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« le: samedi 12 septembre 2015, 12:10:59 »
Rire. Il n'existe pas de meilleure remède pour garder la jeunesse selon certains. Se laisser aller dans un élan de bonne humeur soudaine est paraît-il un signe de bonne santé. D’autres dirons que vous êtes tout simplement fou ou quelqu’un de trop peu sérieux pour être digne de confiance, cela dépends à la fois des gens et du moment précis où l’on rit. Cependant, ni rien ni personne ne peux nous empêcher de nous exprimer avec une bouche plus ou moins ouverte pour sortir des onomatopées se limitant le plus souvent à deux lettres. Rire est excellent contre l’ennui, le chagrin et les idées noires. Donc allez-y, riez de bon cœur ! Il vaut mieux rire de ses malheurs plutôt que d’en pleurer et se retrouver à broyer du noir !
Dans ce moment précis, Nô ne savait pas si elle devait rigoler ou se mettre en retrait. La situation était parfaitement ridicule de son point de vue et, bien qu’elle avait participé à la petite sauterie de Jane les pieds dans le plat, connaissant cette dernière, il avait un sacré risque qu’il se passe quelque chose qui soit n’allait pas lui plaire, soit que ça finisse en gros n’importe quoi et donc que ça lui plaise pas non plus. Elle avait pris un risque et se devait de l’assumer. Après tout, elle se devait également d’essayer de briser la couche de glace qui l’entourait de temps en temps, du moins avec Jane, mais sans trop exagérer pour ne pas perdre le mental qu’elle s’est forgée avec le temps.
Au final, elle eut sa réponse, dite de façon peu subtile et sans vraiment rien cacher. En réalité, cela ne surprenait pas la vampire qu’elle avoue comme ça sa dernière fois avec quelqu’un. D’une part parce qu’elle avait proposé la première cette chose aux autres, et d’autre part, la blonde était assez spontanée et ouverte à ce niveau-là. Donc les risques qu’elles ne disent rien étaient franchement quasi-nul. En revanche, Nell semblait hésiter un peu plus, comme si le malaise déclenché plus tôt refaisait surface. Elle semblait bien plus intimidée que prévu, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Le bon côté c’est qu’elle devait avoir senti qu’il fallait y aller prudemment avec l’Empoisonneuse et que par conséquent, elle ne tenterait rien de bien stupide. La mauvais côté c’est que les tentatives de faire bonne figure avaient relativement échouée et qu’il allait être plus dur de la forcer à se faire confiance mutuellement. Dans ses pensées, elle battit le record du monde de haussement de sourcils à la tirade de Jane :
- Et ben alors ? Vous avez baisé toutes les deux la nuit dernière, et vous me tirez des tronches de grognasses frigides qui ont pas tiré leur coup depuis des mois !
Grognasses frigides… La japonaise retenu tout particulièrement ce passage et se promit de garder de côté ces mots pour quand elle en aurait l’occasion. Ce n’était pas parce que Jane était sa fille adoptive, enfin pas encore techniquement parlant mais ça ne saurait tarder, qu’elle pouvait se permettre de la traiter de "Grognasse frigide".
Elle avait pour le coup un peu zappé le dialogue qu’il y eut entre les deux sœurs, mais elle avait saisi une chose. L’Américaine continuait son petit jeu avec sa frangine sans avoir continué quoi que ce soit avec Nô. Excepté la dernière partie qui parlait de ses hommes de mains, dite à voix basse, qui la fit presque sourire. Des hommes bien membrés ? Ho que oui, ça, elle en avait ! La PDG avait même l’impression que la taille des engins masculins était proportionnellement liée à leur intelligence. Autrement dit, plus les hommes ont un service trois-pièce imposant, moins ils sont malin. Et bizarrement, pour ce qu’elle savait de leurs proportions génitales, il s’agissait surtout des plus bas placés et par conséquent, ceux qui ne sont même pas autorisés à réfléchir. Coïncidence ou bien… ? :
- Ce n’est effectivement pas ce qui me manque le plus. Il se trouve même que j’en ai un juste dehors.
Elle tourna son visage pour vaguement désigner l’entrée de la maison même si techniquement personne n’y était. Pendant le tour du propriétaire, elle avait entendu Roger arriver par le son caractéristique de sa voiture. Il devait très certainement être en train de fumer tout en étant appuyé contre la voiture et surveillant les alentours sous ses lunettes noires. Ou alors dans cette même voiture, le siège conducteur rabaissé au maximum et allongé dessus avec les pieds sur le tableau de bord en roupillant d’un unique œil. En gros, assurer la sécurité des personnes à l’intérieur tout en se la coulant douce de la façon la plus tranquille qui soit. La vampire ne tarda pas à remettre son visage dans sa position initiale et rajouter sur un ton limite moqueur :
- Néanmoins, même une partie de jambe en l’air uniquement féminine ne pourrait lui offrir la moindre raideur.
Roger était ce que l’on pourrait un homme gay à l’extrême. Nô ne lui a jamais demandé d’où ça lui provenait, mais la seule et unique fois où Nô avait eu des rapports sexuels avec cet homme, elle savait très bien qu’il s’était forcé comme ce n’était pas permis de le faire. Qui plus est, les rapports n’étaient pas allé plus loin qu’anaux bien qu’à l’origine, Nô déteste vraiment ce genre de chose. Et vu qu’il lui a toujours été fidèle depuis qu’il est sous ses ordres, elle n’a jamais voulu le forcer vu les efforts considérables qu’il avait déjà produit. En tout cas, c’était différent avec Jane. La PDG pouvait sans aucun doute se permettre quelques petites frivolités, choses qu’elle pouvait s’autoriser uniquement parce qu’il n’y avait aucun lien biologique entre elles, même si ce dernier point n’était pas totalement une barrière. Elles n’avaient pour l’instant jamais fait eut de relations sexuelles pure, mais ça arriverait certainement un jour. Du moins d’après ce qu’elle avait déduit.
Profitant d’avoir eu un petit peu la parole, les deux sœurs ayant quand même eut une sacré part de dialogue, ce qui ne gênait aucunement la vampire dans le simple sens où bavarder n’était clairement pas sa tasse de thé, elle remis sur la table quelque chose arrivé plus tôt. Pour se faire, elle s’approcha de Jane et lui pris le menton de façon à ce qu’elle se regarde dans les yeux :
- Et toi, rappelle-moi de te punir pour avoir eu l’insolence de m’appeler "Grognasse frigide" tout à l’heure. Vilaine fille.
Puis elle la relâcha tout en retournant à sa position initiale, un faux sourire sur les lèvres, bien qu’elle fût satisfaite. Elle avait parlé avec une légère froideur dans la voix, perlant presque une goutte de sadisme, histoire de bien lui rappeler qu'elle n'est pas n'importe qui. La blonde avait beau être plus ou moins de sa famille, elle ne tolèrerait pas un tel manque de respect envers sa propre personne. Et Jane avait déjà fait les frais d’un tel comportement donc elle pouvait très facilement imaginer à quoi s’attendre, sauf dans le cas où la brune déciderait de varier un peu les plaisirs. Mais de façon à ce qu’elle se sente réellement punie.