Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Eugene Erik

Pages: [1] 2 3 ... 5
1
Les alentours de la ville / Re : Des bijoux et des embrouilles. v. Eugene.
« le: samedi 14 décembre 2024, 10:41:12 »
C'était être sage que de ne pas contrarier les fous, c'était être fou que de les seconder dans leurs inepties manifestes. La folle – car il fallait l’être au moins à demi pour seulement entrer dans son jeu – avait à présent glissé le doigt dans l’engrenage. Le reste suivrait et finirait broyé dans les mâchoires d’un destin facétieux ; celui qu’elle avait attiré sur elle en se compromettant avec le maudit. Elle ignorait encore tout de l’affliction que l’olibrius portait sur lui, mais à défaut d’en partager le sort, elle en ferait les frais collatéraux ; onéreux, ceux-ci. Ça coûtait cher de se négocier la compagnie d’un boulet de cet acabit ; on payait de sa personne jusqu’à s’y ruiner les nerfs.

- Mais auberge de quoi ! Fustigea l’imbécile d’un geste expansif et désinvolte comme les seuls cons les plus flamboyants pouvaient en commettre. Je suis riche patronne, faut croire que tu… pardon « VOUS » me payez bien. Faites pas la tête là, renchérissait-il en la devinant dubitative, même que c’est écrit dans le carnet.

Aussi lui placarda t-il presque le précieux calepin, condensé de sa mémoire de poche, en dressant le bras assez haut afin de lui faire parvenir sous ses carreaux teintés. Son employeuse fictive le surplombait en effet d’une tête au moins, et une sur laquelle s’affichait un visage sévère. Le minois lui trônait ainsi par-dessus une musculature qui, au-delà – très au-delà – d’une carrure vaguement athlétique, intimidait le commis. Ainsi conforté dans son rôle attitré de loufiat débonnaire et subordonné, le sous-fifre chercha dès lors à ne pas contrarier la cheffe, bien qu’il parut cependant tout faire afin d’attirer à lui son courroux. Il n’avait pas de mémoire Eugène, mais il lui arrivait d’avoir de l’instinct, tout notamment quand son interlocutrice avait sur la carcasse assez de muscles pour le pulvériser. Ce qui ne l’empêchait pas, au demeurant, au demeuré, de se confondre en gaffes et maladresses dont il n’était plus seulement coutumier mais maître-d’œuvre.

- Tiens ! Regarde-là, à la dernière adresse connue. 723 rue, Kakarumbaaaa… non… Nakamur… non.. Verlabaaaa… attends, je vais réussir à le dire. Agadez, y’a même une photo en plus.

Qu’il ne fut pas en mesure d’énoncer sa propre adresse eut matière à faire travailler soupçons et inquiétudes chez n’importe qui. Mais ce fut la mémoire de Dany qui se rappela à elle avant la consternation. Car cette adresse, elle la connaissait, de même que les deux statues – ou ce qu’on présuma comme telles – affichées sur la « photo » dessinée au feutre par ce qu’on espéra être un enfant déficient.

- Oui, voilà, Karakura. Je suis bête, elle sait où j’habite la patronne.

Cela ne se pouvait. Si on se refusa à suspecter le complot ou quelque conjuration que ce fut, la collusion fut trop improbable pour être accidentelle. Qu’un demi-débile lui brandit sous le nez la demeure même où elle laissait fureter son nez de limier ne pouvait tenir du hasard. Lui aurait-on mis un agent dans les pattes ? Et qui à la manœuvre, dans la coulisse, pour lui jeter l’impertinent ? Allié ou ennemi ? Cet improbable commis qu’elle se coltinait à présent ressemblait à un monceau de mystère avec une paire de lunettes de soleil par-dessus. La coïncidence ne pouvait être que fantoche, n’est-ce pas ?

Peut-être Dany ignorait-elle qu’un Japonais avait autrefois établi que les manieurs de stands étaient amenés à s’attirer les uns aux autres. Peut-être en allait-il aussi de même avec les emmerdes. Car c’en était une belle que celle dans laquelle elle avait mis le pied.

- Allez, on se dépêche ! J’ai encore des carottes à faire cuire. Parce que l’Eau Zen là, comme vous l’avez appelé, c’est clairement prévu que pour de la cuisson lente.

Prêt à entamer le sentier de son retour au bercail, d’un pas décidé et ferme, il s’arrêta net dans son élan impérieux puis interpela gauchement un passant en lui montrant de l’index le nom et l’adresse gravitant autour du terrible dessin inscrit dans son carnet cela, afin qu’on lui en désigna le chemin. Le mystère s’épaississait à chaque nouvelle agitation qui lui venait. Que ce fut chez lui ou non – et ça ne l’était pas – le 723 rue Karakura était apparemment une destination inconnue pour Eugene.
Rien n’avait de sens et, du sens, il ne fallait pas se tourner vers un spécimen pareil pour espérer n’en trouver ne serait-ce qu’une bribe.

Entraînée par cette bourrasque d’absurdité concentrée, Dany retourna ainsi sur les lieux du crime, désertés pour l’occasion, le propriétaire légitime s’en étant allé crécher en des lieux mieux désignés pour sa protection. Les compères, sur place y trouvèrent portes closes.

- J’ai sûrement oublié mes clés à l’auberge. Doit y avoir un double caché, faites-moi confiance, je sais ce que je fais. Assura t-il en démontrant le contraire.

Retournant jusqu’à la dernière touffe d’herbe du jardin, s’essayant même à l’apnée dans le bassin des carpes afin d’y trouver son inespéré Sésame, Eugène disparut des yeux de sa supérieure un instant, celui qui suffit à émettre un bruit de verre brisé avant qu’on l’entendit cavaler dans la baraque pour finalement ouvrir la porte d’entrée depuis l’intérieur.

- J’ai… hésita t-il avant de professer son grossier boniment, j’ai réussi à ouvrir la porte arrière – pas la peine d’aller voir, hein – vous pouvez entrer. Vraiment, pas la peine d’aller dans la pièce de derrière, c’est en… en rénovation. Tout ça, tout ça.

Même derrière ses lunettes bien noires, on devinait un regard fuyant et péteux de ne pas avoir été foutu d’entrer dans ce qu’il suspectait être son chez lui sans avoir eu à briser une fenêtre au passage.

« Faites comme chez vous » ne fut jamais une expression aussi tragique que dès lors où Eugène Erik investissait vos quartiers. Multipliant les bavardages épidermiques et incessants à l’endroit de ce qu’il suspectait sincèrement être sa cheffe, il avait retourné toute la cuisine se faisant, à la recherche de quoi cuire des carottes. Ce n’était alors plus pour lui une obsession mais un sacerdoce ; elles devaient être cuites, il en allait de son honneur à présent. Quel commis pouvait en effet s’esquiver devant pareille tâche ; sa supérieure ne l’aurait alors plus jamais respecté de sa vie.

Sans ménagement, pressé dans ses attributions – il faisait faim à la longue – il se saisissait de ce qui lui venait à portée de paluche et le bazardait aussitôt par la fenêtre dès lors où il n’en avait pas l’usage. Il était chez lui après tout, il pouvait se permettre.

- … et donc c’est pour ça que les pingouins font semblant de ne pas savoir voler. Conclut-il son énième litanie le temps qu’il accabla la costaude de ses babillages tout en vandalisant presque la cuisine. Ça me fait penser que j’ai pas mangé de pingouin depuis longtemps. Je crois ? Me souviens plus. Ah, tiens ! Pardon… « Tenez », le truc là, c’est un cuiseur ou je sais pas quoi, je sais même pas à quoi ça sert, et en plus y’a plein de fils qui dépassent. Qu'est-ce que je m'embarrasse avec des conneries pareilles, je vous jure.

De sous l’îlot central d’une cuisine impeccablement rénovée, il avait ressorti le fait-tout le plus chaud de l’histoire, puisque celui-ci était alimenté au C-4. Dans ses fouilles agitées, Eugène, sans qu’il le sut, avait trouvé une bombe destinée au réel propriétaire de la casa. Ce qui ne l’empêcha pas de la bazarder aussitôt par la fenêtre avec le reste, persistant dans ses conversations stériles tandis qu'il pillait les lieux.
L’engin, fort heureusement, n’explosa pas, ne pouvant qu’être activé à distance. Une proche distance.

***

Quelques instants plus tôt, à une proche distance, dans la voiture suspecte garée en face du 723 rue Karakura, deux hommes à l’allure implacable patientaient derrière les vitres teintées d’une Toyota dernier cri.

- C’est qui encore des deux zigotos qui entrent chez Hyuga ?

- Miss musclor, là, on l’a vue sortir tout à l’heure. Ça ressemble à du conseil extérieur si tu veux mon avis, ce fumier de Hyuga fait pas confiance à ses hommes.

Et il n’avait pas tort, car c’étaient précisément deux des « fidèles » du père Hyuga qui surveillaient ombrageusement l’édifice.

- Et le couillon qui est av… le sbire n’eut le temps d’investiguer qu’il bondît presque sur le siège passager où il était campé, mais je rêve où cet abruti a pété un carreau en pleine journée ?

- Ce serait quand même pas un des hommes de Ouchi ?

- Naaaah. Même derrière les binocles de soleil, ça se voit que c’est un gaijin. J’entends sa grande gueule jusqu’ici, il est pas du pays.

Eugène était un mystère pour qui posait les yeux sur lui. D’un regard atterré, le plus souvent.

- Ils sont entrés. Tu crois que eux aussi ils veulent le buter ?

- Avoue que ce serait drôle qu’on soit deux équipes à venir plastiquer chez lui.

Le rire qui leur remua à la gueule à tous les deux fut de courte durée alors qu’ils tressaillirent de concert à observer la riche bicoque de l’extérieur. Les événements improbables n’en finissaient pas de s’enchaîner.

- Mais je… que… il est en train de balancer quoi par la fenêtre, là ? Tu crois quand même pas qu’il…

- Merde, on s’est gouré, s’agita le plus balaise du duo tandis qu’il se défaisait maladroitement des étreintes de sa ceinture, il cherche à se débarrasser de la bombe. Ce mec est un pro, ça crève les yeux.

Ce ne pouvait que crever les yeux d’un aveugle alors que ce qu’ils prirent pour du génie tenait en réalité de la connerie pure. Mais sur un malentendu…
Contrariés qu’on les délesta de l’attirail qu’ils eurent bien l’intention de faire sauter quand leur chef reviendrait au bercail, les deux gaillards, pressés par l’improbable tournure des événements, se ruèrent par la porte – ouverte cette fois – chacun armé d’un calibre .45 avec lequel ils alignèrent les primo entrants.

- Vous levez les mains et vous nous suivez ! On a des questions à vous poser.

- Non mais… se scandalisa aussitôt Eugène sans plus jamais prendre conscience de la gravité des événements, pareil à un éternel nouveau-né qui ignorait tout des dangers de ce monde. Qu’est-ce que c’est que ces gens qui entrent dans une baraque qui est même pas à eux ? Ah je… n’en finissait-il alors pas de vitupérer, je suis désolé patronne, j’aurais dû vous dire que je vivais dans un quartier mal famé. Et ce cuiseur que je trouve toujours pas… tu parles d’une journée.

Et il n’était pas au bout de ses peines. Dany encore moins, car les peines se partageaient quand on se liait – même par inadvertance – à un boulet qui vous coulait au fond des abysses.

2
Le quartier de la Toussaint / Mieux qu'à Manille
« le: vendredi 29 novembre 2024, 20:36:14 »
Le grincement des appareils de musculation sonnait comme le carillon d’une religion nouvelle, une où prières, sermons et remontrances s’exprimaient au bout d’un gant rembourré. « La Salle », c’était ainsi que les propriétaires avaient surnommé cette antre où y résonnaient percussions et chuintements métalliques. Moins tourné vers la stricte sculpture des corps, on y pratiquait la bastonnades légale : la boxe qu’ils appelaient ça. Les entraîneurs hurlaient plus forts que le claquement des gants sur la chair nue des rings. Et quand l’avoine avait plu à verse, que les yeux furent moins pochés, ces gladiateurs sans cause ni publics retournaient à leurs jeux de jambe ou peut-être communier auprès du sac. Cela, quand ils n’étaient pas dérangés par le pire des aléas qui, pour l’heure, hantait les lieux sans avoir cependant la discrétion révérencieuse d’un spectre furtif.

- Maurice, qu’est-ce que je t’ai dit ? C’est droite, gauche, droite, gauche et ensuite, seulement, droite gauche. Pas droite, gauche, droite gauche, droite et gauche. Ou peut-être que si, attends. C’est où la droite déjà ? C’est l’un des deux, tu peux pas te tromper. N’empêche que tu t’es trompé, donc tu me refais ça vingt-six fois. Je sais pas compter au-delà. Pas besoin.

Maurice, comme ses petits camarades, eux aussi harassés par des efforts qu’ils ne pouvaient consacrer à exprimer leur ire, fit la sourde oreille, quoi que les dents serrées. D’abord car il ne s’appelait pas Maurice, ensuite car il souffrait, comme chacun, d’entendre ce guignol entré là comme un moustique attiré par la lumière, dispenser ses cuistreries en conseils avisés.

- Et toi Zoubida, tu frappes le sac, d’accord, mais est-ce que tu arrives à anticiper ses mouvements ? Est-ce que tu t’es mis dans la tête du sac avant de l’affronter ? La baxe, c’est pisychologique avant toute chose, okay ? Travaille ton mental. C'est important ça, la mentalitude.

- Comment il m’a appelé, là ? Tressaillit un sanguin tandis que deux camarades lui ceinturaient déjà les bras afin de prévenir un drame salutaire.

Eugene, ses conseils prodigués, avait déjà poursuivi son inspection sans prêter garde à la fureur qu’il semait partout où il passait. Ils étaient des dizaines à vouloir lui pocher les yeux cachés par ses lunettes noires ou, pourquoi pas, l’étrangler avec ce bandana ridicule autour du crâne. Les plus sages le prirent pour un fou, arguant qu’on ne s’adonnait pas à un jeu de massacre sur un handicapé mental. Aussi tentant fut toutefois l'exercice.

Seulement, et c’était à regretter, Eugene était simplement con. Cliniquement peut-être, mais la science ne s’était pas encore penchée sur son cas. Et quel cas que celui-ci. Déjà hâbleur et bavard plus que de raison, il était en sus frappé d’un supplice lui ayant ôté sa juste mémoire. Ses souvenirs, à chaque minuit venu, se réinitialisaient. L’énergumène se réveillait ainsi chaque fois confus de ses pérégrinations aléatoires, brodant son histoire présomptive sur les indices environnant à peine ses paupières décollées. Pour ce jour, réveillé dans La Salle après s’y être rendu la veille afin d’y trouver Hypnos dans un vestiaire – en tout bien tout honneur – il s’était cru grand boxeur. Il n’était pas foutu de prononcer le mot « boxe » convenablement, mais il s'en savait champion sans avoir à porter les gants. Aussi dispersait-il sa sapience aux alentours sans se douter un seul instant qu’il risquait sa vie à chaque remarque lui coulant de sa gueule bruyante.

- Quant à toi Ginette, n’oublie pas que tu es une naine. Faut juste t’accroupir, et ton adversaire pourra pas te toucher à moins de se pencher et là ! PAF ! Tu bondis les deux poings en avant. J’ai le sens tactique, te sens pas intimidée.

Bien assez tôt, à s’improviser grand sachem des jouteurs gantés, le revers lui viendrait en contre croisé funeste. Pour l’heure, il s’acharnait cependant à tirer le diable par la queue sans savoir à quel jeu dangereux il jouait. Ainsi vaquait Eugene Erik, fléau de qui s’y éprouvait.

3
Prélude / Re : Dany [Validoulalidée]
« le: mardi 26 novembre 2024, 21:04:32 »
Je savais que j'avais raison de garder espoir.

*Avait perdu tout espoir*

4
Les contrées du Chaos / Re : Valet de pique et Dame de coeur ( privé )
« le: lundi 25 novembre 2024, 21:12:16 »
« Qu'est-ce vous foutez chez moi ? »

La première impression était toujours la bonne, et celle-ci, énoncée en des termes grossiers et équivoques, fut bonnement mauvaise. C'est en usant de ces mots, et avec un aplomb appuyé aux confins du scandale, que s'était remarquablement distingué l’animal. On l’eut pourtant cru dressé celui-ci, à jurer de son accoutrement, sapé qu’il était en majordome de seconde main ; c’était se méprendre de beaucoup sur le spécimen qui venait d’être imprudemment introduit en cour.

Il y avait comme péril dans la demeure alors qu’une calamité ambulante, qui ne payait pourtant pas de mine, fut si malencontreusement jetée dans la maison royale. Personne ne l’y avait tant jeté qu’il ne s’était préalablement incrusté. Malgré lui, cependant. En chien fou venu errer sans le sens des convenances à portée ou au loin, il s’était retrouvé là sans savoir comment, ou sans trop même à savoir pourquoi. Cela tenait à ses habitudes ; à son quotidien.

Accablé d’un maléfice prodigué par un dieu courroucé de ses forfanteries passées, Eugene Erik, aujourd’hui valet à ses dépends, perdait la mémoire des vingt-quatre dernières heures écoulées à chaque minuit révolu. Résultait de ce menu supplice un garçon plus étourdi et sot qu’il ne l’était déjà au naturel, découvrant le monde de nouveau chaque matin, s’improvisant des leçons de savoir-vivre très incomplètes avant d’aller au devant de sa journée. Peut-être entré par effraction dans le château – les rats y trouvaient bien leurs accès – il s’était logé une nuit fraîche dans un local réservé aux gens de maison. De bon matin, persuadé d’être levé où il habitait en croyant user d’une logique bridée par sa malédiction, il s’était habillé en se persuadant puiser parmi ses effets. Ainsi avait-il endossé l’habit de serviteur, avant de se pavaner dans les couloirs d’une demeure qu’il croyait sienne. Certains ne doutaient de rien ; c’était après tout le propre des imbéciles de ne jamais rien remettre en question. De quoi ainsi justifier le propos liminaire à son incursion dans la chambre. Ou, sinon le justifier, au moins expliquer ce culot avec lequel il invectiva une princesse de sang royal à peine l’eut-il en vue.

La réponse, succincte, lui parvint à revers, venue à son occiput plutôt qu’à ses tympans.

« T’aïe ! Avait alors réagi l’imbécile en tunique de loufiat quand dame Ann lui écrasa son poing contre l’arrière du crâne.

- Mais on l’a trouvé où celui-ci pour être si… elle prit sur elle de se ressaisir, afin de ne pas perdre contenance comme le lui intimait son rang. Une autre bravade de cet acabit, et on te fléchera le chemin de la potence, mon garçon. C’est un privilège d’être valet auprès d’une si prestigieuse famille royale, il y a des abus qu’on ne peut se permettre. »

Confirmé dans son rang de subalterne, revenu de ses grandes illusions de châtelain, Eugene avait été ramené à sa place. Quelle qu’elle fut d’ailleurs, car il n’était en réalité pas plus valet qu’il n’était roi. Ballotté par les circonstances, son sort dépendait des malentendus qu’il suggérait par ses présences inopinées.

« Ça va, ça va, j’ai compris. Se protégeait-il le visage de la zélée suivante. Je… je faisais de l’humour. Je brisais la glace. Parce que l’hiver, tout ça. T’aïe ! Mais arrêtez !

- On ne plaisante pas ici, on obéit aux ordres. On obéit promptement, sans faute et en silence.

- En silence, c’est noté, je dis plus un m… t’aïe !

- En silence ! »

Trop volubile pour son bien, et surtout pour les nerfs de qui devait l’entendre jacter incessamment, le silence avait sur Eugene les attributs d’un poison qu’il ne savait souffrir trop longtemps. Ann, parce qu’elle était affairée à d’autres tâches nécessitant sa supervision et son expérience, quitta les appartements de la reine après qu’elle crut le sauvageon domestiqué. Encore un valet qu’elle n’avait pas eu le temps de débourrer pensa-t-elle tandis qu’elle fusait le long d’un couloir, un brin inquiétée de savoir la reine en si douteuse compagnie.

Après qu’il se fut assuré que sa furie de supérieure hiérarchique ait disparu hors de sa vue, Eugene reprit aussitôt ses mauvais travers. La nonchalance estompa la raideur de la discipline qu’il affecta de faire sienne, et c’est sans se faire prier qu’il plongea ses mains dans ses poches, appuyant son épaule contre l’embrasure de la porte des appartements de la reine. Inspectant les alentours sans franchement prendre la peine de toiser l’unique joyau de ces lieux, celui-ci enveloppé dans du satin, il proféra, à lui-même plutôt qu’à sa souveraine :

« Mazette, y’en a pour des sous, ici. On se refuse rien. »

Puis, portant son attention sur la maîtresse de maison – et accessoirement du territoire tout entier – il l’invectiva d’un geste du menton.

« Du coup, ça se goupille comment cette histoire ? Faut que je fasse quoi ? »

Le relâché du phrasé, et même de sa posture, accusait des manières d’un rustre, ou d’un gamin mal élevé dont il revêtait tous les attraits, à commencer par la paire de binocles noires sur son nez, celles-ci n’étant pas comprise dans l’uniforme réglementaire.
Le pire étant qu’il avait manqué à ses premiers devoirs avant qu’on ne lui confia le moindre des ordres qui fut, car dans les infinis méandres de sa négligence coupable, Eugene n’avait pas même pris la peine de se présenter. Méritait-il seulement, après tout, qu’on retînt son nom ? Lui-même ne l’avait appris qu’au matin, en potassant le carnet où étaient inscrites toutes les informations dont il avait besoin pour survivre sans sa mémoire. 

5
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: dimanche 03 novembre 2024, 06:24:49 »
E2 comme dans « E2 [Aidez] moi à gagner » (je tente des trucs, j'innove, vous n'avez pas à me toiser du regard pour mes jeux de mots expérimentaux. )

Et J6 comme dans « J6 [J'issiye] de récolter la timbale]

C'est bien le dernier jour du concours ?

Citer
Vous avez dès aujourd'hui, dimanche 13 octobre, jusqu'au dimanche 3 novembre 23h59 (heure de Paris) pour participer à cet event !

6
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: samedi 02 novembre 2024, 07:28:21 »
F6 et H2

7
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: vendredi 01 novembre 2024, 09:36:48 »
C5

8
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: jeudi 31 octobre 2024, 05:25:17 »
E7

9
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: mercredi 30 octobre 2024, 05:33:18 »
Je tente E6. Pas de calcul stratégique là derrière, et c'est en ce sens que c'est une stratégie. Pour prendre au dépourvu.

10
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: mardi 29 octobre 2024, 06:30:41 »
Étant donné qu'Anéa, comme vu précédemment, veut qu'on prenne des vitamines, rien de tel que du K6 pour se revigorer.

11
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: lundi 28 octobre 2024, 05:24:06 »
Des têtes de mort, des pierres tombales, des fantômes, la thématique du décès est à l'honneur. Donc va pour D7.

12
Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: samedi 26 octobre 2024, 22:47:05 »
Grille 1 : I7

Grille 2 : C8

13
Les alentours de la ville / Re : Des bijoux et des embrouilles. v. Eugene.
« le: samedi 26 octobre 2024, 13:09:25 »
Délesté d’apparats dont il n’aurait jamais le moindre usage, clinquants et onéreux comme seuls pouvaient l’être les vains vestiges d’une opulence qui ne l’était pas moins, le père Hyuga avait dégraissé sec. À son âge, quel qu’il fut, peut-être canonique à deviner le crin blanchi, il n’avait très franchement plus rien à prouver. À mettre en perspective de ce qui fondait son capital mal acquis, on ne l’avait pas même soulagé d’un fond de poussière dans un porte-monnaie, personne à sa place n’y aurait regardé à deux fois.
Mais Hyuga n’était pas personne, il est était devenu monsieur Hyuga. La traque engagée n’avait en réalité pas grand rapport avec quelque orfèvrerie que ce fut. C’est à la chasse aux principes qu’il l’avait lâchée, la Dany, car tout cela, en définitive, n’était plus qu’une question de principe.

Il aurait pu et, les juristes concernés en témoigneraient, il aurait eu tout à gagner à ne rien entreprendre de drastique suite à cette menue mésaventure. Seulement, le respect ne s’imposait pas avec le sourire et de ce respect, Hyuga en fut trop lourdement tributaire s’il souhaita qu’on persista à l’appeler « monsieur ». Passer l’éponge, lever les yeux au ciel pour une bagatelle, c’eut été la solution de sagesse. Or, de sagesse, il n’en était point question dans les eaux troubles au travers desquelles il avait navigué des décennies. Les requins de son engeance ne grisonnaient jamais ; pas à moins d’être les plus voraces d’entre tous. S’il était là où il était, et s’il compta y rester, le Yak’ le devait à sa propension à la violence. Qu’on le dévalisa ainsi de ses effets au nez et à sa barbe reniflait aux naseaux des charognards de sa race comme un signe de faiblesse. Et parce que ce qui chancelle ne demande qu’à tomber, quelques concurrents – sinon amis douteux – de monsieur Hyuga auraient pu interpréter l’événement comme un signal ; le moment où le vieux perdait la main, le top-départ pour la course à sa succession précoce.

S’il se montra si épidermique dans ses châtiments, le barbon, c’était encore car il voyait déjà sa tête sur le billot, qu’il sentait respirer contre sa nuque le souffle rauque et puant d’ambitieux qui n’avaient attendu leur tour que depuis trop longtemps. Les bijoux étaient moins qu’accessoires dans la hiérarchie de ses présentes préoccupation. Faire appel à un « ami », c’était ratifier de lui-même le dernier volet de son livret de famille. Des « amis », dans ses eaux troubles, Hyuga n’en trouverait aucun. C’eut été se mettre en position de faiblesse que de confier son sort à qui s’empresserait de devenir son bourreau ; aussi avait-il tapé dans le Gaijin. Dany, taiseuse, avait peut-être déjà tenu compte de tous les paramètres de l’équation dans laquelle elle y alla de sa retenue. De loin, on pouvait voir poindre l’aurore d’une guerre de succession chez les mauvaises gens. Si les joailleries ne retrouvèrent pas leur écrin, quelques balles perdues iraient peut-être se loger dans son charnu. Le beau guêpier dans lequel elle avait mis la main lui apporterait alors moins de miel que de douleurs.

Sans doute en était-elle déjà à brosser le portrait global des événements sans en laisser toutefois une trace dans un carnet. Qui avait bien pu lourder le vieux Hyuga de ces ornements qu’il destinait à ses maîtresses ? Une courtisane jalouse ? Un lieutenant aux dents longues, venu initier une étincelle dans une poudrière ? Peut-être même un gang rival, désireux de tumulte pour rafler le territoire ? Et si ça n’avait été tout simplement qu'un cambrioleur intrépide ? Sans compter que la thèse du génie criminel n’était pas à exclure.
À moins que ce ne fut Eugene Erik. Car parfois, la foudre tombait au mauvais moment sans qu’elle ne descendit du ciel pour une raison particulière, aussi on n’osa sans doute envisager que toute cette affaire partait d’un regrettable – très regrettable – malentendu.

Sur l’archipel, ce concentré d’imbécilité qu'était Eugene y avait atterri sans trop savoir comment ou pourquoi, ayant même oublié qu’il s’était égaré dans un container, ayant cheminé trois moins entiers à se nourrir de la marchandise qui s’y trouva jusqu’à ce que la cargaison fut déversée avec lui sur les rives de la baie de Yokohama. Son malheur – mais surtout de qui avait à le supporter – tenait à une malédiction dont il fit les frais pour le châtier de son intempérance passée. Le binoclard à verres noircis perdait en effet la mémoire des vingt-quatre dernières heures l’ayant précédé chaque fois que sonna minuit. Le problème n’en était que mieux gâté que son amnésie concerna tous ses souvenirs personnels à compter du berceau. Aussi vaquait-il en animal stupide, vagabondant sans le savoir vers un avenir de courte vue qui lui échapperait des yeux à compter du lendemain. Sisyphe l’avait heureuse en comparaison.

Ici au Japon – « terreuh perdue entreuh tradition et modérenité » comme aiment à le dire les commentateurs audiovisuel – c’était rien moins que l’affaire de Boucle d’Or et les Trois Ours que celui-ci, ce Eugene, avait rejoué. En badaud crédule, qui ne se doutait de rien car ignorant jusqu’aux risques qu’il prenait à chaque ineptie qu’il perpétrait allègrement, il avait, quelques jours auparavant, profité de la vacance d’une bien belle demeure pour s’en aller y sommeiller. Dans ses délires, car il se bricolait une identité à chaque matin en puisant dans un carnet de notes qu'il ne quittait jamais, Eugene s’était persuadé, et sans que ne ne s’esquissa ne serait-ce que l’ombre d’un doute, que la demeure qu’il s’en était allé investir avait été la sienne.

Aussi le frigo avait-il été mieux dévalisé que la boîte à bijoux avant qu’il ne piqua un roupillon et ne s’extirpa le lendemain des draps et cela, pour s’en aller dériver vers de nouvelles et improbables aventures. Les poches de son manteau bourrées de quincailles dorées et serties de joyaux – ce qu’il avait oublié – il avait repris sa route en vandale insoupçonné, pas même de lui-même.
Si le sang coula prochainement dans les rues de Tokyo du fait d’un règlement de compte en vue d’une usurpation d’un pouvoir criminel, la faute incomberait ainsi à un amnésique abruti et heureux de son sort à défaut de pouvoir d’en émanciper. Ça tenait finalement à peu de choses, une guerre de gangs.

Lorsque, sur le cheminement rigoureux de son enquête, Dany s’empara de son bento avant qu’elle n’œuvra sur le sentier de la traque, un inconvenant – et c’était peu dire du personnage – manqua de lui ébouillanter les paluches tandis qu’il abattit lestement une passoire sur la table de travail à présent trempée.
Après que le malséant eut accompli ses œuvres, il s’essuya le front d’un revers de bras et s’adressa à la bougresse du fait qu’elle fut sa seule interlocutrice environnante.

- Elle est mal foutue leur marmite. Jamais j’arriverai à faire cuire mes carottes là-dedans. En plus, c’est mal aéré, y’a de la vapeur partout et on crève de chaud. Comment tu veux qu’on fasse cuire ses pâtes là-dedans ? À moi ça m’a pris vingt minutes !

À situer sa provenance, de là où il fit son irruption fracassante, l’incongru revenait manifestement de l’onsen. À n’en point douter, cet illustre spécimen d’imbécile avait fait des bains une marmite de circonstance.
Pour sa défense, ce brave garçon, lui aussi pensionnaire de l'auberge, était très lourdement amnésique. Pour ne rien arranger à son malheur, il avait plus d’instinct que de réflexion en lui, aussi manquait-il de jugeote et de perspicacité à un point où chacun de ses choix, mal avisés pour la plupart, aboutissaient à une insanité comme le commun des mortels ne pouvait que difficilement en conjecturer.

Soufflant à force d’avoir eu à suffoquer tout habillé dans les onsens le temps de sa popote improbable, il réajusta le bandana blanc au-dessus de ses lunettes de soleil et annonça, avec allant et entrain :

- Bon ! Maintenant, au tour des carottes.

Ce fut sans compter les réserves d’ordre pratique que vînt formuler le propriétaire, lui aussi très porté sur les entrées brutales dans la cuisine. Lui avait au moins l’excuse de la colère pour motiver sa rudesse.

- Ma parole mais… mais… mais c’est vous qui avez laissé traîner des pâtes dans le Onsen ?!

Par confusion et par bêtise, Eugene interpréta le « vous » comme la deuxième personne du pluriel, ce qui contribua à attirer avec lui Dany dans les abîmes lorsqu’il se tourna vers elle pour lui demander :

- T’es arrivée à les faire cuire toi ? Les miennes sont encore croquantes.

- Qu’est-ce que c’est que ces Gaijins à la…, ravala le tenancier les dents serrées qui crut alors pouvoir les mettre dans le même panier de crabes, vous allez me foutre le camp de mon établissement et fissa ! Et croyez-moi que je vais téléphoner à tous les aubergistes et hôteliers du coin pour leur faire part de la nouvelle !

L’un ou l’autre n’eurent alors le temps d’expliciter leur plaidoyer que tout deux furent vertement foutu dehors dans le vacarme d’une vocifération furieuse. Eugene Erik était un paratonnerre dont il ne faisait jamais bon se trouver proche. Ainsi Dany fut privée de ses pénates temporaires, avec un bento en lot de consolation, par la faute cet improbable malheur qui l’accabla si tôt après son arrivée au Japon.

Tout en s’époussetant indolemment après avoir été viré en malpropre qu’il était, Eugene, qu’on savait bavard invétéré, ne put s’empêcher d’avoir le dernier mot ; ou même le premier du reste.

- Non mais tu l’entends celui-ci ? Le culot ! Y’avait des vieux qui barbotaient à poil dans sa cuisine, mais c’est à moi, à ce pauvre Eugene, qu’il va faire ses reproches. Ces sauvages, je te jure. Bon ! Reprit-il gaillardement comme si rien de notoire ne s’était passé. C’est pas tout ça, on à faire nous.

Parce que Dany et lui étaient les seuls étrangers du coin, et parce que l'aubergiste cru qu'ils étaient de connivence pour les loger à la même enseigne, Eugene n’envisagea pas la thèse du hasard, préférant imaginer opportunément qu’ils se connaissaient. Qu’elle ne partagea pas plus tôt sa chambre tendait à indiquer qu’ils n’étaient pas des proches, aussi en conclut-il, avec ce sens de la déduction approximatif qu’était le sien, que Dany et lui étaient collègues.

- Allez au boulot ! Attends, c’est moi ton chef ou c’est toi ma supérieure ? Je sais jamais.

La foudre, parfois tombait au mauvais moment sans qu’elle ne descendit du ciel pour une raison particulière. Si monsieur Hyuga et son aréopage en avaient récemment fait les frais, ce fut cette fois à Dany d’essuyer le cataclysme qui, sur un malentendu dont Eugene avait le secret, venait de s’ancrer à elle.

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Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: samedi 26 octobre 2024, 09:14:18 »
I6, car c'est Ici que je trouverai la fortune.

Je vais finir par croire que mes raisonnements sont justes à force d'être sans cesse récompensé.

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Events / Re : Qui veut gagner des bonbons ? [Halloween 2024]
« le: vendredi 25 octobre 2024, 04:28:19 »
Encore un calcul stratégique payant.

Sachant qu'Anéa tient à nous de tout son cœur, je n'ignore pas qu'elle souhaite que nous restions en bonne santé en consommant de la vitamine B8, dont on dit qu'elle est excellente pour les cheveux et pour la peau.

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Ouais, j'ai pu trop d'idées de foutaises stratégiques à l'heure-ci. B8 quand même.

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