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« le: mercredi 10 mars 2021, 22:13:28 »
Elle avait ralenti sa course, beaucoup plus que simplement pour m'attendre, avait-elle à ce point confiance sur la distance entre nous et les villageois ? Nous le verrons bien. La, après quelques dizaines de minutes de marche, je la vois s’arrêter, se mettant à tourner alors autour de moi et d'un arbre mort.
Je pouvais bien voir qu'elle m'observait, mais je n'en avais aucun problème et je pouvais aussi faire de même en observant ses mouvements. Puis quand elle dut avoir assez analysé ma personne, elle repartit paisiblement, nous faisant arriver près du lac en question que l'on cherchait.
La, je put la voir s'asseoir paisiblement sur un rocher au bord de l'eau, me regardant en reprenant la parole. Elle me demandait si j'étais humain, me disant qu'elle n'avait jamais vu quelqu'un comme moi.
Je souriais derrière mon masque, me trouvant amuser par cette demoiselle et, en gentilhomme, je ne pouvais que lui répondre.
" Peut-être que oui, peut être que non. Peut être que je l'aie été et que je ne le suis plus désormais, peut être que je ne l'ais jamais été et que je le deviendrais. Dans tous les cas, rares sont ceux qui ose devenir comme moi et d'autant plus ceux qui en ont la force."
Oh ça, les personnes arrivant à transcender la mort n'était pas bien nombreux et encore moins ce qui conservait leur esprit intact, mais loin de moi de dire que j'y étais arrivé bien sur. Puis, je me mis à mon tour à tourner autour d'elle, bras dans le dos, pliant ma cape entre mes bras, laissant bien apparaître mon armure aux apparences morbide et squelettique, noir comme l'obsidienne. Mes pas se faisait lent, grand et silencieux, tandis que mon regard se braquait sur le sien.
Je plongeais dans ses yeux, cherchant son esprit, ses désirs, ses fantasmes, mais rien ne venait, comme un épais brouillard ce qui m'intriguait d'autant plus, alors je me mis à chercher quelque chose de plus subtil et plus important. Et là, j'avais une réponse, une réponse qui me plaisait et qui me faisait m'intéresser encore plus pour cette personne, m'arrêtant devant elle de nouveau.
" Vous, vous n'êtes pas humaine non plus, je dirais presque sans trop me perdre que vous n’êtes même pas vivante, au sens biologique du terme."
Déduction en déduction, une personne vivante, mais sans âme pouvait exister, mais il y avait toujours une étincelle au fond d'eux, leur passion, leur vice, leur désir, mais chez elle, il n'y avait rien de si flagrant. Était-elle donc une création de toute pièce ? Une marionnette ? Un golem ?
Il y avait bien sur une bonne chance pour que je me trompe et je n'aurais bien-sur pas honte que ce soit le cas, on apprend à tout âge comme ont dit.