Les terres sauvages / Re : D'un semeur de mort à un autre... [Caim]
« le: vendredi 12 mars 2010, 11:48:07 »L'action semblait se dérouler au ralenti. Une perception du temps qui permettait de voir un soupir épilogue d'une vie s'échapper de la bouche d'un macchabée. À peine conscient de la situation, le renard était comme spectateur de sa propre vie, et non plus acteur. Il regardait la scène comme sur un gradin situé en hauteur, mais était désintéressé du spectacle. Être passif est quelque chose de très peu supportable pour une être humain, surtout par rapport à sa propre existence.
C'est pourquoi, dans les minutes qui survinrent, un éclair de vie traversa le rouge des yeux du terranide, accompagné de murmures d'un language incompréhensible, comme un serpent qui tenterait de parler le russe, mélangé à de l'allemand et du tchèco-slovaque, qui pourtant prenait sens aux oreilles du canidé, mais à ses oreilles seules. Cela n'était pas sans conséquences visibles... Le tronc d'arbre s'était crashé dans le sol, plusieurs mètres derrière lui. Makku fixait sa main gauche, il fixait un point invisible qu'il n'arrivait pas à déterminer, et semblait avoir perdu toute conscience de ce qui se trouvait autour de lui. Et d'étranges symboles flottaient en cercle autour de sa tête, témoin du dialogue qu'il entretenait avec l'entité l'habitant.
Il est temps pour toi de prendre conscience du pouvoir dont tu as été investi... Je suis un démon majeur à un élément. La foudre. Même si ma présence dans ton corps t'es difficilement supportable -parce que tu ignores ce que je suis, si je ne m'abuse-, je suis là, que tu le veuilles ou non... Et ceci te permet de faire appel à mon pouvoir à n'importe quel moment. Sois cependant prévenu... Si la foudre était ma seule puissance, je ne serais pas démon majeur. Je suis également démon de l'humain. Mon élément est la colère...
Abuses de mon pouvoir, tu entreras dans une rage que RIEN ne pourra stopper. Et maintenant... Voilà comment tu fois faire.
Les symboles fondirent en masse à l'intérieur des yeux du terranide, qui resta figé durant tout le processus dans une expression de surprise qui ne semblait pas pouvoir apparaître par nature sur son visage impassible. Le tout finit, une marque rouge en forme d'éclair, entouré de plusieurs symboles inconnus, apparurent sur la paume que fixait le renard. Sa main gauche était investie du pouvoir de la foudre.
Il jeta un bref coup d'oeil à son autre main. Un deuxième symbole y était gravé, mais il était indescriptible. Pourtant, dans sa tête, il savait ce qu'il signifiait: la rage. Tous deux brillaient du même rouge qui habitait à l'heure actuelle les yeux laiteux de l'humanoïde.
Se tournant vers son adversaire, une sorte de sourire narquois se dessina inconsciemment sur son visage. Il claqua des doigts. Une fois. Deux fois. Des étincelles en avait giclé, et avaient suffit à démarrer une flammèche sur la grande flaque huileuse au sol. Bien vite, la flammèche devint feu. Le feu devint brasier. Le brasier devint incendie. L'incendie devint enfer. Et le rouge se perdait dans celui des flammes.
Des flammes qui dansaient au sol, sur le liquide pâteux. D
es flammes qui tanguaient, s'étant étendue à l'herbe et au corps tranché de l'arbre.
Des flammes qui virevoltaient, animées d'une rage folle, valsant d'un même mouvement avec des armes ocre et ivoire.
Des flammes qui dévoraient, se servant de l'huile présente sur une armure pour attaquer vêtements et chair.
Et dans cette enfer, une ombre dansait, planait, se moquant du feu, se riant des flammes, bondissant et disparaissant, se servant des flammes comme d'une cachette aux yeux de son opposant, se servant de sa vitesse pour ne pas laisser de prise aux flammes sur sa chair et sa fourrure. Une ombre insaisissable, qui pourtant mordait de ses deux crocs blancs et noirs, dès que l'occasion se présentait.