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« le: vendredi 15 mai 2015, 13:30:06 »
C'était une bien belle forêt, bien dense et touffue, regorgeant de vie et de couleurs. Elle était aussi connue pour ne pas laisser sortir vivants les gens qui y entraient, à cause d'un meurtrier qui y avait élu domicile. Bien entendu, le mécréant avait une prime sur sa tête, d'autant plus grande que les autorités tekhanes l'avaient émise et que le criminel s'était montré suffisamment malin pour déjouer les forces détachées par la ville. La ville était à l'origine d'une section de recherche sur le rajeunissement cellulaire, et à plus long terme, l'immortalité. C'était un projet peu subventionné et il ne pouvait pas se permettre de perdre ses sujets d'études, c'est pourquoi lesdits sujets étaient tous équipés de puces, afin de collecter en temps réel les informations relatives au sujet.
La proie avait été choisie avec l'espérance d'un divertissement et d'un beau combat, dans un cadre qui tranchait avec les bibliothèques et autres lieux d'érudition que Briarée avait fréquenté pendant les dernier mois. De même, l'intention de mettre en pratique la théorie pour de nouvelles techniques motivait cette traque. Il devait récupérer la puce.
La traque fut excessivement simple, ne parlons pas du combat. Il était frustré. Briarée récupéra la puce, fouilla la flaque de sang qui autrefois fut un corps, à la recherche d'objets de valeurs. Il trouva un anneau d'acier qui semblait irradier, très faiblement, une aura grise. Il en nettoya le sang avec un impact gravitationnel précis puis le mit dans sa poche gauche.
Deux pas en arrière.
Il sortit son violon, le porta à son épaule et se mit à jouer. Un air brutal, épineux, hurlant de rage, et cependant sublimement beau s'éleva dans les airs. Alors qu'il jouait, Briarée laissait son pouvoir s'exprimer librement sur sa musique, transfigurant le paysage. Ici, un bloc immense prenait instantanément plusieurs centaines de mètres d'altitude. Là, le sol disparaissait, absorbé dans un trou noir. La forêt disparut, désintégrée par un déferlement de puissance. À la fin du morceau, le musicien relâcha dans une seule direction toute l'énergie accumulée dans ses trous noirs, provoquant l'apparition une colonne de lumière, visible à des centaines de kilomètres à la ronde.
Autour de lui s'étalait un panorama digne des enfers, exception faite de la lave.
À ses pieds restait le seul carré d'herbe de la région.
Il rangea son violon et se mit en route.