Difficile de savoir ce que l’adorable péronnelle a en tête. Se démenant pour le subjuguer sans céder à ses propres pulsions – et il les sent, ses pulsions. Il sent ses phéromones affolées, l’odeur de la sueur sur sa peau de pêche, sa respiration, plus hachée, plus lourde. Au fond d’elle, peut-être rêve-elle de s’empaler sur sa queue, de remuer furieusement son joli petit cul laiteux sur ses cuisses jusqu’à ce qu’il
jute en elle, mais… Elle tient bon, la
chienne. Et elle
torture sa queue. Ses doigts glissent sur son gland luisant de foutre, sa langue torture son méat. Lorsqu’il abdique, la peste triomphe, son visage s’éclaire. Elle le flatte, de la paume de sa main, l’invite à tourner vers elle son visage crispé de rage, de honte et d’envie. Puis, la froide morsure d’une lame. Le fauve écarquille les yeux, stupéfait, écarte les jambes par réflexe alors que la garce glisse la lame entre ses cuisses, lui interdisant dès lors de les refermer sans se blesser. La rage reprend le dessus sur la honte, et il peste d’impuissance.
« C’est pas marrant Lyra, retire cette merde, ou crois-moi que tu me le paieras. »Elle est
dingue, constate-il, avec un calme qui le surprend lui-même, alors qu’il recule légèrement pour parfaire son assise. Ses jolis doigts glissent sur sa verge humide, et le Wolverine frémit. La pointe du couteau le ramène à l’ordre ; un peu d’hémoglobine perle de l’intérieur de sa cuisse, mais il y a pire.
« Attends, qu’est-ce tu fous ? » Les doigts de la main qu’elle vient de libérer dérivent dangereusement sous ses bourses, le faisant hoqueter de surprise. Elle ne va pas quand même pas oser,
pas vrai ? son autre main empoigne de nouveau son chibre, qu’elle branle gentiment, arrachant un soupir reconnaissant au pauvre Logan dont la tête se renverse de nouveau en arrière. La pulpe de son index et de son majeur s’écrase contre son anus, et il la maudit, cette foutue chienne. Dis-lui d’arrêter, lui hurle son honneur bafoué. Mais il se tait, bien entendu, mordant douloureusement sa lèvre inférieure. Parce que c’est
bon, évidemment, même s’il s’interdit de le reconnaître. Elle le branle encore, consciencieusement, vigoureusement, jusqu’à ce qu’une première phalange s’insinue délicatement en lui. Au bord de l’orgasme, le mutant laisse échapper de brefs grognements rauques, inarticulés.
Puis elle le lâche. Retire son index fouisseur, puis récupère son arme.
« Hm ?! » Les yeux écarquillé, son gros chibre stupidement tendu vers elle, Logan proteste, saisi d’un brutal sentiment d’injustice et de frustration. Et elle l’enjambe de nouveau, posant son petit pied sur cette énorme bite, foulant littéralement ce qui lui reste de virilité. Rage, dépit, dégoût se mêlent dans ses beaux yeux bleus pâles. Il ne lui répond pas, détourne le regard : elle a gagné, et elle le
sait. Le froid de la lame sombre glisse sur son visage, dérive vers sa gorge. Les doigts de la traîtresse se referment brusquement sur ses cheveux, ses ongles raclant son cuir chevelu. Violence. Alors il lui sourit, de toutes ses dents. Un horrible sourire serein et inquiétant.
« Tu me paieras ça, Lyra. Je vais te tringler jusqu’à ce que tu t’évanouisses, si je te retrouve. »Le petit pied remonte, s’attarde quelque instant, puis recule, de même que la jeune femme qui le toise, du haut de sa traîtrise. Oh, comme il la
déteste, de l’avoir poussé à bout sans le délivrer. Comme il voudrait le lui faire payer. La peste s’éloigne tranquillement pour faire les poches de son blouson. Il lève les yeux au ciel, dépité, avant de cracher dans sa direction, sans l’atteindre.
« Petite putain. » et la brunette d’en rajouter une couche, le faisant grogner de fureur alors qu’il tend les muscles de ses bras, tirant sur ses liens. Ses forces lui reviennent. Brusquement, il se relève. L’attraper, cette
chienne. Mais le vertige l’assaillit et il manque de s’effondrer. Prenant appui sur la table il s’avance d’un pas chaloupé, les yeux exorbités, tend les bras vers la traîtresse. Mais vive, la petite se dérobe, ses lèvres fraîches s’écrasent sur les siennes alors qu’elle rompt le scotch qui l’entrave puis s’échappe avec la légèreté d’un chat, plongeant sans hésiter dans le vide. Le regard noir, sa grosse queue amolli pendant stupidement entre ses cuisses musculeuses, le fauve la regarde s’enfoncer dans la nuit noire, ses deux mains serrées, impuissantes, sur la pierre du balcon.
***
Oh, il lui en a fallu du temps, pour retrouver cette foutue
garce. Contre quelques billets et l’ombre d’une menace, il est parvenu à extorquer de l’infortuné barman quelques noms de lieux ou Lyra pouvait bien se planquer. Il a arpenté des squats, des toits. En vain, jusqu’à ce qu’un soir, presque par hasard, il l’a croisée, ou plutôt sentie, ombre discrète et élégante longeant les façades d’un ensemble pavillonnaire dernier cri. De l’autre côté de la rue, il s’est figé, interdit, puis l’a regardée pianoter adroitement un digicode avant de se fondre à l’intérieur du bâtiment. Le fauve, transi de rage et de désir a pourtant fait preuve d’une surprenante
patience. Au lieu de se ruer à sa suite dans l’immeuble pour la molester, il a observé quelles fenêtres de l’immeuble s’allument suite à son retour, et réitéré l’opération plusieurs jours de suite, afin de déterminer avec certitude où elle habite. Car ce n’est pas par une rapide saillie, qu’il souhaite se venger, non. Il veut lui faire subir bien pire que cela.
A plusieurs reprises, elle n’est rentrée qu’à la nuit tombée, et plutôt que d’emprunter le hall, la jeune femme a lestement escaladé la surface pour se glisser à l’intérieur du bâtiment en soulevant une fenêtre. Fenêtre qu’elle laisse régulièrement entrouverte.
Et ce jour-là, lorsqu’il estime être suffisamment préparé, c’est avec une agilité surprenante pour un être de cette corpulence qu’il gravit la façade. Un jean, des baskets, un sweat de sport sombre dont la capuche est rabattue sur son visage tendu ; il est parfaitement méconnaissable. Lorsque ses doigts trouvent le loquet pour déverrouiller la fenêtre, il ne fait aucun bruit, de même que lorsqu’il se glisse lestement l’intérieur. Wolverine n’est pas seulement une arme de guerre, il est également un assassin expérimenté, capable au besoin de se mouvoir sans le moindre bruit, y compris dans la plus complète obscurité.
Elle est là. Il la sent, il entend la respiration lente, presque paisible de l’odieuse petite garce. Un rapide regard circulaire lui permet d’évaluer la superficie de la pièce – relativement bien rangée, propre. La femelle se meut doucement, glisse une main sous son oreiller. Sous le long t-shirt noir qui habille son corps diaphane, ses fesses rebondies se dessinent à la lueur des lampadaires. Le fauve hésite un court instant. Assoupie, le beau visage de Lyra semble si candide, fragile. Innocente. Pauvre petite
proie.
Non. Une
façade, rien de plus. L’homme esquisse un mauvais sourire. S’assoit sur la seule chaise de la pièce, tend l’oreille. L’appartement est vide, comme prévu. Avec précaution, il pose son sac à dos sur le sol, contenant le matériel, s’enfonce dans le moelleux du siège, puis sort une boite métallique de la poche de son jean, dont il extirpe un cigare de bonne taille qu’il glisse entre ses dents immaculées.
Oh, elle va se réveiller bien sûr. Le parfum musqué du cigare cubain chatouillera ses petites narines de
garce. Peut-être protestera-elle dans son sommeil, avant d’entrouvrir lentement les yeux. Et de découvrir, tapis dans l’ombre, le visage dissimulé par une capuche, le fauve qui la guette, auréolé d’un nuage blanchâtre. Peut-être essaiera-elle de s’enfuir, ou pire encore, de l’
attaquer.
Mais cette fois, elle n’a pas l’ombre d’une chance. Alors il veut qu’elle le
voie. Qu’elle sente son impuissance, sa rage. Avent de
payer.