Fourmillière galactique / Re : L'appel de la Nuée [PV : Nova Terra]
« le: dimanche 17 août 2014, 18:35:22 »Dans ces conditions, Nova ne s'était jamais attachée intimement à qui que ce soit. Certaines avaient essayées bien sûr, mais au delà du statut d'amies, leurs tentatives d'aller plus loin s'étaient toujours heurtées à un mur. Pas intéressée par ça, n'en ayant pas envie, ou d'autres excuses de ce genre, nombreuses étaient celles à la considérer comme ayant un balais dans le cul, à proprement parler, mais Nova n'avait jamais donné le moindre crédit à ce genre de critiques. Elle était une Ghost, un élément important de l'armée Tekhanne, elle n'avait jamais eu le temps pour des choses aussi futiles alors que le sort de millions de vies dépendait en partie d'elle.
Kerrigan avait du coup pris sa virginité, car personne n'avait eu l'occasion de le faire en ayant l'approbation du Colonel, il avait fallu un viol, de multiples viols mêmes, pour qu'elle perde par la même occasion toute envie de recommencer l'expérience un jour. La Reine des lames avait arrachée à Nova de multiples orgasmes, par bien des manières, mais le corps humain était un élément facile à briser et à forcer pour les Formiens. Mais cela n'ôtait rien au fait que pour Nova, elle avait été forcée, et éprouvait donc bien entendu un dégoût encore plus prononcé à l'égard du sexe.
La seule et unique raison pour laquelle la jeune femme venait de passer outre son dégoût, et avait embrassé Kerrigan, c'était encore une fois son sens du devoir. La possibilité de libérer ses camarades, qui n'avaient pas encore été souillées par les Formiens, et qui si elle laissait de côté sa fierté alors pourraient retourner chez elles sans subir cet enfer. Nova se sacrifiait, laissant de côté sa propre existence pour en sauver d'autres, plus nombreuses, c'était toujours comme cela qu'elle avait fonctionné, et la Reine des Lames venait d'y trouver un angle d'attaque qui venait d'ôter la résistance physique de la Ghost.
Du côté de son esprit en revanche, Kerrigan aurait intérêt à s'armer de patience pour la briser, en faire comme elle le souhaitait une droguée volontaire au sexe. Nova avait été violée, ses premières fois loin d'être désirées, et elle avait failli à deux reprises être jetée en pâture à des Xénomorphes en prime. Autant dire qu'embrasser la responsable de tout ce qui lui était arrivée, même sous sa forme humaine, manqua à de nombreuses reprises de lui déclencher des hauts-le-coeur, car elle se révoltait intérieurement contre ce qu'elle se forçait à faire.
Alors quand Kerrigan lui demanda son avis sur ce baiser, que elle de son côté avait apprécié, et avec ce sourire, Nova du se retenir de ne pas lui cracher directement dans l'oeil tant à ses yeux cette question était de la provocation. Seule encore une fois la perspective de libérer ses camarades la tenait en laisse, mais certains signes de son langage corporel laissaient parfaitement parraître que non, elle n'appréciait pas ça, elle le faisait car elle n'avait pas d'autre choix que celui-ci.
Tu connais parfaitement ma réponse Kerrigan.
Froide, elle contenait tout juste sa colère et sa haine à son encontre. Mais ses camarades étaient là, prisonnières, et condamnées au même enfer qu'elle si elle ne courbait pas l'échigne. Libérée de ses mouvements, la tentation était grande de vouloir à nouveau l'attaquer, et ce qu'elle faisait était en totale opposition avec son conditionnement de Ghost. Si elle avait encore disposée de ses pouvoirs ou de son équippement, Nova aurait tenté de la tuer en lui faisant bouffer ses propres entrailles.
C'est sans un mot qu'elle suivit Kerrigan à travers un nouveau tunnel qui se formait, et qui les mena à un décors pour le moins inhabituel dans une ruche, un intérieur de maison en bois, mais ne disposant pas de fenêtres, car le tout était bien entendu atificiel.
C'est ça ? Tu essaye un environnement familier pour mieux me dresser ? T'a toujours pas compris...la seule et unique raison pour laquelle je ne tente pas à nouveau de te buter, c'est pour mes camarades qu'autrement tu donnerais en pâture à tes saloperies. Alors vas-y, dis moi ce que tu veux faire, je suis toute à toi.
La désillusion quand à son propre sort à elle, voilà, elle venait de franchir ce cap. La sensation définitive qu'elle ne s'en sortirait pas, qu'elle était prisonnière à vie, et que son seul moyen d'être encore utile était de se laisser faire pour en libérer d'autre, sans pour autant avoir un jour la chance d'elle même recouvrer la liberté. Kerrigan ne la libèrerait jamais, pas plus qu'elle ne la tuerait, elle le lui avait dit, et étrangement cet environnement humain dans lequel elle se trouvait, et bien la rendit encore plus amère.