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Messages - Kelrym

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Les contrées du Chaos / Re : La halte [PV]
« le: mardi 26 janvier 2016, 02:23:27 »
- Tenez. Au fait, mon nom est Ïrika. Et vous ?
- Merci. Je me nomme Kelrym. Ravi de faire votre connaissance, Ïrika. Et bon appétit !

L'aveugle hocha un peu la tête en guise de salut, la laissant ensuite légèrement penchée comme il en avait l'habitude. Si il avait eu les yeux ouverts, elle aurait pu penser qu'il se contentait de fixer le foyer crépitant... mais là, seul le jeu tranquille des flammes sur son visage présentait un intérêt, soulignant légèrement ses traits fins tandis que ses paupières restaient obstinément closes. Le morceau de lapin tendu par la jeune femme à la main, le masseur commença à grignoter du bout des lèvres et en silence. Irika ayant manifesté une envie de faire la conversation, aussi bégnine fut-elle, le masseur décida de faire lui-même un pas dans cette voie.

- Vous avez dit en arrivant que vous êtiez perdue. Ou voulez-vous aller ? Je connais la région, peut-être pourrai-je vous aider. Pourquoi pas même cheminer un peu avec vous, si le hasard et vous-même le permettez ! Bien que ce soit un territoire relativement tranquille jusqu'à la prochaine grosse ville, les voyageurs isolés sont des proies idéales pour les brigands qui sévissent ici et là.


"Surtout si il s'agit de femmes seules", se retint-il d'ajouter pour ne pas l'effrayer. Kelrym la trouvait bien imprudente d'ainsi vagabonder en Terra, même si elle avait peut-être quelques pouvoirs magiques et autres dons martiaux. Les routes n'étaient pas sûres et une femme avait encore plus de raisons de s'inquiéter de ces -mauvaises- rencontres probables. De plus, à sa halte précédente, on avait averti l'homme en blanc sur l'évasion d'un fugitif armé qui pourrait lui tomber dessus à la moindre occasion. Un fou dans la nature, entre les bestioles les plus libidineuses qu'on pouvait imaginer. La vie sexuelle des créatures de Terra était particulièrement active et il fallait se méfier de tout, de la bête flaque d'eau aux plus monstrueux trolls. Dans l'idée, il aurait été logique qu'elle en vienne à se méfier aussi de lui, tout aveugle et aimable qu'il était... ce qui n'aurait pas été pour froisser Kelrym outre mesure. Il retourna à son morceau de lapin un moment, avant de reprendre.

- Je suis masseur et acuponcteur, je vais et viens entre les villes et les villages pour proposer mes modestes services. Et vous, qu'est-ce qui vous fait prendre la route ? Le commerce ? La nécessité ? Une quête épique et tortueuse ? La promesse de retrouver un jeune homme transi d'amour ?

Kelrym aimait deviser avec les inconnus qu'il se retrouvait à découvrir au fil des kilomètres avalés et des étapes marquées le long de son perpétuel voyage. Parfois, les gens se montraient incroyablement diserts avec les inconnus. On lui avait livré de nombreuses tranches de vies, certaines tragiques et d'autres cocasses, quelques fois touchantes et émouvantes. Avec le temps, il avait apprit à apprécier ces moments d'intimité entre deux étrangers qui ne seraient probablement jamais amenés à se retrouver. Ce soir n'était finalement qu'un soir comme les autres, bien qu'il avait plus rarement l'occasion d'un tête-à-tête sauvage avec une demoiselle.
Curieux, l'aveugle se demanda à quoi elle pouvait ressembler. Ïrika était-elle splendide ? Plutôt un laideron ? Une noble en fuite ou une paysanne un peu paumée ? Pour le savoir, il fallait lui parler... Et lui proposer de la toucher, mais Kelrym se voyait mal le lui proposer après cinq minutes et un morceau de lapin.
Question de tenue, tout de même.

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Les contrées du Chaos / Re : La halte [PV]
« le: lundi 25 janvier 2016, 21:15:43 »
L'aveugle avait perçu la présence de l'étranger avant même qu'il ne parvienne à portée d'oreille, lorsque la personne avait brisé la toile d'énergie vitale que Kelrym s'était évertué à tendre et entretenir dès qu'il s'était posé dans la tour. Une technique invisible et imperceptible pour autrui qui s'était déployée comme une sorte de dôme dont le centre était l'homme en blanc, ainsi averti de chaque mouvement dans ce périmètre défini.
Pas facile de le surprendre donc malgré sa cécité, et lorsque l'étranger se présenta le masseur était prêt à bondir, les muscles tendus pour amorcer une première action offensive ou défensive.

Il s'avéra qu'"inconnu" devait s'accorder au féminin, ce qui étonna un peu le vagabond en blanc. L'odeur légère de la jeune femme lui vint aux narines avant que sa voix cristalline ne porte pour s'annoncer et apaiser par avance d'éventuels esprits inquiets. Kelrym leva lentement la main pour abaisser sa capuche et dévoiler son visage qu'il savait plaisant (ou pour le moins à-meme de susciter la confiance), gardant la tête légèrement baissée et les yeux toujours clos.

Un sourire léger passa sur ses lèvres fines, et il s'adressa à elle de sa voix tranquille, sa main glissant le long de sa canne-épée en signe discret mais clair de paix.

- La tour est bien assez grande pour nous abriter tous deux, mademoiselle. Je vous en prie, ajouta-t-il en tendant sa main libre dans sa direction, prenez place devant le feu.

Kelrym était avenant et évoquait la bienveillance, sans compter la cécité qui éteignant généralement les craintes, il le savait. La jeune femme ne possédait en outre pas une seule once d'agressivité, ce qui laissait à penser que le temps qu'ils auraient à partager serait somme toutes assez cordial pour peu qu'elle finisse par se détendre. La nervosité était encore palpable dans sa voix, mais cela n'avait rien d'étonnant.

- Il n'est pas prudent pour une femme de voyager seule dans ces terres. Surtout sans provisions. Le grondement de votre ventre aurait toutefois l'avantage d'effrayer les prédateurs... j'ai cru à un ours, tout à l'heure !

Jouer la carte humoristique pouvait aider à abaisser les gardes et élargir les barrières sociales. Le masseur laissa son léger sourire s'élargir pour marquer la plaisanterie.

- Mon lapin n'est pas bien gros, mais je le partage bien volontiers avec vous. Servez vous, la chair doit être correctement cuite, à présent !

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Les contrées du Chaos / La halte [PV]
« le: dimanche 24 janvier 2016, 22:35:09 »

L'ancienne tour de garde de Ker Yraïs ne servait plus à annoncer les invasions des tribus barbares venues des Monts Chantants depuis des lustres déjà et avait été ravagée par les intempéries et les passages de pillards au fil du temps, sans parler des deux clans d'orcs qui s'étaient livré une bataille féroce pour la conquête des ruines qu'ils avaient endommagées avant de se dire que finalement il faisait trop froid si loin au nord et que ça ne serait pas très malin (même pour eux !) de s'installer là à long terme. Ker Yraïs n'avait plus aucun rôle réel aujourd'hui mais constituait un abri de fortune plus qu'acceptable pour faire une halte avant d'entreprendre de gravir les Monts, ou d'en achever la descente.
On trouvait là assez souvent des vestiges de feux de camps consumés depuis un temps, parfois des restes de repas et même quelques ustensiles de survie qui se passaient d'aventuriers en vagabonds. Pas de quoi préparer un festin mais bien assez pour ne pas se retrouver démuni le cas échéant.

L'aveugle s'était arrêté là en fin d'après-midi, investissant la salle circulaire et dépouillée qui demeurait à la base de la tour de garde effondrée. Il n'était ni pressé ni décidé sur le reste de son chemin, alors il s'était installé tranquillement pour passer une nuit sereine. Avec patience, Kelrym avait accumulé assez de bois sec dans les alentours pour allumer un feu avec lequel il faisait cuire la viande de lapin qui lui restait de sa dernière escale dans un village. Alors que dehors la pénombre tombait, les flammes du petit foyer irradiaient d'un orangé agréable à l'extérieur, témoignant de l'occupation des seuls lieux civilisés du coin sur plusieurs kilomètres à la ronde.

C'est donc détendu mais tout à fait prudent que le masseur s'était adossé à un pan de mur, emmitouflé dans sa cape de voyage dont la capuche se rabattait sur son visage. Impossible de le reconnaître ou de discerner tout à fait ses traits ; seul substait de son "lui" le shirasaya de bois blanc qui ne le quittait jamais, lui servant aussi de canne d'aveugle. Pour l'heure, l'épée dissimulée reposait contre son épaule alors qu'il se contentait de profiter de la chaleur du feu, les narines agréablement chatouillées par le fumet de la viande qui rôtissait tout à côté.

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Prélude / Re : The blind swordsman [Validémonisé]
« le: dimanche 24 janvier 2016, 16:07:21 »
Et pourtant, il y a à faire dans ce domaine !

Merci pour la validation :)

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Prélude / Re : The blind swordsman
« le: dimanche 24 janvier 2016, 14:24:34 »
Merci, mesdemoiselles. En espérant vous retrouver en rp ! :)

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Prélude / The blind swordsman [Validémonisé]
« le: dimanche 24 janvier 2016, 14:10:08 »
Il avait quitté l'auberge au matin, après y avoir passé les deux nuits qui avaient supporté la tranquillité légère de son repos bien mérité.
Comme toujours, l'homme en blanc avait passé son temps à travailler dès qu'il était arrivé en ville. Ses talents de masseur et d'acuponcteur savaient lui faire gagner les quelques pièces qui lui permettaient de manger et de dormir et sa bouille d'ange lui assurait assez facilement de trouver quelques demoiselles pour exercer. Kelrym ne restait jamais très long au même endroit -une semaine paraissait être la durée la plus excessive, pour lui- et se plaisait à vagabonder, à errer sur les routes. Parfois il allait en terrain tout à fait connu, parfois il s'écartait des sentiers battus pour découvrir de nouveaux horizons sans qu'il finisse un jour par revenir, surtout si il en avait fait la promesse à quelqu'un.

Les brigands l'avaient repéré la veille au soir, alors qu'il regagnait l'établissement dans lequel il avait loué sa chambre. En ville, devant l'auberge, ils n'avaient pas osé l'attaquer. Trop de monde, sans compter la milice tout à côté... les lâches avaient attendu que Kelrym s'éloigne suffisamment de la cité et s'engage dans la jolie vallée verte qu'il fallait traverser pour entrer dans la périphérie de Nexus pour fondre sur lui. Son allure si particulière faisait du masseur qu'il était facile à repérer, même au loin : grand et élancé, Kelrym affichait une longue chevelure d'un blanc virginal qui se reconnaissait entre mille.
La crinière soyeuse à qui il n'imposait un erzast de coiffure que lorsqu'il travaillait (un rapide chignon dépouillé ou une queue-de-cheval nouée d'un léger ruban de tissu pourpre) flottait au vent et encadrait un visage aux traits incroyablement doux.
Kelrym était beau, à n'en pas douter. On prêtait aux lignes charmantes de son faciès un accent quelque peu efféminé sans que cela ne gâche sa virilité, charmant paradoxe qui se magnifiait dans ce léger sourire malicieux et tranquille que le masseur affichait en quasi-permanence. Sa beauté évidente faisait qu'on ne s'arrêtait pas tout de suite sur deux détails tout à fait singuliers pourtant : la larme rouge tatouée au milieu de son front et la fermeture perpétuelle de ses deux yeux, qui témoignait immanquablement de la cécité dont l'homme était frappé.
Il ne se démarquait pas que par cela, en vérité. Toujours en blanc, ce qui n'était pas pour le laisser discret, Kerym affectionnait particulièrement les tenues légères de lin ou de coton. Pantalons vaguement bouffants qui ceignaient étroitement les chevilles, longues chemises semblables à celles portées par les pratiquants d'arts martiaux et petits chaussons de corde simples, l'homme n'affichait aucun excès ni aucune fioriture, ne se contentant que d'une besace et d'une cape de voyage en plus de son shirasaya d'un bois nacré qui lui faisait aussi office de bâton de marche avec lequel il tâtait le sol dans un "tac tac tac" tranquille et régulier que les habitués savaient reconnaître
.

- Je ne veux pas d'ennuis, fit-il de sa voix tranquille au timbre serein. Laissez moi passer, je vous prie.

Seuls quelques rires goguenards lui répondirent, dénonçant à son oreille la position des brigands. Les hommes le cernaient ;  trois devant et deux derrière pour lui couper toute possibilité de fuite. Kelrym resta droit, à son habitude, la tête simplement un peu penchée pour ne se tourner très légèrement lors de l'apparition d'un bruit notable d'un côté ou de l'autre. Le son parlait beaucoup, quand on savait l'écouter. Là, il lui murmurait qu'aucun des détrousseurs n'avait un semblant de crainte et donc pas l'ombre d'une garde malgré les armes aux cliquetis métalliques qu'on pouvait saisir entre deux mouvements. Quatre glaives au fourreau, un sorti par habitude plus que par nécessité.

Sur sa prétendue canne, sa main avant glissé avec discrétion et légèreté pour venir préparer son pouce à séparer d'un petit mouvement la poignée du corps en bois du shirasaya. Aucun des hommes ne l'avait noté. Pourtant, le changement de position était flagrant. Un bretteur un tant soit peu expérimenté l'aurait capté sans trop de mal, mais là...
Sa voix revint, sans qu'un seul trémolo ne fasse varier la douceur de son ton.

- Que ceux qui ne veulent pas être blessés se retirent, je vous prie.

Kelrym prévenait toujours, et son avertissement était tout aussi sincère que sa menace. Bien qu'il était toujours prêt à se défendre, l'acupuncteur se refusait à attaquer le premier et n'appréciait nullement faire usage de la force. Aussi laissait-il systématiquement la possibilité d'un retrait à ceux qui cherchaient à croiser le fer avec lui, engagement qu'il aurait honoré en laissant filer sagement ceux qui auraient signifié leur préférence pour la fuite.
Cela collait bien avec son caractère : prévenant et aimable. On pouvait y déceler de la gentillesse -un de ses points forts, indubitablement- bien que certains ne manquaient pas de voir là une certaine forme de miséricorde. Oui, Kelrym était un homme bon.
Mais particulièrement implacable.

Ceux qui lui tenaient tête étaient toujours punis et l'homme en blanc et nacre n'avertissait pas deux fois, pas plus qu'il ne tolérait le refus face à l'inéluctabilité du sort que son acier promettait. Difficile dès lors de dire si il s'agissait là d'une notion très aïgue de la justice et de l'honneur ou simplement de l'expression d'un vice profondément enfoui. C'était difficile à croire quand on fréquentait un peu cet homme simple et poli, à l'esprit vif et à la langue sage et habile. Pourtant... pourtant, parfois, Kelrym faisait naître un sentiment désagréable.
Pourquoi avait-on cette impression d'être fixé par un serpent persiflant prêt à vous mordre jusqu'à creuser votre coeur de ses crochets gorgés d'un douloureux venin ?


Aucun ne se retira. Les hommes ne le faisaient pratiquement jamais, pour une question d'égo que l'aveugle piquait au vif avec sa proposition insultante. Les rires reprirent, plus jaunes cette fois, accompagnés d'un ou deux tirages d'épée et de reniflements négligents.

Bien que Kelrym aurait tout à fait pu dégainer son sabre d'une main, il le fit à deux d'un geste lent qui poussa le premier homme à attaquer. Un coup fulgurant le frappa au visage et ses compagnons eurent un instant d'hésitation que le masseur ne manqua pas d'exploiter. D'un pas il fut sur le brigand suivant, lui tranchant le bras avant que sa lame ne vienne éventrer le troisième dans un sifflement accompagnant le geste gracieux de l'acier dans l'air. Restaient les deux de derrière qui prirent peur et esquissèrent un pas de retrait -qui vint trop tard. Rapide comme le souffle de vent qui paraissait le porter, Kelrym se retrouva entre eux et les trancha d'un large arc de cercle dessiné du fil de son katana. Les corps tombaient à terre alors que l'homme en blanc donnait un coup de poignet sec à sa main armée pour dégager le sang de la lame avant de la rengainer et de reprendre sa route de son pas rythmé au son de sa canne meurtrière sur le sol meuble.


Qui était-il, ce vagabond aux multiples talents et à la lame agile ? C'était la question qu'on finissait toujours par se poser et à laquelle il semblait particulièrement se plaire à ne proposer aucune réponse satisfaisante.

Kelrym avait commencé à arpenter les territoires de Terra une quinzaine d'années en arrière, sous une allure plus modeste encore que celle qu'il présente aujourd'hui. Voyageur endurant et acharné qui ne comptait pas plus les kilomètres avalés que les efforts engagés pour se faire, on le voyait aller de villes en villages pour tirer quelques deniers des dons que ses doigts habiles savaient accomplir. Il avait commencé modestement ; les dos des paysannes éreintées par les durs travaux agricoles lui permirent grâce au bouche-à-oreille de se faire connaître de dames et autres gens de meilleurs lignages, jusqu'à ce qu'il parvienne même aux cours royales.

Son affaire aurait pu être prospère, si d'aventure l'acupuncteur s'était lancé dans un réel commerce de ses services. Son nom était correctement établi et la clientèle n'aurait pas manqué, mais il tenait à sa liberté chérie et à son accessibilité. Serfs et souverains profitaient de ses œuvres tactiles sans jamais qu'il n'abuse de sa position, ne réclamant qu'un paiement correct et très léger pour "participer à ses frais", comme il aimait à le répéter.

Au plus démuni, Kelrym apportait des soins attentifs et gracieux. Au plus pourvu il ne demandait guère plus que son dû et parfois le gîte et le couvert, avant de reprendre la route sans trop tarder. Il ne voulait rien devoir à personne, ce qu'il n'hésitait pas à dire lorsqu'on l'interrogeait sur sa manie à se montrer si versatile.

Quand le masseur parlait de lui, c'était rarement pour se livrer autrement que par parcelles qu'il aurait fallu rassembler d'une personne à l'autre pour obtenir un récit qui avait le mérite d'être plausible à défaut d'être fouillé.
Avant qu'il ne se présente sur le continent, Kelrym se trouvait loin sur les terres orientales de Shurâ, depuis des années coupées des territoriales majeurs de Terra. Il y avait appris l'art du combat, qu'il soit armé ou à mains nues, avant qu'on ne lui enseigne la forme finale de son Art, mêlant le meilleur des deux mondes et portant le nom de "Voie des Neuf Palais".

Devenu expert, il s'était engagé auprès de la milice impériale qui maintenait l'ordre et la paix en Shurâ, le Lotus Pourpre.
A cette époque même, l'Empereur s'était fait un ennemi mortel en la présence du redoutable et pervers Li Sing, sorcier-combattant qui avait fini par conjurer la puissance obscure du Roi-Démon afin d'abattre le trône impérial. C'était au cours de la dernière bataille contre un Li Sing galvanisé par le sang noir de son sinistre maître infernal que Kelrym disait avoir perdu la vue, handicap qu'il parvint à surmonter au prix d'incommensurables efforts grâce à la Voie des Neuf Palais.

La guerre contre le Sorcier-combattant ayant saigné la terre de Shurâ, Kelrym décida de s'en exiler en pénitence. Il en vint ainsi à rejoindre misérablement les terres d'occident pour tout reprendre à zéro, fort des talents de masseur et d'acupuncteur auxquels il avait été initié par le passé.
Puis, au littéral comme au figuré, l'aveugle avait fait sa route, devenant une de ces rumeurs tangibles dont on parlait dans quelques salons ou autour d'une chope de bière à la table d'une taverne.

Ce qu'il est toujours aujourd'hui, au demeurant.


__Aveugle, Kelrym est particulièrement tactile. Il a souvent besoin de toucher pour voir et parvient, du bout des doigts, à se figurer mentalement de façon parfaite ce qu'il touche. Ce doigté est léger, étudié et particulièrement gracile. Bien entendu, il est incomparablement plus délicat et efficace lors des séances de massages... ordinaires comme plus intimes.

__En tant qu'acuponcteur et possesseur de quelques sens aiguisés à l'extrême en plus d'être speciaux, l'aveugle sait capter l'énergie vitale circulant naturellement dans chaque corps afin de l'orienter à son gré par l'application d'aiguilles sur des points-clés de l'anatomie. Il est ainsi possible de soigner légèrement le corps et l'esprit, de les stimuler comme de les atrophier. C'est un art délicat et secret, applicable au combat.

__La Voie des Neuf Palais est un art martial qui, sans se prétendre absolu, s'avère complet et meurtrier. Il propose des arcanes basées sur une parfaite coordination du corps, de l'épée, de l'énergie vitale et de l'environnement pour maximiser l'efficacité des coups portés en les réduisant à leur plus simple expression. Préconisant une doctrine terriblement difficile, la Voie des Neufs Palais forme ses disciples à un art martial à mains nues puis à un entraînement à l'épée avant que les enseignements ne fusionne les deux pratiques dans une harmonie parfaite qui forge des corps aux capacités supérieures et des esprits aptes à explorer les chemins mystiques les plus inattendus.
Grâce à cela, Kelrym est plus que surprenant dans sa compréhension du monde qui l'entoure et donc un combattant redoutable.

On dit dès lors qu'il n'existerait pas deux maîtres des Neuf Palais pratiquant la même Voie alors que leurs arts sont deux branches ayant poussé sur le même arbre.

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