre ! Ne me conduisez pas à elle !
 -  Euh... Je ne comprends rien à votre délire, l’ami... »

Cahir le regarda, indécis.

*Pourquoi diable est-ce que je tombe toujours sur des dingues ?*

L’aubergiste était littéralement terrorisé.

« Vous... Vous n’êtes pas l’un des chevaliers de... De la Reine ?
 -  J’ai l’air d’un chevalier ?! s’exclama ce dernier. J’ignore qui est votre Reine...
 -  F-Fuyez ! Son... Son champion va arriver !
 -  Mais de quoi parlez-vous ?
 -  La Reine ! S’il vous voit... Il vous tuera ! Vous... Vous devez partir et... Emmener Marlène... Dépêchez-vous ! »

Y comprenant de moins en moins, Cahir fut tiré par l’aubergiste hors de l’établissement, et ce dernier courut vers une maison fermée, tambourinant à la porte. Cette dernière s’ouvrit, et il parla rapidement avec un homme. Lentement, l’apatride s’approcha d’eux, main posée sur la paume de son épée. L’aubergiste parla vivement avec l’homme.

« Elle doit partir ! Elle la tuera, tu le sais ! »

L’homme sembla se résigner, et Cahir, dans l’entrebâillement de la porte, fronça les sourcils en apercevant celle qui, probablement, s’appelait Marlène. Une superbe adolescente avec une longue chevelure blonde. Une vraie beauté, avec de grands yeux innocents, mais qui, visiblement, avait beaucoup pleuré, ce qui, pour autant, ne parvenait pas à la rendre laide. Elle était tout simplement magnifique. Cahir fut presque hypnotisé par cette beauté, avant que l’aubergiste ne le rappelle à lui. Il le secoua, mais sans résultat, et finit par le gifler. L’apatride tourna la tête :

« C’est... Qui est cette... ?!
 -  C’est Marlène ! Il vient pour la prendre, et la conduire au château ! La Reine... Vous devez la faire sortir d’ici, et... Il faut que vous apportiez cette lettre à l’Ordre... Nous avons besoin d’aide pour lutter contre elle !
 -  L’Ordre ? Mais ?! »

Cahir comprenait de moins en moins, et son esprit était plutôt tourné vers cette mystérieuse femme. L’apatride entendit alors des espèces de secousses sur le sol.

« Il arrive ! Vous devez vous dépêcher ! »

L’homme continuait à le secouer, énervant Cahir, qui ne voulait qu’une seule chose : aller voir cette femme. Il poussa alors solidement l’aubergiste, qui s’écrasa sur le sol, et s’avança rapidement vers la maison. Les secousses se rapprochaient de plus en plus. Cahir aperçut alors une immense masse jaillir entre deux maisons. Poussant un hurlement, l’aubergiste tenta de s’enfuir, et la porte se referma sèchement. Cahir vit alors une espèce d’énorme brute débarquer, un géant équipé d’une épée et d’une hache. Un sauvage qui rappelait à Cahir les barbares éloignés des îles rugueuses longeant l’un des océans d’Ashnard.

« J’ignore ce que tu as mangé quand tu étais petit, toi, mais ça a du être drôlement efficace, commenta Cahir. J’ignore totalement ce qui se passe ici, mais je te conseille de te faire les dents ailleurs. Autrement, je crois bien que je serais dans l’obligation de t’envoyer faire une partie de poker avec Saint-Pierre. »

Cahir ne manquait pas d’audace. Sa tête arrivait à hauteur de l’estomac de cette masse, et son épée semblait être juste un simple cure-dents.

« Il est fou... commenta simplement l’aubergiste dans son coin. Il va vous tuer ! »

12
Les landes dévastées / La chasse aux humains [Até]
« le: jeudi 05 avril 2012, 19:18:45 »
« Ils s’y sont donnés à cœur joie…
 -  Vallar’duin ! La piste est encore fraîche, Colonel !
 -  Je crois que les trouver ne sera pas le plus difficile, Key’Ria, répliqua ce dernier, avant de tourner sa tête vers le mystérieux gringalet. Vous en pensez quoi ? »

Cahir accorda un bref regard vers le Colonel, avant de contempler le désastre. Difficile de le croire, pour un ancien Ashnardien tel que lui, mais la plupart des terres de Terra étaient des terres sauvages ou barbares, avec de nombreuses tribus isolées, de petits villages xénophobes et refermés sur eux-mêmes, luttant depuis des millénaires contre les monstres, ou étant sous la coupe réglée de quelques tyrans et seigneurs de guerre locaux. Ça avait peut-être été un jour le cas pour ce village, mais ce dernier faisait maintenant partie de manière intégrale à l’Histoire.

Le village avait un mur en bois. Une palissade surmontée de quelques petites tours. Avait, car, tout ce qu’il restait de cette palissade, c’était un ou deux rondins de bois plantés sur le sol, au milieu de ce qui avait probablement été un jour une grande place.

« Le moins qu’on puisse dire, nota rapidement Cahir, c’est qu’ils n’ont pas fait dans la dentelle.
 -  Brillante déduction, Cadet ! répliqua avec ironie le Colonel. Je me demande bien ce qui m’a pris de vous engager parmi nous… »

Cahir ne répondit pas. Il lui arrivait aussi de se demander quel élan de désespoir l’avait conduit à rejoindre ces mercenaires contrebandiers. Ils étaient toute une compagnie dirigés par quelqu’un qui prétendait être un ancien officier ashnardien, un mensonge éhonté, mais ils étaient bien organisés, nombreux, et plutôt costauds. Cahir avait décidé de les rejoindre, en ayant assez de résider depuis des semaines dans le même village à chasser des loups et des araignées géantes dans des grottes putrides. Il avait passé sans difficulté le test de sélection en refaisant le portrait de plusieurs des hommes de ce « Colonel ». Des armoires à glace, essentiellement, mais cette compagnie ne comprenait pas que ça. Il y avait à vrai dire plusieurs individus assez curieux, à commencer par leur guide. Key’Ria. Une espèce de sauvage avec des peintures tribales sur le corps, et qui se déplaçait à moitié nue, en reniflant le sol. Cahir aurait pu croire qu’elle était cinglée, si elle n’était pas sur la piste des géants depuis maintenant plusieurs semaines, et sans subir les effets du froid.

Cette petite bande sympathique était une compagnie de chasseurs de monstres allant dans les régions les plus hostiles de Terra pour capturer des monstres, ou les tuer. Ils honoraient parfois des contrats, mais se contentaient surtout de traquer des bêtes pour revendre leurs peaux ou leurs organes à des alchimistes ou à des marchands. La compagnie était très cosmopolite, incluant des apatrides ashnardiens comme Cahir, des rebelles tekhans, des sauvages comme Key’Ria, et plusieurs individus assez solitaires et mystérieux. Le plus particulier était un homme qu’on surnommait le « Fauconnier », et qui n’avait aucun autre pouvoir magique particulier que celui de développer un lien psychique intense avec son faucon. La troupe du « Colonel » était parti de jungles équatoriales profondes pour ces montagnes glaciales, où la neige s’abattait continuellement, en ayant entendu parler de réfugiés parler d’une compagnie de monstres et de géants qui massacraient tout le monde dans la région.

« Les villageois n’ont eu aucune chance, mais ils n’ont pas tous été tués.
 -  Les Géants en ont emmené plusieurs. J’ignore pour quelle raison, confirma le Fauconnier. Mais ils ne sont guère éloignés. Nous sommes sur leurs terres. »

Le Colonel tourna sa tête vers sa troupe. Les vivres étaient accrochés sur le dos d’immenses mammouths, et il s’avança sur la grand-place, contemplant les corps éparpillés. Hommes, femmes, enfants, vieillards comme estropiés… Quelques monstres avaient été tués, des espèces d’abominations qu’on ne pouvait trouver qu’ici. Le « Colonel » s’approcha du corps d’un enfant qui avait été coupé en deux, le haut ayant été traîné sur une dizaine de mètres, ses intestins formant une espèce de corde engluée dans la neige. Le « Colonel » cracha alors sur le sol, avant de se retourner, sa croix de l’Ordre Immaculé scintillant sur sa poitrine.

« Désolés, Messieurs, mais la traque devra attendre. Nous allons réussir ces cadavres, et faire un charnier, et les brûler.
 -  J’ai pas été payé pour faire le croque-mort !
 -  Je ne vous ai pas engagé pour vos convictions religieuses, Lieutenant, mais vous ferez ce que je dis. Il ne s’agit pas que du respect naturel et légitime à accorder aux morts. Vu la manière dont ces derniers ont été mutilés, leurs âmes risquent d’être tourmentées. Je ne tiens pas à ce que des fantômes jaillissent la nuit pour nous assaillir de leurs souffrances et de leurs cauchemars. De plus, la putréfaction qui va se dégager risque d’attirer toutes les goules de la région. Je ne vous ai pas engagé non plus pour discuter mes ordres. Creusez-moi un charnier, et enterrez-y les corps ! Ensuite, nous irons botter des culs. »

13
Les terres sauvages / Une aide mutuelle [Valenya]
« le: jeudi 15 mars 2012, 17:49:01 »
Toute la ferme avait été massacrée… Un spectacle assez désolant, mais qui confirmait la théorie que Cahir avait. Le monstre était affamé et fuyait. Cahir était dans une région montagneuse assez froide, où l’été était parti depuis des mois, laissant des forêts tristes et vides, où des cadavres d’arbres se dressaient dans un froid assez élevé. Il y avait de la neige, et, parfois, des flocons tombaient. Des nuages gris masquaient un soleil fort. Posant ses doigts sur la flaque de sang, Cahir se redressa. Il portait une longue cape noire et des vêtements lourds pour le protéger du froid. Des montagnes se dressaient ici et là. Cette région était à l’extrémité de l’Empire d’Ashnard, dans des cols montagneux sinistres, où des châteaux se dressaient au sommet des monts, et où les villages étaient des zones sinistres, avec des mines naines perdues dans les hauteurs. On trouvait parfois des dragons volant dans le ciel, et aussi des monstres qui, visiblement, aimaient s’attaquer à la populace.

C’était une petite ferme. Il y avait des vaches, et des cultures, mortes. Le froid était tombé très rapidement, forçant des monstres puissants à descendre des hauteurs de la montagne, ou des profondeurs des grottes, pour trouver de la nourriture. C’était l’une de ces bêtes qui avait attaqué ces fermiers. Cahir le savait, car il avait quitté il y a deux jours un village isolé, où une prime courait sur un monstre qu’on appelait le « Grizzly ». Il avait commencé par tuer un chasseur, puis deux bûcherons, et avait maintenant dévoré les vaches d’une ferme, ainsi que toute la petite famille qui s’y trouvait, soit, outre le père et la mère, l’oncle, les fils, la fille, et le grand-père, les déchiquetant sauvagement. Néanmoins, le Grizzly avait été blessé. Des gouttes de son sang s’échappaient dans la forêt à proximité.

*Il n’y a plus qu’à remonter la piste, trouver ce monstre, et le tuer… Moi, Cahir, Corbeau Noir… Me voilà maintenant chasseur de monstres pour trouver ma pitance…*

Cahir cherchait à tuer ce monstre pour pouvoir acheter un cheval, et s’éloigner de l’Empire, surtout pour rejoindre des places plus verdoyantes. Le guerrier s’avança entre les premiers arbres se présentant à lui, voyant ici et là des gouttes de sang. Le sang était frais, la piste récente. Le « Grizzly » n’était sûrement pas loin, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas qu’un simple ours. Ce serait trop simple, et à vrai dire, il espérait qu’il y aurait mieux. Un ours, ça ne lui rapporterait quasiment rien… L’apatride s’aventura dans cette forêt sombre. La nuit, l’endroit devait sûrement être terrifiant.

14
Prélude / Cahir l'apatride [Valibreizh]
« le: mercredi 14 mars 2012, 19:53:27 »
Données générales

 - Nom : Mawr Dyffryn aep Ceallach
 - Prénom : Cahir
 - Âge : 24 ans
 - Sexe : Homme
 - Race : Humain
 - Orientation sexuelle : Bissexuel
 - Expérience sexuelle : Quelques expériences

Cœur de la fiche

Description physique

En apparence froid et ténébreux, Cahir est un homme qui s’habille généralement en noir, non pas parce qu’il est dépressif, mais parce qu’il est appartient à un ancien ordre de chevaliers où le noir était de rigueur. Et, même s’il n’appartient plus vraiment à cet ordre, ça n’empêche pas Cahir de continuer à s’habiller ainsi. S’il se balade généralement avec des vêtements normaux pour un habitant de Terra, il dispose toujours de son ancienne armure, même s’il n’a plus le droit de la mettre. Cette armure est une lourde armure noire solide et résistante, dont la particularité est d’avoir, sur le heaume, deux espèces de longues plumes noirâtres aiguisées. Vous pouvez voir ici un aperçu de cette armure.

Pour le reste, Cahir s’habille généralement de façon simple, n’allant pas dans l’extravagance. Il a des cheveux semi-longs, et surtout deux beaux yeux bleus, qui, à l’époque où il était dans l’Académie militaire, lui ont toujours valu les œillades de quelques femmes. Cahir est sinon de taille moyenne. Sans être spécialement musclé, il a aussi l’avantage d’avoir un torse glabre, et conserve sur lui une espèce d’air adolescent qui tend à ce qu’on le croit plus jeune que ce qu’il est réellement.

Précisons enfin que Cahir dispose d’une « arme » spéciale, un médaillon en dymérite, un héritage familial qu’il transporte constamment avec lui. Pour en savoir plus sur cet objet, je vous invite à consulter la section « Pouvoirs », en fin de fiche.

Description mentale

Cahir est avant tout un homme d’honneur. Dans un passé proche, il aurait été ce genre d’hommes à accomplir son devoir sans réfléchir. Travaillant alors pour l’Empire d’Ashnard, au sein d’un corps militaire d’élite, il accomplissait ses missions sans rechigner, et avec un zèle effroyable, qui faisait de lui l’un des meilleurs soldats existants. Une éducation de militaire qui l’a toujours incité à reconnaître la supériorité du commandement légitime sur ses propres décisions et ses propres pensées. Cahir est un soldat formaté qui a néanmoins un jour du ouvrir les yeux sur la justesse de ce qu’on lui imposait de faire (cf. à ce sujet la section « Histoire », ci-dessous). Depuis lors, Cahir a été déchu, et fait proie à ce qu’il y a de plus terrible chez un soldat : le doute.

Dès sa naissance, Cahir était destiné à sacrifier sa vie pour l’Empire, mais il ne peut désormais plus le faire, et erre donc sur Terra, à la recherche d’une nouvelle destinée, se contentant d’accepter ici et là des boulots en rapport avec ce qu’il sait faire, à défaut de savoir vraiment quoi faire de sa vie. Il n’est pas pour autant dépressif, juste perdu. Cahir reste un homme faisant preuve d’une solide fierté, et qui refuse les tâches les plus injustes. On peut donc le décrire, toute proportion gardée, comme un chevalier servant la veuve et l’orphelin, mais n’ayant rejoint aucun ordre chevaleresque, et n’ayant aucune envie de les rejoindre. Même s’il a été renié de l’Empire, il considère toujours l’Empire comme sa patrie natale.

Derrière son caractère inflexible et sûr de lui, Cahir l’apatride reste un homme qui doute facilement.

Histoire

Cahir est né au sein de l’Empire d’Ashnard. Comme son nom l’indique, il est le fils de Ceallach et de Mawr, le premier étant un général ashnardien, et la seconde une duchesse instruite. Il reçut ainsi une instruction oscillant entre la culture ashnardienne, par sa mère, et une formation militaire stricte et rigoureuse par son père, les Ceallach étant après tout des militaires de père en fils. Suivant cet enseignement, Cahir rejoint donc l’Académie militaire d’Ashnard, où il ne s’avéra guère talentueux dans la stratégie militaire globale, étant plutôt efficace dans les combats, sur le terrain, à réfléchir rapidement et à improviser. Il réussit sa formation militaire avec brio, en profitant pour perdre sa virginité à de nombreuses reprises. Cahir eut l’immense honneur de faire partie des Corbeaux Noirs, l’une des troupes d’assaut d’élites de l’Empire, ayant ainsi sous sa responsabilité un petit bataillon de soldats.

En compagnie des Corbeaux Noirs, Cahir livra bien des batailles, et participa à bien des pogroms. L’euphorie de la bataille l’amena à tuer, piller, et à violer, entre autres. Autant dire que Cahir ne fut pas particulièrement un enfant de chœur, mais sa conscience ne vint jamais l’embêter à ce sujet. Il agissait pour le compte de l’Empire, et la raison d’État s’imposait. Il profitait de ses permissions pour revenir dans le manoir natal, faisant la fierté de son père, sa mère lui ayant déjà préparé un mariage. Une femme jeune, belle, fille d’autres individus influents de l’Empire. Cahir reçut de la part de son père les deux trésors de la famille : l’épée familiale, Rougeglace, qu’on disait forgée dans les profondes forgeries naines, et le collier en dymérite, un trésor qui, à lui seul, valait une fortune. Il en profita pour mettre enceinte sa femme.

Tout allait donc pour le mieux pour Cahir, jusqu’au jour où l’Empereur envoya l’armée s’attaquer à une cité-État indépendante refusant de se soumettre à l’autorité de l’Empire. Sa position stratégique, à l’embouchure d’un long fleuve, en faisait une plaque tournante du commerce, et donc une importante source de revenus. Le siège fut long et difficile, les hauts murs de la cité brisant les hordes des armées ashnardiennes. Les Corbeaux Noirs décidèrent alors de profiter d’un banquet royal pour s’infiltrer dans le château, tirant partie d’une mariage pour se déguiser en musiciens, afin de tuer les invités, et capturer la Princesse héritière. Cahir fut chargé de l’immense honneur de capturer la Princesse. Malheureusement, le plan ne se déroula pas comme prévu. Ils furent trahis, repérés, et Cahir fut le seul à parvenir à s’enfuir, parvenant à prendre avec elle la Princesse. Sûr d’avoir réussi sa mission, le chevalier retourna dans les camps impériaux, où il fut enfermé pour trahison.

Il apprit peu de temps après que l’Empire et les marchands de la cité-État avaient réussi à s’entendre sur des accords profitables, et comprit qu’il avait été victime, avec son groupe, d’une supercherie visant à prouver la bonne foi de l’Empire en les informant d’une tentative d’assassinat à leur encontre de la part d’un mouvement terroriste. Ayant été le seul survivant, Cahir eut droit à un procès très médiatique, en bonne et due forme, où il fut déchu de tous ses droits, de toutes ses prérogatives, de toute sa puissance… Il n’échappa à la mort que grâce à l’influence de son père, mais fut déchu de sa nationalité, de son nom, de ses droits. Sa femme, ayant du coup un enfant illégitime, fut déclarée bâtarde, abandonnée par sa famille, et jetée dans un bordel. Quant à Cahir, il lui fut autorisé de quitter l’Empire, mais, si jamais il devait y revenir, il serait instantanément exécuté dès qu’on le verrait.

Depuis cette époque, Cahir se promène donc sur Terra, ayant avec lui ses héritages familiaux.

Pouvoirs/Capacités

 - Grande expérience dans le domaine militaire, l’utilisation d’armes blanches, le combat à mains nues, etc… ;
 - Dispose d’un collier en dymérite. La dymérite est un matériau très rare, forgée à partir d’un diamant tout aussi rare, qui, pour produire ses effets, doit recevoir une fabrication alchimique complexe et longue. L’avantage indéniable de la dymérite est qu’elle diffuse une curieuse onde qui annule à proximité tout effet magique, et ce quel qu’il soit. Qu’il s’agisse d’un enchantement, d’un talisman, d’un sort magique, tous ces effets s’envolent. En théorie, la dymérite ne fonctionne pas sur les individus disposant d’un potentiel magique phénoménal, mais ces individus sont fort heureusement relativement rares. N’ayant aucun talent magique, ce collier permet à Cahir d’égaliser les chances lors d’un affrontement.

 - Connaissance du forum : HC.

RPs

1°) Une aide mutuelle [Valenya] [ABANDONNÉ]
2°) La chasse aux humains [Até] [ABANDONNÉ]
3°) Il était une fois... [Evil Queen] [EN COURS]
4°) Hantise [Eclipse] [ABANDONNÉ]
5°) La faim justifie les moyens... [Lana Dubravka] [ABANDONNÉ]
6°) Allez, du nerf !! [Louane Fox] [ABANDONNÉ]
7°) Des trésors aux mortels interdits [Lydia] [ABANDONNÉ]
8°) Retrouvailles [Louane Fox] [EN COURS]
9°) Sauveuse ou voleuse ? [Tala] [EN COURS]
10°) Un coyote en détresse [Kaala] [EN COURS]
11°) Ça t'ennuie si je "t'emprunte" ça ? [Vincente Valentyne] [EN COURS]
12°) Une geôlière particulière [Ukiyoe] [EN COURS]
13°) Vivre une nouvelle vie n'est jamais simple... [Adelyn Crawford] [EN COURS]
14°) Ensemble ? Quelle idée stupide ! [Viviane] [EN COURS]
15°) Quête - Première Partie [Morrigan] [EN COURS]
16°) Soirée mouvementée [Thalia] [EN COURS]
17°) L'âme-amie [Étincelle] [EN COURS]
18°) De Charybde en Scylla [Roxane de Vissec] [EN COURS]
19°) On n'arrive au triomphe qu'en surmontant maintes difficultés [Capitaine Queen] [EN COURS]
20°) Mentor [Sayana] [EN COURS]
21°) Bodyguard [Le Jardin Secret] [EN COURS]
22°) Neuf Dagues pour Neuf Sœurs, une de moins... Qui sera la dernière ? [Améthyste la Ménade] [EN COURS]
23°) Le parfum de l'aventure [Roxie] [EN COURS]
24°) Tar cabhrú linn, Nexus ! [Ïrika Ó Briain] [EN COURS]
25°) Des retrouvailles sous une lune rouge [Le Scorpion] [EN COURS]
26°) Dans la toile [Tinker] [EN COURS]
27°) Le Sanctuaire Elfique [Semille] [EN COURS]

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