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Prélude / Haute trahison [Valilouvée!]
« le: vendredi 29 mai 2015, 12:16:21 »- Bureau impérial
L'encrier s'écrasa violemment contre l'immense baie vitrée prise dans les montants de bois laqués richement décorés, constellant de fissures le verre qui offrait une vue imprenable et vertigineuse sur les niveaux inférieurs de la toute-puissante cité volante de l'Empire de Vapeur. L'encre noire se répandit sur la surface transparente en léchant les fêlures, donnant l'impression que le ciel de verre saignait de l'humeur nocturne. Sous l'accès de fureur du maître de l'Empire, le Premier Conseiller Eugène Barlowe de la Rochébène s'était reculé d'un pas prudent. L'Empereur n'était que rarement sujet à de véritables démonstrations de son état d'esprit, mais ces dernières étaient spectaculaires et redoutables. Néanmoins, Barlowe était presque étonné; vu ce qu'il avait annoncé, Son Excellence aurait eu toutes les raisons du monde de faire tonner lui même les plus puissants canon de la cité. L'encrier était un moindre mal, mais le jeune et irascible dirigeant ne décolérait absolument pas. Faisant les cent pas dans son grand bureau, il ruminait quelques insultes en jurant sur la sainte Vapeur que l'outrage qui venait de lui être fait serait payé au centuple.
L'Empereur revint vers son conseiller, posant les deux poings sur le sous-main de cuir noir qui recevait encore les rapports que Barlowe lui avait remis afin d'étayer son propos. Bien qu'Eugène avait le grand privilège de pouvoir partager avec son seigneur et maître plusieurs niveaux de discussion, il affecta soigneusement de choisir ses mots. L'oeil noir de Son Excellence Szaalion IV ne lui évoquait qu'une méfiance extrême.
- Personne n'a tenté de les arrêter ? PERSONNE ? L'Empire entretient une armée de métier qui fait sa fierté mais PERSONNE ne s'est interposé ? PERSONNE ?
- La fuite semble avoir été minutieusement préparée, Excellence. Nous avons envoyé deux unité de la Sixième Légion, mais... elles ont été décimées. De plus, les hommes sont réticents au combat. Il s'agit tout de même de...
- JE SAIS DE QUI IL S'AGIT, JUSTEMENT ! Balayés d'un revers de main rageur, les dossiers s'éparpillèrent sur le sol. Rayez le des cadres de l'armée et saisissez les biens qu'il aurait laissé dans Mecanicae ! Avertissez le maréchal GardRok de la trahison d'Aussenseiter et lancez le sur les traces d'une éventuelle base opérationnelle terrestre. Envoyez les Légions une à trois ratisser les espaces aériens qui pourraient abriter une base volante. Je veux la tête de Gabranth, vous entendez, Eugène ? Sa foutue tête ! Envoyez séance tenante des messages à nos ambassadeurs afin qu'ils signifient à nos alliés que les équipes du traître ne répondent plus au commandement impérial et sont considérées comme parjures et criminelles pour le Trône de Vapeur.
Bien que l'Empereur eut pesé chaque mot, il avait parlé sous le coup de la colère et regretterait plus tard les mesures prises contre le traître. Gabranth Aussenseiter avait été un précieux atout pour l'Empire et, en son temps, un conseiller fidèle. Un soldat très respecté pour ses nombreuses manœuvres victorieuses au combat notamment contre les pirates de l'air qui avaient un temps menacé l'Empire. Le vainqueur des affrontements contre les légions ashnardiennes qui avaient tenté de s'emparer de l'Usine. Le seul homme à avoir occupé un rang spécialement fondé pour lui, celui de Haut Commandeur. Certes inférieur aux Commandeurs terrestres et aériens, Gabranth avait put monter sa propre unité destinée aux deux terrains et bénéficier d'appuis solides pour sa mission perpétuelle : étendre l'Empire et ses mines de Solsticium aux zones les plus hostiles et reculées de Terra, quitte à prendre quelques libertés avec la diplomatie pourtant si chère à Szaalion. Le Haut Commandeur avait tout eu en main et en semblait satisfait. Pourquoi avait-il trahi son allégeance à l'Empire et à son maître ? La question torturerait longtemps Szaalion, dont la confiance en autrui n'en sortirait que plus ébranlée que jamais, amorçant peu à peu une radicalisation de son règne...
Mais, comme il le découvrirait plus tard, la défection de Garland et de son unité n'était jamais que le signe avant-coureur d'une crise qui finirait par ébranler l'Empire tout entier.
I) ENFANT D'ENGRENAGES
De tous temps, l'Empire de Vapeur s'était présentée comme une méritocratie pour laquelle la valeur se quantifiait non pas à l'argent et aux titres mais à l'implication et la sueur dépensée au travail. Quiconque travaillait à entretenir la gloire de l'Empire pouvait prétendre à ses plus hautes sphères, quand bien même le destin l'aurait fait naître au bas de l'échelle. Cette politique, qui ne fut jamais plus appliquée que sous le règne de Largor VI, père de l'actuel Empereur, Gabranth Aussenseiter en bénéficia si bien que sa fidélité au trône ne put jamais être remise en question jusqu'à sa récente défection.
Né alors que débutait l'âge d'or du règne du père de Szaalion, Gabranth n'avait rien d'un véritable vaporéen. Né de modestes parents ouvriers qui n'avaient comme talent qu'un don pour entretenir les grosses chaudières de l'usine dans laquelle ils travaillent d'arrache-pied, Aussenseiter révéla très tôt n'avoir aucune affinité avec l'ingénierie ou le bricolage qui permettaient de se distinguer dans la communauté vaporéenne. Trop étroit d'esprit pour élargir son monde en mettant au point quelques mécanismes ou pour particulièrement en comprendre certains, le gamin d'alors compensa par une importante aptitude au labeur. Prêt à retrousser ses manches et à se salir quand il s'agissait de mettre la main à la pâte, Gabranth s'improvisa en revanche rapidement comme une excellente main d'oeuvre.
La vie qu'il mena jusqu'à ses quinze ans lui sembla tout à fait satisfaisante, à défaut d'en connaître une autre. Travailler comme manœuvre à l'usine lui avait fait rencontrer de nombreux amis en plus de lui rapporter ce qu'il fallait pour mener une vie paisible qui l'éloignait de la misère. A cette époque, Gabranth n'avait qu'une seule ambition : passer contremaître, reconnaissance entre toutes pour son labeur difficile. Il avait la faveur de ses collègues et de ses supérieurs et manquait trop d'ambition pour voir plus loin. Qu'il put prétendre à plus ou pas, la question ne se posa jamais car survint un événement qui ébranla les fondations crasseuses de la Mecanicae Imperium, la mutinerie des Porte-boue.
II) LA TRAHISON DES VISCÈRES
Comme tout système, celui de l'Empire de Vapeur n'était pas parfait. Et dans le monde prétendument idyllique de la méritocratie vaporéenne, on comptait de très nombreux laissés pour compte.
Montée sur d'innombrables niveaux autour d'une titanesque machinerie centrale qui permettait à la cité de tutoyer les étoiles, la Mecanicae Imperium recevait dans ses entrailles les plus profondes les déshérités de la société des niveaux supérieurs. Normalement chassés de la ville flottante lorsqu'ils étaient improductifs, certains de ses citoyens obtenaient le "droit" de devenir des Porte-boues, des petites mains sans identité ni avenir qui arpentaient les niveaux les plus profonds de la Mecanicae pour entretenir les tuyauteries crasseuses et encombrées de graisse et de déchets rejetés par l'utilisation des moteurs. Un labeur éreintant et mortel, qui avait créé une société parallèle au coeur même du joyau de l'Empire Vaporéen. Les Porte-Boue s'étaient appropriés un niveau entier pour leur usage, se confectionnant des armes avec des détritus et les connaissances de certains d'entre eux qui restaient tout de même de bons ingénieurs, capables de mettre au point divers engins à partir de peu.
Les Porte-Boue existaient depuis les débuts de la cité, ombres crasseuses sur lesquelles s'asseyaient les fondations même du glorieux empire. Leur colère avait déjà engendré des débuts de révolte qui avaient été matées de façon efficace par l'armée vaporéenne. Ce ne fut toutefois que sous l'impulsion d'un chef auto-proclamé qu'ils s'organisèrent et se soulevèrent de façon à vraiment inquiéter le pouvoir de Largor XVI.
Les premiers temps de la mutinerie, la population vaporéenne ne fut informée de rien. Comme toujours lors des petites insurrections des Porte-boue, l'armée géra les escarmouches en silence en envoyant quelques troupes du maintien de l'ordre civil... Avant que ces mêmes troupes ne reviennent en majeure partie décimées -lorsqu'elles revenaient. Bientôt, la rumeur d'une révolte d'envergure enfla terriblement et même le trône ne put ignorer ce qui s'avéra être de très sérieuses menaces.
Régler le problème de la mutinerie aurait dû être assez simple pour les vaporéens : l'envoi de quelques légions dans les niveaux les plus bas de la Mecanicae Imperium (les "Viscères", comme ils étaient surnommés) aurait maté en quelques jours même les rebelles les plus indociles. Or à cette époque, l'Empire affrontait un adversaire tout autre un peu partout sur Terra en la présence d'une violente guilde marchande qui attaquait les avant-postes commerciaux terrestres des Vaporéens. La plupart des unités de l'armée de métier était donc déjà sur le terrain et les vétérans restant furent désignés pour garder l'ordre au sein de la capitale. Pour affronter les Porte-Boue, le trône lança donc une campagne de recrutement militaire dans les niveaux les plus proches des Viscères.
C'est ainsi que Gabranth se présenta au sergent recruteur de sa circonscription, à l'aube de son seizième pl, pour accomplir ce qu'il considérait être son devoir le plus normal de citoyen vaporéen.
Un rapide entraînement fut dispensé aux nouvelles recrues avant qu'elles ne soient envoyées dans les Viscères. Aussenseiter et ses camarades apprirent à se servir sommairement d'une épée et d'un fusil à solsticium tout autant qu'on leur enseigna les bases des manœuvres militaires les plus simples. En moins de deux semaines arriva la descente tant redoutée dans l'antre des mutins, qui se retrouvèrent plongés dans un univers complètement inédit.
Passés les derniers points de contrôle sous l'autorité impériale, les Viscères avaient tout d'une jungle improbable : d'immense tuyaux qui s'élevaient vers un plafond si haut qu'il ressemblait à un profond ciel nocturne, des câbles rampants sur les parois et le sol comme autant de lianes enchevêtrées, une mousse verdâtre et odorante qui poussait grâce à l'humidité ambiante et à la chaleur des moteurs titanesque de la cité, qui grondaient sans cesse dans le lointain. Il faisait chaud, il faisait sombre. C'était un environnement qui possédait ses propres codes et ses propres peuples, à l'image de la société très bien organisée des Porte-Boue et des divers monstres que ces derniers traquaient pour se nourrir et se vêtir, résultante grotesque d'une mutation inexpliquée.
Les premiers ennemis de l'unité de Gabranth ne furent pas ceux qu'ils escomptaient. Les premiers membres cédèrent face aux assauts de créatures mutées quand ils ne tombèrent pas dans les griffes de l'environnement. Les sols étaient parfois spongieux et friables, souvent mensongers quant à leur solidité, les passerelles qui formaient un véritable réseau de circulation aérien lâchèrent sans prévenir sous leur poids... Les Viscères, lentement, avalèrent les novices. Peu d'entre eux parvinrent à rejoindre le point de ralliement des unités descendues dans les tréfonds de la Mecanicae Imperium par différents points d'accès et Aussenseiter fut de ceux là. Les camarades arrivés là avec lui se montrèrent soudés, particulièrement autour de ce jeune homme qui ne lâchait rien et savait remonter le moral vacillant des autres soldats. En une traversée des Viscères qui dura environ une semaine, Gabranth dévoila aux autres autant qu'à lui même ses qualités de meneur.
Le camp impérial avancé était une enclave à la barricade mal érigée et à l'organisation étonnement anarchique pour des enfants de la Vapeur, comme le découvrirent Aussenseiter et ses camarades. A la vérité, c'était plus un mouroir qu'une forteresse puisque les Porte-boue pilonnaient cette position avec un redoutable savoir-faire dans les arts de la guérilla. Les mutins harcelaient les soldats de façon irrégulière pour ne leur laisser aucun repos, se contentant de fulgurantes et meurtrières attaques éclairs. Comme Gabranth eut à l'apprendre plus tard, les deux autres camps parallèles et réservés eux à des soldats un peu plus expérimentés avaient été décimés par des actions similaires, sans que les résultats des impériaux furent réellement concluants lors des rares sorties effectuées par les soldats. Le moral comme la santé étaient au plus bas, sans compter que le ravitaillement venait à manquer : hors de question pour les supérieurs restés dans les niveaux supérieurs d'envoyer des vivres qui risqueraient, dans ces conditions, d'alimenter la mutinerie plutôt que les troupes envoyées pour l'étouffer...
Rapidement, les soldats impériaux se résumèrent à une poignée fatiguée et à cran dirigée par un caporal de plus en plus nerveux, Reggan Bloodywine. Irascible et mauvais commandant, Bloodywine manqua d'envoyer ses faibles troupes dans une terrible opération suicide lorsqu'il fut arrêté par Gabranth, qui avait à contre-coeur dirigé une mutinerie contre son caporal. Questionné, ce dernier révela la cause de son malaise et de son empressement à en finir, qui l'avait conduit à de terribles extrémités : l'armée impériale restée en surface finirait, une fois le temps alloué à l'expédition écoulé, par boucher chaque issue et chaque aération des Viscères. Ainsi, le trône serait libre d'envoyer aux mutins une véritable tempête d'air empoisonné qui réglerait définitivement la question des Porte-boues... Et celle des troupes de recrues, envoyées sur le champ de bataille pour occuper l'ennemi et le détourner des véritables intentions vaporéennes.
III) TRICHERIES IMPÉRIALE
Reggan Bloodywine mit sur le carreau et ses terribles révélations faites, le commando de survivants décida de s'en remettre à Aussenseiter, la recrue prometteuse qui leur avait permit de tenir jusque là. Gabranth fut nommé chef un peu contre sa volonté, bien qu'il entreprit de s'acquitter de sa tâche avec le plus grand zèle. D'après les informations données par Bloodywine, les survivants n'avaient plus le temps de faire marche arrière pour remonter dans les niveaux supérieurs de la Mecanicae Imperium et étaient d'ors et déjà condamnés à mourir dans les Viscères. En désespoir de cause, Aussenseiter décida de tenter sa chance en poursuivant le plan initial des recrues, soit la défaite des Porte-boue. Peu enclin à tenter un assaut frontal qui serait de toute façon laminé par le nombre adverse, Gabranth décida de tenter sa chance dans une opération furtive.
Le plan était simple, mais délicat à mettre en place sans risquer de se mettre ses soldats à dos. La plus grande partie d'entre eux devait attirer l'attention des Porte-Boue en les provoquant pour les forcer à attaquer leur position afin de les détourner du réel danger, soit le petit escadron dirigé par Aussenseiter. Gabranth eut à composer les deux équipes et le fit à contre-coeur. Qui était-il, après tout, pour déterminer le rôle de chacun et risquer leurs vies à tous ? Toutefois, le jeune homme fut largement encouragé et surtout suivi sans hésitation par une recrue embauchée en même temps que lui et qu'il avait prise sous son aile dès les premiers instants de leur mission, Hégéria Aberkampf. Grâce à son volontariat spontané, deux autres soldats accompagnèrent Aussenseiter dans sa périlleuse opération : la discrète Eden et le casse-cou Dieter Rosenwood. Les autres sont désignés pour rester afin de se battre, ce pour quoi le groupe de Gabranth leur abandonne la plupart de leurs armes et munitions avant de s'enfoncer à travers les lignes ennemies.
Ils n'avaient pas conscience du temps qu'il restait à leur petit groupe avant que le sort des Viscères ne soit scellé, ni même de ce qu'ils feraient une fois derrière les lignes ennemis, mais Gabranth et ses camarades ne perdirent aucun instant. Hors de question pour eux de sacrifier leurs camarades par fainéantise. Les quatre comparses parvinrent au camp des Porte-Boue pour y découvrir une véritable société, ravagée par la dépendance à un Solsticium mal raffiné émettant des ondes très dangereuses pour l'organisme humain et entraînant des mutations aussi laides que terribles. Alors qu'ils traversent le village des mutins en semant quelques cadavres derrière eux, les membre du groupe d’infiltration sont défaits et capturés par leurs ennemis. Tandis qu'Hégéria, Eden et Dieter sont jetés en cage, Gabranth est opposé les fers aux poignets au mystérieux leader des Porte-Boue, l'étrange et effrayant LAZARUS, personnage présentant une haine féroce pour le pouvoir impérial et la déesse tutélaire de l'Empire, Zera'tull.
Lazarus, déterminé à acquérir Gabranth à sa cause, lui met l'ombre de l'Empire tant chéri par le jeune homme en pleine face.
- Ce Solsticium vicié que vous avez croisé dans le village, nous l'avons nommé le Kerbèrium. Que le Solsticium soit mal raffiné est une chose courante, malgré tout ce que l'Empire peut prétendre sur ses méthodes "infaillibles". Le Kerbèrium est envoyé ici pour ne pas être lâché sur Terra, sais tu pourquoi ? Parce que l'Empire préfère empoisonner ses propres enfants plutôt que de laisser son précieux minerai être analysé par d'autre, quand bien même il serait déjà inutile. As tu vu les ravages causés par les radiations du Kerbèrium ? Il a créé les skavens par mutation. Vous avez vu ces immondices en venant, n'est-ce pas ? Les hommes-rats ne sont jamais qu'un échantillon des horreurs nées du Kerbèrium... Nous aussi, Porte-Boue, nous avons muté.
Sous les yeux du soldat à genoux, Lazarus releva sa bure de cuir rapiécé pour dévoiler un corps ignoblement mutilé : une chair rosée à vif à laquelle se mêlaient câbles et autres plaques métalliques divers, ainsi que dans sa poitrine l'éclat terne d'un morceau de Kerbèrium. Recouvrant les plaies suintantes d'humeurs et de pus en relâchant son vêtement, le scarifié reprit la parole de sa voix traînante et usée.
- Ton Empire sacrifie ceux qu'il considère comme inutiles. Comme toi les petits soldats qui t'ont permis d'arriver jusque là. Tu es un excellent enfant de la Vapeur, Aussenseiter... Mais tu n'es pas encore trop corrompu.
- Zera'tull ne tolérerait pas de telles horreurs !
- Ah ! Ta déesse n'est rien ! Elle symbolise la "vapeur"... Une chose créée par la nature, voire par l'homme. Une invention du Trône pour contrôler les masses afin d'empêcher leur évolution naturelle.
- Evo...lution ?
- Le destin de l'homme, c'est de devenir une machine. Ne sommes-nous pas d'abord des machines organiques ? Tu as vu mon corps, sa mutation en mécanique... Aidée par le Kerbèrium. Le rejet de Zera'tull est la main du véritable divin; le Dieu-Machine.
- C'est n'importe quoi, vociféra Gabranth. C'est blasphématoire ! Zera'tull...
- ...est une image, une illusion ! Nous autres Porte-Boue veillons les uns sur les autres. Là-haut, dans la Mecanicae, l'Empereur veille sur ses seuls intérêts. Et tu l'as constaté quand tu as appris leurs plans. Votre condamnation irrémédiable. Mais je peux vous aider. Je peux faire en sorte que tu tires tes hommes de ce guêpier, je peux faire en sorte d'éteindre définitivement le feu de la mutinerie.
- Pourquoi ? Pourquoi ferais-tu ça ? Je suis un enfant de Zera'tull et de l'Empire ! Ton ennemi !
- Tu es une chance, Gabranth Aussenseiter. Tu as l'esprit ouvert. Tu doutes car tu es capable d'accepter une nouvelle vérité, tu es prêt à accepter le Dieu-Machine. Aide moi à m'échapper d'ici et je t'aiderai en retour. Pense à tes hommes, Aussenseiter... Pense qu'ils pourraient mourir en même temps que nous tous ici.
Plus que le laïus à propos de l'énigmatique Dieu-Machine et des vues de Lazarus sur l'humanité vaporéenne, ce fut le sort de ses hommes qui décida Gabranth à accepter le marché du prêcheur. Ensemble, le soldat et le religieux érigèrent un plan. Grâce à une machine de communication alimentée par un Solsticium pur volé dans les armes des soldats impériaux, Aussenseiter put contacter les forces militaires en surface du succès de leur mission suicide. Lazarus empoisonna ses propres troupes rassemblées dans le village des Porte-Boue et fit en sorte que les derniers hommes de Gabranth puisse les tuer sans difficulté -ce que les militaires n'hésitèrent pas à faire, au vu du calvaire qu'ils avaient vécu entre leurs mains, perdus qu'ils étaient dans les Viscères.
Lazarus fut escorté par le commando d'Aussenseiter, comme ce dernier l'avait promis. Profitant du barnüm engendré par la victoire surprise d'une jeune recrue et de ses camarades sur les terribles Porte-Boue, le prêcheur fut discrètement installé dans une partie du quartier duquel Gabranth était originaire afin d'y être caché. Il devrait rester dans son repaire plusieurs années, entretenu par le jeune soldat qui l'avait écouté et qui fut bombardé colonel en récompense de son glorieux fait d'arme.
De leur collaboration allaient se mettre en branle les premiers rouages de la trahison.
IV) ACCESSION
Lazarus devint pour Gabranth un véritable mentor spirituel, mais Aussenseiter forgea seul sa brillante carrière militaire. Insistant pour monter sa propre unité au sein de la
3ème Légion, il garda sous son commandement les fidèles Eden, Rose et Dieter qu'il encouragea à se donner à fond afin qu'ils soient toujours plus fort et plus compétent. S'appliquant à lui-même cette doctrine d'excellence, le colonel se plongea dans les ouvrages de manoeuvres militaires les plus poussés et se donna corps et âme à la maîtrise des technologies de l'armée. S'armant d'un katana (arme qu'il appréciait tant pour sa ligne que pour son efficacité), Gabranth entreprit de devenir un guerrier puissant d'abord dénué de pouvoir. Grâce à ses nombreuses batailles livrées pour l'Empire de Vapeur, le jeune homme développa un don d'ESPer inestimable pour un royaume de métal : le contrôle du magnétisme, que Lazarus prétendit être un don du Dieu-Machine pour son aide envers le prêcheur.
A vrai dire, Gabranth ne prit pas spécialement le temps de cultiver son si redoutable don. S'impliquant implacablement dans son rôle de commandant, il lança son unité dans l'ensemble des conflits qui secouèrent l'Empire jusqu'à la naissance du prince héritier Szaalion, sacré quatrième du nom. L'Escadron 99 dirigé par Aussenseiter se distingua dans de nombreux conflits, des échanges musclés avec les légions ashnardiennes durant la tenue du siège de l'Usine afin d'en voler les ressources aux vaporéens, Gabranth et le 99 furent toujours sur la brèche. Publiquement décoré par Largo XVI en récompense de ses faits d'armes, le nouvellement gradé Commandant devint un personnage important de l'armée impériale. Très apprécié de ses camarades qu'il essayait toujours de tenir le plus loin possible des noeuds les plus meurtriers des conflits, sa popularité lui permit de n'être jamais inquiété par les suspicions que son comportement auraient put éveiller. Ainsi, le 99 et lui eurent toute latitude pour monter un tout nouveau groupe d'exploration des territoires terrans, la Guilde des Explorateurs dont l'Escadron assura la défense exclusive.
Ce privilège permit enfin à Aussenseiter de déplacer sans problème Lazarus de la cité impériale, tout en lui fournissant un nouveau repaire et tout le matériel nécessaire à l'expression de son génie technologique. Au nom du Dieu-Machine, le prêcheur entreprit de nombreuses expérimentations sur le Kerbèrium que Gabranth parvenait à lui procurer. Ayant converti avec plus ou moins de bonheur les principaux membres du 99 (soit les trois compagnons réguliers du commandant), Lazarus devint l'éminence grise derrière leurs déplacements. Les expéditions menées par la Guilde des Explorateurs devinrent une couverture pour la recherche des éléments réclamés par le prêcheur biomécanique. Et ces aventures eurent de nombreux autres avantages, pour le moins inattendus : elles conférèrent à l'Escadron 99 une expérience sans pareille au sein de l'armée vaporéenne, sans compter une connaissance étendue de nombreux territoires et domaines terran, les explorateurs ne s'encombrant pas toujours de protocole et de diplomatie pour mener à bien l'accomplissement de leurs différents objectifs.
Pour autant, Gabranth et les siens n'envisagèrent pas de se retourner contre leurs maîtres. Fidèle et vaillant (bien que déterminé à utiliser l'Empire pour mener à bien ses propres projets), le Commandant eut maintes occasions de prouver son allégeance. Rappelé de ses missions d'exploration, l'Escadron 99 fut envoyé défendre la Mecanicae Imperium contre des bandes de pirates de l'air ayant défait des unités volantes de la Vapeur pour détourner leur technologie pour la retourner contre eux. Mettant en danger la suprématie aérienne de l'Empire de Vapeur par ses manières brutales et intrusives, les gangs volants furent opposés à Gabranth et ses hommes qui les traquèrent pour les éliminer jusque dans leur refuge, situé quelque part dans les Contrées du Chaos.
V) HAUT COMMANDEUR AUSSENSEITER
Les années avaient passé et le jeune Szaalion fut envoyé parcourir Terra pour le traditionnel voyage initiatique à travers le monde, pendant que son père Largor XVI tombait dans les âffres d'une maladie qui l'empêcha d'accomplir correctement son devoir de souverain. Son héritier encore incapable de régner selon les lois humaines et les lois divines de Zera'tull, le pouvoir fut distribué à ses plus proches conseillers -sous le contrôle de l'empereur, ce qui ne signifiait plus grand-chose. Pour maintenir une cohésion viable au sein de l'Empire de Vapeur, ses premières têtes militaires furent désignées. A Aussenseiter revint le commandement des unités tenant l'Usine ainsi que les niveaux les plus tumultueux du Mecanicae Imperium, afin de limiter les débordements prévisibles dans cette situation qui mettait cruellement en péril la tranquillité de l'Empire. Deux longues années durant, l'Escadron 99 fut le protecteur d'une grande partie de la population vaporéenne ainsi que du domaine minier le plus important de tout l'Empire, ce qui lui permit de fournir Lazarus en Solsticium et en Kerbèrium en des quantités jusque là inédites pour lui. Dans l'entre-temps, Reggan Bloodywine fut réintégré dans l'armée malgré ses échecs successifs après celui des Viscères et son ennemi d'alors, Gabranth, accepta de le prendre sous son commandement et lui accorda sa confiance.
Lorsque Largor XVI mourut des suites de sa terrible maladie, son fils n'était pas encore rentré mais ses soeurs aînées Céleste et Divine était parvenues par d'habiles machinations et jeux politiques et récupérer le pouvoir impérial éparpillé afin de le centraliser de nouveau dans la lignée, devenant les régentes qui remirent ses pouvoirs à Szaalion lorsqu'il revint de son vagabondage. Enfin sacré Empereur, le jeune homme commença par remercier les commandants désignés par son père. Entre tous, Gabranth fut nommé à un grade jusque là inédit et conçu pour lui; il devint le premier Haut Commandeur vaporéen et se vit remettre "officiellement" la mission de chapeauter la Guilde des Explorateurs et plus officieusement celle de contribuer à l'extension des domaines terriens de l'Empire de Vapeur. Malgré son qualificatif de "Haut", il fut décidé que Gabranth verrait son poste inférieur à celui des Commandeurs des Marcheurs et des Voltigeurs. Aussenseiter ne s'en senti pas insulté : son poste le comblait entièrement, lui permettant de continuer ses affaires avec l'aval de l'Empereur en personne, qui n'imaginait pas une second que le fidèle et sûr Haut Commandeur nourrissait depuis longtemps les ambitions d'un culte blasphématoire, celui du Dieu-Machine.
Gabranth et Szaalion entretinrent de très bons liens, dans la mesure du moins de ce qu'autorisait le souverain. Lorsque le monarque se déclara ouvertement comme un prétendant sérieux à la main de la reine Elena Ivory de Nexus, concrétisant l'amorce lancée par Largor qui avait offert au trône nexusien le majestueux vaisseau Galathea, ce fut Aussenseiter qui accompagna son maître lors de ses différentes visites diplomatiques, comme il avait fait jadis partie de l'escorte ayant amené le Galathea en territoire allié. En contre-partie des largesses de Szaalion, Gabranth continua de faire montre de son zèle habituel tout en préparant ce qui allait être son départ... Et l'un des plus profonds coups portés à l'Empire et au règne de Szaalion IV.
VI) FUGUE EN GALÈRE MAJEURE
La trahison de l'Escadron 99 et de son commandeur se fit sans fanfare ni trompette, un jour des plus ordinaires. Cela se passa essentiellement dans l'un des aérodromes de la Mecanicae Imperium, lorsque les hommes de Gabranth prirent possession par la force d'un nouveau modèle de vaisseau volant, le Torggaddon, bâtiment destiné à l'usage de Son Excellence. S'enfuyant sans heurts de son quai d'embarquement, le navire volant eut toutefois à affronter quelques lignes de défense aérienne une fois que les soldats survivants donnèrent l'alerte. Personne ne fut toutefois en mesure d'arrêter Aussenseiter et ses hommes, qui furent aussitôt déclarés comme des traîtres expressément recherchés par l'Empire de Vapeur qui s'assura également qu'on associe pas les actions de Gabranth à son ancienne affiliation.
En moins de trois mois, Aussenseiter et la totalité de l'Escadron 99 devinrent les ennemis numéro 1 des vaporéens, traqués par les armées auxquelles ils avaient jusque là dédié leurs existences.
Des moyens importants furent mis à dispositions des soldats chargés de ramener la tête des traîtres, mais toutes les recherches s'avérèrent infructueuses. Aussenseiter avait de nombreux avantages sur ses poursuivants, à commencer par une excellente connaissance de Terra que ses missions l'avaient amené à parcourir au nom de la protection de la Guilde des Explorateurs. On supposa qu'il avait préparé de nombreuses cachettes, toutes destinées à recevoir la grandeur d'un vaisseau comme le Torggaddon qui se retrouvait ainsi dissimulé. Le Haut Commandeur avait effectivement calculé ses déplacements et la prise du vaisseau, sur les conseils de son ombre de toujours, le sinistre Lazarus. Il avait aidé à ramener les matériaux nécessaires à la construction du bâtiment, s'était de près intéressé à son fonctionnement et ses spécificités... Pour pouvoir le détourner au nom du seul et unique Dieu-Machine et des projets encore flous de son prêcheur.
Si Gabranth semble avoir accompli une parfaite sécession avec l'Empire, sa réalité est loin d'être aussi facile. Traqué cloué au piloris par les alliés de Szaalion IV, l'Escadron 99 manque de plus en plus d'endroits dans lesquels se réfugier et passe une grande partie de son temps à récupérer comme il le peut les matériaux demandé par l'exigeant Lazarus, qui s'est réfugié dans une base à l'emplacement inconnu. Même pour Gabranth, qui ne peut y accéder que grâce à un mécanisme ouvrant un mystérieux portail vers ce que le prêcheur nomme simplement le Forge World, berceau du Dieu Machine.
En attendant que son mentor daigne lui révéler ses plans, voilà qu'Aussenseiter est condamné à la fuite et au conflit... Face à ses alliés d'antan et ses ennemis d'aujourd'hui, quoi qu'il puisse en coûter.
I.2) GABRANTH AUSSENSEITER
■ 43 ans
■ ESPer [Contrôle du magnétisme - peu développé]
■ Homme hétérosexuel normalement expérimenté
■ Cet homme a été forgé par le travail manuel ingrat et physique ainsi que par des années de bataille au nom de l'Empire de Vapeur. Ainsi est-il en possession d'un physique puissant taillé par l'effort. Il toise le monde de son mètre quatre-vingt quinze aux muscles saillants et tout à fait fonctionnels, ce qui offre à ses coups une belle allonge et une force indéniable sans l'imposer en surhomme. On notera une excellente endurance et une agilité correcte sans être stupéfiante, Gabranth ne disposant pas d'une masse adaptée à la vitesse et à la souplesse. Son corps présente quelques cicatrices diverses et témoigne également d'un style de vie spartiate et quotidiennement respecté. On s'attarde le plus souvent sur ses cheveux mi-longs déjà blanchis par les soucis et une vieillesse qu'on pourrait penser prématurée mais qui n'est pas réellement visible sur son visage, hormis les rides galantes des hommes de son âge, qui donnent à son austérité naturelle un charme certain. Toujours rasé de près et tiré à quatre épingles, Gabranth se distingue le plus souvent par son grand manteau rouge et noir dont il a consciencieusement décousu les galons et autres signes d'appartenance à l'armée vaporéenne. L'ex Haut Commandeur n'est à l'aise que dans sa tenue de dirigeant militaire, fonctionnelle sans être exubérante. Il garde toujours son katana-fusil au fourreau, parfois retenu à sa ceinture et souvent gardé à la main. On ne remarquera sur Gabranth et ses vêtements aucune fioriture superflue et aucun accessoire, l'homme optant en tous temps pour la sobriété (et n'ayant surtout aucun sens de la mode).
■ Formé par l'armée et n'ayant vécu que pour elle tout au long de sa carrière, Gabranth est un homme rigide et strict qui apprécie le règlement et son respect. Capable toutefois de contourner les codes pour atteindre ses buts et assurer la survie des hommes sous son commandement, Aussenseiter est moins dur qu'on ne pourrait le croire et reste très apprécié de la plupart des soldats ayant été sous ses ordres. Bien qu'il ne fasse pas ami-ami avec eux -il est difficilement capable d'avoir des amis et une vie privée, bien qu'il aie fait quelques essais- l'ancien Haut Commandeur donne à ses troupes beaucoup de son temps et de sa patience tout en restant à l'écoute de leur avis (dans une certaine mesure, qu'il veut bien définie). C'est ainsi qu'il sait pouvoir compter sur ses troupes et ses lieutenants, dont la fidélité et l'obéissance sans faille ont fait la réputation flatteuse de l'Escadron 99.
Dénué de l'imagination et du talent qui caractérisent souvent les vaporéens, Gabranth passe chez eux pour une personne terne et plate. Ce qui n'est pas tout à fait faux, si on ne prend pas la peine de gratter l'épaisse couche de vernis qu'il a prit soin de poser sur sa mentalité. Aussenseiter est quelqu'un de curieux et touche à tout, qui accumule les petites connaissances piochées ça et là. C'est un gros lecteur qui a du mal à partager sa passion (la faute à son côté solitaire trop marqué) et qui possède une plume intéressante mais malhabile. De relativement bonne compagnie, l'homme n'est pas sans avoir quelques bons mots à placer et un penchant très net pour la bonne chaire, qu'il aimerait partager autant que de longues et profondes discussions.
C'est un guerrier honorable respectant l'esprit combattant et la loyauté d'autrui, quand bien même il s'agirait d'une personne du camp adverse. Gabranth n'en reste pas moins un lion une fois l'arme en main, surtout si il s'agit de défendre ses hommes et ses convictions profondes. Cela lui confère un charisme certain, qui est la composante essentielle d'un charme social dont il n'a pas forcément conscience.
■ - ESPer tardivement déclaré et peu intéressé par ses pouvoirs (peut-être à tort, d'ailleurs), Gabranth est capable d'utiliser le magnétisme et de contrôler les métaux y étant sensibles. Loin d'être assez imaginatif et de posséder les connaissances scientifiques qui pourraient l'aider à exploiter à fond son potentiel, Aussenseiter se contente d'aider ses mouvements d'épée au combat. Sur les conseils de Lazarus et de Rose, il commence à élargir son champ des possibles -sans grande conviction toutefois.
- C'est un combattant expérimenté et habile à l'épée, sachant également faire usage d'armes à feu, du moins leurs équivalents vaporéens. Son katana-fusil est une lame d'excellente facture, qui peut donc tirer au coup par coup dans le feu de l'action ou pour un tir plus calculé. L'arme doit en revanche être manipulée pour remettre une balle en place, ce qui fait perdre un temps précieux en combat réel.
- Commandant militaire de carrière, Gabranth est rompu à un très large panel de manoeuvres et sait tirer le meilleur parti de ses hommes. C'est en outre un stratège compétent, capable d'analyser rapidement et efficacement une situation pour y apporter une solution concrète à l'aide d'ordres clairs et précis.
II.2) LES 99's
■ Femme hétérosexuel peu expérimentée, 40 ans
■ Ne possède aucun pouvoir mais est un tireur d'élite réellement exceptionnel, capable de réaliser des tirs sur des angles impossibles
■ Hégéria est une femme mûre, que l'âge a commencé à marquer avec goût, la rendant plus désirable qu'elle ne l'était plus jeune. Peu versée dans les arts de la séduction, le bras droit de Gabranth dit se moquer de ses attraits mais entretient un "minimum" féminin -chignon impeccablement serré, léger trait de maquillage et tenue justement moulées afin d'être toujours agréable au yeux de son Commandeur qu'elle suivrait au-delà même de l'Enfer. Femme aussi déterminée que sèche, Aberkampf n'a jamais osé s'avouer l'amour qu'elle entretient pour son supérieur, qui s'affiche plutôt comme une sorte de fanatisme aveugle qui fait s'en remettre à lui absolument pour tout. Compagne d'arme dès le recrutement d'Aussenseiter lors des événements de la mutinerie des Porte-Boue, elle a trouvé d'abord en lui le frère protecteur dont elle rêvait avant que les hormones ne changent peu à peu ses sentiments. Etant au moins aussi peu douée que Gabranth pour la sociabilité, Hégéria a néanmoins tenté d'entretenir deux relations rapidement consommées avec d'autres soldats. Dépitée par les autres hommes, elle s'est donnée corps et âme à Gabranth et s'est toujours assurée d'avoir les moyens de se tenir à côté de lui. Dans les faits, Hégéria est tout aussi compétente que son maître dans les arts du commandement et est tout à fait capable de pallier à son absence.
Considérée par l'ensemble de ses pairs comme une sniper d'élite difficilement égalée, elle est réputée pour avoir un oeil d'aigle et une patience plus solide qu'un acier de blindage. Ce qui concurrence presque sa foi inébranlable en son Haut Commandeur, ainsi que son autorité naturelle... Ce qui n'est pas une mince affaire.
■ Homme hétérosexuel, 38 ans
■ Hybride humain /élémentaire de feu, Dieter est capable de produire et manipuler ses propres flammes à la manière d'une torche humaine. Il se bat avec une canne-épée et apprécie les armes à feu.
■ Dieter est et sera toujours une tête brûlée, au sens propre comme au figuré. Archétype du personnage qui fonce d'abord et réfléchi ensuite, le dandy s'est souvent exposé à des situations corsées dont ses compagnons d'arme ont dû le sortir malgré tout, faveur qu'il s'est toujours appliqué à leur rendre. Né d'une famille de petite noblesse et désireux de s'éloigner de la déchéance annoncée de sa maisonnée, il s'était engagé dans l'armée en désespoir de cause et s'était retrouvé embarqué dans la mutinerie des Porte-Boue. Passé sous le commandement surprise d'Aussenseiter, ce combattant cynique et sautillant s'est vite considéré à sa place sous les ordres de cet homme autoritaire et clairvoyant. A ses côtés pour toutes les batailles et même à la ville -Gabranth l'utilisait comme escorte lors de soirées où il craignait d'avoir à trop parler et se retrouver à court de conversation- Dieter a toujours refusé de grimper en grade, trouvant son bonheur à rester aux ordres du seul homme dont il dit qu'il est capable de l'employer au mieux.
Partiellement défiguré au combat, il a été vengé par ses camarades ainsi que par son Haut-Commandeur. Depuis lors, cette blessure qu'il considérait honteuse est devenue sa plus belle médaille et sa plus grande fierté. De tout le 99, c'est le moins convaincu par les doctrines du Dieu-Machine. Mais tant qu'on le laisse se vêtir comme le dandy qu'il affectionne d'être, il est prêt à garder pour lui ses interrogations dérangeantes et ses doutes... Bien qu'il se fait fort de garder la raison pour l'ensemble de ses camarades si ces derniers venaient à déraper.
■ Femme bisexuelle très expérimentée, 44 ans
■ ESPer ["Trajectoriste" : le cerveau d'Eden est capable d'analyser instantanément la trajectoire d'un objet lancé afin d'en déterminer avec précision le point de départ et le point d'arrivée en plus de sa force de pénétration et sa vélocité, anticipant ainsi les mouvements. On est souvent enclin à penser qu'il s'agit d'un don de prescience, chose sur laquelle elle laisse planer le doute. La rumeur dit qu'Eden ne peut être atteinte par aucune arme à distance, mais qu'elle peut en revanche lancer ses dagues et autres étoiles comme personne. Hégéria menace souvent de mettre son talent à l'épreuve face à son fusil.
■ C'est Mademoiselle Eden et elle vous fera rapidement savoir qu'elle tient particulièrement à cette particule, acquise grâce à Gabranth après les faits d'armes ayant fait connaître aux yeux des vaporéens le jeune capitaine d'alors. Fille des rues enrôlée de force dans les recrues destinées à la boucherie des Viscères, elle s'est retrouvée associée aux trois autres par jeu et s'est décidée à s'en sortir à leurs côtés. Ne pouvant légalement pas monter en grade car n'ayant aucune racine vaporéenne, Eden fut adoptée par Gabranth en tant que pupille et fut autorisée à portée son nom. Refusant de le faire pour ne pas créer de discussions de couloir sur son dos, Eden compensa en adoptant le "Mademoiselle" si chère à ses yeux. Marque de respect envers son Haut-Commandeur, la particule finira par si bien la caractériser que certains la connaîtrons d'abord nommée par cette fantaisie de langage.
Cette brune ravageuse épargnée par le temps possède un caractère volcanique et résolu qui la font souvent être comparée à un cheval sauvage. Elle n'obéït qu'à Gabranth et Hégéria, ce qui lui aura valu de nombreux accrochages lorsqu'elle était encore dans l'armée impériale. N'éprouvant aucune sympathie particulière pour sa patrie natale, Mademoiselle Eden espère que la trahison du Haut Commandeur amènera ce dernier à ériger une nouvelle société dans laquelle elle aura toute sa place, comme au sein de l'Escadron 99. Ayant une foi immense dans ses propres capacités, elle est souvent prétentieuse et tend à se considérer comme le "premier pas vers l'évolution du Dieu-Machine", considérant son don comme une capacité aussi bien réglée qu'une mécanique parfaite.
■ Homme hétérosexuel lourdement expérimenté, 57 ans
■ Immortel, il ne mourra que si on lui coupe la tête. Doué d'un grand pouvoir de régénération, ce dernier est toutefois relativement long à agir. D'après les membres du 99, c'est l'emmerdeur le plus résistant de tous les temps. Il n'aime rien autant que son couteau de chasseur, Bertha, dont il use en virtuose au combat et dans toutes sortes d'activités incluant de la lacération de chair.
■ Bloodywine n'est ni aimable, ni gentil, ni fiable. C'est un enfoiré à la réputation bien établie, ne serait-ce qu'auprès de ses propres frères d'arme. Ancien gradé lors de la mutinerie des Porte-Boue, c'est lui qui fut chargé d'envoyer les jeune recrues au feu pour occuper les mutins suffisamment longtemps pour que l'armée impériale restée en surface bouche toutes les aérations des Viscères afin que ces dernières soient généreusement gazées, afin de mettre un terme à la révolte. Trop lâche pour perdre la vie dans ce guêpier (bien qu'immortel, Reggan aurait finit par garder de graves séquelles de l'empoisonnement et ne serait resté en vie que pour endurer un calvaire éternel), il a révélé le plan de l'Empereur à Gabranth, Hégéria, Eden et Dieter une fois que ces derniers l'eurent maîtrisés et interrogés. Remonté à la surface lorsque Gabranth eut conclu son pacte avec Lazarus, il fut jeté en disgrâce et entama une longue descente aux enfers durant laquelle il perdit tout. Aussenseiter, apprenant bien des années plus tard l'incroyable particularité de Bloodywine, fit jouer ses excellentes relations pour le réintégrer dans l'armée et le prendre dans l'Escadron 99. Reggan, sorte d'animal à face puant la sueur rance et aimant le sang, promis de se venger de ses nouveaux compagnons pour les outrages passés. Gabranth se contenta de le mettre en première ligne afin d'assouvir sa soif de carnage, ce qui s'avéra assez satisfaisant pour que Bloodywine tolère son commandement... Puisque Aussenseiter est bien le seul à fermer les yeux sur certains excès de comportement, allant du viol de prisonnière à la torture.
Il n'est toléré par le reste de l'Escadron que parce que Gabranth leur a ordonné de faire un effort, et qu'il est le moins gradé d'entre eux tous... Ce qui leur permet de l'envoyer se faire tuer en première ligne, même si il passe son temps à ressusciter.
Les SKITARII sont les soldats spéciaux de l'Escadron 99, totalement dévoués à Gabranth et à ses lieutenants. Anciens soldats impériaux soigneusement recrutés par les têtes du 99 pour leur potentiel de combat, leurs états de service et la malléabilité de leur foi, les Skitarii ont été longuement conditionnés pour voir d'abord l'autorité du Haut-Commandeur avant même celle de l'Empereur et sont devenus les pions dociles de leurs officiers. Entraînés par Aussenseiter et les siens en personne, ces unités d'élite sont capables d'exploits sur le champ de bataille. Peu disposés à parler, ils ont en outre été formés par Reggan Bloodywine à résister à la torture et à la douleur, ce qui à achevé de faire d'eux de terribles machines de guerre.
Au nombre exact de vingt (recruter les agents selon les critères déterminés par Gabranth et Lazarus fut un long calvaire étalé sur plusieurs années, pour un résultat mitigé au vu du nombre limité), les Skitarii forment une phalange cohérente rompue aux situations extrêmes. Pour répondre à leurs talents et les "économiser", Lazarus le prêcheur s'est vite empressé de les équiper d'un arsenal jusque là inédit, les armes de type Skitar dont ils ont demandé à prendre le nom. Alimentées non pas au Solsticium (à la différence de l'armement de n'importe quelle unité de l'Empire de Vapeur) mais grâce à des cellules d'énergie chargées en courant galvanique, permettant de tirer un terrible éclair concentré de très haut voltage, capable de détruire des blindages et de réduire des chairs en charbon, les modèles Skitar sont les précurseurs d'une nouvelle ère de l'armement susceptible d'inquiéter même Tekhos.
Excellents tireurs, les Skitarii tirent également leur épingle du jeu au corps à corps par l'usage de techniques martiales assez poussées (chose singulière, considérant que l'Empire de Vapeur ne tient que très peu compte du facteur CàC lors de ses combats) et se distingue grâce à l'utilisation d'un arsenal là aussi conçu pour eux, incluant des épées à vibrations et des masses électrifiées qui font souvent la différence face à l'ennemi. Vêtu d'une armure complète alimentée par une pierre de Kerbèrium traitée par les soins de Lazarus, les Skitarii voient ainsi leurs capacités physique améliorées et acquièrent la faculté de pouvoir respirer sous l'eau ainsi que celle de survivre dans un environnement empoisonné, leurs casques filtrant l'air. Protégés de la plupart des armes conventionnelles (Vaporéennes et classiques, la résistance face à la technologie de Tekhos étant encore à déterminer), les Skitarii sont en passe de devenir une force à redouter. On ne peut que craindre les ambitions de leurs maîtres si ils venaient à se multiplier.[/color]
■ Le Prêcheur n'est pas à proprement parler un membre de l'Escadron 99, mais plutôt l'éminence grise derrière Gabranth. En contact exclusif avec ce dernier, on pourrait penser qu'il le manipule mais il a été plusieurs fois question d'affrontements entre eux pour des questions d'éthique et de procédures à suivre. Soupçonné d'être une redoutable intelligence, Lazarus fournit le 99 en équipements et consignes depuis son mystérieux repaire de Forge World dont il ne parle que très peu.
Rencontré par Gabranth au plus profond des Viscères, Lazarus était le chef de la mutinerie des Porte-Boue et n'a pas hésité à sacrifier son peuple pour que les jeunes soldats d'alors puissent sortir des niveaux inférieurs et oubliés de la Mecanicae Imperium. C'est lui qui a révélé à Aussenseiter la nature du Kerbèrium, ce Solsticium mal raffiné considéré par l'Empire comme un déchet et qui provoque à force d'exposition de redoutables mutations physique. Lazarus considère pourtant le Kerbèrium comme une ressource de tout premier ordre, don du mystérieux Dieu-Machine dont la religion prône le passage de l'homme à la machine, considérant que c'est la suite logique de l'évolution de la mécanique organique du corps humain. Il a répandu cette croyance au sein du 99 avec plus ou moins de bonheur, détruisant toute trace du culte orginel des vaporéens, celui de Zera'tull, Déesse de la Vapeur -une invention impériale pour tenir les foules, d'après lui.
Sans le connaître vraiment, tout le monde s'accorde à dire que c'est un individu particulièrement dangereux.
III.2) LE TORGGADDON
Dernier né des usines aéronautiques, le Torggaddon est un vaisseau de guerre visant le registre de l'élégance. Profilé pour annoncer à son bord la présence de Son Excellence l'Empereur, ce bâtiment d'un impressionnant tonnage voit sa coque protégée par un très résistant blindage orné de gigantesques arabesques dorées du plus bel effet. Sa proue n'est rien de moins qu'un éperon pouvant théoriquement éventrer n'importe quel autre vaisseau impérial, voire même s'en prendre à la Mecanicae Imperium elle-même. Équipé de vingt-six batteries de canons lourds répartis de façon à couvrir n'importe quel angle de visée, le Torggaddon est une citadelle volante dont peuvent décoller des nuées de d'appareils de combat monoplace dernière génération, les Vapovultures prototypes d'une nouvelle race de Voltigeurs largement plus efficaces que leurs prédécesseurs. On peut y dénombrer près de quinze ateliers d'ingénierie (un seul est réellement utilisé par les renégats, deux tout au plus) qui proposent un matériel très complet et de nombreux plans de construction. Depuis la date du vol, Dieter a d'ailleurs fini son "cadeau" à Gabranth, oeuvre achevée sur un prototype laissé à l'abandon : une gigantesque armure de combat, modèle Imperial Knight... Ce qui donne une idée des trésors militaires enfermés dans les cales du vaisseau, en plus de ses réserves en armes, armures, véhicules et solsticium.
Conçu pour être le siège impérial en cas de conflit, le Torggaddon possède un intérieur riche, soigné et confortable destiné à recevoir une partie de la cour. Autant dire que les 99's y sont parfaitement installés, Gabranth ayant poussé l'outrage jusqu'à s'accorder les appartements personnels de Son Excellence en personne. Le bâtiment, que peu d'engins terrans peuvent pour l'heure égaler, est étudié et approvisionné pour la guerre. Autant dire que les renégats ne manquent ni de matériel... ni d'espace, ce qui soulève un problème : le Torggaddon n'est réellement opérationnel qu'en mettant plus d'une trentaine de personnes à ses commandes, sans compter les soldats nécessaires à la manipulation des batteries de canons. L'Empire le sait et ne craint pour l'instant pas la forteresse, qui n'est que difficilement manœuvrée par l'Escadron au grand complet -ce qui expliquerait probablement qu'en quatre mois, aucune des légions lancées à sa poursuite n'ait été pulvérisée.
Politiquement, l'existence du Torggaddon pose un souci plus important encore. Navire lourdement blindé et armé, le bâtiment de Szaalion n'a été clairement conçu que pour la guerre. Reste à savoir contre qui elle devait être livrée, puisque l'Empire n'a pas réellement d'ennemis déclarés, puisque n'étant pas impliqué dans des querelles territoriales. L'Archipel Céleste de Caelestis paraît être une cible logique, puisque c'est le seul obstacle à la suprématie aérienne ouvertement visée par les vaporéens. Pourtant, l'Empire ne s'est jamais déclaré comme un adversaire de la cité indépendante...
Comme ne l'ignore pas Gabranth -et la plupart des diplomates postés à l'étranger et secrètement informés par l'Empereur en personne- le Torggaddon est avant tout un bombardier chargé de plusieurs milliers de têtes de Solsticium... Ce qui est plus qu'équivoque quant aux prétentions guerrières de l'engin qui, si elles étaient révélées, pourraient mettre l'Empire dans une situation extrêmement précaire.