Centre-ville de Seikusu / Re : Femme de main [Natacha Landefeld]
« le: mardi 26 février 2019, 13:52:06 »La présence de Lisbeth à ses côtés n’était pas pour arranger la situation. Aussi ardu que cela puisse être, Natacha ravala son antipathie naturelle envers la vampire, et prêta l’oreille à la conversation. Son interlocutrice était après tout, la sœur d’Alexandre, et la jeune femme ne pouvait sans doute pas se permettre de l’envoyer balader. Elle avait déjà agacé son patron une première fois durant cette soirée, une grossièreté supplémentaire serait un clou de plus dans son cercueil.
« M’en voyez ravi que je vous ai fait gagner un pari. » Marmonna-t-elle sobrement pour meubler la discussion.
En réalité, Lisbeth avait parfaitement raison. La lycanthrope mentait excessivement mal, pire encore, elle était une piètre comédienne dont on pouvait lire l’humeur comme un livre ouvert. Plus la vampire s’était approchée, plus le visage de Natacha s’était plissé, contracté en une expression nerveuse et tendue. A quoi bon contrôler son rythme sanguin avec une telle boule de nerfs ? Un simple mortel aurait été capable d’interpréter l’état d’esprit de la jeune femme.
*Au moins elle est moins pénible que l’autre pintade d’Alexandre…*
Natacha reposa son assiette vide, et préleva une coupe d’alcool, plissant le nez au-dessus du liquide transparent : du vin blanc. La campagne slave l’avait habitué à des tord-boyaux artisanaux et bien plus fort, mais elle y trempa tout de même ses lèvres en écoutant Lisbeth. Hors, la politesse forcée avait cédé la place à un début d’intérêt.
Peu à peu, sans même s’en rendre compte, Natacha accorda un peu plus d’attention à la vampire et à son franc parler, l’examinant véritablement pour la première fois. Cheveux noirs retombant sur un visage malicieux, un corps voluptueux glissé dans une robe honteusement sexy… La lycanthrope n’avait même pas réalisé la beauté de son interlocutrice, si bien qu’elle en profita pour la reluquer avec toute sa discrétion coutumière.
« Je ne suis pas très… Robe, non. »
Levant son verre pour en prendre une nouvelle gorgée, Natacha manqua d’avaler de travers. Elle regarda Lisbeth d’un air mi-surpris, mis-amusé. A quel moment la conversation avait-elle escaladé depuis les jeux vidéos jusqu’à ses penchants sexuels ? La jeune femme évoluait à présent en terrain inconnu, elle qui avait connu sa première expérience avec Alexandre, ce dernier étant lui-même plutôt classique. Du moins, le pensait-elle.
« Latex et fouet, sérieusement ? » Elle se mit à rire légèrement. « Ok, je m’attendais pas à celle-là. »
Natacha se passa une main dans ses cheveux, bien coiffés pour une fois, puis sur sa nuque. Elle était toujours partagée entre un début d’hilarité, qui aurait pu croire qu’on lui parlerait de séances SM dans cette soirée mondaine, et une certaine gêne.
« J’ai pas essayé ça, non… »
Elle hésita. Non que Natacha puisse être quelqu’un de prude, mais discuter d’un sujet à la fois intime et inexpérimenté avec une inconnue, dans une soirée mondaine, avait quelque chose de gênant. Néanmoins, elle non plus n’avait pas sa langue dans sa poche, et elle ne comptait pas se débiner.
« Alexandre est plutôt classique, enfin je crois… Et j’ai pas eu l’occasion d’avoir beaucoup d’expériences, donc non, j’ai pas essayé de latex. Là comme ça, c’est peut-être un peu trop pour moi surtout qu’on a déjà une sorte de pari en cours et que c’est déjà limite. »
S’essayer au sexe entre femmes. Natacha évita de mentionner cette clause coquine avec Lisbeth, car c’était tout de même la sœur d’Alexandre, et elle était loin d’imaginer leur relation réelle. La lycanthrope jeta un long regard sur son interlocutrice, l’examinant à nouveau de la tête au pied, une étincelle dans le regard. Séduisante ? Elle qui n’avait jamais été attirée par une femme, elle commençait à en percevoir la beauté. Quelque chose dans l’attitude de cette femme la poussa à une énième effronterie sur le ton de la confidence.
« Et pour te répondre, ouais cette robe me gratte le cul. J’aurais dû prendre des sous-vêtements. »
Sur une brusque impulsion, Natacha avait en effet choisi de ne pas enfiler les dessous mis à sa disposition avec l’affolante robe de soirée de son patron. Elle lança un regard qui se voulait narquois vers Lisbeth. La lycanthrope n’était ni coincée, ni une gourde en froufrous comme semblait en raffoler son patron, elle tenait particulièrement à le faire savoir à cette Lisbeth.








