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Messages - Lara H. Croft

Pages: [1]
1
Prélude / Re : Lara Croft [Valawdation magna cum laude]
« le: lundi 08 juin 2015, 09:26:23 »
Merci à tous pour votre accueil chaleureux. ;)

Joana, oui c'est bien elle. Je n'ai pas été charmé par meilleure interprète ;)

Et Milo, pour une visite de la Grèce, on va en discuter.

2
Prélude / Re : Lara Croft [Valawdation magna cum laude]
« le: jeudi 04 juin 2015, 13:12:35 »
J'aurais dû préciser dans son orientation qu'elle était nécrophile.

Non, non tu m'accueilles pour la première fois (enfin, pour le moment). Je suis un grand fan du jeu vidéo et de l'héroïne aussi. *fap, fap*

Merci pour la validation :).

3
Prélude / Re : Lara Croft [omg C'EST POUR LAW]
« le: jeudi 04 juin 2015, 12:58:26 »
J'espère que les doublons ne dérangent pas.
Je n'ai rien vu qui l'interdisait dans le règlement.

Merci pour l'accueil, Shibuya.

Mr. L'administrateur, je te remercie pour l'honneur.

4
Prélude / Lara Croft [Valawdation magna cum laude]
« le: jeudi 04 juin 2015, 12:51:11 »


Identité : Lara H. Croft. Pourquoi H ? Elle emprunte le second prénom de son père Henshingly.
Âge : 25 ans.
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Sexualité : Hétérosexuelle.






O âme très vénérable, je suis venu te voir, pénétrer dans le monde des morts, voir mon père, écarter les ténèbres, car je suis son bien-aimé, je suis venu voir mon père Osiris. J'ai tranché le cœur de Seth qui avait fait du mal à mon père Osiris, alors ouvrez-moi toutes les routes du ciel et de la terre puisque je suis le fils chéri de son père. Je suis venu anobli, béatifié, préparé. Ô vous tous les dieux, tous les bienheureux, laissez-moi passer, car je suis le dieu Thot.

Livre des Morts, chap. IX.


-En réalité, nous prenons la division de l'égyptologue allemand Karl. R. Lepsius. Il fut le premier à traduire en langue contemporaine le livre des Morts. Il se base sur un papyrus datant de l'époque ptolémaïque. Dit le papyrus de Iouet-Ânkh. C'est l'un des plus complets qui existe. Il a divisé ce papyrus en 165 chapitres. Une formule rituelle, un chapitre. C'est une numérotation assez arbitraire mais toujours en vigueur dans la philologie égyptienne. Ca va. Bon, ensuite, il y a eu d'autres ajouts. Notamment par  le hollandais Pleyte qui publia les chapitres 166 à 174 ou par le suisse Naville qui lui ajouta  des chapitres supplémentaires de 166 à 184 en se basant sur des papyrus du Nouvel Empire. Les travaux les plus récents sont de l'américain Allen, qui en 1960 livre les chapitres 191 et 192.

Perchée sur une chaire universitaire, l'archéologue croisa ses jambes galbées face à ses étudiants. Ils venaient suivre un cours d'égyptologie en première année. Quant à elle, son amitié pour un ancien camarade de fac – aujourd'hui titulaire de cette chaire, l'avait poussé à accepter ce remplacement. La théorie ne l'ennuyait pas, mais elle aurait préféré de loin dispenser son cours sur le terrain. A ce propos, elle compléta  :

« C'est assez abscons dit ainsi, mais...en fait, nous devrions tous aller à la pyramide d'Ounas où en 1881 Gaston Masperos découvre des inscriptions. Bon, à cette époque, on était persuadé – non, disons que la thèse officielle, tendait à dire qu'à l'instar de Gizeh les pyramides étaient vierges de toute inscription. Maspero lui pensait le contraire et prouva à la face du monde sa perspicacité avec Ounas. Ces textes dans cette pyramide vont être à l'origine du corpus des  Texte des Pyramides, lui-même précurseur du Livre des Morts, etc.
-Mademoiselle Croft ? L'interrompt un étudiant au premier rang. Ounas ?
-Oui, oui, c'est un obscur roi. En fait c'est par lui que s'éteint la Vème dynastie égyptienne. Je n'aime pas donner des dates parce qu'en général nous n'en savons rien. Mettons que la doxa égyptologique le situe de 2353 avant Jésus Christ. Si vous allez à Saqqarah vous pourrez admirer une magnifique cartouche d'Ounas sur une grande stèle. Bref.
-Nous pourrions y aller ? Poursuit ce même étudiant.  

Si la première question lui avait paru correcte, l'insistance du jeune homme la poussa à l'agacement. Lara se pinça les lèvres avant de daigner poser ses yeux sur l'auteur d'une telle effronterie. Il avait suspendu aux lippes, un sourire arrogant qu'elle aurait volontiers voulu lui faire ravaler. Oh, l'effronté n'était pas laid : loin de là. Charme britannique certain ; d'une pâleur exquise, les cheveux bruns et le regard clair assoiffé de curiosité.

-Où donc, Monsieur ?
-A la pyramide d'Ounas.  

Bon. En soi, il ne faisait que décrypter les pensées de l'exploratrice. Elle mourrait d'envie de quitter ces bancs poussiéreux pour mener ses disciples temporaires dans le cadre pratique de leur enseignement. Pourquoi pas ? Après tout avec le nom de Croft et un peu d'argent, il serait aisé d'embarquer ce petit groupe de quinze en plein désert égyptien. Elle quitta le bureau pour l'estrade dans un bond agile.

-Votre nom ?
-Thomas Crawley.

Et le nom la figea sur place. De désagréables souvenirs se rappelèrent à elle, et elle fit un immense effort pour en maîtriser les effets.Il lui semblait bien que le physique du jeune homme lui était familier.

-Sir Crawley, je vais tâcher de vous exaucer. Pensez à la crème solaire, vous êtes aussi blanc que le cul d'un nouveau-né.

La dernière remarque engendra une rumeur hilare dans la salle ce qui eut le don de renfrogner Thomas.  Aussi, elle avorta le cours afin d'entamer les démarches nécessaires.


Deux semaines plus tard.

-Eh bien, vous en tirez des têtes
, sourit-elle en tête du car qui filait en plein cœur du désert égyptien.
-Mademoiselle Croft. Quand on parlait d'une excursion ce n'était pas deux semaines pendant nos vacances.
-C'était ça ou les bancs rouillés de l'université d'Oxford.
-Je vous corrige, c'était ça ou un séjour aux Fidji avec ma copine. Vous voyez ? Insista Thomas, alors qu'il soupirait.  

La belle brune se contenta d'un haussement d'épaules. Elle n'avait que faire des états d'âme de ce petit con. En réalité, elle était pressée d'arrivée à bon port. Un site récemment découvert près de Louxor avait sollicité toute son attention. La revue d'archéologie française relatait dans son dernière numéro d'une, voire plusieurs tombes, inviolées. Le suspens était à son comble, mais des complications avec les autorités sur place empêchaient pour le moment d'arriver à des conclusions sérieuses. Tandis que son groupe d'étudiant se lamentait, elle en profita pour sortir de son sac de voyage ses holsters et ses deux Browning Hi-Power, ceux qu'elle chérissait tant.  Ce n'était plus ce qu'il se faisait de moderne, mais la fiabilité de ce pistolet demeurait satisfaisante. Les quelques universitaires qui ne somnolaient pas derrière les rideaux tirés de leur fenêtre se mirent à s'agiter nerveusement en la voyant s'équiper.

-Oh, oh, vous faites quoi ? S'insurge Crawley, mort de peur.
-Simple précaution, je ne sais pas qui ou quoi nous trouverons une fois à destination.
-Non, vous plaisantez ? A Saqqarah !?
-Oh, je suis navrée, lâche-t-elle froidement en engageant un chargeur. Nous n'allons plus à Saqqarah.

Et lorsque Thomas croisa les prunelles ambrées de son professeur, un long frisson parcourut son échine. Il se redressa afin de parler au nom de ses camarades traumatisés.

-Les autorités égyptiennes sont....enfin vous avez le droit ?!
-Vous êtes là pour apprendre, Sir Crawley.
-Vous savez qui est mon pè...
-Lord August Crawley, comte de son honorable titre. Tout à fait.  Et j'ai le regret de vous annoncer que ma fortune est plus grande que la sienne. Asseyez-vous.

Il hésita.

-Assis.

Puis s'exécuta. Elle en parut ravie.

-Bien ! Nous nous dirigeons actuellement vers Deir el-Bahari. Joli nom n'est-ce pas ? Ce site fait partie de la nécropole thébaine. Qui peut m'en dire plus ?
-C'est un complexe funéraire antique composé principalement de tombes, mais également de temples. Il est localisé sur la rive gauche du Nil face à Louxor et au sud de la Vallée des rois. On date la plus ancienne construction, un mastaba, sous la Xième dynastie, répondit calmement une jeune femme à la longue chevelure rousse et aux grosses lunettes qui mettaient en évidence un regard ambré.
-Merci Miss ?
-Hawass. Beneryb* Hawass, Mademoiselle.
-Bien. Alors comme vous devez vous en douter, c'est un site archi-exploité. Archi connu depuis des siècles, violé et souillé par tous les pilleurs et tous les explorateurs possibles de ce monde. MAIS.

Quelques-uns demeuraient suspendus aux lèvres de la brunette, dont Beneryb. Seul Thomas faisait une fine bouche boudeuse dans son coin. Et il n'avait guère pour soutien que les cinq ou six étudiants endormis qui loupaient tout de la démonstration.

-Une équipe d'archéologues français a localisé l'entrée d'une possible nouvelle tombe. Un peu à l'écart. Seulement, eh bien....étrangement, les autorités égyptiennes sont un peu sur les dents. Je vais vous déposer à Louxor, entre les mains d'un vieil ami qui vous fera visiter le site. Pendant ce temps, je prends Miss  Hawass et Sir Crawley pour cette nouvelle découverte.

Et elle incite, d'un mot arabe bien prononcé, le chauffeur à accélérer. Le car prend dangereusement de la vitesse et avale les kilomètres à travers les paysages majestueux du pays égyptien.


Le bus avait fait un premier arrêt non loin de Louxor, où la plupart des étudiants avaient été récupérés par le professeur Werner, ancienne connaissance de Lara. Ce dernier ne s'était pas attardé en étreintes chaleureuses pour ses retrouvailles éclairs. Il acceptait exceptionnellement de dépanner sa collègue au nom d'une ancienne dette qu'il avait envers le père de cette dernière et dont il se débarrassait maintenant à jamais. Werner promit de s'occuper convenablement de ces jeunes archéologues et d'éventuellement les mener à l'hôtel réservé si jamais la belle et ses assistants revenaient trop tard.

Un premier problème évacué. Lorsque Thomas se redirigea vers le car, après avoir salué un ou deux camarades, il fut interrompu par la voix suave de son professeur :

-Laissons tomber le car. C'est trop gros pour là où nous allons. Vous êtes équipés ? Fit-elle en pressant le pas  au milieu des ruines titanesques. Quelques touristes erraient entre les pierres millénaires, appréciant peu la chaleur impitoyable en ce début d'après-midi. Si Beneryb sut se hâter pour rattraper sa tutrice, Crawley – lui, traîna en fouillant dans son sac.
-Une lampe torche ! Une trousse de premiers secours...Merde ! J'ai pas de réseau ici, fait chier.

Croft avait l'air soucieuse. Elle commençait à douter de la pertinence d'emmener Thomas. Pourtant l'idée de faire un pied-de-nez à ce cher Lord Crawley ( le père ), enhardissait sa volonté. Elle extirpa des clefs d'une des poches de son mini-short et se dirigea vers un Land Rover Defender.  Une silhouette drapée de blanc attendait près du véhicule. C'était Ahmed, l'un des anciennes guides égyptien de Richard Croft. Il avait su prendre soin de la bête en l'absence de son propriétaire. Un coup de fil passé deux jours avant par Lara avait permis à  l'arabe de ressortir le tout-terrain.

-Bonjour Ahmed, lança-t-elle rapidement en grimpant dans le 4x4.
-Salam Miss Croft, toujours aussi belle ! C'est pour quand le café ?!
-Quand j'aurais trouvé la momie de Khéops. Allez, montez ( elle s'adressait à ses deux étudiants ).

Thomas s'exécuta le premier et aida la petite rousse à prendre place à sa suite, gérant ensuite le barda relatif à leur expédition. Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi, eux devaient porter le plus lourd alors que l'anglaise transportait un simple sac à dos.

-Ah t'es pas juste, Miss Croft, maugréa-t-il en s'éloignant.
-Toi aussi tu montes Ahmed, j'aurais besoin d'un guide.
-Quoi ? Tu vas où ?
-Deir El-Bahri, ils ont trouvé quelque chose là-bas. Ne me fais pas croire que tu n'es pas au courant.

Et le cinquantenaire blêmit brutalement. Il se mit à secouer vivement la tête en lâchant des mots arabes incompréhensibles pour l'exploratrice. Les deux jeunes froncèrent les sourcils alors qu'il observait l'homme presque édenté ruminer ses invocations.

-T'es folle !? Oui, je sais. Je sais ! Le fils de mon neveu, il est parti là-bas. Pour creuser. Il est plus revenu. El mout. El mout.

Mout, elle reconnaissait. Cela signifiait mort dans le dialecte. El Mout. La Mort. Un étrange frisson parcourut le derme de la toute brune. Elle avait l'impression d'être sur la bonne voie. Laquelle ? Elle ne le saurait le dire.

-Malek est là-bas, avertit le guide.
-Eh !? Il raconte quoi ? S'agaça Thomas.
-La ferme. ( vers l'anglais. ) Malek est sur place ? Tu es sûr de cela ?
-Ouais, confirma Ahmed, Ils ont dépêché l'armée, site interdit. Moi je viens pas.
-On devrait l'écouter je crois, insista l'héritier des Crawley, tout pâle.
-Taisez-vous. Tous les deux. Ahmed tu montes.

Et le guide invoqua le Très-Haut et il pria durant le trajet entier afin de s'attirer protection et bonne fortune sous la conduite froide et empressée de l'archéologue.



L'entrée de la tombe était située au pied d'une falaise. Le sable des siècles en avait complètement étouffé l'existence jusqu'à ce qu'une équipe d'archéologues français s'entêtent sur base de résultats ultra-sons menés sur le relief. Ils avaient contacté l'Institut, obtenus un petit financement de départ et enfin toutes les autorisations nécessaires aux fouilles. Aux abords de la falaise, demeurait d'ailleurs les traces de leur campement. Quelques locaux refusaient de quitter les lieux sans avoir été payés pour leur travail d'ouvriers. Maintenant, c'était l'armée égyptienne qui avait pris possession de l'endroit. L'entrée du tunnel menant au tombeau était strictement gardées.

- Capitaine ! S'exclama un planton. Un véhicule arrive depuis la route de Louqsor !

Le Capitaine était assis sur une chaise longue. Ak-47 sur les cuisses, turban noir autour de la tête. Il ne transparaissait que ses yeux soulignés d'un peu de khôl. L'uniforme était conforme bien qu'un peu débraillé. On pouvait deviner quelques galons arrachés à la va vite. L'homme attrapa ses lunettes de soleil et les percha sur son nez aquilin.

-Bougez-vous les gars, alors, ordonna-t-il en se redressant, arme au poing.

L’accueil fut donc chaleureux. A peine arrivée aux abords du site convoité que Lara dut freiner subitement pour éviter un barrage militaire. Thomas manqua de vomir tandis qu'Ahmed restait désespérément agrippé aux montants de la voiture. Seule Beneryb gardait son sang-froid, les cheveux secoués par la brise désertique.

-Descendez ! Hurla un lieutenant en secouant le canon de son arme vers le pare-brise.
-Putain de merde ! S'exclama Crawley, paniqué.

Ce fut le capitaine qui vint les tirer d'affaires. Sortant du rang, il fixait calmement la silhouette sulfureuse de Croft. qui ouvrit la portière afin de descendre, mettant ses jolies mains en évidence.

-Bonjour, Malek, sourit-elle avec amusement.
-Encore une fois, si peu couverte.
-Je devais refaire mon bronzage.
-Et toujours très bien armée, dit-il alors qu'il désignait du menton les holsters qui sublimaient les cuisses de son interlocutrice. Le gradé lève alors son poing pour ordonner sèchement à ses hommes de rompre. Il allait personnellement s'occuper des intrus. Son fusil en main, il approcha de quelques pas et par-dessus l'épaule de Lara, observa le reste de l'équipe.

-Des bras-cassés ?
-Mes étudiants. Et Ahmed, que je ne te présente plus.

La belle archéologue ne paraissait en aucun cas sur la défensive. Au contraire, derrière ses lunettes de soleil, ses prunelles pétillaient d'ironie. Ces retrouvailles avec Malek lui laissaient un arrière-goût d'inachevé. Le militaire se pencha à l'oreille de l'exploratrice pour lui murmurer quelque chose quand il fut interrompu par un claquement de portière. Miss Hawass venait de descendre, élégante dans sa longue jupe couleur crème et son chemisier blanc. Elle semblait avoir du mal à rassembler ses affaires. Ce qui percuta la rétine du capitaine n'était pas tant la taille bien faite de la jeune femme, mais cette crinière flamboyante sans cesse déranger par le vent.

-Nous en reparlerons plus tard, acheva-t-il. Mes hommes vont accompagner tes gens, et toi, tu viens avec moi.


A l'ombre d'une tente militaire, il invita Lara à prendre place sur une chaise. Elle déclina poliment. De temps à autre, le chantier abandonné s'agitait d'une rumeur arabe : les hommes étaient nerveux, le mot malédiction volait de bouche en bouche. El Mout aussi se propageaient dans les paroles abreuvant la peur des profanes.  L'ambiance était malsaine ce qui semblait peser sur Malek également.

-Ecoute, Malek. J'aimerais juste avoir accès aux travaux de mes collègues et savoir où ils se trouvent. Vous les avez arrêté ?
-Lara. J'ai perdu trois hommes dans ce tombeau. Trois hommes envoyés à leur recherche. Ils n'avaient plus donné signe de vie depuis 2 jours. Ce sont les ouvriers qui ont alerté les autorités. Trois hommes, putain. On a mis tout le reste sous scellé.
-Merde...
-Je veux bien te laisser jeter un oeil à leurs affaires, mais franchement. Tu rêves pour que je laisse qui ce soit pénétrer cet endroit.
-Je connais mon métier, Malek. C'est une tombe inviolée. Peut-être que je pourrais y trouver une version du Livre des Morts encore plus ancienne que celle d'Ounas.
-Je m'en fous de tes considérations scientifiques ou même de ton goût pour les trésors ! Haussa-t-il la voix en frappant du poing sur la table.
-Et vous allez rester là toute votre vie ? S'agaça-t-elle.
-Non, j'ai des ordres que je compte exécuter.


Une heure plus tard, elle rejoignait sa petite troupe que l'on avait installé à l'écart dans l'ancienne tente des archéologues. Des soldats avaient apporté les scellés. Si Beneryb avait accepté de se mettre au travail sans rechigner, Ahmed et Thomas semblaient plus circonspects. Il n'arrêtait pas de murmurer que les gens d'ici parlaient d'une véritable malédiction. Finalement la rouquine poussa une exclamation victorieuse et attira son professeur :

 -Mademoiselle Croft ! Je vois.... ! Ils pensaient avoir mis la main sur la tombe de Houy !

-La magicienne d'Amon ? S'interrogea Lara en lorgnant vers les carnets qu'indiquaient Beneryb.
-Oui, oui celle qu'on  a confondu à tort avec la mère de la grande Hatchepsout... Hm.
-Dis, intervient Crawley en s'approchant des travaux, Beneryb c'est pas un peu bizarre comme nom ?

Les deux femmes lui lancèrent un regard plein d'incompréhension puis se consultèrent ensuite.

-C'est plutôt le nom Hawass qui devrait  vous faire tilter, corrigea froidement Lara, nous avons ici la fille d'un des plus archéologues et égyptologues que l'Egypte ait connu.
-Okay, okay. Bon, Beneryb. Tu n'as pas envie qu'on se taille ? A Louqsor comme les autres ? Plutôt que de suivre cette folle de la gâchette ?
-Vous n'avez pas envie d'explorer la tombe Sir Crawley ? S'impatienta leur mentor.
-Non, merci.
-Alors distrayez Malek et ses hommes pour moi. Nous en profiterons, Miss Hawass, Ahmed et moi pour nous glisser dans l'entrée.
-Quoi ?! Pourquoi moi ?! S'indigna Ahmed dont la torpeur prit brutalement fin avec cette terrifiante révélation.
-Sir Crawley, je compte sur vous. ( Elle consulta sa montre. ) A 22h, l'entrée de la tombe doit être dégagée. Si ce n'est pas le cas, à la prochaine opportunité je vous y envoie le premier, de force. Vous serez très utile pour détecter les pièges.
-Des....des pièges ?! S'alarma le guide.

L'ignorant magistralement, Croft s'adressa ensuite à la jeune égyptologue :

-Prenez un des carnets avec vous. Et un sac.
-Bien, Mademoiselle.

Toutefois, ce ne fut pas la peine, car en sortant de la tente, ils découvrirent des militaires qui levaient le camp avec bonheur et soulagement. On quitte ce lieu maudit qu'ils clamaient en chantant. Le capitaine était, au demeurant, introuvable. Quand Lara questionna l'un des ouvriers ce dernier répondit que, visiblement, l'armée avait reçu l'ordre d'abandonner le site. La seconde question de l'archéologue concerna Malek : où était-il ? L'ouvrier haussa les épaules. Il indiqua simplement la tombe d'un doigt tremblant. Il avait vu le capitaine entrer avec deux ou trois hommes, sans donner plus d'explication. La belle fronça les sourcils en jurant entre ses dents serrées. Voilà donc les ordres qu'il avait reçu.

-On y va.
-On ? S'apeura Thomas.
-Tout le monde. Insista-t-elle, Ahmed passe en premier et Beneryb ferme la marche. Sir Crawley, je vous jure que si vous n'entrez pas, je m'occupe de faire entrer votre cadavre et de lui trouver un sarcophage adéquat.
 

La terreur paralysait tant le guide qu'il n'eut guère l'occasion de protester et il alla aux devants de l'entrée comme un condamné à mort envisageait le gibet. On remarquait que l'entrée avait été scellée par un bloc de granit que les précédents archéologues on fait enlever avec précaution. Il fallait s'accroupit, se courber et aborder le début du couloir du mieux que l'on pouvait. Taillé grossièrement, Croft pensa à juste titre que ce n'était pas l'entrée royale.

Ils durent parcourir plus d'une dizaine de mètres pour enfin atteindre une première salle que l'on pouvait qualifier d'antichambre bien que Beneryb et Lara ne furent pas d'accord sur l’appellation, car pour l'une les murs vierges de toute inscription indiquaient que la pièce était inachevée. Tandis qu'ils exploraient les quatre coins de cette chambre vide, Thomas se rapprocha de Croft :

-Comment connaissez-vous mon père ?
-Il était présent quand j'ai été fiancée à votre grand-frère, répondit-elle le plus sérieusement du monde, baladant le faisceau de sa lampe torche au plafond.
-Je...je l'ignorais...je n'ai jamais connu mon frère il est....
-Mort assez jeune oui. Ce qui m'a évité d'entreprendre une rupture de fiançailles douloureuse. La vie fait bien les choses. Allez, on avance. Ahmed, devant.



Il n'y avait qu'une seule route possible et elle passait par la seule porte qui menait hors de la pièce. Le couloir suivant s'avéra plus large, ils purent presque avancer en ligne. Ahmed et Lara ouvraient la marche tandis que les deux autres la refermaient. Cette fois-ci les parois comportaient la présence de hiéroglyphes qu'ils déchiffrèrent au fur et à mesure de leur avancée.

-Ca parle d'une histoire de « parjure » ? se demanda Hawass.
-Je dirai plutôt de trahison, rectifia l'exploratrice.
-Sommes-nous d'ailleurs vraiment sûrs que ce soit un tombeau ? Reprit la rousse, complètement passionnée.
-Ah Fawzi ?? hurla Ahmed. FAWZI t'es ou ??!
-Non mais il est fou à hurler celui-là ! Sursauta Crawley.
-La ferme, Ahmed. Exigea l'anglaise.
-Quoi ? Mon neveu est encore là, je veux le retrouver !
-On ne retrouvera personne, si tu fermes pas ta gueule, maugréa l'étudiant.

Enfin, ils atteignirent un carrefour. Trois chemins, tous aussi sombres les un que les autres. Une seule entrée était identifiée par la cartouche d'un dieu bien connu.

-Âmon-Rê, traduisit Beneryb du bout des lèvres.
-Il est évident que c'est le bon chemin, renchérit son camarade.
-Certes mais Malek ne sait pas lire les hiéroglyphes. Il aurait très bien pu aller...
-Attendez....Mademoiselle Croft, on est là pour explorer ou pour retrouver encore une énième personne.
-D'accord, séparons-nous. Ceux qui veulent explorer prenne le chemin d'Amon. Ceux qui veulent retrouver des gens choisissent entre l'un des deux autres sentiers. Pour ma part, il est hors de question que je ne retrouve pas Malek.  

Ainsi, il fut convenu que les deux étudiants prendraient le couloir du dieu, et qu'Ahmed et Lara iraient à droite. Mentalement, elle compta le nombre de munitions qu'elle possédait. Lampe torche dans une main, Browning dans l'autre, elle progressait lentement, le guide sur les talons.

-Tu n'as pas peur pour tes gamins ?
-Je compte les retrouver après. Qu'est-ce qu'il peut bien nous arriver ici ? Ce que je crains, ce ne sont pas les malédictions, ou les momies, mais les hommes Ahmed. Les pilleurs de tombes, les brigands, les trafiquants.
-Comment tu expliques ça alors, Miss Croft ? Dit-il en pointant une silhouette chancelante qui marchait vers eux. Et lorsque l'archéologue leva les yeux vers ce corps décharné, elle eut un sursaut dans la poitrine. Son coeur venait de louper un battement. D'une poussée autoritaire, elle fit reculer l'égyptien et aligna la lumière directement sur le visage de l'intrus. Elle reconnut le professeur Mangin-Noblecourt : l'un des deux égyptologues français disparus au cours de la première entrée.

-Professeur ?

Elle n'eut pour réponse qu'un son guttural. La figure blafarde de la française était marquée de cloques et de rides.

-Oh putain, soupira le guide. Tu attends quoi pour la tuer !?
-Professeur !? Que s'est-il passé ?!

Un autre grognement, qui provint cette-fois d'une autre bouche et Lara remarqua avec horreur qu'une seconde silhouette s'était approchée, dans leur dos. Ce fut Ahmed qui l'informa en premier de l'identité :

 -Fawzi !? C'est toi ? Par le Très-Haut, tu as eu quoi ?!  


L'exploratrice cale la manque de sa lampe entre ses dents pour avoir la latitude de sortir son deuxième pistolet. Ainsi, elle tenait en joue, de part et d'autres, les deux infectés. Elle avait fait sauté au passage la sécurité des deux armes.

-Non ! » paniqua l'égyptien. Ne tue pas Fawzi !

Bouche pleine, elle ne sut répliquer, mais l'envie de tirer ne manquait pas. Elle fit signe à Ahmed d'avancer vers l'ancien professeur. Il refusa sous prétexte de ne pas abandonner son neveu. Coincée par les états d'âme de son guide, elle dressa les prunelles vers le plafond où elle distingua un conduit miraculeux. Rapidement, elle reboucla les Browning dans leur étau respectif et libéra ses lèvres.

 -Fais-moi la courte échelle.


Il s'exécuta, en alerte et permit à l'anglaise de prendre de la hauteur pour se hisser dans l'ouverture. Une fois qu'elle eut atteint l'étage, elle se pencha, tendant sa main.

 -Allez monte !

-Pas sans Fawzi !
-Bordel, Ahmed!Monte ! On ne sait pas ce qu'ils ont ! Ca peut-être l'air, des champignons, de l'acide. Ils sont peut-être agr....

Elle ne finirait jamais sa phrase, puisque le neveu décida de se jeter sur l'oncle dans un terrible brouhaha. Par réflexe, elle dégaina de nouveau, pointa la lampe sur l'agresseur et voulut l'abattre, mais la mêlée l'empêchait d'avoir la garantie de ne pas toucher Ahmed.

-Merde, merde, répéta-t-elle.


Et c'était peu dire, puisque la seconde malade se dépêcha sur l'homme également. Lara dut se résigner à tirer, en espérant les apeurer. Loin de ses désister, les prédateurs feulèrent avant de traîner Ahmed vers les profondeurs du couloir. Croft fronça les sourcils avant de se redresser rapidement pour analyser sa nouvelle position. Malek, Ahmed, Beneryb et Thomas, le reste de l'équipe archéologique française : cela en faisait du monde à retrouver. Elle venait de perdre deux précieuses balles et rien ne l'énervait davantage que le gâchis de munitions.

Elle réussit à se concentrer sur la salle qu'elle venait d'intégrer. Contrairement à la première, celle-ci était meublée. Enfin meublée. Disons qu'il y traînait des canopes de toutes tailles, entassées dans les coins. Elle n'avait jamais vu cela en quatre ans d'exploration égyptienne. Certains de ces vases mortuaires étaient brisés, ou ouverts. Il en suintait un liquide noir semblable à du pétrole. L'exploratrice enfila des gants en plastique pour tâter la matière du bout des doigts: épaisses et visqueuse, à l'instar du sang qui coagulait.  Concernant les quelques inscriptions au mur, elle reconnut des fragments du Livre des Morts :

- J'ai creusé le ciel, dévasté l'horizon, j'ai parcouru la terre à grands pas, j'ai pris possession des Akhou importants, car je suis, en vérité, riche de millions d'enchantements. Je mange avec ma bouche, je mâche avec ma mâchoire, je suis, en vérité, le maître de la Douat. Que ceci me soit donné durablement, à l' Osiris-Ani, dans sa manifestation de gloire. - Comme c'est étrange cette ressemblance avec une formule du textes des Sarcophages. Les organes entreposés ici appartiendraient à....  

Elle prit une courte pause, perplexe.  Son attention se dirigea vers une sortie potentielle qu'elle prit sans hésiter. Encore un couloir. Plus étroit. L'air y manquait, on suffoquait et les odeurs étaient pour le moins oppressantes. Aucun courant d'air ne venait soulager l'archéologue de cette misère. Elle toussa à plusieurs reprises et se mit à courir pour passer le moins de temps possible dans ce qui semblait être des inhalations toxiques dues à cet air qui pourrit depuis des millénaires. Au bout du corridor, une faible délivrance car une autre salle au plafond haut l'attendait. Ne souhaitant pas s'attarder sur les peintures rituelles qui marquaient les murs, elle voulut directement accéder au prochain tunnel, mais ralentit en butant sur un cadavre qu'elle n'avait pas vu. Elle braqua le rayon de sa torche sur le corps pour identifier un militaire égyptien. Et le pire s'était produit puisque son torse était criblé d'impacts de balles.

 -Thomas ! Attention » résonna une voix au loin. THOOMAS ! »

Enjambant le malheureux, Lara se précipita en direction de la voix. Elle déboula au terme d'un nouveau couloir, où elle dut progresser à quatre pattes, sur une immense pièce où étaient alignées des dizaines et des dizaines de tombeaux contenant des sarcophages. La rousseur soudaine de Beneryb éclata dans la pénombre de l'endroit.

-Miss Hawass ?
-Mademoiselle Croft !? Dieu soit loué ! Une dame a pris Thomas ! Je n'ai rien pu faire ! Elle était monstrueuse.
-Calme-toi. Par où ?
-Je....je ne sais plus. Je suis perdue ! Ce...ce n'est pas possible...  

Croft saisit sa protégée par les épaules et à la força à se reprendre en la secouant autoritairement. Une fois calmée, elles purent emprunter une route entre les nombreuses tombes. A l'aide des souvenirs de Hawass et de leurs nombreuses fausses-routes, elles finirent par arriver dans la chambre principale.  Les soupçons de la rouquine s'étaient avérés juste. L'édifice ressemblait davantage à un temple qu'un tombeau classique. En témoignait cette nouvelle pièce aux proportions titanesques. Quelques lampes à huile brûlaient le long des murs, éclairant hiéroglyphes et peintures. Ces derniers évoquaient les formules magiques de l'antique royaume d'Egypte. Il fallait remonter au nord de la salle où siégeait un trône d'or sur une estrade de marbre.

 -C'est elle ! s'exclama Beneryb en pointant du doigt la figure squelettique qui trônait. Le corps noircis par les âges portait encore les marques de sa décomposition, le tissu d'une robe splendide avait par se fondre dans la chair et les os. Et sur le crâne dégarni où quelques mèches platines persistaient, un diadème fait de lapis-lazuli : pierre magique par excellence.

Lara s'approcha avec prudence, éclairant les marches des escaliers où s'inscrivaient des signes :

-Je suis Houy, Divin Adoratrice d'Amon, Divine Adoratrice dans le temple d'Atoum. Je suis la magicienne de Rê.
-Regardez ça, Mademoiselle Croft, fit la rousse en pointant un mur couvert d'inscriptions.Visiblement Houy jouissait d'un rang privilégié. On la connaissait comme la grand-mère du pharaon Amenhotep II. Les Divines Adoratrices avaient pour qualité d'être la « Main du dieu » et avaient pour rôle « d'éveiller la pulsion sexuelle » du dieu créateur.

Si l'exploratrice avait été attentive au discours de son étudiante, elle ne perdit pas de temps à s'approcher de la momie afin de lui subtiliser son diadème. Une relique enfin, parmi les plus précieuses. Quelques lourds secondes passèrent. Aucun tremblement, aucun cri. Ouf, nous n'étions guère dans un film d'Indiana Jones. Toutefois, aucune trace de Thomas non plus - ce qui était plus préoccupant.

-Je suis persuadée que c'est elle qui a emmené Thomas...
-Cette momie est morte, Miss Hawass, depuis des siècles et des siècles. Vous avez dû halluciner, cela arrive fréquemment avec l'air parfois vicié des tombeaux. Bien, retournons sur nos pas.    

Sur le chemin du retour, l'inquiétude de Lara pour Malek grandissait. Il n'aurait quand même pas pu périr ici, ou attraper l'infection mystérieuse qui avait frappé le professeur Mangin-Noblecourt. Alors qu'enhardie par le calme des lieux, Berenyb avait pris les devants, elle fut soudainement retenue par l'exploratrice.Ce geste salvateur l'empêcha de basculer dans un précipice. Et quand elles y promenèrent leur lampe, elles découvrirent que des pieux en tapissaient le fond.

La rouquine poussa un hurlement quand le rayon de sa lumière frappa le corps sans vie et empalé de Thomas Crawley. Elle hurla encore et encore, choquée. Croft dut la reprendre autoritairement par le bras pour la forcer à rebrousser chemin une fois de plus.

-On ne peut plus rien pour lui, je suis désolée...
-Vous n'avez donc aucun coeur Mademoiselle Croft !? C'était votre étudiant, sous votre responsabilité !
-Ce qui m'importe, c'est que Malek et les autres n'aient pas eu droit au même sort !
-Je veux sortir ! SORTIR de cet Enfer !

Et quelque chose dans la détresse de cette jeune fille attendrit Lara. Peut-être étaient-ce les larmes abondantes aux coins des yeux amandes de l'égyptienne. En tous les cas, elle se plia à cette requête.

-Bien, trouvons la sortie.


Une fois retournées à la lueur d'un jour qui déclinait, les deux femmes constatèrent que le campement était vide. Même les ouvriers avaient fini par déserter. Berenyb était frappée d'épuisement. Les qualités de gymnaste de l'archéologue et son endurance la mirent à l'abri d'une fatigue provoquée par les longs dédales, les cul-de-sacs, les parcours où il fallait escalader. Elles avaient évité de nombreux pièges et mécanismes – uniquement par l’acuité et l'expérience de Croft. Chance que n'avait pas eu Thomas Crawley.  Chance que peut-être n'aurait pas eu Malek.

Puisse mon coeur être à moi dans la maison des coeurs ! Mon coeur est à moi dans la maison des coeurs ! Puisse-t-il être à moi mon coeur, puisse-t-il reposer en moi, je ne mangerai pas les pains d'Osiris sur le rivage oriental du lac-agui.  [...] Je connais mon coeur, mon pouvoir sur mon coeur, mon pouvoir sur mes bras, mon pouvoir sur mes jambes, le pouvoir de faire ce qui plaît à mon ka. Mon âme-ba ne sera pas prisonnière de mon corps aux portes de l' Amenti. J'y entrerai en paix, j'en sortirai en paix
Livre des Morts, Chap.  XXVII



-Âge ?
-22ans.
-Vous n'avez vraiment aucun papier d'identité sur vous.
-Aucun, je voyage léger. Ce genre d'effets, c'est plutôt encombrant, vous voyez.
-Evitez le sarcasme avec moi, Miss, s'agaça Malek. Vous n'avez pas de papier, donc pas de visa, vous transportez des armes avec vous. Vous savez qu'on apprécie peu les pilleurs de tombe en Egypte ?
-Je suis archéologue, corrigea-t-elle.  

Menottée à une chaise, elle lui opposait un sourire plein d'arrogance. Avant son arrestation et son arrivée au commissariat militaire, le Colonel Malek Ali-Hassan l'avait priée de se couvrir d'un grand châle sombre. Elle avait obéi. Mais à part une partie de sa chevelure et ses épaules, beaucoup de son corps restait découvert.

En réalité, elle trouvait son geôlier plutôt agréable à regarder. C'était surtout cette crinière sombre, cette barbe de quelques jours et se regard intense marqué de khôl qui envoyait Lara sur de dangereuses pentes. Lentement, elle décroisa ses jambe pour écarter les cuisses.

- Nous pourrions trouver un arrangement. Colonel.


Deux minutes plus tard, elle était face contre le bureau, toujours menottée à subir les coups de reins virils du militaire. Chacun sa liberté. Lui put décharger dans le sublime corps de l'occidentale et elle put se voir libérer de la caserne. Elle aurait même retrouvé ses deux armes. C'est de cette manière que Malek avait perdu son grade de colonel. Faute professionnelle. Surtout que finalement, Lara Croft avait fini par pillé le site qu'il était censé protéger. Toutefois, il ne lui en avait jamais tenu rigueur.





L'eau.
Sa profondeur.
Sa tiédeur.


Lara était persuadée qu'entrer dans l'eau, c'était comme pénétré l'étroitesse d'une femme désirée pour un homme. Au fil des longueurs incessantes, elle songeait à Malek, à Beneryb, à Thomas dont elle avait assisté à l'enterrement en présence de son père, Lord Crawley qui perdait là son deuxième et dernier fils. Lignée éteinte.

Se sentait-elle coupable ?

Elle retint son souffle et plongea pour nager en profondeur. Quand elle quitta le réconfort de sa piscine, Winston Smith, le majordome, l'attendait au bord impeccablement tiré à quatre épingle. Sur sa main gantée de blanc reposait un plateau d'argent qui soutenait un petit papier.

 -Lady Croft. Un message de votre père.
-Intéressant. Que dit-il ?
-Je ne l'ai pas lu.
-Il est donc encore temps, lisez-le moi, demande-t-elle en attrapant une serviette pendue à l'autre bras du domestique. Elle prend le temps de sécher son corps de déesse sous le regard indifférent de l'employé.

 -Il vous souhaite un bon retour. Vous demande à l'occasion, de vous renseigner sur la possible exploration d'un site au Japon.

-Hm, hm. Et où est-il en ce moment ?
-En Egypte. Il reprend les fouilles à Deir El-Bahri, avec une équipe d'archéologues internationale. Il espère que vous lui avez laissé quelques reliques.

La dernière remarque tira un sourire sur les belles lèvres de l'exploratrice. Elle secoua la tête, délaissa la serviette à son majordome et remonta au manoir.



*Beneryb signifie « Celle dont le coeur est doux » en égyptien antique. Beneryb était la première reine de l'Egypte réunifiée. Elle était l'épouse du premier pharaon de la première dynastie, Hor-Aha.


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