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« le: mardi 06 novembre 2018, 07:03:57 »
C’était sa façon de relâcher le stress bâti dans son cœur inquiet depuis ces longs mois de solitude. La rousse avait craint toutes les possibilités imaginables et inimaginables sur le sort de sa grande sœur. La revoir aussi jovial avec une insouciance presque enfantin la poussa à bout avec cette gifle capricieuse. Malgré sa colère visible, le soulagement se manifeste dans les larmes qu’elle parvient à presser de son regard ému. Elle accepte la douce étreinte, insouciante encore des dessins pervers jouant dans l’esprit de sa grande sœur. La jeune rousse voulait juste la serrer, sentir son odeur, presser leurs seins ensembles jusqu’à sentir les battements de cœur résonner contre le sien. De par leur taille un peu différente en hauteur, Lie lui embrasse le cou et l’invite à prendre place dans le salon, le divan que Kalen utilisait tous les soirs par le passé.
- Tu as toujours aimé ce surnom. Nous avons la même couleur de chevelure et pourtant tu me vois comme plus belle. Mais au fond, cette affection est la bénédiction qui me permet de vivre et garder une santé saine. Même avec tout mon temps libre je n’ai toujours pas de surnom pour toi. Pardon.
Lie sourit au baiser reçu sur son front et se le frotte avec un gloussement coquin. D’un hochement de tête elle part chercher une bière fraîche directement du frigo. Cette boisson n’était en rien sa consommation favorite mais plutôt celle de sa sœur. Elle préférait surtout les petites bouteilles de Saké bien froide qu’elle se sert dans une coupe artisanale. Intentionnellement, la rousse cherche à afficher ses formes plus athlétiques, le moule de son fessier et de ses courbes après des semaines d’entraînement obligatoire. Avant de revoir sa grande sœur, Lie avait pris une douche bien chaude, le savon de parfum de lys recouvre alors sa peau encore douce et soyeuse dans un métier aussi risqué pour l’entretien de son corps féminin et pur.
Elle se sert plusieurs coupes de Saké tandis que l’histoire de Kalen la captive. C’était une mission habituelle pour le compte de leur ancienne cité d’origine avec des esclaves furrys à libérer pour les ramener saufs dans leur royaume. Mais la rousse frémit lorsque le cauchemar se répéta avec cette capture par les esclavagistes. Elle revit le traumatisme et sa main tremble avec la coupe entre ses doigts fins. Surtout, elle ne comprenait pas comment Kalen a put éviter de finir dans la Dictature d’Ashanrd, l’ultime destination des esclaves. Le nom de la société providence la fait sourciller et sortir de son mauvais souvenir.
- Fut-corps ? Je connais l’organisation. Les grandes patronnes de l’armée gardent leurs faits et gestes sous surveillance. Il y a des rumeurs entourant l’origine de la corporation et j’ai même refusée de faire enquête là-dessus.
Lie relâche un léger soupir, brossant sa chevelure derrière ses épaules et reste debout en faisant les cents pas autour de la basse table du salon. C’était son réflexe quand elle réfléchit bien fort à une situation avec ou sans sa sœur pour la regarder sur toutes les angles. La rose rouge fixe Kalen avec curiosité.
- Donc tu es relâchée ? Mais que c’est-il passé là-bas ? C’est impossible que Fut-corp paye pour des esclaves seulement par gaieté de cœur. Tu me caches quelque chose, chère sœur.
« Chère sœur », ces mots et le ton de voix lent de la rousse était le signal comme quoi une méfiance se dessine dans son esprit. Son regard vif se refuse d’afficher de l’hostilité envers Kalen. Elle l’aimera toujours sauf qu’avec cette compagnie cachée dans l’ombre de la sœur aînée Lie espérait une réponse qui éclairera sa lanterne.