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Messages - Madeleine

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: jeudi 01 novembre 2018, 22:58:03 »
Il n'y avait pas la moindre once de violence dans les gestes de la voleuse - cela donnait à réfléchir, pour la blonde qui restait cramponnée à la table. Aurait-elle eu la possibilité de s'enfuir ? Bien sûr que non, étant donné que les deux autres malfrats auraient probablement eu vite fait de la rattraper. Mais sans leur présence, aurait-ce été possible ? Probablement. Ryiah avait beau être - la noble en était sûre, désormais, vu les réactions et les paroles qu'elle avait échangé avec les autres - de la même trempe qu'eux, elle ne semblait pas violente ou malfaisante, ou du moins, pas au même niveau. Sa présence au sein de ce groupe sanguinaire ne témoignait que d'une chose : un opportunisme notoire. Elle les avait probablement rejoint pour profiter de leur expérience et acquérir des richesses pratiquement sur leur dos, et pas par pure envie de pratique sadiques comme elles avaient pu en voir en rejoignant les caves, un peu plus tôt. C'était en cela que Madeleine lui faisait confiance, et ne s'enfuyait pas.

Mais la blonde se serait menti si elle avait dit que ce n'était que pour cette raison. Le toucher de la terranide, sa langue râpeuse sur sa peau, tout cela constituait une source agréable. Un peu comme un câlin tendre, ou un bon chocolat chaud. Il y avait de l'appréhension, bien sûr, totalement justifiée par le contexte et par l'inexpérience, mais Madeleine ressentait plus la présence de la voleuse sur son corps comme quelque chose de protecteur - une "couverture", au sens propre comme au sens littéral.

L'inconfort reprit son cours, cependant, quand la brigande se risqua à glisser un doigt fin dans l'intimité de Madeleine. La sensation était étrange, et la blonde aurait préféré que personne ne revienne s'aventurer par là. Cela se manifesta par ses mains, qui se crispèrent et lâchèrent la taille de sa partenaire, pour aller se poser sur ses bras fins. Une langue vint titiller sa clavicule, laissant son sein tranquille, et Madeleine put sentir la terranide se pencher pour faire ce geste, pressant sa poitrine mince et habillée contre celle imposante de l'adolescente. Madeleine découvrait quelque chose qu'elle ne savait pas, jusqu'ici - la sensibilité accrue de sa poitrine. La pression et les frottements suffisaient à faire renaître cette chaleur au niveau de son bas-ventre, qui lui semblait si sale et si délicieuse à la fois.


« Hh-nah... »

Madeleine réprima un gémissement. Les attouchements au niveau de son bas-ventre faisaient augmenter sa température, elle se sentait fiévreuse. Le jus étrange qui s'écoulait de son intimité la gênait, lui laissant penser qu'elle s'était uriné dessus sans s'en rendre compte. Pourtant, le liquide était trop épais pour que ce soit le cas. Et Ryiah n'avait pas l'air dégoûté de la palper à cet endroit, ce qui confirmait que sa théorie n'était pas bonne. Elle pouvait sentir ce liquide chaud s'écouler hors d'elle et aller partout, touchant ses cuisses, la main de Ryiah, le bois de la table. En tendant l'oreille, il lui semblait même percevoir le bruit de gouttes s'écrasant au sol, au milieu des bruits mouillés provoqués par le geste de sa camarade.

*Qu'est ce que c'est que ça... et pourquoi y'en a-il autant ?..*

Une voix masculine se fit entendre, probablement un commentaire d'un des brigands, mais l'esprit de la blonde était tellement embrumé par son propre plaisir qu'elle ne parvint pas à analyser leur sens à temps. Elle ne comprenait pas grand-chose à ce qui se passait. Tout ce qu'elle comprenait, c'était le plaisir qui se diffusait dans son corps, ce corps qui lui procurait d'habitude tant de douleur et de frustration, mais qui parvenait aujourd'hui à lui faire connaître autant de plaisir sans beaucoup d'efforts de sa part. C'était... intéressant.
Les yeux mi-clos, la bourgeoise sentit Ryiah sur ses lèvres avant de la voir. Un baiser - au moins une chose qui lui semblait bien plus familière. Quelque chose qui était assez sécuritaire au sein des mœurs pour qu'elle ce soit permise d'en demander le sens et les détails. Le vivre, cependant, était tout autre chose. Le baiser était rude, humide, la langue de la terranide s'infiltrant dans sa bouche sans plus de permission. Madeleine perçut le goût de l'alcool, mélangé à la saveur d'un fruit quelconque, et ne trouva pas cela désagréable.
Et puis, il y eut une douleur intense, qui remplaça le plaisir dans son intimité. La douleur se répandit dans son bas-ventre, comme une traînée de poudre. Madeleine ouvrit grand les yeux, apeurée, son cri caché par le baiser échangé. Par réflexe, elle se dégagea, et regarda en bas d'un air terrifié.


« Qu-hng ! »

Elle avait la sensation que quelque chose s'était cassé, tout en bas. Est-ce que son corps redécidait, finalement, de lui jouer des tours, après lui avoir laissé quelques instants de répit ? Madeleine essaya de vérifier d'un regard. Mais tout avait l'air normal, dans ses os, dans ses muscles... la seule chose étrange, ce fut le rouge sur les doigts de Ryiah. Madeleine comprit, alors.
C'était la seule chose que ses parents avaient bien voulu lui dire sur une éventuelle sexualité. Rajoutant que cela arriverait impérativement avec l'homme avec lequel elle se marierait. Il fallait croire que non.
En plus du choc, une tristesse l'envahit, à l'idée que les choses ne se passeraient pas comme prévu. C'était comme un déclencheur, qui l'aurait soudainement ramené à la dure réalité. Madeleine regarda Ryiah, de la même façon qu'un chien pourrait regarder son maître qui vient de le frapper, un regard qui quémande une réponse à un "pourquoi". De grosses larmes commencèrent à couler de ses joues, s'écrasant sur le bois. Elle gémissait, anéantie.
Le geste ne s'arrêta pas pour autant. Le spectacle devait continuer, ou elles seraient toutes les deux assassinées. Madeleine laissa donc faire Ryiah, sans pouvoir cependant retenir ses larmes ou ses sanglots. Le scène prenait, au moins, la tournure visuelle d'un viol, et se retrouvait suffisamment convaincante pour éviter que les deux hommes ne découvrent le pot aux roses.
Les sensations, cependant, restaient toujours aussi inédites. Après quelques mouvements de va-et-vient, la douleur commençait à s'affaisser. Et le plaisir, lui, qui semblait s'être fait la malle pour un temps, revenait poser ses valises, à l'exact endroit d'où il était parti. En vérité, ça semblait même être pire qu'avant, maintenant que Ryiah avait plus de place pour faire son œuvre. Et les sanglots de la noble vinrent se superposer à d'énièmes gémissements, la laissant dans l'incapacité d'apposer des filtres sur ses sentiments ou ses réactions. Elle ne comprenait plus rien.


*Pourquoi est-ce que ça redevient si bon ?..*

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: mardi 30 octobre 2018, 00:35:24 »
« On aurait gagné du temps si tu avais été plus obéissante dès le début. »

Pendant un court instant, Madeleine fut sur le point de flancher. Elle ne savait plus si sa partenaire, en prononçant ses mots, jouait toujours le jeu ou non. L'adolescente eut un gros poids dans l'estomac en réalisant que son idée n'était peut-être pas la meilleure du monde. Certes, cette femme l'avait sauvé. Mais au final, il semblait que le pire devait quand même arriver, et la situation avait un amer goût d'ironie.
La blonde se résolut à garder la tête froide : actuellement, il n'y avait pas d'autre solution que de rester couchée, et de laisser Ryiah faire... eh bien, ce qu'elle avait à faire. Madeleine n'avait pas grande idée de ce que cela pouvait exactement signifier. La jeune femme maîtrisait-elle mieux le sujet ? Vu son assurance en se débarrassant de ses affaires et en se rapprochant, il semblait que oui. La noble ne savait pas quelle perspective était la meilleure.
Intimidée, elle se contenta donc de regarder la terranide s'approcher. Madeleine aurait aimé discrètement lui demander comment les choses allaient se passer, qu'est-ce qu'elle même était censée faire, si sa position était correcte... elle regretta de ne pas avoir plus d'opportunités pour se préparer à ce moment. Peut-être, dans ce cas, aurait-ce été moins effrayant à vivre.
Une des mains de la voleuse disparut de son champ de vision pour venir se faire sentir sur son corps. Ne s'attendant pas à cela si tôt, Madeleine sursauta.


« V-vous... se risqua-elle, la voix basse et tremblante. Votre main est froide... »

La terranide avait en effet les doigts glacés, en total contraste avec la peau de la blonde, brûlante d'un probable pic de fièvre dû à l'émotion et à l'exercice - selon l'intéressée, du moins. Cela n'empêcha pas la magicienne de venir tâter le terrain, encore humide à cause de la précédente confrontation qu'il avait subi quelques temps plus tôt. Madeleine ne put d'ailleurs s'empêcher d'y penser, le regard dans le vide, et cela l'angoissa. Mais en même temps, le contact était différent. Il ne lui semblait pas aussi brusque et malsain que celui de la main de ce répugnant bandit auparavant. Peut-être était-ce parce que, cette fois-ci, c'était la blonde qui avait initié l'idée ? Ou peut-être était-ce toujours ainsi la première fois, et différent les fois suivantes ?
Beaucoup trop de questions du genre se bousculaient dans sa tête, mais la voix de Ryiah la rappela à la réalité, lui faisant de nouveau tourner la tête vers elle.


« Je ne sais pas si je dois être jalouse ou non de tes seins. Envieuse parce que j’aimerais les mêmes tout en me disant que ça doit être chiants pour escalader ou tirer à l’arc. »

Les paroles sonnaient hors-contexte, limites irréalistes, et Madeleine se serait attendu à tout sauf à un compliment (?) de ce genre au beau milieu de cette scène. Un petit rire nerveux s'échappa de ses lèvres, le rose lui montant aux joues sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi.

« J-je ne sais pas... je n'ai jamais fait ce genre de ch-h-haa ! »

L'adolescente laissa échapper un gémissement sonore, rejetant la tête en arrière. Le mouvement de la terranide fut inattendue pour elle, et la surprise fut totale. Ryiah avait plongé ses lèvres sur un de ses mamelons, et sa main était retourné se promener dans son intimité désormais de nouveau mouillée. En sentant les dents attraper son téton, Madeleine couina de douleur, se tortillant sur le bois de la table qui lui semblait brûlant, tout à coup. Ses mains étaient allées se poser sur les épaules de Ryiah, descendant ensuite pour se poser sur la poitrine étrangère. Habituellement, bien sûr, cet emplacement lui aurait semblé peu conventionnel et aurait été vite abandonné.
Cette fois-ci, cela dit, Madeleine repensait aux mots de la femme sur ses propres seins. Personne ne lui avait jamais dit qu'elle avait des attributs développés. Mais les regards qu'avaient pu lancer certains gentlemans - et même certaines femmes, maintenant qu'elle y repensaient - sur les courbes de son corps n'avaient jamais eu la moindre once d'innocence et lui avaient fait prendre conscience que tout le monde ne possédait pas le même corps que le sien.
De ce qu'elle en voyait, Ryiah avait une poitrine beaucoup moins développée, taillée pour l'endurance et l'agilité, comme le reste de son corps. La curiosité de Madeleine fut éveillée par cette différence, en plus de quelque chose d'autre qu'elle ne comprenait pas et qui la poussait à vouloir tâter cette poitrine, à vouloir la voir aussi nue que la sienne. La blonde prit le risque d'appuyer ses mains sur cette paire de seins étrangère, d'en palper doucement la chair à travers le tissu.
Ses mains vinrent ensuite se poser sur la taille de sa partenaire, à qui elle aurait aimé demander d'ôter ses vêtements. Mais elle n'osait pas, surtout vu les deux regards qui erraient dans le coin, et que la blonde ne voulait surtout pas croiser.

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Le palais d'ivoire / Re : Dans la fleur de l'âge [Elena Ivory]
« le: samedi 27 octobre 2018, 01:37:08 »
Le serviteur se révélant d'une efficacité parfaite, les invités eurent rapidement chacun un verre en main. Madeleine déclina l'invitation d'un verre de vin, se montrant sobre. Elle était moins intéressée par sa boisson que par l'éventuelle silhouette qui allait bientôt franchir les portes de la salle à manger.
Puis, une petite clochette sonna, et les trois têtes invités se tournèrent vers cet appel sonore. Les portes s'ouvrirent, et deux jeunes femmes traversèrent, habillées et goût et raffinement. La Reine, toute vêtue de rouge, leur adressait un regard amical et apaisant.
Madeleine se leva, comme ses parents, visiblement en proie à une admiration certaine. De son côté, elle aurait imaginé la Reine plus grande en taille et avec un air plus sévère, comme sur le portrait accroché à l'entrée. Cependant, cette femme était d'une jeunesse étonnante, sans pour autant évoquer la naïveté. Madeleine aurait parié qu'elle n'était pas beaucoup plus âgée qu'elle, même si, comme lui disait souvent son père, les responsabilités font vieillir.


« Messire de Blancpré, Madame de Blancpré… Madeleine de Blancpré. Je vous en prie, installez-vous. Je vous prie de bien vouloir me pardonner mon retard. »

Ses parents hochèrent la tête dans un geste complaisant, signifiant sans mots que ce retard ne les avait pas incommodés le moins du monde. Leur fille, pour sa part, restait bloquée sur le fait que la Reine avait prononcé son nom. La Reine ! Une collégienne se faisant interpeller par sa rockstar préférée aurait éprouvé à peu prés les mêmes sensations que cette bourgeoise qui n'avait aucune idée de son existence, malgré un partage de sentiments semblables. Madeleine se sentait d'un coup un peu plus valorisée.

Les présentations se terminèrent sur la Reine précisant le nom de la femme se tenant prés d'elle - sa première conseillère, à l'allure bien plus mature. Ceci fait, tout le monde se remit en place à table.
Le protocole voulait ensuite que la Reine s’enquiert sur diverses choses. Les conditions de voyage de la famille furent citées en premier, ce à quoi le père de Madeleine répondit simplement. Habitué à fréquenter le "beau monde" et quelques sphères royales de la haute société et de l'armée, il était beaucoup moins intimidé que sa fille et ne s'attendait pas à la moindre surprise au cours de leur visite.


« - Ma foi oui, le voyage s'est déroulé comme prévu, je vous remercie, ma Reine.
- Un peu long, peut-être, vu que notre domaine se trouve bien loin... cela s'explique sûrement par le fait que nous n'avons pas l'habitude des grandes retraites, cela dit, rajouta sa femme.

Un éventail dans une main qu'elle agitait doucement, elle semblait elle aussi tout à fait à son aise. De nature bavarde, elle avait toujours beaucoup de conversation, et ne s'arrêtait que lorsque son mari le lui signifiait discrètement, d'un geste ou d'un regard.

- La campagne nous a toujours suffisamment ravie pour que nous quittions le moins possible notre petit nid douillet... Madeleine n'avait encore jamais vu la ville, et encore moins le Palais. N'est-ce pas, ma chère ?

Prise un peu de court, la blonde releva la tête. En sentant l'ensemble des regards braqué sur elle, elle sentit son front commencer à chauffer.

- O-oui, je n'avais encore jamais vu le Palais, sauf en peinture, évidemment... c'est vraiment... à couper le souffle.

La blonde n'osa pas jeter un coup d’œil à ses parents, pour voir si ils étaient satisfaits de ses paroles. On attendait d'elle qu'elle sache tenir une part de la conversation quand on le lui demandait, ce qui signifiait qu'elle devait être constamment attentive. Habituellement, ce n'était pas trop compliqué, mais avec les circonstances actuelles, Madeleine constata que c'était beaucoup moins facile. Elle sentit des fourmis dans ses pieds et les secoua discrètement pour les faire partir.
Elle se demandait quand est-ce que les circonstances de leur venue allaient venir sur le tapis. Bien sûr, ce n'était pas elle qui allait emmener la question. Ni même ses parents, qui se devaient d'attendre que l'on l'évoque, ou qu'on leur donne implicitement l'autorisation pour en parler. Enfin, du moins voyait-elle les choses de cette façon... avait-elle retenu quoique ce soit de ses cours de bienséance ? Le doute la gagna.


- En tout les cas, nous vous remercions de nous accorder un peu de votre temps, ma Reine, ajouta Sieur Blancpré. Nous imaginons que ce ne doit pas être facile de pouvoir prendre un peu de votre temps pour accueillir la fortune mineure que nous sommes. »

Pour tout dire, cela faisait quelques mois que le couple tentait d'obtenir une entrevue avec la royauté. Un certain nombre de lettres avaient été échangées jusqu'à l'obtention d'une réponse satisfaisante. Mais bien sûr, le spécifier n'aurait pas été des plus fins.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: mercredi 17 octobre 2018, 21:39:11 »
« Montres-moi ça alors. »
« Ah... oui, tout de suite ! »

Soudain pleine de courage, l'adolescente l'entraîna Ryiah avec elle dans les couloirs, en direction des cuisines.
Il pouvait paraître étonnant que Madeleine n'ait même pas considéré l'idée que Ryiah puisse être avec la troupe de bandits, être une sorte de leurre qui l'aurait rassuré pour l'attirer dans des filets encore plus serrés. La noble avait pensé à lui poser la question, mais s'était rétractée, effrayée par une réponse qui pourrait ne pas lui plaire. Elle se contentait de réfléchir dans l'immédiat, et de leur procurer une sortie sûre et rapide, pour quitter cet enfer qu'était devenu la maison où elle avait passé tant de temps.

Les deux femmes marchèrent, passant devant des scènes qui rendirent Madeleine presque malade. Les armureries détruites, le mobilier sans dessus dessous... et des corps. Avec du sang.


« ! »

Ce fut la vision qui la terrifia le plus au début, qui lui fit ralentir le pas. Malgré les cris de désespoir poussés dans tout le château, elle n'avait pas osé imaginer qu'autant de personnes seraient blessées, ou périraient carrément. Les larmes aux yeux, elle observa les silhouettes familières éparpillées sur leur chemin, et eut un vertige sous le coup de l'émotion, qu'elle camoufla tant bien que mal.
Autant de personnes mortes... des personnes qu'elle considérait pratiquement comme faisant partie de sa famille... c'était un choc pour elle.
Les cris de la femme finirent de la traumatiser, elle n'osait pas regarder. Ryiah, de toutes façons, ne la laissa pas bouger d'un pouce, et la blonde en fut presque rassurée, prenant cette sommation de se dépêcher pour une sorte d'instinct de protection que la terranide manifestait envers elle. Durant ce moment-là, Ryiah put sentir une main attraper très doucement la sienne, et la serrer un peu fortement, sous le coup de la peur.
Mortifiée, Madeleine ne se serait pas permise ce genre de geste en temps normal, mais il lui semblait que c'était un rempart contre un choc trop brutal. Ryiah était la seule personne à lui avoir manifesté un semblant de respect après l'attaque, et il y avait quelque chose de réconfortant dans ce geste. Tant pis pour les bienséances. Oupour les phalanges de Ryiah, qui devaient se sentir un peu trop serrées pour que ce soit confortable.

En arrivant aux cuisines, il faisait déjà noir. Le mauvais temps accentuait l'obscurité, et dans ces circonstances, aucun serviteur n'avait pu s'occuper d'allumer les torches. Madeleine n'était pas souvent dans le noir - même lors de ses nuits, il y avait toujours une source de lumière prés d'elle - et cela n'avait rien de rassurant. Heureusement, sa camarade régla le problème de façon... rapide.
Son geste intrigua fortement la noble. Elle avait rarement vu des démonstrations de magie. Ses livres et ses conversations les décrivaient à foison, mais rien ne valait la réalité. La flamme semblait naturelle, si belle dans l'obscurité. Elle éclairait le visage de la terranide d'une façon qui la flattait à merveille. Madeleine se surprit à la regarder longuement, détaillant la beauté de son visage dévoilé par les flammes. Sa contemplation fut brisée par la brigande rompant le contact physique avec elle - à regret pour la jeune fille qui n'était toujours pas rassurée - et lui intimant de se dépêcher.

La cave était humide et silencieuse, comme à son habitude. Quelques lumières s'étendaient dans un couloir aux alentours, ce qui surprit Madeleine. Ici non plus, les serviteurs n'avaient probablement pas eu le temps de faire leur travail, ce qui voulait dire que les torches n'avaient pas été allumées par eux.
Il y avait déjà quelqu'un, ici.
Mais l'adolescente n'eut pas le temps de prévenir Ryiah, que déjà, l'on entendait les voix étrangères s'approcher.

En voyant deux autres hommes inconnus se montrer, Madeleine étouffa un gémissement. Par réflexe, elle se cacha derrière Ryiah, serrant la seule couche d'étoffe autour d'elle. Également peu grande, la terranide ne la cachait pas de beaucoup, mais le geste était assez significatif pour montrer que Madeleine comptait sur elle pour la protéger - une mauvaise idée, probablement, mais une idée instinctive.
Cependant, non seulement les deux hommes avaient l'air tout aussi antipathiques que les premiers, mais ils ne semblaient en plus pas porter la terranide dans leur cœur. C'était mauvais signe.

Et Ryiah patinait un peu, d'ailleurs, mentant effrontément devant eux. Son mensonge fit rougir la petite blonde. Encore ? Encore avec ça ? On ne le considérait vraiment comme rien d'autre qu'une victuaille de ce type, alors ? C'était tellement affreux à entendre, même si elle savait que ce n'était pas vrai.
Encore que... ce genre de violence était peut-être moins difficile à supporter avec une femme. Tout aussi horrible à vivre, bien sûr, mais au moins pourrait-elle éviter de recevoir des coups ou de se faire couper en deux par une-
La vision qui s'imposait à elle fut rapidement rejetée, lui tordant les boyaux.

Madeleine sentit le regard de la terranide dans sa direction. Elle-même se sentait évidemment impuissante, la peur recommençant à lui grimper dans le ventre. Une idée avait été lancée, et il n'y avait pas vraiment d'autre solutions que de continuer sur le même chemin.

Le tintement de l'épée de l'homme acheva de la décider. Si personne ne faisait rien, elles finiraient massacrées toutes les deux, ou pire. Ce fut dans cette idée que Madeleine s'avança, tétanisée.
Sous le regard de chacun, elle se dirigea vers la table de bois humide, et s'allongea dessus, essayant de ne pas montrer à quel point ses membres tremblaient. La blonde dégagea à contre-cœur le manteau qui la protégeait des regards, se retrouvant une fois de plus nue au milieu d'inconnus. Essayant de ne pas penser aux regards qui détaillaient son corps, elle tenta de se concentrer uniquement sur Ryiah. Ses yeux l'observèrent, le regard un peu vide, mais consciente de ce qu'elle faisait et du plan qui s’échafaudait dans sa tête. Sa voix se fit entendre, tremblante d'une peur qui allait très bien avec son jeu d'acteur, même si elle était légitime.


« A-allez-y, Ma Dame... continuez ce que vous avez commencé, je... »

Cherchant un moyen de paraître encore plus réaliste dans ses propos, Madeleine en rajouta, essayant de ne pas s'écouter parler.

« Je... c-c'est tout ce que je demande... j'ai été très méchante en essayant de m'échapper, je mérite une punition... »

Ses jambes s'ouvrirent légèrement, pliées sur la table, alors qu'elle n'essayait de regarder, de ne penser, de n'imaginer que Ryiah. Étrangement, c'était plus facile ainsi.

5
Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: dimanche 07 octobre 2018, 21:38:59 »
Madeleine était habituée à avoir tout ce qu'elle souhaitait immédiatement. Ce n'était pas quelque chose qui l'avait rendu exigeante ou trop gâtée, mais juste un peu surprise dés lors que le fruit de sa requête n'arrivait pas dans les minutes où il avait été demandé. De ce fait, la noble n'était pas habituée à partir dans des négociations, et elle n'eut donc pas le réflexe de proposer monts et merveilles à sa sauveuse - une erreur qu'elle se hâta de corriger, quand la femme lui demanda ce qu'elle avait à proposer en échange de sa liberté.

« J-je peux vous donner tout ce que vous demandez ! Nous avons de l'or, des terres, de la nourriture, de... mon père pourra vous fournir tout ce dont vous avez besoin, si vous me ramenez jusqu'à lui ! »

La perspective de revoir ses parents, après les évènements récents, donna de l'espoir à l'adolescente. Elle serra le manteau autour d'elle, dégageant son regard de celui de Ryiah.

« Moi-même, dans l'absolu, je ne peux rien vous donner, bien sûr... mais mon père le pourra, lui ! Nous pourrons vous donner tout ce que vous voudrez... »

Madeleine n'estimait pas avoir de la valeur en soi, n'ayant pas remarqué un seul des regards intéressés que la terranide avait pu porter sur son corps à moitié nu. Elle espérait juste que celle-ci veuille bien avoir la patience d'attendre d'être en face de son père.
Puis, Ryiah suggéra la possibilité d'une sortie secrète, et le regard de Madeleine, après quelques instants de réflexion, s'éclaira, sachant parfaitement comment répondre à cette requête.


« Ah... j'ai ce qu'il vous faut ! »

Baissant d'un ton, elle ajouta :

« Je sais qu'il existe une sortie de secours dans les caves, qui mène directement hors du domaine... il faut passer par un souterrain et... après quelques minutes de marche, nous serons aux frontières... »

L'éclat dans son regard s'éteignit, et une ride d'inquiétude se creusa entra ses deux sourcils.

« Cependant, les frontières ne sont pas gardées cette nuit... et qui sait ce qu'il peut nous attendre dehors... »

Elle n'avait pas la moindre envie de mentionner son inaptitude à tenir très longtemps à l'extérieur du domaine, pressentant une certaine envie de la terranide à ne pas fournir plus d'efforts qu'il n'en fallait si elle apprenait ce fait.

6
Blabla / Re : Le Questionnaire
« le: jeudi 04 octobre 2018, 21:15:00 »
Une super-vilaine... déguisée en héroïne ;)

Si vous étiez une magical girl, à quoi ressemblerait votre costume ?

7
Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: mercredi 03 octobre 2018, 00:06:42 »
Il s'amusaient à l'humilier, clairement - en voyant son visage couvert de cette substance inconnue au bataillon, Madeleine n'en fut que plus mal à l'aise, et c'était exactement ce qu'ils cherchaient à faire. L'adolescente ne voulait ni toucher avec ses mains, ni salir les draps de son lit, et le choc l'empêchait d'avoir une réaction approprié face à cette situation, de toutes façons. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était écouter les voleurs lui promettre un futur loin d'être brillant. Le plus colossal disait qu'elle serait entre les mains de chacun d'entre eux. Elle ne savait même pas combien ils pouvaient être, mais c'était certain, elle ne pourrait pas supporter ce genre de traitement pendant très longtemps. Le manque d'air lui avait déjà fait tourner la tête et continuait de lui vriller la vue.
Malheureusement, la blonde n'était pas assez confuse pour ne pas apercevoir ce qui se tramait entre les jambes de celui qui la menaçait. La vue d'une telle monstruosité la choqua, et emmena cette étrange chaleur à revenir en une forte vague en son bas-ventre, pendant une seconde. Terrifiée par ce fait et par cette vision, la noble poussa un cri strident, tel un réflexe de survie. Son cri fut comme une sorte de retour à la réalité, elle était prête à se débattre jusqu'à l'évanouissement pour ne pas finir avec cette chose en elle.


« Je peux savoir ce que vous foutez ?!? »

Finalement, le pire fut évité grâce à celle qui avait prononcé ces mots. Immédiatement, Madeleine tourna la tête vers la source du son. Une femme se tenait dans l'encadrure de la porte, sa petite stature noyée par un grand chapeau et une épaisse cape bleue. Elle rappela tout de suite à l'adolescente les magiciennes qui ornaient les pages de ses encyclopédies - c'était sûrement une femme de cette sorte-là. Avec de grandes oreilles d'animaux qui perçaient le chapeau, son statut de terranide était aussi bien visible. Madeleine la regarda avec des yeux ronds, sans bouger, pendant qu'ils parlaient et négociaient. Son regard passa ensuite de la femme aux deux brigands.
Les hommes ne semblaient pas trop apprécier ce petit bout de femme, sans doute parce qu'elles interféraient dans leurs plans et qu'elle osait leur tenir tête avec du répondant.

Les négociations se passèrent plutôt bien, au final. En voyant le colosse se rhabiller, Madeleine étouffa un soupir de soulagement. Il semblait que son heure n'était pas venue, et sa tension s'abaissa d'un coup. Elle s'éloigna discrètement du duo frustré, se couvrant avec un pan de son drap. Elle avait une furieuse envie de retourner dans son bain pour se laver, se sentant horriblement souillée par ce qu'elle venait de subir. Malheureusement, la terranide lui avait déjà envoyé de quoi se couvrir, lui intimant de la suivre, ne lui laissant aucun laps de temps pour se nettoyer. C'est sans se faire prier, cependant, que la petite noble accourut à ses côtés, quittant sa chambre et ses deux agresseurs.

Ce fut une fois qu'elles furent un peu à part, que Madeleine s'offrit le luxe d'ouvrir une fenêtre. Une furieuse nausée l'avait prise, et sans crier gare, le contenu de son estomac quitta son corps. Une pluie battante avait commencé à tomber, et dés lors que l'envie de vomir s'en alla, Madeleine offrit son visage à la pluie pendant quelques secondes. Quand son faciès fut beaucoup plus propre, elle se sentit un peu mieux.
L'idée de sauter par la fenêtre lui vint pendant une seconde. S'enfuir restait une option délicate. Elle ne savait pas ce qui se préparait, qui était vivant et qui était mort dans ce château - les cris qu'elle avait entendu étant probablement des preuves d’agressions - et elle ne savait pas où l'homme était parti, ce qui signifiait que si elle s'enfuyait, elle pouvait tomber dessus à n'importe quel moment. Un désespoir envahit son âme, et elle se retourna vers Ryiah, en larmes.


« Laissez-moi partir, s'il vous plaît... je ne veux pas rester ici.  »

Ses yeux couleur chocolat laissaient échapper de grosses larmes rondes, alors qu'elle serrait le vêtement autour de sa taille.

« Il faut que vous m'aidiez à m'enfuir... je ne veux pas qu'on me fasse du mal... »

Cette femme ne pouvait pas être avec eux si elle l'avait sauvé, non ? Elle ne pouvait pas être si mauvaise que ça. Peut-être une autre otage, tout simplement ? Avec du répondant et de l'autorité...

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Le palais d'ivoire / Dans la fleur de l'âge [Elena Ivory]
« le: mardi 02 octobre 2018, 23:35:29 »
La calèche s'arrêta juste devant un arbre assez gros pour y procurer de l'ombre. Les serviteurs se hâtèrent de descendre et de fournir l'aide nécessaire aux chevaux et aux voyageurs. Une fois l'installation faite, le couple présent à l'intérieur put sortir - une femme et un homme habillés avec goût et soin, visiblement heureux de leur voyage et de leur destination. La femme arborait une robe ocre d'inspiration victorienne, allant parfaitement avec l'or de ses cheveux. L'homme lui tenait le bras, sa moustache brune se soulevant dans un sourire satisfait, à la vue d'une des immenses tour d'ivoire du somptueux palais. Leur contemplation cessa quand le bruissement d'une épaisse robe vint à leur rencontre - à ce moment-là seulement se retournèrent-ils, pour observer leur fille avancer vers eux.
Équipée de sa fidèle ombrelle, la jeune femme était trop occupée à observer d'un œil rond les alentours pour leur rendre le sourire qu'ils lui offraient. C'était la première fois que Madeleine venait dans la cité de Nexus, à fortiori prés des portes du Palais, et chaque instant sans un coup d’œil dans les paysages et esthétiques était un coup d’œil de perdu pour elle. Quand l'adolescente avait entendu ses parents lui dire qu'elle les accompagnerait pendant leur visite de courtoisie, seule la bienséance et la migraine qui lui prenait depuis le début de la journée l'avait empêché de sauter de joie.
Elle n'était pas ce qu'on aurait pu appeler une fille d'extérieur. Chaque sortie lui coûtait un peu trop de force pour que ses parents envisagent de lui faire faire autant de route très souvent. Cette fois-ci, cependant, les menaces extérieures autour des frontières du pays s'étaient renforcées. La Révolution battait toujours son cours, même hors de la cité. Madame avait préféré prendre son enfant avec eux, un pressentiment la pesant. Elle avait déjà des difficultés à laisser sa fille seule, malgré la compétence évidente des serviteurs sélectionnés par elle-même en personne, mais dans ces circonstances-là... c'était encore plus compliquée. Son époux avait refusé tout d'abord, faisant valoir la santé délicate de sa fille, mais les lubies de sa femme avaient fini par triompher. Il voyait maintenant cette situation comme une opportunité d'observer les capacités actuelles de sa progéniture à vaquer dans le vaste monde sans tomber malade ou s'épuiser. Le Marquis espérait que les bons traitements donnés à son enfant l'avaient renforcé. Qui sait, peut-être auraient-ils une agréable surprise.
Madeleine, elle, jubilait. Sous sa lourde coiffe de mousseline et de dentelles, le joli masque de la bienséance ne laissait rien paraître, mais dés le début du voyage, une grosse boule de bonheur s'était installée dans sa poitrine. Les heures passées à observer les paysages défiler par la fenêtre du véhicule l'avaient rendu rêveuse, et avec le Palais désormais sous ses yeux, elle avait envie de pousser un cri de joie. L'excitation l'empêchait de trop ressentir les tensions qui s'étaient accumulées dans ses jambes. Quelle aventure ! Il lui tardait tant de voir l'esthétique intérieure du Palais, d'observer les gens de la cour, les tentures et les tableaux... la Reine et ses conseillers !

Vraiment, c'était une expérience pour elle. Ses parents la connaissant bien, sa joie était visible à leurs yeux, et leurs sourires s'intensifièrent. Voir leur fille si loin du château, en plein milieu du monde, était quelque chose d'inédit, de franchement bizarre, même. Soudain un peu anxieuse, sa mère vint à elle et la vérifia sous toutes les coutures, pour éviter une mauvaise surprise une fois dans les couloirs, mais également pour vérifier si sa fille n'était pas trop pâle ou un peu fiévreuse.


« - Est-ce que tu as bien pris toute la médecine que l'on t'as donné, ce matin ? Tu n'as pas mal, où que ce soit ?
- M-mère, non, je vais bien, vraiment... »

Ce soudain élan maternel embarrassait un peu sa fille, qui ne voulait absolument pas se faire remarquer - et surtout pas pour de telles raisons. Les quatre potions que l'on lui avait donné ce matin devaient agir actuellement, et sa mère en avait encore un stock complet dans son sac à main. Honnêtement, il n'y avait pas de raison pour qu'elle se fasse pouponner ainsi.

« - Olivia, tout va bien, intervint le Marquis, posant une main rassurante sur l'épaule de sa femme. Vous avez déjà posé ces questions à Madeleine durant le voyage, et la réponse a été la même.
- Je ne veux juste pas que- enfin, elle n'est pas habituée à partir si loin et...
- Tout ira bien, Mère. Vous avez un stock complet de potions dans votre sac à main, non ? Tant que vous êtes tous les deux avec moi, je ne crains rien  ! »

La dame effleura de la main sa sacoche, effectivement remplie de fioles qui tintèrent sous le mouvement. Rassurée, elle finit par hocher la tête, et laissa sa fille se placer entre eux deux, avant d'avancer tout trois vers les portes du Palais. Les gardes les laissèrent passer après une brève conversation et quelques vérifications mineures.

L'intérieur du Palais d'Ivoire se révéla encore plus impressionnant que son extérieur. Les Blancpré étaient habitués, comme tous les nobles, à des architectures somptueuses et travaillés. La matière qui composait l'ensemble du bâtiment était ici sans cesse mise en valeur, du haut plafonds jusqu'au sol qui claquait sous les talons. Tout ce blanc se mariait avec les couleurs froides et chaudes, les reliures dorées sur les murs, les vases de fleurs fraîches et les uniformes des serviteurs. Ceux-ci effectuaient leur travail en misant sur la discrétion. Au loin, un orchestre jouait une mélodie qui pouvait sûrement s'entendre à travers tout le Palais. L'ambiance était vivante et charmante.
Le portrait de la Reine se dévoilait dés que l'on passait les hautes portes, laissant entrevoir à chacun qui était à la tête du pays. Madeleine s'attarda sur la peinture qui prenait une large place sur le mur. Elena Ivory ne lui avait jamais été présenté autrement que par des paroles, l'image que l'adolescente s'en était faite ne correspondait pas trop à la réalité. La Reine paraissait bien jeune, assise dans le gigantesque trône, une expression à la fois sérieuse et bienveillante sur le visage. La blonde n'avait pas pensé à s'informer sur son âge - et il y avait peu de chances pour que le sujet soit abordé actuellement. La blonde cessa son inspection et rejoint ses parents toujours en mouvement, son observation l'ayant laissé un peu à la traîne. Sa mère lui lança un regard un peu sévère.

Un serviteur franchit l'une des portes, appelé par quelques battements de main de la part de ses collègues. Un peu mieux habillé et plus grand que les autres, il se présentait probablement comme un esclave un peu mieux gradé. Accompagné de plusieurs soubrettes, il offrit une longue révérence étudié à la famille arrivante.


« Mon Sieur, ma Dame, je vous souhaite la bienvenue au Palais d'Ivoire. Le voyage a-il été agréable ? »

Quelques convenances se firent, en échangeant quelques banalités. Madeleine observait discrètement ses parents et calquait ses moindres gestes sur eux en conséquence. La conversation n'avait pas de place pour elle, et l'excitation descendait un peu. La blonde pouvait sentir à présent le bas de son corps émettre de légères protestations. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait autant fait bouger son corps, à bien y réfléchir. Pour éviter de trop y penser, elle huma le parfum des roses prés de leur position. Elle pensa aux jardins d'où devaient provenir ces fleurs, probablement au sein du Palais même, et cela lui redonna du baume au cœur.
La conversation finit par diminuer, laissant place aux indications du serviteur.


« ...nous vous prions d'excuser l'absence de notre Reine dés à présent. La matinée a été consacrée à quelques réunions prioritaires, et le temps s'est probablement un peu joué d'elle et de ses conseillers, expliqua-il, en accompagnant ses excuses d'une nouvelle révérence. Nous allons vous installer dés à présent à la table des invités, l'heure du déjeuner approchant ! Nos servantes vont vous aider à vous débarrasser. »

Un groupe de soubrettes tendait déjà les mains, pour aider la famille à retirer capes, vestes et autres détails entachant leur confort. Une terranide s'empressa de ramasser les affaires que Olivia lui tendait, et ses yeux s'attardèrent sur son sac, que la femme ne lui tendait pas.

« - J'aimerais conserver ceci, s'il vous plaît, expliqua poliment la noble.
- Ah, ma Dame, répondit le serviteur mieux gradé, je suis navré de vous l'apprendre, mais avec les circonstances extérieures, les mesures de sécurité se sont drastifiées. Nous ne laissons plus aucune sacoche de quelque sorte que ce soit entrer dans l'enceinte du bâtiment.
- Oh... et une simple fouille ne permettrait pas de...
- C'est ce que nous faisions, auparavant. Jusqu'à ce qu'une troupe d'aventuriers conviés entre nos murs ne nous dérobe les cuivres, à l'aide d'un portail masqué par un objet ensorcelé, comme, heu... comme le vôtre, conclut-il maladroitement.
- ...Vous insinuez qu'une noble pourrait avoir l'idée de voler, à fortiori dans un lieu où elle est si aimablement conviée ? »

Le ton de la dame était toujours calme, mais un peu de fraîcheur venait en parfumer le ton. Madeleine tressaillit un peu. Elle savait pertinemment que sa mère n'apprécierait pas d'être fouillée de toutes façons, puisque la fouille dévoilerait l'ensemble du contenu médical, et que des explications devraient être fournises. Ses parents n'aimaient pas attirer l'attention sur les tracas de leur enfant, et leur enfant n'aimait pas que l'on attire l'attention sur ses tracas. Elle avait toujours une peur bleue que cela entache l'image de sa famille, et que elle et ses parents deviennent une source de ragots et de moqueries à cause de cela. Aussi se permit-elle d'intervenir.

« - Mère, il n'y a rien de réellement nécessaire dans cette sacoche, n'est-ce pas ? »

La femme jeta un coup d’œil surpris à sa fille, et celle-ci se rendit compte trop tard que son intervention pouvait passer comme légèrement insolente. L’anxiété le lui avait fait oublier. Un nouveau regard sévère le lui rappela. L'adolescente baissa la tête, alors que sa mère cédait et donnait sa sacoche à la servante, qui l'ajouta à la pile de vêtements et d'accessoires. Une fois le bazar emporté et la petite troupe de nouveau en marche, les deux femmes discutèrent discrètement.

« - Je suis désolé, mère, je voulais juste-
- Ne m’embarrasse pas en présence de la Reine et de ses représentants de justice. C'est tout ce que je te demande.

En entendant sa mère la tutoyer soudainement – quelque chose qu'elle et son père ne lui réservaient que pendant leurs mauvaises humeurs – Madeleine se sentit très mal à l'aise.

- Mais je... je n'aurais pas besoin de ces potions de toutes façons, je suis en pleine forme.
- Et ton tonique, dis-moi ? »

La jeune blonde sentit une petite boule se former dans son ventre. Sa mère avait effectivement, en plus des potions, pensé à emmener le fortifiant que sa fille prenait tous les midis pour éviter n'importe quel petit souci au cours de la journée. Malheureusement, celui-ci était aussi resté dans le sac. L'adolescente essaya de ne pas s'en faire et haussa les épaules.

- Je n'en aurais pas besoin non plus...
- J'espère pour toi. »

La conversation fut conclue en ces termes, prononcé d'un ton sec. La dame se retourna ensuite vers le devant du cortège, qui arrivait aux portes de la salle à manger. Comme on pouvait s'y attendre, celle-ci était également très luxueuse, lumineuse. La seule chose qui pouvait différer de l'imaginaire collectif d'une salle à manger royale était la table qui y trônait – ce n'était pas une longue table austère où chacun mangerait dans son coin, mais une table ronde, assez large pour permettre un confort optimal, mais assez étroite pour permettre une intimité minimale. La famille fut installée d'un côté de la table, tandis que les sièges réservés à la Reine et à quelques-uns de ses conseillers restaient vides. Madeleine se retrouvait encore une fois entre ses parents.

« Êtes-vous bien installés ? S'enquit le serviteur. Sa Majesté ne devrait pas tarder à arriver, nous avons déjà envoyé quelqu'un pour l'avertir de votre venue. Souhaitez-vous des rafraîchissements en attendant ? »

Les politesses étaient de mise, pour faire oublier l'attente. Le couple ne semblait cependant pas trop regardant sur un peu de retard. Madame était plus occupée à jeter des regards sévères à sa fille, dont la tête maintenant séparée de sa coiffe était baissée, et un peu rouge. Les mains sur les cuisses, l'adolescente attendit de ne plus sentir les yeux de sa mère la fixer pour relever le regard. En face d'elle, au-dessus du siège vide, une pendule d'or indiquait midi et quart.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: lundi 01 octobre 2018, 02:08:10 »
L'homme continuait de taper le fond de sa gorge avec son sexe plein d'énergie, et Madeleine continuait de retenir ses hauts-le-cœur. Les yeux en clos, elle pouvait voir et sentir que la lame n'était plus là, ce qui la rassura un peu. Au moins, il n'y aurait pas de suite au plan macabre qu'avait évoqué cet homme abominable. Néanmoins, s'il continuait comme ça, il risquait de l'étouffer, et ça n'était pas plus agréable à imaginer et encore moins à vivre. Est-ce que ces lunatiques seraient capables de faire des choses avec son corps sans vie . Vu comme ça, la blonde l'aurait presque affirmé. Le brigand s'était carrément assis sur elle, appuyant contre sa poitrine et vidant ses poumons du peu d'air qu'ils pouvaient contenir. Madeline s'efforcer de reprendre son souffle par le nez, mais avec ses gémissements et le rythme effréné de l'acte, ça devenait de plus en plus difficile.
L'adolescente commençait à avoir la mâchoire en feu à force de l'écarter, ses lèvres lui faisaient mal et sa gorge également. De la salive coulait de la commissure de ses lèvres, mélangée à un fluide qu'elle ne parvenait pas à identifier, allant couler sur son cou gracile où trônait les marques des doigts qui l'avaient enserré un peu plus tôt. Ses mains tapaient sans force sur le bas-ventre de son violeur, sans grande conviction, et l'échauffement dans sa partie basse la rendait plus que confuse.

C'était vraiment à tout ça que ressemblait le sexe ? Les hommes n'étaient pas doux en général, elle l'avait remarqué plus d'une fois, mais cela lui semblait quelque peu exagéré.
Celui ci criait, la menaçant de quelque chose qu'elle ne comprenait absolument pas, et vu le regard perdu qu'elle lui lança après sa remarque, c'était plus que visible.

Et puis, une autre paire de mains vint toucher ses cuisses dodues, et pousser pour les écarter. Madeleine sursauta avec violence, poussant un gémissement et tournant la tête de droite à gauche autant qu'elle pouvait.


« Mmmh-mMmmh-mhhh ! Hhnn... »

Ses plaintes étouffées par le barreau de chair qui lui entravait la gorge et qui continuait de lui titiller la glotte, elle n'eut pas non plus assez de force pour lutter contre les mouvements puissants du colosse, qui lui écarta les cuisses et alla plonger une de ses mains à l'entrée de son intimité. Rien n'avait jamais exploré cet endroit, pas même les doigts de sa propriétaire, et l'impression fut donc totalement inconnue, étrange et désagréable. Quand cela cessa, ce ne fut que pour être encore pire, l'homme montrant ce qu'il avait trouvé à Madeleine et à Robbie. La blonde observait avec étonnement le liquide qui coulait en quantité sur les doigts épais. Qu'est-ce que c'était que ça ? Pendant un instant, Madeleine crut s'être uriné dessus, mais les sensations lui disaient que ce n'était pas ça. C'était totalement inédit... et tout aussi effrayant.

L'homme commenta grossièrement cette manifestation de son corps, les faisant bien rire tous les deux. Leurs paroles faisaient rougir la noble, qui se sentait presque partir de fatigue et d'embarras. Et puis, quelque chose d'encore plus étrange arriva.
D'un seul coup, Madeleine sentit les coups de buttoir du voleur changer, ralentir, alors que quelque chose envahissait sa gorge. C'était chaud, liquide, avec un goût pas franchement plaisant, et vu sa position, elle fut bien obligée de l'avaler si elle ne voulait pas finir étouffée. Ses mains se levèrent sous la surprise, restèrent en l'air, tremblantes et moites, alors que sa gorge avalait la lampée. Quand l'homme retira son engin, elle inspira profondément et avec bruit, portant les mains à sa gorge et étant prise d'une quinte de toux. Quelque chose de chaud toucha son visage, son cou, ses seins.


« Haaa- kof-kof ! Ha... »

Les yeux s'ouvrirent, le visage renfrogné en une expression terrifiée et ecoeurée. Cela ne s'arrangea pas quand la blonde s'aperçut que du liquide se trouvait aussi sur son faciès, avait rampé dans ses cheveux propres. Les gouttes sur sa poitrine coulèrent dans le cleavage, au fur et à mesure que les respirations se faisaient. Les yeux de nouveau fermés, épuisée, elle reprenait son souffle, inconsciente de la suite des évènements.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: dimanche 30 septembre 2018, 01:40:05 »
La négociation n'eut pas l'air d'être efficace. Madeleine ne comprenait pas. Elle leur avait pourtant offert des conditions intéressantes ! Plus intéressantes que son corps immature de jeune fille de quinze ans, non ? Elle savait posséder des formes précoces, mais c'était sans compter son statut également. Les deux combinés en faisait une bien belle proie, plus intéressante sur le moment pour l'homme que l'ensemble de ses trésors.
L'adolescente tenta d'échapper à la poigne du voleur, sans succès. Les doigts épais encerclèrent sa gorge, la privant d'oxygène et du cri qu'elle aurait aimé pousser. Il la menaça de la frapper, ce qui lui ôta toute envie de fuite ou de riposte. La colère se lisait sur ses traits, et un homme en colère avait toujours été une source de crainte pour Madeleine, comme pour tant d'autres femmes. Ce fut à cet instant qu'elle décida d'être totalement docile. Autant garder sa vie, quitte à la vivre sans mari.

La main quitta sa gorge pour attraper ses cheveux et la tirer jusqu'au lit. Tristement, la noble pensa qu'au moins, tout cela se passerait sur sa couchette. Le brigand scella sa supériorité en rajoutant une dague prés du visage de la blonde, juste sous son œil droit, la menaçant des pires choses et poussant l'idée jusqu'au blasphème. Madeleine le vit rapprocher son sexe de sa bouche, elle put sentir une effluve jusqu'ici inconnue pour elle, qui n'avait jamais vu et encore moins touché un membre masculin.
L'engin toucha ses lèvres et elle dût réprimer une nausée. Au final, après un dernier regard implorant vers l'homme en attente, elle ouvrit la bouche et laissa le sexe passer entre ses lèvres.
Le geste fut regretté quelques secondes après, car l'homme n'y alla pas de main morte. Madeleine put sentir son sexe glisser presque jusqu'au fond de sa gorge, manquant de l'étouffer. Sa poitrine fut prise de saccades, et une de ses mains encore mouillées alla se poser brutalement sur l'avant-bras qui retenait ses cheveux, par réflexe. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux.


« Mmmhh !!! »

La dague était encore tout prés, et elle n'osait pas bouger la tête, encore moins repousser l'homme. La perspective de perdre un œil, voire la vie, lui paraissait plus horrible que celle de devoir supporter quelques secondes sans oxygène. Au bout d'un moment, le rythme de la fellation s'installa, et l'adolescente reprit sa respiration. Elle nota certains détails, comme le goût, si étrange, pas forcément horrible sans être agréable en soi. L'homme avait le contrôle de la situation et elle n'avait pas à faire grand-chose, au final, ce qui était bien puisqu'elle n'osait absolument pas bouger. Quand l'engin de chair s'enfonçait un peu trop profondément dans sa gorge, la blonde ne pouvait cependant pas retenir des gémissements, qui se mêlaient ainsi au bruit de succion inévitable.

« Mmgnh, nngh... !!! »

Ses mains, d'abord occupées à cacher sa poitrine et son pubis, avaient quitté ces zones pour s'apposer un peu partout - sur le bas-ventre de l'homme, sur ses bras, pour finir par échouer au-dessus de sa tête. Les perles de larmes dans ses yeux avaient coulés pour aller s'écraser dans le moelleux de la couverture. Ses yeux finirent par se fermer, comme si cela pouvait permettre d'oublier l'inoubliable.
Maintenant que le voleur n'était plus violent, Madeleine se détendait progressivement. Tout cela était mauvais, bien sûr, incroyablement malsain et sale, mais le fait de se dire que des millions de femmes avant elle l'avait fait rendait la chose plus facile à supporter. Elle se demandait si ces femmes avaient, comme elle, ressenties cette étrange chaleur en bas de son ventre... était-ce un autre coup bas de la part de son propre corps ? La pensée lui vint et l'écarta de la réalité pour quelques instants.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: jeudi 27 septembre 2018, 22:01:27 »
Plus aucun bruit ne traversait l'eau dans laquelle l'adolescente s'était entièrement plongée, en attente de ne plus pouvoir conserver son apnée. Ce n'était peut-être pas une bonne chose d'en demander autant à ses poumons, mais elle sentait qu'elle n'avait pas trop le choix. La question ne se posa pas longtemps, cela dit, puisque quelque chose vint l'attraper par les cheveux. Sa bouche s'ouvrit dans un cri qui se perdit dans l'eau, avant qu'elle ne rejoigne violemment le monde réel. Madeleine put ainsi tomber nez à nez avec celui qui la soulevait par les cheveux sans délicatesse aucune : un homme au physique sauvage, ne faisant partie d'aucune des équipes des serviteurs du château, de toute évidence. Il semblait visiblement content de sa prise qui l'observait avec terreur, ses membres occupés par le réflexe de cacher son corps de toute part.
Un autre homme apparut, sortant de son coin de coiffure, avec le petit miroir en argent que lui avait offert sa mère il y a des années de cela. Surprise et terrifiée, Madeleine porta sa main vers l'objet par réflexe, oubliant de se cacher les seins.


« Non, ne touchez pas à ça ! Il n'est p- oof !!! »

La projection à terre lui coupa le souffle. Elle ne vit que des étoiles, l'espace de quelques secondes. Quand la vision lui revint, ce fut pour trouver près de son visage ce qu'elle analysa comme un membre masculin. C'était la première fois qu'il y en avait un aussi prés d'elle, et cela lui inspira un cri étranglé. Les hommes - des brigands, maintenant, elle le savait - étaient hilares, dévorant des yeux son corps nu et plein de mousse, et de ce qu'elle pouvait en voir, il n'y avait pas d'issue possible. L'idée lui fit perdre pied bien vite, et elle réagit assez violemment à son tour en repoussant le voleur, usant de sa faible force pour reculer ensuite sur ses fesses. La mousse qui se trouvait sur elle disparaissait avec ses mouvements, se retrouvant plutôt autour de son corps tremblant.

« N-non... Non ! Je ne veux pas faire ce que vous me demandez ! S'il vous plaît, je... »

D'un vif coup de tête, ses yeux cherchèrent encore une issue pour s'enfuir, quitte à courir toute nue dans le palais, mais l'un des deux mercenaires était trop prés de la porte pour espérer une fuite. La panique se transforma en larmes, qui roulèrent sur ses joues pâles de peur.

« ...Je ne pourrais plus me marier si vous me faites ça... par pitié, prenez juste ce que vous voulez, et laissez-moi tranquille, je... je ne dirais à personne que je vous ai vus, à quoi vous ressemblez... »

Madeleine espérait ainsi démarrer une négociation, bien inconsciente que parmi les trésors qu'elle pouvait posséder, son corps n'en était qu'un de plus, avec plus de valeur encore.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Aventure et mésaventure [Madelaine]
« le: mercredi 26 septembre 2018, 23:04:28 »
« Maryse, quand Mère et Père rentrent-ils, exactement ? »
« Dans quelques jours, Mademoiselle. »

Le dialogue était prononcé dans la chambre de Madeleine, où elle et la servante-en-chef étaient occupées à se préparer pour la nuit. La femme mûre dégrafait le corsage et en délassait les épais cordons avec soin, laissant le corps de l'adolescente enfin respirer. Celle-ci se laissait faire, habituée à ce rituel qui durait depuis le début de sa vie, aussi loin qu'elle puisse s'en souvenir. Sa jolie capeline était déjà posée sur sa commode, prête à être dépoussiérée et rangée dans les placards, en vue d'être reposée sur sa tête dés le lendemain. Sans cet outil, sa tête lui semblait nue.

« L'absence de vos parents vous incommode-elle, Mademoiselle ? »

Maryse avait pris ce ton inquiet que Madeleine connaissait bien – elle l'entendait depuis toujours, dés qu'elle avait le malheur de formuler une plainte ou un souci. Maryse semblait se faire bien souvent du souci pour elle. C'était son rôle, cela dit, mais chacun savait qu'elle avait déjà un enfant à charge, jeune d'ailleurs, qui résidait dans le château avec elle. Madeleine aurait donc cru que la dame serait habituée à être moins stressée pour de rares et petits détails. Mais visiblement, c'était plutôt l'effet inverse qui se manifestait chez elle.
Sans doute ne pouvait-elle pas comprendre parce qu'elle n'avait pas d'enfants, songea-elle. Et qu'elle ne pourrait jamais comprendre, puisque que malheureusement, sa faible constitution ne lui permettait pas de mettre bas. Et de procréer ? Avait-elle un jour demandé à sa mère, qui lui avait jeté un regard sévère, la punissant d'avoir eu l'idée sotte de vouloir s'accoupler sans parvenir au but premier de cette activité. C'était dangereux, avait-elle rétorqué, sur un ton qui signifiait clairement que la conversation était terminée.


« ...Non, Maryse, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas si grave, répondit la jeune fille, tournant sa tête pour sourire à sa servante. »
« M'inquiéter fait partie de mon métier, Mademoiselle. Je n'aimerais pas vous voir languir Monsieur et Madame. Je sais que vos journées sont bien remplies et ne laissent pas place à l'expression de vos sentiments, mais si vos nuits sont rythmées par le chagrin, n'hésitez pas à m'en faire part. »

Madeleine se contenta d’acquiescer, laissant la bonne lui enlever la dernière partie de sa jupe. Il lui semblait qu'un poids énorme se dégageait de ses jambes et de ses hanches. Désormais en sous-vêtements – sa combinaison de dentelles et de soie – elle sauta avec grâce du tabouret où elle était perchée, pour permettre à Maryse de lui enlever toute sa toilette sans devoir se blesser le dos. Ça avait été visiblement une riche idée de sa part que de penser à ça, parce que Maryse ne mettait presque plus sa main en pansement quand elle finissait son service et quittait la pièce tous les soirs. La servante prit l'ensemble des vêtements étalés sur le sol.

« Votre bain vous attends, nous avons fini de vous le préparer. Pensez à bien laver vos cheveux ce soir, nous les coifferons quand vous aurez terminé. »
« Bien sûr, je vous remercie, Maryse. »

L'adolescente regarda sa servante s'en aller, puis se dirigea en pantoufles vers la salle de bains qui était adjacente à sa chambre. Après avoir vérifié que plus personne n'était présent dans la pièce, elle entreprit de se dévêtir et de se glisser dans l'eau savonneuse. La mousse entoura son corps nu, puis se répartit sur l'ensemble de la surface de l'eau, avec assez de pudeur pour cacher les formes de la blonde et ne laisser entrevoir que la naissance de ses parties intimes. L'odeur de lys qui se dégageait des bouquets de fleurs répartis dans la pièce et changé régulièrement était exquise et détendait la jeune fille, la préparant comme tous les soirs à un sommeil réparateur.
Au delà du fait de se détendre, ses pensées se tournaient de nouveau vers la conversation qu'elle avait eu avec sa mère. Madeleine ne comprenait pas trop la réaction de celle-ci. Certes, il était dangereux pour son corps de pratiquer le coït, elle le comprenait très bien. Mais il était tout aussi dangereux pour elle de faire du badminton, ou du voilier, ou encore de la danse. Et c'était des activités qu'elle pratiquait de façon occasionnelle, quand ses jambes et ses bras le lui permettaient et  qu'elle ne se sentait pas trop fiévreuse. Sa mère lui laissait pratiquer au moins une fois la chose, car elle savait que cela lui redonnait de la force et augmentait un peu sa santé, aussi bien physique que mentale. Or, pour cette activité en particulier, la réponse avait été catégorique. C'était un état de fait qui rendait l'héritière des lieux dubitative.
Certes, il y avait une pudeur et une gêne qui entourait cette activité-là en particulier dans l'imaginaire collectif. Mais Madeleine avait lu et entendu des histoires qui concernaient certaines personnes qui n'étaient pas mal à l'aise en évoquant le sujet. En vérité, elle aurait aimé pouvoir parler de ce genre de choses avec quelqu'un de confiance, au moins pour avoir un nouveau point de vue sur la chose. Quelque chose lui disait qu'il était normal, à son âge, de commencer à se poser ce genre de questions. Mais personne ne pouvait le lui confirmer, et l'adolescente restait donc sur sa faim. Dans son bain, entourée de mousse et de l’effluve des lys qui l'entourait, elle pensait, les yeux levés vers le plafond de marbre orné de peintures angéliques. L'eau chaude lui donnait envie de dormir...

Un bruit soudain la réveilla en sursaut, et elle se redressa dans le bain, dispersant un peu d'eau autour de la baignoire.


« … ? »

Il y avait eu un bruit, elle en était sûre. Un bruit sourd, comme un objet qui frappe sur un autre. Un cri aigu vint confirmer son agitation et augmenta ses interrogations.

« ...Maryse ? »

Madeleine appela, mais ne reçut pas de réponse. Elle essaya de se lever, pour sortir du bain et aller voir ce qui se passait, mais quelque chose clochait. Ses membres ne répondaient plus. Déjà épuisés par sa journée et anesthésiés par la température de l'eau, rien ne semblait plus fonctionnait en elle. Les connections entre ses muscles et son cerveau ne voulaient plus s'effectuer.

« Hn... Oh non, non, pas maintenant... » se plaint-elle à voix haute.

Le problème n'était pas atypique. Madeleine subissait souvent ce genre de désagrément, lorsqu'elle se levait ou qu'elle subissait un brusque changement de température. Ce n'était pas nouveau, et c'était sans doute pour cette raison que le ton de sa voix était plus ennuyé que paniqué. L'adolescente tentait de toutes ses forces de bouger normalement, mais elle ne parvenait qu'à effectuer de vagues remous.
Elle ne paniqua pas. Elle savait qu'au bout d'un certain temps et de beaucoup d'efforts, ses membres reviendrait à la normale. Comme prévu, cela finit par arriver au bout de quelques minutes. Ravie, Madeleine esquissa un geste pour sortir du bain, mais enterrée comme elle était dans sa concentration, elle n'avait pas prêté attention à l'atmosphère du château.
Des cris résonnaient un peu partout, suivi de bruits lourds, comme si l'on frappait deux objets ensemble. Il y avait, cette fois-ci, de quoi légèrement paniquer, et la jeune femme se recroquevilla dans l'eau, l'angoisse montant. Quand il lui sembla entendre des bruits de pas tout prés, elle placa l'entièreté de son corps et de sa tête sous l'eau, espérant que l'épaisse et haute mousse restante masquerait sa présence. C'était certes enfantin, mais la blonde n'avait aucune envie d'attirer l'attention sur elle en appelant à l'aide ou en faisant plus de bruits. En apnée, elle attendit.

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Ville-Etat de Nexus / Friends or Foes [Les Intrigantes]
« le: jeudi 20 septembre 2018, 11:08:07 »
La musique de l'orchestre résonnait sur les gigantesques murs de la salle de bal, ce soir-là.

Le domaine des Blancpré était d'habitude plutôt calme, malgré la vie qui y fourmillait. Néanmoins, ce jour-là, l'ensemble des serviteurs s'était agité tout la journée pour mettre en place les derniers préparatifs de la réception qui allait avoir lieu le soir-même. L'ensemble du château avait été nettoyé et redécoré avec goût : les tentures avaient été remplacées par d'autres blanches et roses, des bouquets de lys et de roses embaumaient les couloirs, et les verres de champagne et de vin semblaient suivre chacun des invités dans le mouvements des mains gantés. Les murs alternaient entre fenêtres gigantesques et impeccables et imposantes peintures de chacun des membres de la famille. Le brouhaha ambiant couvrait la musique de fond et s'étalait partout, du centre du château aux somptueux jardins de la propriété, composé de paroles douces et de rires toujours bien placés. Une satisfaction générale pigmentait l'ambiance de cette agréable soirée, qui n'était ni la première ni la dernière du domaine.
Ce bal avait lieu chaque année à la même époque, et nécessitait une semaine de travail entière afin que toutes les formalités soient remplies et que l'on puisse y ajouter quelques fioritures, discrètes mais essentielles. Les propriétaires des lieux s'en assuraient d'eux-mêmes : le Bal de la Blanche était toujours parfait, et celui-ci serait tout aussi parfait que ses quatorzes autres semblables qui l'avait précédé.
Ce bal était célébré depuis la naissance de la fille du domaine, et était une excellente manière de lui rendre hommage. L'appellation, au début si vivante et pleine de sens, n'était aujourd'hui qu'un murmure inscrit sur les faire-parts et symbolisait plus une excuse pour faire la fête qu'un véritable hommage à l'enfant de la famille. Pour preuve, peu de personnes s’enquéraient de la rare présence de celle-ci durant la réception. Tous savaient que son état de santé était aléatoire, et personne n'osait en parler de vive voix, le fait ayant toujours un léger goût aigre pour les deux parents. Ceux-ci ne le mentionnaient pas davantage qu'il ne le fallait, par ailleurs, et c'est ainsi que l'ensemble des paroles prononcés pendant la fête évoquaient plutôt la splendeur du mobilier, la qualité des amuse-gueules ou encore le talent de l'orchestre plongé dans le son de leur Waltz.

Cela ne gênait pas l'intéressée en soi, cela dit. La seule chose qu'elle pouvait regretter, c'était que l’accès aux plus grands bibliothèques du château, qui se trouvaient juste au dessus de la salle de bal, était dissimulé par d'épaisses tentures apposées le matin même. Ce qui signifiait que l’accès en était bridé. Madeleine ne possédait pas vraiment la fierté déplacée de ses parents et du reste de sa famille, et elle ne se souvenait de toutes façons pas que ce bal ait vraiment été jamais été en son honneur. Comme à l'habitude, on lui demandait simplement sa présence durant le toast de milieu de soirée, si elle était en état - par chance, pour cette année, son corps le lui autorisait - et la petite noble pouvait ensuite retourner vaquer à ses occupations, après avoir salué quelques convives proches des maîtres de maison et avoir répondu à quelques-unes de leurs questions sommaires et banales.

Chaque année, quand elle pénétrait dans l'immense salle de bal où la plupart des convives se réunissaient tout au long de la soirée, Madeleine voyait régulièrement les habitués et mémorisaient leurs visages. Après quelques années à reproduire ce schéma, certains visages n'étaient que réminiscences qui se faisaient à peine remarquer par les grands yeux couleur chocolat. Mais les nouvelles têtes sautaient toujours aux yeux de l'adolescente, et elle aimait se tenir prés de son père durant ce processus, pour lui demander discrètement l'identité des nouveaux venus. C'était très utile au cas où si une pointure venait vers eux pour discuter avec ses parents : Madeleine connaissait ainsi l'identité de la personne et quelques menus détails qui permettaient de glisser une flatterie avantageuse et parfaire la réputation de la famille. Une manie naturelle auprès des enfants des nobles du royaume.


« - ...et cet homme, prés de la fenêtre, qui est-il, Père ?
- Le comte Blondrain, il m'a aidé à repousser les Révolutionnaires lors de la dernière lune.
- La femme qui est pleine à côté du buffet, elle ne se trouvait pas non plus là lors de la dernière réception, n'est-ce pas ?
- Non, en effet, c'est l'une des concubines du Marquis de Kylne, elle attends un heureux évènement pour Mai prochain. »

Ce moment n'était en rien une corvée pour le père, qui n'avait de ressentiment que pour la condition de sa fille, mais pas sa fille elle-même, formidable source de culture et de conversation. Celle-ci était toujours curieuse et inquiète de ternir la réputation de la famille, voilà pourquoi elle quémandait de son temps et pourquoi il appréciait de lui en donner. Néanmoins, il ne comprit pas de quoi parlait ensuite sa fille, et lui demanda de répéter, sûr d'avoir mal entendu.

« - Je vous parlais de ces trois demoiselles, au fond de la salle, prés des tentures. Je ne me souviens pas avoir notifié leur présence au cours du bal dernier...
- ...Je dois dire que... moi non plus...  »

L'homme se gratta doucement la tête, le regard toujours tourné vers ces jeunes femmes qui stimulaient définitivement un gros trou de mémoire sous son crâne. Sa femme le remarqua et se fit un plaisir de prendre sa place pour répondre à sa fille :

« - J'ignore l'identité des trois, mais l'une d'entre elles est une héritière d'un domaine lointain, Maryse m'en a parlé tout à l'heure. La jeune femme aux cheveux blonds.
- C'est une fille d'un de nos partenaires, Mère ?
- Pas tout à fait. Pas encore. Nous l'avons justement invité pour tenter d'attirer l'attention de ses parents. Castelquisianni est un domaine au profil intéressant, il est dommage que les intéressés ne puissent être présents. Tout ce que nous pouvons faire est de réserver un très bon accueil à leur enfant et à ses camarades.
- ...C'est pour cette raison que Maryse t'as prévenu de l'absence des cuivres dans le salon ? »

Le ton soupçonneux du père fit monter les yeux au ciel à son épouse, peu adepte des ragots. Madeleine observait sa mère, l'air songeur. Son éternelle curiosité était tiquée. Pas spécialement par ce que venaient de lui dire ses parents, mais tout simplement parce que les jeunes filles avoisinaient son âge. Peu de jeunes personnes se trouvaient à cette réception, et la blonde appréciait de discuter avec des gens de son âge dés qu'elle le pouvait - ce qui n'arrivait pas si souvent.
Madeleine quitta sa mère du regard pour observer de nouveau les jeunes inconnues - avant de s'apercevoir qu'elles n'étaient plus là.
Interloquée, l'adolescente quitta ses parents pour parcourir l'immense pièce. Après avoir arpenté les coins et recoins, saluant quelques personnes au passage, elle ne revit pas les trois filles. Déçue, elle sortit de la pièce et emprunta les escaliers de marbre, en direction de sa chambre.


« C'est quand même étrange... » marmonna-elle, songeuse.

Ces trois créatures avaient fait preuve d'une rapidité impressionnante. Comme si elles cherchaient à, justement, ne pas se faire apercevoir. L'idée intrigua davantage Madeleine, mais elle sentait ses jambes commencer à protester, et elle savait que si elle ne s'asseyait pas rapidement, le reste de son corps suivrait et se manifesterait contre son intérêt.

Le silence régnait dans les couloirs privés de la résidence. Madeleine ne pensait désormais qu'à ôter sa lourde robe rose et blanche, dont la mousseline pesait sur ses membres délicats. Ses cheveux blonds, retenus en une épaisse queue de cheval et piquée de fleurs avec le même schéma de couleurs, lui semblait nue sans sa coiffe habituelle. La parure de bijoux que sa mère l'avait forcée à porter lui semblait peser une tonne. L'adolescente rêvait d'un bain chaud et d'une chemise de nuit propre. L'heure se faisait tardive et on ne remarquerait de toutes façons plus son absence.
Pendant que la blonde songeait à toutes ces merveilles, une porte claqua dans son dos. Surprise, elle laissa échapper un gémissement et se retourna, pour évidemment ne voir personne.


« ...Maryse ? »

Il n'y eut aucune réponse de la part de la gouvernante en chef, et l'adolescente haussa les épaules, marchant en direction de sa chambre. Un simple courant d'air ne l'effrayait pas tant que ça.
La porte de sa chambre à moitié entrouverte, par contre, lui inspira une appréhension certaine.


« ...? »

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Blabla / Re : Le Questionnaire
« le: vendredi 17 août 2018, 18:03:47 »
Heu, ce que je peux... surtout en ce moment. ^^"
Je prends une douche, je mange des choses fraîches, j'allume mon ventilateur, et je pars à la chasse aux insectes ;D

Pensez-vous que la vérité est toujours bonne à dire ?

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 17 août 2018, 17:59:38 »
Ce coup de nostalgie que je viens de me prendre... :-\

17:58 🌺

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