Les alentours de la ville / Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]
« le: lundi 17 mai 2021, 12:05:41 »Un parfum distant qui charriait les relents de la graisse saturée de la malbouffe, des poudres déshydratées des pots de ramens instantanés. Le boxer reconnaissait aussi les picotements de la sueur légère, du parfum bon marché et de la mauvaise aération. C'était un élixir olfactif qui n'était, en fait, pas déplaisant : il évoquait le célibat moderne d'un ermite peu désireux de s'aventurer hors du réconfort simple et personnalisé de sa caverne. C'était une senteur très ordinaire, finalement. Une senteur de vie quotidienne sans fioritures ni ménage excessifs. La vie très classique d'une personne qui vivait seule, confite dans l'aspect rassurant et quelque peu libertaire du "J'le f'rai d'main".
En fait, à part les piquettements désagréables si caractéristique de la nicotine froide et les notes plus entêtantes encore d'une poubelle jamais sortie et en plein développement de son propre écosystème auto-suffisant, Jaxx avait peu ou prou l'impression de pénétrer sur un territoire familier. Le sien.
De quoi le mettre à l'aise sans trop d'efforts, bien qu'à ce stade la commerciale n'en avait plus trop à fournir.
Leurs galoches langoureuses d'affamés qui se partageaient inlassablement la même quantité de salive. Ils allongeaient ainsi le chemin de la porte d'entrée au vestibule. Cela faisait fermer sa gueule à Jackson, plus intéressé à cartographier du bout de la langue le palais de Kara que de commencer à se repérer un peu dans l'antre mobilière qu'on consentait à lui ouvrir.
Sous les doigts serrés de Kara, la pine rude et épaisse du boxer était parvenue à une bandaison définitive. La petite merdeuse à la chatte souillée pouvait apprécier tout le volume qu'elle avait déjà encaissé et cela plaisait à Jaxx : c'était une seconde présentation après un apéritif pourtant bien chargé. Lui serait bien resté là, comme ça, à se faire pignoler à travers le jean jusqu'à ce que l'envie de monter Kara ne devienne trop féroce. Sa petite bouille aurait découvert la fraîcheur du carrelage en s'y appliquant pendant que Jackson aurait proposé à sa fente de devenir un parc d'attraction pour un seul visiteur, mais la maîtresse des lieux l'invita à se désaper.
A poil, donc ? Okay.
- La douche, hein ? Fit-il, la défiant d'un sourire de morveux insolent. C'est vrai que tu mouilles sacrément, mais on va augmenter le débit de la cabine.
Voilà qu'elle s'accroupit pour virer ses pompes et singe involontairement la famine. Elle n'aurait qu'à ouvrir sa bouche pour que le seigneur Jaxx dépose le bout enflé de sa grosse hostie sur sa langue. Elle pourrait communier à fortes succions, jusqu'à ce que le vin de messe ne lui barbouille le menton et ne lui coule dans la gorge.
Mais, hé, on peut jouer un peu.
Dans un bruit de tissu trempé, presque spongieux, le t-shirt de Jackson tombe parterre. Une sorte de merde incolore qui dégorge l'eau de pluie.
L'eau, elle court aussi sur le torse de Jaxx. Le ruissellement souligne les esquisses de sa musculature, dessine un peu dans la pénombre le jeu des abdominaux et des pectoraux. L'eau colle le poil noir sur la peau -Jaxx est un mâle, assurément. Pas un minet délicat et glabre et le panache qui s'épanouit légèrement au-dessus de sa ceinture laisse clairement envisage la couronne qui surplombe le sceptre érigé.
Quelques claquements métalliques, un bouton qui cède : voilà que le pantalon glisse le long de jambes puissantes, qui dégage presque dans un même mouvement chaussures usées et futal à peine plus vaillant pour ne plus laisser à la hauteur du visage de Kara qu'un boxer épousant l'aspect de la verge qui tend l'élastique. Crochetant du pouce la bordure du sous-vêtement, Jackson commence à l'abaisser légèrement avant de stopper son geste.
- C'est là qu'on va voir si ta grande gueule te sert à autre chose qu'à blablater.
Un mouvement du poignet et l'élastique du boxer caresse le membre en le quittant, jusqu'à ce que le gland ne soit passé. La verge s'érige d'un coup, comme un diable expulsé de sa boîte. Un démon oblongue, terriblement droit, scarifié par l'épaisse veine dont on pourrait presque capter le battement. Ce n'est pas une queue spécialement massive, spécialement imposante. C'est un sexe ; un beau sexe masculin, ode à la virilité triomphante dans sa bandaison violente. Le darde marque quelques petits spasmes d'ailleurs. L'excitation est assez puissante pour que le sang continue d'affluer, comme dans l'espoir vain de pouvoir se glisser dans des centimètres supplémentaires à densifier.
- Je crois pas que je vais être capable d'attendre la douche.
Cela pourrait ressemble à une menace, vu le ton assuré. La main qu'il tend vers la joue de Kara, toutefois, dément rapidement le dérapage incontrôlé qui aurait pu s'amorcer dès cet instant. En lui flattant la mâchoire, en glissant vers sa nuque qu'il pourrait incontestablement saisir de force, Jaxx fixe la jeune femme. Il guette, à sa façon de prédateur, une permission de transformer la commerciale en avaleuse de sabre.
Son consentement.
- On n'allume pas la lumière.
Ce n'est pas tellement une demande. Il n'a pas envie de découvrir dans le regard de Kara une affection qu'il sait pourtant partage mais qu'il n'est pas en mesure d'assumer pleinement. Qu'elle le suit dans le clair-obscur de son vestibule, ça la déshumanise un peu. Ca lui donne un peu moins d'emprise sur lui -même si ce n'est qu'un garde-fou complètement hypocrite, au stade où les deux perdants se trouvent ensemble. Quelque chose dit néanmoins au boxer que ce sera aussi plus facile comme ça pour Kara, pour le moment. Qu'elle n'accorde que l'importance nécessaire au gland qu'il glisse sur ses lèvres, pas davantage. Qu'elle embrasse langoureusement la tête de son second cerveau, qu'elle se jette sur sa bite comme une morte de faim.
Qu'ils redeviennent, à la faveur du noir, des bêtes prêtes à se consommer l'une l'autre sans vergogne ni sentiment.