Les contrées du Chaos / Re : Tempête du désert [pv]
« le: mercredi 14 août 2013, 20:25:54 »Les deux femmes se toisèrent en silence ce qui parut être un long moment et le lieutenant ne céda absolument rien à la souveraine, trop fière pour s'incliner alors même que la situation était à son clair désavantage. Andromaque parla alors et Dizzie fit la chose la plus intelligente à ce moment là, soit simplement l'écouter. Sans grand entrain d'abord, puis avec une attention croissante au fil des mots que l'Amazone égrénait comme autant de pages d'un livre racontant une passionnante aventure. Si elle sembla adopter un semblant d'agressivité qui lui fit garder son aspect hybride durant plusieurs chapitre, ce n'était nullement envers Andromaque, non... Mais parce que, prise au jeu et à l'intensité de ce qui aurait pu passer pour un conte fantastique, elle vivait les moments que la reine lui livrait. Comment elle avait perdu brutalement des camarades -une notion bien plus forte pour la Horde que Blade ne pouvait le comprendre- et comment la situation avait semblé désespérée. Le petit soldat avait serré les poings quand Andromaque avait énuméré les noms de ces femmes qui avaient tout donné pour des innocents. Et elle avait vibré tout le long de l'affrontement contre Tarask, assurément. Comme quelques jeunes guerrières, Dizzie buvait les mots de la conteuse et même ses antennes tréssautaient parfois au rythme des coups d'épée qu'elle voyait tout à fait s'échanger sur les pavés d'une cité en proie au chaos.
Quand la tension de l'affrontement final retomba et que les cadavres de la Horde noirs avaient été brûlés, la colérique petite novaquienne avait recouvré son aspect humain et avait même poussé un soupir de soulagement.
Dizzie respectait les actes guerriers et savait qu'Andromaque n'avait rien inventé, rien enjolivé. La lieutenant n'en doutait pas, puisqu'elle avait elle-même constaté l'esprit combatif des Amazones et avait mêlé son sang à certaines d'entre elle lorsqu'il s'était répandu sur le sol craquelé face à Koth. Si elle observait la reine avec la même intensité, son regard avait perdu cette suffisance prétentieuse engendrée par la colère et, quelque part dans ses pupilles, la flamme d'un respect grandi brillait doucement. Ainsi, le reste du discours d'Andromaque la toucha un peu plus, suffisamment pour qu'elle accepte enfin le fait de n'être en aucune façon en territoire ennemi.
- Le plus féroces des peuples guerriers, hein ? Peuh. Il vous manque la plus féroce des guerrières solitaires de Terra. Elle se tapa la poitrine du poing, plus amusée que défiante. Je vais aller me faire Koth, Andromaque. J'apporterai sa dépouille aux Amazones ou tu devras enterrer la mienne. Ce chien m'a volé le dernier semblant de famille qu'il me restait et je ne le laisserai pas savourer ça tranquillement. Sinon, autant que tes pétasses me finissent ici et maintenant.
Blade se détourna de la Reine, accomplissant quelques pas qui exposèrent agréablement le mouvement de son incomparable fessier à qui voulait bien le regarder. Arrivée à côté d'une couche devenur vite, Dizzie s'empara d'une des peaux qui la constituait et manqua de repartir, avant de s'arrêter et de faire volte-face pour passer longuement son regard azuré sur l'ensemble de l'assistance tout en prenant une profonde inspiration. Et...
- JE SUIS DIZZIE BLADE, AMAZONES, ET JE SUIS PRÊTE A AFFRONTER N'IMPORTE LAQUELLE D'ENTRE VOUS QUI VOUDRAIT ME REFAIRE LA FAÇADE ! ENFONCEZ VOUS BIEN UN TRUC DANS LE CRANE, TAS DE PUCELLES : JE DEVIENDRAI LA MEILLEURE D'ENTRE VOUS !
Les cris résonnèrent un instant alors que Blade affichait un large sourire satisfait qui disparu quand ses yeux fusionnèrent une nouvelle fois avec ceux d'Andromaque. Ses traits se durcirent un peu quand elle parla un ton plus bas, assez clairement pourtant pour que la souveraine comprenne chacun de ses mots.
- Il faut au moins ça si je veux venger ces femmes qui sont tombées face à ce chien, pas vrai ? Je ne serai peut-être jamais une de tes Amazones, mais tu n'auras jamais à rougir de m'avoir un jour accueillie parmi les tiennes.
Sans rien ajouter et tout en se couvrant de la peau de bête qu'elle avait récupérée, Blade s'éloigna de l'assemblée massée là, pensant se trouver un petit coin pour pouvoir enfin souffler un peu. A présent, c'était tout ce dont elle avait besoin.
La guerre, quelque soit la forme qu'elle déciderait de revêtir pour venir la tourmenter, pourrait bien attendre quelques heures.