Les alentours de la ville / Re : Piratage transdimensionnel [Uqora]
« le: jeudi 16 octobre 2014, 01:34:50 »La nuit s’était abattue dans les montagnes, s’accompagnant d’un vent glacial. On pouvait entendre son sifflement, et les patrouilles marchaient tranquillement. Des mercenaires. Ils étaient nombreux dans cette partie du monde. Natalia était bien placée pour le savoir. Depuis l’effondrement du bloc soviétique, l’Armée Rouge avait été démantelée, et bon nombre de soldats s’étaient retrouvés sans affectation, et avaient rejoint le secteur privé, adhérant par ce biais aux vertus du capitalisme. Ils avaient des chiens avec eux, et marchaient dans les montagnes entourant l’ancienne base soviétique. La Russie n’avait pas pu la reprendre après le démantèlement de l’URSS, car elle se situait désormais dans un autre État, et, contrairement à d’autres bases comme Baïkonour, elle n’avait jamais été très importante, servant juste à entreposer du matériel... Du matériel qui avait été joyeusement revendu par le commandant de cette base au marché noir, Herzheller. Il continuait à se faire appeler « général », même s’il n’était rien de plus qu’un criminel recherché par les polices internationales pour sa participation au trafic d’armes avec la Mafia russe. Ils se prenaient pour une armée, pensant agir pour restaurer la grandeur de la Mère-Patrie. Nul doute qu’ils faisaient partie de ceux soutenant les rebelles ukrainiens, et encourageant à la déstabilisation de la pays dans les secteurs limitrophes avec la Russie.
Les quelques villages locaux étaient sous la coupe réglée de ces mercenaires. Elle le savait, car elle y avait passé plusieurs jours, se renseignant sur la région, avant de recevoir ses ordres de mission. Elle se tenait dans un arbre, et voyait une patrouille s’approcher. Le chien, un redoutable berger allemand, était tenu en laisse par deux tueurs portant leurs fusils d’assaut. Dans sa combinaison, Natalia Romanov avait laissé les nanomachines intégrées à cette dernière s’adapter à l’arbre, renforçant ainsi son camouflage. Le chien ne remarqua rien, et elle laissa la patrouille passer, puis se laissa tomber dans la neige. Cette tempête était une bénédiction, recouvrant ses traces. L’inconvénient, c’est qu’il était plus difficile de contacter le QG.
Natalia traversa la forêt, et s’arrêta devant un précipice, ayant une vue dégagée sur la vallée, puis baissa la tête. Une cagoule recouvrait son visage, et elle sortit de son sac à dos une paire de jumelles militaires.
« Mother’s Nest, ici Flying Bird, lâcha-t-elle en employant leurs noms de code. J’ai un visuel sur Hive.
- Flying Bird, ici Mother’s Nest. Confirmons visuel. Les appareils ont repéré des oscillations supplémentaires. Poursuivez mission selon les paramètres prédéfinis. »
Natalia acquiesça silencieusement, puis commença à descendre en rappel, le long de la montagne, afin de rejoindre Hive, nom de code pour désigner la base se situant en contrebas... Une base dans laquelle les satellites du SHIELD et ses instruments avaient repéré des perturbations caractéristiques d’une faille dimensionnelle... Une faille particulière, qui avait conduit le SHIELD à envoyer son meilleur agent dans la région pour intervenir.
Cette dernière se rapprochait de la base, descendant en rappel, dissimulée dans la noirceur de la nuit.
Terra
The Web était un virus à part entière. Il avait sa double identité. Si John Raymond était un personnage sans saveur à Tekhos, quand il se plongeait dans le monde cybernétique, il devenait une sorte de Dieu virtuel, se croyant invulnérable. Les scientifiques ayant fait des expériences sur lui avaient permis de devenir une sorte d’Intelligence Artificielle, et il se déplaçait dans un océan de 0, de 1, de connexions, de messages, de signaux électroniques incompréhensibles pour le commun des mortels. Il était perdu dans l’autre Tekhos, cette Tekhos virtuelle où de simples signaux suffisaient à créer tout un monde. Sa cible était facile à repérer, comme un phare dans cet océan virtuel, et, en se déplaçant, il rejoignit le jeu vidéo virtuel où les Tekhanes jouaient à un jeu très vogue : les Cycles de Lumière.
Pour entrer là-dedans, Web avait besoin d’un point d’ancrage. Autrement, il serait détecté, et ne parviendrait à rien faire. L’être fonctionnait comme un virus informatique. Son principe était de corrompre les fichiers présents en se dupliquant. Sa cible fut l’une des femmes qui avaient perdu, Haruka. Elle s’avançait dans les vestiaires, s’éloignant de son équipe, et se rendit aux toilettes, pour se calmer.
« Putain, j’aurais pu réussir ce virage... »
La femme soupira, avant de s’observer devant le miroir, déçue. Elle aurait pu permettre à sa teamde réussir ces épreuves et ainsi s’inscrire au tournoi. Sa forme changea alors dans le miroir, et les lumières se mirent à clignoter. La porte des toilettes se referma alors sèchement, coupant cette salle du reste de la base.
« Que... ?! »
Dans le miroir, Kazuha venait de voir la silhouette de The Web, un être avec une tenue verdâtre qui se mit à lui sourire.
« Mais que... ?! C’est un bug ?!
- Tu peux voir ça comme ça, Kazuha... »
The Web attaqua alors, et Kazuha poussa un hurlement silencieux en tombant au sol. The Web entra en elle, et, brièvement, les beaux yeux violets de Kazuha devinrent jaunes, afin de se calmer. The Web resta ensuite dans sa glace.
« Tu as perdu, mais je peux t’aider à modifier cela, Kazuha...
- O-Oui...
- Conduis-moi à Uqora… »
L’avatar informatique de Kazuha allait peu à peu contaminer les autres.
Une invasion de virus... C’était sa première diversion.