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Messages - Milan

Pages: [1] 2
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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: lundi 16 mars 2009, 02:50:00 »
Milan encaissa ce nouveau choc, reculant la tête par réflexe il parvint à éviter une partie de l'impact, la douleur achevant de le réveiller sans être sonné. Il sentait encore sur sa paume la chaleur du postérieur de Piastol, et ce souvenir récent prenait la majeure partie de son attention alors qu'elle lui hurlait à la figure.

Il était prêt à la laisser partir lorsqu'elle toucha son intimité par mégarde et resta interdite. La sensation était brutale, il se rappela soudain comme sa fureur lorsqu'il avait tranché son T-shirt. Il redoutait qu'elle aille chercher sa faux, et de repartir dans un combat à mort. Passant outre la stupeur provoquée par cette main maladroite, vif comme un serpent, il saisit le poignet de Piastol et le tordit d'une savante manière. Ce n'était pas une question de force, mais de subtile rotation des tendons. Son pied jaillit vers l'avant, fauchant les genoux de Piastol pour la faire basculer. En une seconde, elle se retrouvait immobilisée, à quatre pattes, les fesses en l'air, le visage contre le matelas, son poignet et son coude tordus dans son dos en une implacable clé de bras.

Durant la manœuvre, la chemise de nuit avait achevé de glisser, la lumière rouge de la flamme illuminant la croupe offerte de la jeune fille. Milan la regardait, hypnotisé par les courbes pleines et les tendres plis de la chair. Ce n'était pas comme la poupée d'ombre, la clé de bras ne lui demandait aucune concentration particulière alors que le moindre mouvement devait être insupportable pour Piastol.

Les yeux de Milan restaient fixés sur l'anatomie de Piastol, alors que le souvenir de la chaleur au creux de sa main était encore vivace. Entre avidité et dégoût, il ne put empêcher sa main libre de se poser puis de remonter, presque d'elle-même, le long de l'intérieur de la cuisse de son adversaire. Il frissonna quand ses doigts rencontrèrent les chairs les plus douces, glissant et se faufilant contre les lèvres, alors qu'entre ses propres jambes une sensation étrange et redoutée gagnait en intensité.

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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: lundi 16 mars 2009, 00:25:04 »
Si le contact de leurs lèvres n'avait pas suffi à réveiller Milan, les mains posées sur son torse le tirèrent de sa torpeur. Mais son épuisement était si profond que son esprit mit un long moment à remonter des limbes où il était plongé. Comme souvent lorsqu'il était surpris, ses premières pensées furent de se demander si on l'assassinait. Il ne ressentait pas de douleur, mais lui-même s'attachait à tuer sans faire souffrir. Il était reconnaissant de tomber sur quelqu'un d'expérimenté, pas un amateur qui le charcuterait.

Alors que Piastol tentait de se relever suite au baiser involontaire, il se redressa dans le même mouvement, ce qui eu pour effet de garder leurs bouche en contact. Par réflexe, l'un de ses bras s'était réplié et il se tenait sur un coude, tandis que l'autre bras avait agrippé au hasard la forme qui pesait sur lui.

Sa main avait saisi une forme ferme et rebondie. Sous le tissu, sa paume ressentait la tièdeur diffuse d'un peau, et en se repliant sur la forme le bout de ses doigts étaient parvenus jusqu'à un sillon plus chaud encore. Les yeux encore vitreux du brusque réveil, il recula légèrement la tête séparant ses lèvres de celles de Piastol. Ses yeux s'égarèrent sur les pans entrouverts de la robe de chambre. La torche accrochée au mur brûlait encore, faiblement maintenant, faisant danser sur des couleurs sur la gorge et le décolleté de Piastol.

Comme tétanisé, des sensations étranges montant le long de ses jambes alors qu'il prenait conscience de la situation et de la position de sa main, il releva les yeux sur le visage de Piastol.

"Mais que... fais-tu ?"


Et contre toute attente, il rougit.


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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: dimanche 15 mars 2009, 23:10:59 »
Milan ne bougea pas, et pour cause, il dormait profondément. Il aurait pu rester dans cet état de demi-veille bien connu des assassins et des guetteurs pour se reposer tout en restant attentif. Le simple envol d'un papillon lui aurait alors fait ouvrir les yeux, tout les sens en éveil et prêt à agir. Mais ce type d'assoupissement offrait peu de repos, et il savait qu'il ne mettrait des heures pour recouvrer un peu de force.

Son esprit cartésien avait choisi le vrai sommeil. Piastol s'était éloignée sans le tuer, alors qu'elle en avait l'occasion, il n'y avait pas plus de raison pour qu'elle le fasse pendant son sommeil. En dormant normalement, quelques heures lui suffirait pour utiliser de nouveaux pleinement les ombres et s'en aller. Sa situation et les desseins de Piastol ne l'avait pas troublé. Il devait dormir pour s'en sortir, l'angoisse était une chose parasite et vaine. Quand aux plans de Piastol, ou ce qu'il en avait compris, cela lui semblait toujours le projet d'une être fou et dispersé qui courait sur le chemin de sa mort.

Il était sur le dos quand Piastol s'approcha et se pencha sur son visage. Dans cette position, les traits détendus, il était difficile d'imaginer que ce jeune garçon frêle avait prévu des vies par dizaines. Ses traits fins, presque féminins, la bouche d'un rouge sombre et les cheveux noirs éparpillés lui donnaient l'air d'un ange noir et mélancolique.

Son corps aurait pu être celui d'un gymnaste, ou d'un danseur. Contrastant avec les sous-vêtements noir, sa peau était pâle, irréellement blanche. Seules imperfections, la marque des coups qu'il avait reçu. Son œil avait dégonflé, mais un cerne bleuté l'entourait à présent. Un hématome mauve s'étendait sur la partie gauche de son coup, jusqu'à la clavicule. Son corps si léger, ou peut-être si entraîné à être discret, ne déformait presque pas le matelas sans drap où il reposait.

Sa tête pivota à peine à la présence de Piastol, s'inclinant sur le côté contre son épaule. Le sommeil était profond.

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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: dimanche 15 mars 2009, 16:18:29 »
Milan ne la vit pas s'éloigner, encore sonné par le nouveau coup porté par le plat de la faux. Il entendit ses pas décroître, puis leva une main pour essuyer le sang qui s'écoulait de son arcade sourcilière. Il attendit un moment que la douleur s'estompe. La disparition de la Hakujin ne lui posait pas de problème particulier, une technique Shikaku consistait justement à la plonger dans l'ombre pour la transformer en arme à distance. Il fallait la toucher pour la modeler, les ombres se faisaient le relais de mains.  Il n'avait pas encore la maîtrise d'une technique aussi complexe, mais ses talents étaient suffisants pour la ramener à lui.

Mais pour l'instant, les forces lui manquait. Son corps entier était source d'inconfort et de douleur, il n'aspirait qu'à fermer les yeux et sombrer dans le néant. Dans un ultime effort, il se mit debout, explorant la pièce, lent et grimaçant, jusqu'à trouver deux nouvelles torches en prévision de la fin de celle qui brûlait actuellement.

Utilisant le reste du drap déchiré par Piastol pour se couvrir, il épongea le sang sur son visage et noua un bandage de fortune sur sa paume. Il se dévêtit ensuite de sa tunique et s'allongea, ne gardant qu'un caleçon et un T-shirt noir collés à sa peau par la sueur. Il ne ressentait pas de peur, Piastol ne semblait pas vouloir le tuer. Et il n'avait aucune envie d'essayer de comprendre les plans de cet esprit dissolu et incohérent.

Trois heures de sommeil, et il aurait récupéré suffisamment de forces pour récupérer la Hakujin et s'ouvrir un passage dans l'ombre vers l'extérieur. Il se redressa le temps de caler la torche sur une fixation au mur et s'étendit de nouveau dos sur le dos.

Sa respiration, d'abord difficile, devient rapidement régulière et sereine alors qu'il s'enfonçait dans le sommeil.

5
Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: dimanche 15 mars 2009, 00:27:26 »
Milan encaissa le coup, gardant les yeux fermés un insant. Il n'en rouvrit qu'un, l'autre gonflé par la frappe de Piastol.

"Si tu voulais me tuer, tu l'aurais fait maintenant. Tu penses maîtriser les choses, mais tu t'agites comme un phalène près d'une lumière. Si tu es venue par les ombres, je pourrais repartir les ombres, même si cela met plus longtemps. Tu penses pouvoir faire tomber la maison Shikaku, mais j'aurais pu t'ouvrir le ventre plutôt que la chemise sans trop de difficultés, quand bien même je suis le cadet."

Il se laissa glisser contre le mur avec un soupir de lassitude, pour s'asseoir après une petite grimace douloureuse.

"Si tu étais encore un assassin, tu ne m'aurais pas enlevé, tu aurais frappé là-bas. Tu ne prendras pas ces poses menaçantes, tu couperais. Tu ne préparerais pas de plans stupides, tu attendrais l'ordre pour ta prochaine cible. Tu l'étais peut-être, tu es devenue autre chose... quoi, je ne le sais pas, et ça ne m'importe guère".

Il modifia la Hakujin en un petit cube noir et la tendit.

"Il faut des années pour l'apprivoiser, le double pour la contrôler, le triple pour la maîtriser. Prends-la donc, mais si ça te tue, je ne bougerai pas d'un pouce. La souffrance est une juste punition pour ceux qui vont au-delà de leurs capacités.".

[Attention danger  :D]

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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: samedi 14 mars 2009, 16:10:59 »
[Désolé pour le retard, la fin de semaine a été difficile  :-\]

Epuisé, le jeune assassin regardait Piastol s'affairer pour circonvenir les flammes. Il était étonné, pour la première fois il la voyait vraiment perdre ses moyens. Cet endroit devait lui être précieux, suffisamment pour détourner les yeux de son adversaire. Peut-être finalement n'étaient-ils pas si semblables.

La Hakujin bondit en une fine lance, mais elle n'était pas dirigée contre Piastol. Il piqua la torche qui reposait au sol, la ramenant dans ses mains puis l'allumant contre la tableau dont la toile se consumait derrière lui. Ceci fait, il décrocha le cadre et le laissa tomber au sol. Sans rien de plus à brûler que la fine toile, le feu s'épuisa rapidement. Les petits bâtonnets de souffre, même disposés stratégiquement, restait une source de feu très modeste.

- "Je ne suis sans doute pas un invité agréable, mais ton accueil manquait sérieusement de courtoisie également".

Il s'adossa ensuite au mur, expirant lentement, épuisé. Si la Hakujin avait empêché un coup mortel, sa nuque et ses épaules résonnaient encore du choc produit par la faux, il sentait sa nuque rigide et peu mobile. Dans le noir complet, un nerf de son genou avait heurté un meuble, et si la douleur passait, il sentait sa jambe gauche engourdie et peinant à réagir. Quand la poitrine sculptée sculptée de Piastol était apparue au grand jour, il avait perdu un instant sa concentration et cela ne pardonnait pas avec la Hakujin. Elle avait pris une seconde une forme bizarre, lui entaillant la main. Une petite blessure, mais suffisante pour qu'un filet de sang perle et s'enroule entre ses doigts.

L'adrénaline refluait de ses veines, le laissant courbaturé et épuisé. Il n'était fait ni pour encaisser des chocs, ni pour les longs combats. Il leva les yeux vers Piastol qui s'agitait dans son étrange tenue, toujours appuyé au mur, les cheveux collés contre les temps par la sueur. Une étincelle de curiosité émergea des tréfonds de son esprit épuisé.

- "Tu n'as donc rien trouvé dans ce monde d'intéressant, que tu veuilles à tout prix revenir dans les répugnantes habitudes politiques, et les faux-sourire des courtisans ?"

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mercredi 11 mars 2009, 01:53:55 »
01h53

*se renseigne et voit qu'il y a l'équivalent d'allumettes en Chine dans les années 600*

Bon ok c'est ça de poster tard et crevé, on fait comme on peut  ;D

Je pourrais répondre que demain soir, sorry !

8
Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: mercredi 11 mars 2009, 01:36:08 »
Toujours un peu sonné, l'assassin resta accroupi le temps de récupérer. Il entendit les divers bruits par Piastol, qui lui paraissait trop nombreux pour être de la maladresse. Il était évident qu'elle cherchait à le piéger.

L'entraînement intensif de son esprit lui avait permis de cartographier la pièce quand celle-ci était éclairée. Il aurait pu se battre un moment les yeux fermés, simplement par la mémorie, mais la moindre approximation pouvait le faire trébucher sur un objet et être synonyme de mort. Ce n'était envisageable qu'en dernier recours.

Il tentait d'analyser la situation, la gorge encore serrée par le choc. La seule lumière, la torche qui s'était éteint lors de la chute de Piastol, était à présent inutile. Son esprit repassait en revue chaque détail de la pièce, quand le déclic se fit.

Elles devaient être à environ un mètre soixante sur sa gauche, sur une commode. Il hésitait à y aller, redoutant une attaque, jusqu'à entendre le bruit d'un tissu qu'on déchire sur sa droite. C'était une action qui nécessitait les deux mains, voire la bouche, il disposait de quelques secondes. Il bondit à travers la pièce, s'orientant par la mémoire, son genou heurtant malgré tout un objet inconnu dans la manœuvre, lui arrachant un gémissement.

Il leur mit la main dessus, elles étaient à moins de trois centimètres de l'endroit prévu. Une belle estimation.

Les allumettes qui avaient servi à allumer la torche... Il avait peu de temps, ses doigts de pianiste en extirpèrent trois et les craquèrent ensemble. Il posa la petite flamme naissante dans le creux d'une tapisserie. Trois autres, dans les replis d'un tapis. Trois autres encore, contre le coussin d'un fauteuil.

Le katana dans une main, la boîte d'allumettes dans l'autre, il se mit en position de défense, le doux craquement du feu naissant sonnant chaleureusement à ses oreilles.

9
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mercredi 11 mars 2009, 00:41:44 »
00h42

A édité !

10
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mercredi 11 mars 2009, 00:13:55 »
23h56

Oops, je n'avais pas compris. Mais si le coup est déjà tombé la partie est finie, mmh ? ;-)

11
Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: mardi 10 mars 2009, 23:52:57 »
L'assassin ne comprenait pas comment elle avait pu se libérer de la poupée d'ombre, mais il n'avait pas le temps de réfléchir. Peut-être la vue de son buste dénudé avait fait fléchir sa concentration un instant, il avait frappé sans réfléchir, par un genre de pulsion qu'il redoutait car c'est l'une des rares choses qu'il ne maîtrisait pas.

Il ne s'affola pas lorsqu'elle disparut dans l'ombre avec sa faux ; il restait de la lumière, chaque ombre était sienne et le renseignait sur la position de Piastol aussi sûrement que s'il la suivait sur une caméra. Mais il n'avait pas prévu que la lumière disparaisse.

Les Shikaku utilisait l'ombre de mille façons, mais la lumière était nécessaire. C'est elle qui créait les ombres, et multiplier les éclairages n'y faisait rien : il restait toujours une ombre. C'était là une grande partie de ce qui en faisait les assassins les plus efficaces. Pour leur échapper, il aurait fallu rester dans une pièce sans lumière pour l'éternité, ce à quoi aucun être ne pouvait se résoudre.

Dans les ténèbres, il n'y a plus d'ombre : juste les ténèbres.

En s'éteignant, la torche avait privé Milan d'un sens aussi bien que si on lui avait crevé les yeux ou percé les tympans. Les ombres avaient juste pu lui souffler, avant de mourir, que Piastol et sa poitrine bondissante allaient revenir le frapper. Il ne savait qu'une chose sur l'attaque à venir : elle viserait un point vital. Son assaillant était un assassin, et comme lui, ne connaissait pas d'autre façon d'attaquer. Tête, carotide, coeur,  artère radiale ou fémorale ; ça ne pouvait être qu'un de ces points.

Il ne bougea pas d'un pouce, se contentant d'une brève pression sur la Hakujin, qui devint presque liquide, se répandant à son maximum le long du corps de Milan, avant de durcir pour couvrir les points vitaux.

Il ferma les yeux et attendit le coup.

Le monde vibra un instant, puissamment, et des couleurs sang et or passérent sous les paupières de Milan. Il ne s'était pas trompé, le coup l'avait pris à la gorge, et sans l'écharpe métallique de l'Hakujin sa tête aurait probablement roulé dans un coin de la pièce à présent.

Il rouvrit les yeux, groggy, à quatre pattes dans le noir. Il eut tout juste la force de faire reprendre à la Hakujin la taille d'un court katana, et roula silencieusement dans un coin de la pièce. Il se demanda si Piastol, elle, voyait quelque chose, et il arrêta sa respiration, aux aguets.


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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 10 mars 2009, 23:25:08 »
23h24

Prends le temps qu'il te faut ! Moi-même j'ai des journées assez chargées en ce moment je fais ce que je peux ;-)

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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: mardi 10 mars 2009, 22:53:32 »
Milan retira le bâton de la gorge de Piastol, et en quelques infimes pression, le transforma en un tanto sans garde à la lame si aiguisée que même l'air semblait reculer devant elle. Il laissait pendre son bras le long du corps, l'arme noire et coupante se balançant vers le sol.
Il écoutait patiemment les mots de la jeune fille sous son emprise, semblant toujours imperméable aux insultes.

"Ceux qui sont sur le point de mourir disent de si belles choses", se disait-il, "faudra-t-il que je fasse couler son sang pour entendre enfin des paroles de qualité sortir de sa bouche ?". Mais l'idée ne l'effleura pas longtemps, il était un assassin, pas un meurtrier, il ne tuerait pas sans ordre.

Il leva légèrement sa main libre, intimant à l'ombre de Piastol l'ordre de se lever. Et comme chacun ne fait qu'un avec son ombre, la captive suivit le mouvement, se retrouvant debout à son tour, faisant face à Milan.

"Tu devrais me remercier. Tu seras la première à voir cette technique sans mourir. Et je te montre à quel point tes prétentions sont vaines, au moins pour l'instant. Je ne suis pas le plus doué de la maison Shikaku, et tu es dominée."

Sa voix était douce et lente, à peine tendue par l'effort de concentration.

"D'autres dans ma famille sont d'un tout autre niveau. Je t'en prie, ne persiste pas, avant d'avoir beaucoup progressé, ou ta propre ombre finira par t'étouffer".

Il le disait sans moquerie. Si la maison Shikaku devait tomber, elle tomberait, les choses allaient ainsi et les plus forts supprimaient les plus faibles. Mais cette créature n'était certainement pas de taille à mener ce combat.

Il se tut un moment. Il n'avait utilisé la technique de la poupée d'ombre que deux ou trois fois, pendant quelques dizaines de secondes au maximum, le temps de tuer sa cible immobile ou de la faire se suicider. Il ne savait pas combien de temps il pourrait contrôler Piastol, mais il était déjà certain que cela ne pourrait pas durer plus de quelques minutes. Il regarda de nouveau Piastol.

"Quand à mes désirs... tu es une fleur répugnante qui suinte le poison. Regarde-toi !"

Il avait prononcé les deux derniers mots plus forts, et avait porté un coup de bas en haut avec le tanto, si vif qu'aucune pupille n'aurait pu le suivre. Rien ne se passa pendant un court instant, excepté une petite mèche de Piastol qui flottait vers le sol, tranchée. Puis lentement, les fibres du top moulant de la fille cédèrent une à une. Le vêtement se déchira par le devant, avant de glisser sur le sol.

Dessous, la peau de Piastol ne présentait pas la moindre égratignure.





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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: mardi 10 mars 2009, 08:11:44 »
Le visage de Milan s'était animé pour la première fois depuis que Piastol avait pu le voir, sous l'effet de la concentration. Il avançait pas à pas vers Piastol, les ombres se mêlant de plus en plus. Il n'était plus qu'à un petit mètre d'elle quand la faux tomba au sol, il en laissa presque échapper un demi-sourire.

- "Tu as des qualités indéniables... mais il te manque quelques dizaines d'années d'expérience pour affronter la maison Skikaku".

Il était satisfait d'avoir pu trouver une technique pour la maîtriser, malgré son talent. En attaquant son ombre et pas elle, il avait pu trouver une ouverture. Mais il savait que révéler cet atout sans la tuer était stupide, car elle serait plus difficile à prendre une deuxième fois...

D'un coup de pied il envoya valser la faux au loin de la pièce, et d'un léger mouvement du poignet il obligea, lentement les bras de Piastol à s'écarter pour se poser sur les accoudoirs du fauteuil, la gorge offerte. La bague autour de son doigt changea de forme, devenant un long bâton cylindrique dont il tapota le menton de Piastol, avant de le laisser courir sur sa gorge.

La Hakujin avait la consistance du métal, mais paraissait étonnamment tiède au toucher, sans doute une caractéristique liée à sa faculté de changer de forme.

Toujours concentré, les yeux de Milan était aussi devenus légèrement fiévreux.

- "Même immobile, je sais le danger que celles de ton genre représente. Oui.. il y a longtemps, vous m'avez eu, déjà".

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Les bas fonds / Re : [Libre] Les jeunes nobles s'encanaillent
« le: lundi 09 mars 2009, 22:15:43 »
Les railleries de Piastol ne semblait pas avoir beaucoup d'effet sur Milan. On aurait même dit que quelle que soit la façon dont on lui parle, comme à un seigneur ou un chien, il entendait à peine les mots, dans une froide distance qui tenait plus de l'indifférence que du mépris.

Il avait ressenti presque comme une sorte de pitié lorsqu'elle avait révélé ses intentions, rien d'intense, juste une goutte sur la surface lisse de son esprit. Il considérait qu'elle se croyait dotée d'un plan machiavélique alors qu'elle ne tenait entre ses mains que du sable et du vent. Il fit de nouveau quelques pas lentement dans la pièce, sa silhouette gracieuse semblant à peine toucher le sol.

- "Mendoza ? ça ne me dit rien. Ni comme légende, ni comme victime." Il laissa passer quelques secondes, songeur. "De toute façon, il n'y a pas de rancœur à avoir : si vous avez été dégradés parce ce que vous étiez faibles. Ou stupides. C'est toujours ainsi."

Il ne prononçait pas ses mots sur l'air de la moquerie, mais sur celle de la constatation évidente. Son visage impassible fut parcouru d'un infime tic nerveux quand les bras de Piastol se refermèrent sur son buste.

Il songea qu'il ne devait pas rester trop longtemps enfermé avec une femelle. Leur folie était contagieuse, il le savait, il en avait été la victime. Elles vous attiraient dans la lie et vous n'en ressortiez jamais plus. Mais le temps qu'il trouve le chemin de la sortie dans les ombres, dans cet endroit qu'il ne connaissait pas, elle pourrait l'attaquer. Il pouvait essayer de la tuer, mais le meurtre sans ordre n'était pas dans sa nature, le combat encore moins.

Il serra fort ses paupières pour éviter que ses yeux s'égarent sur Piastol, rassemblant ses pensées. Cette fille n'était rien, seule une chose l'intéressait vraiment en elle, ce pouvoir qu'elle partageait avec lui. Il ne savait pas dans quelle mesure, elle n'avait pas voulu répondre à la question.

Il allait lui demander autrement.

Quand il rouvrit les yeux, il la fixait. Autour de lui, les ombres de la pièce s'étaient mises à danser légèrement, mouvantes, comme si quelqu'un agitait une lanterne au centre de la pièce. Il claqua des mains, et deux ombres s'étirèrent jusqu'à celle de Piastol qui s'étendait sur le fauteuil devant elle. Elles se nouèrent, comme reliées par mille petits fils de ténèbres, plus nombreux chaque seconde. A chaque noeud, Piastol pouvait sentir le contrôle de ses mouvements lui échapper, comme si c'est elle qui n'était plus que l'ombre de son ombre... une ombre en passe d'être contrôlée par Milan.

Cette technique était assez récente pour lui, il ne la maîtrisait pas tout à fait, et savait que sa proie pouvait échapper à son contrôle pendant la manoeuvre. Mais une fois les fils tissés, il n'y avait plus à rien à faire...

- "Je l'ai déjà demandé, dis-moi, petite ombre..."


[Je te laisse voir si Piastol succombe ou non à cette technique !]

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