One Shot / Re : Erreur administrative [PV : Sya]
« le: dimanche 13 janvier 2019, 20:54:58 »Oui, car savoir que Karen voyait et aidait l'assassin de sa femme ne l'aidait pas à se sentir mieux. On pourrait applaudir son cœur en or – dont elle devait tenir ça de sa mère – mais comment ? Il ne pouvait pas voir cet homme en peinture, comment accepter qu'elle, elle puisse pardonner ? Comment elle pouvait seulement le voir sans vouloir sa mort ? Enfin, William pensait que s'éloigner de l'Angleterre était la meilleure des choses à faire. La seule chose qu'il regrettait, c'était de s'éloigner de la tombe de sa femme, mais promit, il ira la voir dés que possible, il avait d'ailleurs gracieusement payé les hommes du cimetière pour bien s'occuper de la tombe en son absence. Changer de pays et donc d'air était la chose à faire ? Il l'espérait, car il avait de plus en plus de mal à garder les idées claires. Dés qu'il quitte son travail, il broie du noir, il masquait parfois cela en faisant bonne figure auprès de ses filles, mais forcé de constater que ses filles lui ressemblait de plus en plus... Et c'était dur. Karen semblait avoir ce cœur d'or, faisant d'elle une jeune fille à qui on tendrait la main tant elle dégageait une certaine douceur. Elizabeth était celle qui lui ressemblait le plus physiquement, et un peu de caractère aussi, sa façon de parler quand elle était agacé, c'était Emilia tout craché. Quant à Mary, c'était plus les yeux de sa femme, parfois en la regardant dans les yeux, il semblait y voir un peu de sa femme.
Fidèle à ses vœux de mariage, il n'avait pas eut aucune femme dans sa vie depuis sa rencontre avec Emilia. Elle a été la seule femme qu'il a aimée, et même après sa mort, jamais il n'a fréquenté d'autres femmes. On pouvait l'applaudir, mais il restait un homme, un homme quelque peu brisé en revanche. En ce moment, chaque fois qu'il levait les yeux vers elles, il voyait sans cesse Emilia et c'était dur. Dur de la voir en elles, de voir ses filles grandir et devenir si belle... et charmante. Encore un peu lucide, il gardait la tête froide, se disant que ça allait passer et qu'il allait retrouver la raison. Dans cette belle maison, loin de tout, il pourrait sûrement tourner cette page qui l'empêchât d'avancer. Il avait toujours la tête ailleurs depuis son arrivée. La cause ? La cause semblait être le fait qu'il ne puisse oublie sa femme, qu'il s'en voulait et qu'il se sentait seul. Ses filles étaient là, surtout Elizabeth qui, de par sa proximité avec lui le rassurait un peu. Mais il restait aussi lucide, tôt ou tard, ses filles deviendront des femmes et elles vont le quitter pour fonder leur famille, leur vie. Il se retrouvera seul, abandonné, ne pouvant pas passer ses vieux jours avec celle qu'il aimait. En mourant, Emilia avait pris avec elle son cœur et sa raison de vivre. C'était selon lui un miracle qu'il n'ait pas tenté d'en finir depuis tout ce temps !
« Hm ? Oui, oui, je t'écoute, Elise... »
Assids derrière son bureau, il observait le tiroir avec les papiers en question, il n'avait écouté cette histoire que d'une oreille, comme bien souvent. Il faisait tout pour garder son rôle de père, mais n'avoir su défendre sa femme à briser quelque chose en lui et rien ne semblait pouvoir réparer cela. Pas l'alcool, pas de drogue ou de médicament, il avait tenté bien des choses naturel pour s'améliorer, mais rien ne fonctionnait. Levant son regard vers sa fille, il se força à la regarder, essayant de ne pas y voir sa femme, mais, ça restait compliqué, ce regard, cette façon de se tenir, il avait presque l'impression de la voir devant lui...
« Rapproche-toi, Elise, s'il te plaît... »
Il n'était pas rare que William tente de se rapprocher de ses filles, parfois avec facilité ou parfois avec maladresse. Difficile d'être père dans ce genre de situation surtout qu'il avait trois filles et que parfois, il était obligé de gérer des soucis plus féminin avec lequel il n'était pas habitué. Autant les deux aînées pouvaient aider la cadette, mais parfois, il ne savait pas quoi faire face à certains soucis. Faisant tourner son fauteuil vers elle, il lui souriait doucement en se redressant, venant l'enlacer, comme ça, sans raison précise. Elizabeth était celle qui lui ressemblait le plus, il retrouvait quelques miettes de ce bonheur en l'enlaçant. Il devrait avoir un peu honte de penser à sa femme et non à sa fille, mais... Emilia était toute sa vie et il ne savait pas comment passer à autre chose.
« Je voulais te remercier, de rester auprès de moi, comme tu le fais si souvent... Tu m'aides vraiment beaucoup ma chérie... »
Sa fille dans ses bras, ces dernières paroles semblait soudainement refaire surface dans son esprit. Ce qui prouvait leur existence se trouvait dans son tiroir, si cela venait à disparaître, elles n'étaient plus de ce monde, du moins pour l’administration. Ses filles ne seraient pas là, elles ne vaudraient pas plus que des chats errants. La police, personne ne pourrait faire quoi que ce soit pour lui, pas même les hôpitaux en cas de pépin, ce qui serait grave... Si un malade venait à les agresser, ou qu'elles attrapent une maladie à se balader dehors, comme ça, il pourrait les perdre ?! Et là, il serait vraiment seul ! Soudainement, William tremblait légèrement, mais comme il tenait Elizabeth dans ses bras, elle devait le ressentir.
« Tu ne vas pas m'abandonner, hein, ma chérie... Tu resteras avec Papa, n'est-ce pas ? »
Il ne la serrait pas, elle pouvait se dégager de lui facilement, mais ses derniers mots ont fait remonter des craintes en lui, que n'importe quel parent aurait. Un malade qui enlève ses enfants dans la rue ? Une voiture qui vient à les faucher, car il a détourné le regard une seconde ? Elles étaient en danger en dehors de cette maison. Et sans elle, il n'aurait aucune raison de vivre, il se donnerait sûrement la mort.