Le quartier de la Toussaint / Re : Entre mythes et réalités. PV ~
« le: mardi 19 novembre 2013, 15:43:12 »Frissonnant, elle posa sa tasse sur la table basse et ramena encore ses jambes contre son buste.
Assise, presque en positions fœtale, elle écoutait le bruit de l'eau qui coulait pour se rassurer. Elle ne pourrait pas dormir jusqu'au matin, elle en était presque convaincue.
Son esprit retourna les images d'une tête volante, de crocs baveux et d'ondulations reptiliennes.
Elle sentit la chaleur du chocolat se dissiper peu à peu, et resserra l'étreinte de ses bras autour de ses jambes.
Et puis, la porte de la salle de bain s'ouvrit. L'odeur du gel douche qu'il avait utilisé flotta rapidement jusqu'à son nez. Elle huma doucement, laissant sa tête se poser sur le dossier du canapé. Et des bras puissants, chauds, vinrent encercler ses épaules, l'attirant contre un torse de même gabarit.
Des paroles de réconfort dansèrent à ses oreilles tandis que, doucement, la rousse se détendait contre son sauveur. Elle s'apaisa doucement au son de ses mots. Elle entendait, en plus, les paroles vibrer dans sa cage thoracique quand il les prononçait, et cette douce pulsation l'apaisa de plus belle. Elle se sentait bien entre ses bras. En sécurité. Elle inspira profondément, un peu calmée.
Et il bascula sur le canapé pour qu'ils soient plus à l'aise. Elle sourit doucement et se cala au creux de ses bras, lovée contre lui. La presque nudité de l'homme était à mille lieu de la choquer. La sienne étant d'autant plus provocatrice. D'ailleurs, bien qu'on ne l'aurait pas cru au départ, le fossoyeur était bien fichu malgré tout. Presque inconsciemment, ses doigts s'aventurèrent à découvrir ces muscles finement dessinés.
« Merci. »
Elle avait la voix étrangement chargée. Une émotion sourde pulsait en elle, quelque chose qui se réveillait. Elle ignorait la raison de cette irruption soudaine, mais le désir la taquinait à présent. Ce n'était plus seulement son corps que réchauffait l'homme, mais son âme, et le fourmillement au creux de ses reins était un indice absolument convainquant.
Elle redressa la tête, cherchant son regard. Le sien était légèrement voilé, comme si elle avait pris une quelconque drogue. Mais si sa pupille était dilatée, ce n'était pas la drogue. Pas totalement. Enfin si, d'une certaine manière. Mais c'était le désir aussi. Un violent désir qui la saisissait soudain, faisant flamber ses reins.
Elle leva un peu plus la tête, et se rapprocha de la sienne. Ses lèvres, à quelques millimètres seulement des siennes, s'entrouvrirent délicatement. Et elle tourna sur elle-même pour se retrouver presque à califourchon sur lui.
« Merci, beaucoup. »
Le ton de sa voix était chargé de ce désir naissant, et elle rapprocha un peu plus ses lèvres après avoir soufflé ces derniers mots. Elle toucha les siennes, les caressant d'abord doucement, puis se fit un peu plus impérieuse et le bout de sa langue vint quémander un baiser, un vrai, tandis qu'elle se collait le plus possible contre lui.