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« le: jeudi 13 janvier 2011, 14:23:08 »
Il y a quelques jours, un marchand d'esclaves me capturait pour me revendre, rien d'extraordinaire pour un terranide en somme. Je m'étais laissée faire, une nuit au chaud et bouffe gratuite ça ne se refusait pas, je me suis d'ailleurs permise de critiquer le menu. Je me demande d'où vient cette idée reçue que les terranides chats aiment les boites qu'on donnent aux matous ordinaires? Un peu de poisson en revanche aurait été le bienvenu ou même quelques rongeurs au pire, mais non, toujours cette pâtée dégueulasse. Par contre, le gérant était plutôt frileux et avait tendance à monter le chauffage, chose qui me plaisait beaucoup, surtout que ma cage n'était pas très loin d'un radiateur, j'appréciais l'attention.
Dès le lendemain je fus vendue, à un jeune homme qui semblait particulièrement s'intéresser à mon arrière-train et comme je n'étais pas particulièrement intéressée par la gente masculine je lui ait faussée compagnie au premier relâchement de la laisse que j'ai sentis. Le seul soucis lorsqu'on se fait capturer, c'est que d'une les gens ont tendance à partir à notre recherche et de deux que généralement on perd tout ce que l'on avait sur soit. Et le seul moyen que je connaisse pour récupérer quelques possessions rapidement, c'est l'emprunt à durée indéterminée, parce que je n'aime pas le mot "vol".
Tandis que je retournais sur mes terres natales par un chemin inhabituel à cause de mes poursuivants, j'ai croisé cet étrange terrain, entièrement gelé au milieu de terres plus chaudes. Chose qui m'a surprise et comme la curiosité est un vilain défaut que j'ai depuis toujours je m'y suis aventurée, surtout que mes poursuivants penseraient surement qu'un chat n'irait pas dans la neige. Imaginez ma surprise lorsque j'ai aperçu ce grand domaine, mon envie lorsque j'ai réalisé qu'il devait y avoir pleins de trucs intéressants dedans et surtout ma peur lorsqu'un énorme chien m'a foncé dessus alors que je venais de sauter le mur d'enceinte. J'ai tout juste eu le temps de grimper sur le toit de la maison que j'entendais le claquement de la mâchoire du molosse derrière moi.
Une fois en sécurité je me suis amusée à le narguer bien sur, il était fou de rage et c'était plutôt marrant, gros chien débile n'attrapera jamais petit chat malin. Je m'inquiétais plus du bruit que j'avais fais que du toutou, car s'il y avait un chien son maître ne devait pas être très loin et il avait dû entendre les aboiements de son abruti de clébard. Le cambriolage semblait compromis et la fuite également car ce gros tas de muscles attardé m'empêchait de redescendre. J'ai donc forcé une fenêtre avant d'entrer, en espérant qu'il n'y avait pas de chiens à l'intérieur, la maison semblait bien calme. Le maître devait dormir, ce qui était fort probable en pleine nuit, mais le chien ne décolérait pas, jappant de plus belle tandis que je prenais quelques liquidités et babioles à droite, à gauche.
Je me suis alors dis qu'il serait judicieux de m'enfuir de l'autre côté de la maison, là où le chien ne m'attendait pas, j'ai donc traversé cette dernière le plus discrètement possible. Jusqu'à ce que j'entende un grognement derrière moi, j'ai courus dans toute la maison pour me débarrasser des chiens lorsque j'ai vu une fenêtre. Je me suis engouffrée dedans sans réfléchir et sans réaliser que je venais de traverser la chambre de la propriétaire. Puis j'ai courus comme une dératée vers le mur d'enceinte, ralentie par mes acquisitions, mais restant tout de même très agile et rapide pour une mi-humaine. Une fois en haut, j'ai repris mon souffle en regardant les gentils petits chien-chiens de haut en leur disant :
"Attrape moi si tu peux, abruti de chien."
Puis je me suis amusée à claquer mon derrière devant leur nez, histoire de dire : "t'aimerais bien croquer là dedans hein? Bah t'en auras pas !", mais je me suis peut être un peu trop amusée, car une humaine se dirigeait vers moi. L'heure de l'héroïque fuite avait sonnée, ni une, ni deux je me suis laissée glisser de l'autre côté du mur.