Les terres sauvages / Etude génétique formienne et extermination tekhane [Toda/Belphy]
« le: mercredi 27 septembre 2023, 09:59:35 »Un des multiples remparts naturels qui sépare Nexus et Ashnard. Ici, on y trouve peuple de géants, de peaux-vertes et de créatures d’Outretombe se battre pour gagner quelques parcelles de territoire. Car cette chaîne de montagne est parsemé par de multiples galleries, creusées par une ancienne civilisation. Certains aventuriers racontent avoir retrouvé les portes de temples antiques dans les profondeurs de ces cavités artificielles.
C’est d’ailleurs quelque part dans ces profondeurs que notre histoire commence, au milieu...D’un raid de Myconide se faisant massacrer. Pourtant, les hommes champignons n’en sont pas à leurs premiers assauts, entre les peaux vertes et les autres aberrations des Hauts ardents, les ennemis ne manquent pas. De plus, ce ne sont pas des créatures particulièrement agressives. Mais le problème, c’est que d’autres créatures ont décidé de faire leur nid sur leur territoire depuis quelque temps. Et ça, ça ne leur plaît pas.
La tactique des Myconides est particulière. Ils diffusent des spores hautement toxiques, acides et hallucinatoires, avant de venir achever leur proie. D’ordinaire, c’est assez efficace. Ils sont cinq à avancer dans le tunnel, lorsqu’ils entendent une de ces créatures d’ailleurs s’approcher. Instinctivement, ils projettent toutes leurs spores. L’air vicié qu’ils génèrent peut suffire à neutraliser un mammouth en une fraction de seconde. Ils guettent la réaction de cette aberration. Voilà, elle titube sous leur attaque. Elle s’écroule. Parfait. Ils se rapprochent doucement, doucement, pour l’achever. Jusqu’à ce que…
« BWAAAAAAAAAAHAAAHAAAHAAAHAAAAAAA ! MAAAAAAAITREUH ! BOUS BE MANQUEZZZZZZ ! »
Cet insectoïde géant se jette d’un bond sur le premier qu’il trouve, et de ses horribles dents pointues et acérées... Croque son chapeau pourtant particulièrement dur. Le Myconide n’a pas le temps de réagir que déjà les griffes et la mâchoire du formien a déjà détruit plusieurs parois de son corps. La vivacité de ces attaques et la puissance de l’entrave qu’il génère laissent ces camarades dépourvus. Car surtout, cette créature semble...Réagir étrangement à leurs spores.
« BWAAAAAAAAAAAAAAA ! QU’EST-CE QU’ON VA FAIRE SANS VOUUUUUUS ! J’AI PEUUUUUR ! »
Les spores hallucinogènes n’ont pas l’air de lui faire l’effet désiré. Normalement, il aurait dû être pris de stupeur, de nausée et de paralysie. Au lieu de ça, il semble avoir des réactions... Émotionnelles. Bien doté de ses mouvements, il se jette sur une deuxième victime, après avoir gobé presque entièrement le premier. Les trois autres, alertés par la différence de puissance, commence à partir là d’où ils sont venus. C’est alors qu’ils reçoivent de puissantes décharges d’énergie les neutralisant dans leur fuite. Une voix plus féminine retentit.
« Kaaakakakak ! Dis donc, l’air est bien vicié ici ! Cela m’aurait achevé d’un coup si j’étais venue en premier ! Dommage pour vous, vous êtes tombé sur Aiu. »
« JE SUIS SI TRIIIIIIISTE ! » Continue Aiuezogr'itritl.
Sa comparse fait une moue désapprobatrice alors qu’il jette sa tristesse contre le troisième en plantant les crocs dans sa jambe.
« Kaaakakakakak ! Aiu, tu vas être malade, ce n'est pas bon d’en manger autant. Même pour toi ! »
« Mais...mais...-sniff- Ashai, le maitreuh il est plus là ! »
« Je suis au courant, bougre d’imbécile ! On est tous au courant et ça depuis des LUSTRES ! »
« Si ça se trouve, il...il... »
Une voix plus grave résonne.
« Il est vivant. Quelque part. Sinon, nous ne serrions plus de ce monde. »
La dénommée Ashaiodh'ru tire une moue de désapprobation en voyant son confrère arriver.
« Vhog. Je t’ai dit que nous avions la situation en main. Et en plus, tu vois Aiu se débrouille très bien tout seul. »
La grosse limace ne répond pas, mais se rapproche de ce qu’il reste de leurs envahisseurs avant de se poser dessus.
« J’ai moi aussi besoin de me nourrir. Les gobelins ne sont que trop peu rassasiant. Et les derniers n’étaient pas nombreux. »
Sa camarade elle aussi se décide de se servir en plantant sa queue pointue dans un morceau de chapeau, avant de l’amener à sa bouche pour le croquer. Elle aussi reste pensive.
« On s’y prend mal. Sans notre maître pour nous coordonner, sans autres esclaves pour nous obéir, nous ne sommes rien. Je meurs de faim... »
« BWAAAAAAHAAAAHAAAAHAAAA ! LE MAITREUH EST PLUS LAAAAAA ! »
« KAAAAKAKAKAK ! FERME TON BEC OU JE VAIS M’EN OCCUPER MOI ! »
« Hum...Ashaiodh'ru semble avoir subi certains effets des spores des Myconides. »
« Je suis au courant, l’intello ! Pas besoin d’en rajouter ! »
Un ronronnement parcourt l’atmosphère. Les trois lieutenants s’arrêtent net dans leur festin. C’est la chasseresse qui clos le silence en premier.
« Tss... Manquez plus que lui qui nous appelle. Bon sang, j’en ai marre. Cela fait des jours que l’on lutte dans ces cavernes contre toutes ces saloperies et lui ? Il est pénard à côté du bassin ! »
« Protéger ce bassin est notre seule raison d’exister, en l’absence de notre maître. Il le faut. Et il a besoin d’un endroit calme pour...»
« KAAAAKAKAK ! Ferme là l’intello ! »
« Je pensais que... »
Le regard noir – si on peut le dire ainsi – de la lieutenante suffit à la limace de comprendre qu’il doit se taire. Seuls les pleurs de leur camarade dépressif trahissaient le silence pesant alors qu’ils prenaient le chemin du retour.
Après de très longues minutes de marche, ils arrivent enfin au cœur de leur nid. Enfin, ce qu’il en reste. Par le passé, les parois étaient envahies de matière organique formienne, les pondeuses abondantes, et le bassin génétique un puits de vie. Maintenant, ce n’est qu’une mare putride verdâtre, au milieu de cavités rocailleuses de la grotte. Alors que les trois lieutenants revenaient de leur chasse, le dernier habitant de ce nid déchu lévite devant eux.
La chasseresse pointe avec son dard le dernier des Formiens, visiblement agacée.
« J’espère que tu as de bonnes raisons de troubler notre repas, le planqué ! Kakakakak ! »
L’intéressé ne répond pas aux claquements de dents de sa partenaire. Il faut dire que Umlaagr'gnotl est non doté de cavités buccales, et semble ne pas pouvoir parler. Pourtant, un bourdonnement intérieur se met à émerger dans les têtes des autres Formiens.
« Écoutez-moi. Mes appels n’ont pas été vains. Depuis quelque temps, je sens une énergie venir. Une énergie familière. Elle se rapproche, je la sens. »
« BWAAAAAAAAAAAAAAAA ! MAIIITREUUUUUH ! »
Agacé par l’interruption de l’insecte géant, le télépathe met un peu de temps à reprendre.
« Que lui arrive-t-il ? »
« Je dirais une réaction hallucinogène générée par les spores des Myconides. » Explique la limace. « Cela est similaire à ce que certaines tribus humanoïdes pratiquant des culte aux musiques électroniques appellent des « Bad Trip » ou « Descente d’acide ». Sans doute un appauvrissement de sérotonine et... »
« Kakakak ! On a compris, l’intello ! Il est défoncé ! »
« BWAAAAAAA ! »
« RAAAH ! Mais ta gueule ! KAAAAKAKAKAK ! »
Un bourdonnement plus agressif vient perturber la concentration de la chasseresse et l’insecte géant, alors qu’ils se compriment, subissant l’assaut mental de leur confrère, le cerveau-antenne. Une attaque sans doute destinée à les calmer, ce qui fonctionne. La rage aux dents, Ashaiodh'ru d’un geste vif menace l’assaillant psionique en plaçant le dard de sa queue à quelques millimètres de son cerveau.
« Ne...Refait...JAMAIS...Ça... » Ponctue-t-elle.
Le bourdonnement s’arrête, alors que la tension est plus que palpable. C’est Vhogd'dhrerh qui entame les négociations.
« Sans doute, la situation est difficile pour nous tous. Après tout, il ne reste plus que nous quatre, les fidèles lieutenants de Buibr’zholbh, dans ce nid. Je suggère que nous reprenons nos esprits. Mais reprend donc Umlaa. Qu’as-tu senti ? »
Après un court moment où la chasseresse et le cerveau-antenne se lorgne, ce dernier se décide à continuer.
« Il revient. Je le sens. »
Un silence où l’espoir se propage réussi même à troubler le chagrin de Aiuezogr'itritl.
« Maî... Maitre ? Le Maitre revient ? »
« Je ne saurais me tromper sur cette énergie. Voilà depuis son départ que je propage mon signal partout le plus loin possible. Il revient, j’en suis sûr. »
« YOUPIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! LE MAÎTRE ! ON VA... »
D’un seul coup, Umlaagr'gnotl se met à générer un bourdonnement étrangement puissant. Un mélange de stupeur et d’inquiétude. Les autres lieutenants avaient aussi senti son bourdonnement, c’est pourquoi ils ne réagirent pas.
« Qu’as-tu senti, Umlaa ? Tu es devenu crispé. » Demande la limace.
« Au nord, à l’entrée des cavités. Une créature. Ennemie. Son énergie... Familière. Puissante. »
« Hum... Voilà qui tombe au plus mal... On va s’en occuper. Reste là. »
C’est ainsi qu’une énorme limace multicolore se met à partir en direction du nord, accompagné par le gros insectoïdes. Ce dernier se retourne pour héler sa camarade, qui elle part ailleurs.
« Hééé ! Tu fais quoi Asha ? C’est là-bas le gros méchant à abattre ! »
« Kakakak... Relax. Le cerveau ambulant à encore réagit au quart de tour, ça va encore être du menu fretin, j’en suis sûr. Moi, je retourne à l’est. J’ai repéré quelques araignées géantes pour me repaître... »
Après un haussement d’épaule, son confrère la laisse partir. C’est ainsi que l’équipe se sépare. Deux vers le nord pour arrêter un ou une invité génant, une vers l’est pour manger un bon steak d’araignée, et l’un restant à côté du bassin génétique pour continuer à propager ses signaux.
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Justement... Bien à l’est…
« Ce que je veux dire, c’est que j’ai promis à ma mère de rentrer pour samedi midi ! Déjà que j’ai justifié mon arrêt d’une grosse grippe, entre parenthèses heureusement que mon professeur est aussi souple et négligé, mais je ne peux pas non plus rater mes obligations familiales ! C’est l’anniversaire de Tata Néné ! »
« Explique-moi. Explique-moi COMMENT une espèce aussi désolante que la tienne A PU RÉUSSIR A SURVIVRE TOUT CE TEMPS ? »
« Maieuh ! On est vachement fortiche, je te ferais dire ! »
Tsss...Je déteste quand il me fait ça. Voilà deux jours que je parcours ces étendues sauvages en volant avec ma combinaison. Je maîtrise un peu mieux le vol, et je dois dire que ce n’est pas déplaisant de se déplacer ainsi. Un vrai rêve de gosse ! J’ai l’impression d’être Superman. Enfin...Toujours est-il que j’ai la chance inouïe de me retrouver au sein d’une planète d’un autre espace-temps, et voilà que je l’utilise pour voler dans des landes arides... Étrange monde. Il semble tout droit sorti d’un livre d’héroic fantasy. Quand je pense que l’on a ça dans les sous-sols de notre université...Ah, et il faudra vraiment que je fasse une note ou directeur de renforcer la sécurité des labos. On y rentre vraiment comme dans un moulin.
« On approche. Je le sens. »
« Il y a intérêt, car là, on fonce droit dans une chaîne de montagne. C’est derrière ? »
« Hum...Non. On dirait...Que c’est à l’intérieur. »
« A l’intérieur ? Tu veux dire dans une grotte ? »
« Attention ! »
Je sursaute alors qu’un animal volant géant manque de me gober. Waa ! On dirait un ptéranodon ! Incroyable, j’en vois un de près !
« Plutôt que de l’admirer, réagit ! Il revient vers nous ! »
« Euh... Oui oui ! »
Alors, voyons si je contrôle mieux mes sens. Je rejoins mes bras devant moi et les deux membres se mettent à créer une sorte de propulseur énergétique. Je vise l’animal, et lance une rafale d’énergie, tirant des orbes chargé en plasma bleu. Les dégâts sur l’animal semblent colossaux, alors que dans un hurlement, je le vois perdre le contrôle et de l’altitude. Oui, je m’améliore ! J’arrive plus facilement à créer par la pensée l’arme ou l’équipement que je veux générer. C’est vraiment une sensation étrange. C’est comme si mon cerveau était doté de nouveaux tendons, de nouvelles veines capables de se modifier à volonté…
« La technologie formienne s’accommode avec ton cerveau. Bientôt, elle te deviendra extrêmement familière. »
C’est particulièrement fascinant. Et inquiétant. J’ai souvent peur pour ma vie, mais force à constater que j’ai pour l’instant aucun symptôme néfaste. Pas de maux de tête ou de douleur, plutôt une tendance à la folie. Même, physiquement, je me sens en meilleure santé, plus agile, plus puissant.
« La. Redescends un peu à ta gauche, l’appel sort de cette cavité rocheuse. »
Effectivement, alors que j’entame une descente, je distingue l’entrée d’une grotte. Bon, on y est bientôt.
« Et tu ne sais toujours pas de quoi il s’agit ? T’es sûr qu’on ne fonce pas dans un piège ? »
« J’ignore complètement à quoi correspond ce signal. Il m’est familié, cependant. Nous devons nous y rendre. »
Je soupire. Soit. Bon allez, j’y rentre, avant de mettre mes lentilles en vison nocturne. Incroyable de chez incroyable. Enfin, j’espère que ce ne sera pas trop loin et que je vais pouvoir rentrer chez ma mère pour samedi.