Le quartier de la Toussaint / Re : Les griffes ne font pas tout ... [Pv. LOGAN]
« le: mardi 04 janvier 2022, 19:42:56 »“Hé, c’est pas toi qui fais le ménage, petite conne.”
Pause. La gamine est attentive, et ce n’est pas à cause de ce qu’il vient de lui dire. Elle a une bonne ouïe. Les bruits de pas étouffés, il les entend maintenant. Il aurait dû s’en rendre compte avant elle, mais… Il baisse les yeux sur son sexe gonflé. Il était concentré sur autre chose. Il se lève en grognant, pour que Chiho l’attrape par le col, s’efforce de tirer sa carcasse de plus de 150 kilos à l’écart de la porte. Ses muscles sont sous tension, sa respiration s’est ralentie, ses pupilles se sont dilatées ; le mutant est prêt au combat.
“T’as intérêt à pas te foutre de ma g…”
La porte explose, coupant la fin de sa phrase. Par réflexe, il se ramasse sur lui-même, pour se protéger du souffle de l’explosion et de ses projections. Son bras s’est refermé autour de l’abdomen de la gosse qu’il serre contre lui, plaqué contre le mur du fond. Bientôt, c’est un déluge de plomb qui dézingue sa planque poussiéreuse en moins d’une dizaine de secondes. Une, deux. Quatre armes. Plus Chiho, c'est ses potes, après tout. Ce ne serait pas si dur… Putain de vacarme, ça lui file un mal de crâne terrible, et il glisse sur ses talons, pour offrir une cible moins facile… Mais curieusement, aucune balle ne traverse son épiderme. Devant lui, Chiho s’est avancé, lui faisant un bouclier de son petit corps gracile. Grotesque. Il a un sourire amusé, malgré tout. Les muscles de ses cuisses se contractent, alors qu’il prend appui sur le sol, prêt à bondir sur les deux intruses.
“Si elles font un pas de plus avec ces trucs braqués sur moi, je les taille en pièces”, prévient-il d’une voix sourde, mais posée. “Mais c’est pas les mêmes que tout à l’heure en plus, y’en a combien, putain.”, grogne-il, davantage pour lui-même que pour l’assistance.
Il se redresse lentement, puis recule brusquement contre le mur, quand il est de nouveau mis en joue. Putain de merde, c’est la gamine qui lui agité son petit cul sous le nez et ça aussi, faut que ça lui retombe dessus. Il baisse les yeux vers son entrejambe. Bon, au moins ça lui a coupé l’envie de tirer son coup pour le moment. Il fronce les sourcils, détaille les deux inconnues, pendant que les négociations se poursuivent. Elles sont clairement très différentes, même si elles puent presque autant la mort que lui. Une espèce de punkette plutôt mignonne, et un genre de nana-cyborg encore plus flippante que la ninja du toit. Il fait la moue.
“Miki, Saya ?” Encore d’autres ? L’envie de foutre ces trois petites connes dehors à coup de pied au cul le submerge. “Je commence à en avoir ras le cul de vos histoires.”
Il se laisse néanmoins convaincre après quelques minutes de négociations houleuses avec Chiho, pour la simple et bonne raison que ça l’emmerde bien davantage qu’on lui foute des meurtres aussi dégueulasse sur le dos. Lorsque la Punkette s’adresse à lui, il lui jette un regard assassin dans le rétroviseur intérieur.
“Je te répondrais bien que c’est parce que t’es givrée, mais je crois que vous faites un putain de concours, je pourrais pas dire laquelle est la pire.”[/color] Regard en biais à Kiyomi. “Bon, probablement elle.”
Le trajet est long, inconfortable. Il s’allume une cigarette, repousse sèchement la main de Chiho quand elle essaye de la lui piquer une nouvelle fois. “Ouvre la fenêtre. Vous êtes combien au juste, à faire du nettoyage ?” Logan n’est pas particulièrement brillant, mais il a du nez. Ces nanas sont clairement des exécutrices. Au service de qui ? Aucune idée. Depuis une dizaine d'années, des entreprises privées disposant de privilèges territoriaux d’intervention fleurissent pour régler des problèmes dépassant les capacités humaines. Logan lui-même, a été un assassin pour plusieurs organisations avant de venir chercher un peu de tranquillité et de quiétude au Japon. Lorsqu’enfin le véhicule s’arrête, à deux pas d’une librairie, Logan pousse gentiment Chiho à l’extérieur de la voiture.
“Bouge, toi. Faut que je pisse.”
Le mutant s’éloigne d’un pas chaloupé vers une palissade en bois. Extirpant son gros chibre, il urine pendant de longues secondes sur la surface crasseuse, indifférent au regard des passants qui l’observent avec circonspection. Cette affaire pue à plein nez, au moins autant que cette ruelle déserte. La volonté de lui faire porter le chapeau est délibéré et avec le nombre incalculable de personnes qui veulent sa peau, difficile d'identifier facilement le responsable. Une fois son affaire terminée, il se rapproche des filles, qui l’attendent à l’extérieur du véhicule, clope au bec.
“Bon, on la fait où, votre soirée pyjama ?”








