Ville-Etat de Nexus / Re : Le Chant de Kardiù (Grayle et Thaïs les pérégrins)
« le: dimanche 21 avril 2024, 23:40:27 »Si Thaïs était "arrivée" sur la plage, Grayle avait lui "atterri" sur cette dernière. Hasards et turbulences des portails avaient tendances à jouer de mauvais tours à Grayle, qui, la tête dans le sable, recracha ce dernier en se relevant, un peu sonné et perdu. L'inquiétude céda le pied à la curiosité. Lui, qui serait normalement troublé et sur ses gardes, se senti envahi par la sérénité, regardant Thaïs s'éloigner d'un air guilleret. Naturellement, inextricablement lié à son alter-ego, il marcha à sa suite.
Ils étaient dans son repaire. Ou plutôt, un de ses repaires. Un siècle, même pour Grayle, était long. Pour elle, c'était l'affaire d'une petite semaine. Voilà de quoi ramener le plus arrogant des immortels sur terre. Tout humble, Grayle regarda la magnifique demeure, moderne et à mi-chemin entre le luxe démesuré et la petite bourgeoisie mesurée.
- C'est magnifique.
Il arracha son regard de Thaïs pour regarder un tableau, une simple calligraphie japonaise, dessinée avec élégance et précision. Il s'agissait d'un Haiku, mais, étrangement, Grayle n'arrivait pas à le lire, comme si quelque chose dans son cerveau le bloquait.
- Tu as de la chance. Je n'ai jamais eu de maisons comme ca, dit-il avec une pointe de regret. Je dépérit et meurs si je reste quelques semaines au même endroit.
Il balaya la pièce du regard. Une nappe par ici, des fleurs par là, un produit parfumé de ce côté. La pièce était discrètement personnalisée, avec quelques touches uniques ici et là. Ses doigts caressèrent la table, en bois de bouleau.
- Du coup je n'ai jamais eu de chez moi. J'ai tout le temps été sur les routes.
Avec légèreté, il s'approche du réfrigérateur, l'ouvrant d'un mouvement fluide. Un doux sourire illumine son visage lorsqu'il trouve l'objet de ses désirs : une belle bouteille de vin blanc. Ses yeux bleus plongèrent dans ceux violets de la jeune fille.
- Oui. Et c'est en partie à cause de toi dit-il d'une voix chaude et taquine. Improvisé servant, il dénicha un tire bouchon et deux verres. Rapidement, le vin fut servi dans les verres, qui, remplis du liquide doré, brillaient d'une lueur irréelle.
- Je ne sais pas comment ton corps marche, mais mon immortalité est basée sur une sorte de régénération. Je guérit très vite, pour ainsi dire. Ce qui veut aussi dire qu'il faut une quantité astronomique d'alcool pour me mettre à terre. Un verre dans un chaque main, il s'approcha de Thaïs. Devant elle, il ne s'arrêta pas, continuant d'avancer, la forçant à reculer en rythme.
- Un jour j'ai du affronter une centaure à une compétition d'alcool. La pauvre ne s'attendait pas à perdre contre un "simple humain". Mais nous ne sommes pas de "simples humains", pas vrai ?
Il lui tendit son verre d'alcool, afin qu'elle s'en saisisse. Sa main libre, lentement, vint caresser le short de la belle, remontant le long de son haut, passant entre ses petits seins, frôlant sa gorge pour caresser ses épaules. Elle était petite, tellement qu'elle n'arrivait même pas à l'épaule de l'homme.
- Dis moi Thaïs, quel est ton meilleur souvenir ici ? Et... est-ce que tu pense que je peux t'en donner un encore plus beau ?