One Shot / Re : Le bon vieux temps avec une coupe d'ambroisie. [PV Elias Voss]
« le: jeudi 07 novembre 2024, 13:18:21 »Vous l’aurez compris, je suis en ce moment dans la peau d’un lycéen japonais. Après un changement d’apparence et quelques formalités administratives, me voilà intégré au lycée en tant qu’élève transféré, sous le nom de Seiji Kurokawa.
J’avais l’apparence d’un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal. de taille moyenne, de carrure athlétique et avec un physique qui ne devait pas être si mal, puisque je n’étais pas la cible de moqueries de la part de mes camarades.
Comme à mon habitude, je faisais en sorte d’être discret et de me faire oublier. Je n’aimais pas être au centre de l’attention, et cela peu importe l’apparence et les traits de caractères qui pouvaient me caractériser à la suite de mes métamorphoses. C’est du moins ce que m’indiquait mon journal, dans lequel j’écrivais soigneusement mes notes quant à mes expériences parmi les mortels.
Je me cantonnais donc à mon rôle d’observateur, écrivant de temps à autre dans mon journal lorsque j’observais une situation intéressante.
En parlant de situation intéressante, un attroupement devant moi me sortit de mes rêveries et capta mon attention. A premières vues, une jeune femme faisait sa déclaration à une autre. Mais je reconnus le fameux “Étudiant travesti” dont j’avais entendu la description au détour d’un couloir et dont tout le monde parlait en ce moment. C’est vrai qu’il était plutôt beau pour un mortel. Il avait même quelque chose de divin dans sa prestance.
Ni une ni deux, je sortis mon journal et je commençais ma prise de note en observant cette scène qui, j’en suis certain, sortait de l’ordinaire. J’avais d’ailleurs fait l’expérience de cela il y a deux jours, quand une jeune femme était venu m’attirer en dans un endroit tranquille ou son amie m’avait fait sa déclaration. J’avais beau être le plus normal et simple possible, il semblerait que je dégage toujours quelque chose de mystique et d'étranglement attractif.
Mais passons, je ne voulais pas passer à côté d’un tel cas d’étude de la vie humaine. Le jeune travesti lui expliqua calmement que cela n’était pas possible et fit même en sorte qu’elle pense que cela était pour son bien à elle. Je fus impressionné par son choix de mots et la promesse d’aller boire un verre plus tard qu’il lui avait fait. Après quoi, la foule commença à se disperser calmement, maintenant que le spectacle était terminé.
Juste le temps de remettre mon journal et mon stylo dans son sac et je me suis mis en marche, moi aussi, vers un coin tranquille pour analyser ce que je venais de voir.
Quelques instants et une dizaine de mètres plus loin, je sentis tout d’un coup un poids sur mes épaules et entendis une voix à mon oreille. Le murmure me fit frissonner de dégoût, ce qui me sembla bizarre de prime abord. Peut-être une réaction à mon passé ? Apparemment, je détestais que l’on murmure à mon oreille.
Mais il y avait plus important que cela. Non seulement la personne dans mon dos m’avait appelé par mon véritable nom, mais en plus, cette scène commençait à attirer l’attention. Le rouge me monta aux joues, à cause de la timidité de ce corps d'emprunt et je cherchais une solution.
Un coup d'œil derrière moi m’indiqua qu’il s’agissait du travesti de tout à l'heure, dont je ne me rappelais plus le nom. Je sentais ses jambes enroulées autour de mes hanches et ses mains autour de mon cou. Il était plutôt léger, ce qui me permis de garder mon équilibre facilement.
J’hésitais en fronçant les sourcils, puis je me décidai enfin à répondre.
- Heu… Excusez moi mais… commençais-je à bafouiller, mal à l'aise d’être le centre de l’attention. On se connait ?
Plus le temps passait et plus le nombre de témoins augmentait à vue d'œil. Je déglutis et je passais mes mains sous les jambes de mon bagage improvisé. Puis je me mis a marcher le plus vite possible vers un endroit plus à l'abri des regards.
Nous arrivâmes finalement dans un petit espace entre deux bâtiments, sous les escaliers de secours du lycée. Des élèves se rassemblent parfois ici pour fumer à l'abri des regards ou harceler leurs comparses dans ce qui semble être un rîte initiatique typique des mortels.
- Tu m’a appelé Elias tout à l'heure… J’en déduis que tu sais qui je suis… dis-je finalement d’une voix qui laisse transparaître une légère inquiétude. Qui es-tu ? J’ai des problèmes de mémoire donc excuse moi de ne pas te reconnaître…
Je semblais sûrement un peu nerveux en ce moment. Après tout, je risquais beaucoup si j'enfreignais la loi des dieux qui disait que nous devions rester cachés aux yeux des humains. Une divinité mineure telle que moi pourrait bien disparaître dans l’oubli si d’autres dieux se liguaient contre lui à cause d’une sanction ou quelque chose comme cela.
J’attendais donc une réponse de l’homme en agrippant machinalement le pan de mon uniforme et en le tordant dans tous les sens. Je me mordais aussi la lèvre inférieure, l’air sérieux et stressé. Dans quoi je m’étais encore fourré ?