Les monstres dans le niveau inférieur du donjon étaient des centaines, Reikus avait une hache. Cette phrase résumait bien la situation dans laquelle se trouvait le Dernier Inquisiteur. Il n’avait pas peur pour lui, il était capable de vaincre à peu près n’importe quel monstre qui aurait le malheur de venir l’attaquer, en fait, il s’inquiétait surtout pour l’Antéchrist. Il avait peur qu’il atteigne le donjon et le Duc avant lui. Le Duc était tyran, mais s’il devait être éliminé, ça serait par la main d’un justicier comme Reikus, pas par un homme au cœur si noir que même les monstres n’osent pas s’en approcher.
Reikus tourna un coin et vit que le corridor dans lequel il venait de s’engager était bloqué. Pas par des débris ou de vieux meubles, non. Il était bloqué par une vraie marée de goules. Rayne aurait probablement trouvée une façon de sauter par-dessus et de s’agripper au plafond, ou quelque chose dans le genre. Reikus quant à lui, devrait tailler en pièce tout ces monstres avant de pouvoir espérer passer. L’Inquisiteur savait qu’il ne pouvait pas se jeter comme ça dans la mêlée, en temps normal, avec son armure et ses armes, cette idée ne lui aurait pas déplu, mais il fallait être réaliste. Il n’avait qu’une hache et ses vêtements.
L’Inquisiteur recula donc lentement, très lentement, tout en se dirigeant vers un autre corridor. Il ne quittait pas les goules des yeux, si elles le remarquaient, sa journée allait devenir encore plus difficile. Quelques goules lui lancèrent des regards mauvais, mais heureusement pour Reikus, aucune d’entre elles ne décida de le suivre. L’Inquisiteur se heurta à quelque chose, en fait, ce quelque chose était quelque chose de vivant, et il n’était pas seul. D’autres goules! Reikus avait tellement porté son attention sur le premier groupe de monstre qu’il n’avait pas remarqué le second, une erreur de débutant qui pouvait lui être très couteuse.
Reikus se retourna rapidement et planta sa hache dans l’épaule du monstre. Ici comme dans l’autre corridor, il y avait un nombre impressionnant de goules. Reikus n’avait pas le temps de s’en aller, il allait devoir se battre. Le corridor était plus étroit que l’autre, le grand nombre des goules jouerait donc en faveur du Dernier Inquisiteur. Les monstres s’entassaient en essayant vainement de toucher Reikus, ce dernier tranchait des membres comme jamais. Sa hache resta prise dans le crane d’une goule quelques instants, les autres en profitèrent pour se jeter sur l’Inquisiteur.
Reikus les repoussas, sa grande force lui permettait de pousser un grand nombre d’individus en même temps. Même si une goule était toujours accrochée à lui, il parvint quand même à faire reculer les autres de plusieurs pas sans se faire mordre. Reikus se comptait chanceux. L’Inquisiteur attrapa la goule sur son dos, la leva dans les airs, puis la fit atterrir sur son genou. L’impact brisa le dos faible du monstre, les goules n’étaient pas très lourdes, Reikus était capable de faire à peu près ce qu’il voulait avec elles. Il reprit sa hache et regarda d’un air mauvais les autres monstres dans le corridor.
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Un peu plus tôt, les prisonniers que Reikus avait libérés courraient comme des fous partout dans le château, leur nombre avait diminué puisqu’une rencontre avec quelques gardes avait mal tournée, mais cela ne leur dérangeait pas, la haine envers le Duc guidait leur pas. Ils ignoraient la peur et la douleur si ça signifiait qu’ils pourraient se venger. Il semblait que des goules avaient réussie à se faufiler à la surface, mais ça aussi leurs était égal. Ils étaient capables de les éviter sans trop d’ennuis, donc elles n’étaient pas un problème.
Le petit groupe avançait lentement mais surement, ils tournèrent un coin et virent du coin de l’œil des gardes qui avaient barricadés une porte. Les prisonniers se sentaient invincibles, deux d’entre eux décidèrent de foncer sur la barricade, espérant que l’effet de surprise leur permettrait de vaincre les gardes. Malheureusement pour eux, ce ne fût pas assez, les soldats pointèrent leurs arbalètes sur les fugitifs et en abattirent un. L’autre avait eu beaucoup de chance, il s’arrêta net en voyant les soldats recharger. Il prit son ami par les poignets puis le traina jusqu’à ce qu’ils soient en sécurité, évitant de justesse une nouvelle volée de carreaux d’arbalètes.
- Fuyez bandes de traitres!!! lança un des gardes
Les prisonniers n’étaient plus qu’une demi-douzaine, le fugitif qui s’était fait toucher n’était pas encore mort, mais sans soins, il ne pourrait pas vivre bien longtemps. Les prisonniers s’éloignèrent du corridor où se trouvaient les gardes, ils devaient faire quelque chose et ils devaient le faire rapidement. Au loin, ils entendirent des cris, il s’agissait peut-être des gardes mais ils préféraient ne pas aller vérifier.
- On devrait revenir sur nos pas, le détective va pouvoir nous aider.- Ça reste notre meilleure chance, mais je doute qu’il puisse faire grand-chose…Les prisonniers firent demi-tour, ils espéraient retrouver Marlowe, mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’il était parti depuis bien longtemps. Les fugitifs arrivèrent devant une grande porte imposante, certains fugitifs la reconnurent, Un frisson parcourut leur corps car ils se rappelaient leur séjour dans la salle de torture. Ils ouvrirent quand même la porte, ils ne savaient pas trop où aller, donc c’était aussi bien que n’importe quel autre chemin. Les fugitifs reconnurent leur erreur au moment où ils ouvrirent la porte.
Des dizaines de goules se jetèrent sur les fugitifs, ils ne pouvaient rien faire, certains se défendirent mais il y avait simplement trop de goules. Un prisonnier, un peu plus brave que les autres, monta sur une table armé d’une lance et se mit à empaler tout ce qui s’approchait trop de lui. Ces amis se faisaient dévorer un à un, mais il continuait à se battre. Les goules gagnaient du terrain, l’une d’entre elles lui attrapa le pied, le prisonnier planta sa lance dans le crane du monstre qui le tenait, mais ce geste le fit tomber. Les goules grimpèrent sur la table, s’en était fini pour les fugitifs.
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Reikus était presque venu à bout des monstres qui bloquaient son passage, d’un coup de hache il décapita une goule pour ensuite couper le bras d’une autre. Son séjour à Château-Lerouge s’était montré bien plus éprouvant qu’il ne l’avait prévu, mais en même temps, il ne s’était pas senti aussi vivant depuis des mois. Étrange, pensa Reikus, que c’est seulement en frôlant la mort qu’il parvenait à se sentir vivant. L’Inquisiteur sourit en pensant à ce drôle de paradoxe, mais il reporta tout de suite son attention sur les goules.
La dernière de ses créatures démoniaques finit par tomber, le haut de son corps se séparant de ses jambes. Après cet affrontement, Reikus aurait bien aimé prendre quelques instants pour reprendre son souffle mais il ne pouvait plus ce permettre de pauses, le temps était compté, il devait arriver au donjon le plus rapidement possible. Cette tâche s’avérait difficile puisqu’il ne savait pas trop où il se trouvait en ce moment. L’Inquisiteur arriva face à un escalier, il vit enfin une porte de sortie. Reikus monta l’escalier et arriva dans une partie du donjon qui lui semblait plus familière. Il était maintenant dans la partie supérieure du donjon, très près de son objectif.
Reikus trouva une fenêtre et regarda à l’extérieur, il vit tout le chaos qui régnait dans la ville, il trouvait tout cela un peu triste. La plupart des gens qui habitaient à Château-Lerouge n’étaient ni des rebelles, ni des tyrans, mais malheureusement, les guerres n’épargnaient jamais personne. L’Inquisiteur remarqua aussi d’étranges créatures volantes qui attaquaient les villageois à vu. Il devait arrêter ce massacre, tel était son devoir, mais comment? Il devait trouver et vite. Reikus avançait au hasard jusqu’à ce qu’il entende des voix. Un homme et une femme, s’agissait-il de Rayne? Le Dernier Inquisiteur suivit les voix, mais après quelques instants, il n’y avait plus rien. Reikus savait qu’il s’approchait de la chambre du Duc. Tout d’un coup, il entendit une voix derrière lui l’interpeller.
- Qui va là? Il reconnut le Capitaine Dalbert
- Reikus Mordo, Dernier Inquisiteur- Qu’est-ce que vous faite là?- J’essaye de sauver la ville…- Bonne chance! Si c’est ce que vous essayez de faire, vous en aurez besoin.- Je vais aussi avoir besoin d’aide, où est le Duc?- Ça je n’en ai aucune idée, je le cherche aussi, votre amie également.- Rayne?! Où est-elle? - Suivez-moi…Dalbert l’amena devant la chambre du Duc, la porte était fermée, Reikus essaya de l’ouvrir mais elle était bloquée.
- Elle est scellée. Rayne est passée par le balcon… dehors. Vous pouvez toujours essayerÇa c’était hors de question, Reikus était assez fort pour s’agripper à certaine structures et se hisser en haut, mais là, c’était carrément du suicide si on n’avait pas l’agilité hors du commun de Rayne. Reikus ne voyait qu’une autre option, il n’avait pas l’agilité, mais il avait la force. Il recula et prit son élan.
- Ce n’est pas la peine elle est…Reikus ne l’écouta même pas, il fonça sur la porte, l’épaule droite devant lui. Il mit tout son poids dans l’impact, la porte n’avait d’autre choix que de s’ouvrir. L’Inquisiteur l’avait ouverte sans trop de difficultés, Dalbert et Rayne n’avaient probablement pas trop essayé. Reikus ne croyait pas à ce qu’il vit à l’intérieur de la pièce. Rayne qui essayait de tuer Marlowe, il savait que Rayne était là, mais Marlowe? L’Inquisiteur ne comprenait plus trop ce qui se passait, il avait besoin de réponses.
- Arrêtez tout les deux! Mais qu’est-ce qui se passe ici? Vous me devez des explications et je vous conseillerais de vous dépêcher puisque le temps est compté. Dalbert était resté derrière, il était toujours un peu surpris de voir que Reikus avait réussi à enfoncer la porte. L’Inquisiteur quant à lui, s’était approché de la dhampir et du détective. Rayne semblait en colère et Marlowe avait l’air hystérique. Quelque chose de grave s’était produit entre les deux, et Reikus n’avait aucune idée de quoi il pouvait bien s’agir.
(HRP: Désolé si c’est un peu court comparé à ton dernier poste, mais j’ai préféré ne pas trop bouger les choses, je t’ai laissé le feu vert pour l’identité de l’Antéchrist et je ne voulais pas ruiner tes plans

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