Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Myumi Hatamoto

Pages: [1] 2
1
Je sais que Mademoiselle Sherny est Américaine, donc je ne suis pas surprise qu'elle veuille se cacher ses parties une fois qu'elle me voit. Heureusement, tout ce qu'elle a eu, c'est un rude choc. Je suis rassurée, je vais pouvoir l'aider. Je hoche la tête quand elle me dit qu'on ira voir ça demain.

"Oui !"

D'ailleurs, je me rends compte qu'il y a ses papiers qui ont été arrachés. C'est dire à quel point il sera dans la mouise. Nul doute que quand on trouvera sa maison, il y aura énormément de culottes et de soutien-gorge qui sont collectionnés. On entre donc dans sa maison. Apparemment, ce n'est pas le premier sous-vêtement qu'il a volé à Sherny, ce que je n'aurais pas de mal à croire. Je soupire tristement en entendant Mademoiselle Sherny parler du vent.

"Je comprends… et malheureusement vous êtes tellement loin d'être un cas isolé. Plus aucun journal ne le mentionne car ce genre d'informations brut ne cause plus aucune surprise."

Et je sais de quoi je parle, j'y travaille directement, même avant qu'Aline ne prenne le contrôle de Jiyû Shinbun. Son appartement est petit et très simple, mais je n'ai aucune difficulté à m'installer comme elle veut que je m'installe. Je lui souris naturellement.

"Oui, du thé noir, s'il vous plait."

C'est tout naturel qu'elle parte se changer, et rien que pour la présentation, je ne peux que la comprendre. Je commence à regarder les papiers d'identité. Hmm... Tanikawa Honzo... je ne suis pas dans les services de police, donc je ne sais pas s'il est connu de ces services. En tout cas, il y a bel et bien son adresse dessus. En fait, sa carte d'identité a été faite dans les règles. Je suis très tentée de faire mon travail de journaliste, bien que je soie en soi une PDG qui peut se permettre de faire l'enquête sur tout ça.

Naturellement, Sherny me sert le thé noir que j'avais demandé, et je la remercie chaleureusement avant de la laisser se changer, me concentrant sur sa vie. En soi, la police a des règles très strictes pour ce qui est de la vie privée, donc elle ne me dira pas ce qu'ils savent, du moins je ne pense pas. Je regarde sur mon téléphone si cette personne a déjà été épinglée pour ce genre de choses… et apparemment non. Soit il a commencé récemment, soit il n'a juste pas été repéré.

"On sait qui il est et où il habite, mais on dirait qu'il n'a pas été repéré."

C'est ce que je dis directement quand Sherny a fini de se préparer. J'ai fait une partie de l'enquête de mon côté, mais rien ne nous empêche de continuer ensemble.

2
Oh ! Mademoiselle Sherny est en train de poursuivre avec simplement une serviette autour de son corps. Je vais éviter de l'humilier, alors une fois que je commence à la voir le poursuivre, je coupe la vidéo. Hors de question que qui que ce soit la découvre entièrement nue et en profite pour lui envoyer des messages peu recommandables.

Une fois que j'ai coupé la vidéo, je regarde Mademoiselle Sherny faire et... elle échoue en tombant du portail permettant au voleur de l'arrêter. Surprise par ce qui se passe, je ne peux pas m'empêcher de crier.

"Mademoiselle Sherny !"

J'espère qu'elle n'est pas blessée. Je descends donc, l'avantage d'être frileuse est que je n'ai pas besoin de m'habiller, je le suis déjà très souvent, et je finis par arriver sur la terrasse, me mettant à genoux devant elle.

"Mademoiselle Sherny, est-ce que ça va ?!"

Je suis inquiète pour elle. Elle n'a pas l'air d'être particulièrement blessée, juste sur le choc. Je lui tends la main pour essayer de l'aider à se relever.

"Si ça peut vous rassurer, je l'ai filmé en train de voler vos sous-vêtements et il est reconnaissable. Ca ne va pas être difficile de le retrouver."

Je dis ça en montrant mon téléphone avec le sourire.

3
C'est le dimanche, et comme tous les dimanches, c'est repos pour tout le monde. Il faut bien que tout le monde revoie sa famille, donc je ne cracherais pas pour du repos. Cela dit, je vis seule, et donc j'ai surtout besoin de prendre l'air, en buvant mon thé. Que c'est agréable de prendre soin de soi et d'être un peu seule, de temps en temps.

Comme toujours, je vais en direction du balcon de mon appartement, profitant bien de l'air frais que j'ai bien mérité après une bonne semaine de formation intensive en tant que nouvelle PDG de Jiyû Shinbun. Je dois me préparer mentalement à la tâche immense qui m'attend. Je dois aussi me préparer à ce que mes subordonnés me flattent mon égo, comme mon ancien PDG l'a toujours eu. C'est quelque chose qui me gêne, pour être honnête, car j'ai l'habitude que certains me considèrent mal. Alors tous les employés qui me flattent l'égo… je ne serais pas fraiche pour ça.

Alors que je suis en train de réfléchir, je commence à voir une personne en train de... oh ! Il fallait bien que ça arrive : les voleurs de culottes. Il y en a un qui est en train de voler des sous-vêtements étendus. Ca arrive tellement souvent que ce genre d'affaires n'est plus vendeur. Mais j'ai un plan pour que ça devienne vendeur. Déjà, je prends mon téléphone et je commence à filmer la personne sans la moindre volonté de discrétion. Je peux pas m'empêcher de sourire en voyant ça.

"Alors ça sent meilleur que ton fondement ?"

Je commence à voir que la personne voit qu'il se fait repérer, et maintenant que j'y pense, je crois que c'est tombé sur ma voisine Sherny. Je me mets à rire.

"Mademoiselle Sherny ! Il y a une occasion de vous entraîner au sprint avec un homme bercé trop près du mur !"

J'espère voir ce qui se passe. J'irai même la créditer, dans ce genre de cas. L'homme essaie déjà de désescalader, mais je suis toujours en train de le filmer. Je soumettrait d'ailleurs une idée qui pourrait nous faire toutes les deux rire, si elle accepte.

4
Bon, j'ai fait du travail à mi-temps quand j'étais à l'école, ça me faisait du bien, avec ceux qui voulaient me harceler, me faisant former ma manière de me défendre, et je pense que ça se passe souvent comme ça.

"J'ai déjà fait du travail à mi-temps. Jamais à plein temps, de toute façon il faut trouver le bon pour éviter d'en sortir."

On dirait que ma menace a bien fait rire la demoiselle, ce qui fait plaisir. Il faut bien quelqu'un qui ne se contente pas que d'ignorer, mais qui se défend verbalement sans pour autant aller dans la vulgarité ni la violence. Je la regarde avec le sourire et baisse mon buste devant elle pour la remercier.

"Merci. En fait il faut se dire que face au harcèlement que j'ai eu, c'est ma manière de me défendre. Je peux vous l'apprendre, si vous voulez."

Je l'ai fait moi-même, et ça ne me gêne pas de le transmettre à d'autres femmes qui pourraient en avoir besoin. Si je peux aider les autres, ça me dérange absolument pas.

5
Le coin du chalant / Re : Une américaine au Japon, carnet de voyage
« le: vendredi 02 août 2024, 14:23:07 »
Hello ! Du coup je me propose pour un RP de voisinage. ^^ Etrangement, j'ai envie de jouer quelque chose de full Japon, comme les deux femmes qui grillent un voleur de culottes. x)

6
Une question logique, vu les réponses que j'ai donnés, et disons que mes études étaient inspirants, car j'ai toujours ressenti une fibre artistique, mais je ne savais pas encore comment l'exprimer.

"J'ai fait des écoles artistiques, et j'ai découvert que le numérique me parle. Je ne sais pas exactement quel métier je voudrais faire plus tard, mais être graphiste pour un journal me va tout à fait."

On dirait que la question fait énormément plaisir à Mademoiselle Starling. La lecture semble être toute sa vie. Je ris doucement avec elle par rapport à son temps libre. Donc elle lit des livres sur l'astronomie, les mystères de l'univers et la science en général. Une intellectuelle, ça fait plaisir. Bien sûr, elle me pose des questions sur la lecture et je lui souris.

"Ca m'arrive de temps en temps, quand j'ai envie d'être dans le calme intégral. Je crois qu'il y a certains livres qui m'inspirent beaucoup..."

Au bout d'un moment, je finis par entendre que l'homme qui nous aborde ne compte pas nous lâcher de sitôt. Je soupire lourdement avant de continuer.

"Au contraire d'une certaine personne qui est aussi inspirante qu'une émission de télé-achat."

Pendant que je parle, je commence à regarder la personne avec un regard calme mais sévère, ce qui le surprend grandement.

"J'ai de l'eau fraîche dans mon sac. Ne me force pas à le verser sur tes trois jambes en feu."

Je commence à sortir ma bouteille isotherme et bien fraiche, et il commence à partir. C'est une manière de lui dire de partir sans aller vraiment dans la violence. Je suis finalement rassuré.

"Merci."

7
Donc, dans son domaine, on peut démissionner sans réelle conséquence pour l'avenir. Intéressant, je me demande si je pourrais juste changer de métier... je ne sais pas, et je ne sais pas si j'aurais envie d'expérimenter ça. Je ne sais pas si je voudrais essayer les métiers de nuit, en sachant que je vais probablement me faire draguer encore plus souvent par des hommes qui ont besoin d'un verre d'eau froide sur leur pantalon. Du coup, on peut dire que ça ne s'applique pas à tous les domaines.

"Sûrement... peut-être qu'il ne valait pas mieux généraliser à tous les métiers, mais dans ceux que je visais après avoir beaucoup étudié."

D'ailleurs, quand on parle de ce genre de personnes, on voit un type qui commence à essayer de nous aborder. Encore un dragueur de rue qu'il vaut mieux ignorer, en espérant qu'il n'insiste pas. Heureusement que ce genre de personnes ne va pas trop forcer. Je me contente de lui parler comme s'il n'existait pas.

"Mais du coup, vous lisez beaucoup de livres vous-même pour avoir eu envie d'être libraire ?"

Je prends un sujet qui montre que je me fiche royalement de lui, et de toute façon je ne pourrai jamais être attiré par lui. Je crois que s'il devient lourd, j'en profiterai pour le provoquer.

8
Ouf ! Son cerveau n'est pas constitué que de billets verts. Elle sait que passer de simple employée en bas de l'échelle au sommet en seulement une journée nécessite une formation digne d'un samurai. En l'occurrence, elle veut que je l'accompagne à la tour Stark pendant une semaine. J'ai déjà deux questions à lui poser, pour la bonne tenue de Jiyû Shinbun, car mine de rien ce n'est pas une entreprise que je déteste plus que tout.

Par contre… je crois que son décolleté plongeant me force à rougir un peu. Je me doute que c'est volontaire pour faire rougir des hommes, et ça me ferait rire si c'était mon ancien patron, mais quand ça parle d'une lesbienne comme moi, je ne sais pas trop si c'est volontaire de sa part, surtout que je viens à peine de remarquer un bouton déboutonné par rapport à avant. Mais je parviens à prendre la tablette de mes deux mains.

Elle m'explique que la tablette permet de suivre les activités de Jiyû Shinbun à distance, ce qui est bien pratique... mais au vu de la marque j'ai envie de dire "déjà ?" Je me demande comment elle fait pour que ça puisse tout analyser en quelques heures, si l'achat est effectif. Ah oui, ça utilise une IA, ça peut aider, surtout si c'est bien programmé par cette IA. Je crois que cette question était vite répondue.

Myumi : "Oh pas mal ! Mais alors, si vous me permettez ces questions, est-ce que vous avez une tour Stark au Japon, ou est-ce que je dois aller aux Etats-Unis pour cette formation ? Et qui serait là pour me remplacer, pendant la semaine ?"

Je me doute que la tablette ne ferait pas tout. Tout ce qui va nécessiter un inkan, si ma tablette sera utilisée, son document devra être imprimé pour que je puisse mettre mon inkan. J'aurais aimé ne pas avoir à tout le temps garder mon inkan pour les documents importants, mais c'est à moi de m'adapter, ici.

9
J'aurais aimé que ça ne se résumé qu'à un mensonge éhonté et particulièrement diffamante, mais en réalité, il fallait que ça sorte. Je hoche la tête en gardant le sourire, la laissant partir. Je ne sais pas ce qui va se passer, mais en attendant la fin de la dernière journée en tant que simple graphiste, eh bien je fais mon devoir de graphiste. Je suis très loin d'avoir flatté l'égo de notre cher PDG, mais j'ai fait ce que quelqu'un qui a subi beaucoup devait faire.

Plusieurs heures plus tard où clairement il y avait une tension que j'ignorais impérialement car je travaillais, de nouveaux bruits de pas avec un regard assassin, pendant qu'il porte un carton. Oh ! Eh bien je crois que j'ai réalisé quelque chose de particulièrement inattendu. Un PDG démis de ses fonctions par une gaijin qui n'est même pas une de ses actionnaires. Par ailleurs, Madame Stark vient à son tour me demander dans le bureau du PDG, ce que je fais sans hésiter et sans discuter, parce que ça fait partie des règles.

Myumi : "Oui, Madame Stark."

Je la suis naturellement et je prends place en me tenant tout aussi droite qu'avant. Je ne sais pas si c'est la chaleur estivale ou autres, mais on dirait qu'elle a transpiré. Mes supérieurs en diront peut-être p... attendez quoi ?! Mon sourire professionnel n'a pas pu tenir face à la grande surprise très visible, avec mes yeux qui s'élargissent. Ca fait juste un an que je suis graphiste et que je n'ai fait que persévéré, et j'ai atteint ce que d'autres patrons n'ont atteint qu'en étant andropausé ? Même dans le scénario le plus probable que j'ai en tête, je n'ai jamais pensé devenir moi-même PDG en un an.

Mais malgré ma surprise particulièrement visible, je suis parvenue à me reprendre une fois qu'elle a terminé la parole et par reprendre le sourire professionnel.

Myumi : "Eh bien, je suis honorée d'avoir reçu une telle promotion. Merci Madame Stark, je ne vous décevrai pas. Simplement, est-ce que je pourrai avoir une formation intensive en tant que PDG, s'il vous plait ? Je suis prête à faire des nuits blanches pour connaître le plus de rouages possibles en un minimum de temps."

J'espère qu'elle me comprend. Cette promotion surprise me donne un tel écart de responsabilités que je ne serai juste pas à la hauteur si je reste dans ma mentalité de graphiste en tant que PDG. D'habitude, les responsabilités se gagnent petit à petit, mais me voilà à gravir une montagne sans compétence d'escalade acquise.

10
On dirait que c'est pas tombé à l'oreille d'une sourde. Déjà que cette chère Madame Stark semble irritée, on dirait que je lui ai donné une porte de sortie. Mais je ne suis pas seule ici, mes collègues sont surpris du fait que j'ai osé faire cette remarque devant le PDG. Ils savaient que je n'étais pas une femme qui se laissait marcher sur les pieds, avec mes remarques, mais ici j'ai sauté du balcon du Kiyomizu.

PDG : "Ou-oui, Madame Stark !"

Il me jette par ailleurs un regard sévère en mode "Dans mon bureau, ce soir", que je réponds avec le sourire, avant qu'il ne parte. Je vais peut-être me faire virer, ce ne sera pas l'idéal, je vais probablement devoir faire l'ogeza pour pouvoir garder mon poste. Juste, j'assume. C'est là que Madame Stark... que je peux pas m'empêcher de rougir un peu en voyant ce qu'elle laisse découvrir, mais je garde pour moi ce genre de remarques. A la place, je regarde le visage de la chère dame en restant professionnelle.

Myumi : "Tout de suite, Madame Stark. Au sein de Jiyû Shinbun, les graphistes comme moi ont déjà une pression à subir. Il faut rendre le journal attractif, parce qu'en cas d'échec, nous sommes des cibles de choix. Apparemment, c'est à cause de nous que le journal a moins de succès que prévu. Maintenant, vous pouvez imaginer cela avec une femme comme moi."

Je la laisse tout assimiler avant de reprendre. J'ai besoin de me décharger, et avec respect.

Myumi : "Il faut savoir quelque chose qui n'est pas unique à Jiyû Shinbun, au contraire, c'est qu'il existe un véritable cercle vicieux dans certaines entreprises, du moins au Japon. Une femme est embauchée dans une entreprise traditionnelle. Elle se fait souvent insulter parce qu'elle est une femme, ce qui est mon cas. Sa ficelle du sac de la patience est si tendue qu'elle finit par se chercher un mari avec un portefeuille suffisamment large pour pouvoir vivre décemment en tant que femme au foyer. Une fois qu'elle a trouvé un mari, elle démissionne à la première grossesse pour se libérer des insultes. Ses collègues doivent reprendre une partie du travail de la femme, ce qui les encourage à insulter les prochaines femmes qui seront embauchées."

Et pour être honnête, je ne peux qu'être le dégât collatéral qui essaie de rester tout en ayant la tête dure. Mais pourquoi je suis restée ? Je la regarde donc avec le sourire.

Myumi : "Mais il y a des difficultés et des plaisirs. C'est pour ça que je suis encore ici à l'heure actuelle."

C'est la réalité du terrain, c'est au moins sous-entendu. J'espère d'ailleurs que le rachat de Jiyû Shinbun se réalise quand même et serait avantageux. Ca va sûrement me soulager de cette peine que je subis depuis ces quelques années.

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J'y suis malheureusement habituée, il faut bien que je tienne depuis que je me suis fait harceler. Être frileuse suffit déjà à ce que je me fasse harceler, donc autant dire que je devais garder la tête froide, car je n'ai pas envie de me trouver un mari. C'est pénible, très pénible même, mais ce choix est encore trop difficile pour moi. Je secoue négativement la tête doucement.

"J'y suis habituée, malgré la pénibilité."

Si ça fait longtemps ? Hmm... je réfléchis... je vois le temps passer, mais je ne suis pas tant que ça. Mais je crois avoir une idée de depuis combien de temps je suis à Jiyû Shinbun.

"Je crois que ça doit faire un an que je suis dans le journal, et j'aime bien mon métier en soi. De toute façon, je sais que si je démissionne, ça va être compliqué d'avoir un nouveau travail, donc une fois que je quitte l'entreprise, il n'y a pas de retour en arrière possible. Vous savez sûrement qu'ici, quand on est dans une entreprise, il faut y rester jusqu'à la retraite."

C'est pour ça que c'est un vrai dilemme. Si je deviens femme au foyer, c'est à vie, sans possibilité de changer. En plus ce sera dans une relation où l'amour ne sera jamais réciproque, et où j'aurais clairement tendance à tromper mon mari pour une femme, risquant par ailleurs un divorce humiliant. Je préfère rester dans l'entreprise dans un environnement où je dois toujours garder la tête froide.

12
Une journée aussi particulière qu'inattendue au sein de Jiyû Shinbun : une richissime gaijin du nom d'Aline Stark va rendre visite à notre entreprise pour un potentiel achat. C'est une nouvelle vraiment particulière car on parle d'une gaijin féminine, dans une entreprise qui commence récemment à vouloir être héréditaire, et l'herbe a été coupée sous les pieds, ce qui m'a fait rire, ce qui m'a valu quelques réprimandes. Je ne serai plus considérée comme une touriste, car le PDG sera une PDG.

Le dilemme a été compliqué pour mes supérieurs. Il y a eu une grande majorité de contre, car pourquoi laisser une gaijin à la tête de la société ? De l'autre côté, c'est la meilleure manière de se faire connaître. Le PDG et le personnel financier font partie de cette catégorie, et par simple commodité, moi aussi. Comment je le sais ? Toute l'entreprise en a parlé. On n'a pas demandé mon avis, mais j'ai répondu à ceux qui le disent : "Est-ce que j'ai demandé le vôtre ? Pourtant je l'ai entendu plus d'une fois." Même là je ne me laisse pas faire.

Le jour J arrive, et naturellement, les supérieurs la saluent à la manière japonaise, malgré leur malaise plus que palpable. C'est une gaijin qui va les racheter, ce qui les met mal pour une entreprise qui prend les femmes pour des touristes, et qui essaie de devenir traditionnel.

Je travaille de mon côté, je me concentre à fond, jusqu'à ce que j'entende des pas et la voix de mon patron.

PDG : "Madame Stark, voici donc notre personnel graphiste."

Je me lève donc et me redresse devant la femme, qui est vraiment jolie, par ailleurs. Je me penche donc en avant pour la saluer avec un grand sourire, et je suis une des rares à ne pas être mal à l'aise à l'idée d'être rachetée par une entreprise étrangère.

Myumi : "Hatamoto Myumi, la touriste de l'entreprise. Ravie de vous connaître."

Hé hé hé ! Je leur renvoie le surnom qu'on me donne dans leur visage, pour montrer même aux patrons que je ne suis pas une femme qui tient à devenir femme au foyer. Ils tentent de m'humilier, je peux les humilier à mon tour.

13
Elle n'est pas la première étrangère à se faire déformer son nom, donc je la comprends tout à fait. Je ne vois donc pas pourquoi elle n'a pas le droit de déformer le mien sans avoir à subir mes insultes. Je me mets à rire doucement avec elle.

Elle me fait encore plus d'éloges sur mon travail, et ça me fait beaucoup de bien d'être reconnue. S'il n'y a que de la négativité, je ne suis pas sûre de m'en sortir. Je me penche naturellement devant moi avec un grand sourire.

"Merci beaucoup, Mademoiselle Starling."

Ce n'est pas la première fois que mon mental a été mis à rue d'épreuves, et je ne me suis pas facilitée la vie en devenant graphiste. Evidemment, le rédacteur aussi doit faire du bon travail pour faire un titre tape à l'œil. Je soupire tristement.

"Ce n'est pas juste, mais les supérieurs ne voudraient pas savoir, et il faut encaisser et positiver."

Et bon sang que j'ai appris à encaisser. Elle se demande par rapport à mon surnom officieux "la touriste", parce que je suis une femme. Je soupire à nouveau tristement.

"C'est le surnom donné aux femmes de l'entreprise en général, quand cette entreprise est constitué de beaucoup d'hommes. Une femme subit les attaques des supérieurs et c'est tellement fréquent qu'elle aura tendance à rechercher un mari avec suffisamment d'argent pour pouvoir démissionner à la première grossesse et devenir femme au foyer et heureuse de l'être. Pour eux, d'un jour à l'autre, je devrais trouver un mari pour démissionner quelques mois après mon embauche, sans se rendre compte qu'ils y encouragent. C'est à se demander si leur cerveau n'est constitué que de billets de banque."

Cette perspective de me trouver un mari ne m'enchante pas, car je sais que je ne serai jamais amoureuse de lui. C'est pour ça que pour l'instant j'essaie de toutes mes forces de rester dans Jiyû Shinbun.

14
Elle a raison, c'est une faute partagée, surtout qu'on ne s'en sortira pas si on continue de s'excuser. Je ris doucement avant de hocher la tête.

"Vous avez raison. La faute est partagée."

Elle s'excuse rapidement pour avoir déformé mon nom de famille, mais je ne lui en veux pas, je me contente de lui sourire.

"Ce n'est rien, je pourrais moi-même déformer le vôtre."

Oh ! Elle connait le journal ! Je peux comprendre que les informations sont trop déprimantes pour avoir envie de le lire assidument, pas de problème. Heureusement, il semble que le journal lui a tapé l'œil, et elle me complimente là-dessus.

"Oh vraiment ! Merci beaucoup !"

En plus, j'y mets du cœur à chaque fois, car je sais que si je ne prends pas soin, le journal serait peu attractif, donc moins vendeur, donc je peux me faire crier dessus, et justement j'y pense, et il semble que Mademoiselle Starling ne le sait pas.

"Oui. S'il y a une catégorie de personnes sur qui taper en cas d'échec, c'est bien les graphistes, car c'est eux qui doivent rendre les journaux attractifs, c'est eux qui font vendre les journaux avant les informations. Et je ne parle pas de la "touriste" du groupe."

Je parle indirectement de moi quand on parle de la "touriste". J'ai bien mis les signes de guillemets quand je parle de la touriste.

15
Je me penche à nouveau pour m'excuser, par rapport à la faute qui ne devrait pas être la mienne, soi-disant, alors que j'ai moi-même pas regardé devant moi.

"Je devrais également regarder devant moi au lieu de regarder le ciel, donc je vous en prie, c'est ma faute."

Pas la peine de me montrer ferme quand on est fautive, ça ne sert à rien. J'ai fait une bêtise, c'est à moi d'assumer.

Mademoiselle Starling déforme mon nom de famille, mais je ne lui en veux pas. Je peux moi-même écorcher son nom, en tant que gaijin. A la place, je ris doucement.

"Hatamoto, Mademoiselle Starling."

Nous commençons donc à marcher en commençant à mieux se connaître. Je suppose bien, et je pense que c'est une heure et un temps idéaux pour se promener au parc, loin des écrans. Oh ! Elle a deux emplois en même temps ? Donc elle est vendeuse dans une librairie et serveuse dans un bar. Je pense qu'il y a certains qui pourraient être un peu trop insistants envers les femmes.

"Eh bien ! Un travail assez calme avant un travail un peu plus bruyant, je suppose."

Je la regarde avec le sourire, et je hoche la tête en réponse à si je me balade après une dure journée de travail. Mon travail n'est pas trop indiscret, de toute façon tout le monde peut le voir, ça me fait une fierté.

"Je suis graphiste pour Jiyû Shinbun, si ça vous intéresse. Le journal est peu connu, mais je fais en sorte de le rendre à la fois attractif et intéressant."

Je ris doucement en repensant à ce que je suis en train de subir, mais que je suis capable de tenir, je pense.

"Après, on est des boucs émissaires, donc il faut garder son sang-froid en cas d'échec."

Et moi qui ai forgé mon mental avec le harcèlement, c'est quelque chose auquel je devais m'y faire.

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