Place publique / N'oublie pas ton caddie ! [PV Zord]
« le: lundi 19 novembre 2012, 14:34:57 »_... et évidemment mademoiselle Phujita sait tout mieux que tout le monde, mademoiselle Phujita n'a pas besoin d'écouter mes conseils, mademoiselle Phujita est bien assez mature ! Mais dis-moi ce que tu...
_... mourir-euh ! Tu vas pourrir ici et mourir-euh ! Tu vas pourrir ici et mourir-euh ! Tu vas...
Mais qu'ils se taaaaaisent... Ryûk sautait tout autour de moi en chantonnant d'un air joyeux, tandis qu'Archimède faisait les cent pas devant ma cage...
Est-ce que c'était de ma faute à moi si cet homme n'était pas très gentil... ? Mais tout finira par s'arranger, ce devait être une erreur et rien de plus... En attendant, allez essayez d'expliquer ça à ces deux lourdaux... Pfff, je suis pas aidée, c'est moi qui vous le dis.
Les jambes passées au travers des larges barreaux, je les balançais au rythme lent de mon ennui et de mon agacement contre ces deux insupportables monstres. La cage dans laquelle j'étais enfermée se trouvait légèrement surélevée. Je ne voyais pas exactement mais, puisque je ne touchais pas le sol, j'en déduisais être en hauteur... La pièce était plongée dans une semi-obscurité telle que je ne distinguais que ma compagne de cellule, une terranide, tremblante de frayeur et jappant de tristesse. Entre ses jappements, les rouspetages d'Archimède et la chanson insupportable de Ryûk, ma cervelle était sur le point d'imploser.
Dans le noir je n'arrivais pas à voir ni même à sentir s'il y avait un élément à la base duquel j'aurais pu utiliser mon pouvoir pour me libérer.
_... et de toutes façons je ne vois pas pourquoi je m'évertue à t'expliquer le pourquoi du comment puisque tu n'écoutes rien du tout et... SEINA PHUJITA ?
_Hein ? Sursautais-je en me cognant la tête aux barreaux dans un grand « Bing ! »
_J'étais en train de te parler ! S'époumona mon gros dragon alors qu'il collait sa tête contre la cage, à quelques centimètres de mon visage. Le souffle chaud de ses naseaux me rougit les joues.
_Tu me parlais pas, tu me grondais... geignais-je en retenant un sanglot épais comme soupe au pois.
_... Pardon ma petite Bleuet,[/b] finit-il par se radoucir en passant une de ses grosses griffes sur ma joue mouillée de ma larme, mais c'est de ta faute si tu es enfermée, et je ne peux rien pour toi... Pourquoi ne m'as-tu pas écouté, hein ? Pourquoi ne m'écoutes-tu jamais... ? Et maintenant tu es enfermée et...
_Tu n'as qu'à me faire sortir ![/b] M'écriais-je avec joie, tu es un si grand dragon, si fort, Archimède, tu n'as qu'à arracher mes barreaux !
_Tu sais que c'est impossible ma petite Lilas, je ne peux rien, sans tes pouvoirs...
Je ne répondis rien, laissant une grosse larme rouler sur ma douce joue.
Au même moment, une vive lumière brûla mes yeux accommodés à l'obscurité, succédant à un grincement sinistre. Alors que je frottais mes yeux endoloris et constatais la disparition de mes compagnons, des pas se rapprochant de ma cage arrivèrent à mes oreilles.
_Toi, là ! La fille aux cheveux bleus, tu vas venir avec moi !
A la voix de l'homme succéda un bruit de clefs qui s'entrechoquaient, puis le cliquetis du cadenas et le grincement de la grille. On me saisit par les cheveux sans douceur et avec violence on me fit tomber à terre.
_Patron, le raffleur a précisé qu'elle avait des pouvoirs magiques, vous vous en souvenez... ?
_Ah. Oui, oui. File-lui les pilules, qu'on en parle plus.
Sans plus de cérémonies, on m'enfonça deux grosses gélules dans la gorge qu'on me força à avaler à grand renfort de flotte m'inondant les poumons plus qu'autre chose. Mes sanglots reprirent de plus belle et cette fois je me mis à pleurer pour de bon.
_Archimèèèèèè... AH !
Une gifle magistrale interrompit mon appel au secours.
_Ta gueule !
Ravalant mes sanglots, je me laissais faire.
Pourquoi ces hommes m'arrachaient-ils mes vêtements... ? Pourquoi n'étaient-ils pas gentils... ? Dame Nature devait leur avoir fait bien du mal pour qu'ils n'arrivent plus à être gentils...
Ils me passèrent une robe étroite sur le corps. Trop juste au niveau de ma poitrine, mes seins semblaient sur le point de faire éclater le tissu ou de passer par-dessus. Sur un ordre, le second type qui avait parlé, celui qui avait rappelé à son patron que j'avais des pouvoirs, me retira finalement cette robe et ils se contentèrent d'une jupe courte à franges de cuir et d'un soutien-gorge bandeau en métal brossé. Celui qui semblait être le patron m'expliqua que c'était pour que l'on voit mes piercings au nombril et à la nuque, qu'une robe les cachait trop.
Pourquoi voudrait-on voir mes piercings... ? Ils étaient mes reliques de la vénération de Dame Nature, pourquoi voudrait-on les voir... ?
Avec une claque caressante sur mes fesses, il me poussa vers la porte ouverte. Je titubais, les yeux encore à moitié noyés de larmes et la porte se referma derrière nous.
Après un petit temps d'accoutumance j'eus tout le loisir du monde pour observer l'endroit où je me trouvais. Chancelante par la fatigue et par l'engourdissement de mes muscles dans la cage, je me tenais sur une estrade, surplombant d'un bon mètre cinquante au moins une large et vaste place. Une ville, j'étais dans une ville.
Je ne trouvais pas un brin d'herbes, rien sous mes yeux, rien qui ne pouvait me servir pour... Oh ! Un souffle de vent ! Je déclencherai une tempête et...
Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur. Bloqués. Mes pouvoirs étaient bloqués !
Le patron – un gros bonhomme au nez rouge et pigmenté – sourit – d'un sourire édenté et qui empestait le vin – et me souffla dans l'oreille que c'était les pilules, et que je ne pouvais plus rien faire pour me libérer...
J'eus encore envie de pleurer, mais, face à tous ces gens, je ne pus m'y résoudre.
L'homme m'attacha un gros et lourd collier d'acier tandis qu'il le reliait à une poutre massive elle aussi en acier. Me claquant les fesses, il me tira un cri de surprise, ce qui attira les regards des passants. Il recommença, plus fort, et je criais, plus fort. Il joua ce petit jeu par quatre fois et me tourna vers l'assemblée pour montrer ma fesse rougie. La foule rit et je rougissais de honte et de douleur. Lui administrant un coup de pied dans l'entrejambe je lançais un regard désemparé vers la foule.
Une voix s'éleva :
_Combien pour cette vache laitière, Durand ?
Le patron se releva prestement en massant toujours ses parties endolories :
_Trop chère pour toi ! J'en veux 2000 !
Un murmure de stupéfaction parcouru l'assemblée.
Il se pencha à mon oreille :
_Maintenant, danse.
Un homme avait en effet commencé à jouer de la guitare à côté, et, hésitante, je m'exécutais... Après tout, s'ils ne voulaient que me voir danser... Maman m'avait toujours dit que la danse symbolisait le partage et l'amour... Si je pouvais leur montrer ça, alors, peut-être qu'ils seraient plus gentils avec moi... ?
Mon corps commença à serpenter et à onduler au rythme de la musique, secouant ma lourde et opulente poitrine. Mes bijoux cliquetaient comme de mini-tambourins et mes hanches roulaient avec superbe le long des gammes du musicien.