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Pages: [1] 2 3 ... 5
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Les contrées du Chaos / Re : L'Éclat [Oneiros]
« le: dimanche 08 décembre 2024, 11:35:12 »
L’orgueil et la colère.
Oneiros avait hérité de ces deux défauts puissants que partageaient son père et sa mère. Certes, il était courant d’admettre qu’il s’agissait là de deux défauts typiquement divins, mais il fallait reconnaître qu’une déesse comme Héra les incarnait avec une certaine grandeur.
Depuis sa naissance, orgueil et colère fermentaient en lui : non seulement sa personnalité s’y était enracinée, mais c’était là les deux pans du tempérament du jeune dieu les plus sensibles et les plus inflammables. Oneiros avait une très haute opinion de lui-même : il était après tout le fils de la reine des divinités olympiennes, celle devant laquelle on courbe l’échine avec déférence, et du dieu de la guerre dont le nom fait trembler ses plus féroces ennemis. Il caressait le rêve secret d’un jour susciter les mêmes réactions ; en somme, d’être respecté parce que craint par une humanité qu’il méprisait franchement et dont la seule valeur, à ses yeux, reposait sur la dévotion dont ils pouvaient faire preuve vis-à-vis de leurs dieux et déesses. Ce trait de sa personnalité chagrinait Héra, même si elle était lucide sur ce point : elle avait eu autrefois exactement la même opinion que lui sur les mortels. Seule sa petite escapade parmi eux lui avait permis de changer d’avis ; elle en était revenue plus humble. Néanmoins, elle n’avait jamais réussi à agir sur l’opinion désastreuse – à son sens – de son fils ; il considérait d’ailleurs la « fugue » de sa mère comme une marque de faiblesse.

Oneiros écouta Chryséis non sans froncer les sourcils, particulièrement au moment où cette dernière lui pinça la langue entre ses doigts. Le geste, s’il était familier, était vécu comme humiliant pour le jeune dieu ; humiliation renforcée par la demande de sa sœur. S’il comprenait qu’elle puisse chercher à comprendre ses projets et ses intentions, l’idée même de devoir rendre des comptes le répugnait au plus haut point.
Il était un dieu, merde, et pas n’importe lequel : le fils de la reine des divinités.
Le jeune dieu recula sa tête, échappant à l’étreinte de sa sœur. Elle put constater, à ses traits froissés, qu’elle l’avait fortement contrarié.

- Zeus n’a pas la bêtise de ma mère, quand on parle des mortels, répondit-il en esquissant une sorte de grimace de dégoût au moment de prononcer ce dernier mot.

Nul besoin de préciser qu’il n’aurait jamais assumé de dire cela devant sa mère. Héra avait beau aimer son fils, elle n’avait aucun scrupule à user de châtiments corporels pour le remettre à sa place.

- Je vais te raconter une histoire, Chryséis.

Joignant le geste à la parole, Oneiros fit apparaître un cumulonimbus au-dessus de leur tête, invitant sa sœur à lever les yeux au ciel pour assister à une projection onirique sur la surface nuageuse. Elle put voir apparaître une forme qui, peu à peu, se fit plus nette : la prophétesse en larmes, sur le sol de son temple, levant les yeux vers le dieu pour prononcer la prophétie fatidique annonçant la venue d’un être qui ravagerait Olympe – et que seul Oneiros parviendrait à vaincre. L’image de la prophétesse disparut, pour laisser place à une vue aérienne de Meisa.

- Meisa : tu connais ce royaume, non ? Celui qui règne dessus est décrit comme un destructeur – le messager de la fin de temps. Il est, d’après la prophétie, celui qui mettra fin au règne des divinités. Lorsque son règne viendra, tout sera destruction. Alors, il viendra pour nous, les dieux et déesses de l’Olympe ; il viendra pour nous détruire, car il aura le pouvoir de le faire.

On pouvait sentir une forme d’inquiétude solennelle dans la voix d’Oneiros, comme s’il avait pris conscience de l’importance d’une situation, s’apprêtant à agir avec la sagesse d’une profonde maturité. Quiconque le connaissait pouvait néanmoins en douter.

- J’en ai parlé à notre souverain, bien entendu – enfin, je lui ai parlé de Meisa, je ne lui ai pas dressé tout le tableau. Je lui ai demandé s’il tenait à ce royaume, et comme il réagirait si, par mégarde, il venait à disparaître. Tu sais ce qu’il m’a dit ? « Pfeuh, ce ne sont que des mécréants – qu’ils vivent ou qu’ils crèvent, peu importe ». Alors, j’ai pris cette initiative pour nous sauver, chère sœur : infecter Meisa de mes plus sombres cauchemars pour vider le royaume de sa substance, et n’en laisser que des ruines hantées par des fous.

Alors qu’il s’apprêtait à ajouter un mot, quelque chose dans le nuage se brouilla. Le cumulonimbus s’étendit dans toute la pièce, descendant sur Oneiros et Chryséis pour les envelopper de sa fumée sombre et cotonneuse ; une texture si dense qu’ils ne pouvaient plus se voir, perdu dans une sorte de brouillard traversé ici et là d’éclairs. Le jeune dieu ne savait pas si sa sœur était habituée à ce genre d’évènements ; aussi prit-il l’initiative d’attraper son poignet, un geste maladroitement tendre. Et là, la Princesse de Meisa se matérialisa, comme si elle se tenait à leurs côtés.
Les sourcils froncés, Oneiros mit un petit moment avant de comprendre ce qu’il était en train de se passer. Quand il comprit qu’une petite mortelle venait de s’inviter dans son aile du palais, dans son nuage, dans son monde, la colère monta en lui aussi vivement que violemment. Le jeune dieu se jeta sur elle, attrapant sa mâchoire entre ses doigts pour la serrer, tout en plongeant son regard noir dans le sien.

- Tu oses approcher des dieux sans leur accord, mortelle ?

Là, il venait d’utiliser sa voix de dieu – vous savez, la voix caverneuse et profonde qu’ils prennent quand ils veulent faire peur aux humains. Les doigts d’Oneiros se déplacèrent sur le visage de l’humaine, plongeant dans ses cheveux, les tirant en arrière dans un geste vif pour la forcer à relever le visage. C’est alors qu’il injecta dans son esprit son pire cauchemar.

Une façon de la punir pour son outrecuidance, mais aussi de révèler son identité : elle faisait face à la divinité des songes, et pouvait reconnaître dans l'empreinte qu'il laissait sur elle la marque des dieux olympiens.


2
Les contrées du Chaos / Re : L'Éclat [Oneiros]
« le: mercredi 04 décembre 2024, 18:35:18 »
Un léger vallon creusé de quelques rivières dont le chant humide berce l’esprit. À l’horizon, une côte maritime baignée d’une lumière doucement brûlante – celle de la Sicile, une terre qu’il n’a jamais cessé de chérir. Ici et là, des cyprès d’un vert profond. Dans l’air, ce soleil chaud, sec et matinal, une douce odeur de terre humide, quelques timides embruns salés mêlés au parfum de la résine.
Le domaine où Morphée s’était retiré après avoir passé le flambeau à Oneiros était un petit havre de paix ; Héra s’y rendait donc fréquemment. La déité du sommeil, en plus d’être de bonne compagnie, avait le mérite de connaître Oneiros (presque) aussi bien que sa mère. Lorsqu’il la rendait soucieuse, elle passait le portail fleuri de la retraire de Morphée, et il l’accueillait avec déférence et plaisir.
Allongés sur leurs méridiennes, une coupe de nectar à la main, les deux dieux contemplaient l’horizon. Le dieu du sommeil devinait l’intranquillité de la reine d’Olympe ; néanmoins, cordial et compatissant, il attendait qu’elle aborde le sujet – ce qu’elle fit, après avoir posé délicatement sa coupe vide sur une table basse sertie de mosaïques. Héra attendit qu’un compagnon de Morphée – il se refusait à les appeler « prêtes » et « prêtresses » - remplisse sa coupe avant de s’éloigner pour se tourner vers lui.

- Je dois te parler d’Oneiros.
- Je le sais bien, ma chère. Je te connais, et je connais tes inquiétudes.

Héra haussa les sourcils. Elle laissa entendre un petit rire lassé.

- Je te sais lié à lui, Morphée. Tu as été plus que son précepteur – un lien continue à t’unir à lui, non ?
- En effet.
- Morphée, j’ai besoin que tu sois franc avec moi.
- Je l’ai toujours été.

La déesse prit une profonde inspiration. Elle avait suffisamment confiance en l’expertise du dieu retiré du sommeil, que tous et toutes respectaient pour sa profonde sagesse.

- Ai-je raison de m’inquiéter pour lui ? Je le sens si – comment dire.
- Je sais comment le dire, tu sais, reprit-il devant l’hésitation de sa souveraine.

D’un geste de la tête, elle l’incita à continuer.

- Ton fils est très jeune, Héra.
- Ne me ménage pas, s’il te plaît, le coupa-t-elle, devinant ses attentions.

Le dieu du sommeil sourit.

- Ton fils est vraiment un petit con. Il l’a toujours été, et j’ai bien peur qu’il soit condamné à le rester.

Héra le regarda, hochant la tête avec un triste sourire. D’une gorgée, elle vida sa coupe de nectar avant de se laisser happer par le paysage.

*   *   *

La veille.

Assis sur le sol, les jambes relâchées, les poings serrés, la tête baissée, Oneiros regardait dans le vide. Devant lui, une pauvre petite prophétesse s’était effondrée dans un sanglot qui semblait infini. Ses longs cheveux noirs se répandaient sur les dalles de pierres, son front appuyé sur le sol, son corps secoués par les larmes qu’elle crachait littéralement, jusqu’à s’en briser les cordes vocales.
Quelques jours auparavant, il avait eu une longue conversation avec sa mère à propos des prophéties. Celle-ci avait eu le malheur de lui confier, dans un sursaut de confiance en la maturité de son fils, que chaque déité était liée à une prophétie dès sa naissance, et qu’il ne tenait qu’à lui de s’en référer à une prophétesse. « N’importe laquelle, en soi, avait-elle ajouté, mais essaie d’être exigeant ». Le lendemain, il  s’était rendue chez la prophétesse la plus fréquentée par les dieux olympiens.

Une heure après son arrivée, elle se noyait dans ses larmes.

- Répète, souffla-t-il, encore sous le choc.
- Monseigneur, je ne peux… articula-t-elle douloureusement.
- RÉPÈTE !

Dans sa voix brûlait une colère vive. La prophétesse se redressa, et reprit, d’une voix brisée :

- Un matin, le ciel d’Olympe se couvrira d’une noire fumée.
Alors, sur le seuil se tiendra un être au regard foudroyant.
Il vous défiera, dieu d’Olympe,
Il vous défiera.
Cet homme est venu pour vous détruire.
Il est la fin.
Votre mort dort dans ses poings.
Son rire déchirera le ciel.
Toi, fils d’Héra et d’Arès,
Toi, maître des songes,
Toi seul extirpera cette bête venimeuse et rendra grâce aux dieux olympiens.
Toi seul empêchera ce désastre.


Son regard trempé croisa celui, glacé, du dieu.
Il quitta le temple d’un pas décidé, sans plus se soucier de la prophétesse terrifiée.

*   *   *

Les coups de poing de Chryséis extirpèrent le dieu du songe lucide dans lequel il était plongé. Sans grande surprise, il râla, tandis que les nuages orageux qui remplissaient la pièce s’estompaient lentement. Vivement, il se leva de son vaste lit ; ce lit qu’il utilisait pour « bosser », comme il le disait avec légèreté, c’est-à-dire pour entrer en transe et plonger dans cet univers qui lui permettait d’accéder aux songes des mortels, voire des dieux. Oui, il avait tenté d’agir sur les songes de ses semblables. Bien souvent, il l’avait payé – mais ça l’amusait toujours suffisamment pour continuer.
Quand il entrait dans cette transe, la vaste aile qu’il occupait dans le palais olympien – impossible pour lui de trop s’éloigner de sa royale mère – se remplissait de lourds nuages. Quiconque restait dans la pièce pouvait observer, s’il n’avait pas peur d’y plonger sa tête, les rêves qu’il concevait se projeter dans ces nuages. Plus les nuages étaient sombres et lourds, plus les cauchemars étaient noirs ; l’obscurité dans laquelle la pièce était plongée en disait long sur l’activité qui l’occupait.
Depuis quelques temps, l’aile d’Oneiros était d’ailleurs perpétuellement plongée dans cette nuit cauchemardesque, parfois balayée d’éclairs qui effrayaient les prêtres et les prêtresses qui osaient s’en approcher. Que préparait-il ? Personne ne le savait vraiment. Il aurait fallu, pour cela, non pas seulement connaître la prophétie dont Oneiros avait pris connaissance, mais également l’interprétation qu’il en avait faite ; interprétation qui l’avait tout naturellement mené à Serenos après des recherches acharnées durant de longues journées et de longues nuits.

Depuis, plus personne ne dormait à Meisa – et il s’en amusait beaucoup, imaginant les supplices les plus délectables pour la populace de cette contrée. Ah, qu’il aimait les regarder se tordre dans leurs sommeils, et crier, et pleurer, et leurs yeux se cerner, et leurs regards se vider.
Épuiser une population pour mieux abattre un roi : un petit classique de l’art de la guerre.

- Oneiros !
- Bordel de m-

Une chute malencontreuse lui coupa la parole. Mine de rien, ça l’épuisait, tout ça. Il avait hâte d’en finir.  « Boarf, les humains, ça s’écrase comme des cafards ». Remettant en ordre sa tenue – un kimono relativement sobre, noir et pourpre – il se dirigea vers la porte et l’ouvrit vivement, pour mieux faire face à sa demi-sœur.

- Tiens, Chryséis. Ça faisait longtemps. Que me vaut ce plaisir ?

Le ton était doux-amer, doucement insolent.

3


Afin de lui répondre, il aurait pu s'enorgueillir de son statut de dieu ; et, dans ce cas de figure, ne la considérer que comme une fille à impressionner, ce qui rimait, la plupart du temps, avec ne pas parler de sa mère. Il suffisait de prononcer son nom pour que la réaction de la personne, en face de lui, change tout à fait ; soit elle mourrait de peur (ou, dans une variante, était prise d'une crise de panique, tétanie et tremblements offerts), soit l'aura de sa génitrice venait empiéter sur la sienne. Il était vrai qu'Héra faisait sa misère à ... un nombre de personne assez impressionnant, et que son charmant statut de reine des dieux étouffait beaucoup de choses. Les plus curieuses posaient alors des questions étranges sur sa généalogie, et il était assez compliqué, à son sens, d'expliquer pourquoi, en toute tranquillité, il était l'enfant de sa mère et du fils de cette même mère. Chez les dieux, ce n'était pas gênant - comme si le sang divin pouvait être tâché de déformations liées aux incestes - mais les humains avaient un regard assez dur sur ce genre de pratiques.

Quoiqu'il en soit, il lui répondit de la même façon qu'elle l'avait fait : un haussement d'épaules, un sourire furtif. Il embaumait le mystère, un mystère un peu insolent. Tout en cherchant - tout de même - ses mots, il la détailla du regard, ne serait-ce que pour la matter s'assurer qu'il ne l'avait jamais vu dans un autre contexte. Il en était sûr, il se serait souvenu de ces traits, de cette chevelure, délicieusement longue et adorablement blonde, de ces lèvres roses, et de cette peau qu'il osait, sans vraiment de scrupules, imaginer douce. Sa blancheur sous-entendait qu'elle pouvait tourner au rouge assez rapidement.

"Je suis ..."

Les yeux d'Oneiros, qui ne s'étaient pas privés de glisser sur elle, se plantèrent dans ceux de la jeune fille.

"Je ne suis pas rêveur ordinaire, non - belle intuition."

Il était difficile, quand on ne connaissait pas le jeune dieu, de savoir si ces deux derniers mots étaient moqueurs ou relevaient du compliment.

"Faisons quelque chose, tu veux ? Je vais te dire qui je suis, mais si tu me réponds encore par un de tes jolis sourires ... Mmh, disons que tu auras la confirmation qu'il n'y a pas que cet environnement sur lequel j'ai de l'emprise. Rien ne m'échappe dans ces rêves ; je dirais même que tout ce qui existe ici m'appartient plus ou moins. Je ne sais pas, je pourrais, d'un simple mouvement, d'une simple pensée, effacer ta robe ou te métamorphoser en petite brune."

Un sourire amusé ponctua cette phrase, avant qu'il ne remue la tête - comme pour dire "Je plaisante". A voir s'il plaisantait réellement. Jouer un peu au con, il savait le faire et, surtout, il aimait le faire. Il se leva et, les yeux rivés dans le ciel, sur les petites ruines antiques, les feuilles froissées par le vent, il fit le tour de la chaise sur laquelle elle était assise, avant de s'arrêter dans son dos. Ses mains se posèrent sur le dos de la chaise.

"Je m'appelle Oneiros."

Il souffla.

"Mmph, non, je pense que ça ne te dit pas grand-chose sur moi. Disons que ... Il y a des années de ça, à une époque que je n'arrive même pas à me figurer, n'existait que le Chaos - un Chaos qui ne connut sa fin qu'à l'arrivée des premiers êtres ; les divinités. Il y en a beaucoup, je vais t'épargner tout ce récit, mais l'un d'eux, l'un des premiers dieux, s'appelait Hypnos ; on le connait mieux sous le nom du Sommeil."

Le jeune dieu prit une lente inspiration.

"Le Sommeil ne va pas sans les songes, alors ... Alors, à ma naissance, je l'ai rejoint. Depuis ce jour, je fais partie des songes tout comme il font partie de moi - et ce monde m'appartient. J'y passe le plus clair de mon temps, et je t'y croise assez souvent."

Ce léger excès d'orgueil le fit sourire. Tranquillement, d'un pas lent, il se replaça en face d'elle, souriant.

"Je suis donc bien placé pour savoir que tu n'es ni une déesse, ni une créature divine. Il est légitime que je sache qui tu es, tu ne crois pas ? "

4


Le monde des songes était un organisme dont il n'ignorait (presque) rien. Dès qu'il y faisait son entrée, il semblait entrer dans un corps, un corps immense et majestueux ; il se dissimulait dans ses nervures, les faisait vibrer, morceau d'un Tout où le réel n'existait qu'à travers des reflets déformés. Allongé sur le dos, les doigts flottant dans les airs afin d'agripper les membranes de rêves, et afin de les tordre, les faire plier selon sa volonté - un ciel qui tremble, des plantes qui s'étirent, une atmosphère qui s'alourdit avant de se rafraîchir - il était tout occupé à ne pas penser mais à faire quand ce cri écorcha le silence.


S'il y avait une présence autre que la sienne, ici, ce n'était pas de son fait. La méfiance, petit réflexe fluide, glissa le long de son cerveau. Puis il reprit ses esprits ; à présent, il n'en doutait pas, elle était là. Elle était quelque part, dans son paysage, son atmosphère, dans cette nébuleuse qu'il s'était inventé. D'un geste du poignet, il concentra quelques nuages autour de l'astre qui flottait tranquillement dans le ciel - un rayon de lumière, tiède, coula immédiatement sur elle. Il s'était lentement redressé, la détaillant avec une pointe de curiosité au fond des yeux, quelques grammes de méfiance encore. Il mit peu de temps à comprendre qu'elle n'était pas olympienne, ce qui le rassura légèrement ; il en avait vraiment sa claque des prêtresses qui zonaient dans son milieu naturel, après s'être procuré deux ou trois petites plantes ici et là, quand lui voulait être tranquille. Ces connes ne comprennent pas que si je ne les invite pas, elles n'ont rien à foutre ici - merde, elles sont déjà dans mon réel, qu'elles ne saccagent pas mon rêve. Mais, elle, c'était différent. Toujours sans faire un geste, la dévisageant alors qu'elle était inondée de lumière, de loin, serein, il entendit à peine ses murmures ; tout juste ses dernier mots : "Vous êtes trop parfait pour être un homme". Un sourire se traça brièvement sur son visage. Je suis peut-être pire que cela, tu sais.

Dans ce grand débat sur la prétendue perfection divine, il avait un avis bien tranché ; chaque être vivant savait comment creuser sa propre main pour accueillir la perfection dans sa paume, mais elle laissait vide toutes ces mains ; c'était comme passer ses doigts à travers un nuage de fumée, et ne garder, sur la peau, qu'une odeur disparate et éphémère de celle-ci - mais rien d'autre. Les Olympiens ne dérogeaient pas à la règle, mais ils jouaient aux cons, persuadés que leur immortalité était source de perfection ; si le temps vous offre la sagesse, l'éternité, elle, vous laisse largement le temps de vous trouver des excuses pour à peu près tout faire. La phrase la plus prononcée en Olympe, après "Qu'on m'apporte le nectar des dieux !", était "Je m'en fous, j'ai le temps". En Olympe comme partout ailleurs, la perfection n'était rien d'autre qu'un spectre vaporeux.
Mais le jeune dieu ne lui sortit pas son petit laïus ; il se contenta de lui sourire, sans lui faire comprendre qu'il l'avait plus ou moins entendue. Son ego divin se trouvait tout de même touché par les mots qu'elle avait prononcé. Tourné vers elle, il hésita à lui faire signe d'approcher - il se contenta d'écarter les nuages, pour que le soleil leur fonde dessus.

"Ma petite rêveuse. Hm, non, non ... Non, tu n'es pas qu'une rêveuse, n'est ce pas ?"

Il s'était redressé, en parlant, sans pour autant se lever. Le dos droit, le regard collé à sa silhouette encore bien trop lointaine, il fronça les sourcils, avant de lui faire signe de se rapprocher de lui, d'un signe de tête.

"Je ne sais pas - non, je ne pense pas - qu'il est normal que je rêve de toi aussi souvent, alors que je ne te connais pas."

Il aurait très bien pu lui asséner un "Alors que tu es dans mon monde", mais il se retint. Si elle était là, c'était qu'elle participait, d'une façon ou d'une autre, à ce monde. Il était cependant très surpris qu'Hypnos ne lui ait rien dit au sujet de cette femme. En même temps, lui, moins il en dit ... Effectuer une éducation divine auprès d'un être aussi taciturne et sombre qu'Hypnos était ... C'est une expérience. Il se promit tout de même de lui toucher quelques mots à propos de cette femme. Je suis à peu près sûr qu'il s'en contrefout, mais bon. Les anciens dieux - les premiers dieux, ses ancêtres - étaient des personnes très étranges. Peu de monde les voyait - et encore moins de monde les fréquentait. Il s'en était rendu compte très vite, en particulier en croisant Nyx chez sa mère, un soir, Nyx et ses yeux qu'il qualifiait volontiers d'angoissants. Hypnos - le fils de Nyx, en passant - était plus doux qu'elle, bien qu'excessivement silencieux, d'une froideur très douce. C'était surtout son frère jumeau qu'il espérait ne jamais, jamais croiser. Mmph ; si tout se passe bien pour moi, cela n'arrivera jamais.

Lui, jeune dieu, ne pouvait pas se permettre d'être orgueilleux. Mais il était très intrigué par cette jeune femme, et curieux de savoir une telle fille en liberté sur ce qu'il estimait, avec un brin d'orgueil nécessaire à toute divinité, être son territoire. Il avait, de plus, du mal à expliquer sa présence récurrente ici - qui signifierait qu'une fois sur deux, ils dormiraient au même moment, étonnant au vu des horaires changeant du jeune dieu. Quel petit être étrange que cette femme.

5
/ Titre issu de Shakespeare, La tempête. /

“Mmph”.

Le réveil, avec son petit soleil qui écrase déjà bien la gueule, n’était pas son point fort. Les vannes les plus récurrentes à son propos portaient sur sa relation avec le sommeil ; dieu de celui-ci, il passait pourtant une maigre poignée d’heures à dormir, et, quand il se réveillait, il n’avait rien d’une fleur fraîche qui s’éveille dans la rosée du matin. Au fil du temps, il lui semblait même que, peu à peu, le vin faisait partie de son aura naturelle. Il attendait le jour où il en serait dégoûté - mais l’éternité lui laissait le temps de s’en lasser mille fois, puis d’y revenir au moins autant de fois. Il avait eu une période de creux, quand sa mère, bien trop friande à son goût des excursions sur Terre, lui avait fait découvrir la bière ; mais celle-ci lui tapait trop sur le foie. Les caves de Dionysos avaient fini par l’aspirer à nouveau ; la volonté n’était pas sans plus grande qualité.

Oneiros étira son bras sur le lit, vérifiant qu’il était bel et bien vide. Il soupira de plaisir en constatant que c’était le cas, avant de capturer son visage dans ses mains. Tant pis pour l’heure - la notion de temporalité s’effritait vite au contact de l’immortalité - et tant pis pour tout le reste, ses obligations, la visite de courtoisie à Hypnos, les récits éclairants de ses amis sur deux trois black-outs de la veille. Il se redressa en s’étirant, calculant avec précaution la distance qui le séparait de son bain. Une dizaine de mètres. Bon. Courage. Une vague de fatigue s’empressa d’engourdir ses muscles, et il retomba dans son lit. C’était une de ces belles journées où il n’avait envie de voir personne, excepté lui-même et … Et elle.

Elle, c’était cette fille dont il ne connaissait pas le nom mais qui, chaque fois qu’il rejoignait le monde des rêves pour flâner, le surprenait. Il avait beau user, encore et encore, de ses pouvoirs pour bâtir chaque petit fragment de ses songes - dans lesquels il s’engouffrait de plus en plus régulièrement, au grand damn de sa mère qui le traitait de petit con, pour la simple et bonne raison qu’il évinçait la réalité trop facilement et fréquemment à son goût - elle était toujours là, et elle faisait toujours ce qu’elle voulait de cet environnement onirique qu’il devait pourtant avoir la faculté de maîtriser. Pourtant, à sa connaissance, il n’existait aucune déesse des songes qui pourrait être sa rivale ou simple compagne de jeu. Il n’y avait que lui. Hypnos, plus haut, oeuvrait à des entreprises qui lui échappait un peu ; et, s’il avait eu des doutes, pensant que cet ancêtre divin se grimait en petite blonde, ce dernier l’avait vite calmé : non, non, Hypnos ne traînait pas dans ses songes, il avait bien mieux à faire.
Il ne se formalisait pas de la présence de cette fille, au contraire. D’autant disaient qu’il était encore trop jeune, trop attiré par les femmes pour oser lui rentrer dedans ; lui trouvait simplement cette compagnie spectrale agréable. Jusque là, ils n’échangeaient que des regards, se croisaient, réciproquement surpris, l’un comme l’autre, de voir un autre être vivant dans les parages. Il lui arrivait de la voir sans qu’elle le sache, et il commençait à se dire que le contraire devait être au moins aussi vrai. Et quand il ne la voyait pas, il profitait de cette solitude tout en se sentant légèrement déçu.

Oneiros sortit de son lit dans un petit grognement, les muscles rompus. Il se traîna, avec assez peu de grâce et beaucoup d’épuisement, vers son bain ; situé près de son lit, il consistait en une vasque immense creusée dans le sol. Que l’eau soit froide, il s’en foutait un peu ; il n’avait qu’à fermer les yeux, rejoindre le sommeil, pour qu’elle se réchauffe. Et c’est exactement ce qu’il fit. Il profita de quelques minutes de détente, avant d’atteindre un nouveau palier dans le sommeil ; un endroit dans lequel il pouvait passer des heures. D’humeur bucolique, il dessina un temple grec en ruine, des plantes, partout, ruisselant sur la pierre comme des petits cours d’eaux, un ciel paisible, aucun oiseau (leur piaillement était insupportable pour ses pauvres petites oreilles divines). Il ajouta, ici et là, des bosquets et des arbres, une cascade dont les remous et les sursauts charmaient particulièrement ses tympans, et quelques autres fragments en ruine ; ici des colonnes, là des atriums envahis par les mauvaises herbes. D’un souffle, il donna au ciel la teinte d’un crépuscule lent et vaporeux, avant d’ajouter, sur sa peau, un kimono trop large taillé dans le tissu d’une toge.

C’était tellement cliché qu’il adorait ça. Le dieu qui se repose dans la nature, avec une certaine langueur et une autorité foutrement divine, un brin insolente. On a beau être immortel, on n’a vingt qu’une fois ; il l’avait réalisé après avoir été élevé par sa mère : elle avait beau avoir la beauté d’une femme bien avancée dans la vingtaine, sa tête était ruinée par les années, les années, et encore les années. Son nihilisme passait pour incorrect venant d'une divinité, mais il persistait à y voir une forme de sagesse qu’il finirait par atteindre, un jour ; alors, ils se saouleraient ensemble, sur Terre, blasés tous deux de tout ce que le(s) réel(s) pouvai(en)t apporter. Seulement, pour le moment, son insouciance lui collait au corps, et il en profitait autant que possible, conscient que cela finirait bien un jour.

"Viendras-tu, dis-moi."

Il se parlait à lui-même, avançant entre les ruines, faisant pousser des montagnes à l'horizon, changeant leurs teintes d'un battement de cils, transformant l'eau en vin, en rhum, puis à nouveau en vin, et faisant glisser le ciel du bleu nuit tendre au rouge un brin sanguin. Les nuages se posaient dans le ciel, immobiles, avant de bondir, de se déchirer dans les airs. Le souffle frais et léger du vent, il le fit enfler, exploser ; le bruit de l'orage fit craquer un ciel parfait à trois reprises, avant de s'éloigner, pour n'être plus qu'en fond sonore. Il dessina une statue, haute, imposante, qu'il émietta du regard ; elle devint un tas de sable, qui s'envola en spirales dans les airs, puis en tornade, avant de disparaître tout simplement. Ce simple plaisir de maîtriser son environnement le rendait tout simplement heureux.

C'était un de ces plaisirs égoïstes qu'il lui fallait.

6
Olympe / Re : Tiens, de la famille en visite ? [Oneiros]
« le: mercredi 02 juillet 2014, 00:06:39 »



Le jeune dieu lui répondit d'un léger sourire. C'était attendrissant. Pas mal de récits humains faisaient l'apologie de ces princes censés délivrer des princesses enfermées en haut des tours. Sa mère lui avait lu ces histoires sur son habituel ton désabusé, ponctuant ses phrases de soupirs exaspérés et terminant ses lectures par "Il y a mieux, comme bouquins, tu sais". Il s'agissait de contes. Des récits simples, simplifiés, simplets. Il les lisait avec beaucoup de recul. Passé un âge, l'innocence s'évaporait pour devenir du second degré.

Oneiros s'assura, d'un regard, que tout allait bien. Il avait bien ses clopes, son briquet, il ne sentait aucune présence agressive - et surtout pas celle de sa mère - et elle était aussi prête que lui. Parfait. Sortant de la pièce, il se remémora le chemin une énième fois. il avait beau le connaître sur le bout des doigts, jamais il ne se pardonnerait une erreur de parcours. Il était en train d'enlever une jeune fille à son père, père qui n'avait pas la réputation d'être bienveillant. La prudence était de mise. Agitant l'index dans sa direction, il fit signe à Cindy de le suivre. Les couloirs, vides, étaient un nid d'échos. Concentré, silencieux, il hypnotisa à tour de rôle trois gardes. Un tour simple, qui consistait à faire entrer dans les esprits l'idée qu'ils étaient invisibles. L'odeur des murs frais et du soleil capturé par les dalles disparut ensuite, laissant place à celle de l'air frais.

- Prends ma main.

N'attendant aucune réponse - sale gosse, va - il s'empara de celle de Cindy, l'attirant au-dehors. Il fallait suivre l'odeur de l'air pour quitter les Enfers. Un souffle frais griffa sa joue, lui indiquant le chemin à suivre. Hypnose, encore, pour les créatures infernales qui gardaient les entrées de ces lieux.

Il savait qu'il était en train de jouer avec le feu, et il adorait ça. L'adrénaline, sous sa peau, faisait vibrer son cœur. Les murs noirs, les ténèbres, les ombres, l'odeur de la mort et d'une éternité enfermée disparurent petit à petit. Olympe approchait. Il accéléra le pas, impatient. Il savait que cette crainte qui s'accrochait à ses tripes disparaîtrait au moment où il s'éloignerait des Enfers, aussi la savoura t'il dans un soupir.

Il fallut encore quelques secondes avant que leurs pieds ne foulent ... de l'eau.

- Ah, merde, merde ... Je me trompe toujours de chemin, pesta t'il.

Un petit ruisseau courait sous leurs pieds. L'eau claquait sur les cailloux, se répandait timidement dans l'herbe. Des arbres se dessinèrent petit à petit autour d'eux, alors même qu'ils restaient immobiles. Le royaume d'Hadès était derrière eux, s'effaçant au fur et à mesure. Il n'y avait aucune frontière clairement visible entre Olympe et les Enfers. Il fallait connaître le bon tournant, la bonne route, qui vous faisait passer d'un lieu à un autre de façon très subtile. Enfant, il était monté au sommet du mauvais arbre et, en tombant, avait atterrit chez son oncle. Ce souvenir était franchement horrible. Il avait cru mourir de peur. Les Enfers n'avaient rien à voir avec Olympe.

Un soleil chaud frappait ses joues et sa nuque. Il se tourna vers Cindy.

- Je pensais qu'on arriverait dans un endroit plus ... Enfin, plus près d'Olympe. On est chez Dyonisos. D'ici dix minutes, ça sentira le vin, et on entendra beaucoup de rires. Pas d'inquiétude à savoir, ils ne sont pas méchants.

C'était un fait. Les alentours du domaine de ce dieu étaient une ode au chaos.

- Si tu n'as jamais vu Olympe, je compte bien t'en mettre plein les yeux. C'est par là.

Il se dirigea vers la droite, là où des arbres verts et frais poussaient. On devinait, à l'horizon, un imposant bâtiment à l'architecture ancestrale : Olympe.

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Olympe / Re : Tiens, de la famille en visite ? [Oneiros]
« le: mardi 27 mai 2014, 00:54:57 »
Il écouta son récit avec une petite émotion. Le jeune dieu n'était pas un petit con, à s'amuser de tout, à ne rien prendre au sérieux. Cette Cindy l'intriguait. Il trouvait étrange qu'un dieu puisse dissimuler ainsi sa progéniture, avec autant de soin et de rigueur. Mh, non, étrange n'est pas le mot. Oneiros trouvait ça cruel. Oui, cruel, c'est mieux. Tous les enfants des dieux étaient élevés ensemble, dans un esprit fédérateur limite sectaire qu'il avait néanmoins appris à apprécier. L'illusion de faire partie d'une grande famille unie lui mettait du baume au cœur. Quand il était un peu bourré, il trouvait Olympe merveilleuse. C'est une fois sobre qu'il réalisait que tout n'était qu'une façade, et que la solidarité divine n'existait tout bonnement pas.

Cette petite ne faisait pas partie de cette vaste farce, c'est pourquoi elle avait de l'intérêt, à ses yeux. Elle était inédite.

- Les enfants des dieux, c'est toujours très compliqué, je sais.

Il prit la gourde, la fit sauter de main en main avec adresse.

- Officiellement, je suis le fils de Zeus et Héra, mais officieusement, mon père, c'est Arès. Personne ne doit le savoir, mais tout le monde le sait. C'est du théâtre. T'as de la chance de ne pas en faire partie, crois-moi.

La gourde tomba sur le lit. Il s'était loupé. Tant pis. Bouffée de tabac, encore, tandis qu'il la fixait à nouveau.

- Par contre, passer à côté d'Olympe, ne jamais avoir mis les pieds là-bas … C'est une erreur.

Légère grimace sur sa belle petite gueule.

- Olympe est très belle. C'est immense. Je pense que c'est un lieu vivant … 'fin, j'en parle comme si c'était un être vivant, personnellement. Il y a toujours de nouvelles pièces, mais on ne se perd jamais. L'eau est à la bonne température, les portes s'ouvrent devant nous sans qu'on les pousse, des prêtresses se baladent avec de la nourriture et du nectar, toujours, tout le temps …

Oneiros se tut, penchant la tête sur le côté. Il la regarda, plissa les yeux, et la montra du doigt.

- Viens donc te faire une idée par toi-même. Je peux te faire visiter. Je connais les moindres passages secrets et je maîtrise l'hypnose. Une petite fugue ne peut que te faire du bien.

Merci pour cette leçon de vie, mon grand.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 27 mai 2014, 00:40:32 »
J'ai deux films en qualité Blu-Ray avec Christian Bale dedans.

*sourire de groupie affamée*



00 : 43


Un p'tit connard m'a spoilé le final d'Hannibal, je rage, OH JE RAGE. (L'épisode 8 de GoT sera disponible quand, au fait ?)

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Olympe / Re : Tiens, de la famille en visite ? [Oneiros]
« le: lundi 26 mai 2014, 00:50:11 »
D'un pas lent, Oneiros entra dans la pièce, après qu'elle l'ait invité. Non pas qu'il ait été effrayé par elle, mais il s'efforçait d'être prudent. Cindy. Elle disait s'appeler ainsi. Ce nom ne lui disait rien. Même pas un souvenir. Sur Terre, il avait croisé beaucoup de Cindy, aussi bien des petites blondes archétypales aux oreilles parées d'anneaux dorés que des brunes prudes et des rousses complètement cramées. Mais une Cindy comme elle, il n'en avait jamais vu. Quelques pas, encore. Elle avait une aura divine indéniable. Elle était donc bel et bien une divinité. Oneiros regarda tout autour de lui, tête droite, prenant petit à petit ses aises. La surprise avait le don de l'immobiliser. Une fois sorti de cet état, il redevenait celui qu'il était.

- Je suis Oneiros. Dieu des rêves, des cauchemars, des songes, ce genre de choses.

Cette phrase de présentation, il la connaissait par cœur.

Il avait perçu, dans sa voix, cette petite tonalité triste. Celle que l'on prête à ceux et celles qui sont emprisonnées, que l'on bloque d'une façon ou d'une autre.

- Ne t’inquiètes pas pour la boisson, j'ai déjà tout ce qu'il faut.

Le jeune dieu donna une tape sur une gourde, retenue à sa taille par un système aussi ingénieux qu'incompréhensible. Il fit quelques pas dans sa direction, brisant petit à petit cette distance réglementaire que l'on dresse entre nous et les inconnus. Ses yeux brillants percevaient chaque détail. Un rapide coup d'oeil vers le « Manuel des enfers », avant qu'il ne se concentre sur elle. Il défit l'attache qui retenait la gourde, et la lança sur le lit. Fermé, le récipient se contenta de rebondir.

- C'est du nectar, j'en bois assez souvent, p'têt trop. Vas-y, sers-toi, j'en ai bu suffisamment.

Il avait foutrement envie d'une cigarette.

- J'hypnotise tout le monde, quand je viens ici. Ça m'évite pas mal d'ennuis. Il n'y a qu'avec Hadés que j'ai un peu plus de mal. Il n'aime pas trop qu'on lui désobéisse, mais j'adore ça.

Cigarette allumée. Un foutu défaut humain.

Oneiros, resté debout, finit par s'installer sur le lit, à côté d'elle.

- Tu es … coinçée ici, on dirait. Je peux savoir pourquoi, ou c'est un secret ?

Il avait toujours ce petit ton, un peu moqueur, mais pas trop. Le genre qui mettait mal à l'aise les humaines peu sûres d'elles mais qui donnait envie de jouer à celles qui avaient confiance en elles. Tout semblait très naturel, chez lui, et un brin nonchalant. Sa façon de s'asseoir en tailleur, sa manie de fumer et de se balader sans cesse avec du nectar sur lui … Autant de petits détails qui agaçaient les dieux et déesses plus âgées, mais qui faisaient sa légende auprès de ceux de son âge.

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Olympe / Re : Tiens, de la famille en visite ? [Oneiros]
« le: dimanche 25 mai 2014, 19:25:51 »

- Si tu perds, tu vas aux Enfers ! 

Ce genre de défis stupides, Oneiros les adorait. Quand il se retrouvait chez Dionysos, le jeune dieu n'avait pas son pareil pour boire et jouer. Des vices que personne ne pourrait jamais lui pardonner, selon sa mère. Lui vivait très bien ainsi. Boire, il s'y était habitué petit à petit, et pouvait désormais se targuer de très bien tenir l'alcool. Dionysos était un très bon professeur, sur ce point. Il ne comptait plus les fois où ce dieu lui avait fait redécouvrir les plaisirs de la boisson. Jouer, c'était son péché mignon. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Perdre, par contre …

- Oneiros, tu as perdu. 

- Dis pas de conneries. 

- Mh. Mh. Mmmh. 

La petite prêtresse face à laquelle il jouait ricana. Il la regarda ranger les dès, et poser ses coudes sur la table. C'était une belle journée, et beaucoup de prêtresses rongées par l'ennui s'étaient réfugiées ici. Dionysos avait comme réputation d'être un maître de maison excellent. Il fournissait à boire, à manger, de quoi jouer, tout et n'importe quoi. Il y avait toujours de l'agitation, comme si personne ne dormait jamais, ici. Quand on lui parlait mariage, responsabilités, enfants, il venait chez Dionysos et se remplissait le crâne de substances. C'était foutrement bon.

- T'as perdu, répéta t'elle

- J'dois faire quoi, alors ? Comme la dernière fois ? J'en ai marre de devoir descendre sur Terre à chaque fois, riposta le jeune dieu.

- Tu vas aux Enfers, j'ai dit.

- C'est une blague ?

La petit blonde le dévisagea, les sourcils arqués. Non, ça n'en était pas une.

- Tu vas me ramener un bijou qui appartient à Hadés.

Oneiros écarquilla les yeux. Hadés, fallait pas trop le chercher. Quand Héra et lui s'entendaient bien, il pouvait se permettre toutes les conneries, mais un froid s'était installé entre eux, récemment. Depuis, il évitait de faire trop le con. 'fin, là, il n'avait pas vraiment le choix. Sans un mot, tout sourire, le jeune dieu quitta les lieux, se dirigeant d'un pas assuré vers les Enfers. Oh, il aurait bien fait demi-tour, histoire de voler un bijou quelque part et de prétendre qu'il venait de chez Hadés. Mais Oneirsos avait sa petite fierté. Il esquiva les regards, quittant à pas de loups Olympe.

Direction les Enfers.

Sur le chemin, il brouilla l'esprit de quelques créatures plus ou moins vivantes, afin de passer inaperçu. Il connaissait la route sur le bout des doigts. Avancer ici, tourner là, éviter les gardes, surveiller ses arrières. Même s'il n'avait pas emprunté cette route depuis un moment, il avançait à l'instinct. Il n'avait de cesse de se dire qu'il n'avait pas vu Hadés depuis longtemps, qu'il se prendrait sûrement une belle raclée si on le trouvait, mais il n'avait pas peur. Jamais. Oh non. L'adrénaline ne l'angoissait pas, elle l'amusait. C'est sur ces belles pensées qu'il s'introduisit, finalement sans trop de problèmes, chez Hadés. Depuis qu'il maîtrisait l'hypnose, Oneiros n'avait plus peur de rien. Un regard, et il avait le contrôle. Enfin, pas sur les dieux, mais tous les autres, oui.

- J'suis toujours là, j'ai pas bougé. 'Pouvez allez faire vot' rapport à mon père.

Le jeune dieu cessa de marcher. Il y avait quelqu'un ? Il aurait préféré que la pièce soit vide, quitte à piquer un bijou. Depuis quand le dieu des morts avait-il de la compagnie ? Hadés avait toujours été un solitaire. Piqué par la curiosité, il fit un pas, puis un autre, afin de mettre un visage sur cette voix. Elle avait parlé d'un « père », mot qui tournait dans sa tête. Olympe et ses histoires habituelles de paternité … C'était tout un débat.

Et il la vit. Enfin, il vit ses cheveux, enflammés, la balle gluante qui flottait dans les airs, le livre épais et poussiéreux, et tout un corps qu'il n'avait jamais vu. Il ne parvenait pas à faire le lien entre elle et Hadés. Que faisait-elle là ? Depuis combien de temps était-elle là ? Pourquoi ? Il n'avait jamais entendu parler d'elle, et pourtant il avait d'excellents contacts. Un brin mafieux, ce môme, oui, certes.

- Qui es-tu ?

Le ton n'était pas agressif, loin de là, il était juste … curieux, amusé. Oneiros venait d'entrer dans la pièce, vêtu d'une de ses toges habituelles, très blanche, très pure, qui tranchait avec sa petite gueule de gosse insolent.

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Il fallait qu'il soit discret. Ceeeertes, il était un dieu, désormais, et n'avait plus à craindre les foudres de sa très chère mère qui aimait tant l'engueuler quand elle le trouvait inconvenant. Mais ... Il était un dieu. Et un dieu qui traînait sur Terre, ça faisait très Héra, et la plupart de l'Olympe lui aurait volontiers collé des gifles pour ça. Personne ne comprenait son attrait pour cette civilisation. Les terriens. Ils vivaient comme de petites mouches, ou alors des fourmis, il hésitait encore. Des insectes vivotant comme ils le pouvaient, cherchant à se distinguer de la masse sans pour autant s'en séparer radicalement. En Olympe, ils étaient bien moins que ça. Ils auraient peuplé une île terrienne, tout au plus. Cette surabondance de vie, sur cette planète, le laissait bouche-bée.

Mais il n'y avait pas que ces préoccupations pseudo-philosophiques qui occupaient son esprit ; les femmes qui vivaient sur Terre, et plus particulièrement ici, au Japon, le passionnaient. Il aimait les regarder jouer au jeu de la séduction. Il aimait voir une attitude changer du tout au tout, poussé par un désir qu'on pourrait contrôler mais qu'on laisse nous happer. Ce genre de décalages l'amusaient. Les dieux se considérait, en règle générale, au-dessus de tout. Lui aimait bien s'abandonner un peu. Si, jusque là, il n'avait jeté son dévolu que sur des lycéennes et quelques cougars pour pimenter le jeu, Oneiros avait voulu changer un peu. Il voulait une icône féminine, une femme sensuelle, une créature presque divinisée par cette sensualité. La choisir aveugle était une évidence ; il n'aurait pas à se cacher, juste à profiter. Et cette femme qui venait d'entrer lui plut immédiatement.

- Ohayo Oneiros-sama. Je constate que vous êtes ici un peu en avance.

- En effet. J'étais impatient.

Sa voix n'était pas spécialement froide, il se voulait même avenant. Mais Oneiros aimait aussi jouer, aussi son ton fut-il celui d'un homme qui sait ce qu'il veut, et qui n'hésitera pas à le faire savoir.

- Quant à moi, je constate que tu vas me plaire.

Il faisait attention à sa prononciation. Sur Olympe, tout le monde avait un petit accent un brin pédant. Un idiomatisme divin qui mériterait toute une étude. Certains dieux roulaient leurs "r" à la Zeus pour bien se faire voir, tandis que ceux qui voulaient se détacher de lui crachaient ce "r" avec une certaine violence. Lui faisait comme les Japonais, ou, en tout cas, faisait au mieux. Il ne pouvait juste pas s'empêcher de tutoyer tout le monde, ce qui lui donnait l'image d'un petit insolent.

- ... Enfin, je pense. Danse pour moi, Fiore. Ne me fais pas regretter mon choix.

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"La fille d’Hadès, mh ?"

Arrêêêêête Oneiros.

"Je suis le fils d'Héra, enchanté, ce sera un plaisir de ..."

Arrête Oneiros, j'ai des partiels, tu te calmes, on verra ça après.

"Raaaah putain, ma joueuse est insupportable."

Sale gosse. C'est pas toi qui doit te taper "Les milles et une nuits" dès 9h, demain. 

(Bienveeeeeenue !)

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Olympe / Re : Like I'd give a fuck... [Oneiros]
« le: dimanche 07 avril 2013, 18:21:35 »

... Son cousin avait bien raison, pour le coup. Il devait cesser de penser à ça. Tout vient à point à qui sait attendre, comme on le disait si bien sur Terre. Le jeune dieu finirait par connaître le pourquoi du comment. Il fit porter cette arme jusque chez lui par une personne de confiance, avant de regarder tous les dieux, autour de lui. D'ici peu, les foules bougeraient. Tandis que les plus sages rentreront, les autres s'envoleront. On parlait déjà de Dyonisos, qui organisait un petit quelque chose, avec des nymphes, des muses et des prêtresses, et peut-être bien quelques déesses esseulées. Dionysos avait le don de . As usual. Encore une soirée où il serait heureux que les dieux Olympiens ne possèdent pas d'appareil photo. Enfin, pas qu'il le sache. Méfions nous. Seule la musique humaine et quelques bouquins était entrés en Olympe, jusque là. Et il ne comptait pas s'en plaindre.

Une petite brune lui offrit un sourire, se dirigeant vers la demeure du dieu de l'ivresse, quand Kyo lui parla une seconde fois. Le verbe 'marier' le fit juste sursauter, si bien qu'il regardait son oncle en écarquillant les yeux. Quoi ? Oneiros s'alluma prestement une cigarette, les sourcils froncés. Il espérait sincèrement que Kyo ne soit pas sérieux. Il n'avait aucune foutre envie de se marier, n'y voyant qu'une source d'emmerdes phénoménale. Quand il voyait comme les couples olympiens étaient volages, il avait d'ailleurs plus l'impression de vivre dans une immense secte prônant la consanguinité qu'autre chose. Oneiros se racla la gorge, tirant une bouffée de tabac.

- J'aime quand mon lit est vide, parfois, tu sais ?

Répondit-il en tout en recrachant la fumée, dans un petit sourire. Un clin d'oeil de la part de cette brunette. C'est une prêtresse d'Artemis, non ?.

- J'envisage pas vraiment le mariage. Mh, non. J'ai tout juste vingt ans, et ... T-t-t. Pas question.

Nectar, une gorgée. Vin, un cul-sec. Le tout très discrétement, histoire de ne pas se faire une réputation d'ivrogne. Ce soir, il était un dieu. Il n'était plus le gosse d'Héra. Il n'était plus l'apprenti d'un vieux grabataire. Il était Oneiros, dieu des Songes, prosternez-vous, et pus vite que ça. Il sentait déjà se répandre dans tout son corps des vagues de puissance. Il était libre, enfin. Dieu que cette sensation était bonne. Divine, même.

- Je suis complètement libre.

Immense sourire.  La jolie brune s'approcha, lui offrant un verre avec un grand sourire, avant de jeter un oeil noir à Kyo, tout en s'éloignant. Mh, c'était bien une prêtresse d'Artemis. Voilà qui allait être drôle.

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Prélude / Re : Maman est là mes chéris. [Valawdée !]
« le: lundi 18 mars 2013, 12:48:31 »
Bienvenue (:

... Kyo, j'approuve tes dires. J'm'y rendrais souvent, tiens.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 19 février 2013, 03:06:37 »
... J'aimerais trouver une keupine à Oneiros.



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