Centre-ville de Seikusu / Re : De tortue à torture, il n'y a qu'une lettre [Pv]
« le: lundi 05 août 2024, 14:56:51 »Le ton est indéfinissable, posé entre accord et résignation teintée d'intrigue ou d'amertume. L'ensemble, bien que difficilement discernable rend malgré tout un effet qui reste favorable.
"Donc dans une heure devant le salon."
Ce soir, le rangement c'est express. Suki pourra faire les gros yeux demain matin mais ce n'est pas grave. Ou au pire, je viendrai plus tôt pour terminer le ménage. Là, un bon coup de balai suffit. En revanche je nettoie mon poste de travail impeccablement parce que ... c'est là que je bosse et que mes clients voient dans cette propreté une part de mon professionnalisme. Après, je ferme le salon et me précipite chez moi. Par chance, je ne vis pas si loin. Hors de question que je me rende à un rencard, quel qu'il soit, marinant dans mon jus après une journée de travail.
Pourquoi est-ce que je me presse d'ailleurs? Je ne lui dois rien à cet homme qui semble me courir après. La question, c'est qu'est-ce qu'il me veut à moi? ... parce que je ne crois absolument pas aux histoires de bon samaritain qui interviennent pour résoudre gratuitement les problèmes des autres. L'altruisme, c'est dans les films, pas dans la vraie vie. Ça reste mon opinion.
Donc la douche, j'y reste plus longtemps que nécessaire parce que je l'ai méritée. Après, la case préparation esthétique ne me demande que peu de temps. Je ne force pas sur le maquillage, on ne se rencontre pas pour débuter une belle histoire d'amour. Cependant, si on mange quelque part, je vais éviter le cargo et le sweat à capuche. Un jean un peu fashion ira avec le croptop blanc que je passe. Et dans l'entrée de mon appart rikiki, j'hésite entre des converses blanches à semelles compensées et des chaussures de ville ouvertes à talons ... Les converses feront l'affaire. Bijoux? Non, pas bijoux. Je passe une main dans mes cheveux pour les rebeller, ce qui n'est pas bien compliqué. Prête !
Quand j'arrive devant le salon, cela fait presque exactement une heure que nous nous sommes quittés. Pas possible ... Même en faisant exprès de trainer, je suis à l'heure. A croire que même mon emploi du temps personnel est régulé. J'évite de fulminer, ce serait nul, et j'attends donc ce fameux Tachibana dont je ne sais rien. Oh? Et si c'était un proxénète ou un truc dans le genre qui aurait flashé sur moi? Il aurait peut être trouvé des informations à mon sujet en ... Non, pas possible. Arrête de délirer Claire!
J'attends sur le trottoir alors que le milieu de la nuit prend le pas sur celui de la journée. Les hordes de salariés diurnes sont déjà rentrées chez elles et là, c'est les fêtards de la nuit et la jeunesse qui commence à émerger des profondeurs du métro ou qui se déverse des bus de nuit. Le quartier est animé jusque très tard, la profusion de restaurants, boites, bars, pubs et autres lieux branchés y contribue.
Je consulte mon samsung, rien ... Et d'ailleurs pourquoi, puisqu'il ne risque pas de m'appeler sur mon numéro privé. Un groupe de garçons qui n'a pas froid aux yeux m'accoste, très sympas, marrants aussi, mais ... pas ce soir les gars. Avant de finir ensevelie sous un gangbang, je veux d'abord savoir ce que mon drôle de client a à me révéler.