Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Alecto Nemed

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Les jours de voyage étaient à la fois pires et meilleurs pour le Petit Corbeau. L’habitude de la monte lui donnait quelques répits agréables quant aux douleurs des premiers temps à cheval, mais les courbatures étaient toujours bel et bien présentes, et s’envenimaient faute de repos et confort nécessaires.

Outre cela, elle dormait mal depuis l’incident de la caravane de l’Oriental. Elle revivait tantôt son humiliation de manière disproportionnée, tantôt la vision de cette âme en peine la terrorisait suffisamment pour qu’elle s’éveille en sursaut au beau milieu de la nuit, réveillant ainsi également ses muscles douloureux par les heures entières sur le dos de son canasson. La sérénité lui revenait lorsqu’elle fouillait dans sa besace ses deux précieux trésors : le nécessaire à écriture volé, et la mèche de cheveux infernaux, qu’elle faisait glisser sur sa joue comme on l’eu fait d’un ourson pour se réconforter, enfant.

Ses poumons souffraient également de la poussière et elle n’avait pas l’habitude de ne manger qu’une quantité et une variété limitée de denrées… Thiana Gian avait toujours veillé à ce qu’elle soit appétissante, et Ysor le cuisinier, lui, était un jeune maître dans les arts culinaires. Ses plats lui manquèrent, quand elle arrachait une viande séchée dont elle ne raffolait pas. Elle rêvait de pâtisserie, et regretta presque celles auxquelles elle n’avait pas pu toucher chez Saïf…
Pas l’habitude non plus du manque de confort… Sa chambre dans la cave était modeste, mais elle possédait un toit, un matelas de seconde ou troisième main pourtant bien plus agréable que la fortune miteuse de voyage. Les ankyloses de la monte ne risquaient pas de s’évanouir, alors qu’elle y ajoutait les crampes des haltes…

Cependant, elle n’émettait évidement pas de complaintes. Ne réclamait aucune pause, même lorsqu’elle peinait à tenir correctement sa jument qui s’agaçait elle aussi de la longueur de leur périple. Alecto tout comme son Maître, passa par une phase sombre, et silencieuse, où l’esprit du Petit Corbeau voleta dans des songes éveillés où des dizaines de questions s’amassaient au sujet de Damascus. Questions qu’elle ne posait pas, les gardant pour elle, ou pour plus tard, peut-être.

Pourtant, lorsqu’il s’agit de se lancer au galop, là où sa monture sembla enfin revivre de se dégourdir les pattes, l’Esclave, elle, vécu bien mal cette expérience première. Elle était totalement dépassée par le rythme nouveau et les élans de la bête, ne maîtrisait rien, et ignorait comment elle était parvenue à rester dessus sans se fracasser le crâne, martelée par les sabots de l’animal.

Malgré ses efforts pour écouter les conseils du Démon, elle avait le sentiment d’avoir été une très mauvaise élève dans ce domaine… Que la leçon d’escrime n’effaça pas.

Cette fois, tenir une arme n’était plus une phobie, grâce au Glyphe… Mais ce n’était pas inné. Elle avait quelques réticences, et en entendant Damascus parler avec tant de vocabulaire, Alecto s’était rendu compte à quel point elle avait été préservée durant toute sa vie. Elle avait fait de son mieux, évidemment, mais il lui faudrait du temps. Temps qu’ils n’avaient sans doute pas… Décevoir le Démon avait été une expérience cuisante pour le Petit Corbeau qui, à chaque fois qu’elle y repensait, sentait de nouveau dans ses entrailles une petite braise s’allumer.

« Je ne pense pas être faite pour être une guerrière, vous savez… » Avait-elle soufflé, tournant son arme avec trop peu de maîtrise pour ne pas être un danger public. Néanmoins, dès qu’il se ficha derrière elle pour lui intimer les mouvements habiles de base, Alecto se dit que les apprentissages seraient agréables… Il était collé à elle, il l’envoutait de son parfum même après une journée de voyage, il parlait tout près de son oreille… C’était un délice.

L’énergie qu’il lui insufflait se ressentit dans ses gestes, plus assurés, où elle s’efforça d’être un miroir assidu, faute d’être naturellement douée pour les moulinets et les coups d’estoc.
Percer quelqu’un lui semblait loin, et elle se demandait si elle en avait envie, d’ailleurs. Cette pensée la travailla une bonne partie de la nuit, mais contrairement à son passé, elle ne rejetait pas cette hypothèse. Alecto n’était pas foncièrement cruelle ou vicieuse, mais elle estimait que plusieurs cas nécessitaient qu’elle tue, tranche ou pique, comme pour sauver sa propre vie, ou défendre son Démon…

Ce qui l’amener à s’interroger, encore et toujours, sur l’incident de la caravane. Sa vie était-elle en danger, alors qu’elle se faisait sodomiser par tous ces abjectes serviteurs ? Était-il intervenu au moment où cela devenait plus dangereux pour elle, ou juste parce qu’il en avait assez d’attendre ? Lui sauverait-il la vie, alors qu’il avait menacer de la tuer sans aucun regret ?
D’autres questions sans réponse qui continueraient de la hanter. Mais pour l’heure, la fatigue était trop forte.


 A l’aube, éveillée par les pépiements des oiseaux du bosquet, Alecto se leva en hâte, grimaça des courbatures toujours bien là, et ne fit pas de bruits, pour ne pas déranger son maître. Elle en avait assez des rations et des fruits secs, s’éloigna pour cueillir quelques baies qu’elle avait vues lors de leur entraînement dans la clairière, et revint avec un sourire qui attestait de sa jovialité matinale, en toute innocence.

La nervosité de leurs montures l’alarma cependant, et il lui fallut laisser en plan le feu qu’elle tentait de raviver pour s’approcher d’eux.

Elle n’avait jamais été très attirée par les bêtes, d’autant les cheveux qui étaient trop gros pour paraître attendrissant, pour elle. Trop dangereux, aussi. Chaque bout semblait risquer des fractures, ou pire. Sa jument soufflait avec agitation, tandis que le noir destrier de son Maître raclait le sol de son sabot, lui lançant des regards menaçants. Pourtant, Alecto fit un pas, il hennit comme pour la mettre en garde, mais elle tendit la main.

Pour la retirer immédiatement, par réflexe, alors qu’il avait les oreilles collées à l’encolure sous le coup d’une infernale colère, et qu’il tentait de la croquer.

« Hé ! » Pesta-t-elle. Aussi irritable que son maître, celui-ci, songea-t-elle, avant de murmurer doucement. « Tout doux mon Beau, je ne te veux aucun mal… » Sa voix était claire, régulière et tendre, et alors qu’elle continuait de parler calmement à l’animal, petit à petit, ses oreilles se redressèrent, ses accès hargneux cessèrent…

Assez pour qu’elle pose la paume de sa main sur son museau, et qu’il ne lui arrache pas de doigt.

Alecto ignorait comment elle avait fait, mais elle n’avait pas été paniquée en approchant les deux animaux, et avait osé toucher l’infernal destrier du Démon. Mieux encore, elle l’avait apaisé sans grande peine. Cependant, leur état était préoccupant, et après s’être assurée qu’ils étaient calmés, retourna vers Damascus pour s’agenouiller près de lui.

« Messire, levez-vous, je crois que nous ne sommes pas seuls. »

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Elle pensait que ses derniers mots lui auraient attiré davantage d’ennuis, en réalité, loin de s’imaginer que, finalement, le Démon ne se contente de sa prestation douloureuse.

Elle n’avait pas quitté des yeux l’adolescent qui s’était montré si vil avec elle, mais dès que Damascus s’était approché d’elle, Alecto l’avait abandonné sans aucun regret, et l’aura de son Maître attirait tous ses regards… Sa proximité la rendit soudainement plus sereine, comme s’il caressait sa colère savamment, par sa seule présence. Elle cilla lorsqu’il s’adressa à elle.

Aurait-il laissé faire ces exactions violentes uniquement pour lui donner une leçon ? La cruauté du geste empoignait son cœur, mais à la vérité, les quelques compliments qu’elle entendait de cette voix qui la faisait frémir d’adoration endormaient petit à petit le moindre ressentiment. Il avait ce pouvoir, sans qu’elle en ait conscience, et le charisme puissant du Démon la ramenait lentement mais surement dans le ‘droit’ chemin de sa possession.

La scène qui suivit électrisa le Petit Corbeau ; les premiers instants, elle crut simplement que Damascus allait châtier le petit puceau de quelques coups, puisqu’elle estimait qu’il ne voudrait pas tuer le serviteur du Marchand oriental. Mais la suite lui donna tort.
Son regard ne pouvait se détacher du visage qui se brisait et des volutes tordues de douleur, c’était fascinant dans l’horreur, alors que les yeux de la jeune femme étaient écarquillés par l’effroi, tout comme l’éblouissement. Pouvait-on réellement arracher ainsi l’âme sans aucun effort ?

Ses grandes billes bleus et luisantes glissèrent sur le Démon, dont l’apparence la fit frémir, tout à fois de terreur et d’admiration, tant le magnétisme infernal résonnait dans sa cage thoracique via le glyphe qui tambourinait.

Mais dès que le crâne craqua et que la cervelle s’écoula en répandant d’immondes parfums, Alecto ferma les yeux, tournant la tête sous l’horreur des sons si particuliers qu’elle craignait de ne jamais oublier. C’était de loin le spectacle le plus effrayant qu’elle ait vu de sa courte vie.

La petite voix pétrifiée de Saïf attira son attention, et elle entrouvrit les paupières pour l’observer. Son visage épouvanté avait quelque chose d’attirant… Le Petit Corbeau comprenait l’attrait que cela procurait aux créatures si cruelles. Il y avait quelque chose de satisfaisant là-dedans. Alecto lui sourit, doucement, comme si elle était bienheureuse de son sort, de la leçon qu’il prenait en pleine figure… Il avait ordonné que sa Maisonnée lui passe dessus. Elle trouvait le retour de bâton assez peu équilibré à son encontre, mais il ne lui appartenait pas de faire quoi que ce soit en propre.
Un jour, songea-t-elle, elle se vengerait de Saïf Ibn Tazief.

Doucement, elle s’était trouvée portée hors du sol par son Maître, ne lâchant pas des yeux le Nabab avant qu’ils soient suffisamment hors de portée pour qu’elle s’attarde sur le visage de son Maître, si près du sien.

Son contact l’avait apaisée. Mais elle perçu immédiatement le trouble comme s’il s’agissait du sien. Elle le prit dans ses bras, le laissa caler son nez dans le creux de son cou, glissa une main dans ses cheveux pour l’y maintenir. Le Démon avait une apparence misérable et tremblante, il tenait à peine debout…

« Là… Là… » Murmura le Petit Corbeau, en l’étendant sur leur paillasse de voyage, avec une douceur prévoyante.

Etrangement, et bien qu’elle se sente instinctivement impactée par son état physique et mental, Alecto trouvait Damascus d’une beauté sans nom ainsi vulnérable. Elle l’allongea sur le dos, poussa délicatement ses longs cheveux noirs de son visage l’albâtre, toujours en l’admirant intensément. Elle songeait qu’il nécessiterait qu’on appose quelques linges mouillés sur son front, mais l’Esclave se sentait incapable de s’éloigner de lui dans ces conditions. C’était comme si le lien qui les unissait c’était resserré au point qu’elle ne put le quitter pour le moment… Comme si son devoir était de le protéger le temps qu’il faudrait.

Et pourtant, sans expliquer ses gestes, ses mains vinrent dégrafer les attaches de sa veste, un à un, sans se presser. Avec la même minutie, et dénoua le haut de son pantalon, le mettant à nu malgré la nuit fraiche. Qu’il frémît ou non, la petite Poupée au crâne dépouillé, sale et odorante, sentait en elle monter le désir de profiter de sa stature vulnérable, jusqu’à passer ses mains sur son corps, gagnant son entre-jambe qu’elle caressa doucement.

Elle se surprit même à songer qu’il serait trop faible pour lui interdire quoi que ce soit.
Sans doute cette colère, certes apaisée, avait-elle laissé quelques velléités de vengeance. Il l’avait punie lorsqu’elle était faible, et honnête. Pour ‘son bien’ ?

Son bien à elle, soudainement, Alecto le souhaitait aussi.
Un sentiment si nouveau… Penser à elle-même avant les autres. Avant… son Maître ?

Malgré la faible énergie du Démon, son corps réagit à ses attentions délicates, et lorsqu’Alecto estima que son membre était suffisamment prêt à la recevoir, elle le chevaucha et, lentement, s’assit petit à petit sur cette hampe démoniaque, centimètre par centimètre, jusqu’à s’asseoir en soupirant.

Une constatation la fit gémir ; qu’important combien d’immondes gourdins l’avaient violée, détruisant ses fesses. Cette fois, entre ses lèvres, le sexe de Damascus qui l’envahissait n’avait aucune comparaison possible avec ce qu’elle venait de vivre. Ainsi en communion, s’intéressant étrangement peu de l’état de son Maître, Alecto se mit à onduler, doucement, à son rythme.

Son rythme à elle.
Ils ne faisaient qu’un, et le glyphe dans leurs deux poitrines vrombit. Le Petit Corbeau prit le temps qu’il lui fallait, oscillant entre langueur et intensité, au moment qu’il lui convenait, gémissant avec discrétion, poussant parfois de petit son rauque, tantôt aigus, tantôt étouffés.

Lorsqu’elle sentit l’extase l’envahir, elle lança la tête en arrière, se raidit et les convulsions la secouèrent. Une énergie doucereuse la gagna en même temps qu’un épuisement apaisé et délicieux. Elle s’affala sur le torse du Démon, le laissant intacte entre ses cuisses, sans se préoccuper du plaisir éventuel qu’il aurait pu ressentir…

Un délicat sourire semblait impossible à retirer de ses lèvres, alors que ses doigts dessinaient des arabesques sur sa clavicule, partageant sa chaleur moite au corps faible de Damascus. Elle l’embrassa de manière presque prude, inspirant son parfum avec délectation.

« Dors, mon Beau Damascus, je vais m’occuper de toi. »

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La joue d’Alecto la brûlait, et dès qu’elle eut constaté dans quel courroux son Maître était plongé, elle voulut protester.

« Je ne voulais pas… » Mais les jumelles de la première gifle la firent taire, et les suivantes la laissèrent sans voix, et presque sans conscience. La violence douleur qui arracha son cuir chevelu lui fit pousser un gémissement suraigu, mais les mots du Démon furent plus brutaux encore pour la jeune Esclave.

Elle pleurait.
Le lourd tribut réclamé par Saïf énoncé par Damascus la terrifia, et elle se convainquit que jamais son Maître ne lui ferait de mal, jamais il ne la mutilerait pour le bon plaisir d’un étranger… Elle s’étouffa en constatant qu’elle se trompait lourdement et, jusqu’au bout, cru véritablement qu’il lui découperait l’oreille sans une once de pitié. C’était là ce qui lui faisait le plus mal, en réalité, mais les choses s’enchaînaient trop vite pour qu’elle réussisse à réfléchir à autre chose que les pics douloureux et les secousses.

Pourtant, lorsqu’elle comprit, plusieurs minutes après le début de son scalp, ce que faisait Damascus, Alecto ressentit une frayeur telle, qu’elle devint parfaitement immobile, là où peu de temps avant, elle était secouée de sanglots et de tremblements. La crainte qu’il ne la coupe, dans son entreprise furieuse, la rendit blême comme une défunte, et en elle, s’opérait un bien étrange chamboulement. Le Petit Corbeau n’avait jamais renssenti l’orgueil de se mirer dans une glace et d’en apprécier le reflet, l’idée saugrenue de se trouver jolie, attirante, et d’avoir découvert combien il était agréable d’être admirée lui était jadis étrangère mais… Depuis le Glyphe, elle se surprenait à aimer l’attrait qu’elle pouvait avoir pour les regards plus appuyés, développant une petite vanité naissante, qui grandissait à mesure qu’elle s’affirmait.

Alors, elle se sentait horrifiée du physique qu’elle arborerait, alors qu’elle voyait tomber des mèches entières de ses longs et beaux cheveux noirs. Elle serait laide, songea-t-elle avec effroi. Assurément. De fait, vexée, elle développa à mesure de son traitement capillaire violent une sorte d’animosité. Les sanglots de panique et de douleur laissèrent place, imperceptiblement, à quelque chose de plus sourd.

Et pire, les paroles crachées par son Maître à propos de son échec et des conséquences d’un éventuel prochain la firent frémir certes, mais la colère naissait de ces menaces. Elle n’avait jamais ressenti la colère, avant. A l’encontre de quiconque, d’ailleurs, même si elle s’était surprise à avoir une haine dégoûtée du Gras en sa demeure. Jamais, non jamais, elle n’avait pu développer de haine, ou de rancune, vis-à-vis de ses Maîtres. Et ce, quel que soit le traitement qu’ils administraient à leur possession docile.
Alecto courbait l’échine, ne ressentait pas d’émotions brutales, en bien comme en mal.

Et ce qui naissait en elle la chamboulait, comme toute nouveauté, son corps et son esprit ne savaient comment le gérer. Fort heureusement, son ire était à peine germée, et restait sagement contenue en elle, sans même qu’elle arrive à la définir clairement.

La sentence tomba, et Alecto ne s’en étonna pas… Quelle que soit la faute, les hommes n’avaient en tête que cette pulsion, et ne songeaient qu’à asseoir leur pouvoir par la domination de bas instincts… Si elle avait été plus assurée, et il n’était pas à douter que le Glyphe le lui permettrait plus tard, le petit Corbeau aurait ricané à l’entente de ce châtiment.

Mais pour l’heure, l’Esclave avait le cœur meurtri de cette déception qu’elle avait causé à son Maître. Celui qu’elle admirait et qu’elle chérissait avec tant de ferveur s’était montré dur avec elle, n’avait pas montré la clémence qu’elle avait espéré… Et un espoir déçu entraînait trop souvent de douloureuses conséquences dans les sentiments que l’on voue à quelqu’un…

Cependant, obéissante, elle ne dit mot et se dévêtit avec minutie. Ses joues étaient rouges des violences infligées, et lui brûlaient encore.

Alecto se retrouvait à quatre pattes à la merci d’une file de serviteurs qui, un par un, vinrent procéder savamment à son humiliation. La douleur des coups et de son corps écartelé par leurs membres de diverses tailles n’était finalement rien, comparé au désarroi qui lui lacérait les entrailles : Damascus se pliait aux désirs d’un étranger à son propos. Il l’avait déjà vendue à Tadéus, mais ce n’était pas comparable, pour elle, puisqu’ils avaient tous deux intérêts à amadouer le Gras.

Une lueur d’espoir, vicieuse, l’éveilla alors qu’elle brinquebalait au gré des coups de butoir comme une poupée de chiffon qui ne se débattait en rien ; Son Maître était-il satisfait de la voir ainsi prise comme un animal par tous ces mâles différents, sagement disposés en file en attendant leur tour de détruire ses fesses ? Elle tourna les yeux vers lui, ses larmes ayant laissé des sillons clairs sur son visage rouge et poussiéreux…

Le Démon en la regardait pas.
Il discutait avec Saïf, elle vit l’Oriental ricaner à ce qui devait être un bon mot, et lui répondre en parlant joyeusement avec les mains.

Damascus ne la regardait pas.

Ce nouvel espoir brisé vint à son tour nourrir la petite étincelle colérique qui venait de naître dans ses tripes, à mesure que son cœur se brisait. L’aimant comme un chien se dévoue à son Maître, elle apprenait nouvellement à se rendre compte des injustices de son traitement.
Un assaut plus violent fit se cogner son visage contre le bois, et plutôt que gémir et pleurer, elle grogna légèrement, en fronçant le nez.

Pourtant, sa relative rébellion s’arrêta au moment où la voix du Démon retentit pour aboyer des ordres. Pour la première fois de sa vie, elle fut tentée de ne pas obéir. Elle y songea. Le défier.

Puis, aussi subitement, elle ouvrit la bouche et sa gorge libéra un gémissement rauque et long, digne des meilleures cantatrices de bordel, venant perturber le chant des succions diverses, suintements et claquements. Alecto ronronna son désir, d’abord timidement, sentant l’homme qui lui ravageait l’arrière s’exciter de l’entendre, et lui asséner une violente claque sur la fesse rebondie.

Pourtant, aucune passion ne l’assaillait, et elle se trouvait trop perturbée par ces sentiments éparses, sourds et inconnus, pour tirer la moindre envie, ou le moindre plaisir pervers de la situation. Un tout jeune adolescent, sans doute moins âgé qu’elle, s’approche face à elle, tenant une coupe et une cruche de simple facture, et elle crut, naïvement, qu’il s’agissait d’un rafraichissement pour l’aider à supporter son châtiment…

Il n’en était rien, et il lui envoya au visage le contenu du verre, tout en déversant une eau trop chaude pour ne pas la brûler sur son dos souillé. Immédiatement alors qu’elle criait, le gamin raclait sa peau avec un gant d’un crin rêche, semblable à celui qu’elle s’imposait en cilice jadis, sans doute pour retirer tous les fluides visqueux et odorants qu’elle venait de se prendre sur la croupe, le dos, jusque dans ses cheveux par un homme long et fin, qui l’avait particulièrement apprécié.

Alecto sentit sa rage monter d’un cran supplémentaire, devenant plus nette.

Cependant, elle tourna de nouveau dans une contorsion son visage vers le couple de nababs qui festoyait tranquillement sans même se préoccuper de son sort. L’amertume lui coupa le souffle. Elle posa un regard où perlait la déception sur le beau et raffiné visage de son Maître.
Comment pouvait-il être insensible aux misères qu’elle subissait, et ce, même si elle l’avait déçu ? Saïf valait-il plus que sa ‘muse’, l’ ‘inspiratrice de bien des passions’, son ‘petit cœur’, sa ‘précieuse nymphe ténébreuse’… son Petit Corbeau.

Enfin, l’adolescent qui avait semblé prendre un malin plaisir à astiquer sa peau sans ménagement prit la place du grand et mince serviteur si généreux en foutre, et à alors qu’il pestait derrière elle, d’un déficit de vigueur sembla-t-elle deviner, enfonça plusieurs doigts en elle, vexé. Sans aucun mal, il fut sans doute déçu de passer en dernier, tant le passage étroit ne l’était plus, et pesta à nouveau dans le duvet qui lui servait de barbe, avant de frapper sa fesse avec plus de force encore que les précédents. Il était furieux de lui-même, et passa ses nerfs sur l’Esclave, oubliant la présence des Maîtres.

D’un claquement de langue, Saïf se rappela à son domestique qui sursauta, s’inclina plus bas que terre, et sur un regard de son Propriétaire, acquiesça avant de se placer face à Alecto, un sourire narquois aux lèvres.


- Il dit que tu dors à la belle-étoile, Putain. Murmura-t-il.

Le Petit Corbeau leva les yeux sur lui, se redressa en laissant dégouliner semences et fluides blanchâtres le long de ses cuisses. Elle débordait. Chancelante, elle eut du mal à prendre son équilibre, mais constata qu’elle était plus grande que l’Adolescent. Cet état de fait lui donna l’assurance nécessaire pour rester droite face à lui, quelques instants.

« Je ne reçois d’ordres que de mon Maître, Puceau. » Rétorqua la jeune femme dont le côté du crâne rasé lui donnait tout à la fois un air misérable et effrayant.

Il sembla désirer avec force la gifler, mais se souvenait se trouver non loin des nobles hommes qui conversaient. Alecto avait parlé entre ses dents d’une voix sèche et froide, pleine d’une rage glacée nouvelle. Des gouttes de spermes tombèrent dans la flaque entre ses jambes, le temps au garçon de la jauger, pour finalement retourner auprès de l’Oriental et lui glisser quelques mots à l’oreille, en s’inclinant.

Saïf resta impassible, congédia d’un mouvement semblable à la chasse d’une mouche importune, et souffla à son invité.


- Je ne saurai m’interposer entre un Maître et son Bien. Fit-il avec un geste faussement humble.

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Les débuts de leur épopée étaient vécus chez la jeune Esclave comme un calvaire… Elle n’était que souffrance, le bas de son corps meurtrit par les mouvements de sa monture, le haut fourbit de courbatures à devoir se tenir droite, en tentant de suivre l’ondulation qui résonnait mal dans ses épaules le long de sa colonne vertébrale. Cependant, à aucun moment elle ne s’en plaint, notamment car elle estimait qu’elle n’avait pas à déranger son Maître pour des broutilles.

Il prenait soin d’elle, et la nuit à la Royale avait été ce qui s’approchait de sa première nuit d’ivresse… Se permettant boisson et danse, elle avait découvert le plaisir immense de se laisser aller à suivre la musique et les rires, sans arrière-pensées moralisatrices et sans le besoin viscéral de se punir de ressentir la joie extrême et idiote de la foule, des chants, de la liesse générale.

Comme une enfant, elle avait sautillé et virevolté sans réfléchir, et comme une adulte, elle s’était surprise à apprécier un ou deux regards plus insistants lorsqu’elle se déhanchait. Le petit Corbeau en avait développé une excitation inexpliquée, qu’elle avait assouvi en sautant au cou du Démon, assoiffée de ses baisers.

Mais les kilomètres parcourus le lendemain lui remémorèrent amèrement combien elle était novice pour l’équitation, malgré la docile carne qui la conduisait plus qu’elle ne la dirigeait elle. Alecto rêva d’un lit douillet, mais savait qu’il fallait s’attendre à un chiche campement, qui ne serait pas le dernier de leur voyage… Alors, de manière inespérée, l’invitation de ce riche oriental fut accueillie dans son esprit comme un miracle délicieux.

« Je vous ferai honneur. » Répondit-elle simplement à son Maître.

Et elle ne fut pas déçue en apercevant leur hôte. Il dénotait dans cette route pleine de faquins malpropres, et elle se demandait combien de caravanes étaient nécessaires pour transporter un tel palais mouvant. Les nombreuses parures de ce Sultan émerveillèrent la petite Esclave, qui en ressentit immédiatement une envie étrange, de celle qu’elle ressentait chez ce gros porc Gras, lorsqu’elle désirait voler ses biens. Elle déglutit, et s’inclina en une révérence mille fois exercée face aux Maîtres, à merveille. Il avait fallu suffisamment de coups pour qu’elle parvienne à un résultat satisfaisant, et désormais, elle maîtrisait l’étiquette. Du moins, celle de Nexus…

Elle rougit, encore penchée, lorsqu’elle entendit les doux mots du Démon la qualifiant. Comment expliquer que chaque compliment la recouvrait d’un satin doux et délicat, forgeant davantage sa vanité jadis inexistante. Qu’il mente ou enjolive la réalité ne lui venait même pas à l’esprit, cependant. Elle voulait suffisamment y croire pour tout prendre pour argent comptant.

« Votre hospitalité et votre présence nous honorent, Seig… Saïf. » C’était… difficile. Elle n’avait guère l’habitude d’être si familière, mais c’était une demande, et pour l’Esclave, seul ceci comptait. Elle obéirait.

Installée dans des coussins moelleux et épais, Alecto prit le temps d’observer le bal des serviteurs qui les comblaient de mets exotiques. Si elle avait déjà observé ces petites pâtisseries chez Tadéus, la majorité de ce qui leur était servi était une découverte pour elle, tant en forme qu’en goût. Peu aventureuse jadis, elle s’essaya à ce qui lui paraissait le plus étrange, soucieuse également de ne pas offenser leur hôte si généreux.

Les histoires de ce Marchand étaient merveilleuses. Alecto avait toujours aimé les contes, et elle avait les yeux brillants d’intérêt, la voix de l’homme l’envoutant. Elle lui trouvait un charme qu’on ne perçoit pas à Nexus, et un charisme indéniable, d’autant lorsqu’il narrait avec détail les aventures sorties d’un songe oriental.

Captivée, elle se rendit compte que son histoire avait prit fin quelques instants après, perdue dans ses pensées. Mais se rendit compte que les regards étaient tournés vers elle… Sursautant, elle tourna immédiatement ses grands yeux bleus vers son Maître, comme pour savoir ce qu’elle était censée faire. Mais le visage du Démon ne lui fut d’aucune aide, et pire, un mouvement de menton lui indiqua qu’elle avait à prendre la parole.

Jamais à l’aise lorsqu’il s’agissait d’être au centre de l’attention, le petit Corbeau déglutit, en portant à ses lèvres la coupe dorée pour en boire un contenu au goût de miel, dans l’espoir que cela lui donne du courage.
Saïf avait évoqué les Cimes Noires, par faute des mensonges de Damascus… Elle ignorait si ce lieu existait vraiment, et cela la plongeait dans un silence perturbé. Elle n’avait rien lu à ce sujet, n’avait pas de référence, ni d’ordre à exécuter. Mais elle sentait le regard du Démon sur elle, il attendait qu’elle lui fasse honneur, et il voulait que la soirée soit productive. La crainte de décevoir son Maître lui noua l’estomac.

« Oh. » Fit-elle finalement, reposant lentement sa timbale, comme pour gagner du temps.

Elle n’avait jamais su mentir.
Même cacher la vérité était pénible, même pour faire le ‘bien’. Mais dire la vérité serait trahir Damasnus, et le faire passer, lui, pour menteur. Elle ne pourrait jamais s’y résoudre. Il devait être fier d’elle. Ce soir, comme à chaque minute de son existence. Alecto se leva, prenant son courage à deux mains, et lissant son chemisier.

« Les Cimes Noires sont… » Elle manquait d’imagination. Saïf semblait suspendu à ses lèvres, augmentant son appréhension. « … Une contrée montagneuse. Et Sombre. »

Le Marchand cilla, suffisamment intelligent pour déceler le trouble de la jeune femme, et Alecto le perçu. Elle paniqua.

« Je. Veuillez m’excuser. Je ne peux pas ! » Lança-t-elle alors d’une voix plus aigüe, avant de sortir en courant, escaladant les coussins en travers de sa fuite, et bousculant une servante qui renversa le contenu de son plateau près de son Maître, l’éclaboussant.

Alecto courut en grimaçant, cet effort réveillant les douleurs de la monte, et se réfugia près de son cheval, se cachant derrière un tonneau d’eau de pluie où s’abreuvaient les deux animaux.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 27 novembre 2020, 09:07:07 »
Dernier jour avant le week-end pour moi !
9h06

81
Place publique / Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
« le: vendredi 20 novembre 2020, 15:11:51 »
Sortir de Nexus était tout à la fois grisant et angoissant. Jamais elle n’aurait pu prévoir, jadis, ce qu’elle était en train de vivre présentement, et son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Franchir la grande porte fut une étape symbolique qu’elle aurait sans doute accueilli par une prière, avant cela, mais qui aujourd’hui n’était accompagné d’aucun cérémoniel. Pourtant, la jeune femme avait conscience que cela marquait sans doute à fois la mort, et la renaissance de son être, désormais que son âme appartenait pleinement au Démon.

Elle s’éloignait, véritablement, de la personne qu’elle avait été depuis sa naissance, transformée par son Maître. Le visage clair du petit Corbeau semblait légèrement fermé, comme soucieuse, mais en effet, dans son regard clair brillait l’excitation de la nouveauté. Cette nouveauté qui fut terrifiante et génératrice de torpeur et d’inertie autrefois, la poussait désormais à l’action.

Cependant, loin d’être dénuée de jugeotte, elle savait le voyage périlleux, Damascus avait été flou, comme il l’était toujours, et chose qu’elle acceptait de lui puisqu’il était ainsi. Il n’était pas dans son caractère d’espérer changer la nature profonde des individus qu’elle rencontrait, aujourd’hui comme hier, et en se hissant au dos de sa monture docile, Alecto admira la stature noble et majestueuse qu’avait le Démon sur son cheval noir. Ils allaient parfaitement ensemble, assortis dans l’obscurité, alors que sa Servante se montrait plus nuancée… et terne. Un rôle auquel elle ne réfléchissait pas, et qu’elle ne remettrait jamais en question.

Monter à cheval n’avait jamais été attirant pour elle. Les chariots l’avaient menée des quartiers où elle avait été vendue à d’autres, au mieux, mais elle avait surtout marché. Elle ressentait déjà les inconforts de l’assise qui roulait sous ses fesses, mais ne se plaindrait en rien. En silence, elle se tourna une dernière fois en se contorsionnant, pour admirer Nexus au levé du jour. C’était une cité admirable, selon elle, mais elle prit conscience qu’elle n’avait aucun moyen de comparaison. Bientôt, elle en aurait… Cette pensée la fit sourire, et frémir légèrement, alors que son cheval suivait doucement, d’initiative, l’étalon des ténèbres.

La route royale laissait résonner les bruits des sabots des voyageurs, cependant qu’Alecto observait le positionnement des mains et l’assise du cavalier démoniaque, cherchant à correctement être son miroir. Elle grimaça plus d’une fois, se laissant la liberté de s’exprimer ainsi, peu douée pour le moment, à suivre langoureusement les mouvements de sa monture. Cela viendrait, avec le temps, songea-t-elle en admirant la souplesse du bassin de son Maître, qui épousait chaque pas, avec une assiette équilibrée et stable.

Elle le suivrait.
Où qu’il voudrait l’emmener et pour son bon plaisir. Le regard éperdu qu’elle lui lançait, légèrement en retrait pour se garantir de l’épier sans être vue, attestait de sa dévotion. Le Glyphe fonctionnant à merveille, le mouvement du cheval et cette vue sur sa stature bourrée de charisme raffiné tout autant que guerrier l’excita. Oui. Elle le suivait jusqu’aux Enfers.

82
Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: dimanche 15 novembre 2020, 09:55:56 »
[Creep (Medieval Style) - Hildegard von Blingin']
Chette chaîne, cette meuf, me ravit x)

83
Place publique / Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
« le: samedi 14 novembre 2020, 18:15:21 »
En parfaite esclave loyale et dévouée, le sort réservé à Damascus, s’il advenait que sa flamme primordiale fut entre de mauvaises mains, lui engendra des craintes pires que ce qu’elle ressentait pour elle-même. Evidemment, comment se préoccuper de ce qui lui arriverait, quand on s’inquiétait autant pour son Maître ? Le sens du sacrifice qu’elle avait toujours possédé n’était pas enfui ni annihilé par le glyphe, bien au contraire.

Mais lorsqu’elle fut livrée à elle-même, avec une bourse pleine d’or et quelques instructions floues, Alecto fut bien obligée de réfléchir elle-même, et de tenter de trouver comment se débrouiller sans suivre un ordre clair et précis… Elle qui n’avait jamais pris aucune décision pour elle-même, laissant faire Dieu, les Nones, la Justice, ses Maîtres successifs s’en charger, elle se sentit immédiatement démunie.

Et, comble de l’ironie, une femme à la peau ridée par les ans se tenait près d’elle, et semblait attendre ses commandements… Elle déglutit, regarda la bourse pleine, puis la domestique et voulut rappeler à elle son Maître, mais il était déjà affairé, et loin.

Le petit Corbeau semblait miteux.
Elle se mordilla la lèvre, devenue bien moins assurée et noble que lorsqu’elle se trouvait aux côtés du Démon. Cette fois, elle observa autour d’elle, à la recherche d’achats judicieux. Réfléchir à ce qui pourrait lui arriver en chemin… Rien, naturellement, puisqu’elle serait avec Damascus. Naïvement, elle s’en remettait à lui…

En se mordant l’intérieur de la joue nerveusement, elle trouva le secours en imitant simplement l’attitude qu’avaient ses anciens Maîtres, ou Thiana Gian, lorsqu’ils négociaient : sembler savoir exactement ce qu’il leur fallait.

L’Esclave misa donc sur les conseils des commerçants qu’elle sollicita, n’ayant jamais voyagé plus loin que le quartier commerçant où se trouvait l’Auberge de la Sorcière. A mesure qu’elle dilapidait la monnaie laissée par le Démon, pour la première fois de sa vie, Alecto ressentit le plaisir immense d’acheter des choses, de les posséder pour elle… Une tenue de voyage simple et confortable, d’un gris anthracite élégant, un capuchon d’une douceur promettant une chaleur agréable le soir venu, et même des gants d’un cuir souple luisant, qu’elle trouva d’une beauté incomparable, d’un rouge éclatant. Une originalité toute relative qu’elle se découvrait… Elle dépensait sans regarder avec une joie folle…

A vrai dire, il avait bien fallu choisir une monture, juste avant. Comment savoir quel animal serait idéal pour ces endroits qu’ils traverseraient, dont elle n’avait aucune idée ? Le cheval choisi par Damascus lui sembla trop impétueuse pour elle, et elle avait porté son choix sur une bête docile, sa robe champagne, fumée, de manière que son poil ressemble à un velours mordoré. L’important pour Alecto, fut que la créature aux grands yeux sombres encadrés joliment de longs cils noirs ne lui montre aucune hostilité lorsqu’elle s’était approché et avait tendu une main peu assurée. L’Esclave avait esquissé un sourire charmé, et attendrit, à vrai dire…

Alors qu’elle s’était faite conseiller de se munir d’une arme, puisqu’il était dangereux aux frontières de séjourner, Alecto avait eu le plaisir de converser avec un artisan expérimenté, qui l’avait alors délestée de nombreuses pièces d’or, lui fournissant alors une protection nécessaire d’un cuir robuste mais assez léger pour qu’elle puisse la porter plusieurs heures et conserver une amplitude de mouvements adéquate. Elle insista pour y faire graver et repousser sur le cuir un petit corbeau ouvragé, dont elle tira une grande fierté. S’ajouta évidemment, une rapière maniable et équilibrée, courte, dont elle n’avait aucune idée de comment on s’en sert en vérité…

La domestique portait les colis qu’Alecto refusait de laisser une seconde de plus dans les échoppes, impatiente de révéler à Damascus ses emplètes, et le plaisir qu’elle en avait retiré. Excitée par cette expérience nouvelle, elle s’était pressée pour rentrer sans prendre gare aux peines de la servante âgée. Peu importait, elle voulait qu’il soit fier de ses achats.

De retour au domaine du Gras, elle exposa avec un orgueil nouveau toutes ses acquisitions, et malgré l’avenir peu radieux qui s’annonçait, paraissait enthousiaste.
Lorsqu’ils passèrent à table, ce soir-là, Alecto avait réservé à leur hôte, et surtout à son Maître, une tenue des plus audacieuse et lumineuse, en faveur du dernier soir dans cette grandiose villa. Elle n’appréciait pas davantage ce porc abject, mais elle se consolait en songeant à ce qu’elle emporterait de lui, dans une besace brodée qu’elle avait achetée. Elle s’en servirait peut-être pour lui écrire quelques nouvelles, après tout…

84
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 14 novembre 2020, 18:00:27 »
18h00 - Cette journée se passe bien.
C'est louche.

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Ville-Etat de Nexus / Re : L'Oisive & le Sultan - PV Silat Al-Saqr
« le: samedi 14 novembre 2020, 16:52:59 »
 Plusieurs questions avaient trouvé réponse en son esprit, alors qu’elle avait ressenti un désagréable sentiment d’excitation face aux sensations et aux visions d’orgie sanglante. Désagréable car elle n’avait pas encore l’habitude d’être aussi peu dégoûtée à la fois par les rapports débridés, mais surtout par les accès violents qui jadis lui donnaient la nausée rien que d’y penser. La vue du sang, autrefois, lui faisait tourner de l’œil, et en présence de Damascus, Alecto se surprenait de jour en jour à repousser les limites de son existence jadis si pieuse.

Mais, étant finalement loin d’être idiote, ou du moins possédant un fort instinct de survie qui avait démontré son efficacité, l’Esclave avait cependant de plus en plus de crainte quant à ce qui se déroulait, malgré elle, impuissante. Les subtilités des plans et des spécificités des divers mondes lui échappaient, elle découvrait tout, ce qui faisait beaucoup d’informations à assimiler… Et mille autres questions en découlaient.

Cependant, elle tiqua, plusieurs fois, durant le discours de l’Oriental, jusqu’à ne plus tenir et fronça les sourcils.

« Je vous arrête, Messire, mais ce que vous appelez une malédiction ne m’afflige en rien. » Dit-elle, se tenant droite, dans une attitude assurée mais loin d’être défiante. Tout au contraire, la nature même de la jeune femme était respectueuse et douce ; cependant, on sentait dans sa voix une conviction… surnaturelle.

Lilith était donc sa mère… Dans sa propre mythologie, véhiculée par les ouvrages de l’Ordre Immaculé, la Démone était décrite comme une engeance à détruire, ou à défaut, une créature capable des pires tentations, dont il fallait se garder. Mais sa connaissance s’arrêtait là. Alors, pourquoi cette légende semblait vouloir détruire ce lien si délicieux qu’elle possédait avec son Maître.

Pourquoi elle, en effet, elle aurait aimé savoir, mais visiblement, Silat non plus n’avait pas la réponse. Son visage se tordit en une moue exprimant son refus, et elle fut accompagnée d’un pas en arrière s’il fallait être plus claire.

« C’est aimable à vous de permettre la considération de votre Mère envers moi, mais j’aime ma condition. Mon Âme appartient à mon Maître, et elle s’en trouve fort aise. »

Si ce Démon était l’enfant de Lilith, il était en effet à prendre avec déférence, ce qui était pour le moins naturel chez la Domestique. A la vue du sang, en quantité démesurée, Alecto écarquilla les yeux et là où auparavant elle aurait détourné le regard, elle se trouva comme fascinée par le geste simple et pourtant mortel en d’autres circonstances… Sur elle-même, elle le savait, la lame aurait provoqué des séquelles irrévocables…

Lorsque la plaie se referma, la jeune femme éberluée cilla vivement, et sembla accueillir aimablement les excuses… Il était raffiné et élégant, et d’un signe de tête, lui signifia qu’elle lui accordait sans retenue son pardon. Du moins, pour le sang et la lame, en effet…

Alors, le laissant finir ses explications en l’écoutant docilement, la petite Corneille si délicate leva les yeux vers lui, et esquissa un sourire intrigué, presque innocent, sans aucune malice. Elle avait trop de questions en tête. Et aucunement l'intention d'aspirer une âme qui aurait été amoindrie du sceau tant aimé de son Démon de Maître.
 
« Que se passerait-il, si d’aventure cet artefact était brisé ? Tous les Démons savent-ils suturer leurs plaies comme vous le faites ? Qui est votre père ? Et pourquoi est-ce vous qui effectuez cette mission, pour votre mère ? » 

86
Place publique / Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
« le: samedi 14 novembre 2020, 11:15:19 »
Vivre chez Tadéus, entourée de toutes son armée de suivants, médecins, alchimistes, herboristes, même un Sorcier qui lui faisait boire d’horribles mixtures, fut finalement très doux. Elle souffrait les premières semaines, mais à mesure que le temps passait, Alecto se sentait bien mieux, et savourait également l’oisive langueur dans laquelle ils berçaient chaque jour et chaque nuit.

Ne rien faire.
Lire, écouter des contes, discuter, manger, s’adonner à quelques plaisirs dès que l’envie du Démon le nécessitait, l’adorer chaque jour plus. Damascus, même sans avoir recouvrer tout son potentiel infernal d’antan, avait le charisme et le don de soumettre les âmes à sa volonté, de les charmer et de faire naître en eux la dévotion idéalisée qu’on prête aux Dieux.

L’Esclave, elle, était déjà bien sujette à ce comportement, parfaitement modelée depuis toujours. C’était facile, avec elle, de la plier à sa volonté, mais il fallait avouer que le Glyphe avait fait admirablement son office. Elle lui était dévouée, totalement, et passait des heures entières à le regarder, amoureusement, en se languissant en soupirs et en admiration.

Obtenir ses faveurs et sa semence démoniaque la ravissait, et il semblait qu’il puisse faire naître chez elle une source inépuisable de désir. Elle vivait pleinement ses nouvelles libertés et jouissait de l’harmonie vicieuse dans laquelle elle naviguait désormais. Cela passait par le sexe, évidemment, mais aussi par un plaisir incommensurable à manger sans avoir faim, et son petit péché mignon… chaparder.

Son trésor restait le porte-plume, qu’elle utilisait dans l’intimité pour écrire des odes enflammées à son Maître, gravant avec une élégance digne des plus riches grimoires ancestraux les mots sur du parchemins qu’elle décorait d’arabesques subtiles. Son talent dans le domaine était immense, et elle semblait prendre un plaisir sans nom à s’y adonner.

S’il n’y avait eu ce fameux soir où Damascus lui révéla ses plans pour l’avenir, Alecto aurait aimé vivre ainsi jusqu’à la fin de ses jours… Mais le Démon avait d’autres projets, et lorsqu’il lui en fit part, alanguis dans des coussins plus grands qu’eux et soyeux, alors que le petit Corbeau somnolait en admirant son beau visage fin, elle se redressa sur son coude en penchant la tête sur le côté.

« Si telle est votre volonté, je vous y aiderai volontiers. » Fit-elle en cillant lentement, convaincue qu’elle suivrait son Maître au bout du monde s’il l’ordonnait. D’autant que retrouver cette ‘flamme’ semblait important, et dans ce cas, cela l’était également pour Alecto.

Dire que cela l’enchantait n’était pas exacte, cependant, car elle était de nature craintive à vrai dire. Il y avait dans sa description bien des points dignes d’attirer l’angoisse, pourtant, elle avait l’assurance qu’en sa compagnie, il la protègerait.

« Je ne suis jamais sortie de Nexus… »

Alecto se mordit la lèvre, pensive, semblant tenter de se représenter l’itinéraire, mais s’en trouvant incapable. Mais la perspective de monter à cheval il est vrai ne la laissait pas indifférente ; les animaux n’avaient pas son amour, jadis, la plupart lui semblaient terrifiants. Mais désormais, la curiosité était assez développée pour qu’elle réussisse à apaiser son effroi.

« Oui, j’apprendrai. » Affirma l’Esclave, esquissant un délicieux sourire d’encouragement. Tout pour ne pas décevoir son cher Maître.

Lorsque la musique s’éleva, la Corneille tourna les yeux vers elle pour l’examiner, suivant le regard avide du Démon ; elle en tira un sentiment étrange, qui martela un instant son cœur et fit serrer sa mâchoire, mais sans crier gare, il s’évanouit lorsqu’elle se retrouva à gober à nouveau le membre démoniaque. Immédiatement, le feu envahit ses entrailles et la rendit moite, elle se mit à gémir d’instinct, et s’appliqua à la tâche, au rythme des notes qui couvraient les bruits de succion.

Une fois son Maître contenté, haletante et un sourire délicieux aux lèvres, Alecto se redressa et essuya sa bouche d’un revers de main élégant, se léchant les lèvres. Comme un chien dévoué, elle était heureuse dès lors qu’elle avait le sentiment que Damascus était heureux… Et elle était intriguée par cette fameuse flamme perdue.

« Cette étincelle initiale semble précieuse pour vous… qu’adviendrait-il si d’autres s’en emparaient avant nous ? »

Elle avait une voix suave, et reprenait son souffle plus rapidement désormais. Langoureusement, elle vint se coller au Démon, montant sa jambe sur la sienne, en lui offrant des regards transis. Il avait évoqué des choses sombres et terrifiantes, rien ne serait facile dans cette quête, mais Alecto, loin de songer à elle-même, n’avait d’yeux que pour le Maître.

« Je suis prête sur l’heure, Maître, si tel est votre désir. J’aime cet endroit, je m’y sens bien, mais je le quitte pour un simple regard de vous. »

Elle s’était déjà levée, et malgré la preuve de désir qu’avait eu Damascus, quelque chose restait amèrement en travers de la gorge de l’Esclave. Quelque chose de nouveau. Encore un cadeau du Glyphe… Elle s’approcha de la joueuse de lyre, esquissa un sourire doux. Avant de prendre son poignet. Et de serrer.

« Merci pour ta musique. Tu es ravissante. Va-t'en, désormais. »

Elle la voulait loin, loin du regard de son Démon. La jalousie avait pris possession de son âme, comme bien d’autres péchés.

87
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: vendredi 13 novembre 2020, 16:49:54 »
Moi, j'en veux  :-*
Enfin UN peu.

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Place publique / Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
« le: vendredi 13 novembre 2020, 00:57:30 »
Une larme coula sur sa joue et tomba en silence contre le marbre, son cœur se sentant libéré d’un poids conséquent dont elle n’avait pas conscience juste avant. Cette fois, Tadeus avait récupérer son acte d’achat, celui qui aux yeux des hommes, la faisait marchandise de Thiana Gian… Savoir que la Sorcière avait bataillé fougueusement fit vrombir son amour pour elle, mais elle se sentait bien moins liée à cette femme.

Oh, elle l’admirait toujours, elle la savait exceptionnelle et bonne. Bonne avec elle, malgré les sévices ou les moqueries, mais comparée à ses précédents Maîtres, sa vie à l’Auberge avait été plus agréable. Son ancienne maîtresse ne l’avait jamais abusée, contrairement aux nombreux avant elle, même si elle l’avait utilisée comme monnaie d’échange, lot de tombola, et poussée honteusement dans les bras de ses clients les plus fortunés alors qu’elle n’était en rien une fille de joie.

Cependant, se savoir détachée d’elle la soulageait, elle gagna en sérénité malgré l’immense amas de douleurs que représentait son corps. Le Petit Corbeau accueilli cette nouvelle avec un très mince et faible sourire, trop épuisée et meurtrie pour mieux que cela, et ne quittait plus des yeux le petit bout de papier tendu par le Gras. Alecto songea à hocher la tête pour assurer à son Maître qu’elle était en effet très heureuse, et fut persuadée de l’avoir fait, mais aucun des présents ne la vit bouger.

L’Imposant Hôte n’eut pas le choix que de les accueillir encore, jusqu’à ce que le Démon en décide autrement ; il n’était pas raisonnable de lui opposer une quelconque résistance. N’ayant pas le choix, le Négociant de Reliques coula encore une fois ses yeux immondes sur elle, se lécha les lèvres avec avidité, et prit congé, après avoir invité son cher vieil ami intimidant à venir boire un verre en sa compagnie afin de lui conter comment sa si frêle et si belle Alecto pouvait endurer pareil traitement.

Il sortit avec sa suite, en ricanant d’une voix vicieuse, sans doute pour se remettre de ses émotions… Quelques instants plus tard, un terranide aux allures de faucon entrait en compagnie d’une femme toute petite, une barbe naissante, et des formes larges sous un tablier immaculé entrèrent et se présentèrent immédiatement à Damascus, ignorant la serpillère.

- Vous allez être déménagés dans un autre appartement, ordre de Monsieur.

L’Oiseau aux yeux perçants semblait vieux, son plumage blanc et gris, et portait cependant de petites bésicles rondes. Il s’adressait au Démon avec une voix nasale et humble. Mais la petite femme replète, elle, se dandina vers Alecto et n’eut pas beaucoup à faire pour s’accroupir à sa hauteur.

- T’es pas belle à voar, ma p’tit. Elle lança un regard de jugement à son Maître, mais Alecto ne voyait rien de net et la tête lui tournait. On va t’porter au labo.

Elle ne semblait pas vouloir demander la permission à Damascus, et les paroles, comme filtrées par du coton, avaient eu du mal à arriver jusqu’à l’esprit brisé de la petite Corneille en ruine. Elle voulut protester, choquée de ne pas attendre l’autorisation du Maître, mais la Naine la souleva avec une force incroyable.

Alecto gémit de douleur, à la limite du hurlement.
Malgré la force de cette personne, elle semblait véritablement tenter d’être douce, mais cela ne semblait pas dans sa nature. L’Esclave n’avait pas la force de résister et de parler, mais elle était paniquée à l’idée qu’on l’éloigne de son Maître.

Le Faucon, en s’inclinant, conversait toujours avec Damascus.

- Si vous voulez bien me suivre. Mais il ajouta très vite de sa voix nasillarde. Votre… Dame va recevoir des soins, elle sera ramenée à vous très vite.

Sur l’épaule de la petite femme, Alecto peinait à prendre sa respiration convenablement, et le mouvement accentuait les douleurs, au point qu’elle tourna de l’œil. Une seconde, elle crut réussir à tenir bon, mais soudainement, la vision de brouilla totalement, et elle n’entendit plus aucun son, avant de définitivement s’évanouir.

Elle se réveilla dans ce qu’elle songeait être une boutique d’apothicaire et un laboratoire alchimique. Les fioles autour d’elle et les nombreuses plantes rendaient une chaleur étouffante. Elle se rendit compte qu’elle avait toujours autant mal, mais qu’elle respirait sans peine ; Avec effort, elle se redressa du lit où elle était installée… Non, c’était une table, à vrai dire. Sa peau avait été lavée, et elle ignorait combien de temps elle était restée ainsi.

La pièce était vide, et d’énormes baies vitrées donnaient sur une serre, visiblement. Il faisait bien trop chaud, elle étouffait… Le petit Corbeau cilla en observant les lieux, et constata que son corps était constellé de bleus, d’hématomes et d’écorchures qui avaient été pansées. Un bandage couvrait sa poitrine qui la compressait, elle était nue, mais étrangement, elle se sentait capable de se relever.

Quoi que ces médecins aient fait, ses entrailles lui semblaient réparées, bien qu’elle conserve les courbatures et les ecchymoses, sa mâchoire était encore endolorie, cependant. L’Esclave s’assit lentement, posa ses pieds au sol et glissa doucement sur ses jambes, titubant. Le carrelage était glacé et contrastait avec l’air vaporeux, mais cela ne l’empêcha pas de marcher, d’abord en chancelant et grimaçant.

Sa première pensée allait à Damascus. Où était son Maître ? Il avait peut-être besoin d’elle, ou la cherchait ? Une envie profonde de le retrouver lui tirailla le ventre, mais alors qu’elle allait sortir aussi vite que sa faible stature le lui permettait, elle remarqua un petit bureau où des livres, des documents et des plumes se trouvaient.

Elle n’y connait rien, mais estima qu’il s’agissait de recettes alchimiques, de formules étranges, de schémas ésotériques. Alecto fit une moue dubitative, et la curiosité la poussa à ouvrir les tiroirs du petit secrétaire. L’intrigue lui redonnait des forces à vue d’œil, l’Esclave fouilla des ouvrages et rouleaux de parchemins sans intérêt visible, mais découvrit alors un très beau porteplume ouvragé, en ivoire aux arabesques d’or, serties de petites pierres luisantes et couleur grenat. Il accueillait une très élégante plume à la mine taillée et recouverte d’une pointe toute aussi travaillée…

Les yeux d’Alecto se mirent à briller avec avidité. Pour la première fois de sa vie, alors qu’elle désirait un objet matériel luxueux, sa morale n’était pas là pour l’arrêter et lui rappeler les règles du Seigneur. Elle voulait ce porteplume et son délicat instrument. C’était très mal vu de voler son Hôte… Tadéus ne serait pas content… Mais… Savait-il vraiment tout ce qui se trouvait dans les si nombreux tiroirs de sa trop grande demeure ?

Son cœur bondit, et elle se saisit de l’objet de toutes ses convoitises, le collant contre elle avec délice, et le glissant alors sous les bandes qui couvraient sa poitrine. Avoir son larcin contre son cœur l’emplissait d’une joie étrange, libre et audacieuse, se sentant si fière.
Elle allait franchir la porte lorsque la petite femme replète y pénétra et sembla ravie de la voir éveillée. Visiblement, elle ne se doutait de rien…

- Ahhh, v'là la belle endormie qui s’réveille. Bien bien. Elle lui tendit une tunique et quelques vêtements, qui semblaient lui aller parfaitement, comme s’ils avaient pris ses mesures durant son sommeil. Alecto peina à se vêtir, mais encore une fois, la toute petite personne l’aida avec bonhomie.
- Viens, jvais te conduire à ton… camarade.

Visiblement, la Naine n’appréciait guère Damascus, et le constatait fit bouillonner Alecto. Elle se permettait d’avoir un jugement si négatif, et de l’exprimer, en plus, envers son Maître. Une pulsion violente assaillit son crâne, mais elle se mit à marcher à sa suite, et cela passa…

La petite femme la mena alors dans les corridors, jusqu’à sortir dans les jardins. A sa surprise, elle l’abandonna au milieu de ce qui ressemblait à un verger, lui ayant tapoté la fesse en partant. Il lui fallait cependant réussir à trouver son Maître ; elle serra contre son cœur son butin et prit une grande inspiration, l’air frais la berçant, alors qu’elle cherchait du regard le Démon.

89
Place publique / Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
« le: jeudi 12 novembre 2020, 18:21:59 »
Le petit corps de la Poupée de chiffon, en miette, saccagée, à la fois vidée et trop pleine, ballottait comme au gré du vent, ou comme un pendu dont le souffle s’est envolé. Elle n’avait pas la force de bouger, et c’était à peine si elle pouvait inspirer. Peu de partie de son anatomie la laissait sans souffrance, elle était trop épuisée pour pleurer, maintenant que le plaisir s’envolait lentement et la laissait avec les plaies, les brûlures, les bleus.

Détruite, elle n’entendit pas, ou du moins, ne comprit rien à ce que la grosse voix dégoutante de la Limace Fortunée crachait, mais ses applaudissements résonnaient comme s’ils étaient lointains. Elle voyait double, et un instant, fut prise d’un haut-le-cœur.
Elle dut faire pitié à un des domestiques, qui s’approcha l’air blême, sans oser la regarder, et il se signa avant de dénouer son lien en lambeau, tâché et gras. Alecto, elle tomba lourdement comme un poids mort, sans qu’aucun son n’accompagne sa chute. Elle n’en avait pas les moyens. Respirer était déjà une épreuve.

Contre le marbre froid, tout son corps paraissait une loque suintante et molle. Les hématomes étaient refroidis par la pierre, sa joue abimée partiellement paralysée, au point qu’elle réussit à peine à relever les yeux vers le petit salon qu’installaient les gens du Négociant. Une chaise lui était destinée. Mais jamais elle ne pourrait s’y rendre, elle le savait… La distance lui paraissait impossible à parcourir, le siège trop haut, le coussin pourtant moelleux bien trop dur pour pouvoir adoucir son assise.

Elle suffoqua, comme pour parler, et le petit domestique dégoûté s’accroupit pour tenter de l’aider. L’Esclave marmonna d’une voix d’outre-tombe sans énergie.

« V…a-t’en. Donne moi. Un drap,… plutôt. »

Il semblait sur le point de vomir, à vrai dire, mais soucieux de correctement faire son travail, de peur sans doute t’avoir à subir soit le même sort, soit la colère du Maître des Lieux, ou du Démon, il vint recouvrir le petit Corbeau d’un drap propre, tiré d’une armoire aux miroirs éclatants.

Un sursaut nerveux la fit se secouer et elle gémit de douleur, sans bouger pour autant. Une serpillère. Jadis jolie, cette fois ravagée et souillée. Alecto releva mollement les yeux vers Tadéus qui observait avec un regard équivoque, lubrique et envieux. L’expression de l’Esclave n’était qu’épuisement. Pourtant, la docile, sage et obéissante créature puisa en elle la force de parler d’une gorge pâteuse et pleine.

« V… Vous comprendrez que je décline. Votre. Invitation. » La tête lui tourna, et elle s’arrêta comme si elle allait s’évanouir, luttant encore. « Mais expliquez. »

Il fallait qu’elle tienne, elle voulait entendre. Elle voulait être assurée que son corps comme son âme appartenaient à Damascus. Sa pupille s’agrandit dès lorsqu’elle songeait à lui, et elle tourna ses yeux humides, emplit de dévotion vers son Maître.

Il s’était répandu tant de fois en elle. Il semblait si satisfait. Peu importait de mourir ainsi, elle avait eu la chance de le voir dans son extase. C’était là tout ce qu’elle pouvait espérer de plus merveilleux…

Elle avait sans doute plusieurs côtes brisées, elle sentait les douleurs lorsqu'elle inspirait, se contentant d'haleter sans réussir à récupérer son souffle. Elle aurait aimé rester contre son Maître le temps de récupérer... Tadéus lui volait cette instant. Alecto serra les mâchoires, grimaça de couleur. Un médecin serait sans doute utile à l'avenir.

90
Place publique / Re : Pied léger, pied sauvé ... [PV Damascus/Alecto]
« le: mercredi 11 novembre 2020, 23:38:16 »
Alecto était en ruine.
Son corps aux cicatrices nombreuses tremblait tant qu’elle voyait flou, puis double, puis la tête lui tournait. Sa peau n’était plus que lave, la douleur qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même l’emplissait avec délice d’un plaisir inavouable, qu’elle n’avait pas peur de ressentir. Du moins, l’extase qu’elle ressentait explosait de loin les souffrances, les courbatures, la douleur des coups, des sévices, des maltraitances du Démon.

Celui-ci était déchainé, et en d’autres circonstances, elle aurait été terrorisée par ce regard où un brasier innommable l’appelait à lui, comme un aimant dans lequel elle se perdrait. N’était-elle pas déjà perdue ?

Pourtant, dès que le petit Corbeau sent les liens qui serrent les poignets, son corps se met cette fois à frémir. A l’intérieur, son esprit ou du moins ce qu’il en reste, souffle comme il va se régaler d’elle, désormais sa proie attachée fermement, et comme il la consumera. Mais une infime partie de son cerveau semble vouloir lutter, hurler qu’elle a déjà connu pareil traitement, et qu’elle va le regretter. Des flashes de souvenirs l’assaillaient, mais ils sont trop diffus et les soubresauts nerveux de son entre jambe accueillant déjà, à nouveau, l’imposante hampe qui lui donnait tant de soupirs inconvenants.

Elle lâcha un long râle lorsqu’il s’enfonça en elle, ses sens amoindris et fébriles. L’énergie brutale de son Maître n’était pas comparable à celle de sa Vicieuse Servante, et elle commençait à accuser les coups violents de ses châtiments en elle. Alecto peinait à se tenir ferme sous ses assauts, ballottée comme une poupée de chiffon, ses forces l’abandonnant à chaque nouvelle vague infernale.

« Je ne fais que vous servir, Maître. » Susurra la démente d’une voix plus qu’éraillée, les lèvres gercées et craquelées, coupées à leur commissure. Mais il y perlait une sincérité pure qui avait naturellement repris la marque de respect qu’elle lui accordait habituellement.

Toute sa peau était recouverte de sueur, de liquides mêlés et odorants, d’innombrables marques qui dégoulinaient à chaque balayage. Elle se mordit la lèvre en percevant une pulpation plus intense, et d’instinct, voulu détacher sa main pour attiser par elle-même les endroits endoloris mais sensibles de son anatomie. Insistant, comme on se rebelle farouchement, elle grogna de ne pas réussir à défaire ses liens, mais elle manquait de forces, et n’arrivait pas à se concentrer assez sur des gestes précis, alors qu’il ravageait encore ses fesses avec une ardeur hors du commun.

Elle n’avait jamais connu cela.
Les mots de Damascus n’étaient pas clairs pour elle non plus, elle n’arrivait plus à correctement saisir le sens de ses phrases, ni à l’entendre correctement, malgré le timbre caractéristique du Démon. Elle haletait et n’arrivait plus à retrouver son souffle, parler l’avait épuisée et elle n’arrivait même plus à tenter de serrer ses cuisses pour contracter ses muscles et décupler son plaisir.

Mais elle avait eu ce qu’elle méritait, songeait-elle… Ce baiser l’avait transportée, plus dévote et folle de lui qu’aucune none n’adule sa divinité. Oh, comme elle lui avait rendu son baiser… Oh, comme elle s’était sentie exploser de plaisir à cet instant.

Epuisée, meurtrie, Alecto était en lambeau, mais l’intérieur était brûlant, tant que son Maître l’adorerait et la voudrait pour son extase, et avec un regard d’une complète et inconditionnelle dévotion, l’Esclave chercha de sa bouche celle du Démon en glapissant autant d’éreintement que d’euphorie primale. Pourtant, même saccagée et mise à sac, au bout de ses forces, elle se refusait à quémander la grâce de son Maître, intimement persuadée qu’elle se devait de le servir autant qu’il lui plairait. Un nouveau spasme entre ses cuisses crispa son corps, lui lançant une décharge électrique de bonheur, qui la fit tressauter, annonciateur d’un plus grand plaisir encore.

Il fallait qu’elle le lui demande. Elle n’avait plus de filtre. La rocaille de son chant gagna l’oreille du Démon.

« S’il te plait, Maître, s’il te plait, mes seins. » Supplia l’Esclave en affichant un visage tout aussi mendiant de ses attentions, ses tétons souillés durcissant à la simple anticipation de leur traitement.

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