Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - La Clairière des Muses

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - La Clairière des Muses

Pages: [1] 2 3 ... 6
1
Oswald était présent tout comme il ne l'était pas. Il écoutait tout comme il était pris d'acouphènes. Il voyait clairement, tout comme le monde lui apparaissait sous un terrible brouillard. Sous son air impassible se déversait un torrent de sentiments refoulés et de vieux souvenirs. Une tempête d'émotions balayant un passé lointain dont les tronçons encore frais dans son esprit semblaient pourtant sortis droits d'un mauvais conte de fées, de quelque chose qu'il n'aurait pourtant pas vécu. Le passé trouble du Tempéré ne pouvait refaire surface maintenant. Personne, à part Céleste Albame, n'était au courant de cette fichue histoire, et cela devait le rester. Pour son bien, mais aussi pour le bien des personnes qui l'entourent. Pour le bien de Topaze. Certes, ils avaient passé de merveilleux moments ensemble, durant leur enfance, avec Tobias et sa sœur, mais cela remontait à tellement loin, que la Muse ne savait pas s'il pouvait faire confiance aujourd'hui, à cette amitié d'autrefois. La situation actuelle de la jeune duchesse, se faisant passer pour son frère, était déjà particulièrement délicate, alors si Oswald dévoilait qui il était réellement, cela pourrait des ennuis encore plus graves à tout le monde, pour ne pas dire de les mettre en danger.

Mais tout...Presque tout le renvoie à ces moments qu'il avait perdu. Il retint un léger rire avec un calme qui dépasse l'entendement. Ansaldo. Alors, elle ne m'a pas oublié, pensa la Muse. Bien qu'un peu plus âgé que les jumeaux De Ambre, il lui arrivait de faire la lecture à la mignonnette qu'elle était. Il lui lisait tellement souvent cette histoire qu'il en connaissait par cœur le bouquin.

" Bien. Je serai Ansaldo alors. "

Le souvenir des parents De Ambre, par contre, étaient un peu plus flous encore. Il était rare qu'ils les voient, bien que leurs parents se côtoyaient. En général, il y avait des gardes et servantes pour les surveiller. Eux vaquaient à leurs occupations et les affaires commerciales principalement. Les fêtes mondaines n'étaient là que pour s'entourer de plus de partenaires d'affaires. Peu d'amour transpirait de cette famille, si ce n'est celui qui liait les deux Toto, comme il s'amusait parfois à les appeler. Tout du moins, c'était avant la tragédie qui frappa la famille d'Oswald...

Pour ce qui en était des points à aborder pour la suite des événements, tout semblait en ordre. Le Tempéré avait bien pris conscience de son futur rôle dans la soirée mondaine qui aura lieu sur le domaine De Ambre : attirer l'attention des nobles demoiselles pour faire oublier l'existence de Topaze sous les traits de son frère disparu. Bien. Il était une Muse appréciée au sein de la Clairière, ne montrant que très rarement de côtés désagréables, voire même furieux. S'il devait se mettre en colère, alors ce n'en était qu'une froide dont le grondement vous faisait faire soit demi-tour, soit vous excuser.

" Je peux venir en fin de matinée, tout comme en début d'après-midi. Tout ce qui vous conviendra, votre altesse. Je ne veux pas vous mettre en retard avec les ajustements du costume..."
Le jeune homme préférait être prêt à répondre à la convenance du jeune duc, et ce, même s'il devait partir maintenant avec lui, mais il comprit bien rapidement que la mère maquerelle attendait la fin de cette rencontre pour parler plus en privé avec sa Muse. Celle-ci posa alors sa tasse de café, un fin et délicat sourire illuminant son visage métissé. Toujours douce dans ses paroles, elle invita alors Tobias à prendre congé.

" Si nous en avons fini...Prenez bien soin de mon Tempéré, jeune duc De Ambre, je vous prie. En vous souhaitant une bonne journée, ainsi qu'une excellente réception. "

Le sourire de Dame Céleste ne s'effaça que lorsque la porte de son bureau se referma sur l'image de Tobias qui le quittait. C'est une nouvelle fois Ambroise qui vint cueillir le nobliau à la sortie du bureau pour l'accompagner jusqu'à la sortie, gracieuse et silencieuse, lui souhaitant tout de même une excellente journée. Le regard d'or de Céleste en fut tout autre que son précédent sourire quand elle fixa Oswald, un brin inquiète.

" Cela ira ce soir ? "

" Bien entendu. Pourquoi cela n'ir... "

" Tu peux arrêter de faire semblant en ma seule présence, tu sais. J'ai bien compris que tu LA connaissais. Je sais déchiffrer tes traits lorsqu'ils sont tirés, même quand tu gardes contenance. "

Un long et profond soupir s'échappa des lèvres de l'éphèbe, un rictus s'en dessinant ensuite dessus, s'avouant vaincu.

" ...Je ne peux définitivement rien te cacher. C'est peut-être de toi que je devrais me méfier. "

Céleste étira ses lèvres charnues en un sourire victorieux et tendre à la fois, haussant faiblement ses épaules, divertie par sa Muse.

" Peut-être, jeune homme...Tu as toujours eu des sentiments pour elle ? "

" Qu...Quoi ? Mais non...Peut-être plus jeune, mais cela remonte à tellement loin. Elle me pense mort et enterré depuis bien longtemps. "

" Un peu de vent sur des braises peut faire repartir un véritable brasier. Attention à ne pas te brûler, d'accord ? "

Le Tempéré hocha du chef, avec conviction, persuadé que tout irait bien dans un futur très proche. Il appréciait très fortement Céleste pour son rôle au sein de la Clairière. Elle en était une grande protectrice, même si l'on pouvait en douter au vue de sa carrure -pas du tout comme Soanta-. Cependant, son côté maternelle qui transpirait généralement de sa personne, aussi bien dans ses douces paroles que dans ses remarques tranchantes, tout comme dans ses menaces sous-jacentes, était ce qui plaisait le plus au jeune homme...À toutes les Muses en réalité. C'est elle qui les avaient sauvés, femme de caractère et de grande bonté. Ce soir, il lui rendrait tout ce qu'elle a fait pour lui. Ce soir, il la rendra fier.

2
En cet instant, est-ce que quelque chose d'autre avait de l'importance ? Il y a encore quelques temps dans la journée, Einrich était un inconnu, venant d'un monde on ne sait où, que lui-même ne savait désigner sur une carte. Il était arrivé ici sans savoir pourquoi et les Muses souhaitaient l'aider. Surtout Ilyana, en réalité, même si Yema et Céleste s'étaient engagées également. Là, tout ce qui comptait, c'était lui. Lui, devant ses yeux d'argent. Lui, avec son corps abîmé et fatigué. Lui sous elle, mais ça ne suffisait pas. Il est clair que l'elfe avait l'habitude d'être demandée par la clientèle pour ses courbes envoûtantes, tout comme pour sa nature elfique la rendant des plus mystérieuses. Il lui arrivait parfois d'ouvrir les cuisses pour se faire plaisir seule, ou quelques fois avec quelqu'un de confiance, pour ne pas dire une autre Muse. Mais actuellement, tout ça, l'Aimante n'y pensait pas.

Sa bouche ne quittait que rarement celle du soldat, ses bras autour de son cou, comme pour ne jamais couper le contact. Les fois où elle éloignait son minois n'étaient faits que pour l'observer, décrypter la moindre de ses expressions. Ilyana désirait voir le visage de son compagnon de bain se déformer sous l'envie, le plaisir. En réalité, l'Aimante avait du mal à se retenir. Ce n'était pas pour rien que son bassin s'était mis à onduler instinctivement...Avec envie. Einrich ne laissa pas l'elfe en reste, venant lui aussi glisser sous elle en une danse lascive mais intense. Des gémissements furent arracher lorsque son bouton était trop titillé, venant parfois se taire sur les lèvres brûlantes de l'homme.

La vérité que décida d'avouer Einrich fit perdre pied à la Muse. Relevant un peu plus son bassin, elle guida d'une main le membre tendu et rougi de son amant pour qu'il cogne contre l'entrée de son jardin secret. C'est dans un râle de plaisir intense que la demoiselle s'empala sur lui, ses cuisses manquant presque de force, ses fesses venant se coller à la peau du soldat. Elle resta ainsi quelques temps, ne sachant combien réellement, sa tête venant se caler contre la clavicule de son compagnon de bain. Tout son corps, pourtant pas si frêle, se mit à trembler de plaisir. Ça y est, le voilà en elle...

Relevant son délicieux minois, l'Aimante rapprocha ses lèvres pulpeuses de la bouche d'Einrich, ne faisant que les frôler, afin qu'il sente son souffle brûlant. Ses hanches se mirent doucement à se mouvoir, en une danse lascive, lui plantée toujours au plus profond d'elle. Elle pouvait sentir ses chairs intimes épouser presque à la perfection ce membre qui la comblait. Ses longs cils battaient souvent l'air, rendant presque son regard grisâtre flou. À moins que ce ne soit l'euphorie du moment qui ne faisait que grimper la température ? Que sa fièvre ne l'emmenait que plus profondément dans la semi-conscience ?

" Gnn...Einrich... "

Ce n'était que son prénom. Ce n'était pas réellement un appel non plus. Juste une plainte. Un soupir de petite mort presque déjà atteinte...

3
One Shot / Re : Le plaisir au fond de l'impasse [Pv.]
« le: lundi 13 octobre 2025, 21:36:02 »
Ciryse se disait qu'elle pouvait bien s'amuser un peu. La jeune femme aux cheveux de jais se savait délicieusement douée pour donner du plaisir, que ce soit à elle-même ou aux autres. Et la chose qui fonctionnait toujours, pour briser l'esprit de sa clientèle, c'était de jouer avec leurs nerfs. La frustration, quand elle est parfaitement dosée, ne lui rapportait que plus d'heureux et donc plus d'écus. La Charmant ne raisonnait chaque pensée, chaque mouvement, qu'en pièces bien sonnantes. Mais elle se gardait bien de le dire à ses habitués, de peur de froisser leur ego et qu'ils ne reviennent plus visiter son corps. Oh, bien entendu, elle aimait grandement s'envoyer en l'air et elle s'amusait avec toute sorte de personne. C'est aussi pour cela qu'elle était une des plus demandées dans l'établissement, si ce n'est LA plus désirée. Mais cela aussi, elle se gardera de l'avouer. Chaque client devait se penser exceptionnel, et en cela, la jeune demoiselle en prenait bien soin. Thibault était clairement vierge, mais il ne le serait plus pour bien longtemps. La Muse ne s'attendait pas à ce qu'il sache faire tout directement et avec expertise. À moins qu'il ne soit né avec un certain don du ciel ou être une personne comme Tsarra, il était clair que Ciryse devait faire son éducation sexuelle. Grand bien lui fasse : il avait choisir la plus dévoué à son travail et à ses clients, surtout qu'il était un petit noble...

Ciryse se donnait en spectacle sexuel devant son damoiseau. Elle comptait le torturer en se donnant du plaisir, mais aussi dans ses paroles, se rabaissant volontairement, jusqu'à jouer la moue de la fille triste de ne plus plaire à son client. Forte de ce coup de théâtre, un sourire en coin s'afficha sur son visage angélique, remarquant ô combien elle captivait son auditoire. C'est avec délice que la Muse remarqua l'avancée du jeune homme vers elle, la faisant reculer dans le lit afin qu'il puisse prendre place. Elle avait gagné encore une fois. Docile, elle écarta davantage ses cuisses pour accueillir la curiosité de Thibault.

" Vas-y, Thibault... "

Le contraste de la fraîcheur de sa main sur sa perle tendue lui arracha un frémissement des plus puissants, contractant tous les muscles de ses cuisses et de son bassin. Cela eut l'effet d'un véritable coup de fouet. Cela voulait surtout dire que le jeune noble avait pris soin de bien observer sa maîtresse en train de se faire plaisir et compter reproduire les mêmes mélodies. Et pour dire la vérité, il s'y prenait plutôt bien. Ainsi, c'est une douce mélodie de gémissements qui accompagna celle de l'humidité de l'entrejambe de la Charmante. Parfois, son dos se creuser à s'en cambrer fortement.

Cependant, lorsqu'elle sentit qu'il s'aventurait sur un tout autre terrain, Ciryse se redressa sur ses coudes, le fixant d'un air curieux. Elle secoua doucement la tête, gardant néanmoins un sourire charmeur.

" Pas maintenant, pas tout de suite...Nous avons bien le temps de te faire découvrir tous les plaisirs du sexe...Cela ne s'apprend pas en une journée, ni une nuit..."

À vouloir faire les choses trop vite, généralement, on ne les faisait pas bien. Mais ce qui comptait surtout pour la Muse, c'est que son petit nobliau presque plus puceau revienne la découvrir de long en large et en travers à chaque fois. Concrètement, elle espérait grandement être toutes ses premières fois, car en général, on n'oublie jamais ses premières fois, même si elle n'attendait à devenir son premier amour non plus.

D'une main délicate, elle guida son doigt curieux vers l'entrée de son jardin secret, alors que son autre main se caressait doucement un téton tendu de plaisir.

" Commençons par là...Mange-moi, doigte-moi...Découvre-moi ici avec tes doigts, ta bouche...Et après le reste... "

Les quatre derniers mots furent dits avec une telle chaleur qu'elle souhaitait qu'il s'embrase là de suite. Que sa patiente ne tienne plus à ce simple fil et qu'il craque totalement.

4
Après avoir demandé des précisions sur son rôle et aussi quelques indications sur le thème ou la musique de la fête, Oswald laissa le jeune duc répondre à ses questionnements. Cependant, il fut piquer à vif en l'observant d'un œil plus aiguisé...Il est clair que le Tempéré trouvait déjà que messire Tobias n'était pas bien grand pour un jeune adulte, et qu'il avait également un air efféminé, mais c'est dans les tocs que le nobliau présentait, que la Muse eut la puce à l'oreille. Cette façon de croiser les jambes en étant assis, le placement de ses mains, ce trouble dans son regard doré, ce doigt près de ses lèvres lors de réflexions...Toutes ces petites choses lui renvoyaient des images de son enfance, cette époque où tout le monde était heureux...L'évidence était sous ses yeux : ce n'était clairement pas Tobias De Ambre qu'il avait devant les yeux, mais la tendre et délicate Topaze...

Pourquoi ? Est-ce que Tobias se cache parce qu'il ne veut pas devenir duc ? Ou bien est-ce qu'il est dans l'incapacité physique de le devenir et est devenu une honte pour sa famille ? Un accident peut-être ? A-t-il disparu ? Est-il décédé ? En tout cas, il était clair que ce n'était pas lui en face du Tempéré. Topaze avait pris la place de son jumeau et l'incarnait presque à la perfection. Certainement qu'une magie ou des potions étaient utilisées pour sa transformation. Depuis combien de temps jouait-elle cette comédie ? Depuis combien de temps devait-elle s'oublier pour faire vivre son frère ? Quels horribles sentiments devait-elle éprouver en entendant parler de sa propre disparition ?

Une rage sourde envahit le ventre de la Muse. Puis, comme si de rien n'était, il inspira fortement, enfouissant tout ceci au plus profond de son être, sans déformer le moindre trait de son visage. Il s'agissait là d'une époque révolue, alors pourquoi ? Pourquoi, en son for intérieur, s'entêtait-il avec toutes ces questions ? Il avait beau les refouler, Oswald n'oubliait pas toutes ces interrogations qui lui brûlaient le cœur et les lèvres. Toute cette mascarade, en plus de la sienne qui refaisait surface, le troublait énormément, mais il n'en fit rien sur le moment, gardant contenance devant la mère maquerelle et devant la cliente qui souhaitait cacher sa véritable identité.

" Mh, dois-je alors m'habiller comme n'importe quel domestique, ou aurais-je un costume particulier afin d'attirer l'attention sur ma personne ? "

Oswald coinça son menton entre deux doigts, en pleine réflexion. Ses yeux d'un bleu lagon se perdirent un instant sur le sol du bureau, avant qu'ils ne reviennent faire face à son interlocutrice.

" J'imagine que certaines des dames et autres demoiselles présentes ce soir ont déjà passé l'enceinte de la Clairière et m'ont déjà vu. Aussi, je souhaiterai que vous me trouviez un nom, votre Altesse. Je ne puis m'y rendre et qu'on m'y appelle le Tempéré. "

Et il était aussi possible que l'une, voire plusieurs, d'entre elles ait passé un moment, même une nuit endiablée, avec le Tempéré au sein de la Clairière. Il n'était pas rare qu'Oswald soit demandé par des femmes de la noblesse, souhaitant être discrètes, pour tenir compagnie autour d'un thé, et si certaines n'étaient pas contre l'adultère, cela partait en frivolités. Quoiqu'il en soit, l'éphèbe avait besoin de sortir du lot, et il espérait que sa tenue soit adéquate à ce qu'on lui demandait. Mais cela étonna un poil Oswald que Topaze propose d'apporter elle-même des retouches aux habits qu'il allait porter, si besoin est. Quel noble faisait cela ?

" Pour quelle heure dois-je être prêt, afin de vous accueillir pour les essayages ? À moins que vous ne préfériez que je me rendre directement chez vous pour me préparer là-bas ?

Durant tout ce temps, Céleste s'était tue. Tout en sirotant son café de la plus gracieuse des manières, la mère maquerelle se faisait discrète mais néanmoins alerte. Tout était entendu, observé, enregistré. Absolument rien n'était délaissé, aussi bien les mimiques du jeune duc que les réactions presque invisibles de sa Muse. C'était...aussi amusant qu'une petite comédie des ruelles de Nexus. C'est avec un sourire, une fois que ceux de l'autre côté du bureau eurent fini de bavasser, qu'elle fit acte de présence à nouveau.

" Est-ce que tout est en ordre ou avez-vous besoin d'autre chose, messire De Ambre ? "

5
Shahina ne lui en tint pas vraiment compte, au sieur De Belloy, s'il ne voulait pas se fourvoyer. Il pouvait très bien faire des activités sans aucune ambiguïté derrière. Il s'agissait là, certes, d'une maison de courtisanes, mais ce n'était pas un bordel, et on n'y venait pas tout le temps que pour profiter des cuisses des Muses. C'est avec élégance, saluant ses convives, qu'elle reprit le chemin jusqu'à l'accueil, laissant l'elfe et le jeune homme entre les mains des Muses présentes dans le grand salon. Yema releva un sourcil vers la demoiselle qui s'était présentée devant eux, cette jeune elfe à la beauté si époustouflante, qu'elle aurait pu faire partie des Muses également. Elle ne pouvait cacher sa véritable identité à la Ténébreuse, qui sentit immédiatement son aura de sorcière, mais la Muse n'en dit rien, gardant plus ce fait pour elle-même, pourtant prête à réagir s'il y avait le moindre souci. Cependant, ce n'est pas ce qu'elle sondait en observant la cliente, qui semblait des plus douces et sans aucune mauvaise intention à l'égard des Muses et de l'établissement.

C'est Ciryse qui se présenta la première et énonça les différentes Muses présentes sur les canapés dans cette grande pièce blanche. Certaines ne semblaient d'ailleurs pas très intéressées par le couple fraîchement arrivé, mais plutôt neutres, au sens où c'est le client qui est roi, et ils étaient néanmoins prêts à répondre aux demandes du blondinet et de l'elfe. Un léger frémissement parcourut les traits délicats de la belle brune lorsqu'elle croisa le regard de Diamant. Il y avait dans les yeux écarlates de l'elfe une profondeur à la fois douce et indéchiffrable, comme un feu calme sous une épaisse couche de neige. Ce genre de regard que la Charmante ne rencontrait que rarement, et qui, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, l'invitait à se montrer plus sincère qu'à l'accoutumée. Sa posture s'adoucit légèrement, sans rien perdre de son élégance, et elle fit glisser d'une main habile un plie de sa robe qui avait décidé de faire sa propre vie.

La Charmante avait bien remarqué les regards du messire De Belloy envers sa personne. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait approché le duo la première. Les autres employés étaient tous plus ou moins occupés lorsqu'ils arrivèrent et la demoiselle à la chevelure de jais profita de l'instant pour prendre les devants. Il n'y avait pas grand-chose qui faisait vibrer la jeune femme. Seul l'or clinquant lui donnait un réel sourire. Ce qu'elle en faisait derrière ou ce qu'elle souhaitait en faire ? Cela la regardait. Si elle avait remarqué la prestance de ces nouveaux convives ? Pas vraiment, mais ça faisait toujours plus d'argent pour elle, si on la choisissait. Son surnom n'était pas mal choisi : elle était une magnifique fleur des plus délicates de la Clairière et aussi une des plus prisées, n'ayant aucune hésitation à donner de sa personne pour plaire à la clientèle, qu'importe son genre.

Aussi, Ciryse observa la jeune elfe et jeta un coup d'oeil vers là où déviait son regard. Oh, Droekor donc...Bien. C'est vrai qu'il était impressionnant, et un peu d'exotisme n'était pas pour plaire à tout le monde, mais cela semblait intéresser la jeune femme à la chevelure de neige. Et puis, cela ferait moins d'ombre sur le tableau de chasse de la Charmante, Droekor ne s'intéressant qu'aux femmes...L'attention de la magnifique Muse se reporta sur le couple de clients, leur indiquant d'une voix suave.

" Voilà des propositions qui respirent la sagesse, la simplicité...et une belle ouverture aux surprises. Un verre, une conversation, quelques rires peut-être...C'est bien souvent ainsi que les instants précieux commencent, non ? Si vous le souhaitez, je peux vous accompagner quelques instants dans un de nos salons privés. Nous avons une grande sélection de thés, cafés et alcools d'ici et d'ailleurs, ainsi que des douceurs pâtissières préparées ce matin par notre chef cuisinier. De quoi satisfaire les palais les plus exigeants..."

Délicatement, Ciryse prit une des mains de Guillot, l'invitant à la suivre vers une porte se situant derrière un des canapés du fameux salon, sans réellement savoir s'il était d'accord ou non, mais elle se doutait bien qu'il aurait du mal à lui refuser quoique ce soit. Cependant, à peine eut-elle fini son invitation que le Colosse s'était levé d'un bond avec l'enthousiasme d'un enfant voyant un papillon. D'un claquement de doigts exagérément sonore, il interpella la jeune Muse qu'était Jorah, un jeune des plus mignons et timide.

" Hé, le Doux ! T'pourrais nous préparer l'infusion à la fleur d'ombre, t'sais, celle qui t'donne envie d'parler de tout et de rien. Ça va leur plaire, à ces deux-là ! "

Jorah leva un peu les yeux au ciel mais s'exécuta dans un sourire, tandis que Ciryse soupira avec une indulgence amusée.

" Veuillez excuser notre Colosse. Il a parfois la délicatesse d'un élan en rut, mais il a un cœur d'or. "

" Et des muscles d'acier, hein, faut pas l'oublier ! "

Droekor lança sa tirade tout en se dirigeant vers ces nouveaux clients et la Charmante, tapotant sans retenue ses biceps comme un acteur de foire. Les rires fusèrent, sans jamais briser l'élégance de la scène. Même à Nexus, l'humour avait ses dorures. Ciryse, quant à elle, se tourna à nouveau vers Diamant et Guillot avant de les emmener à part dans cette pièce privée.

" Si cela convient, je peux rester avec vous quelques instants, le temps d'une boisson et d'un échange. Ensuite, si vous le désirez toujours, le Colosse et moi-même pourrions vous guider pour une promenade dans nos somptueux jardins. Ce sont des lieux où le temps ralentit, parfaits pour respirer et prendre le temps de profiter... "

La belle brune marqua une pause et, tirant légèrement la main du sieur Guillot pour qu'il se baisse à hauteur de son visage, elle ajouta sur un ton un peu plus confidentiel, presque complice.

" Et pour vous, messire, je connais une Muse qui excelle dans les massages du dos. Elle a des mains bénies par les dieux, dit-on. De quoi détendre un homme qui a l'habitude de porter une armure... "

Bien sûr, elle sous-entendait sa personne. Un petit clin d’œil pour ponctuer la suggestion, tandis que ses doigts caressaient discrètement la main du jeune homme qu'elle tenait. Droekor, lui, se rapprocha de l'elfe, non sans un sourire entendu et franc, l'invitant à suivre le duo devant eux, d'un geste de la main, afin de fermer l'escorte.

Cette nouvelle pièce ne valait pas le grand salon qui accueillaient les Muses. Ce salon était niché dans une alcôve de pierre blanche, rappelant l'endroit précédant, aux allures gothiques, avec de grandes fenêtres à ogives qui laissaient entrer la lumière du jour. L'extérieur visible à travers ces baies vitrées montrait un jardin luxuriant, avec une végétation dense et verdoyante, presque magique, qui semblait envelopper le lieu comme dans un cocon secret. La lumière douce était tamisée par de longs rideaux diaphanes orangés, tout en créant une atmosphère chaleureuse et intimiste dans la pièce. Le tout était renforcé par la décoration du lieu, recouvert de tapis et de coussins richement colorés, aux teintes chaudes. On pouvait s'y détendre au ras du sol, en profitant du moelleux des coussins, invitant aussi à la paresse et aux confidences. Pour finir, des guirlandes de fleurs parsemaient les encadrements de fenêtres ici et là, se mêlant parfois aux rideaux. Un subtil parfum de rose embaumait la pièce.

Ciryse et Droekor firent signe à leurs invités de prendre place sur les coussins en premier, puis s'installèrent chacun leur tour, la Charmante près de Guillot, et le Colosse près de l'elfe, l'une avec un sourire séduisant tandis que l'autre en afficher un des plus attachant. À ce même moment, Jorah toqua à la porte, pénétra dans la pièce et arriva avec un plateau à pieds et le déposa devant le quatuor, filant à l'anglaise sans pour autant être irrespectueux. Le service à thé et café était des plus délicats, dans de la porcelaine de qualité, cela va sans dire. Deux théières prônaient sur le plateau, une d'un thé noir au léger parfum de vanille, et une autre humant le café un brin chocolaté. Il y avait également une petite bouteille d'une liqueur de pêche, ainsi que quelques mignardises sucrées, notamment des sablés en forme de fleurs, des bouchées aux fruits confits, et des fruits à tremper dans une coupelle de chocolat fondu.

" Profitez avant toute chose, reposez-vous. Ici, nul besoin de jouer un rôle ou de se presser. Vous êtes nos invités ! "

6
Les questions et la méfiance de Céleste étaient tout à fait compréhensibles. Même si Oswald était le parfait élément pour ce que sieur De Ambre demandait, la mère maquerelle se devait de garantir le bien-être et la sécurité de toutes ses Muses, y compris en dehors des murs de la Clairière. Il avait beau être un homme, il allait être lâché en plein milieu de tous ces nobles qui pourraient chercher indirectement à nuire à la famille De Ambre, et donc à Oswald. Et si messire Tobias s'y prenait à la dernière minute pour faire appel aux services d'une Muse, c'est parce qu'il comptait détourner l'attention de sa personne, ne souhaitant guère emprisonner une demoiselle dans sa famille. Cet acte de rébellion modérée fit hausser un sourcil à la créatrice des Muses, mais elle n'en dit pas plus, le Tempéré prenant place dans la pièce, saluant Dame Albame et le client, attendant ses instructions.

De Ambre. Voilà un nom qu'il n'avait pas entendu depuis bien longtemps. Oswald était surpris, très même, mais rien ne parut sur son beau visage. Avec l'âge, il avait appris à cacher ses émotions à la perfection, et même pour Céleste, il était parfois difficile de savoir à quoi il pensait. C'est pour cela aussi que la mère maquerelle l'avait surnommé le Tempéré. Il était toujours courtois, et si un jour il était dévoré de colère, elle était toujours froide et déguisée d'un sourire un brin malsain. Enfin, là n'était pas la question.

Sans indiscrétion, la Muse observa le jeune duc avec une certaine intensité, ne cherchant pas à lui manquer de respect. Tobias De Ambre, ses yeux d'un doré inoubliable, cette chevelure d'une blancheur lui rappelant les neiges éternelles des hauts sommets du continent. Il ne savait plus à quand remonter la derrière fois qu'il les avait vu...Ils n'étaient encore que des enfants, lui, Tobias et Topaze. Un éclair de mélancolie parcourut le regard du Tempéré, l'espace d'une infime seconde. Tout ceci le ramenait à une époque où tout n'était qu'innocence, avant que tout ne bascule...Oswald avait appris que Topaze était décédée il y a quelques temps déjà. Un autre pincement au cœur le parcourut, bien qu'il ne laissait rien paraître. Elle était si douce, enfant...

Il y avait dans l'air une tension douce, presque maussade, comme celle précédant un concert au clavecin : un silence vibrant, tissé de regards et d'attentes. Oswald, fidèle à lui-même, se tenait droit, parfaitement aligné avec son rôle, à la fois présent et discret, comme un tableau vivant. Il s'inclina légèrement à la suite des mots du noble, son regard plongé dans le sien, sans pour autant être dérangeant.

Le parfum du café terranide flottait encore dans le bureau de la propriétaire, amer et dense, mais ce n'était pas ce qui retenait le plus son attention. Ce fut cette voix. Chaleureuse, articulée, empreinte d'un vernis noble mais tremblant d'humanité. Dans ses mots, le Tempéré comprit que le jeune duc appelait à l'aide. Néanmoins, la flamme qui brillait dans les yeux dorés du jeune noble n'était pas empreinte d'ambition ni de suffisance, mais d'un feu intérieur qu'Oswald connaissait bien pour l'avoir tant de fois chez ceux qui portaient un masque plus lourd que leur propre nom. Que cachez-vous, Messire Tobias ?

La Muse écouta attentivement, sans jamais l'interrompre. Chaque mot que Tobias prononçait était à la fois mesuré et ardent de sens, un appel à l'aide glissé dans des manières trop bien rodées. Oswald ne connaissait pas encore les détails, ni les ombres récentes de cette famille de nobles, mais il entendait la vérité dans sa forme la plus nue : une peur viscérale, non pour soi, mais pour les autres. En voyant que clairement, le Tempéré se posait des questions, lorsque le jeune duc eut fini de parler, Céleste l'informa de quelques explications.

" Ce que le jeune duc m'a expliquée, c'est qu'il fait appel à nos services, notamment les tiens, ne voulant qu'une demoiselle ne vienne à entrer dans la famille De Ambre. Ce soir, tu seras la lumière qui attirera tous les papillons de nuit. "

Oswald hocha du chef, indiquant qu'il avait bien compris sa mission. Il fit un léger pas en avant, pour s'approcher du noble, juste assez pour affirmer sa présence sans s'imposer. Sa voix s'éleva, grave, calme et teintée d'une retenue délicate.

" J'ai l'habitude de me fondre dans un tableau, ou de le dominer, selon les besoins de la scène. Votre demande ne me semble ni déraisonnable, ni hors de portée. Cependant, vous me demandez non seulement un rôle d'animation, mais vous souhaitez également que je sois une distraction, une échappatoire...Votre bouclier social en quelque sorte...J'espère que vous saurez vous montrer généreux envers la Clairière, votre Altesse. "

Le Tempéré marqua un bref instant, offrant un fin sourire à ce futur client, s'inclinant de nouveau, respectueux.

" Votre Altesse, vous avez mes services pour ce soir. Je m'habillerai selon votre convenance. Je jouerai le jeu que vous me demandez. Je volerai les regards, les conversations, ainsi que les sourires. Et je vous laisserai disparaître dans les ombres, si tel est votre souhait. "

Un hochement de tête plus lent scella ce contrat silencieux entre eux. Oswald redressa sa tête, son visage retrouvant des traits plus neutres, mais son regard toujours aussi présent.

" Une dernière chose, je vous prie...Y-a-t-il un thème pour votre soirée, avec une quelconque règle vestimentaire ? Ou même musical ? Plus j'en sais, mieux ce sera... "

Aucune moquerie ou reproche dans son ton. Seulement une élégante curiosité, celle d'un homme qui comprenait déjà l'importance de chaque détail de cette mascarade. Et peut-être aussi celle d'un artiste prêt à entrer dans le tableau d'un autre, pour le sauver du regard du monde.

7
" Certains sont plus à l'aise avec des mots, d'autres avec des gestes, non ? "

Faire face à Einrich était tout autre chose que d'être restée dans son dos à lui procurer quelques caresses et baisers légers. Le regard argenté de l'elfe s'attardait sur tous les détails du visage de son compagnon de bain, ainsi que le reste de son corps, visible hors de l'eau. Certes, il était marqué par le temps et les combats qu'il a dû mener, mais il transpirait autre chose. Ilyana ne saurait mettre un ou plusieurs mots sur ce qu'elle ressentait à l'instant T, mais ce qu'elle pouvait dire, c'est qu'il y avait quelque chose chez lui qui l'attirait comme un aimant.

La main calleuse sur sa hanche, l'autre sur sa joue, ces seuls points d'attache brûlaient la peau de l'Aimante, frottant lentement son visage dans la main d'Einrich. Ce fut une douce caresse, presque comme un chat réclamant de l'attention de son maître, mais la demoiselle en voulait. Cependant, elle ne voulait guère s'imposer davantage, du moins, se forcer à lui. Elle patienta, attendant qu'il lui réponde. Et la suite fit sourire timidement la Muse. Elle approcha son visage du sien, se laissant guider par ses gestes, scellant alors leurs lèvres en un doux baiser. Ilyana y transmit toute sa tendresse, plaquant ses deux mains sur le visage de l'homme. Elle pinça doucement ses lèvres entre les siennes, l'emprisonnant avec légèreté. Délicatement, l'Aimante brisa la barrière de sa bouche pour aller titiller sa langue avec son homologue. Ses mains s'échappèrent, filant vers la nuque de l'homme. Son désir se faisait plus pressante, rapprochant son corps jusqu'à écraser sa poitrine sur le torse d'Einrich. Son bassin frétille timidement, jusqu'à finalement tout stopper. Un rouge puissant teinte son visage, se pinçant la chair des lèvres.

" Oh, euh...Je suis désolée...Vous...Vous me faites perdre mes moyens. "

Ilyana poussa un long soupir, essayant d'en taire davantage en se mordillant la lèvre inférieure. Tout son corps était brûlant, sa respiration lourde et torride grondait presque...Même si la demoiselle avait l'habitude d'être intime avec des clients, qui cherchaient souvent de l'exotisme, avec Einrich, c'était tout autre chose...Les pulsions étaient puissantes et perturbantes...

Même si la Muse s'était échappée de cette brève étreinte, elle revint chercher le contact, grimpant à califourchon sur Einrich. Cette chose qu'elle avait caressé auparavant se retrouvait entre ses cuisses, flirtant contre son con. Un nouveau soupir se déroba de sa gorge, se transformant presque en gémissement de libération.

" Pardon, je... "

Elle n'avait pas les mots. Elle écrasa ses lèvres sur la bouche de son amant, fouillant délicieusement sa bouche de sa langue, reprenant là où elle avait cessé. Son étreinte se fit plus pressante, tout comme les ondulations de son bassin, caressant d'une nouvelle façon le membre tendu de l'homme. Qu'il la libère...Qu'il se lâche...

8
Après les premières indications sur les règles de la Clairière des Muses, l'Accueillante vit les deux nouveaux convives se défaire de leurs biens personnels, et on peut dire que cela surprenait un peu la belle blonde. Que le jeune homme se sépare de ses armes, c'était écrit sur son visage qu'il ne voyageait pas léger. Mais pour ce qui était de la jeune elfe, c'était tout autre. La demoiselle lui avait paru des plus fragiles, et peut-être que l'image d'Ilyana se reflétait dans son inconscient. Lorsque celle-ci se défit d'une pochette de cuir noir, renfermant clairement une lame. Cependant, c'est la place de l'autre arme qui fit hausser les sourcils de Shahina, un brin figée par la surprise. Dans son corset ? Entre ses seins ? N'était-ce pas un emplacement dangereux, même si c'est pour cacher de quoi se défendre ? Et puis, n'était-ce pas peu adéquate, lorsqu'il fallait récupérer la lame pour contrer une attaque ? Trop de questions fusaient dans l'esprit de la première Muse, revenant à elle pour récupérer les effets personnels, prenant d'abord ceux de la demoiselle, disparaissant derrière un rideau de velours, puis elle revint les mains vides et fit de même avec les armes du grand blondinet. Lorsqu'elle revint définitivement au comptoir, l'Accueillante tourna le carnet, ainsi que l'encrier et une plume vers le drôle de couple, un sourire aux lèvres.

" Veuillez inscrire vos noms, je vous prie. "

C'est une autre question qui fit hausser un sourcil chez Shahina. Un petit rire s'échappa momentanément d'entre ses lèvres, élargissant son sourire naturel.

" Avant que la Clairière des Muses n'existe, le précédent bâtiment qui était à la même place n'était qu'un simple bordel. Alors, je ne sais pas où vous avez eu cette information, mais il n'y a jamais eu d'auberge ici. Cependant, bien que la Clairière soit une véritable maison de courtisanes, vous pouvez toujours y séjourner la nuit, seul ou avec la compagnie d'une ou plusieurs Muses, si l'envie vous en dit. Notre cuisinier fait de succulents repas et nos chambres sont plus somptueuses les unes que les autres ! "

Cela avait pris du temps pour mettre tout en place, tout faire construire et surtout faire en sorte de protéger les Muses, mais Céleste Albame avait été patiente et avait fait en sorte que la Clairière soit ce qu'elle est aujourd'hui, et elle le faisait perdurer magnifiquement bien. Certes, il y avait quelques couacs, comme un visible manque d'informations en dehors des murs de Nexus, mais ce n'était pas grave. Cela faisait plus de choses à découvrir pour les âmes qui osaient passer les portes de la bâtisse.

Une fois les noms inscrits sur le carnet, l'Accueillante vérifia les écritures, soufflant un peu sur l'encre, avant de fermer le fameux carnet et de le cacher derrière le comptoir. En sortant de là, Shahina prit les devants, toujours cet air guilleret au visage, et chaleureux.

" Veuillez me suivre jusqu'au salon principal, dame Diamant et messire De Belloy. "

Emboîtant le pas, la gentille blonde était prête à répondre à toutes les questions du duo, sans jugement.

" Savez-vous déjà ce que vous souhaitez faire ? Juste de la conversation, partager un thé, un repas, une promenade ? Une séance de massage, un bain ? Plus si affinités ? Je vous conduis aux Muses disponibles et prêtes à répondre à vos souhaits. "

Enfin, Shahina poussa un grand rideau derrière lequel on entendait quelques rires ici et là. Le salon principal était une pièce majestueuse, dans un style classique baroque, d'une somptuosité exceptionnelle que l'on pourrait penser être dans le salon d'une maison noble. Le style général est luxueux et presque royal, avec une palette de couleurs dominée par des tons crème, or et d'un blanc pur. Le tout est richement orné : moulures, dorures et sculptures florales sur les murs, les plafonds et meubles. La pièce est très haute de plafond, avec une mezzanine à balustrades dorées de chaque côté. Au fond de celle-ci se trouvait une grande baie vitrée centrale, laissant entrer une lumière naturelle en abondance, donnant sur le jardin, encadrée par de longs rideaux d'un beige soyeux. Un immense lustre en cristal doré prônait en plein milieu des hauteurs, pièce maîtresse du décor, complétant l'ambiance lumineuse douce et chaleureuse de l'endroit. En son centre, une table basse aux pieds dorés très travaillés surplombe un tapis clair aux motifs discrets. Elle était entourée de trois gigantesques canapés capitonnés d'une couleur crème, formant un U autour de la table basse. Des plantes vertes sont placées stratégiquement pour ajouter une touche de couleur et de fraîcheur à l'ensemble, qui respire l'élégance aristocratique, la richesse et la grandeur, tout en étant soigneusement ordonné et harmonieux.

Sur les fameux canapés étaient présentes certaines des Muses. Sûrement que celles manquantes étaient déjà occupées autre part, ou tout comme Edhe, dormaient et attendaient que le jour ne soit plus. Orianne se tenait près de Simon, celui hochant la tête pour saluer le duo qui venait d'arriver. Yema taquinait Jorah, le trouvant un peu maigrelet et surtout, bien trop timide. Soanta était en train de montrer son muscle à Droekor, qui le tâtait en se foutant de sa tronche sans honte, moqueur, à gorge déployé. Quant à Ciryse, elle se redressa, passant les mains sur sa magnifique robe avant de s'avancer vers les deux invités, s'inclinant en tirant sur les pans de sa robe.

" Bonjour, madame, messire. Je suis la Charmante. ", lança la jeune femme, arborant son plus sourire, ainsi que son voluptueux décolleté.

" Je vous laisse entre de bonnes mains. J'espère que vous apprécierez votre temps au sein de la Clairière. "

" Comme si on s'faisait chier ici ! ", s'écria Droekor, suivi d'un rire.

Shahina s'éloigna, laissant Guillot et Diamant au bon soin du groupe de Muses encore présentes. Ciryse continua les présentations.

" Ainsi, vous avez la Rêveuse, le Sauvage, la Ténébreuse, le Doux, la Courageuse et le Colosse. Nous sommes heureux de vous accueillir au sein de la Clairière des Muses, noble maison de courtisanes. En quoi pouvons-nous vous être utile ? "

Haaaa, la douce Ciryse, toujours à se mettre en avant pour pouvoir attirer les clients qui lui paraissaient le plus intéressant...Surtout en matière de bourses.

9
Einrich n'est jamais monté à cheval...Serait-il...vierge ? L'elfe en haussa les sourcils de surprise. Un homme de sa trempe, de son âge, n'aurait jamais partagé sa couche avec une femme ? Certes, il a l'air d'un vieux chevalier, vu comme il a l'air abîmé, fatigué, mais...Il n'est clairement pas désagréable à regarder, et même s'il a eu quelques réserves jusqu'ici dans cet environnement inconnu, il n'a pas hésité à converser un peu avec l'Aimante, ou même Céleste et Yema. Sincèrement, la demoiselle avait du mal à y croire...

Qu'il soit un peu gêné parce que cela faisait bien des lustres qu'il n'avait pas touché une femme de cette façon, elle le comprenait. Son compagnon de bain était des plus doux dans ses gestes, caressant ses mollets, jusqu'à remonter ses doigts sur ses genoux, puis sur ses cuisses. La fine peau d'une blancheur presque pur de l'Aimante se hérissa, parcourue de délicieux frissons, un bien fou prouvé par les soupirs chauds de la jeune femme.

De son côté, entre ses mains délicates, Ilyana entoura doucement le membre de Einrich. Attendant une réponse de sa part, elle entama un lent, voire très lent, ballet de vas et vient de ses deux mains, pour lui faire un peu de bien. Certes, elle était très appréciée comme Muse, que ce soit par sa douceur, son contact, mais aussi de par son « exotisme ». Le corps de l'elfe n'était pas commun pour une femme de cette race et cela mettait souvent bien des paillettes dans les yeux des clients.

Lorsque l'homme répondit enfin ce qu'il souhaitait, un grand sourire illumina le visage de l'Aimante.  Ce qu'il lui avait avoué lui faisait chaud au cœur, en vérité. Alors, c'est avec grâce et délicatesse qu'elle se leva, quittant le dos de son compagnon de bain. Elle s'excusa un instant, le bousculant un peu pour venir lui faire face. Le fixant de ses grands yeux de biche, Ilyana s'installa devant Einrich, ou plus précisément, entre ses cuisses, à genoux. Étrangement, un feu lui prit les joues, un peu plus timide. L'eau ruisselait sur son corps, décorant ses courbes de fines perles transparentes.

" Est-ce que...je vous plais ainsi ? "

Rabattant une mèche de cheveux derrière une de ses grandes oreilles, une des mains de la jeune femme vint à la recherche de son homologue masculine pour la déposer sur sa hanche voluptueuse. L'autre main ? Elle attrapa celle qui restait de libre de l'homme pour la déposer sur sa propre joue, s'y frottant comme un petit animal en demande de caresses. Toujours douce, l'Aimante se pencha un peu plus vers Einrich, rapprochant son visage, notamment ses lèvres pulpeuses de la bouche du soldat. Cependant, elle s'arrêta devant, préférant attendre qu'il lui en donne l'autorisation, ou qu'il vienne directement chercher ce qu'il voulait. Elle était sienne, dans ce bain chaud et parfumé, mais elle voulait respecter ses envies et accepter s'il ne souhaitait guère plus.

10
Les yeux dorés de la mère maquerelle s'insinuaient sur chaque courbe, chaque détail de l'homme qui lui faisait face. Le jeune homme n'était pas bien grand, sans être petit non plus, pas comme Jorah en tout cas, bien qu'un peu efféminé. Les traits du damoiseau étaient très fins et soulignaient une grande beauté, Céleste ne pouvait le nier. Sa longue chevelure blanche lui rappelait celle d'Ilyana et d'Edhe...L'éphèbe portait bien son nom de famille, de par la magnifique couleur de ses iris...Son armure, bien que légère, était assez épaisse pour contrer la plupart des coups, même si elle semblait indemne de toute trace de combat. Pour sûr, il s'agissait là bien d'un noble, qui n'était pas sûr de sa sécurité lors de ses sorties. Il devait porter là bien trop de pression pour son âge, surtout qu'il devait hériter du titre de duc lorsque son père le lui laisserait.

Après l'avoir invité à s'installer devant elle, Céleste ne se défit pas de son sourire, attentive au moindre battement de cil, au ton de sa voix, ainsi qu'à son récit. Si le jeune homme s'était présenté à la propriétaire des lieux sans avoir pris de rendez-vous en préavis, c'est qu'il s'agissait là d'une urgence extrême. Un sourire plus franc ourla les lèvres charnues de la demoiselle, qui étouffa un petit rire.

" Pour une urgence, en effet, vous ne mentez pas...Vous me prenez un peu au dépourvu et ce, même si j'ai l'impression d'être l'un de vos derniers recours. Mais qu'entendez-vous par « animer » ? Mes Muses ne sont pas des bêtes de foire... "

La mère maquerelle fronça légèrement les sourcils, scellant ensuite ses paupières faisant disparaître ses précieuses billes d'or. Elle posa deux doigts sur la tempe gauche, comme pour se concentrer pour réfléchir un petit instant. Soupirant légèrement, elle rouvrit les yeux, un petit sourire en coin alors qu'elle fixait l'éphèbe.

" Cependant, il y a bien quelqu'un qui correspondrait à vos attentes. "

Avant que le sire De Ambre ne puisse répondre, Dame Albame leva légèrement la voix pour appeler de nouveau la demoiselle qui avait accompagné le jeune duc. Ambroise n'était pas partie et était restée près de la porte au cas où Céleste aurait besoin d'elle. La jeune adulte avait bien fait...D'un ordre doux, la propriétaire lui demanda d'aller chercher Le Tempéré, laissant L'Artiste s'éclipser une nouvelle fois derrière la porte. Prenant un peu plus place dans son fauteuil de bureau, la mère maquerelle se fit plus attentive, observant toujours son interlocuteur.

" Si je puis me permettre, généralement, ce genre de soirée est prévue bien longtemps en avance, justement pour parfaire le moindre détail et la moindre déconvenue. Tout doit être à la perfection, surtout quand il s'agit d'un événement organisé par une maison ducale. Alors pourquoi venir quémander mon aide à la dernière minute ? "

En attente de sa réponse, la jeune femme se releva, se mouvant avec une grand élégance pour une dame comme elle. Faisant dos à son invité, elle sortit deux tasses ainsi qu'une grande théière, visiblement encore chaude. Le nectar qui en sortit était d'une sombre teinte et un parfum entre le fruité et l'amertume. Céleste en versa dans chaque tasse, avant de les ramener sur le bureau, en déposant une face au jeune duc.

" Voici du café produit par une tribu terranide. "

La fondatrice de la Clairière des Muses s'arrêta un instant. Un autre sourire en coin se dessina sur ses lèvres, un poil amusée.

" Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas empoisonné. Je n'aurais aucun avantage à assassiner un noble, et encore moins, quelqu'un de votre trempe. "

Alors même qu'elle eut fini sa phrase, quelqu'un toqua à la porte. Une voix plus grave retentit, puis un homme pénétra dans la pièce avec l'accord de la mère maquerelle. Le grand brun s'inclina respectueusement devant elle, ainsi que le noble, avant de se redresser. D'un naturel impassible, le Tempéré était un jeune homme des plus beaux et distingués qui soit. Une perle pour la Clairière. Il portait une chemise à manches longues, aux volants romantiques aux poignets et au col. Par dessus sa chemise légèrement ouverte au col, il était habillé d'un gilet brun ajusté, avec de très discrets motifs, mettant en valeur sa musculature sans excès. Il était également assorti d'un pantalon complétant la tenue, bien taillé et élégant. Tobias De Ambre avait demandé après une Muse qui était élégant et pouvait se fondre dans la masse noble de la capitale, il était servi.

" Vous m'avez mandé, Dame Albame ? "

" En effet. Messire De Ambre a besoin de toi en urgence, pour ce soir. Voudriez-vous bien expliquer ce que doit faire le Tempéré, je vous prie, monsieur le duc ? "

Oswald se tourna un peu plus vers ce noble qui demandait après ses services, plus enclin à écouter ses explications, ou plutôt les détails de sa demande.

11
Ilyana ne tenait jamais de propos juste pour faire plaisir. Elle pesait et pensait chacun de ses mots, les chérissait sincèrement. Si l'elfe avouait apprécier quelqu'un, cela résonnait du plus profond de son cœur. Son nom de muse n'était pas venu comme par magie. Céleste Albame l'avait observée quelques temps lorsque la jeune femme à la peau d'albâtre avait emménagé au sein de la Clairière. Ilyana s'était rapprochée rapidement des autres employés de la bâtisse, sans peur malgré son passé, toujours aux petits soins avec les autres, non pas parce qu'elle se sentait redevable, mais plus par envie. « L'Aimante » était apparu comme une évidence pour la mère maquerelle...

C'est ce qui transpirait encore maintenant, dans cette eau chaude sans être brûlante. Tout contre ce dos meurtri mais bien bâti, Ilyana s'était approchée avec douceur, comme à son habitude, bien qu'en ce moment-même, elle ne jouait pas la muse. Elle n'était que cette elfe, cette nouveauté pour ce cher Einrich, et ne faisait que se laisser aller à ses envies. Aujourd'hui, maintenant, dans ce bain, dans ce petit espace privé, la demoiselle des bois souhaitait juste profiter de l'instant. Passant ses mains sur le torse de l'homme tout en restant contre son dos, Ilyana laissa glisser ses doigts graciles sur chaque centimètre de sa peau, y parcourant ses cicatrices, en dessinant les contours. Elle se permit de découvrir la toison grisée de cet homme qui partageait son bain, déliant quelques frisottis ici et là.

Malgré ses douces caresses, l'Aimante sentait bien qu'Einrich avait du mal à se détendre. Les marques sur son corps et l'état dans lequel il était arrivé à la Clairière n'étaient que des indications sur ses conditions de vie en général. Ilyana n'osait s'imaginer tout ce que l'homme avait pu endurer jusqu'ici. À sa manière, elle souhaitait avant tout lui offrir un peu de tendresse, ne serait-ce que pour panser ses plaies. Était-ce de la pitié ? Sûrement pas. La jeune femme était bien trop tendre pour prendre les gens en pitié, et encore plus Einrich. Délicatement, avec un petit sourire aux lèvres, l'elfe d'albâtre répondit d'un souffle à l'oreille de son invité.

" Ne dit-on pas que lorsque l'on tombe à cheval, le meilleur moyen de se défaire de sa peur, c'est de remonter en selle ? Je dirais qu'il en est de même pour ce que nous sommes en train de faire...Enfin, je crois que je m'explique mal, je suis un peu cruche...N-nous avons tout notre temps... "

Ce que la muse supposait, c'est que même s'il se disait « rouillé », il suffisait de se lancer pour que ça revienne aussi naturellement que si l'on disait « oups ». Et si Einrich ne souhaitait guère aller plus loin, par peur, ils arrêteraient à ce moment-là. L'elfe ne le forcerait pas. Cependant, c'est toujours avec une affection bienveillante qu'Ilyana déposa quelques baisers dans le cou de son compagnon de bain. Ses lèvres charnues se forcèrent un peu plus sur la peau de l'homme, vagabondant jusqu'à ses épaules, lorsque la demoiselle sentit ses grandes mains calleuses dansaient tendrement sur ses mollets. Un frisson lui parcourut l'échine, se secouant doucement dans le dos de l'homme, sa poitrine s'y frottant sensuellement.

Au fur et à mesure de ses baisers, lançant parfois quelques regards de ses yeux d'argent vers le visage fatigué et gêné de Einrich, ses doigts s'aventurèrent un peu plus bas que son torse, découvrant les courbes et cicatrices de son ventre. Par moment, délicatement, elle frôlait son vît tendu, ne s'attardant pas dessus tout de suite. Ilyana ne voulait pas le brusquer, y allant à un rythme des plus doux, tout comme l'étaient ses gestes, jusqu'à atteindre son aine. Ses légers soupirs de plaisir et d'envie s'éteignaient sur la peau de la nuque de l'homme, écrasant son souffle un peu plus brûlant.

Comme un chat s'approchant particulièrement lentement de sa proie, les mains de l'elfe se  firent plus aventureuses, à caresser le haut des cuisses de l'homme, puis vint à lui masser passivement les bourses. Lentement, elle passa ses deux mains sur son membre, l'enserrant dans un doux étau. La bouche de l'Aimante vint embrasser le lobe de Einrich, avec l'urgente envie de la lui mordiller, mais se retenant finalement.

" Guidez-moi et...découvrez-moi aussi...Que je fasse à ma guise et à la vôtre... "

12
Ville-Etat de Nexus / Pas forcément le bon appât. [Topaze/Tobias De Ambre]
« le: vendredi 06 juin 2025, 14:36:31 »
Il faut dire que, lorsque l'on décide de construire un empire, on se doit d'en assumer toutes les conséquences et les responsabilités qui en suivent. Quand Céleste Albame décida de reprendre les rênes de l'ancienne maison close dont elle faisait partie, pour construire autre chose, de bien plus grand et de sécuritaire, elle savait pertinemment dans quoi elle s'engouffrait. Bien entendu, la jeune femme n'était pas seule dans cette nouvelle affaire. Déjà à l'époque, certains de ses collègues avaient décidé de la suivre dans cette aventure naissante, lui apportant tout le soutien dont elle avait besoin. Plutôt que de souffrir des aléas habituels que vivaient les putains, la métisse souhaitait mettre en place un endroit plus sécurisé, aussi bien pour les futurs clients que pour les gens qu'elle avait pris sous son aile. La belle brune avait beau n'être qu'une femme, elle protégeait les siens comme une lionne. Mais tout cela n'était pas de tout repos. Parmi les premiers levers, et ce, même si elle n'avait que peu dormi, elle s'affairait à tout ce qui touchait de près ou de loin à la maison de courtisanes. Même si Céleste n'aimait guère reléguer certaines tâches, il lui arrivait de demander de l'aide à Tsarra, sa seconde, lorsqu'elle se sentait un peu trop submergée par la paperasse et les aléas quotidiens.

Malgré un nombre de tâches assez important à faire chaque jour, la presque trentenaire ne se négligeait pas, bien au contraire. Monter la Clairière lui a permis d'atteindre un certain luxe qu'elle n'avait pas auparavant et elle n'hésite pas à en profiter, sans pour autant en abuser pour des futilités. Cependant, elle se devait d'être irréprochable. Même si une grande partie de la clientèle venait ici pour profiter des services des Muses, certains pénétraient le bureau de la gérante pour parler affaire. Femme à la réputation d'être inaccessible, Céleste restait le portrait principal de la Clairière et faisait en sorte d'être toujours des plus désirables. Encore aujourd'hui, la belle brune aux yeux d'or s'était parée d'une robe sans réelle extravagance. Nappée de rouge et de noir, elle couvrait presque toute sa plastique, même si on pouvait toujours en admirer les courbes principales, dévoilant toutefois sa poitrine opulente, naissante dans ce décolleté. Des broderies dorés se dessinaient sur ses épaules et sa ceinture, apportant une touche de sensualité à la tenue. De fins bijoux, dorés également, ornaient ses délicats poignets. Tout de ce tissu mettait délicieusement ses formes en valeur. C'était là un des grands atouts de Céleste : ses courbes, sans trop les dévoiler. C'était une experte dans l'art de se faire désirer, mais elle restait intouchable. Les rumeurs allaient bon train, disant qu'elle était une femme dont on ne pouvait conquérir le cœur ou le corps. Certaines prétendaient qu'elle était peut-être la réincarnation d'une déesse dans le corps d'une humaine...Tout cela était charmant et faisait doucement sourire la mère maquerelle...

Installée précieusement derrière son bureau, une multitude de papiers et autres lettres étaient disposés devant elle. Céleste les lisait consciencieusement, toujours une plume en main, avec son encrier juste à côté. Elle prenait des notes pour s'organiser. Factures par ci, événements à venir par là, marchandises à prévoir, etc...Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres charnues, légèrement lassée déjà de bon matin. La belle métisse n'avait eu qu'une brève nuit de sommeil, certainement pas réparatrice, et rêvait déjà de la fin de journée. Ce n'est qu'un bruit distinct qui vient la tirer de ses pensées, relevant le nez vers la source du bruit. On venait de toquer à la porte de son bureau.

" Entrez. "

Étrangement, c'est la voix d'Ambroise qui lui parvient, ainsi que sa petite tête châtain à travers la porte entrouverte, un peu embêtée. D'habitude, c'est Shahina ou même Tsarra, ou bien Duncan, qui conduisait les invités qui souhaitaient voir la propriétaire de la Clairière des Muses, jusqu'à son bureau, Ambroise étant bien trop timide pour ce genre de choses. Si elle était là, c'est que les autres étaient déjà bien occupés autre part.

" Je suis désolée de vous déranger, dame Albame, mais un messire souhaiterait s'entretenir avec vous. Il dit s'appeler messire Tobias De Ambre. "

D'un simple hochement de tête, la mère maquerelle fit signe que la demoiselle pouvait laisser entrer ce nouvel invité. L'Artiste se décala légèrement, invitant d'un geste de main le noble à entrer dans le bureau, avant de refermer la porte derrière et de retourner vaquer à ses occupations. Céleste accueillit son hôte avec un fin sourire ourlant ses lèvres pulpeuses, hochant de la tête comme s'incliner en signe de respect...À moitié seulement. Si elle avait été plus incline à le faire, la belle métisse se serait levée pour le saluer, mais elle était dans sa propre maison et voulait montrer clairement que c'est elle qui avait le pouvoir entre ses murs, qu'importe qu'il soit le prochain duc ou un membre de la royauté...Une main vers la chaise devant elle, de l'autre côté du bureau, et elle l'invita ainsi à prendre place.

" Bonjour et bienvenue à la Clairière des Muses. Que puis-je pour vous, futur duc De Ambre ?"

Céleste ne se défaisait pas de son sourire, un atout inestimable pour les affaires.

13
Lorsque l'on se posait la question de comment se déroule une journée ordinaire à la Clairière des Muses, beaucoup, pour ne pas dire la totalité, des gens répondaient que ce n'était qu'un temps à sentir le foutre, la transpiration des ébats, et où seule la mélodie des gémissements venait perturber le silence de la bâtisse. Il ne s'agissait là que des pensées ou des paroles d'ignorants, qui n'avaient jamais poussé la porte de la Clairière. Les rumeurs allaient bon train sur la maison de courtisanes, mais la propriétaire de l'endroit n'en avait que faire...

Alors au fond, qu'en était-il réellement ? En général, les premiers levés n'étaient pas les Muses elles-mêmes. Céleste, Duncan et Edmund étaient des lève-tôt. Pour certains, c'était parce qu'ils avaient le sommeil très léger, tandis que pour d'autres, c'est qu'ils avaient tout leur esprit déjà plongé dans le travail. Le cuisinier de la Clairière partait de bon matin, un peu avant l'aube, parfois accompagné par un de ces messieurs Muses, pour aller quérir les ingrédients pour ses futurs plats. C'est qu'il en fallait, niveau quantité, aussi bien pour nourrir toute cette « famille », tout comme répondre aux exigences des clients de la Clairière, parfois plus farfelues les unes que les autres.

Tandis qu'Edmund crapahutait sur la place publique, Duncan effectuait déjà ses rondes dans le jardin de la bâtisse, cherchant des traces d'effraction. Il n'était pas rare que des manants ou des fous cherchaient à passer par dessus le mur pour pénétrer dans le jardin, afin de s'approcher des Muses. Rares étaient les voleurs, en réalité. Que des gens trop... « passionnés » qui souhaitaient voir et toucher l'objet de leur désir incontrôlable. Il pouvait s'agir tout autant d'hommes que de femmes, d'ailleurs. Il faut dire que les Muses, les demoiselles comme ces messieurs, étaient de personnes à la beauté inégalée. Bien que parfois sortant de l'ordinaire, tous attiraient les regards de la clientèle. Duncan veillait donc à ce qu'aucune des Muses ne soit importuné.

Dame Albame, quant à elle, dès le petit matin, passait généralement une grande partie de sa journée dans son bureau, à régler des factures, faire la comptabilité, organiser des événements, etc...Tenir une maison de courtisanes n'était pas de tout repos. Il fallait faire attention à tout : au bien-être des Muses, celui des clients, gérer la sécurité du bâtiment, des Muses, de la clientèle, gérer les fraudes, les « passionnés », la nourriture, la propreté, être à la pointe de la mode, faire de la publicité, participer à des événements ainsi que d'en organiser, etc...La liste des tâches à effectuer pour Céleste était plus long que son bras, mais elle rechignait jamais à faire son travail. Elle avait monté la Clairière et elle était résolue à la porter plus haut encore.

Shahina se levait juste après le trio. La jeune blonde ne mangeait pas de petit-déjeuner, ni ne faisait sa toilette. Elle prenait son nécessaire de nettoyage -balai, serpillière, seau d'eau, chiffon, savon et plumeau-, et arpentait les couloirs et salles inoccupées pour les nettoyer. Non pas que les Muses étaient du genre à salir mais il fallait que tout soit propre pour accueillir les clients de la journée. Ce n'était qu'une fois tout ceci fait que l'Accueillante prenait du temps pour elle, allant se décrasser dans un bain puis se rassasier comme il le fallait.

Le reste des Muses se levait à des heures plus ou moins aléatoires. Tout dépendait du caractère de chacun, du moment présent, et aussi de leurs activités nocturnes ou non. Certains clients restaient la nuitée pour profiter de la présence de leur Muse, et ce, jusqu'au petit matin, voire plus. La suite était rythmée par la toilette des Muses, prenant un très grand soin à se coiffer, s'apprêter correctement, avant de finalement rejoindre les tablées pour se sustenter, pour continuer leur journée en tant que Muses. Il n'y avait que dans l'intimité de cette « famille » que l'on pouvait se permettre de s'appeler autrement que par les surnoms de la Clairière. Il n'y avait pas d'anonymat entre eux, et c'était aussi une façon pour qu'ils restent tous soudés et s'entraident en cas de besoin.

***___***

Lorsque le ménage fut fait, Shahina prit un certain soin à s'apprêter pour la seconde partie de sa journée de travail. Elle était l'Accueillante, le premier visage des Muses que les clients verront en pénétrant dans la Clairière. La jeune blonde se devait d'être impeccable. C'est dans une robe fluide d'un bleu à mettre parfaitement en avant sa peau légèrement hâlée, que la demoiselle enveloppa son corps gracile, sans trop en montrer. Shahina ne faisait pas la même chose que les autres Muses. À l'image d'Edmund à la cuisine et Duncan à la sécurité, l'Accueillante garantissait l'entrée des clients tout en leur souhaitant la bienvenue avant de les conduire vers les autres courtisanes. Il lui arrivait d'aider Edmund au service lors des repas, ainsi que de faire profiter de son don musical pour les Muses et la clientèle.

Le tintement de la cloche de l'entrée fit sursauter la belle blonde, perdue dans ses pensées. Se redressant fissa, de ses doigts agités, elle remit correctement sa robe, ainsi que sa chevelure de blé, attachée en un joli chignon tressé. La jeune femme traversa la cour jusqu'à faire face à la double porte en bois sculpté. Elle en tira le loquet ainsi que la poignée, et c'est avec un sourire rayonnant qu'elle salua les personnes derrière la porte.

" Mademoiselle, messire...Veuillez m'excuser de l'attente. Bonjour et bienvenue à la Clairière des Muses. Je suis l'Accueillante et je vais vous emmener au sein de la bâtisse. Veuillez me suivre, je vous prie. "

C'est avec discrétion que Shahina évalua les deux nouveaux convives. La demoiselle présente devant elle avait ce teint d'albâtre tout comme Ilyana, ainsi que ses oreilles pointues. Une elfe, donc, chose bien rare d'en voir pousser les portes de la Clairière, en dehors de l'Aimante. Même d'un point de vue vestimentaire, le fait de choisir des habits forts sombres fit sourire la jeune femme, ne pouvant s'empêcher d'y voir son ami à travers cette nouvelle cliente. Quant à l'éphèbe, bien bel homme à la stature imposante, elle lui donnait la sensation d'être le garde de l'elfe, fait bien plus étrange que la présence de celle-ci en ces lieux. Pour autant, rien ne semblait l'alarmer plus que d'habitude, et invita les deux clients à la suivre d'un mouvement de main délicat, prenant soin à bien refermer la lourde porte derrière elle.

Face à eux, tout en traversant l'allée pour s'en approcher, prônait un immense bâtiment en forme de U, aux tons d'un blanc presque pur. On y comptait deux étages bien éclairés par les somptueuses fenêtres laissant passer au maximum la lumière naturelle, entourés par des splendides jardins. L'intérieur était tout aussi magnifique que ce que les clients pouvaient apercevoir en découvrant les premiers lieux de la Clairière. Les invitant à pénétrer dans l'entrée, l'Accueillante leur fit découvrir l'endroit : les murs, d'un blanc plus pur que ceux extérieurs, étaient décorés ici et là de tentures colorés, renvoyant leur reflet dans le carrelage au sol, d'un blanc granit des plus éclatants. Shahina se décala derrière un long comptoir en bois clair, gravé d'ornements faisant penser à ceux de la double porte d'entrée. La demoiselle se para de son plus beau sourire et approcha un petit cahier, et une plume ainsi que son encrier, le tout vers le petit couple.

" Notre maison de courtisanes tient particulièrement à la sécurité aussi bien des clients que de nos Muses. C'est pourquoi je vous demanderai de vous défaire de vos biens tels que vos armes. Nous les consignons dans une autre pièce sécurisée. En échange, nous vous donnons un bracelet que nous attachons autour de votre poignet, afin de signifier que vous avez quelque chose à récupérer à la sortie. Si messire veut également se défaire de son armure avant de pénétrer dans le salon principal, nous avons une cabine et nous la rangerons avec vos armes."

Shahina se montrait des plus courtoises. C'était souvent un peu délicat, car certains ne souhaitaient pas se séparer de leurs biens. C'était compréhensible, mais pour qu'il n'y ait pas de débordement, comme Céleste Albame avait pu en connaître lorsqu'elle n'était rien d'autre qu'une catin, la mère maquerelle, avec l'appui de certaines Muses mais surtout de Duncan Artgal, avait mis en place ce système de consignation à l'entrée, afin d'éliminer les clients récalcitrants.

" Aussi, je vous demanderai de garder vos visages découverts au sein de la bâtisse, ainsi que de signer ce carnet avec vos noms, je vous prie. Encore une fois, il s'agit là d'une sécurité afin de toujours faire en sorte que la Clairière des Muses soit un lieu sûr pour tous. "

Le livre de cuir rouge sur le comptoir, on pouvait déjà voir sur la page du jour quelques signatures, accompagnées de la date et l'heure d'arrivée et de sortie des clients. L'Accueillante patienta attentivement en réponse à ses consignes, si les deux jeunes gens étaient prêts à ce genre de « sacrifices » pour entrer enfin et rencontre les Muses.

14
" Ça me fait plaisir. J'aime prendre soin des autres. "

Se mouvant telle une nymphe des eaux à travers le bain, Ilyana frôla son compagnon actuel avec les courbes de son corps. Agitant minutieusement ses mains, l'elfe fit apparaître des racines partant du sol de la salle de bains, toutes fines, et les déploya pour attraper quelques flacons, notamment d'huiles et de shampoing, ainsi qu'un savon à l'allure légèrement granuleuse. Déposant le tout sur un bord de la baignoire, la demoiselle ne garda en main que ce savon, faisant disparaître ses racines aussi rapidement qu'elle les avait fait naître. Il y avait du bon parfois à utiliser cette magie pour des broutilles, surtout qu'ici, elle ne voulait quitter cet eau et délaisser son convive. Doucement, la demoiselle d'albâtre présenta ce petit bout ovale, d'un blanc cassé parsemé de grains noirs. On pourrait croire qu'il était sale mais pas du tout.

" C'est un savon au lait d'ânesse, avec des fleurs de camomille. Je pense que cela pourrait faire du bien à votre peau, Einrich. "

Ce petit objet aux subtiles fragrances avait la faculté d'adoucir la peau, apaiser les peaux réactives et en soulager certains maux. La Muse s'était dit qu'il était adéquat pour satisfaire les besoins de l'homme. Avec légèreté, Ilyana se déplaça pour s'installer dans le dos du mercenaire. Creusant une main, l'elfe récupéra un peu d'eau dans sa paume et y en fit couler le contenu sur ce qui lui faisait face, c'est-à-dire la nuque et les omoplates de l'homme. Elle réitéra plusieurs fois l'opération d'une douce lenteur, avant de le faire sur le savon afin que celui-ci se mette à mousser. Avec tendresse, la Muse fit rencontrer ce petit pain mousseux de propreté et le dos puissant de l'homme. Dessinant sa musculature d'une légère traînée de bulles blanchâtres, l'esprit de l'elfe s'évada un instant. Il était marqué par les années, c'est certain, mais aussi par ses combats, que ce soit les physiques, que ceux qu'il menait à l'intérieur de lui-même. Délicate, l'Aimante avait l'envie d'effacer ces cicatrices qui se dévoilaient sous ses prunelles d'argent, passant plusieurs fois dessus. Comme si elle pouvait réellement les gommer.

Posant ensuite le savon trempé sur le rebord du bain en pierres, ses mains fines caressèrent le dos de Einrich. Appuyant de ses pouces au niveau de la nuque puis glissant jusqu'aux épaules, tout en lui frottant la peau pour se défaire de toute impureté, l'elfe le gratifia d'un petit massage, comme elle savait si bien les faire. En réalité, toute Muse savait masser afin de pouvoir satisfaire n'importe quel client. Mais ici, il ne s'agissait que d'un homme perdu, provenant d'une terre qu'Ilyana ne connaissait guère. Cependant, si la jeune femme pouvait le soulager un peu de ce moment troublant, loin de ce qu'il pouvait connaître, pour qu'il soit plus à l'aise avec elle au moins, alors elle le ferait.

Un sourire s'était fiché sur le visage si pâle de l'Aimante depuis le début. Cette femme n'était qu'amour, même si son passé l'avait abîmé. Ce n'était pas pour rien qu'elle portait ce nom de Muse, que Dame Céleste était fière d'avoir trouvé. Hésitant un instant, de peur de le déranger, Ilyana se laissa aller à ses instincts, s'approchant un peu plus du mercenaire. Les courbes alléchantes de sa poitrine rencontrèrent le dos puissant de son convive, s'écrasant légèrement pour qu'il en devine toute la rondeur. Ses doigts graciles se détournèrent de leur chemin habituel pour, au lieu de masser ses épaules, glisser sur ses clavicules puis son torse. Naturellement, la jeune femme nicha son visage dans le cou de son compagnon de bain, soupirant doucement d'aise. Elle lui offrait là une étreinte emplie de sensibilité, de tendresse et de bienveillance.

" Détendez-vous, mon ami... "

Lors de ce câlin, les mains encore pleines de bulles de savon, ses doigts pianotaient sur le torse de l'homme, pensive.

" Et dîtes-moi si vous désirez quelque chose...Je v...Je vous apprécie beaucoup, Einrich... "

Son souffle titilla l'oreille de Einrich, non loin de cette bouche audacieuse et charnue. Ilyana ne mentait pas, elle ressentait bien des choses pour le mercenaire. Davantage lorsque ses billes argentées se fixèrent sur le sexe du mercenaire, fièrement dressé. Bien qu'étant une Muse, sachant tout ce qu'il faut pour faire plaisir à un homme, et si elle en avait l'envie, l'Aimante n'était pas femme à se jeter sur n'importe qui, et surtout, elle respectait le choix de chacun...Mais là, elle lui donnait clairement carte blanche pour se lancer ou non.

15
One Shot / Re : Le plaisir au fond de l'impasse [Pv.]
« le: lundi 12 mai 2025, 23:06:58 »
Si la Charmante se montrait des plus entreprenantes, tout en faisant croire que le jeune homme avait le pouvoir sur elle, c'est que la Muse savait pertinemment qu'elle en retirerait bien des choses de cet échange, mais surtout des futurs qu'ils allaient établir. Car, si Ciryse était certaine d'une chose, c'était qu'avec ce petit éphèbe, elle avait misé le gros lot. Il n'était certes pas un noble de très haut rang, bien établi au sein de la haute société nexusienne, puisqu'il n'était qu'un « fils de », mais Thibault représentait toujours mieux qu'un simple bourgeois, même s'il est vrai que la demoiselle aurait préféré un homme âgé pour en devenir sa maîtresse officielle, ou même atteindre un sang royal...La condition du jeune messire de Limolles n'était pas pour autant une déficience. Bien au contraire, La Charmante en tirerait bien des avantages, et ELLE deviendrait sa faiblesse.

Tout était bien rôdé dans l'esprit de la Muse. Même si la Clairière était remplie de belles âmes, en plus de beaux physiques, Ciryse savait bien qu'elle faisait partie des plus belles muses féminines, sa jeunesse et ses yeux d'un saphir étincelant, façon yeux de biche, rendant fous d'amour la plupart des hommes et des femmes qui passaient les portes de la bâtisse. Son corps à se damner, dont les dieux lui ont offert des courbes voluptueuses, était toujours un appel à la luxure, et Thibault n'en était pas en reste, tombé dans ce piège des plus délicieux.

La jeune femme savait y faire. Bien qu'elle ne soit certainement pas beaucoup plus âgée que le noble face à elle en cette douce soirée, la Charmante avait clairement plus d'expérience que lui en matière de contact physique avec le genre opposé. Elle se doutait même qu'il n'avait clairement jamais eu, ne serait-ce que sa main touchant celle d'une demoiselle, dans sa vie de jeune adulte jusqu'à aujourd'hui. Peut-être qu'on lui avait soufflé l'existence de la Clairière et pour une première expérience, il était clair que ça devait explosif dans le bon sens du terme. Un feu d'artifices qu'il se devait de ne jamais oublier !

Alors Ciryse avait mis le paquet, même si elle se doutait que de simples caresses lui feraient déjà tourner la tête. De ses saphirs, la Muse observait les moindres faits et gestes, réactions mêmes minimes de sieur de Limolles. Une chose qu'elle avait bien remarqué, c'est que le jeune garçon ne la quittait pas des yeux, encore plus depuis qu'il l'avait souillé, quasiment en admiration totale devant cette peinture inattendue. Pour le coup de grâce, la magnifique brune salie avait avalé sa semence, ce premier jus de qualité, qui sûrement pour la première fois, ne finissait pas au fond d'un vieux mouchoir, probablement en soie. Il y avait de quoi faire tomber n'importe quel homme avec ce genre de spectacle. Encore plus avec celui qui suivit, la Charmante s'installant sur le bord du lit et lui offrant une vue des plus délicates sur son intimité, comme si c'était naturel pour elle de le faire -ça l'était-.

Ciryse était là pour satisfaire les envies de ce jeune qui ne connaissait rien à la chose, ou alors qui n'avait qu'entendu des choses par-ci par-là des aventures sexuelles de ses pairs, mais aussi clairement lui apprendre à faire plaisir à une dame. Lui faire comprendre qu'il y avait bien des façons de rassasier une demoiselle au lit. Enfin, pas qu'au lit d'ailleurs. Les cuisses bien écartées, la belle brune lui laissa clairement le champ libre pour observer la porte de son jardin secret. Un sourire s'étendit sur le minois de la jeune femme, ravie de le voir troubler, incapable de bouger durant un certain temps. C'en était presque plus exaltant que lorsqu'on la touchait. De voir, sentir que la Muse avait un tel pouvoir sur les pulsions d'un homme la mettait dans une joie immense, pour ne pas dire une exaltation des plus brûlantes. Ciryse en retint un rire, en plein jubilation devant  ce petit nobliau hypnotisé. Ce n'était que le début et pourtant, elle avait déjà largement gagné. Elle ne put que constater l'empreinte marquée au fer rouge, dans l'esprit fébrile de Thibault.

" Viens, Thibault. "

Le jeune nobliau reprit rapidement ses esprits, gonflant son torse, soit pour paraître plus imposant, soit pour reprendre contenance et se donner du courage. Oui, sûrement quelque chose comme ça. Contrairement à ce qu'elle aurait cru, l'éphèbe s'attaqua à la chair tendre de l'intérieur de ses cuisses, ce qui fit sourire et vibrer la demoiselle. Un bon point pour toi, se dit la Charmante. Fait plutôt intéressant que de ne pas le voir s'attaquer directement au plat principal et ça prouve bien qu'il a dû avoir des échos auprès de jeunes gens de son âge ayant déjà pratiqué l'acte, ou peut-être de gens plus expérimentés, plus âgés même...

Un petit soupir de satisfaction s'échappa d'entre les lèvres si gourmandes de la Charmante. Non pas qu'elle était frustrée, mais pour un début, en réalité, il ne se débrouillait pas si mal. Pourtant, la belle brune aux cuisses offertes se garda bien de le lui avouer. Qu'il continue dans sa lancée, à s'appliquer, pour qu'il puisse apprendre auprès d'elle. Qu'il était mignon à la laper sur sa délicate fleur, ou la titiller du bout de la langue, du bout du doigt...Un petit rire amusé fila dans l'air, sans pour autant être de la moquerie. Ses deux saphirs fixèrent l'éphèbe d'une chaleur palpable.

" C'est...correct. Mais on dirait que tu n'as pas faim de moi...Devrais-je appeler une autre demoiselle ? Peut-être que je ne t'excite plus assez... "

Une moue tordit sa succulente bouche. Cette femme aurait pu être actrice, mais la vie en tant que courtisane n'est pas si mal, et puis, Ciryse n'a vraiment pas à se plaindre de sa vie au sein de la Clairière. Elle était nourrie, logée, blanchie, protégée...et elle pouvait rencontrer bien des gens importants entre ces murs. Mais quelle vile et jolie manipulatrice. La jeune Muse savait pertinemment qu'elle lui faisait de l'effet, la preuve en était son vît qui avait retrouvé une certaine et plaisante ardeur. Se mettant à faussement rougir, la Charmante cacha un peu son visage en le tournant sur le côté.

" Je comprends...Pourtant, vous...Tu me fais de l'effet..."

Ralliant le geste à la parole, Ciryse fit glisser délicatement sa main droite sur sa poitrine, filant sur son ventre, pour finalement atteindre son jardin secret. Sa petite perle était là, un poil tendue. Ramenant cette vicieuse main vers son visage, elle se lécha l'index du bout de la langue, cette même appendice qui s'était bien occupé du jeune homme, puis ce doigt trempé alla titiller son petit bouton qui commençait doucement à prendre les couleurs d'un coquelicot. D'une rose même...Sous les yeux du damoiseau, la Muse se faisait du bien, sans pour autant aller se pénétrer d'un doigt. Sa vulve se revêtit d'une délicate humidité, la jeune femme se laissant aller à des coups de doigts plus vifs, et de sa gorge s'échappant moult gémissements de plaisir. Elle volait presque la vedette à Thibault...

Pages: [1] 2 3 ... 6