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« le: lundi 02 juin 2014, 22:45:30 »
L'assassin dut se résoudre à se taire et à laisser l'Empereur agir. S'il n'avait tenue qu'à elle, Fielgang serait mort manu militari. Voir sa tante dans l'état dans lequel il l'avait mise la faisait bouillonner intérieurement. Elle laissa Szaalion s'occuper comme il le souhaitait de Fielgang pendant qu'elle aidait le garde à soigner sommairement lady Langley. Rapidement, elle revint vers Szaalion qui lui ordonna de soutirer des informations à Fielgang. Lune n'était vraiment pas ravie de faire ça. Elle le ferait par devoir et par amitié mais ce genre de choses la répugnait. Un paradoxe quand on sait qu'elle tue de sang froid.
Szaalion s'attarda un très court instant, manifestant son anxiété, sa colère et son soutient à la fois avant de se retirer. Il fallait prévenir Nexus et arranger le coup. Lune s'en mordit les lèvres, elle avait l'impression d'être fautive. Elle ne devait pas céder à ses pansés et obéir aux ordres. Elle ordonna à ce que Fielgang soit transféré dans une cellule voisine pour ne pas déranger le médecin dans son ouvrage. Les gardes obtempérèrent rapidement liant les poignets du prisonnier entre eux pour les attacher au dessus de sa tête.
- Mince alors. Moi qui était toute fraîche, parfumée et prête à passer une délicieuse soirée dans des étoffes de soies me voilà coincée là avec vous dans ces geôles.
La jeune femme fit signe aux gardes pour qu'ils se retirent. Ils s'exécutèrent, restant à l'orée de la porte au cas où l'Ombre souhaiterait leur aide.
- L'empereur ne vous a pas fait de faveurs mon ami. Me laisser le soin de vous arracher des aveux...pour ensuite vous laisser à mon oncle...parce que c'est lui qui s'occupera de vous, soyez en certain.
- Vous n'avez pas le droit, je suis capitaine vous m'entendez ! CA-PI-TAINE !
Lune ne répondit rien et se contenta d'approcher à quelques centimètres de lui. Elle posa sa main sur son épaule et dans un geste lent et presque sensuel, elle la laissa glisser jusqu'à son coeur. D'un geste vif, elle arrache les médailles attestant de sa position au sein de l'Empire de Vapeur. C'était là un geste dégradant pour l'homme qu'il était. Cependant, il peut s'estimer heureux, ils ne sont pas devant la cour.
- Vous n'êtes plus rien, si ce n'est qu'un jouet parlant. Alors dites moi mon cher, comment dois-je vous arracher vos aveux ?
Il n'eut pas le temps de répondre qu'une gifle vint s'abattre sur son visage. Une vengeance personnelle. Un prélude. Elle réclama des ustensiles. Comme on le lui avait demandé, elle usa de ses talents pour faire parler l'homme. L'humiliation, la douleur, le désir. Autant d'armes qui une fois mélangées donnaient un cocktail explosif. Elle discerna rapidement les faits. Une femme. Une Ashnardienne. Une Marquise. L'homme en était visiblement très éprit. Il pensait qu'elle l'aimait. Lune savait qu'il n'était qu'un pantin. Elle se désola pour lui. Malgré tout, il semblait conscient du mal qu'il devait faire pour satisfaire cette femme. Corrompre les liens entre l'Empire deVapeur et Nexus pour renforcer ceux avec l'Empire d'Ashnard.
Après un long moment, épuisée, Lune cessa son interrogatoire. Elle avait les informations qu'elle cherchait. L'assassin laissa aux gardes le soin de rendre le prisonnier présentable. Un médecin fut envoyé afin de soigner les blessures qui pourraient être grave.
La jeune femme ne remonta pas directement voir l'Empereur. Elle alla vers les bureaux où étaient les services secrets. Une fois sur place, elle demanda à voir le responsable. Elle n'eut pas à attendre longtemps q'un homme se présentait à elle. Il ne se montra pas surprit de sa visite. Lune donna des ordres pour qu'on retrace le passé et le présent de Fielgang. Sa famille, ses amis, ses amants ou amantes, ses ennemis ou même sa couleur préférée si cela était utile. Elle devait savoir si d'autre étaient en lien avec cette histoire, qui pouvait être au courant. L'agent assura la dame de l'ombre du succès de cette mission et que bientôt l'Empereur aurait un dossier détaillé sur son bureau.
Elle aurait put repartir mais l'assassin eut une idée sur une autre personne. Elle demanda à l'agent de lui fournir un dossier sur elle même. L'agent lui expliqua calmement que ce dossier là était déjà constitué. Si personne n'avait demandé qu'il soit rédigé, les services secret s'étaient fait un devoir de connaître celle qui partageait le temps et la couche de l'Empereur. Elle en fut étrangement vexée. Cependant, elle comprenait très bien la position de ces hommes qui se devaient, tout comme elle, de protéger l'Empire. Elle demanda à le voir et à le lire avant de partir avec sous le bras. L'homme n'émit aucune opposition.
Lune passa dans la chambre de sa tante. Elle la trouva endormie. Un peu rassurée elle s'en alla vers le bureau de l'Empereur. Elle retrouva là Belheim comandant à la volé ses conseillers quelques scribes et d'autres personnes dont elle ne se souciait pas. Elle croisa le regard de son amie Dannika, avec qui elle s'entraînait comme plus tôt dans la journée. Un sourire échangé. Elle alla directement vers le conseiller en chef, celui qu'elle aimait tant. Elle donna le dossier à Eugène Barlowe de la Rochécorce qui se trouva étonné du fait qu'elle aille à lui.
- Ceci est un dossier constitué par les Services Secrets Impériaux. Ils attesteront de ma bonne foi lorsque cela sera nécessaire. Nul besoin d'en informer l'Empereur, je lui raconterai moi même.
Eugène ouvrit le dossier pour commencer à la parcourir. Lune vit qu'il était contrarié par ce qu'il lisait. Ses yeux n'avaient de cesse de filer entre les pages du dossier et celle décrite dans ces dernières. Lune le laissa à ses interrogations et fila vers Szaalion. Arrivée à sa hauteur, elle disparaît, utilisant les ombres pour s'aventurer plus près de l'Empereur. D'un oeil elle regarda ce qu'il a fait pendant son absence mais ne s'y attarde pas. Elle se glissa dans les bras de l'Empereur avec lenteur, recherchant sa chaleur. Seul le tissu légèrement froissé pouvait témoigner du geste. Sa bouche vint goûter son cou y laissant un baiser chaud et légèrement humide.
Se rendant compte des actes de Lune le conseiller vint quémander à l'Empereur de faire cesser son manège à l'assassin. La jeune femme soupira et se décolla doucement de Belheim. Elle n'avait même pas envie de lui dire quoi que ce soit de grinçant.
- Je vais te laisser terminer ici. Je vais t'attendre dans tes appartements. Nous serons plus tranquille pour parler de lui...ou de moi.
L'Ombre disparue, se téléportant dans la chambre impériale. Elle laissa dans les bras de l'Empereur les vestige de ses vêtements.
Elle l'attendrait.
Seule dans Son lit.
Complètement nue.