Les contrées du Chaos / Re : Tout n'est affaire que de grandeur [Aphelandra]
« le: jeudi 27 octobre 2011, 20:05:25 »La titane jeta un coup d’œil (voulu) discret entre les branches en bas, et ne trouva rien de mieux à dire que :
"... En fait, je sais pas... trop."
Ce qui était tout à fait vrai puisqu'elle ne connaissait pas la nature de l'acte qui se passait tout près de ses orteils, et qui d'ailleurs venait de finir.
Quand la jeune femme entendit la remarque à propos de son aura, l'air à la fois triste et étonnée qu'elle avait pris aurait fait fondre n'importe quel homme, mais pas la divinité qui y était habitué depuis le temps que sa prêtresse lui sortait cette tête...
"Mais-mais vous ne m'avez toujours pas montré comment faire ! J'peux pas deviner !.. et vous avez pas le temps de me l'enseigner, je suppose..."
Les deux lapins sortirent du buisson, pas vraiment effrayés par les deux pieds devant eux qui faisaient à eux deux la taille d'un camion de livraison. Aphelandra les sentit se frotter contre sa cheville et se baissa pour les prendre au creux de sa main. Tant pis si elle se prenait des Dark River dans les fesses, il valait mieux être mature et assumer ce qu'elle croyait être sa faute, au moins par respect pour un Dieu tel que Kyô. Avec le temps et les responsabilités, elle avait appris à ne plus faire l'enfant... ou au moins, pas tout le temps...
La blonde vérifia que le couple de lapins ne comportait aucune blessure ou parasite, avant de leur donner un baiser et de les poser ensuite avec précaution sur son épaule gauche, la droite étant occupé par le Divin qui n'avait pas manqué cette occasion de se plaindre pendant quelques minutes. Pour quelqu'un comme Aphy qui avait vu ses ancêtres transporter des tonnes de gravats sur leurs épaules et construire des grottes en s'écorchant les mains jusqu'à l'os, autant dire que ce genre de plainte était assez puérile. Mais elle n'était pas à sa place si elle se mettait à juger.
Outre-mesure, ça ne la dérangeait pas d'écouter : elle avait l'impression d'être utile, un peu comme la gentille femme qui écoute son mari à la sortie du travail en préparant le dîner (ce dernier détail devant être oublié, vu que Kyô n'était pas fan de la soupe qu'Aphy avait mis la matinée à préparer... quand y a des bouts de bois et des mouches mortes dans la casserole, faut dire...).
"Oh, c'est vrai !"
Une seconde plus tard, la géante avait sorti de nulle part un petit livre (dont le coin frôla l'oreille de Kyô et manqua de l'assommer), adapté à sa taille, donc pas si petit que ça. C'était le divin qui le lui avait apporté dans l'espoir de lui apprendre au moins l'alphabet et la faire monter d'un cran par rapport à tous les illettrés présent sur Nexus. C'était un cahier d'aspect rudimentaire, sûrement fabriqué par des fidèles qui avaient fraîchement appris l'imprimerie et qui avaient assez de courage pour faire des pages de cette taille.
En faisant attention à ne rien déchirer, Aphy tourna les pages (un peu rapidement pour les premières qui arboraient des dessins de sa main, qui ressemblaient fortement à des œuvres d'enfants et qui représentaient diverses choses très surprenantes de sa part telles que des lapins, des écureuils, Kyô et ce qui était censé être une Dark River mais qui ressemblait plus à un gros pâté noirâtre, des montagnes...) et finit par arriver à l'alphabet. Comme pour les cahiers de maternelle, il y avait l'original à gauche, et les résultats d'Aphy à droite, qui avait retracé les lettres une par une en tremblant un peu.
"J'ai formé des mots, aussi, la dernière fois !.. mais j'ai perdu la page vers les villages au sud, des fidèles l'ont prise pour une tenture et ont fait des toits avec, alors bon... en tout cas j'arrive à lire la moitié du texte que vous m'avez donné, aussi ! ♪"