One Shot / Re : Albion - La justice du démon [ PV Capiméchant]
« le: mardi 12 décembre 2017, 21:09:28 »Je suis sans doute trop dur avec moi même, lui le serait bien assez.
Je n’ai fait que naviguer de cauchemars en cauchemars. J’ai rêvé d’Eltaron, d’Eltaron en vie, de son odeur, de son sourire et puis j’ai entendu cette phrase à nouveau, celle que le mal m’avait susurré quelques heures, quelques jours plus tôt ? Je l'ignore.
“Je suis tout ce dont tu a besoin.”
C’est le bruit du métal qui m’a réveillé quand j’ai voulu me frotter les yeux par réflexe. Il ne m’a malheureusement pas fallu plus d’une poignée de secondes pour me souvenir ou j’étais, avec qui, pour sentir l’odeur du sang, celle du bois et une autre, plus subtil que je n’avais pas sentis assez souvent pour l’identifier, celle saline de l’océan. Je n’ai compris qu’en regardant autour de moi, à travers les fenêtres...Non les hublots.
Le tangage très léger du bateau avait quelque chose d’apaisant mais à ce moment là je ne sentais que les vibrations de mon coeur qui cognait dans ma poitrine. J’ai longuement regardé mes poignets attachés avec une sorte de résignation née de l’impuissance.
J’avais la certitude qu’il n’était pas humain, il possédait une puissance que même un corps habitué à la souffrance de l’entrainement ne pouvait espérer obtenir. J’ai sentis mes sous vétements toujours souillés. J’ignore et j’ignorerai surement toute mon existence s’il m’avait de nouveau violé ou s’il s’était simplement abstenu de me laver.
Je l’ai regardé dans les yeux, je n’ai pas répondu à sa question. Ma bouche pateuse et ma migraine n’ont pas réussis à m'empêcher de prononcer quelques mots.
- Depuis quand je suis ici ?
J’ai avalé de travers en parcourant son corps des yeux, j’avais la peur instinctive de voir ses doigts se reffermer à nouveau et j’ai longuement fixé ses doigts avant de chercher à nouveau la danse lumineuse effrayante et familière de ses yeux.
- C’est vraiment nécéssaire ?
J’ai agité mes poignets endoloris en posant ma seconde question. Je n’en menais pas large, parce que je savais que je pouvais rien contre lui comme je savais à quel point sa perversion n’avait probablement aucune limite. En tout cas pas celle de brulé vif un adolescent ni de se présenter avec le sang de ses victimes devant la vaincu.
J’ai de nouveau promené mon regard dans la pièce, sur ce que ma position me permettait de voir. J’avais une étrange impression, comme si personne n’était venu ici depuis longtemps, comme si il y avait autre chose avec nous ici. Pourtant à ce que je voyais j’étais certaine que personne n’était venu à part lui.
Il a bougé, à peine, esquissé un mouvement, je ne sais pas s’il s’est contenté de changer d’appui ou même seulement de se gratter le nez mais j’ai sursauté et mon corps à tremblé sans me demander la permission. Si j’avais eu envie d’uriner je crois que j’aurais souillé le lit.
- Laisse moi partir démon, j’ai plus rien à te donner…
C’est sortit tout seul, j’ai grogné ça aussi fort que j’avais peur, je lui aurais craché dessus que ça aurait pas été plus haineux. Pourquoi je réagissais comme ça ? Je ne sais pas vraiment, peut être parce que je le haïssais à un point tel que même la peur la mettait un peu en sourdine.