Les terres sauvages / Re : Sweet Sacrifice #Arès #
« le: lundi 02 janvier 2012, 13:30:53 »Si tu savais... Cette courte phrase résonne dans son esprit, comme une sentence, ou l'avant goût d'une tempête qui allait lui tomber dessus. Le rire de ce qui allait se révéler être un dieu avait quelque chose de terrible, au point que Cathleen en eut la chair de poule. Ce calme, à juste titre olympien, lui donna un frisson. La jeune femme rougit, devant la remarque ô combien logique et pertinente qu'il lui fit. Quand il se pencha, Cathleen se recula un peu. Dans cette position, il avait encore plus l'air d'un prédateur... Un serpent au regard hypnotique, qui ne fit qu'accroitre la rougeur de ses joues. Sans vraiment attendre qu'elle ne réagisse, il finit par lui prendre un poignet pour l'obliger à se relever et suivre.
Et le nom tombe. Arès... L'irlandaise a un hoquet. Bien entendu qu'elle a entendu parler de ces divinités qui peuplent l'Olympe mythique, par delà les landes dévastées. Une minute : elle a invoqué un Dieu ? Vraiment ? Cathleen reprend sa main, comme si soudain, la poigne d'Arès lui brulait la peau. Et sa question la dérange. Elle n'a même pas le temps de digérer ce qu'il vient de dire ! Son pas ralenti, comme pour creuser une distance respectueuse entre elle, simple mortelle, et Lui.
C'est une chose que de "croire" en une divinité. Bien que le Dieu qu'elle prie chaque soir, c'est seulement par tradition, et par respect pour sa défunte mère qu'elle le fait. C'est autre chose que de se retrouver devant un vrai Dieu, même diminué. Toutes les pièces du puzzle semblent enfin se rassembler pour donner un résultat qu'elle ne voyait ni ne comprenait jusqu'à présent. L'irlandaise comprend d'où vient cette aura qui la fait paniquer - quand bien même un rien lui fait peur, lui a quelque chose de vraiment| terrifiant à ses yeux. La jeune femme cessa donc de marcher, histoire d'irriter un peu plus, sans le vouloir, le dieu de la colère, et elle baissa les yeux avec déférence.
- Je suis vraiment désolée, Seigneur, de vous avoir importuné... Ce n'était pas voulu, vraiment... Je suis poursuivie parce qu'ils pensent que je suis une vampire. Du moins, que j'ai été transformée en vampire, suite à une courte morsure. Je vous jure sur mon âme que ce n'est pas le cas.
La pauvre mortelle n'allait pas non plus l'ennuyer en lui parlant des trois horribles jours passés dans une geôle, entre autres, à se baigner à l'eau bénite, explosée presque nue au soleil ? Cathleen avait presque oublié la présence des prêtres et des anges. Dans cette forêt silencieuse, rien ne semblait pouvoir arriver. Cathleen releva les yeux, le coeur battant. Son regard disait : "Pitié, ne me faites pas de mal." Mais comme souvent dans ces cas là, les mots qu'elle prononcèrent furent différents de ses pensées :
- Comment puis-je vous renvoyer en Olympe... Ou vous rendre vos pouvoirs ? Est-ce seulement possible, et dans mes compétences ?
Penser aux autres avant elle même, une fichue manie qui ne la quittait pas. Quand quelqu'un lui proposait de l'aider, il fallait toujours qu'elle le fasse d'abord. Cet homme, ce Dieu même, elle l'avait invoqué sans le vouloir pour qu'il la protège de ce qui la poursuivait. Pourtant, elle se souciait davantage de le renvoyer d'où il venait plutôt que de le mettre encore plus en colère...