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« le: jeudi 01 décembre 2016, 00:59:05 »
-- plusieurs jours après les faits --
Rari volait haut dans le ciel en cet fin d'après midi, observant au loin le village qu'elle était sensée atteindre se rapprocher doucement. Depuis peu, elle était un membre à par entier de la guilde Warren, un établissement d'aventuriers et de mercenaires qui lui permettait d'effectuer des missions et d'être rémunérée sur le sol Ashnardien. Etant un électron libre, comme on nommaient ce genre de personne, la fée ne pouvait prétendre au statut de citoyenne. La guilde était donc pour elle un moyen de se déplacer librement. Elle pouvait toujours se faire capturer, mais ne risquait pas la prison si elle se défendait d'une agression.
Toutefois et du fait de son statut d'Aventurière non citoyenne, Rari pouvait également appartenir aux guildes d'autres Cité-États, sans être accusée de trahison envers une nation ou une autre, tant que ses missions restaient dans un cadre strict d'exploration de donjons ou d'aide envers quiconque en fait la demande. Ainsi, en plus d'Ashnard, Rari comptait bien intégrer les guildes de Nexus, Zon'da, Edoras et du Bosquet des elfes. Cela lui permettrait de couvrir un maximum de territoires pour ses missions.
Le village vers lequel la fée se rendait n'était qu'une étape avant Nexus et elle comptait en réalité passer la nuit à l'auberge, avant de repartir le lendemain matin. Qui plus est, c'était un endroit qu'elle connaissait bien, pour y être déjà venue à l'époque où elle voyageait encore avec ses compagnons d'aventures. Ainsi, le tavernier ne fut pas plus surpris que cela de voir une fée entrer en passant par une fenêtre et se poser sur le comptoir.
- Rari ! Ça fait un bail dit moi ! Qu'est-ce que tu deviens ? Toujours en vadrouilles ?
- Ouaip ! J'fais quelques missions par ci par là. Demain, j'compte rallier Nexus pour intégrer sa guilde des aventuriers.
- Bonne chance alors. Paraît que les loi anti non-humains se sont encore durci. Si ça continu, d'ici quelques années, Nexus ne sera plus habitée que par des humains.
L'homme, qui avait l'habitude de côtoyer la créature, sortit de sous son bar ce qui pourrait s'apparenter à des meubles tout droit sortis d'une maison de poupées. Toutefois, Rari fut ravie de constater qu'il les avait conservés tout ce temps et s'assit à la table qu'il venait d'installer sur son comptoir. Le tavernier lui servit ensuite un verre de son alcool préfère dans une chope de la taille d'un dé à coudre et, pendant plusieurs longues minutes, ils discutèrent du bon vieux temps et de ce que chacun faisait. Au bout d'un moment, Rari fini par s'intéresser au tableau des individus recherchés, pendant que l'homme faisait de la vaisselle.
- Dis moi Franck... La fille sur le tableau là... Elle est pas un peu jeune pour être affichée avec des criminels ?
- Tu parle de Mélinie ? C'est la fille de Christopher, notre forgeron, tu te souviens de lui ?
Ah ça, elle s'en souvenait très bien, surtout que le mage-guerrier qui les accompagnait à l'époque passait un temps fout à discuter épées et dagues avec lui.
- Tu parle que j'me souviens. Mais qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver sur ce tableau ?
- Elle a disparue sans laisser de traces. Ou plutôt si, en laissant plein de traces dans sa chambres. De ce qu'on en a déduit, un inconnu s'est faufilé dans leur demeure et à violer la pauvre fille avant de la kidnapper, en laissant ses vêtements sur place et sa semence un peu partout. Encore un cinglé qui s'en prend à une jeune fille innocente et sans histoire. Y'a une grosse récompense pour retrouver la fille, vivante de préférence. Et un bonus pour le type qui l'a enlevé, mort ou vif.
- J'vais m'en charger. Après tout les prix d'amis que Christopher nous a fait, j'lui dois bien ça... Nexus attendra un peu.
Une petite demi-heure après cette conversation, Rari se rendit à la Forge, ne sachant pas ou le forgeron habitait. Elle y rencontra son apprenti, qui lui indiqua où se rendre. En arrivant devant la demeure, la fée donna de puissants coup de pieds sur la porte, afin que les occupants puisse l'entendre toquer de manière audible, et attendit ensuite qu'on vienne lui ouvrir. Lorsque ce fut fait, Rari afficha un sourire mi peiné, mi heureux.
- Salut Chris', tu te souviens de moi ? J'ai appris pour ta fille et j'shuis venue t'aider à la r'trouver...