Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les alentours de la ville / Re : La Reine De Cuir [Morgan Sköne]
« le: vendredi 01 mars 2019, 14:15:06 »
L’estomac de Morgan criait famine entre deux explications. Depuis son entretien d’embauche raté dans le centre-ville, et la course poursuite dans les banlieues chics, il n’avait pas eu le temps de diner du tout. Le jeune homme reprit longuement son souffle après ce monologue, alors que le souvenir de son frigo au contenu misérable lui arracha un nouveau gargouillis. Avec une rentrée d’argent si basse, lui-même pouvait difficilement qualifier ses sandwichs économiques de véritables repas.

« Je ne sais pas, je sais… Lire et écrire ? C’est à peu près tout hein, j’ai pas fait d’études moi mais je peux vite apprendre. »

L’attitude de Madelyne avait quelque chose de déstabilisant. Silencieuse et lascive, l’existence de ces pouvoirs rendait sa proximité deux fois plus dérangeante pour Morgan. Cela, et sa plastique. L’ancien détenu était tout juste sorti de prison voilà quelques jours, après deux ans de privation et la sensualité de son hôtesse lui provoquait quelques démangeaisons imprévues, incontrôlables.
Morgan s’agita nerveusement sur son siège. Il ressentait le besoin impérieux de meubler ces moments de silence, mais le garçon se fit violence pour tenir sa langue et reporta son attention sur la cuisine immaculée. Madelyne disait vrai, la pièce n’avait pas l’air de servir souvent. Alors que son regarda s’attardait sur les placards, et la pensée d’un bon repas gratuit, une main délicate vint effleurer son visage.

« Hem… Je suis désolé, je vais essayer de me taire un peu plus souvent… » Dit-il en se sentant rougir confusément.

Madelyne était beaucoup trop proche à son goût. Son souffle parfumé venait balayer le visage de Morgan, et ce dernier n’était pas certain de comprendre ce que signifiait cette caresse. Il se força à vider son esprit de ses pensées pour se concentrer à nouveau sur les dires de sa troublante hôtesse.

« Comme moi ?... Je ne sais pas, je n’en connais pas en tout cas. A l’orphelinat, j’en ai jamais parlé à personne et puis… Non, j’ai jamais croisé quelqu’un comme ça parce qu’après j’ai eu mon propre logement. »

D’autres mutants ? A la vérité, Morgan n’avait jamais cherché à creuser la question. Bien entendu, il lui était arrivé de s’interroger sur l’existence d’êtres similaires à lui-même, porteurs de pouvoirs différents, toutefois sans pousser ses recherches plus avant. Le jeune homme se releva de son tabouret, sans doute trop brusquement pour être honnête, et s’éloigna en deux enjambées vers les placards de la cuisine.

« Ça te gêne si je fais un peu de cuisine ? » S’empressa-t-il de demander. « Je meurs carrément de faim, et j’arrive pas à bien réfléchir quand je gargouille. »

Sans mettre attendre la réponse de la propriétaire des lieux, Morgan s’attela à la tâche de manière étonnante. Les portes des placards se mirent à s’ouvrir successivement d’eux-mêmes, à mesure qu’il cherchait les ustensiles de cuisine et les ingrédients. Bientôt ce fut une grosse casserole, un paquet de spaghetti, puis de sel et un bocal de sauce qui se mirent à flotter hors de leurs rangements.
Morgan les récupéra en adressant un sourire malicieux à Madelyne, puis lui tourna le dos et alluma la plaque de cuisson en tournant les boutons de la même manière.

« L’orphelinat c’est peut-être pas une mauvaise idée. » Déclara-t-il en préparant le diner. « J’y ai jamais remis les pieds, mais peut-être qu’ils ont des dossiers, j’en sais rien du tout. Je t’en fais au fait des pâtes ? »

Morgan cuisinait aussi vite qu’il parlait. Les ingrédients lui flottaient entre les mains pour une préparation plus rapide et, au vu de son efficacité, au moins était-il entrainé dans cet usage de son pouvoir. Certes, ce n’était certainement pas le type de peaufinage que Madelyne avait l’esprit, mais ça restait un début.

« J’avais jamais cuisiné devant quelqu’un, t’imagines pourquoi. » Gloussa-t-il tandis qu’une cuillère en bois flottait hors du tiroir jusque dans sa main.

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La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia [PV Morgan]
« le: mardi 26 février 2019, 13:54:57 »
L’hyperactivité de Morgan se rappelait à son bon souvenir. La limousine avalait la route à une vitesse confortable qui les coupait totalement du monde extérieur, mais pourtant, le trajet lui paraissait interminable. Toutefois, l’inactivité était encore pire. Agitant ses jambes inconsciemment ses jambes, le regard du garçon suivait avec attention le moindre geste de Rachele, jusqu’au mouvement de ses lèvres lorsqu’elle dévidait son discours enjôleur.

*Oui enfin, le marché était déjà conclu d’avance dans ces conditions…* Songea-t-il, préférant garder cette réflexion acide pour lui-même.

Morgan hocha la tête, un sourire évanescent sur ses lèvres, avant de reporter son attention sur la seconde femme dans l’habitacle. La fameuse esclave Zéro, soupirante et brûlante.

« Une super héroïne ? » Répéta-t-il pensivement.

Le jeune homme n’avait absolument aucune connaissance sur ce petit monde secret, peuplé de super humains et d’autres mutants alors que, ironiquement, lui-même en faisait parti. Il attarda son regard sur le corps plantureux et frémissant de la mystérieuse esclave qui ne semblait nullement réagir aux cruelles moqueries de sa propriétaire. Max ou Rachele, les deux ne faisant qu’une.
Morgan ne put s’empêcher de ressentir un élan de pitié pour cette pauvre créature brisée, victime d’une mafieuse dont il mesurait de plus en plus la dangerosité. Hors, quelque part, il était tout de même soulagé d’avoir accepté la proposition tout de go, plutôt que de subir un sort similaire. Le garçon s’efforça de ravaler ses sentiments en écoutant Rachele raconter l’éducation de sa protégée.

« D’accord, c’est vous la pat-… La maitresse plutôt. » Lui répondit-il malicieusement en s’approchant de sa nouvelle patronne.

Refuser n’était clairement plus une option à présent. Nullement besoin d’être télépathe pour deviner que Rachele était en proie à une excitation fiévreuse quant à ce scénario. Alors que celle-ci préparait l’esclave, Morgan s’agita sur son siège, ouvrant le haut de sa tenue en un simulacre de décolleté qu’il espérait suffisamment féminin, et ajusta sa coiffure. Si le costume était clairement taillé pour un homme, au moins son visage maquillé et ses boucles noires tombantes brouillaient parfaitement les pistes.
Au signal de Rachele, le jeune homme quitta son siège pour se faufiler souplement entre les jambes de Zéro, en une économie de gestes qui n’étaient pas sans une certaine sensualité. Clairement, il n’était pas à son premier travestissement, et l’illusion était parfaite. Morgan vint s’accroupir entre les jambes de la jeune femme, sentant le regard de sa patronne peser sur lui. La chaleur qui émanait d’entre les cuisses de l’esclave était presque palpable, et le délicieux parfum de mouille chatouillait ses sens.

« Hmm.. Chtt… »

Ses lèvres vinrent effleurer délicatement la courbe voluptueuse de l’une des cuisses de sa partenaire, la faisant gémir de plus belle. La belle boue tant que Morgan en aurait presque pitié de lui jouer ce tour. Au moins se convint-il à faire de son mieux pour lui faire passer un tendre moment. Il rejeta une longue mèche de ses cheveux noirs derrière son oreille, avant de chauffer Zéro à nouveau, dispersant de langoureux baiser sur ses cuisses brûlantes et désormais bien écartées.
C’est sous les gémissements de la jeune femme que la bouche de Morgan s’approcha lentement mais sûrement de sa féminité trempée, l’embrassa fugacement, un bref baiser qui déclencha une vague de frisson électrique, secouant le corps de Zéro. Si le garçon n’en a soufflé mot à Rachele, il n’a eu que peu d’expériences avec les femmes, bien plus avec les hommes en comparaison. Ce qui ne l’empêche pas de déposer un baiser bien plus appuyé sur le sexe de la jeune femme.

*Maitresse, hein…* Songea-t-il tandis que l’esclave gémissait en sentant le souffle chaud du garçon caresser son intimité. *T’as intérêt à être à la hauteur, parce que tu vas pas être déçue avec moi…*

Les beaux yeux bleus du jeune homme se rivèrent soudainement sur ceux de Rachele. Sans lâcher cette dernière du regard, sa langue se déplia pour venir lentement lécher le sexe brûlant de Zéro. Une manière de signifier : « Hé, ce que je fais là, tu peux l’avoir aussi. » Le message était-il passé ?  Morgan ne s’en préoccupa guère, et entreprit un cunnilingus en règle, glissant sa langue entre les lèvres intimes de l’esclave, remontant titiller son clitoris sensible et agiter l’anneau de métal.
Une véritable dégustation. Morgan pouvait déjà sentir la cyprine dégouliner le long de sa bouche, alors que sa langue s’activait pour soulager l’esclave, caressant les douces cuisses entre ses paumes. Il ne restait plus alors qu’à trouver le bon moment pour révéler la surprise. Malgré lui, le pantalon du jeune homme commença à se tendre entre ses jambes, le parfum suave de Zéro embrouillant son esprit alors qu’il glissait sensuellement deux de ses doigts contre le sexe de cette dernière.

Pendant quelques longs instants encore, il la caressa, la doigtant tendrement, alternant les caresses de sa langue puis de ses doigts en elle. Morgan jeta un dernière coup d’œil vers Rachele avant de se décider. Conservant une main caressante contre le sexe de Zéro, il se redressa, frôlant sensuellement le corps de la jeune femme, jusqu’à la hauteur de ses yeux en amandes.
Leurs regards se croisèrent un long instant, alors les doigts de Morgan caressent toujours langoureusement Zéro à l’agonie, frémissante et impatiente. Faute de pouvoir l’embrasser, il se pencha vers son cou, y traçant une ligne de baisers humides, empreints de cyprine. L’esclave gémit piteusement, mais le seul but de la manœuvre était de masquer la vue du corps du jeune homme.

Clic.

La ceinture de Morgan s’était ouverte d’elle-même, alors que son pantalon chutait également, exhibant une culotte noire et blanche que l’on peut difficilement qualifier de masculine. Pour lui et son pouvoir, c’est facile. Avec l’aide de quelques gesticulations, il se débarrassa de ses vêtements tout en masquant astucieusement la vue de Zéro, dévoilant un corps svelte et androgyne, totalement exposé à l’examen de Rachele à proximité.
Morgan est beau, c’est certain, quoiqu’on puisse difficilement le comparer à des critères virils. Totalement imberbe, son torse est plat, sa taille est svelte, avec un charmant postérieur rebondit et seul un tatouage noir sur son biceps peu développé perturbe l’immaculé de sa peau douce. Il se recula alors légèrement pour permettre à Zéro de le contempler, mais demeure tout de même entre les cuisses de la belle, caressant son entrecuisse du bout des doigts.

« Alors, comment tu me trouves ? » Puis se souvenant qu’elle ne peut pas parler, il se tourne vers Rachele. « Comment elle me trouve ? »

Si l’illusion de son corps nu est parfaite du visage aux hanches, la verge rigide qui pend entre ses jambes fuselées raconte une toute autre histoire. Morgan sourit néanmoins à Zéro, ne désirant nullement la brusquer malgré les instructions très claires de sa patronne.

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La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia [PV Morgan]
« le: lundi 04 février 2019, 18:18:32 »
Morgan réajusta machinalement son veston neuf. Il portait rarement des vêtements masculins, favorisant ceux unisexes ou bien carrément féminins, et il ne pouvait s’empêcher de triturer le costume toutes les deux minutes. Cette infatigable hyperactivité le caractérisant n’arrangeait décidément pas cette mimique. Opinant à la suggestion de Rachele, le jeune homme se resservit un fond de cognac, et entrechoqua son verre avec celui de sa belle hôtesse.

« D’accord, pas de langue de bois. » Opina-t-elle avec un sourire, avant de rasseoir sagement.

La vie en orphelinat, puis en cellule, n’avait guère permis à Morgan se documenter sur les mutants, ni même sur quelque sujet que ce soit et il n’avait pour ainsi dire, aucune culture générale. On lui avait certes fourni une éducation élémentaire, mais quant à pouvoir imaginer ce dont était réellement capable son pouvoir de télékinésie… Cela avait été laissé libre à son imagination.
Morgan hocha silencieusement la tête aux dires de son interlocutrice. Contre toute attente, il tenait sa langue en l’écoutant attentivement, et ce malgré sa proportion à parler sans discontinuer. Rachele ou Dona, se murmura-t-il simplement à lui, comme pour mémoriser le nom et le titre de sa nouvelle protectrice. Une formulation on ne peut plus simple, d’autant que malgré son manque d’instruction, le jeune homme n’avait rien d’un idiot.

« Hmm-hmm… » Il pinça les lèvres au contact des doigts délicats de Rachele sur sa jambe.

Une touche de rouge colora à son tour ses joues. Sans doute était-ce en partie dû à l’alcool, mais les gestes aguicheurs de son hôtesse, ou bien son esclave à moitié nue, n’y étaient pas étrangers non plus. Morgan se ressaisit un instant en terminant son verre.

« Je pense que… Un appartement me suffira, je veux dire, je ne suis pas vraiment habitué aux grands espaces de luxe. Même si je ne suis pas très exigeant sur le choix… »

Le jeune homme cessa là ses réflexions à voix haute quand Rachele reprit la parole. Etait-ce la spontanéité de ces propos ou bien cette main baladeuse entre les cuisses de l’esclave qui peignirent une expression étonnée sur son visage ? Ses goûts et son apparence étaient rarement un sujet de compliments, plutôt d’hostilité, si bien que la requête de sa protectrice l’étonna grandement.
Et l’excita également. Morgan ne pouvait plus retenir cet enthousiasme débordant qui étirait ses lèvres en un sourire espiègle. Son regard se porta naturellement vers l’esclave frémissante, gênée et asticotée par les doigts instigateurs de Rachele. Il reposa lentement son verre vide en hochant la tête.

« Ça me va, vous… Enfin tu, -je pense qu’on doit se tutoyer-, ne seras pas du tout déçue. »

Sur une inspiration, Morgan changea de siège pour venir s’asseoir juste à côté de sa nouvelle patronne, à l’opposée de l’esclave, souriant malicieusement et savourant le parfum de la jeune femme.

« Maintenant que j’y vois plus clair, c’est vrai que je suis impatient de commencer tout ça. L’entrainement, et tout ce changement de vie… Où est-ce qu’on rentre ce soir ? » Demanda-t-il innocemment.

Morgan croisa les jambes de la même manière que son hôtesse, penchant la tête pour observer sans gêne le manège entre les cuisses de l’esclave. Une lueur de malice brillait dans ses yeux.

« Pour être franc, on dirait que tu as besoin d’aide là. Si tu veux me donner un ordre dès maintenant, ça sera un premier remerciement et l’occasion de t’appeler maitresse… » Dit-il avec un clin d’œil.

L’alcool et l’ambiance chaleureuse aidant, l’appréhension de Morgan s’était évanouie, laissant de plus en plus la place à sa personnalité amicale, et sans tabou. La distance qui le séparait de Rachele était presque la même qu’entre cette dernière et l’esclave, mais néanmoins il n’amorçait aucun geste. Une manière d’attendre l’approbation et les souhaits de son hôtesse…

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La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia [PV Morgan]
« le: mercredi 30 janvier 2019, 00:07:16 »
Le chauffage interne lui apporta un réconfort bienvenu. Morgan avisa le bar intégré, aux verres et aux bouteilles brillants de propreté, comme s’il le découvrait pour la toute première fois. Et pourquoi pas ? Alors que son hôtesse s’installait confortablement pour discuter, le jeune homme se détourna de ses courbes affolantes serrées dans cette robe bien trop moulante, afin de se servir à son tour un verre d’alcool. Après un instant de réflexion, il se versa un peu de Cognac.

*Se détendre, se détendre… C’est facile à dire avec l’autre à moitié nue.* Songea-t-il en rajoutant des glaçons dans son verre.

Depuis la banquette opposée, Morgan avait en effet une vue imprenable sur la généreuse poitrine de l’esclave, luisante de transpiration sous les lumières tamisées de la limousine. Quelque chose dans l’obéissance aveugle de l’esclave, cette soumissions quasiment animale le fascinait malgré lui. En se forçant à détacher les yeux de cette femme, il se hasarda à goûter une rasade cognac tandis que son hôtesse répondait posément à ses inquiétudes en savourant son propre verre.
Un croisement de jambes plus tard, le jeune homme manqua d’avaler de travers. Toussotant discrètement pour ne pas interrompre Max dans ses explications, il hocha la tête, masquant son trouble derrière le rempart transparent de son verre. Le moment était trop important et dangereux pour se laisser distraire par une paire de gambettes, aussi interminables et parfaites soient-elles.

Morgan reprit une autre gorgée de cognac sans ajouter un mot. Garder le silence aussi longtemps dans une discussion n’était clairement pas dans ses habitudes mais, somme toute, il était en train de discuter avec la mafia. Il eut soudainement l’impression de jouer un numéro d’équilibriste. L’esclave zéro était certes étrangement fascinante, mais cela prouvait que Max n’avait aucun scrupule afin d’obtenir ce qu’elle voulait, que ce soit en tuant, ou bien en transformant en véritable chien fidèle.

« Je… Un dieu, c’est un peu exagéré quand même… » Commenta-t-il en émettant un petit rire nerveux.

La flatterie, Morgan la percevait tout aussi bien que le reste. Cela faisait partie de la séduction bien entendu, mais quelque part, il était tout de même charmé que l’on puisse s’intéresser autant à lui.

« Je suis capable de déplacer des objets, des meubles mais je ne sais franchement pas jusqu’où je suis capable d’aller. C’est un peu… compliqué d’expérimenter tout seul. »

L’alcool aidant, le jeune homme sentait sa langue se délier au même rythme que la tension s’évaporait de son corps. Et pourquoi n’oserait-il donc pas discuter de son pouvoir ? Le cacher n’avait plus aucun intérêt dans la mesure où Max avait bien prouvé qu’elle en connaissait l’existence. Hors c’était bien la première fois qu’il trouvait un interlocuteur avec lequel Morgan pouvait librement évoquer ce sujet précis après l’avoir gardé secret depuis sa naissance.
Morgan fit tournoyer ses glaçons dans son verre en réfléchissant, pesant le pour et le contre. L’offre était incroyablement alléchante, aucun doute là-dessus, mais cela revenait quand même à s’engager dans la mafia.

D’un autre côté, pouvait-il vraiment refuser ? Il n’était pas assez stupide pour croire qu’on le laisserait simplement filer. Max avait suffisamment montré les moyens dont elle disposait et un refus pouvait aussi très bien passer pour un affront et lui coûter la vie.  Et pourquoi devrait-il refuser ? La société n’offrait pas grand-chose pour un repris de justice sans moyens ni guère d’éducation, si ce n’est un métier minablement payé.
Une vie anonyme. N’était-ce pas gâcher son potentiel avec un tel pouvoir ? Morgan se mordit le pouce avant de reposer son verre vide, et d’adresser un léger sourire vers son interlocutrice.

« D’accord, je veux bien. Vu comme ça, c’est vrai que ce serait bête de refuser… » Dit-il en gloussant à la fois d’enthousiasme et de soulagement.

Morgan se redressa nerveusement dans la banquette, un sourire de plus en plus large aux lèvres alors qu’il en oubliait presque son trouble entre les jambes. L’état de stress se dissipant quelque peu, une envie impérieuse de babiller pressa ses lèvres, comme une digue menaçant de rompre.

« Est-ce que je peux vous poser des questions ? Comment je dois vous appeler déjà ? Parce que je ne sais pas trop les titres dans ce milieu, je suis juste un petit arnaqueur alors … Je ne voudrais pas dire un truc de travers. »

A peine une brève pause pour respirer, et Morgan reprit sur le même ton rapide. Le garçon était loquace une fois détendu, aucun doute là-dessus.

« C’est tellement… Une offre énorme, j’ai encore un peu de mal à réaliser, mais d’accord. Il faudrait que je commence par quoi du coup ? Enfin je devrais vous remercier aussi, c’est vrai, c’est la première fois qu’on me propose un truc pareil, pardon si je m’embrouille un peu. »

Morgan se mordit la lèvre brièvement. Peut-être parlait-il trop ? Pourtant, le jeune homme avait tellement de questions, tellement de choses à savoir… Et un dernier sujet brûlant à aborder.

« Par contre, je n’ai pas compris ce que vous vouliez dire par mon étrangeté ? » Ajouta-t-il rapidement. « Mes fringues ? Vous aimeriez que je continue à m’habiller féminin ? »

A la vue de cette esclave moulée dans le lycra et ses colliers de soumission, Morgan était de plus en plus convaincu que sa future patronne avait quelques goûts spéciaux en la matière. Il lui sourit après sa dernière déclaration, n’étant pas le moins du monde embarrassé pour aborder ce genre de sujet…

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La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia
« le: samedi 26 janvier 2019, 00:42:40 »
Morgan ne connaissait que trop bien ce genre d’approche. Des paroles mielleuses, des cajoleries sur l’épaules, un accueil chaleureux, presque familiale, et derrière, l’acier mortelle. Aussi charmante, belle et enivrante était cette Max, le jeune homme ne s’y fiait guère. Il se raidit à son contact, se bornant à hocher vaguement la tête quant à sa question sur le couteux costume.
Les mots lui venaient plus aisément à l’accoutumée, mais la présence des hommes en train de souffrir à côté d’eux, et cette atroce odeur de brûlé bloquait les sons dans sa gorge. Alors que les sbires de Max supprimaient les flammes autour de ces victimes, Morgan fixa le sol pour fuir le spectacle et se mordit la langue face au trait d’humour morbide.

*Ne ris pas, merde, c’est pas drôle et même horrible !* Hurla-t-il en silence dans sa tête.

 Le corps chaud de la jeune femme pressée contre son bras acheva de lui faire monter le rouge aux joues, alors qu’elle l’entrainait avec elle vers la luxueuse limousine, loin du carnage. Tout cela était foncièrement dangereux, et le jeu auquel Max l’obligeait à participer l’entrainait dans une pente particulièrement sombre. Morgan le sentait venir, et cela l’angoissait plus encore.
Entrainée par sa nouvelle hôte, Morgan ne pouvait s’empêcher d’écouter d’une oreille attentive ces alléchantes propositions, sans oser dire un mot, et ce malgré le piège flagrant. Au fond, il n’avait jamais été tellement innocent. Quelque chose en lui le poussait toujours à bousculer l’interdit, tester les limites, et c’est avec un regard fasciné que le jeune homme contempla la main de Max glisser sur la combinaison de lycra de son étrange garde du corps frémissante.

*On dirait une esclave de… Faut que j’évite de penser à ça…*

Laissant la jeune femme prendre place dans le véhicule en premier, Morgan n’hésita pourtant pas une seule seconde à venir s’asseoir à l’intérieur. Certes, on ne lui laissait pas le choix, mais il était aussi incroyablement curieux, et son imagination travaillait pour lui. Seule la crainte du précédent spectacle l’empêchait de dévider un flot impressionnant de questions, mais la vision de la mutante venant se blottir contre sa maitresse acheva de le convaincre sur la nature de leur relation.

« D’accord, eh bien… Je suis curieux maintenant. » Articula-t-il en se tassant de la fauteuil, les joues légèrement rougies.

Le gémissement de la mutante paracheva son rougissement. Après tout, Morgan sortait de deux années d’emprisonnements, et le spectacle d’une splendide femme sulfureuse faisant gémir son esclave avait de quoi l’émouvoir. Hors, il était loin d’être au bout de ses peines.
Sans grande surprise, l’offre de Max était incroyablement alléchante, d’autant plus pour un orphelin tel que lui, sans argent, ni relations, ni qualifications. Néanmoins, il n’était pas non plus un idiot, et une telle proposition masquait forcément d’épineuses conditions. Morgan entrouvrit la bouche pour argumenter, mais la referma aussitôt quand le dernier ordre de Max lui coupa littéralement le sifflet.

« Ce n’était pas… » Commença-t-il en voyant la mutante esclave exposer ses seins rebondies sous ses yeux.

Au lieu de remuer ses jambes, Morgan les resserra aussitôt. Les années de prison obligeant, une fulgurante raideur s’était manifestée entre ses jambes malgré lui, aggravée par les gémissements de l’esclave stimulée par sa maitresse. Tout ceci était trop déloyal. En temps normal, le jeune homme n’était pas aisément choqué, mais cette relation de domination et de soumission l’avait totalement pris de court. Et l’excitait plus que de raison. Il inspira un grand coup avant de répondre posément.

« Sans vouloir vous offenser, je préférerai savoir d’abord le boulot exact… Je veux dire, qu’est-ce que je devrais faire ? C’est super intéressant, je reconnais mais… Je suis pas capable de faire des trucs comme ce que vous avez fait dehors… »

Intérieurement, Morgan se doutait vaguement de ce qu’on lui demandait. Travailler pour la mafia, en particulier celle de Max, n’avait rien d’un boulot normal, encore moins légal. Les gémissements de la mutante le déstabilisaient, mais il se força à regarder son interlocutrice : baisser les yeux était un signe de gêne bien trop flagrante. Il serra les jambes pour masquer son érection, et poursuivit.

« Et pour être franc, je suis pas quelqu’un de très… Super possessif, enfin pour les femmes en tout cas. Je sais pas si c’est très clair. » Avoua-t-il rapidement. « Elle est très belle, c’est vrai, je dis pas le contraire. Mais hmm… Ce genre de jeux, c’est pas trop mon truc. »

Une moitié de mensonge en réalité. Comme en témoignant son apparence efféminé, Morgan n’avait jamais eu froid aux yeux en matière de sexualité, même s’il était loin d’avoir expérimenté ce genre de domination… Ou de soumission. Mais il ravala ce genre d’aveu, car là n’était pas le problème.

Il le voyait bien, Max tentait par tous les moyens de l’entrainer vers elle, et il n’était absolument pas convaincu de vouloir s’engager dans le business de la mafia…

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La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia
« le: jeudi 24 janvier 2019, 14:31:00 »
L’interminable trajet en limousine s’acheva dans le silence le plus complet. Les gorilles à l’avant n’avaient pas desserré les dents le moins du monde, et la voisine de Morgan n’était certes pas en état de le faire. Il n’aurait su dire s’il était soulagé, ou bien inquiet, d’être finalement arrivé. Imitant l’inquiétante mutante, le garçon sortit à son tour, pas mécontent d’être enfin débarrassé de ce silence si pesant, si stressant qu’il s’était même retenu d’éternuer.
L’air nocturne frais lui gifla aussitôt le visage. Morgan récupéra son écharpe vieillotte avant d’emboiter le pas aux deux gorilles, et à la jeune femme engoncée dans cette étrange tenue moulante. Il frissonna, à moitié de froid et d’appréhension dans cette décharge lugubre, resserrant les pans de son luxueux costume. L’endroit ne lui plaisait guère, silencieux et mort, mais le spectacle qui l’attendait le déplut bien plus encore.

*C’est elle Max ?... J’aurais imaginé un mec, mais bon, ça m’arrange pas tant que ça.*

Morgan souffla dans ses mains pour se réchauffer, et masquer son trouble par la même occasion. Les informations dont il disposait sur Max, n’étaient jamais que des rumeurs de cachots, mais le discours que l’élégante femme dévidait, l’inquiétait encore davantage. Une véritable mise en scène macabre et mafieuse, au point que, sous la lumière de la lune, l’imagination fertile du jeune homme l’aurait très bien imaginé avec une grande faux aiguisée.
Les mains dans les poches, Morgan n’osa pas un mot, trouvant même un intérêt tout particulier à fixer la pointe de ses chaussures. C’était clair, il était au mauvais endroit ,avec les mauvaises personnages, et tout ce qui déroulait sous ses yeux, valait un avertissement pour lui. Il n’était pas à la place de ces types dans les pneus mais, le jeune homme en était persuadé, un mot de travers pouvait très bien faire changer les choses.
Garder une expression absente durant le discours de Max et pendant que l’homme survivant s’enfuyait, c’était une chose, mais l’odeur de chair brûlée était horrible. Morgan plissa le nez malgré lui, et se fit violence pour lever les yeux sur son interlocutrice.

« Oui, hmm, bonsoir… Merci, hemm… Le costume ? Ça va, ça va, j’ai jamais porté quelque chose d’aussi luxueux en fait, mais ça va. » Avoua-t-il avec hésitation.

Morgan toussota pour s’éclaircir la voix. Il oscilla d’un pied sur l’autre, agité et nerveux, ce qui était bien naturel dans une situation aussi incertaine. Ses mains fourrageaient nerveusement dans ses poches, avant qu’il ne croise les bras, puis change d’avis, entrecroisant les doigts sur son ventre.

« Pour ça que je suis là ? Je ne veux pas, hmm… Comment dire, être déplacé mais… Pourquoi je suis ici en fait ? C’est pas que je n’aime pas les cadeaux, non, non, mais… C’est un peu soudain. »

D’ordinaire, le jeune homme se montrait plutôt bavard, mais avec une telle démonstration de mise à mort, il était nettement plus enclin à choisir ses mots. Hors, d’instant en instant, son inquiétude ne faisait que croitre quand, de toute évidence, il était déjà impliqué dans les affaires de la mafia. Une sacrée tuile après être tout juste sorti de prison, et prêt à recommencer une vie sans histoire. Mais dans quel but ? Comment pouvait-on être au courant de son propre pouvoir ?

Des questions auxquelles Morgan n’était pas certain de voir les réponses. Il croisa nerveusement les bras, coinçant ses mains sous ses aisselles pour les réchauffer, et se prépara au pire…

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Les alentours de la ville / Re : La Reine De Cuir [Morgan Sköne]
« le: lundi 21 janvier 2019, 23:54:52 »
Bavard, il l’était. Les pieds de Morgan flottaient paisiblement à quelques centimètres au-dessus du sol, totalement à la merci de la mutante, et pourtant c’est à peine s’il pouvait contenir un flot d’interrogations de franchir ces lèvres. L’index de Madelyne se chargea de les sceller à sa place. Un geste, des paroles suaves, quelques caresses étonnamment sensuelle, tout cela ne tempéra pas le moins du monde l’enthousiasme débordant du jeune homme.
Devant lui se tenait une authentique mutante, détentrice d’incroyables créatures surnaturelles, et voilà que cette merveille lui offrait de demeurer à ces côtés pour partager ses secrets ? Morgan ne pouvait même pas concevoir la possibilité de refuser une telle proposition. Il retomba brusquement sur le sol, libéré de l’emprise de Madelyne, chancelant autant du changement que de la chance qui lui était offerte.

« Je m’en doutais que c’était des vrais ! Enfin, à peu près, mais… Woaw, quand même ! Ils sont quand même super classes… » S’exclama-t-il de plus belle en voyant les gobelins bondir à l’extérieur. « Ils ont des pouvoirs spéciaux ? Comme des attaques ?... Ah j’arrive ! »

Voilà bien longtemps de cela, l’une des intimes relations de Morgan avait proféré qu’il n’existait réellement qu’un moyen sûr de l’empêcher de causer : en lui collant quelque chose dans la bouche. Une affirmation qui s’était avérée pour le moins exacte par la suite. Le jeune homme s’empressa néanmoins de suivre Madelyne, les yeux brillants d’admiration en voyant les couloirs s’illuminer, les portes s’ouvrir et se fermer sous le passage de la mutante.
La demeure constituait en elle-même une source inépuisable de fascination pour Morgan qui n’avait, somme toute, connu que l’architecture vieillotte et sommaire de l’orphelinat. Puis la prison. Ce luxe chaleureux, cette propreté claire et accueillante, toute cela lui était donc totalement inconnu.

« Oh, non merci. Juste de l’eau je veux bien, parce que je tiens vraiment très mal l’alcool. » Déclara-t-il en s’asseyant sur l’un des tabourets du bar.

Le goût de l’alcool n’avait plus humecté ses lèvres depuis des années. Son dernier souvenir à ce propos remontait d’avant son incarcération, et Morgan n’en tirait pas une très grande fierté. Celui-ci sourit à Madelyne, avec toute l’admiration candide d’une pucelle rencontrant un ange.

« Ben… J’ai pas encore mangé depuis ce midi, je rentrais diner mais avec quelques problèmes derrière moi. Mais je peux aller manger dehors, ou sinon je peux faire un peu de cuisine. Je cuisine bien, mais je veux pas abuser ! »

Morgan bénéficiait d’un débit de parole aussi rapide que son hyperactivité laissait à penser, et maintenant que son hôte lui laissait l’opportunité de s’expliquer, il n’allait pas s’en priver.

« En fait, je ne sais pas vraiment pourquoi ils sont après moi, le nom me dit rien. Peut-être qu’ils étaient avec moi en prison, j’en ai eu plein qui ont essayé de… me poser problème… C’est peut-être juste une vengeance parce que je me suis défendu, ou alors c’était avant. »

Le jeune homme se massa la nuque. Aujourd’hui encore, il ne pouvait raconter son passé sans éprouver une légère gêne, presque un peu de honte, alors que Morgan tentait à présent de se racheter. Il s’humecta les lèvres et se lança néanmoins dans une nouvelle tirade, parlant très vite comme à son habitude.

« Je viens juste de sortir de prison après deux ans pour être franc, j’y étais pour une histoire de vols après être sorti de l’orphelinat. » Dit-il en se mordillant le pouce. « Bon, maintenant j’essaye de trouver du boulot honnêtement mais c’est pas super simple quand on sait pas faire grand-chose. Là j’étais parti à un entretien pour ça, et puis eux ils m’ont suivi, du coup je me suis planqué là… Chez vous, juste le temps qu’ils passent et après je repartais. »

Les jambes de Morgan se mirent à sautiller fébrilement. Comme à l’accoutumée, le garçon ne tenait pas en place plus de cinq minutes sans se mettre à gigoter. Il sourit à Madelyne, enthousiaste et curieux, la langue toujours aussi bien pendue, un véritable flot ininterrompu de déclarations désordonnées.

« Après pour mon pouvoir, bah je l’ai découvert assez jeune, mais je sais plus trop quand… Je m’étais entrainé un peu à l’orphelinat en tout cas. Et après un peu en prison, mais discrètement. Au fait, vous voulez que je fasse la cuisine alors ? Je peux vous en faire aussi, et me rendre utile ! »

Bavard était un bien faible mot avec Morgan. Clairement, la tranquillité et le silence du manoir allaient pâtir de sa présence.

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La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia
« le: dimanche 13 janvier 2019, 21:04:40 »
L’heure tardive, la limousine, l’homme de main, toute cette mise en scène puait les ennuis, et Morgan ne le comprenait que trop bien. Aussitôt installé dans les confortables sièges de la limousine, dévoré de curiosité, il détailla des pieds à la tête l’étrange femme silencieuse et bâillonnée installée à ses côtés. Les yeux du jeune homme s’attardèrent particulièrement sur le tatouage malaisant imprimé contre le cuir chevelu de l’inconnue.
 Esclave ? Morgan n’était certes, nullement bilingue, mais il avait déjà appris quelques rudiments d’anglais, surtout lorsque la tenue de la femme était plus qu’équivoque quant à son rôle. Partagé entre la fascination et une espèce de malaise, le garçon afficha un air perplexe aux dires du serbe.

« Un pouvoir... » Répéta-t-il en jetant un nouveau regard sur l’esclave. « Attendez… Max ? »

Max. Le nom ne lui était pas du tout inconnu depuis son séjour en prison. Le regard de Morgan passa tour à tour du serbe à la femme automate. Il avait bien évidemment entendu parler de ce nom-là en prison, et l’idée d’être confronté à ce genre cette mafia de renom n’était pas pour le rassurer.
Malgré la présence de son voisin, Slave 00 ne bougeait pas d’un pouce, et seule sa respiration régulière trahissait son éveil. Morgan demeurait plus que curieux à son sujet. Etait-elle en train de participer à de ces jeux de bondage ? Ou était-ce quelque chose de plus glauque ? Il ne connaissait que vaguement ce genre de pratiques en vérité, si bien qu’il n’osa aucune question là-dessus.

« Ok, ok, je m’habille. Mais pourquoi le pistolet ? »

Morgan ouvrit prestement la housse pour déplier le costume de luxe. Manifestement, Max et ses hommes avaient tout prévu pour cette soirée et, plus inquiétant encore, ils semblaient en savoir très long à son sujet. Après tout, jamais il n’avait parlé de son propre pouvoir, alors comment diable étaient-ils au courant ? Et pourquoi lui avoir collé cette esclave bizarre ? Et ce flingue ?
Les questions se bousculaient dans sa tête, mais une chose était certaine : mieux valait coopérer dans l’immédiat. On lui avait suffisamment parlé de Max pour savoir que la moindre contrariété pourrait lui coûter cher, et l’immobilité de l’esclave à côté de lui avait quelque chose de beaucoup plus inquiétant que le serbe. De dérangeant même.

*Si elle a des pouvoirs, elle est peut-être là pour m’empêcher de me servir des miens.* Songea-t-il en dépliant le costume.

Au moins l’habitacle de la limousine était-il assez spacieux pour lui permettre de se changer directement sur place. Morgan se trémoussa, et retira ses modestes vêtements de laines pour se mettre en sous-vêtements, ne gardant qu’une culotte noire presque féminine, afin d’enfiler l’ensemble exigé par-dessus. Il resserra la ceinture et, malgré un malaise persistant, installa également le holster contenant le pistolet.
Fin prêt, ajustant méthodiquement les derniers plis du costume, Morgan se réinstalla sagement dans son siège, non sans jeter un dernier coup d’œil vers son étrange voisine.

9
La zone industrielle / Re : Personne ne quitte la Mafia
« le: vendredi 11 janvier 2019, 23:56:18 »
Morgan gelait sur place. Le vent hivernal s’infiltrait impitoyablement dans le tissu bon marché de son écharpe, et il avait beau s’être paré de gants de cuir, ses doigts n’en étaient pas moins glacés. Avec le temps, les deux années passées en prison, son manteau favori était devenu légèrement trop petit pour lui, si bien que le haut de ses cuisses et ses fesses étaient également transi de froid. Comble de malchance, sa garde robe, laissée à l’abandon durant tout ce temps, ne contenait aucune autre parure capable d’affronter efficacement les températures basses de la saison.
 Le désormais ancien détenu jeta un coup d’œil furtif sur le cadran de sa montre. Vingt-trois heures déjà. Morgan pressa le pas dans la ruelle déserte, à peine éclairée par les lampadaires publiques. Il n’avait imaginé être libéré à une heure aussi tardive, mais la faute imputait au gardien chargé de vérifier les sorties : celui-ci s’était montré tatillon quant à la vérification de la paperasse. Un entretient particulièrement exaspérant, et si long, que le détenu crut ne jamais en voir le bout.

*Peut-être que je lui avais tapé dans l’œil…* S’amusa Morgan en resserrant son vieux manteau.

Quoique plutôt pressé de regagner sa chambre allouée temporairement, le jeune homme conservait une franche bonne humeur. Il était libre pour la première fois depuis deux ans après tout ! L’air frisquet semblait presque une caresse à ce stade, et c’est à peine si Morgan remarqua la limousine ralentir paresseusement à ses côtés. Vitre teintées, carrosserie impeccablement lustrée, la voiture de luxe émettait tout juste un doux ronronnement de moteur quasiment neuf.
Légèrement inquiet, Morgan força discrètement l’allure. La vie en taule avait eu au moins le mérite de lui ouvrir les yeux quant à la dureté de la réalité, et il s’était déjà attendu à des problèmes sitôt sorti de prison. Son incarcération lui avait valu un bon paquet d’ennemis, et il y avait quelque chose de véritablement angoissant dans l’allure de cette luxueuse limousine qui le suivait de près. Quelque soit les intentions de propriétaire, le jeune homme était près à parier qu’elles ne seraient guère plaisantes.

« Merde… » Jura-il tout bas en voyant la voiture le devancer et s’arrêter.

Que faire, s’enfuir ? Morgan songea un bref instant à prendre ses jambes à son cou, mais le colosse qui s’extirpa de la limousine l’en dissuada. Le bonhomme avait beau être un géant, rien n’indiquait qu’il puisse le battre à la course, et le garçon préféra ne pas s’y risquer de toute manière. Costume impeccable, très luxueux, lunettes fumées en pleine nuit, l’homme semblait tout à fait capable de dissimuler une arme à sa ceinture. Une raison de plus pour renoncer à la fuite.
Avalant nerveusement sa salive, Morgan s’avança vers l’inconnu, en jetant des regards rapides autour de lui. Le pénitencier était hors de vue, la rue vide, il n’y avait donc aucun secours à espérer de ce côté-là. User de son pouvoir ? A peine sorti de prison, et dans l’espace public, cela lui paru une très mauvaise idée, et l’apparence baraquée de l’homme à quelques mètres lui confirma.

« Le boss ? » Répéta Morgan en jetant un bref regard vers l’antre lumineuse de la limousine.

Obéir à l’injonction ne lui disait absolument rien qui vaille, mais quels choix possédait-il ? Personne ne volerait à son secours, et il n’avait aucune envie de tenter sa chance face à un très probable pistolet. Les armes à feu étaient certes rares au Japon, mais si l’on pouvait se payer une telle limousine, alors la prohibition n’était probablement pas un énorme obstacle.
Morgan hésita un long instant face à l’homme de main, puis hocha la tête, résigné, et s’engouffra dans l’habitacle. L’ambiance y était douillette, au même titre que les luxueux sièges de cuir, et il nota aussitôt la présence de cette mallette étrangement étiquetée de son nom. Perplexe, partagé entre une curiosité maladive et une légèrement inquiétude, l’ancien détenu ne put s’empêcher de détailler la femme lascivement assise à côté de lui tandis que son garde du corps refermait la portière à côté.

« Ehmm… Bonsoir, on se connait ? »

Guère à l’aise après cette mystérieuse invitation, Morgan commença à entrelacer nerveusement ses doigts tout détaillant aussi poliment que possible la splendide femme vêtue d’une tenue de lycra moulante et assise à ses côtés.

10
Les alentours de la ville / Re : La Reine De Cuir [Morgan Sköne]
« le: vendredi 11 janvier 2019, 18:19:11 »
L’obscurité submergeant la demeure japonaise était telle, que Morgan n’y voyait goutte, et avançait à tâtons en se heurtant au luxueux ameublement. Son porte-clés avait soudainement rendu l’âme sans autre explication qu’un clignotement moribond des diodes, si bien que le garçon cessa bien vite son exploration hasardeuse. Il avait beau avoir bravement déclaré ses attentions à la personne, ou à l’entité maitresse des lieux, ses jambes flageolantes menaçaient de céder sous lui à tout moment.
Le cœur battant la chamade, la bouche aussi sèche que du papier de verre, Morgan décida de battre en retraite vers son point de départ ; malgré la porte extérieure condamnée. Au moins le contact du mur serait-il préférable aux ténèbres opaques. C’est forcément quelqu’un, ne cessait-il de se répéter pour mieux se rassurer, une personne de chair avec des pouvoirs comme les miens. Cela ne faisait guère de doute dans son esprit, mais la démonstration surnaturelle n’en demeurait pas moins dangereusement réaliste.

*Non… C’est quoi ça…* Une sueur froide dégoulina le long de son échine dorsale face à une nouvelle vision terrifiante.

Morgan se figea sur place, glacé d’effroi, en apercevant une monstrueuse silhouette se découper dans l’obscurité juste devant lui. Des yeux d’un vert brillant le sondaient, tandis qu’un grondement menaçant s’échappait d’une mâchoire hérissée de crocs… Jusqu’à ce que la créature bondisse dans sa direction !  Le garçon tomba à la renverse en glapissant et, dans sa hâte de se soustraire à l’attaque, son dos percuta aussitôt les jambes d’une autre personne
Les lumières du manoir s’allumèrent d’un coup, éclairant le coquet salon, et brouillant les repères de Morgan qui plissa les yeux, complètement déboussolé. Qui avait-il donc heurté ? Il cligna des yeux, s’habituant tout juste assez à la brusque luminosité pour voir la silhouette somptueuse d’une femme aux cheveux de feu, enfermée dans une tenue de cuir moulante, en train de l’observer de haut.

*Waow… Qu’est-ce qu’elle est canon !* Fut la première pensée cohérente que son esprit parvint à générer.

Madelyne commença à lui tourner autour d’une démarche féline, sensuelle, et l’intrus ne pipa pas un mot pour lui répondre. Morgan demeurait à la fois fasciné, et encore un peu effrayé en vérité. Une authentique mutante, et une véritable créature fantastique se tenaient en chair et en os devant lui ! Il n’en croyait pas ses yeux, et la caresse de la maitresse des lieux sur son visage ne parvint même pas à l’extraire de son état d’émerveillement.
Certes, l’ébahissement de Morgan pouvait facilement passer pour un choc après une violente frayeur, mais il n’en était rien. Lui qui était si friand de fantasy, le voilà qui se retrouvait brusquement devant une femme possédant la pleine maitrise de magie noire, et d’un authentique gobelin ! Et quelque femme, une créature splendide de surcroit, aux jambes fuselées interminables et aux opulentes formes à peine masquées par une tenue osée. Morgan regarda la créature se mouvoir aux pieds de sa maitresse avec tout le ravissement d’un geek auquel un Steve Jobs ressuscité apporterait un I-Phone du futur.

« Woah, c’est … ! Hé ! » S’entendit-il dire avant d’être soulevé de force par la puissante télékinésie de Madelyne.

Honoshi ? Le nom du mafieux traversa le crâne de Morgan pour en ressortir aussitôt. Le Yakusa faisait sans aucun doute parti des Guramu, mais le garçon avait complètement oublié son existence, et celui-ci était bien incapable de dire ce que l’homme lui reprochait. Des détails désormais, par rapport à la personne incroyable qui se tenait devant ses yeux.

« JE RESTE ! »

Morgan avait à peine attendu la fin de la proposition pour crier son approbation. La peur avait déserté ses traits, et son regard brillait d’une intense fascination pour son interlocutrice.

« Je veux rester ! Vous êtes super cool ! J’y crois pas, ce sont des vrais ?! Les gobelins, je veux dire…  Ce sont… Ils sont trop cool, wow !...Vous êtes une sorte de sorcière ? Vous pouvez lire ce que je pense alors ?! C’est trop génial, je vous jure que je bosserai si je peux rester ! Même pour rien ! »

L’enthousiasme submergeait tant le jeune homme, que les mots se bousculaient sur ses lèvres, et qu’il en oubliait complètement que Madelyne le maintenant debout, en son pouvoir. Morgan était simplement surexcité face un rêve devenu doublement réalité.

« J’ai toujours voulu trouver quelqu’un moi, mais jamais j’aurais cru que ça existait de pouvoir avoir des créatures comme ça ! Ils sont tellement classes ! Et vous, vous êtes… Tellement belle aussi ! Je vous jure que si vous m’apprenez, je serai super sérieux, promis, promis, promis !... »

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y avait pas besoin de télépathie pour comprendre la sincérité de Morgan à ce moment-là. Celui souriait jusqu’aux oreilles, l’œil émerveillé, les mains croisées en supplication, l’air de quelqu’un prêt à faire n’importe quoi pour qu’on l’accepte.

11
Les alentours de la ville / Re : La Reine De Cuir [Morgan Sköne]
« le: samedi 29 décembre 2018, 02:10:11 »
La patience n’était clairement pas le point fort de Morgan. Assis contre le mur intérieur, celui-ci ne cessait d’agiter nerveusement les jambes, regardant sans arrêt sa montre en plastique bon marché. A peine dix petites minutes s’étaient écoulées, et pourtant, le garçon ressentait le besoin pressant de jeter un œil au-dehors, dans ce jardin zen parfaitement silencieux. Ce qui n’était guère prudent, il le savait. Avec la pénombre extérieure, il lui avait été impossible d’apercevoir l’identité de ses poursuivants, si bien que l’ancien détenu n’avait pas le moindre idée de leurs motivations.
En temps normal, appeler la police était sans doute la meilleure des choses à faire dans ce cas, et même Morgan y songea brièvement. C’était tout de même lui la victime en danger dans cette histoire ! Seulement, le garçon n’avait probablement pas très bonne presse auprès des autorités, et de toute manière, il était trop fauché pour posséder un téléphone. Le jeune homme soupira d’impatience avant de tendre l’oreille, percevant des voix à l’intérieur. Du bout des doigts, il entrouvrit légèrement le fusuma, et risqua un coup d’œil prudent dans le jardin illuminé par le clair de lune.

*On voit rien d’ici, mais… Ces cons sont entrés, c’est certain, ils sont vachement motivés.* Marmonna-t-il à lui-même.

Morgan referma en silence la paroi coulissante, et se mordilla le pouce, signe d’une intense réflexion. Des craquements soudains provenant de l’étage le tirèrent brusquement de ces pensées, et son cœur fit un sursaut dans sa poitrine. Les propriétaires s’étaient-ils réveillés avec le raffut dehors ? Le garçon songea immédiatement qu’il était sans doute préférable de tenter sa chance en fuyant par le jardin avant que ceux-ci n’appellent vraiment la police… Mais un grondement guttural le stoppa net.
Quand même pas un chien, s’interrogea Morgan. Ce dernier fouilla dans la poche de sa veste pour en extirper un porte-clefs avec une petite lampe, une babiole à deux sous qui se rechargeait au solaire. Légèrement inquiet, le garçon éclaira faiblement la pièce, mais la lumière ne révéla qu’un intérieur parfaitement normal, et pas le moindre animal en vue. Alors qu’il s’apprêtait à faire appel à son pouvoir, un nouveau grondement se fit entendre alors que la télévision s’allumait brusquement, le faisant sursauter.

« Hein ?... » Lâcha-t-il bêtement.

Morgan était à présent partagé entre la peur et la curiosité. Le Japon avait beau être une terre de superstitions, lui-même ne croyait guère aux esprits et aux fantômes, même s’il demeurait un très grand fan de fantasy. L’étrange télévision déballa son inquiétant discours à son égard, et s’éteignit sur un rire sadique, presque trop théâtral à son goût. Le cœur de Morgan battait à cent à l’heure tandis que ses yeux parcouraient la pièce vide avec une angoisse croissante, et sursauta pour de bon quand des barreaux bloquèrent le fusuma derrière lui.
L’ancien détenu bondit sur ses jambes. En réalité, celui-ci était tristement persuadé que les monstres fantastiques n’existaient que dans les livres, mais Morgan était très bien placé pour connaitre l’existence d’humains aux pouvoirs surnaturels. Ses yeux se fixèrent sur les barreaux métalliques condamnant la sortie, tâchant de faire appel à la raison. Même si, traditionnellement, les fantômes faisaient craquer les planchers, il était presque certain que ceux-ci ne généraient pas des grilles de sécurité en acier !

« D’accord, hmm… » Commença-t-il, le son de sa voix aidant à le rassurer.

Le sol se mit à trembler sous ses pieds, mais il se força au calme. Tout ceci n’était pas entièrement logique, et Morgan tenta d’ordonner méthodiquement ses pensées afin de ne pas céder à la panique.

« Je ne sais pas qui vous êtes mais, hmm… Je suis vraiment désolé d’être rentré ici sans permission, mais ce n’était pas pour voler des trucs ! »

Même en ayant l’intime conviction qu’une personne de chair et de sang était à l’origine de ces évènements, Morgan se sentait tout de même ridicule à parler ainsi dans le vide. Il s’efforça d’ignorer le tremblement du sol, et s’éclaircit la voix, gagnant en assurance.

« Pour être franc, j’étais juste planqué le temps que des types arrêtent de me suivre et euh… Si vous avez des hmm… pouvoirs, vous les avez peut-être vu dehors ? Promis dès qu’ils sont partis, je me barre, je veux pas d’ennuis avec la police ! »

Morgan aurait sans doute sauté de joie en temps normal pour être tombé sur un évènement surnaturel authentique. Toutefois, coincé entre des mafieux voulant lui faire la peau, et une entité aux pouvoirs inconnus, le garçon avait l’impression désagréable d’être dans la panade…

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Les alentours de la ville / Re : La Reine De Cuir [Morgan Sköne]
« le: mardi 25 décembre 2018, 17:32:31 »
Le vent hivernal arracha un frisson soudain à Morgan, qui resserra son épaisse écharpe autour de sa nuque, et accéléra le pas. La nuit commençait déjà à tomber à cette heure-ci, même si on n'était qu’en début de soirée à Seikusu, et l’éclairage public venait à peine de s’illuminer. Les quelques rares passants qu’il croisait, se hâtaient de gagner leur domicile, écoliers engoncés dans d’épaisses parkas ou employés cravatés et calfeutrés dans d’élégants manteaux longs. Aucun ne le dépassa pourtant.
Morgan jeta un coup d’œil furtif derrière lui, apercevant brièvement la silhouette solitaire qui le suivait comme une ombre depuis plusieurs rues. Il poussa un soupir teinté d'une légère inquiétude. Depuis qu’il avait quitté cet entretien pour un banal job dans un supermarché, le garçon avait eu le sentiment d’être suivi par plusieurs individus. Hors, lorsqu’on possédait le pouvoir de télékinésie, ce genre d’impression se révélait souvent tout à fait véridique.

D'ailleurs, il n’était pas tout à fait certain de la manière dont son pouvoir augmentait, lui qui s’était simplement entrainé à faire léviter les objets, mais celui-ci croissait, aucun doute là-dessus. Tant et si bien qu’il lui semblait percevoir, comme guidé par une sorte d’étrange instinct, les déplacements particuliers et les yeux rivés sur lui de plusieurs personnes le suivant à distance.

*Encore quelques rues… Oui, après celle-ci, ce sont des quartiers déserts si je me souviens bien.*

Ce n’était pas la première fois que Morgan avait des ennuis. Son séjour en prison, sa capacité à se défendre et son apparence androgyne lui avait valu un paquet d’ennemis et aucun ami. L’ancien détenu traversa un passage piéton aussi vite que les talons de ses bottines le lui permettaient. Il s’était habillé très élégamment pour son entretien d’embauche… Aussi élégant que pouvait l’être une belle jeune femme, ce qui n’avait guère plu à l’employeur.
Morgan était d’ailleurs, presque certain qu’il n’avait pas décroché le boulot. Avec ses bottines beiges, son joli pantalon noir, et son manteau féminin accompagné d’une belle écharpe, il avait tout l’air d’une jeune femme. D’autant que son maquillage gothique, et ses grandes boucles d’oreilles donnaient à son visage un charme certain. Étranger, ancien détenu et efféminé, on ne pouvait clairement pas dire qu’il avait fait grande impression pour se présenter au recrutement.

Peu importe, songea-t-il, je trouverai autre chose. Morgan tourna rapidement à droite, s’éloignant de plus en plus du centre ville, pour débarquer dans les élégants pavillons en bordure de Seikusu. Les rues ici étaient déjà beaucoup moins fréquentées, ce qui, dans sa situation, présentait théoriquement un net avantage. Affronter des brutes n’était pas un obstacle pour lui, mais il ne pouvait définitivement pas utiliser son pouvoir en plein espace public, ni les emmener vers son propre appartement.

*Joli comme coin d’ailleurs, je me demande si… Ça n’a pas l’air très surveillé…* Pensa-t-il, réfléchissant à mesure qu’il marchait.

Les lumières filtrant à travers les portes traditionnelles des luxueuses maisons illuminaient les jardins à la japonaise. Le problème demeurait entier quant à l’utilisation de son pouvoir. Morgan pouvait tout à fait se débarrasser de ses poursuivants, mais qui sait quels yeux indiscrets pouvaient l’observer ? Le jeune homme ne voulait prendre aucun risque. Celui-ci risqua un coup d’œil derrière lui, et remarqua que les types marchaient ensemble, ne se donnant même plus la peine de masquer leurs mauvaises intentions à son égard.
Cinq hommes dans des manteaux clinquants, dont trois avec un cigarette éclairant chichement leur mine patibulaire. Ils ne sont clairement pas là pour prendre un thé, songea Morgan. Celui-ci tourna à l’angle d’une grande rue peu éclairée, et se mit à trottiner avant que les brutes ne soient à nouveau en vue. Non qu’il soit en train de paniquer, mais le jeune homme préférait utiliser  son pouvoir qu’en cas d’extrême urgence, et résoudre le problème en toute discrétion.

Morgan s’arrêta devant l’entrée d’un grand manoir typiquement japonais, magnifiquement entretenu, et regarda nonchalamment autour de lui. Les trottoirs étaient déserts, et ses poursuivants n’avaient pas encore tourné à l’angle de la rue. Ce n’était pas sa première effraction, si bien qu’il n’eut aucun mal à faire jouer la serrure par télékinésie jusqu'à déverrouiller l'ensemble. Il poussa le portail, et le referma derrière lui en silence, remontant l’allée de graviers sur la pointe des pieds.

*Trop facile, c’est presque une invitation à ce stade.* Ricana-t-il en se collant contre un mur.

Le manoir était parfaitement silencieux. Morgan hésita un long instant à pousser plus avant son intrusion au risque de croiser quelqu’un, mais ses poursuivants allaient certainement fouiller les jardins en s’apercevant de sa disparition. Le jeune homme s’était juré de ne plus céder à ses mauvais penchants en volant, mais cette fois-ci, il y avait urgence ! Celui-ci força en silence la serrure d’une porte à l'arrière du bâtiment principal et s’engouffra à l’intérieur sitôt ouverte.
Morgan referma la porte, et s’assit juste à côté contre la paroi. Cet étage du manoir n’avait aucune lumière, il avait vérifié avant d’entrer, et selon lui, les propriétaires devaient être absents ce soir-là. Pas un bruit n’émanait des appartements de l’étage, et de toute façon, il n’avait nul besoin d’explorer plus loin. Le garçon avait juste besoin d’attendre à proximité de la porte, le temps que ses poursuivants se lassent, et il repartirait sans être vu, ni plus ni moins. Morgan ne comptait nullement retourner en prison pour effraction.

*C’est quand même la grande classe ici, si seulement j’avais assez pour me payer un loyer dans ce genre de truc…*

Assis contre le mur, ouvrant un peu son manteau, Morgan s’autorisa à un moment de détente. D’ici une petite demi-heure, il pourrait repartir chez lui, et personne ne se rendrait compte de son intrusion. Une douce chaleur régnait dans le manoir, si bien qu’il déboutonna sa veste et prit son mal en patience. Quelque part, il était tout de même tenté de visiter cet endroit luxueux, par simple curiosité, mais il se fit violence pour ne rien faire.
Après tout, Morgan avait juste besoin d’un petit refuge quelques minutes pour semer ses ennuis, qui aurait pu lui en vouloir ? Il regarda sa montre bon marché, et étira ses jambes au sol pour patienter, en espérant que les propriétaires ne débarquent pas soudainement…

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: dimanche 23 décembre 2018, 13:31:46 »
Allez, viens partager, à trois c'est plus sympa.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: samedi 22 décembre 2018, 17:43:00 »
Le début est dixfficile. Mais c'est bientôt le réveillon, alors je m'offre dans un paquet cadeau.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: samedi 22 décembre 2018, 14:32:21 »
Le Morgan s'ennhuit pour l'instant, il n'a personne pour jouer.

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