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« le: mercredi 21 novembre 2018, 05:56:03 »
Faisant fi des complications et des contrariétés venant animer leur rencontre fortuite, Akihito et Nyoko avaient tenté tant bien que mal d'ouvrir ce fichu vasistas ; en vain. Et le garçon n'avait pas aidé dans leur entreprise, lui qui aurait très bien été capable de se transformer pour voler ou grimper là-haut, tout détruire et disparaître. C'est qu'il ne pouvait pas juste s'exhiber, comme ça, devant n'importe qui ! Il y avait des règles pour assurer sa sécurité et que le monde tourne rond. Commencer à révéler sa nature à n'importe qui, ce serait ouvrir une boîte à chaque fois, en espérant que ce ne soit pas Pandore face à soi. Pour tout dire, il aurait aussi bien pu tenir lorsque la poignée avait lâché, et que Pony avait basculé hors de contrôle. Il était juste trop perturbé par ses sensations humaines pour être totalement concentré et, tandis que l'idole se débattait, perchée sur ses épaules, lui, les prunelles levées vers la lumière, ne voyait que l'écart de ses cuisses et les contractions de ses muscles, dans ses jambes mais aussi dans son périnée, qui agitait son maillot et éveillait dans l'inconscient de l'enveloppe du nomade des pulsions primaires qui assouvissaient tant sa curiosité qu'elles le rendaient moins fiable.
Quand elle avait forcé d'un coup et basculé, pour tout dire, il était en train de laisser son imagination divaguer quant à ce que la fille savait faire de son corps si gracieusement proportionné. Il ne pensait pas à son équilibre, à la gravité ou encore à ses jambes, qu'il aurait pu modifier et fortifier discrètement tandis qu'elle examinait le mécanisme d'ouverture. Il pensait juste à elle, et ce n'est qu'une juste ironie du Destin qu'elle s'écrase sur lui dans une position assez sensible et avec suffisamment de violence pour le tuer ; pour peu qu'il eut été humain.
Crac-cloc ...
Tandis qu'elle le rejoignait au sol, le fragile corps humain se brisait, de disloquait presque sous la violence de l'impact. Ufo se retrouvait face à un dilemme. Si elle s'était rendue compte de la gravité de la blessure, alors il serait obligé de jouer le mort et de changer d'incarnation ; ce qui l'aurait vraiment contrarié. Mais il fut vite rassuré : à voir la façon dont elle malmenait son corps inconscient, elle n'avait pas pris conscience de l'avoir brisé. Malicieux, il se concentra et, bien vite, son corps entier retrouva sa force et sa structure originelle. Il s'autorisa cependant de garder quelques blessures : un léger traumatisme crânien, sans gravité, et une plaie bénigne à la gencive, qui allait saigner un temps puis s'arrêter. Il y avait de l'humour, quand même, dans le corps humain, parce qu'il réalisa que, s'il avait dû en finir là, Osada Akihito serait mort et enterré avec une trique d'enfer. Il se demanda s'il n'avait pas choisi son corps un peu jeune : il avait souvent beaucoup de difficultés à contrôler la forte activité hormonale de son corps juvénile et, quand elle passait hors de contrôle, seul le temps pouvait la dissiper.
Il s'éveilla donc dans les bras de Nyoko, toussotant sous l'effet du sang qui coulait dans sa bouche, clignant des yeux pour chasser le brouillard causé par son trauma. Un médecin dirait sûrement qu'il s'en sortait à très bon compte au vu de la chute. On ne pouvait pas dire que la belle aux cheveux roses avait traversé l'affaire sans encombre elle non plus : du sang coulait de son front, d'une petite plaie à la base de ses cheveux. Il lui sourit et lui attrapa les épaules pour qu'elle arrête de le secouer, pour qu'il puisse reprendre ses esprits.
« C'est bon, c'est bon, je vais bien, regarde, je suis là, bien vivant, » déclara-t-il avec une voix qui se voulait rassurante, mais qui était plus rauque et profonde qu'il l'aurait voulu sous l'effet de son excitation latente et du choc. « Et toi ? Tu saignes, montre-moi ça, » lui lança-t-il tandis qu'il plaçait sa main sur la blessure et la comprimait, posant plus ou moins involontairement sa main sur sa joue avec douceur.
Ainsi placés l'un sur l'autre après leur chute, ils étaient terriblement proches et ils ne pouvaient plus vraiment échapper à la promiscuité ou à l'interaction de leurs deux corps débordants de vie et d'hormones adolescentes. Le maillot du garçon restait déformé par le témoignage coupable de son intérêt purement physique envers elle, et la bosse était juste là, impossible à louper, et difficile à esquiver si tant est que la star souhaite s'agenouiller maintenant. A bien y réfléchir, il avait lui-même une vue sur son corsage dénudé que beaucoup le jalouseraient d'avoir eu. Cette situation n'arrangeait pas vraiment son cas, et une vague de chaleur envahit son corps et se diffusa à travers lui, pénétrant la vampire incognito sans lui donner d'autre option que de ressentir ce que cet inconnu ressentait à cet instant.
« En tout cas, nous voilà bien bloqués jusqu'à nouvel ordre. Il va bien falloir qu'on se mette à l'aise, » ricana-t-il nerveusement pour constater leur situation périlleuse tout en exprimant, bien malgré lui, la pulsion qui l'habitait, qu'il ne contrôlait plus. Se redressant, il croisa le regard de Pony Chu et s'arrêta à quelques centimètres de son visage. Les vagues d'excitation animale qui l'habitaient continuaient de se diffuser dans l'air entre eux et en eux-mêmes, tandis que le flair vampirique de l'idole pouvait deviner le filet de sang coulant dans la bouche de son entreprenant compagnon d'infortune. Malgré lui, Ufo laissa échapper un message télépathique on ne peut plus explicite, un flash imagé dans lequel leurs deux corps s'abandonnaient à une tantrique expérience dans cette cabine étriquée.