5
« le: jeudi 27 octobre 2011, 20:46:22 »
La pauvre petite kitsune venait juste d'avoir le déclic qu'une peluche ne bougeait pas, et que par conséquent, il devait s'agir d'un terranide tigre. Mais à peine eut-elle réalisé ceci qu'elle se prit à voler en direction d'un fatras d'oreillers plus ou moins moelleux. Le choc, couplé à son alcoolémie actuel, lui fit tourner la tête. La pièce s'arrêta de tourner juste au moment où l'habitant du sous-toit lui appuyait fortement sur le ventre. La douleur fut terrible. Elle finit par vomir, la larme à l'œil. Elle réussit tout de même à n'asperger personne de l'immonde substance en tournant la tête sur le côté, le liquide disparaissant entre les oreillers.
Une fois le ventre vide, elle le regarda droit dans les yeux avec un regard d'incompréhension totale et une figure innocente, puis elle tomba en sanglots. Elle n'avait même pas remarqué que dans l'action, son kimono s'était partiellement ouvert, laissant sa plantureuse poitrine à la vue de son colocataire pas très amical, ni même la nudité de ce dernier.
Ouiiiiiiiiiiin! Tu m'as fait mal! Snif! T'es méchant!
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiin!
Snif! Pourquoi t'es méchant avec moi, j'ai rien fait! Snif!
Elle n'avait fait que le serrer contre elle et se frotter un peu. Rien qui aurait pu l'énerver. Du point de vue de son esprit alcoolisé, en tout cas. Si vomir n'arrange en rien son état, ça aura au moins eu le mérite de raccourcir le temps qu'elle passera ivre, ce qui est sorti ne risquant plus de passer dans son sang.
La douleur commençait doucement à s'en aller, et les pleurs avec. Non, elle ne comprenait rien à ce qu'il lui arrivait. Pourquoi quelqu'un se trouve-t-il dans sa chambre? Pourquoi lui faire subir un tel traitement? Elle pensa à plusieurs explications différentes, toutes aussi débiles les unes que les autres. Les brumes de l'alcool flottant dans son esprit l'empêchait d'avoir un raisonnement clair. Elle était coupée entre l'envie d'essayer de fuir cet homme violent et celle de le câliner. Son hésitation était palpable, elle était gravée sur sa frimousse interrogatrice, qui, au passage, ne faisait absolument pas attention aux paroles ou aux gestes de l'objet de ses pensées contradictoires.
Elle décida finalement de faire les deux à la fois en tentant un dialogue succint.
Nihon'shu veut pas avoir mal, veut que des câlins. Tu veux bien?
Ça lui paraissait être une bonne idée, mais cela pourrait tout aussi bien se révéler suicidaire. Il lui arrive parfois, lorsqu'elle a un peu bu, de parler d'elle à la troisième personne. Elle le fait également pour attendrir certaines personnes, lorsqu'elle joue la gamine, car sa façon de prononcer son nom, avec sa petite voix, est vraiment mignonne.
Elle tendit les bras vers lui avec un grand sourire ne doutant pas du résultat de son éloquente phrase. Il lui tardait déjà de pouvoir dormir sur une douce fourrure.