Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Shylee Tsumo

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    La chasse ... Hmmm ... Shylee ne savait pas trop quoi en penser. Bien évidemment, faudrait qu'elle se nourrisse. Et elle doutait qu'Iruka s'amuse à lui proposer à chaque fois son poignet. Enfin, elle ne pouvait pas dire. Après tout, elle ne le connaissait pas vraiment. Elle ne savait pas de quoi il était capable et elle ne savait pas non plus pourquoi ... pourquoi il l'avait aidée, pourquoi il l'avait sauvée. Avait-il vu quelque chose dans son regard ? Dans ses mots ? Va savoir ... Sans doute qu'elle ne connaîtrait jamais la raison. Et c'était peut-être pas plus mal d'ailleurs.

    Quoi qu'il en soit, le vampire l'avait tentée. Et l'appel du sang, de la faim avait été bien plus fort que la raison de Shylee. C'était, sans doute, mieux comme ça. Parce qu'elle ne pouvait pas se laisser dépérir pour autant. Non, si elle était encore une vivante, et bien, c'était pour une raison. Elle voulait croire que son heure n'était pas arrivée, voilà pourquoi il l'avait sauvée. Peut-être qu'elle se fourvoyait, mais bon, elle allait y croire, et s'y accrocher, tout simplement. Voilà pourquoi, malgré tout le dégoût que ça pouvait provoquer en elle, Shylee avait fini par mordre le poignet du vampire. Ses yeux devenaient rouges, petit à petit, mais elle ne pouvait pas le voir. Elle sentait le sang qui glissait dans son gosier et qui l'emplissait, petit à petit. Une bonne minute passa, peut-être un peu plus. Et finalement, Shylee éloigna le poignet d'Iruka. Elle avait mal aux dents. Y'avait quelque chose qui n'allait pas. Elle porta l'une de ses mains à sa joue et avança un de ses doigts vers ses dents. Celles-ci se rétractaient, petit à petit et ses yeux retrouvaient leurs bleus. Et tandis qu'elle retrouvait ses esprits, petit à petit, elle lui avait posé une question. Elle voulait savoir combien de fois elle serait obligée de le faire. Iruka resta assez évasif sur le sujet. Tant que ça serait nécessaire, tout simplement. Shylee ne devait pas résister, elle ne devait pas faire comme si la fin ne la tiraillait pas. Non, la prochaine fois, elle devrait céder à ses pulsions. Et peut-être ... chasser ... L'idée ne l'enchantait guère. Mais ce n'était pas comme si elle avait vraiment le choix, non ? Dans l'immédiat, elle avait trois heures de répit. A voir ce qu'elle ferait dans trois heures. Iruka lui posa quelques questions. Elle y réfléchit, durant quelques instants, tandis qu'il essuyait le reste de sang qu'elle avait sur les lèvres.

"Et bien ... J'avais des douleurs un peu partout dans le corps, du fait de mon agression, mais ... j'ai comme l'impression que je me sens ... un peu mieux. Comme si la douleur s'était envolée."

    Et à dire vrai, c'était agréable. Bon, il était vrai que la plupart des blessures avaient disparu du fait qu'il l'avait mordue et transformée, mais elle avait, après son réveil, toujours cette sensation de douleur. Et plus rien maintenant. Comme son mal de crâne, pouf, il s'était envolé. Le sang ... Le sang était-il responsable ? Sans doute. Ce qu'elle trouvait bizarre, aussi, c'était qu'elle avait l'impression d'être extrêmement calme. Oui, tout ça, pour elle, c'était très bizarre, pour sûr. Iruka se leva et lui proposa de rentrer à l'intérieur. Sauf si elle préférait regarder la lune encore un moment. Elle eut un hochement de la tête.

"Je vais ... te suivre ... Parce qu'il est vrai qu'il ne fait pas bien chaud."

    Fallait dire, aussi, qu'une bonne partie de ses vêtements étaient partis en lambeaux durant l'attaque. Elle était encore vêtue, elle n'était pas nue non plus, mais ses fringues avaient des trous un peu de partout. Et Shylee n'avait pas forcément envie que de tomber malade, même si elle doutait que ça puisse arriver du fait de sa nouvelle condition de vampire. Ainsi donc, elle se leva, et suivit Iruka.

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    Tout ... Tout s'embrouillait dans sa tête, ou presque. Elle avait beaucoup de mal à comprendre ce qui venait de lui arriver. Ou tout du moins, elle ne réalisait pas vraiment tout ce qui venait de se passer. Bien évidemment, elle avait compris certaines choses. Mais elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi ... pourquoi il l'avait transformée, pourquoi il l'avait aidée et qu'il l'avait sauvée. Pourquoi elle et pas un autre. Quelque chose dans son regard ? Ou bien dans son allure ? Quelque chose qu'elle avait pu dire ? Ou bien faire ? Ouais, bon, faire, sans doute que non, parce qu'elle n'avait pas fait grand chose, si ce n'était rester allongée dans son sang, ou ce qu'il en restait, et regarder les étoiles. Peut-être qu'elle était un peu trop cérébrale ... Ouais, sans doute que Shylee se posait bien trop de questions, et pas les bonnes. Tout ça ... Tout ça n'était pas important. Non, la seule chose qui importait, c'était qu'elle était vivante. Enfin, techniquement parlant, sans doute qu'elle était morte des suites de ses blessures et qu'il l'avait gardée en vie grâce à un procédé qu'elle ne savait pas. Procédé qui, comme il le lui avait dit, l'avait transformée momentanément en vampire. C'était dingue, vraiment dingue tout de même. Devenir un vampire ... simplement pour avoir la vie sauve ... c'était ... peu commun, pour sûr. Et elle avait encore beaucoup de mal à accuser le coup. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Enfin, façon de parler. Parce que tous ses sens dans l'immédiat étaient ... troublés, si on peut dire ça comme ça. Elle avait l'impression qu'un coeur était en train de sortir de sa poitrine dans laquelle il se trouvait. Et puis, chose étrange, aussi, elle avait l'impression de voir comme si elle était en plein jour. Ils étaient en pleine nuit ... et pourtant ... Et ces sons ... ces sons incessants, ces sons bizarres ... Ouais ... Il était clair ... Oui, il était clair qu'elle n'était pas dans un rêve, que tout ça, c'était la réalité.

    Seulement, si elle voulait continuer à vivre dans la réalité, elle devait se nourrir, boire du sang. Mais ... mais elle ne connaissait pas son nom. Elle ne savait pas qui il était et honnêtement, ça l'ennuyait que de devoir le mordre alors qu'elle ne connaissait rien de lui. Et puis, tout ça, c'était nouveau aussi pour elle. Et vivre vingt-quatre heures de la sorte, ça serait, sans doute, très difficile pour elle. Si ça se trouvait, à nouveau, elle s'en sortirait grandie. Ou tout du moins, elle aurait appris quelques trucs, mais bon. C'était tout de même ... terrifiant. Shylee partait, à nouveau, dans l'inconnu. Et franchement, ça faisait peur, pour sûr. Voilà pourquoi elle avait envie d'en savoir un peu plus. Juste, au minimum, son nom. Après, ils auraient toute la nuit pour parler de tout ça. Le vampire resta perplexe quand à cette question. Apparemment, ça l'ennuyait. Il trouvait ça futile, inutile pour la suite des évènements. Mais il lui répondit quand même. Iruka Seishi, c'est ainsi qu'il s'appelait. Maintenant qu'il lui avait répondu, il lui laissait le choix. Soit elle le mordait, là, tout de suite, et se nourrissait donc de son sang. Soit, au contraire, elle ne le faisait pas, ou elle partait en chasse d'une victime qui serait, sans doute, innocente.

"Hein ? Aller chasser ? Non ... Je crois pas que j'en serais capable ... Enfin ... Peut-être que si, mais je ne sais pas si j'en ai vraiment envie ..."

    Fallait la comprendre aussi. La mauvaise personne, et elle tuait peut-être un innocent. Et honnêtement, Shylee ne pourrait pas vivre avec ça sur la conscience. Non, elle ne pourrait pas. Son instinct, au contraire, lui disait de le faire. Que la partie de chasse pourrait être géniale, sensationnelle. Mais ... Non ... Shylee allait résister, du mieux qu'elle le pourrait. Oui, elle ne voulait pas ... chasser. Ca ne lui ressemblait pas. Combattre ses instincts durant ces vingt-quatre heures ne serait, sans doute, pas facile. Mais elle tenterait de s'y tenir. Oui, elle tenterait de ne pas faire mal à autrui. Du moins, si elle arrivait à se retenir. Et comme elle était une toute jeune vampire, même si ce n'était que pour peu de temps, elle doutait de pouvoir résister.

    Et résister, ça serait très dur, compliqué, et très difficile, même si Iruka était à ses côtés. Il l'avait aidée mais ... disons qu'il l'influençait fortement. Il avait levé sa main en sa direction. Shylee sentait son odeur. Et son poignet lui semblait ... des plus appétissants. Elle avait l'impression d'entendre son sang qui l'appelait, ou un truc dans le genre. C'était ... Un truc de dingue quand même. C'était obsessionnel, ou presque. C'était plus fort qu'elle. La jeune prof cligna des yeux quand elle sentit sa main bouger un peu. son doigt avait fait pression sur la peau du vampire et ça l'avait ouvert un petit peu. La blessure avait cicatrisé rapidement, en un clin d'oeil d'ailleurs. Mais une goutte de sang ... Oui, une petite goutte de sang avait perlé le long de son poignet pour venir s'écraser à quelques centimètres, quelques millimètres même de ses lèvres. Whaaa ... La galère pour elle que de résister ! Ses yeux avaient quelque peu changé de couleur pour virer un peu au rouge. Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir, puisqu'elle n'avait pas de miroir. Sa voix se faisait plus que tentatrice. Iruka en vint à lui dire qu'elle ne devait pas s'inquiéter pour lui, qu'elle ne lui ferait pas de mal.

    Petit à petit, ses canines se montraient. Et puis, finalement, ce qui devait arriver ... se produisit. Shylee planta ses dents dans le poignet du vampire. Elle s'étonnait un peu que de le faire. Elle aurait pensé qu'elle aurait résisté, encore et encore, ou bien plus longtemps, quitte à y perdre la vie. Mais fallait croire qu'elle n'avait vraiment pas envie de mourir. Quoi qu'il en soit, la jeune femme était en train de lui voler un peu de son sang. Elle aurait pu croire que ça aurait un drôle de goût, ou tout du moins un goût spécial, mais non, rien de tout ça. Etrange, pour sûr. Au bout de quelques instants, un temps qui lui semblait paraître super long, Shylee finit par ôter ses crocs et se redresser quelque peu. Elle avait du sang tout autour de ses lèvres. Elle eut comme un frisson qui lui parcourut tout le corps. Une drôle d'impression, mais elle était là. Est-ce que ses idées étaient un peu plus claires à présent ? Pas vraiment.

"Et il va falloir que je fasse ça combien de fois durant ces prochaines vingt-quatre heures ?"

3
    Shylee regardait autour d'elle. Elle semblait perdue. Enfin, non. Elle était perdue. Elle ne savait même pas où elle était, ni ce qui venait de lui arriver. Elle ne savait pas non plus qui était son interlocuteur, comment il s'appelait, ce qu'il était, et pourquoi, au final, il avait décidé que de l'aider. Oui, pourquoi l'avait-il aidée ? Pourquoi l'avait-il amenée là ? Shylee n'en savait que trop rien. Elle n'avait pas les réponses à toutes ses questions. Elle avait trop mal à la tête, à dire vrai, pour penser à tout cela. La jeune femme en vint à poser sa main contre son front. Elle avait un sérieux mal de crâne. A s'en taper la tête contre les murs. A plusieurs reprises, elle avait eu des migraines. Mais là, c'était ... c'était la pire de toutes. Comment c'était possible d'avoir autant mal au crâne ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Shylee finit par fermer les yeux, juste pendant quelques instants. Elle essayait de réordonner son esprit. Ou tout du moins, de remettre d'aplomb ses idées. Mais entre le mal de crâne, et le boum-boum qu'elle entendait, et de cette soif grandissante, c'était difficile. Très très difficile, pour sûr.

    Tentant de se remettre sur pied, ou tout du moins, d'en savoir un peu plus sur ce qui lui était arrivée, Shylee en vint à lui poser des questions. Son interlocuteur en vint à lui répondre qu'il l'avait tuée et que tel un phoenix qui renaissait de ses cendres, elle était, de nouveau, vivante. Enfin, façon de parler. Disons que ça l'avait aidée à guérir mais elle allait souffrir, grandement souffrir, dans les prochaines vingt-quatre heures. Shylee en vint à pencher la tête sur le côté. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il était en train de lui dire. Non, elle ne comprenait pas que des choses allaient changer chez elle. Temporairement, certes, mais elle allait changé. D'une manière, ou d'une autre. Forcément, elle avait envie d'en savoir plus, parce qu'elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Mais il brisa finalement le silence, la sortant, ainsi, de son incompréhension. Vampire, elle était devenue, tout comme lui. Ses yeux s'écarquillèrent en grand. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Il avait fait cela pour que sa régénération soit accentuée, et qu'elle puisse guérir de toutes les morsures. Shylee aurait pu paniquer, commencer à s'affoler, mais il en vint, rapidement, à lui préciser que ça ne durerait pas, que c'était une transformation temporaire. Quoi, c'était possible ? Etait-ce vraiment possible ? Elle n'y croyait pas. Une transformation temporaire ... comment était-ce possible ?

    Tandis qu'elle l'écoutait, Shylee releva ses manches pour regarder ses bras. Effectivement, les morsures disparaissaient petit à petit. Et sans doute que ça en serait de même pour toutes les autres morsures qu'elle avait ailleurs. Mais elle n'irait pas vérifier tout de suite. A dire vrai, elle était encore perturbée par ce qu'il venait de lui dire. Elle, un vampire temporaire ? Sûrement qu'elle serait nulle dans ce rôle. Parce qu'elle allait devoir se nourir, boire du sang. Et il en vint à lui confier que ça serait mieux qu'elle ne résiste pas. Elle avait le choix. Soit elle partait en chasse et elle risquait de s'attaquer à un innocent, et ça, sérieusement ça ne l'enchantait pas vraiment. Soit elle buvait du sang de son sauveur. Mais ça serait, tout de même, sacrément étrange du fait que ... Bin ... c'était tout de même bizarre que de se nourrir de son sauveur, du moins, selon elle. Shylee avait encore un peu de mal à digérer tout cela. Et le fait qu'il s'approchait d'elle n'arrangeait pas vraiment les choses. Non pas qu'elle avait peur de lui. Enfin, si, peut-être un peu. Mais ses battements cardiaques se rapprochaient de son oreille et ça tapait un peu plus dur dans sa tête. A moins que c'était la soif qui faisait qu'elle était dans cet état. Et ça tapait, encore et encore, dans son pauvre esprit. Et lui se rapprochait d'elle. Sa main était proche de son visage. Elle avait l'impression d'entendre son sang qui naviguait dans ses différentes veines. La soif ... la tenait par les tripes, pour sûr.

"Attends ... Attends ..."

    Elle avait besoin d'une minute pour retrouver ses esprits. Elle avait besoin de quelques instants pour réfléchir à tout ça, même si, en quelque sorte, y'avait pas à réfléchir. Il lui avait clairement dit que si elle ne buvait pas de sang, et bien, ça n'irait pas. Elle finirait par se dessécher et mourir petit à petit. Et au final, et bien, tout cela n'aurait servi à rien. Il l'aurait sauvée pour rien.

"Je ... Je ..."

    Elle avait beaucoup de mal à trouver les mots. Elle avait beaucoup de mal à réfléchir. Tout s'embrouillait dans sa tête. Elle avait l'impression de ne pas avoir bu, ni mangé depuis des lustres. Alors qu'à dire vrai, ça ne faisait seulement que quelques heures. Elle tenta de se calmer et pour se faire, elle prit une lente inspiration, avant de tourner son regard de nouveau vers l'inconnu.

"Je ... ne peux pas te mordre. Pas comme ça. Pas sans avoir un prénom et un nom à mettre sur ton visage."

    C'était probablement stupide mais elle avait besoin de savoir. Elle ne se sentirait pas mieux, mais Shylee voulait savoir qui il était. Pour au moins, le remercier, avant de le mordre. Il lui avait dit de ne pas lutter, mais bon, elle le faisait quand même.

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    Mal à la tête, mal partout, ou tout du moins, un mal qui était bien différent de celui qu'elle avait pu avoir auparavant. Oui, la douleur était différente, mais Shylee ne savait pas trop en quoi. Petit à petit, elle immergeait, elle se réveillait. Mais elle trouvait que quelque chose clochait. D'une, ses morsures. Même si elle n'avait pas vraiment les yeux en face des trous, lorsqu'elle avait levé le bras, elle avait pu constaté que ses morsures avaient disparu. Elle n'en avait plus aucune trace. Est-ce qu'elle était morte et qu'elle commençait là une nouvelle vie ? Etait-elle au paradis ? Elle y pensa, ou tout du moins, c'était ce qu'elle se disait. Peut-être qu'elle se trompait. Se pouvait-il qu'il fasse noir au paradis ? Se pouvait-il qu'il y avait une lune au paradis ? En tout cas, Shylee était certaine qu'elle n'était pas en enfer. Pourquoi ? Parce qu'elle avait un peu froid. Et que tous s'accordaient à dire qu'il faisait chaud, un chaleur atroce en enfer. Donc, elle n'y était pas. Il n'y avait donc que deux possibilités : soit elle était morte et elle était montée au ciel. Soit elle était encore vivante et elle était sur Terre. Mais honnêtement, la deuxième hypothèse lui paraissait impossible. Parce qu'elle avait perdu beaucoup de sang et qu'elle avait perdu aussi quelques morceaux de chair dans la "bagarre". Oui, morte... Elle pensait qu'elle l'était.

    Shylee était persuadée qu'elle était morte, mais elle ne savait pas trop où elle était. Et puis, une voix vint la tirer de ses pensées. On la saluait. De nouveau ? Qu'entendait-il par de nouveau ? Mais qu'est-ce qu'il disait ? Etait-elle vraiment sur Terre ? Ou bien il se fichait d'elle ? La jeune prof n'en savait fichtre rien. Elle parvint à tourner la tête sur le côté et elle remarqua le jeune homme aux yeux rouges. Oui, oui, c'était bien lui. L'avait-elle imaginé tandis qu'elle était aux portes de la mort ? Non. Il était réel. Il l'avait touchée, elle avait senti sa main sur sa peau. Il était réel. Mais dans ce cas là, qui était-il ? Le jeune lui parla à nouveau et lui révéla la vérité. Il lui demandait ce que ça faisait que d'être morte, et si par le plus grand des hasards, elle n'aurait pas soif. Shylee passa la main dans son cou et parvint à se relever, non son mal d'ailleurs.

"Comment ... comment vous savez ça ? Et que ... qu'est-ce que vous entendez par morte d'une certaine manière ?"

    A dire vrai, dans l'immédiat, Shylee avait trop mal au crâne pour penser à quelque chose, ou tout du moins, pour penser à ce qui lui était arrivé, et comment elle en était arrivée là. Enfin, pourquoi elle n'avait plus les morsures. Oui, elle se posait tout un tas de questions. Mais elle avait trop mal à la tête, et surtout, elle commençait à avoir de plus en plus soif. Elle avait la bouche sèche. Elle ne se sentait pas bien du tout, mais elle ne savait pas non plus d'où ça venait.

"Que ... que s'est-il passé ? Pourquoi ... je n'ai plus ces morsures ? Et pourquoi ... j'ai cette sensation de soif ?"

    Plus simple, pour elle, que de poser les questions plutôt que de réfléchir. Du moins, dans l'immédiat.

5
    Vie ? Mort ? Qu'adviendrait-il de la pauvre Shylee ? Dans l'immédiat, elle n'en avait aucune idée. Elle se serait laissée aller, nul doute qu'elle serait tombée dans un profond sommeil. Un de ces sommeils dont on ne se réveille pas. Dont on ne se réveille jamais d'ailleurs. Mais il avait encore une petite lueur dans son regard. Enfin, une petite lueur au fond d'elle. La jeune prof avait encore envie de vivre. Seulement, elle ne savait pas si ce serait le cas ou pas. Elle ne savait pas si elle se réveillerait une nouvelle fois, si elle arriverait à rouvrir les yeux. Elle ne savait pas non plus si elle arriverait à se remettre des nombreuses morsures. Et si jamais elle s'en sortait ? La pauvre en serait, à vie, défigurée. Ou tout du moins, les blessures ne disparaîtraient pas comme ça, d'un claquement de doigts. Mais dans l'immédiat, c'était, sans aucun doute, le dernier de ses soucis.

    Quoi qu'il en soit, Shylee avait senti les crocs qui s'enfonçaient petit à petit dans sa nuque. Elle ne savait pas ce que ça lui ferait. Peut-être que ça finirait de la tuer, que ça l'achèverait et qu'elle n'aurait plus à souffrir. Peut-être que tout irait bien mieux, pour elle, si elle mourrait, là, maintenant, sur le champ. Fini les petites bizarreries de la vie. Fini aussi les mauvaises aventures. Plus rien de tout cela. Mais non ... Ce n'était pas ce qui allait se passer. Shylee rouvrit les yeux durant une fraction de seconde. Elle avait comme quelque chose qui était en train de la brûler. Oui, son cou la brûlait et elle ne savait pas trop ce qui était en train de se passer. Elle toussait encore, formait toujours des petites bulles avec son sang, mais la douleur ... était des plus terribles. Elle avait envie de crier, de hurler, mais aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. Comme si elle était muette, ou quelque chose dans le genre. A moins qu'elle n'avait plus la force, du tout, de pouvoir parler. La douleur était des plus terribles. Elle aurait voulu se tordre dans tous les sens, porter sa main à sa nuque pour voir si quelque chose ne clochait pas. Mais elle n'y parvenait pas. Et rapidement, ce fut tout son corps, en entier, qui commença à la brûler dangereusement. Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Elle n'en savait rien. Rien du tout. Quoi qu'il en soit, il était clair que les brûlures qu'elle semblait ressentir étaient bien plus douloureuses que les morsures.

    ***************

    Il se passa une heure. Peut-être deux quand Shylee rouvrit finalement les yeux. Sa vision était troublée. Ou du moins, il lui semblait qu'elle voyait flou. Peut-être que ça passerait. Sans doute d'ailleurs que d'ici à quelques minutes, elle y verrait bien mieux. Après tout, c'est pareil pour tout le monde. Quand quelqu'un se réveille, il a plus ou moins du mal à voir correctement. C'est le temps qu'il faut pour que les pupilles s'adaptent, en quelque sorte. En plus de sa vision quelque peu floue, Shylee avait un sérieux mal de crâne. Comme si elle était tombée d'une hauteur incroyable et que sa tête avait percuté le bitume à une vitesse incroyable. Et sans oublier ce bruit ... Elle avait ce tapement, ce bourdonnement dans sa tête. Elle écoutait un espèce de boum-boum mais elle ne savait pas trop ce que c'était ... On aurait presque dit un bruit de coeur faible, très faible. Si faible qu'on aurait presque pu croire que ce coeur ne battait presque plus. Mal, elle avait mal partout. Mais pire encore, elle avait l'impression qu'elle avait faim. Peut-être qu'elle était en train de rêver. Peut-être que rien de tout ceci n'était réel. Peut-être qu'elle était morte ...

    Shylee ferma les yeux une nouvelle fois et attendit cinq ou six minutes avant de les rouvrir. Elle toussota au même moment. Mais elle ne cracha pas du sang. Ou tout du moins, elle ne fit pas de bulles, comme lorsqu'elle était dans la rue. Soit dit en passant, elle constata qu'elle n'était plus dans la rue. Elle était ailleurs. Et elle ne savait pas vraiment où elle était. Elle n'en avait aucune idée. Mais ce qui était encore plus étrange, c'était ... qu'elle ne semblait plus avoir mal. Etait-ce là le paradis ? Ou bien d'une quelconque manière ? Elle s'en était sortie ? Difficile de le dire. Non sans mal, la jeune femme parvint à lever le bras. Et elle constata que toutes les morsures sur ce dernier avaient disparu.

"Mais qu'est-ce que ..."

    Oui, que s'était-il passé ? Où était-elle ? Comment était-ce possible que ses blessures se soient évanouies en un claquement de doigts, ou presque ? Et d'où lui venait cette faim ?

6
    Acceptait-il de l'aider ? Et bien, honnêtement, Shylee l'espérait. Oui, elle espérait qu'il lui vienne en aide, d'une manière, ou d'une autre. Soit il l'emmenait à l'hôpital, appelait une ambulance ou tentait de prolonger sa vie d'une quelconque manière. Soit, au contraire, il la laissait là et il la regardait mourir. Peut-être même qu'il devrait l'achever, ça serait même mieux. Elle ne savait pas ... Elle ne savait pas ce que l'individu comptait faire. Elle sentait sa vie s'en aller, la quitter, petit à petit. Elle avait froid, de plus en plus froid. Mais elle était bien trop faible pour pouvoir grelotter. Elle aurait été en forme, sans aucun doute que tout son être serait pris de quelques tremblements. Mais elle ne le pouvait pas. Elle avait beaucoup de mal à bouger, à remuer le moindre petit doigt. Elle avait l'impression que quelqu'un, ou bien quelque chose, était en train de l'écraser. Ou un truc dans le genre. C'était vraiment difficile à décrire pour elle, surtout qu'elle ne s'était jamais retrouvée dans une telle situation. Elle qui avait voyagé jusqu'à Terre. Elle qui avait vu de curieuses créatures là-bas. Elle qui avait vécu pendant près d'un mois dans la jungle. Shylee avait fini par rentrer, non sans mal, non sans se demander, d'ailleurs, si elle rentrerait un jour chez elle. Mais elle était là, de nouveau, sur Terre. Et il avait fallu qu'elle tombe sur des créatures avec de mauvaises intentions. Un truc de fou tout de même.

    Shylee cligna des yeux à plusieurs reprises. C'était vraiment difficile, pour elle, que de garder les yeux ouverts. D'ailleurs, nul doute que si l'individu n'aurait pas pointé le bout de son nez, elle se serait laissée aller dans un profond sommeil. Mais elle luttait encore. Pour quoi d'ailleurs ? Oui ? Pourquoi luttait-elle encore ? Pourquoi ne se laissait-elle pas partir ? Pourquoi ne laissait-elle pas le froid la prendre ? Pourquoi tentait-elle de rester éveillée ? Elle ne savait pas ... Peut-être était-ce l'instinct ... l'instinct de la survie. Elle ne savait pas trop. Un frisson parcourut tout son corps, des pieds jusqu'à la tête. Qu'est-ce qu'elle avait froid d'ailleurs. Elle n'avait jamais aussi froid de toute sa vie. L'individu en vint à se pencher vers elle, à nouveau. Elle ne savait pas trop ce qu'il faisait. Sa vision se troublait, petit à petit. Et le fait qu'il lui souffle dessus, et bien, ça n'arrangeait pas vraiment les choses. Elle avait l'impression d'avoir encore plus froid.

    Il en était venu à lui poser une question ... Une question quelque peu étrange. Qu'elle avait beaucoup de mal à comprendre. Qu'est-ce qu'il entendait par là ? Qu'est-ce qu'il était en train de lui dire ? Elle ne comprenait pas. Non, elle ne comprenait pas grand chose à ce qu'il était en train de lui dire. A dire vrai, son esprit était un peu sans dessus dessous. Le choc et la violence de l'attaque, le froid, le fait qu'elle était sur un sol dur mais froid, qu'elle avait perdu beaucoup de sang. Sa compréhension était altéré, et ça ne changerait, sans aucun doute, pas. Du moins, pas sans aide. Shylee continuait de le regarder, d'essayer de comprendre ce qu'il voulait lui dire. Mais qu'était-il ? Etait-il humain ? Avait-il des pouvoirs ? N'était-ce pas une créature ? Ou du moins, comme les créatures qui l'avaient agressée ? Elle n'en savait rien. Et elle n'aurait peut-être jamais la réponse à sa question parce qu'elle était en train de mourir. Shylee le vit ouvrir la bouche mais elle ne sut pas trop ce qu'elle était en train de voir. Avait-il des crocs ? Etait-il ... un vampire ? Peut-être que oui. Elle ne pouvait pas en être certaine. Pas maintenant en tout cas. Elle sentait quelque chose au niveau de son cou. C'était humide. Sa langue ? Peut-être. Il lui parla, à nouveau. Il voulait connaître son nom, et pourquoi elle voulait encore vivre. Il aborda d'autres sujets, mais disons qu'elle n'était pas en grande forme pour comprendre tout ce qu'il était en train de lui dire.

"Shy... Shylee ..." parvint-elle à souffler non sans mal d'ailleurs.

    C'était de plus en plus compliqué que de parler, surtout qu'elle se mit à tousser un peu d'ailleurs. Elle cracha, par la même occasion, un peu de sang qu'elle ravala presque aussitôt puisqu'elle était sur le dos. Shylee aurait pu lui dire un tas de choses. Mais elle ne le pouvait pas. Du moins, pas comme elle le voudrait. Elle aurait pu lui écrire, si seulement elle avait pu bouger la main. Elle n'avait que peu de moyens pour communiquer avec lui. Et à dire vrai, elle ne savait pas trop ce qu'il était et surtout, comment il pouvait l'aider. Peut-être qu'il ne le pouvait pas et qu'il la faisait espérer pour rien. Ou peut-être qu'il avait une véritable solution.

"Je ... crois ... que je n'ai pas ... fini ... tout ce que j'avais ... à faire ici."

    Tout en parlant, Shylee faisait des bulles de sang. Elle n'arrivait presque plus à articuler. D'ailleurs, il lui demanderait autre chose, probablement qu'elle ne pourrait pas lui répondre. Elle était bien trop affaiblie. C'était foutu pour elle. Sauf s'il avait la solution miracle à son problème. Shylee avait l'impression de sentir une certaine pression au niveau de son cou. Mais elle ne savait pas si elle affabulait, ou si c'était vraiment la réalité. Peut-être qu'en s'appuyant un peu contre ce truc, ça l'achèverait. Peut-être qu'elle fermerait les yeux pour toujours et qu'elle n'aurait plus l'occasion de les rouvrir. Elle eut comme un soupir, avec quelques bruits bizarres, comme des gargouillis. Shylee tourna légèrement la tête, à peine d'ailleurs, elle ne sut trop comment elle parvint à le faire. Elle eut comme l'impression que les choses pointues étaient en train de s'enfoncer, petit à petit, dans sa nuque. Ce que c'était ? Elle n'en avait aucune idée. Mais ça ressemblait fortement aux autres morsures. Quoi qu'il en soit, tandis que les crocs étaient dans sa nuque, Shylee ferma les yeux. Vivante ? Morte ? Juste inconsciente ? Difficile de dire. L'avenir nous le dira.

7
    La vie, la mort ... deux notions diamétralement opposées, comme le chaud, le froid. Le soleil et la lune. Et pourtant, ils finissent toujours par se rejoindre, d'une manière, ou d'une autre, comme maintenant.

    La pauvre Shylee était au sol. Elle ne savait pas comment la fin de sa vie allait se terminer. Allait-elle vivre ? Ou bien mourir ? Seul l'avenir le lui dirait. Dans tous les cas, elle était dans un piteux état. Sans une aide extérieure, une bonne âme charitable, elle ne survivrait pas très longtemps. Le froid ... allait bientôt la prendre. Elle était glacée. Du bout de ses doigts, jusqu'à ses orteils, en passant par son nez. Tout chez elle était froid, et ça n'allait pas s'arranger. La jeune femme sentait la chaleur ... sa chaleur qui quittait son corps, petit à petit, au fil des secondes, des minutes. D'ailleurs, ça faisait combien de temps qu'elle gisait là, sur le sol ? Elle n'en savait rien. Le temps lui paraissait si long ... Elle avait l'impression que ça faisait une éternité. Alors qu'en réalité, il ne s'était passé quoi ? A peine cinq ou six minutes depuis que les créatures l'avaient laissée dans cet état, à demi morte.

    Shylee aurait bien ramené l'une de ses mains vers son visage. Mais elle n'en fit rien. Elle ne bougeait plus. Seul son sternum se soulevait encore de temps à autre. Non pas qu'elle avait mal, que la douleur la faisait souffrir. Mais elle avait beaucoup de mal à sentir son propre corps. Comme si plus rien n'existait autour d'elle. Comme si elle était paralysée. Comme si elle était une inconnue dans son propre corps. Son esprit était encore là. Elle était encore consciente, mais tout le reste, autour d'elle, c'était comme le néant. Comme si elle n'avait qu'une tête, une bouche, un nez, des yeux. Et le reste, rien. A ce rythme là, il ne lui faudrait pas bien longtemps pour claquer complètement.

    La chance était peut-être de son côté, puisqu'elle n'était peut-être pas seule. Il y avait quelqu'un. Elle sentait comme une présence auprès d'elle. Peut-être qu'elle se trompait, que son esprit affabulait, ou qu'elle avait des hallucinations. Peut-être qu'il n'y avait personne et qu'elle était véritablement seule. Mais elle avait tout de même cette impression ... cette impression d'être observée. Comme si on attendait, là, passivement, et qu'on la regardait mourir à petit feu. Etait-ce un spectacle ? Est-ce que voir quelqu'un mourir était un spectacle ? Si tel était le cas, la vie était plutôt garce. Se pouvait-il qu'on l'aide ? Se pouvait-il que cette âme charitable qui était là, qui l'observait, qui la regardait mourir, puisse l'aider ? Peut-être, peut-être pas. Peut-être qu'on lui filerait un coup de main si elle le hélait. Qui sait ?

    Non sans mal, elle appela à l'aide celui qui était peut-être là. C'était sa chance, son unique chance. Avec la faute à pas de chance, son appel tomberait dans l'oreille d'un sourd. Mais elle voulait croire en la bonté humaine. Elle n'eut pas de réponse. Du moins, pas dans l'immédiat. Une ombre, une silhouette s'approchait d'elle tandis qu'elle avait fermé les yeux durant quelques instants. Se laisser aller ... Elle avait drôlement envie de le faire, mais elle ne pouvait pas se résoudre que c'était là la fin de son histoire. L'individu se rapprocha de plus en plus de Shylee. Et si ... Et si elle venait de précipiter sa fin ? Et s'il n'était pas du bon côté ? Et s'il l'achevait, au lieu de l'aider ? Tant pis, c'était trop tard. Il fallait vraiment qu'elle se fasse à l'idée que c'était peut-être terminé, pour elle. Qu'elle ne reverrait jamais le soleil, ni les têtes blondes auxquelles elle donnait des cours. Peut-être qu'elle ne verrait jamais plus une étoile. Plus rien. Peut-être qu'elle tomberait dans un gouffre sans fin et qu'elle n'aurait pas l'occasion de s'en sortir.

    La silhouette était juste au dessus d'elle. Elle en vint à lui parler. D'une voix qui vous ferait froid dans le dos si elle avait pu avoir la chair de poule. Mais elle avait bien trop froid pour pouvoir réagir face à cette voix. Pourquoi ... Pourquoi devrait-il l'aider ? Lui apporter son aide ? Il avait, vraisemblablement, besoin d'une raison. En quelque sorte, pour lui, ça serait mieux pour elle qu'elle se laisse partir. Parce qu'elle aurait beaucoup de mal à s'en sortir. Il avait posé sa main sur son menton, histoire d'attirer son regard. Ses yeux croisèrent les siens. Ses yeux topaze fixaient des rubis. Un regard étrange. Tout aussi étrange que celui de Shylee d'ailleurs. Etait-il humain ? Elle n'en savait rien. Et franchement, dans l'immédiat, ce n'était pas ce qui lui importait. Il fallait qu'elle trouve une raison ... pour qu'il l'aide. Seulement, ça serait difficile. Parce qu'elle avait beaucoup de mal à parler. Que lui dire pour le convaincre ? Qu'aimerait-il entendre de sa part ? Qu'est-ce qui pourrait le convaincre de l'aider ? Peut-être que qu'importe ce qu'elle dise, ce qu'elle fasse, il s'en foutrait. Peut-être qu'il voulait juste la voir agoniser. Non sans mal, elle avala sa salive. Ou peut-être du sang. Probablement un mélange des deux. Ouais, parce que ça avait un drôle de goût, pour sûr.

"Je crois ... Que c'est dans la nature de l'homme ... que d'aider ... son prochain."

    Peut-être qu'elle se trompait, que ce n'était pas donné à tout le monde que d'aider les autres. Il fut un temps où, trop craintive, elle aurait refusé de mettre le bout de son nez dehors, et donc aider les autres. Mais son aventure dans les terres sauvages de Terra avaient quelque peu changé sa vision des choses. Enfin, elle y croyait.

"S'il vous plaît ... ne me ... laissez pas ... mourir toute seule ..."

    A défaut de pouvoir l'aider, s'il ne le pouvait pas, il pouvait peut-être lui accorder cela, non ? Parce que parler, ça lui était difficile. A chaque fois que ses lèvres remuaient, elle avait mal. A chaque fois qu'elle respirait, même, elle avait mal. Elle avait l'impression d'être un morceau de viande qui s'était fait découpé dans tous les sens, sans trouver pour autant un acquéreur. Allait-il au moins rester s'il ne désirait pas l'aider ?

8
    La vie ? La mort ? Etait-ce là sa fin de sa pauvre vie ? Peut-être ... Peut-être qu'il était temps de baisser le rideau une dernière fois. Peut-être que ça serait là sa dernière représentation. La vie n'est qu'une pièce de théâtre, en quelque sorte. Et parfois, même si on est acteur de sa propre vie, on ne peut que la contempler en tant que simple spectateur. Shylee était, dans l'immédiat, une simple spectatrice. Elle ne pouvait rien faire, rien du tout. Ils étaient deux ... peut-être trois ... peut-être quatre d'ailleurs. Difficile de dire. Elle n'avait plus vraiment les idées claires. Elle perdait du sang, elle était blessée. Sans doute aussi qu'elle avait pris un coup à la tête, sans le vouloir, et qu'elle était, de ce fait, à demi-assommée. C'était triste de se dire que personne ne pourrait contempler, à nouveau, ce si joli petit minois ... D'ailleurs, à dire vrai, ça lui avait apporté bien souvent des ennuis, même si elle ne pouvait pas se rappeler de tous les ennuis d'ailleurs.

    Etait-ce la fin ? Peut-être ... Son souffle semblait s'amenuiser, petit à petit. Shylee était là, au sol. Les créatures semblaient l'avoir délaissée. Elle n'était pas totalement en pièce. Mais nul doute que s'ils s'acharnaient, y'aurait des morceaux de Shylee un peu de partout. Quoi ? J'blague ? Non, non, j'crois pas. Des vampires, hein, ça peut être féroce. Ca peut vous arracher la carotide en une fraction de seconde, sans que vous ayez le temps de dire ouf ou bien de lever le moindre petit doigt. La preuve avec cette pauvre prof qui gisait là, presque sur le sol. La vie ... la mort ... que choisir ... Se battre, ou se laisser aller. Elle respirait lentement, elle respirait difficilement. Son sternum ne se levait que difficilement. Sa vie l'abandonnait, petit à petit. Elle aurait voulu crier, elle n'aurait pas pu le faire. Elle avait comme le souffle coupé. Elle ne bougeait plus non plus d'ailleurs, et elle n'opposait plus de résistance. C'était peut-être pour ça, d'ailleurs, que les affreux l'avaient, quelque peu, laissée de côté. Parce que c'est pas marrant une proie qui ne se débat pas. Un chasseur aime que sa proie, son gibier, se débatte. Il aime lui courir après pour rendre la traque plus amusante, plus jouissive. Sauf que là, Shylee n'avait plus le courage de lever le moindre petit doigt. Comme si tout son corps était paralysé. C'était peut-être le cas, d'ailleurs.

    Quand bien même Shylee avait de nombreuses blessures, morsures, ce n'était pas pour autant qu'elle se vidait de son sang. Oui, elle aurait pu baigner dans son propre sang. Mais ce n'était pas le cas. Peut-être parce qu'on lui avait "pompé" trop de sang. Les morsures étaient profondes. Elle en avait partout, la pauvre. Nuque, épaules, bras, avant-bras, jambes ... Partout ... Les vampires n'y avaient pas été de main morte, pour sûr. Elle qui avait toujours cru en la bonté humaine ... Et bien, fallait croire que ... Et bien, que ce n'était pas donné à tout le monde. En même temps, elle se doutait bien que chaque être avait besoin de se nourrir pour survivre. Néanmoins ... s'dévorer entre personnes, c'était pas l'top du top non plus.

    Shylee finit par rouvrir les yeux dans un effort incommensurable. C'était dur de garder les paupières ouvertes, vachement dure d'ailleurs. Elle avait envie de se laisser aller. Mais y'avait quelque chose qui la retenait encore. Quoi ? Elle ne savait pas trop. A mi-clos, elle observait le ciel. Les étoiles. Elle avait toujours aimé regarder les étoiles. Avec son paternel. Elle les regardait souvent avec lui. Ils se posaient dans l'herbe et ils leur donnaient des petits noms. Elle n'avait pas fait ça depuis longtemps, très très longtemps. Par manque de temps. Le temps, là, elle l'avait, en quelque sorte. Oui, Shylee avait le temps de regarder les étoiles avant de rendre son dernier souffle. La vue n'était pas des plus idéales, mais ce qui était bien ... Le manque de lumière. Le quartier de la Toussaint avait toujours été très mal éclairé. Mais ça facilitait, en quelque sorte, l'accession aux étoiles. Mieux que rien. Même si Shylee était seule, elle avait l'impression ... qu'il y avait quelque chose, quelqu'un, là, dans l'ombre. Elle n'en était pas certaine, elle pouvait se tromper, mais oui ... y'avait comme un quelque chose ... Une présence. Gentille ? Bénéfique ? Quelqu'un qui l'achèverait ? Qui mettrait fin à ses jours ? Elle ne pouvait pas le dire, elle ne savait pas.

"Aidez-moi ..."

    Avait-elle réussi à dire, non sans mal d'ailleurs. Mais peut-être ... peut-être que cet appel tomberait dans l'oreille d'un sourd. Peut-être n'y avait-il personne, ici, avec elle. Peut-être qu'elle était seule ... seule, face à la mort qui n'allait pas tarder à venir la faucher.

9
    Seikusu ...

    Ville de tous les dangers, des trucs les plus loufoques qui pouvaient se produire, et d'autres trucs qui pouvaient s'en suivre. Ca faisait combien de temps que Shylee vivait là, dans cette ville de dingues, avec des créatures plus ou moins étranges qu'elle ne se doutait même qu'elle côtoyait au quotidien ? Hmmm ... Plus ou moins deux ans. Très exactement, un an et demi. La première année, il lui était arrivé tout un tas de tuiles. Elle était tombée sur de mauvaises personnes. On lui avait fait du mal. Tant mentalement que physiquement. Mais un petit ange s'était posé sur son épaule. Elles avaient parlé, longuement. L'ange l'avait emmenée ailleurs et hop, tous les mauvais souvenirs, les mauvaises choses, exit. On aurait pu croire que sa vie n'en aurait été que meilleure, que tous ses ennuis, pouf, seraient envolés et que tout irait bien. Seulement, en effaçant ces mauvaises choses, la pauvre Shylee ne se souvenait de rien. Et elle ne connaissait pas l'existence de ces créatures qui n'avaient pas toutes de bonnes intentions. Elle n'était pas au courant, non plus, que le danger rôdait à chaque coin de la rue. Et ça ne l'avait pas empêché de se retrouver dans des situations rocambolesques. La pire, semble-t-il, c'était le jour où elle était tombée, par hasard, sur un portail et qu'elle s'était retrouvée dans un lieu qui lui était totalement inconnue. Une jungle. Là-bas, elle y avait fait des rencontres des plus improbables. De bonnes, enfin, une bonne, et des mauvaises.

    Mais tout ça, c'était loin derrière elle. Parce que non sans mal, Shylee avait réussi à rentrer chez elle. Elle avait repris l'enseignement, elle s'était tenue tranquille et n'avait pas eu d'ennuis. A croire qu'une bonne étoile veillait sur elle et que les ennuis, c'était terminé. Ouais, elle semblait bien plus sereine, pour sûr. A croire que son aventure dans la jungle lui avait été bénéfique. Oui, très bénéfique même. Elle qui sursautait au moindre bruit. Elle qui avait peur de tout et de rien. Elle qui voyait le mal partout, ou presque. Elle qui n'avait jamais su se défendre et s'attirer tout un tas d'ennuis. Certes, y'avait toujours une part d'elle-même un peu gaffeuse, un peu trouillarde sur les bords. Mais elle s'était renforcée. Elle était un peu plus courageuse qu'auparavant. Pour preuve, elle avait même accueilli, durant quelques temps, un pauvre terranide qui était tombé à travers un portail. L'ancienne Shylee n'aurait, probablement, jamais fait ça. Comme quoi, chaque épreuve apporte son lot de bienfaits.

    D'ailleurs, en parlant d'aventure, qui aurait pu croire que ce soir là, elle en vivrait une nouvelle. Une pas top d'ailleurs. Ce soir là, Shylee était sortie avec quelques amis. Bah oui, elle avait des amis. Depuis qu'elle n'avait plus ce balai dans l'cul et qu'elle était moins craintive, disons qu'elle s'ouvrait un peu plus aux autres. Et elle était arrivée à s'faire deux ou trois amis. Brèfle, ils étaient allés dans un bar, avaient pas mal bu -pas elle, parce que l'alcool, c'était pas trop son fort-, et ils s'étaient pétés la gorge, ou presque, en chantant à tue-tête au karaoké du coin. D'ailleurs, y'en avait un qui ne pouvait plus du tout parler. Fallait dire aussi qu'ils s'étaient bien déchaînés. Bon, tout ça pour en venir où ? Et bien, qu'ils étaient sortis tard du karaoké, et qu'ils devaient rentrer, à présent, chez eux. Mais c'était sans compter sur une attaque seulement après quelques minutes de leur sortie du bâtiment. Enfin, façon de parler.

    Pour être plus précise, ils en étaient venus à se dire au revoir, et à se séparer. Chacun prenait une direction différente pour rejoindre leurs pénates. Mieux aurait-il valu pour Shylee qu'ils restent en groupe. Parce que ça faisait quoi ? A peine cinq minutes, peut-être, qu'elle marchait. Elle allait héler un taxi. Malheureusement pour elle, elle ne fut pas assez rapide et n'en eut pas l'occasion. La voilà plaquée, en une fraction de seconde, ou presque, contre un mur. Elle avait beau se débattre, rien n'y faisait. Elle avait l'impression qu'il, ou elle d'ailleurs, difficile de dire, avait une force incommensurable. Elle avait beau tapé du pied, taper du poing, elle avait beau tenté d'essayer de se dégager, impossible, rien n'y faisait. Elle était là, piégée. Et soudain, elle sentit une drôle de pression au niveau de son cou. Elle tenta d'y échapper, de se dégager une nouvelle fois. Cette fois-ci, elle y parvint, non sans mal d'ailleurs. Avec son sac, elle avait réussi à frapper la chose qui l'avait mordue, mais Shylee n'était pas sauvée pour autant, non. Sa main plaquée au niveau de sa nuque pour éviter de perdre tout son sang, elle avait tenté de fuir. Sauf qu'apparemment, il n'y avait pas qu'un agresseur dans les parages. Un second avait surgi de nulle part. Vraisemblablement, on allait se servir de Shylee ... comme dîner, ou quelque chose dans le genre. Crier ? Ca ne servirait à rien. Il n'y avait personne dans les environs. Courir ? Nul doute qu'ils parviendraient à la rattraper plus rapidement qu'il ne le faut pour dire ouf. Rester là à ne rien faire, sans agir ? Impossible aussi. Elle lutterait. La tâche ne serait pas aisée, mais elle ne se laisserait pas faire.

10
C'était la poisse. C'était la méga poisse même ! Shylee était piégée. Impossible pour elle de se dégager, de s'enfuir, d'échapper à son agresseur. Elle ne pouvait rien faire, si ce n'était subir cette attaque. Et elle savait ... Ou du moins, elle était pratiquement certaine de ce qui allait se passer. Elle n'allait pas pouvoir s'enfuir. Elle serait bloquée, là, entre le mur, et cet individu qui ne voulait qu'une chose : elle. Il la voulait. Il voulait la baiser. Ou plutôt, dans l'immédiat, la violer puisqu'elle n'était nullement consentante. C'était un de ses jours où, au final, on aurait mieux fait de rester chez soit. Pourquoi ... Pourquoi elle ? Pourquoi ça lui était tombé dessus ? Si ça continuait, hein, faudrait sérieusement qu'elle songe à un autre moyen de transport pour se rendre du lycée à son appartement. Le vélo ? Hmmm ... Tout aussi dangereux qu'une marche à pied. Après tout, on aurait pu la faire chuter, l'entraîner dans la ruelle ... Mais ça aurait été peut-être plus voyant, du fait qu'il aurait aussi fallu transporter le vélo pour ne pas que ça paraisse louche. Le plus sécuritaire, c'était, sans aucun doute, la voiture. Suffisait de verrouiller les portes, même si on était à l'intérieur, c'était bon. Faudrait éventuellement qu'elle songe, donc, à se racheter une voiture -la première étant d'occasion lui avait claquée entre les mains un peu trop rapidement-.

Mais passons et revenons-en à nos moutons. Où en étions-nous ? Ah oui. Donc, Shylee était là, contre le mur. Le type lui avait attrapé les cheveux fermement, la décoiffant par la même occasion, avant de la replaquer contre le mur. Flûte, flûte de flûte ... Il n'avait pas été trop brutal, mais en même temps, il y avait été un peu fort. Après tout, Shylee n'était qu'une pauvre petite fleur qui aurait pu se faire vraiment mal avec ce coup. Une chance qu'elle avait placé ses bras devant elle. Ca lui avait permis d'amortir un peu sa "chute", même si cela ne l'avait pas empêché de crier un peu.

Crier ... Crier ... C'était une bonne idée. Appeler à l'aide. C'était ce qu'elle faisait. Mais ses cris ne devaient pas porter assez loin puisque personne ne venait à son secours. Et plus encore, à force de crier, Shylee aurait, sans aucun doute, au bout d'un moment, une extinction de voix. Et si ça lui arrivait, elle ne pourrait plus du tout crier, voire même parler. Ennuyeux, très ennuyeux ... Parce que comment elle ferait pour ses cours le jour suivant ? Quoi que ... dans l'immédiat, penser à demain, c'était pas génial. Parce que si ça se trouvait, non seulement il ne se contenterait pas de la violer, là, dans cette ruelle sordide. Mais si ça se trouvait, son agresseur l'emmènerait je ne sais où pour la violenter encore et encore. Brrrr ... Cette idée lui faisait froid dans le dos. Elle qui était plutôt optimiste, bah là, c'était tout le contraire pour une fois.

On s'est encore éloigné du sujet. Je disais donc ... Shylee était dans de sales draps, pour sûr. Ses plaintes, ses gémissements, ses supplications, rien n'y faisait. Son agresseur semblait prendre à coeur joie de la violenter, de la menacer. Encore des menaces d'ailleurs. Soit elle lâchait prise, ou du moins, arrêtait de se débattre, soit ... Bin ... Elle ne passerait pas par la case hôpital mais irait directement au cimetière. Glauque ... Mais en même temps, tout le monde essaie, d'une manière ou d'une autre, de défendre sa vie. Et Shylee était comme tout le monde, elle n'avait pas envie de s'faire agresser sans rien faire. Mais force était de constater qu'elle allait devoir se montrer docile si elle voulait s'en sortir vivante. Dur dur ... Parce qu'elle savait que, dès lors, il en profiterait pour la violer, là, dans cette ruelle sombre, contre ce mur.

La poisse, la poisse, la poisse ... Ouais, elle avait sans aucun doute la poisse. Sa grosse main vint s'applatir contre ses fesses. Une claque bien franche qui provoqua un cri de sa part. Difficile de rester impassible face à un tel traitement. Shylee n'avait qu'une envie. Partir d'ici. Elle voulait pleurer aussi. Mais se retint de le faire. Oui, elle contenait ses larmes. Tout simplement parce qu'elle était certaine que ça ne ferait qu'amuser son agresseur. Donc, autant l'éviter, n'est-il pas ?

La main éhontée de son agresseur continuait l'exploration de ses fesses. D'ailleurs, il avait insinué ladite main dans le tissu, parcourant sa peau de ses gros doigts. Shylee savait que ses supplications étaient vaines. Alors, autant éviter de lui parler. Ou du moins, autant éviter de lui donner le "bâton" pour la frapper. Shylee ferma les yeux quand elle sentit la main de son agresseur qui écartait son tenga. Ca y est, elle y était ... Elle allait se faire manger toute crue ... Etait-elle en train de prier ? Mentalement, oui. Elle ne croyait pas trop à ses choses là mais bon, fallait bien qu'elle tente tout de même de forcer sa chance, non ?

Alors qu'elle s'attendait à s'faire violer sans plus attendre, il se passa ... quelque chose d'improbable. Shylee avait entendu un drôle de bruit dans son dos. Et lorsqu'elle tourna la tete, elle vit quelqu'un. Un rouquin. Un rouquin qu'elle ne connaissait que trop bien. Un rouquin qu'elle avait repoussé à maintes et maintes reprises. Et qui était là. Qui venait, vraisemblablement, de la sauver. Sur le cou, Shylee eut un certain soulagement. Mais elle en vint à se poser une question. Et si ... Et si elle avait accepté de sortir avec lui ? Peut-être ... qu'elle avait eu tort ... que de le repousser sans cesse. En quelque sorte, Shylee voyait Sabu avec un nouveau regard. La jeune femme s'était donc tournée tandis que Sabu parlait avec l'agresseur. Ou plutôt, le menaçait. Sauf que ... Sauf que l'agresseur n'en avait pas terminé et bam, Sabu fut touché au torse. Il avait reculé de quelques pas, avant de s'faire, à nouveau, attaquer.

Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche, Shylee était dans tous ses états. Elle cherchait quelque chose qui pourrait aider Sabu. Une poubelle ? Ca ne suffirait pas à l'assommer. Un caillou ? Une brique ? Une chaussure ? COurir jusqu'au bout de la ruelle et appeler à l'aide ? Que des mauvaises idées. Un coup là où ça fait le plus mal alors qu'il ne s'y attendait pas vraiment ? Ouais ... Encore fallait-il viser juste. Ah oui ... Elle avait une idée. Elle récupéra une espèce de brique qu'elle mit dans son sac. Et quand l'agresseur se tourna vers Shylee afin de poursuivre ses sévices, Shylee le frappa, au visage, avec son sac, de toutes ses forces. Une fois, puis une seconde fois. Juste pour être sûre que ça l'assomme. Titubait-il ? S'était-il écroulé ? Elle ne savait pas trop. Parce qu'elle avait fermé les yeux quand elle l'avait fait.

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Les alentours de la ville / Re : Piège-à-loup pour brebis esseulée... (Shylee)
« le: vendredi 04 novembre 2011, 17:06:33 »
Qui aurait cru ?

Qui aurait cru que passer par l'intérieur de la ville allait lui attirer des ennuis ? Sûrement pas Shylee. Le parc, ces derniers temps, elle trouvait ça dangereux. Trop dangereux. Trop de jeunes petits loubarbs y traînaient. Combien de pauvres passants, qui n'avaient rien demandé, s'étaient faits agressés, ou bien voler leurs sacs, leurs porte-feuilles, et autres ? Combien s'étaient pris un coup parce qu'ils ne s'étaient pas laissés faire ? Certes, les petits loubards n'avaient pas été, dans l'immédiat, jusqu'au meurtre. Mais bon, hein, faut toujours faire attention et sait-on jamais ce qui peut se passer. Voilà pourquoi la jeune prof de mathématiques s'était décidée de ne plus passer par le parc. Du moins, durant un temps. Quelques jours, quelques semaines, quelques mois ... Le temps qu'il faudrait pour débarrasser la zone de tous ces petits jeunes qui ne souhaitaient qu'une chose : s'attirer des ennuis.

Mais jamais, oh combien jamais, elle n'aurait pensé une seule seconde qu'en prenant la grande rue, elle allait effectivement tomber sur les mêmes ennuis qu'elle comptait éviter. La faute à pas de chance, en quelque sorte. Enfin, dans l'immédiat, Shylee marchait tranquillement, sans ce soucier du fait qu'elle était suivie. Combien de fois elle avait été suivie et combien de fois il ne lui était rien arrivé dans ce cas là parce qu'on voulait lui demander queque chose : comme l'heure, ou bien son chemin. Et combien de fois, aussi, être suivie lui avait apporté quelques soucis ... Bon, ça remontait à vieux. A peu plus d'un an, mais elle ne s'en souvenait plus du fait qu'elle avait croisé un ange exterminateur de mauvais souvenir et qu'un claquement des doigts, hop, plus rien de néfaste dans sa petite tête qui pourrait lui faire perdre la tête. Enfin, passons, ce n'est pas là le principal sujet, n'est-il pas ?

Shylee avait tourné dans la grande rue. Elle était à quoi ? Moins d'un kilomètre de chez elle. Elle était sereine, l'esprit libre. Elle pensait à ce qu'elle allait faire dès qu'elle serait rentrée chez elle. Peut-être qu'elle se préparerait à manger. Ou peut-être qu'elle irait se prélasser pendant de longues et longues minutes dans un bon bain, avec des bougies odorantes, tout plein de mousse, et probablement un bon verre de vin. Hmmm ... Ca m'avait l'air d' être un bon programme, pour sûr. Sauf que ... Sauf qu'elle ne savait pas qu'elle allait devoir remettre ça plus tard. Bien plus tard.

En effet, tandis qu'elle marchait encore, Shylee fut aggripée par une personne et on avait collé une main sur sa bouche. Surprise, ses yeux s'écarquillèrent et elle se demandait bien ce qui était en train de lui arriver. Ou plutôt, ce qu'on lui voulait. Mais pas vraiment le temps de se poser la question puisqu'elle sentait une lame, ou quelque chose de froid, au niveau de son cou. Et on lui donnait l'ordre d'éviter de faire des vagues sinon, ça allait barder pour elle. Tentant de se débattre tout de même, Shylee fut entraînée dans une des ruelles de l'avenue, où, bien évidemment, y'avait personne, si ce n'était tout un tas de poubelles et un cul de sac. Ouais, un mur au fond de la ruelle. Bon, ça serait difficile que de se barrer. Mais avant, fallait savoir ce que l'individu lui voulait.

Tenter de lui mordre la main ? Mouais, ça aurait pu être une bonne idée, mais sans aucun doute que tout ce qu'elle aurait récolté, ça aurait été de se faire mal à la mâchoire. Shylee se retrouva plaquée contre le mur, sans voir son agresseur. Elle ne savait pas qui il était, elle ne savait pas à quoi il ressemblait, et sans aucun doute qu'elle ne le saurait pas.

"Pre-prenez mon sac ... Je ... Je ne dirai rien à la police ..."

Après tout, Shylee n'avait pas vu son visage. Donc, il pouvait très bien lui chipper ses affaires et hop, ils en resteraient là. Enfin, la jeune femme pensait qu'il l'agressait pour ses affaires. Et pas pour autre chose. Qu'elle ne fut pas sa surprise quand l'homme commença à lui parler, tout en insinuant qu'ils s'étaient déjà croisés. Honnêtement, si c'était le cas, s'ils s'étaient croisés, elle ne reconnaissait pas sa voix ... A moins que c'était une rencontre effacée par le petit ange -mais ça, elle ne s'en rappelait pas non plus-. De toute manière, comment aurait-elle pu le reconnaître alors qu'il était dos à elle et qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de voir son visage ?

Difficile ... Difficile de penser correctement quand la peur vous saisit. Surtout avec ce couteau qui n'arrêtait pas de venir chatouiller sa peau toutes les cinq secondes. Oui, certes, elle avait passé tout un mois dans la jungle, à crapahuter ici ou là pour retrouver un portail qui la ramènerait sur Terre. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle était devenue une farouche aventurière qui allait défendre la veuve et l'orphelin.

L'homme lui parla à nouveau. Niveau vulgarité, il était clair qu'on ne pouvait pas faire mieux. Mais il était clair, à présent, que ce fichu voyou n'avait pas envie de lui voler son sac. Oh que non, il avait plutôt envie de faire mumuse avec son corps. D'ailleurs, pour prouver ses dires, il s'était rapproché d'elle et Shylee se retrouvait totalement bloquée entre le mur et le corps de son agresseur. Et son barreau de chair qui semblait palpiter, s'exciter au vue de la situation. Même pas en rêve. Elle y perdrait peut-être un ongle, ou quelques cheveux, mais s'il pensait qu'il allait l'enculer, il pouvait se foutre le doigt dans l'oeil.

"Lâchez-moi ! Laissez-moi partir !" lui avait-elle dit en gesticulant à droite, à gauche, essayant de se dégager de son étreinte.

Mais ce n'était pas une chose facile. Elle n'y arrivait pas vraiment. Mais elle n'allait pas baisser les bras pour autant. Du moins, pas tout de suite.

"Je ne vous connais pas. Vous vous trompez de personne !"

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Les alentours de la ville / Re : Piège-à-loup pour brebis esseulée... (Shylee)
« le: mercredi 02 novembre 2011, 21:41:10 »
♫ Qui a peur du grand méchant loup ? ♪
♫ C'est p't'être vous, ♪
♫ C'n'est pas nous! ♪


Seikusu, 17h30.

Shylee était derrière son bureau, ou du moins, assise à ce dernier. Lunettes sur le nez, elle redressait, de temps à autre, la tête, histoire de vérifier qu'il n'y avait aucune tricherie. Effectivement, la jeune prof de mathématiques avait collé un devoir à ses élèves. Pas un devoir surprise, non, un devoir prévu histoire de voir si tout le monde avait compris tel ou tel point. Parfois, qui dit devoir, dit note. Mais ce n'était pas forcément tout le temps le cas avec la jeune femme. Oui, parfois, elle faisait croire à ses élèves qu'effectivement, ils seraient notés. Et parfois, ce n'était pas le cas. Disons qu'avec elle, il y avait plusieurs types de devoir. D'abord, les devoirs maisons. Ils n'étaient pas tout le temps ramassés. C'était un peu aléatoire. Elle désignait des noms, au hasard, dans sa liste et hop, elle ramassait les excercices et mettait une note. Ensuite, il y avait les DS, alias les devoirs surveillés, un peu comme celui qu'elle venait de donner. Sauf que dans les DS, y'avait deux versions. Une version tantôt surprise, tantôt prévenue et qui était notée -parce qu'il fallait des notes et vérifier que les étudiants bossaient bien -. Et une autre version tantôt surprise, tantôt prévenue aussi, mais qui n'était pas notée. Sauf si l'élève avait excellé dans son devoir et que ça lui permettait de remonter sa moyenne à cause d'une mauvaise note au précédent devoir. Enfin, j'm'éloigne un peu du sujet.

On reprend. Shylee était donc assise à son bureau, à surveiller ses élèves. Un coup d'oeil à l'horloge, c'était bientôt fini. Elle ramasserait les copies et hop, la journée serait terminée. Qu'allait-elle faire ? Hmmm ... Sans aucun doute rentrer chez elle. Ouais, comme toujours. Pensive, Shylee avait appuyé son visage contre sa main. A qui pensait-elle donc de la sorte ? A l'un de ses chers collègues. Sympathique, mais un peu collant. Un surveillant. Combien de fois il l'avait invitée et qu'elle avait refusé ? Sortir avec un collègue de travail ... disons que ça pouvait poser des problèmes, par la suite. Elle avait déjà expérimenté ce fait, et elle avait perdu un chouette assistant. Donc, en quelque sorte, Shylee ne referait pas la même erreur une seconde fois. Certes, Sabu était mignon. Ca pouvait, éventuellement, être son type d'homme. Maiis elle ne voulait pas se lancer dans quelque chose qui pourrait finir par lui exploser au visage. Disons qu'elle était prudente, si on pouvait dire comme ça. Et puis, elle préférait faire plus ample connaissance avec lui, avant de sortir réellement avec lui. Peut-être une petite discussion au détour d'un café, d'un thé, dans la salle des profs ? Ca pourrait être un bon début. Enfin, passons.

Shylee leva le nez une nouvelle fois. C'était l'heure. C'était fini. Elle s'était donc levée tandis que la sonnerie était en train de retentir. Elle avait finalement décidé qu'il n'y aurait pas de notation sur ce contrôle. Enfin, sauf si, comme dit, ça rattrapait une mauvaise note. Mais ça serait à voir quand elle corrigerait les copies. Peut-être ce soir, peut-être demain. Shylee passa à travers les différentes rangées afin de récupérer les copies de ses élèves tandis que ces derniers étaient en train de ranger leurs affaires. Après avoir eu toutes les copies, Shylee se dirigea vers son bureau et rangea, à son tour, ses affaires, les copies étant mises dans une pochette en plastique, afin qu'elles ne soient pas âbimées. Et hop, dans la minute qui suivit, la voilà quittant sa salle de classe. Shylee passa devant le bureau des surveillants. Sabu était là. Elle lui fit un petit signe de la tête.

"Bonne soirée."

Même si elle l'avait repoussé, jusqu'à présent, ce n'était pas une raison pour ne pas être polie, non ? Brèfle. Cinq minutes après, Shylee quittait le lycée, direction, son appartement. Fini le petit parc. Avant, elle y passait assez régulièrement pour rentrer chez elle. Mais elle avait eu de trop mauvaises expériences, surtout avec des petits loubards qui squattaient. Elle passait donc par la grande rue, même si ça lui faisait faire un grand détour, mais ce n'était pas bien grave. D'un pas serein, elle marchait donc en direction de son appartement. Sans savoir qu'aujourd'hui, elle risquait d'atteindre son appartement avec quelques encombres.

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Prélude / Re : Une pucelle perdue dans la ville ...
« le: vendredi 09 septembre 2011, 07:59:05 »
Re bienv'nue à toi ^^

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Prélude / Re : "Frère..." [validé]
« le: vendredi 09 septembre 2011, 07:58:56 »
Bienv'nue à toi ^^

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Prélude / Re : Alto Saotome ( Validhéra ! )
« le: dimanche 04 septembre 2011, 21:33:48 »
Bienv'nue à toi ^^

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