Les terres sauvages / La grande traque [PV]
« le: mardi 26 février 2013, 17:49:27 »« J’ai de nombreuses places pour une chasse importante. Elle nous vient de Terra… »
Certains n’aiment guère les voyages par les portails, et quelques grimaces déformèrent les traits de quelques chasseurs. Ce qui préfère rester sur Terre pour traquer des proies en général moins dangereuses que les monstres qu’on trouve ailleurs. L’intendant ne laissa pas planer le mystère plus longtemps, il se racle la gorge, et reprend son briefing.
« Plusieurs chefs de villages, mécènes en tout genre et autre bourgeois ont versé beaucoup d’argent pour que nous menions à bien cette mission. Dans les Terre Sauvages, se terre un groupe très dangereux… longtemps, dans les villages environnants, on pensait à une petite bande de brigands, particulièrement violents. Sauf que les choses sont bien plus compliquées que prévu. » L’attention des membres et clairement piquée, fébriles, ils attendent la suite avec impatience. « Il s’agit en réalité d’une secte, servant des Forces Obscures dont nous n’avons même pas idée. Votre but n’est pas de chasser une tête… mais de détruire la horde au grand complet. Pour l’heure, nous pensons que leur maitre est un non-humain. Un vampire particulièrement féroce et brutal… mais vous ne serez pas à l’abri d’une surprise. On ne sait que peu de chose sur eux. »
Et puisque la Confrérie regroupe des chasseurs de primes, il faut parler de paiement, à un moment donné. « Les gens qui payent promettent de verser une petite somme pour chaque membre de la secte que vous abattrez. Une fois tous les membres tués, ils nous verseront une somme vraiment importante. La moitié ira dans nos caisses, et vous vous partagerez le reste… pour ceux qui sont partants, rendez-vous au portail pour Terra… vous retrouverez là-bas d’autres Frères qui en savent un peu plus. »
Et en claudiquant, il quitte finalement la salle, tandis que les membres discutent et se décident à y aller ou non. Partir pour Terra implique beaucoup. Il est impossible d’amener de la technologie là-bas. C’est la règle. Les habitués de la gâchette ne cherchent même pas à négocier, ils refusent l’offre. À l’heure du rendez-vous, ils sont sept prêts à partir. Des jeunes qui cherchent à découvrir l’aventure pour la plupart. Deux se démarquent du lot.
Le premier est un colosse de très grande taille. Il porte de longs cheveux noirs, une barbe mal rasée. Clairement, il ne semble pas être réellement à sa place ici, dans ce monde. Sa carrure déjà jure un peu, plus de deux mètres de muscles c’est assez rare, mais ses tatouages en glyphe scandinaves, les balafres qui recouvrent sa peau. Le cliché du soldat Viking, si on retire la chevelure noire. Tout droit venu du Walhalla, c’est un Einherjar du nom de Wöltrig retombé sur terre pour une raison qui lui est inconnue. Ancien Berserker le voila finalement dans les rangs de la Confrérie.
Le second est en réalité une seconde. Petit bout de femme blonde. Elle ne dépasse même pas le mètre soixante. Elle semble faible, fluette. Le genre Barbie qu’on croise dans les mauvais films américains qui et qui ne sert qu’à exhiber sa plastique de rêve en fuyant le méchant tueur qui finit par la tuer, car elle trébuche comme une gourde sur une plainte de porte. Annabelle est pourtant une preuve vivante que les apparences sont trompeuses. Elle est un Archange expédié sur terre par pénitence, elle s’est rangée aux idéaux de la guilde de chasseurs de têtes.
Le petit groupe passe alors le portail vers le hall de guilde situé sur Terra, ou ils retrouvent d’autres Frères. Parmi eux, Logren, le jeune iroquois avatar d’un dieu amérindien de la guerre, et son frère, lui aussi possédé par un autre dieu, celui du chamanisme. Le plus sage des deux, Veikan, celui qui manie plutôt la magie, guide le reste du groupe en donnant les informations qu’il connait.
« Loin dans les landes sauvages, il y a de vieilles ruines d’une cité qui fut maudite. L’endroit rêvé pour y installer un culte maléfique. C’est là-bas qu’ils se réfugient. Ils sont nombreux, des gens venus de tous les horizons. Ils ont rallié à leur cause de brigand, quelques elfes noirs. D’après ce que j’ai pu entendre, ils contrôleraient même quelques goules, et des monstres plus terrifiants encore. Souvenez-vous que la tête des membres est mise à prix, il se peut qu’on croise des gens qui les combattent aussi, faites attention à qui vous attaquez. »
Le petit groupe quitte donc les locaux de la guilde, saluant au passage les quelques frères chasseurs qui ne viendraient pas avec eux. Ils montent à cheval, et c’est au galop qu’il quitte la ville, afin de se rapprocher de la fameuse ville en ruine. Six jours à cheval, avant qu’ils ne puissent enfin entrevoir les murs détruits. La ville trône au sommet d’un plateau. Les murs sont étrangement sombres, comme brûlés. Chose étrange, même la végétation venue s’emparer des pierres semble dépérir. Les tronches sont foncées, les feuilles sont ternes, l’herbe est jaune incroyablement sèche. Les chasseurs de tête descendent enfin des montures, non loin d’un petit lac, et passent la journée entière à se ressourcer, un bon repas, beaucoup de sommeil et d’eau. Ils approcheront la ville à pied, à la nuit tombée.
Chacun a ses méthodes pour se mettre en condition. Dormir, rire, chantonner. La petite troupe s’anime et s’occupe jusqu’à ce que le soleil décline, et que la nuit ne prenne la place du jour. Et enfin, ils filent, afin d’aller affronter leur destin. Chacun est sur ses gardes. Veikan ouvre la marche, suivit de près par son frère, qui fait tournoyer nerveusement son tomawak. Wöltrig ferme la marche, une épée gigantesque appuyée sur ses épaules. Quant à Annabelle, l’Archange, elle surveille les flancs du petit groupe, un peu crispée sur son bouclier doré. Le petit groupe passe ainsi le corps de garde en ruine, remontant le pont bombé qui surmonte un ravin. Ils passent une nouvelle porte gigantesque, et se retrouvent sur une place au milieu de laquelle trône une fontaine. Tout est détruit, les pavés du sol sont partiellement recouverts de crasse, les murs sont usés, le lierre s’est insinué partout.
« Nous ne sommes pas seuls. » Déclare finalement Logren d’une voix calme, en se dirigeant lentement vers la fontaine détruite. « Des gens savent que nous sommes ici. Et je suis incapable de dires s’ils sont nos cibles, ou non. » Le colosse viking lui, ne prit pas la peine d’attendre, il se détacha du lot, et de sa voix puissance il tonna quelques mots : « Allons, montrez vous dont ! » Pour l’effet de surprise… il faudra repasser. Le légendaire tact des Vikings.