Le temple Shinto / Re : Aux prières d'une nuit enneigée { Pv ~ Klaus }
« le: mardi 05 janvier 2021, 18:50:27 »Voilà tout ce qu'il entendait depuis plusieurs dizaines de minutes. Chaque foulée, chaque mètre et souffle passé, il en semait un, mais chaque nouveau mètre un autre réapparaissait pour le repérer. La liberté, un enseignement aussi vieux qu'il s'en souvenait, plus vieux que lui-même. La liberté de marcher où il veut, de manger ce qu'il veut, de se protéger, de voyager, ou plus simplement, de vivre. Voilà tout ce que le petit peuple ne cessait de lui refuser, encore et encore, à vouloir l'enchaîner, l'enfermer dans des huttes de pierre, des boites de métal.
Mais l'on n'enferme pas un Kroxigor si facilement, on ne dompte pas un Kroxigor et le seul moyen de lui retirer sa liberté et son envie de la garder et de lui oter la chose la plus importante pour qui que ce soit, la vie.
Klaus ne s'était toujours pas habitué aux villages du petit peuple, ils étaient grand, très grand, trop grand. Ils étaient tels des dédales, des ensorcellements, se ressemblant dans tous ses tournants, mettant à l'épreuve les sens et les talents du Kroxigor pour se guider a travers tout ceci. Il cherchait une odeur, la gueule pointé vers le ciel, happant les courants d'air, les ruelles, les fumées. A ces yeux, ils étaient trop nombreux pour les semer dans cet endroit, il lui fallait une porte de salut, mais une porte de salut que seul lui pouvait emprunter, un don de la Déesse fait à tous ses enfants, un point d'eau.
Une rivière, un cours d'eau, un canal, un fleuve ou même un lac menant à des grottes souterraines, tout lui ferait l'affaire, car comme cela, il serait bien plus rapide qu'eux et surtout, il pourrait se dissimuler bien plus facilement. Et Ankhti soit loué, Il senti enfin un vent favorable. Cette odeur de fraîcheur, de douceur, de légèreté, cette odeur si caractéristique d'un cours d'eau. Il n'en fallut pas plus pour lui mettre du baume au cœur, engageant un grand quart de tour, son poids et sa rapidité, il manqua de se cogner contre le mur d'une habitation. Encore quelques mètres à travers de ses huttes de pierre et il serait libre.
Mais les chemins qui mènent à la liberté ne sont jamais faciles, et cela, Klaus put le voir encore. Beaucoup de petites personnes couvertes de métal se trouvaient là, l'attendant, l'encerclant même, accompagné de ceux qu'il commençait à détester, des sorciers, des cracheur de magie. Le corps courbé vers l'avant, les bras ouverts, contractés, sa queue d'écaille frottant avec lenteur et force le sol. Son regard se posait sur eux, sa respiration lourde et puissante d'avoir autant couru, de râles rauque, roulant lourdement dans sa gueule, signe de fatigue et de rage, se faisait entendre sur cette place.
Derrière eux se trouvait son seul espoir, une rivière qui traversait la ville. Il savait que cela allait être dangereux, il pouvait sentir leur peur, mais aussi leur détermination, il savait qu'il ne le laisserait pas s'enfuir, mais lui en avait tout autant, si ce n'est plus. La bête prit alors une grande inspiration, se grandissant à vue d'œil, ce qui ne manqua pas de faire réagir ses adversaires et tortionnaires.
Mais, au lieu de simplement foncer, tenter un lourd assaut frontal, il jugea bon de faire cela autrement. Sa queue vint se tourner sur le sol, couvert de poussières et de sable, créant un cercle d'écaille autour de lui. Puis, son corps se courba sur lui-même, gardant son regard sur ses ennemies dans un silence pesant.
" Attra ... "
Tenta de dire l'un des chefs du petit peuple, mais, à ce moment précis, Klaus venait de relâcher toute la tension de son corps, tout ses muscles, tournant sur lui même dans un grand coup d'une violence et d'une rapidité prodigieuse. Ils étaient beaucoup trop loin pour qu'il ne l'est toucher de son corps, mais, cela n'était pas son but. À la place, son geste avait fait ce qu'il souhaitait, balayer le sol de son extrémité écailleuse, projetant et faisant voler sable, poussières et gravier autour de lui, venant aveugler ses ennemies.
C'était le moment pour lui ! Sans perdre une précieuse seconde, il fonça droit vers sa sortie, mais, au lieu d'impacter une simple petite personne couverte de métal, il lança un revers de son bras pour envoyer voler un cracheur de magie et sûrement le tuer. Il prit ensuite une grande impulsion et, se jeta corps et âme dans cette riviere, qui malgré sa corpulence et la force de son entrée, n'éclaboussa que tres peu.
Klaus Claque de la mâchoire une fois sous l'eau, content et soulagé d'avoir réussit cela, mais ne s'arrêta pas pour autant, nageant au plus vite pour fuir ce village, restant au plus profond des eaux possible. La riviere avait un certain courant, ce qui ne le dérangeait pas le moins du monde, se laissant aider par celle-ci pour nager, économisant ses forces déjà bien entamé. C'est ainsi qu'il se retrouva à passer dans des passages soutterains, nageant sous la ville, loin du danger qu'elle lui donnait. Relâchant sa garde, il ne réagit pas tout de suite à la sensation que son museau lui envoyait, une sensation étrange, presque désagréable. L'eau lui semblait chargée de quelque chose d'étrange, d'inconnue et, au dernier moment, caché dans la couleur saumâtre de l'eau, aperçut de drôle de pierre gravé illuminé.
Une nouvelle sensation désagréable, voir douloureuse vint frapper ses récepteurs, le faisant se tenir la gueule en fermant les yeux, quelques instants. Mais quand il rouvrit les yeux, rien ne s'était passé à ses yeux, ou presque.
L'eau avait changé de couleur, passant d'un brun clair à un bleu verdâtre, mais là n'était pas le changement le plus important à ses yeux. Le plus important et le plus mauvais a ses yeux était surtout le changement de température radicale de l'eau, maintenant beaucoup trop froide à son goût. Il fallait se dépêcher, sortir de là pour ne pas faire d'hypothermie et Klaus redoubla donc d'effort, nageant pour trouver la lumière de la surface.
Y arrivant enfin, il se retint de sortir rapidement de l'eau, car, peut-être que les petites personnes l'attendaient de l'autre coté. Il restait donc quelques seconde sous la surface pour examiner celle-ci, puis sorti son museau et ses yeux, les laissant apparaître à la fleur de l'eau. Là, Klaus ne fut que stupéfait, coupé de tout mot. L'endroit n'était plus du tout le même, le temps, la nature. Du désert, il était passé dans ce qui lui semblait être une forêt. Il n'en avait vu qu'une fois dans sa vie, mais il s'en souvenait très bien, bien que celle-ci, contrairement à celle de sa mémoire, n'avait pas de feuille. Était-elle morte se demanda t-il ?
Mais à part cela, il ne voyait personne à l'horizon et, ne pouvait prendre plus de précaution. Son énergie l'abandonnait petit à petit au fil du temps passé dans cette eau glaciale et s'il ne voulait pas se retrouvait dans un sommeil éternel, il lui fallait sortir de la. Sa surprise ne fut que plus complète. Où était-il ? Qu'elle était cet endroit si froid, si diffèrent ? Les lieux étaient tous sauf connus du Kroxigor et son regard faisant donc la girouette, de droite à gauche, de haut en bas, cherchant un repère, un indice, quelque chose de familier.
Un bâtiment avait l'air de se trouver non loin de là, il n'avait pas envie de s'y diriger, mais, le froid et la fatigue se jouaient de lui, il lui fallait se réchauffer, sentant le sommeil peser de plus en plus sur lui. Marchant d'un pas lourd, il ne faisait plus attention à ce qui l'entourait, il lui fallait seulement se mettre au chaud, se mettre à l'abri de ce froid. Son cœur ralentissait de plus en plus tandis que sa respiration suivait, se battant pour tenir.
Après un effort interminable, ses pas le faisait enfin traverser l'entrée du bâtiment, sa vue commençant doucement à sombrer dans les ténèbres, mais continuant de marcher, cherchant un refuge dans ces lieux. C'est alors que, sous les dernières images qui lui offrait sa vue, il put voir une personne, accroupit devant lui, sa vision flouté par le sommeil, il ne vit d'elle que la couleur de ses cheveux et ses vêtements. Avait-il trouvait le repos éternel ? Était-elle venu lui offrir sa liberté ? Etait-il arrivé dans le royaume de la Déesse-mère ?
Sur ses pensées, il s'écroula au sol devant elle, sa gueule à une trentaine de centimètres de cette personne qui dans un dernier souffle avant de s'endormir laissa s'échapper un nom.
" Ankhti ...."