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« le: mercredi 18 mai 2016, 11:45:25 »
On me ramène à la maison heureusement. J'ai eu peur pendant un moment qu'en voyant mon manque d’enthousiasme, elles décident de me ramener chez elles et de m'y retenir de force en attendant de me forcer à reconnaître ma "nouvelle nature". Avant d'arriver, Madame Warren reprend la parole.
« Tu vas avoir besoin de sang. J’enverrais l’une de mes… Amies… Te l’apporter ce soir. Rassure-toi, ce sera dans une bouteille, mais il faudra que tu le boives. »
- Très bien... Acquiesce-je.
Elle me tend ensuite une carte que je prend avec suspicion.
« Tiens… Ce sont mes coordonnées. Mon numéro de téléphone, mon adresse mail, etc… Si jamais tu as besoin de quelque chose, n’importe quoi, n’hésite pas à m’appeler. »
Je regarde la carte en question, elle a l'air très complète. Je la range dans mon sac pour ne pas la perde.
- J'y songerais si mon état vient à changer, promets-je sans grande conviction.
Puis, finalement arrivée dans le parking, je descend de la voiture et m'incline pour saluer mes hôtesses qui m'ont quand même offert le restaurant.
- Arigato Kosaimas
« Je sais que tout ça te perturbe, Tsukuda, mais… Je veux que tu saches qu’on sera toujours là pour toi, d’accord ? »
- J'espère ne pas en abuser... Commente-je.
Je me retourne ensuite pour rentrer chez moi. Sitôt la porte refermée sur mon petit appartement tout simple, j'ai presque l'impression que tout ceci n'a été qu'un mauvais rêve. Mais le désordre et Luffy qui miaule devant la poubelle où j'ai jet les restes de la bouteille de sang, sans doute parce qu'il aimerait bien en avoir aussi, me rappellent que je ne suis plus ce que j'étais quelques jours plus tôt. Comme il n'est pas encore trop tard et que je vais beaucoup mieux, je range et je fais de l'ordre. Ça me permet aussi de me changer les idées. Une fois que tout est rangé, je descend mes habits à la laverie pour faire une lessive imprévue, mais de toute façon, je connais le planning par cœur et le vieux monsieur qui a la laverie ce jours-ci est réglé comme une montre Suisse et fais toujours tout en début d'après-midi, donc tout est libre quand je mets tout mon barda dans les machines et que je lance le cycle.
Ma lessive en route, je remonte pour m'attaquer à mes devoirs en retard. Heureusement, j'avais déjà de l'avance sur le planning, alors je n'ai pas grand-chose à rattraper au final. Ce qui me libère du temps pour mettre à sécher mes affaires et passer une partie de la soirée et de la nuit à jouer sur mon PC. De toute façon, mon certificat médical couvre encore demain toute la journée. Je ne vois pas de raison d'aller me coucher tôt. Je vais prendre une petite journée de pure flemme. Je n'ai plus fait ça depuis la maternelle, alors ça ne va pas me tuer.
Je me couche au final assez tard après m'être douchée et mise en pyjama, mais mes draps et mes habits sont propres et mon appartement est rangé. Pour un peu, on pourrait croire qu'il ne s'y est jamais rien passé. Je joue encore un peu avec Luffy au lit. Il me reconnaît toujours et il m'accepte bien, ce qui me fait chaud au cœur. C'est la seule créature vivante qui partage ce logement avec moi depuis mon emménagement. Pour finir il se met sur son coussin pour dormir et je fais de même.
Je sais que je rêve beaucoup au cours de la nuit, mais tout est mélangé dans ma tête au réveil, de telle sorte que je ne parviens pas à isoler quelque-chose de particulier... Hormis un certain nombre d'images plutôt osées... Et pour couronner le sommet de la gêne, mon pantalon de pyjama est sur mes genoux sous mes draps. Et les draps en question sont un peu humides... Je comprends vite que je me suis caressée dans mon sommeil, ce qui est la première fois que ça m'arrive.
Maudit sang à la noix ! Il est en train de me faire virer nympho ! Songe-je en sentant ma colère monter.
J'ai dormi plutôt longtemps. La matinée est déjà bien avancée. Pour autant, je ne suis pas bien sûre de ce que je dois faire. Je devrais aller à l'hôpital pour me faire réexaminer, histoire que je sois déclarée apte aux cours. Après avoir fait un brin de toilette, je m'habille en enfilant mes fringues de moto et je sors avec mon casque sous le bras. Le trajet jusqu'à l’hôpital se passe plutôt bien, mais j'ai l'impression que tout est plus lent, malgré que mon compteur de vitesse m'indique souvent que je dépasse les limites autorisées sans trop m'en rendre compte. Ça m'agace tout autant que je me doute que c'est à cause de ma nouvelle condition. réflexes améliorés et tout ça...
La consultation est vraiment expédiée, à la fois parce que le médecin voit que je vais bien et parce que je ne veux pas faire une boulette lors d'un examen. Je repars avec un papier qui certifie mon bon état physique. Profitant que je suis déjà dehors, je fais quelques courses pour remplir le frigo et je prends des douceurs pour chaton. Puis je rentre chez moi, je range mes courses, vide dans ma poubelle tout ce qui est périmé, passé de date ou dont j'ai des doutes après ma période de "maladie" prolongée. Je veux bien croire avoir d'un coup un estomac de rhinocéros, mais je préfère ne pas tenter le diable. J'en profite aussi pour changer le miroir de ma salle de bain, faire un peu d'ordre là aussi au passage. Bref, je m'arrête de faire du ménage en début d'après-midi... Essentiellement parce qu'il n'y a plus rien à faire. Je fais quelques révisions, mais sans guère d'entrain. J'essaie de me changer les idées en regardant quelques animes sur mon ordinateur ou en jouant à un jeu ou deux. Mais cette histoire revient continuellement sur le devant de mes pensées. Et avec elle les propos troublants de madame Warren et de ma créatrice. Les trucs sur le sang et le sexe.
Ça m'horripile d'avoir soudain l'impression que mon esprit est celle d'un vieux pervers, parce que dès que j'y pense, je me surprends à essayer d'imaginer mes camarades, filles comme garçons, sans leurs vêtements. Même madame Warren et Akira, ce qui me donne envie de mourir de honte. Comment suis-je supposée me concentrer si dès qu'une vague implication sexuelle passe dans mes animes ou mes jeux, je me met à avoir ce genre de pensées ? Surtout qu'il y en a partout de ces sous-entendus à la noix !
Peut-être en prenant des jeux pour huit ans et moins...
Un peu désespérée, je fini par me payer un jeu d'aventure pour apprendre sur une plate-forme en ligne. C'est plus calme et j'ai moins de pensées aléatoires...
MAIS QU'EST-CE QUE C'EST CHIANT !
En milieu d'après-midi, Kanagawa et Kiriyama passent me voir. Kiriyama a repéré un nouveau garçon beau gosse au lycée et insiste pour que je jette un coup d’œil aux photos qu'elle a prise avec son portable quand le mec en question sortait de la piscine pendant le cours de sport de la matinée. C'est vrai qu'il est mignon, mais je préfère éviter de m'attarder sur la photo. Kanagawa me demande de l'appeler vers les 21:00 parce qu'elle passe le début de soirée avec son copain et qu'elle veut une excuse pour le planter et aller passer la nuit avec sa copine. Il faut que je me fasse passer pour sa mère et que je la gronde en lui disant qu'elle n'a pas la permission de minuit.
- Un de ces quatre tu vas te faire griller. En plus, ta mère et moi n'avons pas du tout la même voix. Dis-je à Kanagawa.
- On s'en fout, aucun des deux n'a rencontré ma mère. De toute façon, elle me tuerait si elle savait que je vois une fille pour coucher avec, elle ne supporte pas les homos.
- Et si un jour un des deux voit ton téléphone sonner ? Ils verront le numéro et le nom de Tsukuda, non ? Demande Kiriyama en sirotant son berlingot de jus de pommes.
- Pas de risques, j'ai enregistré ma mère sous son prénom, et Tsukuda sous "maman". Nous précise Kanagawa avec un clin d’œil.
- Avoir une fille qui a mon âge, c'est zarb quand même... Commente-je pour rigoler tout en me faisant une petite idée de ce que doit ressenti ma génitrice.
- Ouais, tu n'imagine pas tout le bordel pour obtenir ton matos génétique dans le ventre de ta mère pour inséminer la mère porteuse de ta gamine, rebondit Kiriyama sur ma blague.
- Ho mais je l'aime tellement ma "maman" ! S'exclame alors Kanagawa en se jetant sur moi pour me faire un câlin-surprise.
- Hé ! Relâche-moi, fille indigne ! M'exclame-je en sentant malgré tout mes joues s'empourprer rapidement.
- Hoooooo ! Regarde, elle rougit ! C'est trop choux !
- Tu sais Tsuku, si une fois tu as envie de faire un câlin un peu plus osé... Je suis toujours disponible pour toi... Me dit langoureusement Kanagawa ce qui a pour effet de me donner l'impression de me caraméliser sur place.
- Stop, la plaisanterie n'est plus drôle... Me plains-je en sentant malgré moi un four qui se lance dans mon bas-ventre.
Kanagawa me relâche, elle s'excuse dans la foulée. Elle aime bien me taquiner quand elle voit que ça me gêne. Kiriyama joue un moment avec Luffy dans la cuisine pendant que Kanagawa m'explique pour les devoirs. D'ailleurs Kiriyama sort de là avec un air perplexe.
- Dit, tu as changé de régime dernièrement ? Me demande-t-elle d'un air un peu empruntée.
- Hein ? Heu... Non pourquoi ?
- Ben, ton frigo est bourré de boeuf d'un coup. Tu prépare une grillade ?
Je reste muette, je n'avais pas pensé à ce détail. Mais c'est vrai que j'ai un peu fait le plein de viande saignante. Moi qui d'habitude prône les légumes et le tofu pour la ligne et ne mange plutôt que du poulet ou du poisson en petites quantités.
- Ce n'est rien. C'est pour se remettre de nos nuits torrides ! S'exclame Kanagawa en gloussant.
- Kanaaaaa !!! M'exclame-je avant de lui lancer un coussin à la tête qui la sonne à moitié.
Il y a une petite bataille de coussins, mais le rendez-vous du Kanagawa avec son petit copain vient l'interrompre très vite. Mes deux amies se sauvent, même si j'ai l'impression que Kiriyama est un peu distante d'un coup.
Plus tard, en fin d'après-midi, quelqu'un sonne à la porte. Je vais ouvrir pour découvrir que la personne est envoyée par madame Warren.
- Ho... Heu... Entrez... Dis-je en m'écartant de la porte pour la laisser passer.
Je la laisse passer dans mon hall et retirer ses chaussures. Je la laisse aller dans ma chambre qui fait aussi office de salon et la laisse prendre ses aises.
- Hem... Enchantée... Je m'appelle Tsukuda Kanjo... À qui ais-je l'honneur ? Dis-je en faisant une petite courbette polie. Est-ce que... Vous savez pourquoi... Vous êtes là ? Demande-je timidement.