4
« le: lundi 31 octobre 2011, 17:07:23 »
Un son strident lui vrilla les tympans, comme si on lui enfonçait un tison brûlant dans l'oreille, et la tira brusquement de son inertie. Une alarme. Elle entrouvrit les yeux, complètement assommée par le manque de repos et le réveil brutal, et poussa un cri de stupeur. Son cœur bondit dans sa poitrine à une vitesse affolante. Elle était suspendue dans les airs, reliée au plafond par une sorte de filin attaché à son dos. La jeune femme paniqua un peu, battant des pieds et tentant de se délivrer, de desserrer les liens qui comprimaient ses poignets. La sensation de ne pas toucher terre lui était très désagréable et elle sentit son estomac se serrer. Elle finit par abandonner; la corde menaçante de céder à tout instant alors que la chute risquait de lui être fatale, vu la hauteur à laquelle elle était maintenue. Elle inspira une bouffée d'air et se détendit.
Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Comment était-elle arrivée jusqu'ici ? La dernière chose dont elle se souvenait, c'est qu'elle avait terminé son service et qu'elle était sur le chemin du retour. Puis, plus rien. Le noir total. Et là, elle se réveillait ici.
Sophia se trouvait dans une sorte d'énorme hangar abandonné. Elle n'avait pas la moindre idée d'où pouvait-il se trouver. Il y avait quelqu'un en-dessous d'elle. Un homme. Il portait une sorte de... costume. Intégralement noire, moulant. Elle présuma que c'était très certainement lui qui l'avait conduit là. Sur quel malade avait-t-elle bien pu tomber cette fois...
Une douleur vive lui brûla l'abdomen : la faim la tiraillait. Voilà plus de dix heures qu'elle n'avait rien avalée, son dernier repas datant du déjeuner de la veille. La captive poussa un gémissement plaintif.
Après quelques minutes de réflexion elle s'adressa à son geôlier. Elle était fatiguée, avait faim et n'était pas vraiment en position de force face à lui. Il valait mieux pour elle de ne pas résister et de se soumettre à l'homme, même si elle détestait cette idée. A cet instant, sa fierté lui semblait moins importante que sa vie.
- Relâchez moi, s'il vous plaît...
Le ton intimait la supplication mais restait parfaitement calme. Elle en avait vu d'autre, ce n'était pas ça qui allait l'intimider.