Dictature d'Ashnard / Re : La mécène d'une démone ? [Samara !!]
« le: dimanche 06 mai 2012, 01:31:53 »Ladite mère hocha lentement la tête, visiblement très émue de voir débarquer dans sa chambre une Déesse. Le grand manoir du village comprenait aussi une aile médicale, et, si Sha s’était déplacée, c’était en partie pour voir un bébé qui venait de naître. La mère était une sorcière, et Nala était donc une nouvelle sorcière. Sha la prit dans ses bras en souriant, étant également assez heureuse. Une nouvelle sorcière, une nouvelle femme qui la servirait, une nouvelle créature qui la rendrait plus forte. Le bébé remua lentement entre les bras de l’Ombre, qui lui embrassa le front, et lui gratouilla un peu le ventre.
« Occupe-toi bien de cet enfant, femme lâcha-t-elle à la mère.
- A... Avec votre bénédiction, Déesse, elle aura une longue et belle vie, et vous servira fidèlement.
- Je l’espère bien... »
La saluant de la tête, Sha sortit de la chambre. Mine de rien, ce n’était pas tous les jours qu’elle avait droit à la naissance d’une sorcière, et, si elle ne se rendait pas aux naissances de simples gueux, elle se faisait un point d’honneur à célébrer la naissance des sorcières. De tous ses Attributs divins, les Sorcières étaient le premier Attribut, soit le plus important. Sortant de la pièce, elle regarda l’Administratrice.
« Trouvez-moi une salle de réception. J’y accueillerai notre invitée.
- Bien, Majesté. »
L’Administratrice était une jeune femme assez menue, avec des cheveux coupés courts. Samra ne tarda pas à arriver, et Sha la reçut dans un grand salon assez bien décoré. Il y avait de grandes vitres avec des carreaux, de gros rideaux, des lustres, et un grand tapis rouge. Elle se tenait, jambes croisées, dans un fauteuil, et les deux gardes qui accompagnaient Samara entrèrent les premières, avant de laisser la place à la démone.
Sha fronça imperceptiblement les sourcils. Elle ne dirait pas que Samara était belle. Elle pouvait dire que Kiriko était belle, que Karin était belle, mais Samara était indéniablement un cran au-dessus. Un frisson de désir traversa naturellement le corps de Sha en voyant l’élégance bestiale de cette femme. Une élégance bestiale... Rien que le terme était contradictoire ! Mais c’était la beauté de cette femme qui était ambivalente. Elle avait en elle le charme fou de ces grandes dames du plaisir, et aussi la beauté propre des succubes. Il se dégageait du corps de Samara une aura que Sha ressentit immédiatement, et qui la fit lentement soupirer. Elle se mordilla les lèvres, et Samara s’inclina respectueusement devant elle.
*Un peu de poigne, que diable ! Je suis l’Ombre, pas une quelconque Déesse des plaisirs sensoriels !*
Se sermonnant, Sha fit signe de la main à ses gardes de les laisser, et la porte se referma. Samara ne tarda pas à se présenter, et, silencieusement, l’Ombre l’écouta. Elle était une Archimage, ce que l’Ombre avait déjà pu remarquer, et qui était récemment arrivée au Palais impérial. Elle venait lui demander une « requête ». Sha avait déjà des soupçons sur le contenu de ladite requête, mais elle n’en fit rien paraître, et se releva lentement.
« La garde était nécessaire, Archimage. Mais, je vous en prie, vous n’êtes pas au Palais impérial. Laissez aux hommes le soin de courber le dos. Vous n’êtes pas l’une de mes sorcières, inutile de vous embarrasser d’un protocole qui m’ennuie éperdument. »
Sha était sincère. Elle regarda Samara, se rapprochant d’elle, et lui fit un léger sourire en regardant ses yeux, et sa belle bouche. Mains derrière le dos, elle poursuivit :
« Comme vous le savez sans doute, l’Empire ne m’apprécie que moyennement. Je ne peux que les comprendre ; chaque fois qu’une divinité se mêle des histoires entre les humains, il en résulte des catastrophes. Et je ne fournis pas autant d’armes que les Impériaux le voudraient... A vrai dire, l’Empereur m’a refilé ces terres en espérant que je fuirais. J’ai réussi à unifier les camps orcs, ce que le Conseil impérial n’espérait pas, et ils cherchent maintenant à se débarrasser de moi... Mais il n’est pas facile de se débarrasser d’une vieille Déesse comme moi. »
L’Ombre marcha alors. Samara pouvait sans doute remarquer que, sous son manteau, Sha était nue, à l’exception d’un soutien-gorge et d’une culotte, les deux étant noirs. Elle jeta ses cheveux en arrière, et lâcha alors :
« Bien... J’avais un peu peur que vous ne soyez un émissaire du Conseil impérial venu me les briser sévères... Alors, exposez votre requête, ma belle... Et, encore une fois, ne vous embarrassez pas de fausses manières avec moi. Je n’ai pas pour habitude de faire du mal à de belles démones civilisées parce qu’elles oublient de glisser un superlatif dans leur phrase. »
Sha lui fit un sourire qu’elle voulait réconfortant. L’Ombre avait beau être une Déesse maléfique, elle restait malgré tout très sociable, et, par bien des aspects, très agréable. Elle était, somme toute, à l’image des sorcières, qui étaient souvent perçues de manière maléfiques, mais étaient parfois bien plus nuancées que ce qu’on pouvait croire... A l’image, en définitive, du sexe féminin.