Ville-Etat de Nexus / Re : C'est du Gucci? Non! C'est du Kokiji! (pv: Kokiji)
« le: mercredi 27 mai 2015, 19:06:27 »En plein branle-bas de combat, les bâtiments du domaine fourmillaient d'une activité plutôt agitée. Ici, une ouvrière fouillait compulsivement d'anciens croquis de robes pour y trouver quelque chose qui ne conviendrait bien sûr pas à Kokiji, là une autre brassait fils et chutes de tissu pour préparer une collection d'échantillons que le maître ne manquerait pas d'envoyer voler en se plaignant que rien n'allait. D'autres trouvaient des prétextes pour s'éloigner de la pièce dédiée au seul et exigeant tisserand de peur d'être prit dans une tâche impossible et ingrate et la plupart filaient comme des flèches à droite et à gauche pendant qu'un client se plaignait à grands renforts de faux pleurs de l'irascibilité de Kokiji qui l'avait superbement envoyé paître.
Ce fut finalement une femme qui pointa le bout de son nez devant l'elfe. Une superbe brune aux yeux clairs et aux formes redoutables mise en valeur dans un kimono court et étudié pour mettre en avant sa féminité aguicheuse sans la vulgariser. Isôka se retrouva derrière le comptoir après avoir refermé sur elle une porte qui avait eu le temps de laisser passer, en plus d'elle, un puissant et redoutable éclat de voix. Kokiji s'en prenait à une de ses couturières, visiblement. La belle brune soupira discrètement avant de sourire à Miva en sortant un registre.
- Pfiouuuu... Désolée ! Nous sommes en pleine guerre, là-dedans. Bienvenue au Petit Atelier ! Vous êtes une nouvelle livreuse, vous.
Du bout d'un doigt manucuré, Isôka chercha une ligne sur le lourd ouvrage aux coins biscornus qu'elle avait ouvert devant elle. Après un instant et une vérification d'usage, la belle assassin releva la tête pour afficher un sourire tout à fait charmant, à peine commercial.
- Parfaitement dans les temps, comme promis ! Vous êtes une perle rare, vous ! La brunette détailla rapidement la livreuse avant d'ajouter. Dans tous les sens du terme. Une elfe barbare, quelque chose du genre ? Ce n'est pas quelque chose qu'on croise souvent ! Je suis Isôka et je m'occupe de recevoir les fournisseurs. Si votre cargaison plait à notre capricieux maître, nous serons amenées à nous revoir et je serai votre interlocutrice principale. Toutefois, comme je l'avais indiqué en passant la commande, c'est Kokiji qui décidera de payer pour vos peaux après inspection. C'est le même manège avec chacun de nos nouveaux partenaires, ne vous en faites pas.
Après un nouveau sourire, Isôka entreprit de se retourner pour tirer sur la chaînette d'une petite cloche de bronze suspendue au-dessus de son bureau. Ses doigts fins refermés sur l'objet, l'assassin s'arrêta au dernier moment et se retourna vers Miva avant de lui faire signe s'approcher. Lorsque l'elfe fut à portée, Isôka se pencha sur le comptoir -ce qui offrit une vue insolente sur son large décolleté- et glissa quelques mots à l'elfe en guise d'avertissement.
- Laissez moi vous mettre au parfum, ma jolie : notre petite diva est en plein numéro. Il est d'une humeur exécrable et vous risquez de prendre votre part, même si vous n'avez rien à voir dans l'affaire. Je ne vous reprocherai pas de vous emporter, mais gardez bien à l'esprit avant de chercher à éventuellement le remballer que Kokiji paie très bien lorsqu'il est satisfait... Pourboire y compris. A présent, je sors la bête de sa cage. Soyez prête !
Et, sans autre forme de procès, l'assassin tira enfin sur la cloche dont le son délicat résonna de l'autre côté du mur pour avertir Kokiji qu'une livraison attendant son aval était arrivée. Après un temps court, la porte qu'avait passée Isôka auparavant s'ouvrit à la volée pour laisser passer non pas le capricieux couturier mais une pauvre petite fille chat complètement effrayée, répondant au nom de Kikku. Loin d'être une des esclaves du Petit Atelier, c'était une jeune fille de bonne famille terranide nexusienne envoyée là pour être formée à l'univers de la mode façon Terra. Débutante et naturellement timide, elle se retrouvait complètement dépassée par les manières furieuses de son maître, Kokiji. Kikku s'inclina une bonne dizaine de fois à la ronde avant de parler.
- Le Maître dit que je dois apprendre à différencier les bonnes matières des mauvaises, alors je l'accompagne. Je suis Kikku et je suis enchantée de faire votre connaissance, maîtresse-livreuse ! Enchantée ! Enchantée ! Enchant-
- Tu n'es pas enchantée, triple buse. Ce n'est jamais que la femme qui s'occupe de conduire une fichue carriole. "Bonjour" et "montrez moi ce que vous avez à me vendre" suffisent largement. Tu ne voudrais pas non plus lui offrir un thé ?
- Moi, j'offre des thés, intervint Isôka.
- TU n'est pas un génie, tu es une intervenante. Tu y es, Kikku ?
- O-oui, maître...
Kokiji avait suivi Kikku à la réception, vêtu d'une simple et anodine tenue en lin léger. Son visage était encore plus fermé que d'habitude et présentait un faciès typique de sale con, qui ne le privait pas d'un certain charme. Qui disparaissait vite sous une chape de mauvaise humeur dédaigneuse, à tel point qu'il ne vit pas spécialement l'elfe à qui il s'adressa sans seulement la regarder, prenant la direction de l'extérieur et de la carriole pendant que la pauvre Kikku lui emboîtait le pas après avoir trouvé dans le regard compatissant d'Isôka un peu de courage. Le duo se retrouva donc près de l'attelage, Kokiji observant les peaux qui y étaient entassés pendant que Kikku demandait à Miva la permission de les toucher... Avant de se prendre une claque derrière la tête de la part du couturier, qui la rappela à l'ordre. Timidement, la petite neko se mit à fouiller consciencieusement la livraison, mettant à contribution les leçon de Kokiji, qui s'adressait à la livreuse les bras croisés. Et toujours sans lui accorder l'ombre d'un regard, comme si il était au-dessus de quelque chose aussi basique que la politesse.
- Le cuir n'est pas une matière qui me plaise, qui excite mes sens. La fourrure non plus, c'est tellement convenu... Mais j'ai des demandes. Des demandes généreusement payées et j'ai besoin de matière première, bien que je ne tanne pas moi-même. Si votre camelote est à la hauteur, vous aurez dans la poche un revenu tout à fait gras et relativement régulier. Sinon, vous allez me foutre le camp d'ici et oublier l'adresse.