Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Sha

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Dictature d'Ashnard / Re : Visite courtoise à la déesse des Maledictions.
« le: mercredi 29 août 2012, 23:04:02 »
Silencieusement, l’Ombre l’écouta parler. C’était une visite assez prestigieuse en ces murs, une visite qui la changeait des habituels envoyés ashnardiens, des percepteurs et autres cancrelats qui tentaient de l’extorquer. Dagon... Elle pouvait sentir sa haine, sa rage, sa colère et sa fureur... Sa frustration, sa souffrance... Il était humilié, humilié d’être ainsi limité, de n’être rien de plus que ces simples humains qu’il déteste tant. Elle pouvait sentir toute sa puissance, qui pulsait à travers les sceaux qui la contraignaient. Aphrodite... Aphrodite était celle qui l’avait emmuré. Ce n’était pas surprenant ; Sha avait reconnu son style. L’Ombre était l’une des rares divinités des temps anciens qui avaient survécu à l’avènement des Dieux uniques. Ça n’avait pas été sans mal, et le nouveau monde créé par Aphrodite avait permis à Sha de se ressourcer, de reconstruire son culte, et de continuer à agir. Elle était insaisissable, à l’image des sorcières... Comment ranger une sorcière ? On les disait maléfiques, mais ça n’empêchait pas les gens, de toute époque, d’aller les voir quand ils avaient des problèmes paranormaux. Au Moyen-Âge, les sorcières étaient ces guérisseuses isolées, recluses parce qu’elles effrayaient le peuple, mais nécessaires parce qu’elles soignaient les pécores là où les prêtres échouaient. Sha était à cette image : ni bonne, ni mauvaise. Elle était l’Ombre, et elle partageait avec Dagon quelque chose : elle n’aimait pas beaucoup les Olympiens. Et ce même si c’était une Olympienne qui lui avait rendu service. Et il était de monnaie courante qu’elle préférait la compagnie des démons que celles des anges. Les démons avaient cet avantage qu’ils ne la regardaient pas avec mépris, et les anges étaient bien trop absolus et tranchés pour lui plaire.

Dagon lui promettait sa servitude si elle l’aidait. L’image fit lentement sourire Sha, qui s’était assise sur un fauteuil, croisant ses jambes noires. Sa longue chevelure flamboyait dans son dos, comme si elle était animée par une volonté propre. Il termina sa requête en expliquant à l’Ombre que les sceaux qui le retenaient étaient complexes, et que seuls les autres pouvaient les retirer... Provisoirement, et en lui occasionnant une grande douleur.

« L’art magique des sceaux n’est pas donné à n’importe qui, mon cher Dagon. Je comprends ta frustration, mais, si Aphrodite a réussi à contenir un si puissant dragon, elle me semble être plus qu’une simple catin. »

Sha tendit alors une main, et les vêtements de Dagon s’ouvrirent subitement, révélant un peu plus de son corps. L’un des doigts de l’Ombre envoya une espèce d’onde qui heurta le torse de l’homme, et fit apparaître aux yeux de Dagon d’inexplicables runes, des sceaux, des lignes, des courbes, qui flottaient autour de Dagon. Elle contemplait le sceau divin, et esquissa un sourire, commençant à comprendre la nature, particulièrement complexe, du sortilège qui bloquait Dagon.

« Tu es une part de l’Équilibre magique, Feu Primordial. Mais ton pouvoir, jamais, ne concurrencera celui des Dieux. Car seuls les Dieux sont capables d’accéder à la plus grande des magies, la plus grande des forces : celle qui a permis à Aphrodite de créer cette dimension, de te créer. »

Sha parlait d’une voix calme, mais non moins prenante. Elle leva une main, et tout devint noir autour d’eux. Les murs disparurent, et ce fut bientôt un noir d’encre qui les enveloppa, un noir sur lequel des galaxies commencèrent à apparaître.

« Tu as raison sur un point, Dagon ; Aphrodite ne t’a pas scellé toute seule. Et elle n’a pas créé Terra... Pas directement, du moins. Pour créer cette dimension, bien pratique, et pour réécrire l’Univers en respectant l’équilibre universel, elle a utilisé l’énergie fondamentale issue de ce que les Terriens appellent Big Bang, et que les Olympiens appellent Chaos. En somme, Aphrodite a passé commande auprès du Chaos de lui créer une dimension alternative où elle pourrait accomplir tous ses fantasmes, et le Chaos l’a fait. Cependant, le Chaos est un artisan très indépendant, et il est dangereux de jouer avec les forces créatrices de l’Univers. Tu as joué une pat dans le façonnement de ce monde magique. Terra est un haut point de concentration magique dans tous les Univers. »

L’Ombre parlait assez rapidement, simplifiant des enseignements pouvant faire l’objet de centaines d’heures d’apprentissages. La formation de l’Univers, les dimensions parallèles, avec, au centre, une énergie créatrice primaire, celle qui s’était dégagée lors du Big Bang.

« Le sceau qui bloque tes pouvoirs est un sceau qui a été conçu à partir de cette énergie basque, une énergie que les Dieux sont seuls à pouvoir utiliser. »

Ayant terminé son exposé, l’Ombre fit disparaître l’illusion, redonnant à la pièce son apparence normale... Mais Sha était désormais dans son corps, ayant profité de ce petit corps pour retourner dans sa peau d’emprunt. Elle s’y sentait bien mieux, et portait son long manteau ouvert en milieu. Elle lui tournait le dos avant de se rasseoir, les pans du manteau s’écartant légèrement pour révéler la forme de ses seins opulents, et son sexe, nu. Elle ne portait pas de sous-vêtements, et poursuivit ses explications :

« Je ne pourrais pas ôter l’intégralité de ton sceau... Je crois n’avoir jamais vu un sceau aussi parfait, aussi... Magnifique. Ton éveil pourrait sonner la fin de Terra. Mais je pourrais peut-être t’aider à en ôter une partie... Pas assez pour que tu redeviennes ce dragon dont le souffle à lui seul peut balayer les montagnes, mais assez pour que tu ne te sentes plus aussi frustré... Et, comme tu t’en doutes, mon aide ne sera pas gratuite. »

Sha laissa cette phrase en suspens. Dagon lui avait proposé de devenir son arme, et c’était effectivement la seule chose sur laquelle il pouvait se rendre intéressant. Mais ce n’était pas que pour ça que Sha comptait l’aider. Il y avait aussi une sorte d’attirance inexplicable pour cet individu, une attirance qu’elle ressentait dans ses gènes. Il était un dragon, et Sha était bien des choses. Et elle avait des affinités avec bien des espèces, y compris les dragons.

« Mes ennemis ne sont pas les Dieux, mais de simples mortels... Des mortels qui ont, sur un monde, réussi à vaincre les Dieux, et qui ont bien failli me tuer... Sur Terra, une religion similaire à la leur existe. L’Ordre Immaculé est mon ennemi. Je te rendrais service, Dagon. Je t’aiderais à lutter contre l’influence de tes sceaux, mais, en retour, tu me devras une faveur... Une faveur imprescriptible. Lorsque je t’appellerai, tu devras répondre. Autrement, ce que je t’aurais offert disparaîtra. »

Voici les accords du marché. Plutôt avantageux pour Dagon, qui conserverait son indépendance. Sha ne voulait pas à ses ordres d’une machine à tuer. Les sorcières, contrairement aux croyances populaires, ne répandaient pas la mort.

Pas toujours.

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Le combat entre Jür-Günd et Miléna se poursuivait tranquillement, le chaman restant silencieux et immobile, tandis que la sorcière affrontait les clones, se protégeant. Il observait le combat, yeux clos, tous ses sens éteints. Sa position était une position magique ancestrale, dite « position de la fermeture » par lui. Elle consistait à se verrouiller au monde extérieur, à couper tous ses sens, afin d’éveiller sa magie. Il ne voyait plus, n’entendait pas, ne ressentait pas, n’humait pas, et ne sentait rien, que ce soit le froid, ou les bruits de la bataille. Il sentait la magie, et comprit rapidement que la sorcière était forte... Et qu’elle avait des affinités avec le feu. Elle triompha sans difficulté des clones de Jür-Günd, et s’envola dans les airs, se mettant devant lui. Le chaman restait toujours aussi silencieux, même après que cette dernière l’eut menacé. Il ouvrit alors lentement les yeux, la considérant, l’air grave, aucun trait ne venant éclairer son visage.

« Les morts sont silencieux... Contrairement aux vivants. »

Alors, Jür-Günd referma les yeux, et ne bougea pas. Il ne fit plus rien, ne bougea pas, ne remua pas, et n’attaqua pas Miléna, comme s’il la provoquait. Naturellement, cette dernière finit par s’impatienter, et attaqua la première, envoyant l’un de ses sorts de feu. Ce sort fendit alors l’air, et elle réalisa que... Ce n’était qu’une illusion. Il n’y avait rien d’autre que du vide, et le vent qui sifflait, avec des flocons de neige tout autour d’elle. Miléna eut sans doute à peine le temps d’y penser, de regarder autour d’elle, que quelque chose la frappa violemment dans le dos, et l’envoya s’écraser dans la neige. Mais, encore une fois, aucune trace de Jür-Günd, rien d’autre que la neige qui sifflait tout autour d’elle. A peine Miléna se redressa-t-elle qu’une autre vague la frappa sur le côté, la soulevant en l’air, la faisant tournoyer dans les airs pour qu’elle s’écrase sur une paroi, avant de retomber dans la neige. Et le Chaman était toujours invisible.

Une troisième secousse fit s’envoler de la neige tout autour de la sorcière, et il y eut ensuite comme une série d’explosions tout autour d’elle, qui faisaient virevolter la neige un peu partout. Les explosions avaient pour unique objectif de continuer à perturber Miléna, qu’elle ne comprenne pas ce qui se passait. Impossible de voir Jür-Günd, de le sentir, de le percevoir avec les cinq sens. Miléna avait raison ; un Chaman était bien plus proche de la mort que de la vie. Et la mort ne connaît pas les cinq sens. Dans la culture et l’enseignement du chaman, la vie se définit avant tout par la capacité du sujet à percevoir ce qui l’entourait. Et le seul lien qui existait entre l’individu et l’environnement était les sens. Si on coupait les sens, alors on était dans un sarcophage permanent. Mort. C’était une forme de mort. Le Chaman avait grandi ainsi, prenant des drogues qui lui avaient permis d’être dans cet état second, et avait appris à la domestiquer. De cette manière, il avait pu mieux se familiariser avec la magie. C’était un art sacré, une magie terrifiante. L’un des arcs les plus dangereux de Jür-Günd, car l’Homme était, instinctivement, dès la naissance, habitué à utiliser ses cinq sens. C’était naturel, instinctif, inconscient, et Miléna devait donc lutter contre son être profond, car il n’y avait qu’en faisant abstraction de tous ses sens qu’elle verrait Jür-Günd. Il fallait qu’elle fasse abstraction de ses sens. Il fallait qu’elle regarde sans voir, qu’elle entende sans écouter... Tout en sachant que, d’une part, il fallait qu’elle comprenne ce qui se passe, mais aussi, d’autre part, que le Chaman la laisse agir.

Sha observait la scène, et se mordilla les lèvres. Voilà pourquoi le Passeur n’avait opposé aucun refus à ce que les Kuro Yume passent si facilement... Parce qu’il savait que Miléna échouerait, et qu’il voulait sa mort. Le Chaman était une épreuve terrifiante. Il envoya une autre onde sonore qui frappa Miléna au ventre, déchiquetant une partie de ses vêtements, la renvoyant s’écraser sur la neige. De la neige se dressa alors, se concentra, se forma, formant des tentacules de neiges qui s’abattirent alors en série sur Miléna, la fouettant. Un coup s’abattit sur sa tête, et, même si ce n’était que de la neige, c’était pour autant douloureux.

L’Ombre serra les lèvres.

*Tu peux le faire, Miléna... Si seulement tu arrêtais de faire parler ta rage, et que tu arrivais à te contrôler...*

Elle n’avait pas d’autres solutions contre Jür-Günd que de faire confiance à la magie. Elle seule pourrait l’aider à déjouer la tactique infernale du Chaman, cette tactique qui avait tué tant de sorcières.

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Dictature d'Ashnard / Re : Visite courtoise à la déesse des Maledictions.
« le: dimanche 26 août 2012, 14:29:26 »
Le Grand Temple de Sha était bâti au cœur d’un territoire assez sauvage et hostile de l’Empire d’Ashnard. Il se trouvait dans les limites extérieures de l’Empire, dans une région sauvage, remplie de forêts, de marécages, et cerclée par des montagnes où des clans orcs vivaient depuis des siècles dans l’anarchie habituelle qui sied aux Orcs. Quand l’Empereur lui avait accordé cette zone, son intention claire était de se débarrasser d’une Déesse dont il n’avait pas spécialement envie, mais Sha, en toue honnêteté, aurait été déçue si l’Empereur lui avait donné de bonnes terres. Elle disposait de mauvaises terres, peu fertiles, de quelques mines, mais avait réussi à mater les Orcs, les meutes de loups, et se servait de ce temple comme centre du culte des sorcières. Un culte très disparate, connaissant la nature solitaire des sorcières, ce qui avait rendu nécessaire la construction de ce temple. Sha ne tenait pas à réitérer les erreurs du passé, et à voir à nouveau son culte, fragile et torturé, se briser à nouveau.

Le Temple se dressait ainsi devant une petite ville, à l’extrémité d’une longue route qui menait à la capitale impériale. C’était le passage le plus sûr pour atteindre les terres de l’Ombre, mais, même en suivant cette route, personne n’était à l’abri d’attaques de créatures sauvages ou de bandits plus en hauteur. Les terres de Sha ne comprenaient que de petits villages d’humains et d’orcs, ces derniers se situant plutôt dans les périphéries, le long des petites montagnes et des collines qui délimitaient ses fiefs. Les villages orcs étaient de petits camps essentiellement de formes concentriques, et il n’était pas inhabituel de croiser des Orcs dans les villages d’humains, soit parce qu’ils montaient la garde, soit parce qu’ils venaient en curieux. Ces incursions déclenchaient bien souvent des voies de fait, mais la Déesse s’intéressait fort peu à ces histoires. Si elle avait besoin de son fief pour entretenir le Temple, la magie et le renouveau de sn culte étaient les seules choses qui l’intéressaient.

En ce jour, plusieurs prêtresses se tenaient dans la Grande Salle du Temple. Pour entrer dans ce dernier, il fallait traverser un petit pont surplombant une rivière, puis grimper un perron. Le perron donnait directement à la Grande Salle, une vaste pièce qui comprenait, en son centre, une statue massive représentant une sorcière, avec, sur le socle, plusieurs tablettes écrites dans une langue runique : l’ancien langage des sorcières. Ces inscriptions comprenaient les vieilles doctrines des sorcières, des préceptes maintenant révolus pour la majorité des sorcières. Ce fut dans cette pièce que Dagon entra. Certaines prêtresses étaient à genoux, d’autres en position de dévotes, et étaient reconnaissables par les longues robes ou toges qu’elles portaient, des tenues de cérémonie, dont la longue taille permettait de ne pas trop coller au corps. Il y avait également de simples pécores, des femmes, des hommes, qi amenaient leurs enfants, ou qui attendaient la Déesse pour les doléances. Dans les coins, près de voûtes et de piliers qui partaient vers le toit pour se rejoindre en un point, les gardes de Sha veillaient à ce que la situation reste calme. Elles portaient de délicates armures épousant leurs formes, et de longues lances avec des boucliers.

Ce fut dans donc cette pièce que Dagon, se présentant comme le Dragon ancien du Feu primordial, intervint. Il parla d’une voix forte, et les prêtresses s’interrompirent, sentant que cet homme n’était pas comme les autres. Est-ce qu’elles sentaient son pouvoir magique ? Ou les sceaux de la Déesse Aphrodite bloquer son pouvoir ? Toujours est-il qu’elles se redressèrent lentement, et que les gardes, fronçant les sourcils, s’approchèrent rapidement. Les enfants se serraient un peu plus contre les bras de leurs mères.

« On ne demande pas audience à la Déesse comme cela, mâle », intervint l’une des soldates.

Les femmes se rapprochaient, formant un cercle assez menaçant. Interrompre une séance de prières était déjà, en soi, punissable de sanctions, mais, quand ça venait d’un homme... Le culte de Sha était après tout essentiellement féminin, comprenant bien plus de sorcières que de sorciers, et elle-même vouait une plus grande affection au sexe féminin qu’au sexe masculin. Le temps sembla soudain se figer et l’espace s’obscurcir autour de Dagon. Les femmes qui marchaient vers lui semblèrent s’arrêter, avançant bien plus lentement, et il en allait de même pour les autres. La prêtresse qui l’observait curieusement resta figée dans cette position, tout comme la fillette qui désignait du doigt Dagon. Les bougies et les chandelles qui éclairaient la pièce se teintèrent, et ce fut comme si un voile grisâtre et noirâtre recouvrait la pièce, tandis que deux yeux blanchâtres et argentés s’illuminèrent sur l’immense statue.

« Je t’attendais, glisssa une voix qui roulait le long des murs. Démon primordial du Feu... Je t’ai senti avant même que tu n’entres dans mes terres. Ta puissance, ta frustration, ta rage... »

Les immenses yeux argentés, sans pupilles et sans iris, se fermèrent alors, et une ligne de feu se forma devant Dagon, serpentant à travers la pièce pour filer dans une alcôve. La voix qui parlait se répercutait sur les murs, rendant difficile de cerner son origine. L’Ombre était là, et n’avait pas tardé à agir.

« Suis le feu... »

Il la conduirait à elle, et, de cette manière, les fidèles de Sha ne seront pas dérangés. Le feu menait à un long escalier en colimaçon qui montait, se perdant les hauteurs du Temple. Au bout de cet escalier, il y avait un couloir, et l’atmosphère de Dagon était toujours comme figée. A travers les quelques vitraux et fenêtres du couloir supérieur, on pouvait voir que tout semblait figé dehors. Des oiseaux étaient bloqués dans leurs mouvements, leurs plumes remuant très lentement. Le temps, pourtant, n’était pas figé. Sha n’avait pas ce pouvoir, mais, en revanche, elle pouvait figer Dagon, l’enfermer dans une bulle spatio-temporelle où ce dernier était accéléré par rapport aux autres, et était tellement accéléré que, pour lui, c’était comme si tout autour était figé. Il avançait à travers un couloir et des portes ouvertes, et pouvait d’ores et déjà voir qu’il ne s’était pas trompé d’adresse. Les sorts temporels figuraient parmi les sorts les plus complexes à manipuler, et Sha, être de magie pure, les maîtrisait à la perfection.

Ce fut quand il entra dans une autre immense pièce que le temps retrouva ses droits, et que la réalité le rattrapa. Retrouvant un rythme normal, il aurait normalement du en tomber dans le coma. Certains pouvaient même en mourir, car le temps n’était pas une chose avec laquelle on pouvait jouer sans le regretter. Qu’il ne fasse pas ça témoignait qu’elle aussi ne s’était pas trompée. Dagon se trouvait ainsi devant une espèce de sphère totalement hermétique, qui était un point de concentration magique intense. Sha apparut alors aux yeux de Dagon, sous sa forme astrale, lévitant à quelques centimètres au-dessus du sol. La Déesse avait toujours eu un certain attrait pour les dragons, et, dans certains cultes ancestraux, on la désignait même comme une « femme-dragon ».

« Pardonne le zèle de mes gardes, elles ont tendance à vouloir me surprotéger pour me montrer à quel point elles m’apprécient. »

Ce qui était plutôt paradoxal, car l’Ombre n’avait pas vraiment besoin de protection, surtout ici, en ce temple, où sa magie était à son summum. Tutoyer Dagon était une manière protocolaire de lui montrer qu’elle n’était pas de ces Déesses qui aimaient les révérences exagérées. Sha se moquait bien qu’on l’appelle « Ma Grande Déesse », ou qu’on l’affuble de qualificatifs similaires ; Sha suffisait amplement.

« Je suppose que tu es venu ici pour que je t’aider à ôter tes... Sceaux. Ils sont d’origine divins, et c’est tout ce que je peux en dire pour le moment. »

Elle attendait qu’il lui en dise plus à ce sujet, et supposait qu’il venait pour ces sceaux. Pour quelle autre raison serait-il venu ? Sha le regardait silencieusement, difficile à cerner sous cette forme. Bras croisés, elle le sondait, essayant d’évaluer sa puissance... Qui lui paraissait comme phénoménale.

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Prélude / Re : Wanda Maximoff. - { Validée }
« le: samedi 25 août 2012, 16:26:49 »
Bienvenue, Scarlet Witch.

La Déesse des Sorcières est heureuse d'accueillir une sorcière =) Si tes capacités magiques sont à la hauteur de ta beauté, alors tu ferais une parfaite sorcière dans notre culte  :)

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Les terres sauvages / Re : Les Douze Épreuves de Kiriko [Kiriko Hattori]
« le: samedi 25 août 2012, 04:46:20 »
Après un dernier baiser, Kiriko se retourna, et avança en roulant lentement des hanches, espiègle, vers la salle de bains. Sha sentit une pulsion tout à fait humaine naître en elle, un désir fort, un désir qui l’amena à tendre une main vers Kiriko, et à faire apparaître un long tentacule noirâtre qui fouetta son petit fessier. Un sourire de plaisir traversait même les lèvres de la Déesse, qui était, naturellement, très excitée par Kiriko. La Celkhane était merveilleuse, tout simplement. Aussi belle que sensuelle, aussi perverse que câline. Elle était parfaite en ce moment ! L’Ombre ferma lentement les yeux, et laissa son manteau tomber sur le sol, révélant son corps nu. Elle était bien moins esthétique que Kiriko. Son corps était musclé, solide, ses jambes puissantes, mais c’est toujours ainsi qu’elle s’était imaginée. Une femme forte dans un corps fort, un corps qui, malgré son poids, restait tout de même très beau et très désirable. Après tout, quand on voyait la taille de sa poitrine, il fallait bien que le corps soit en proportion. Elle ne tarda pas à suivre Kiriko, lorsqu’elle sentit cette dernière mettre en marche les robinets du jacuzzi.

C’était une baignoire en forme de cercle, comme dans les piscines avec les jacuzzis. Sha avait pris une chambre assez luxueuse, et utilisa sa magie, refermant la porte derrière elle. Kiriko était excitée, l’Ombre le sentait, et cette excitation lui faisait plaisir, tout en l’enorgueillant. Elle faisait directement écho à la sienne, et la Celkhane, Sha n’en doutait pas, avait bien des idées derrière la tête... Ce qu’elle ne tarda pas à prouver en offrant à Sha un curieux massage dans le jacuzzi, l’eau se remplissant lentement. Elle frotta intensivement le corps de sa Déesse, excitant cette dernière, enfonçant ses seins dans son dos, les frottant de haut en bas, tout en glissant ses doigts parfaits et parfumés un peu partout.

« Hummm... Haaaannn... Oh, Kiriko, ma... Ma petite et adorable Kiriko ! »

Sha restait pour l’heure assez calme, et se laissait faire, étant inhabituellement passive, elle qui, naturellement, avait, avec ses prêtresses et ses sorcières, un rôle actif. Cependant, Kiriko avait toujours été une sorcière particulière. Une femme dont la maîtrise magique était risible, et qui, pourtant, avait une place de choix au sein du Temple. Une redoutable Celkhane qui, même si elle adulait l’Ombre, n’en avait pas pour autant oublié ses racines. Caelestis hantait parfois son esprit, comme un vieux fantôme lointain, et sa dévotion à elle seule suffisait à faire d’elle l’une des favorites de Sha. Pour autant, l’Ombre le savait, il fallait qu’elle se méfie de cette foi quasi-obsessionnelle, qu’elle s’assure qu’elle ne dériverait pas dans un fanatisme idéologique. Le culte des sorcières avait bien trop souffert des fanatiques religieux.

*Cesse donc d’être aussi inquiète, se sermonna-t-elle. Pense au moment présent... Tu auras tout le temps de songer à l’obsession de ta Celkhane adorée...*

Suivant cette sage voix, Sha s’y abandonna, jusqu’à ce que Kiriko se mette à parler de manière crue, visiblement très excitée. Sha se retourna alors, et sourit lentement. La baiser comme elle baisait Myra ? L’idée était tentante, mais Kiriko, manifestement, ignorait à quel point la pute de l’Ombre était dévergondée... Elle aurait pu en donner des complexes aux prostituées d’Aphrodite en personne ! Myra adorait par exemple que Sha lui urine dessus lorsqu’elle lui faisait une fellation. On ne pouvait pas spécialement lui reprocher quoi que ce soit ; Sha travaillait l’appétit sexuel de Myra depuis des millénaires, depuis l’Égypte antique. Il était naturel qu’elle soit... Extrêmement dévergondée.

Esquissant un léger sourire, l’Ombre tendit une main, et la posa sur le sein de sa Celkhane, pinçant lentement son téton, tandis que l’eau continuait à monter. Elle l’embrassa sur les lèvres, à nouveau, et sourit lentement, avant d’accentuer sa pression sr son téton.

« Petite dévergondée... Je crois que tu côtoies bien trop Myra, ma chérie. Tu es en train de devenir une vraie salope... »

Sha sourit lentement, et poussa Kiriko, l’envoyant ainsi s’allonger sur la baignoire, avant de la rejoindre. Elle ne pensait pas encore Kiriko prête pour se faire uriner dessus, mais l’Ombre avait d’autres cordes à son arc. Elle se dressa au-dessus d’elle, souriant lentement, une lueur de malice brillant dans son regard, et leva l’une de ses mains. L’eau continuait à monter, et trois des doigts de Sha se transformèrent alors en de fins serpents noirâtres, qui se mirent à siffler, s’avançant en l’air, avant de lentement descendre vers le corps de Kiriko. D’autres serpents vinrent, un peu plus petits, et commencèrent à s’enrouler autour des poignets et des chevilles de la Celkhane.

« La magie noire permet de faire bien des choses, tu ne trouves pas ? Ton corps délicieux mérite tous les égards, mais, avant de m’y attaquer, il faut que je te nettoie... »

Les serpents sifflaient en glissant le long des délicieuses jambes de Kiriko, leurs dents pointues louchant sur sa peau. Un serpent planta ses crocs. Si la morsure en elle-même pouvait être douloureuse, le venin, en revanche, était tout, sauf mortel. Il était extrêmement aphrodisiaque, et Kiriko n’eut droit qu’à une seule morsure. Vu son état d’excitation, ce serait amplement suffisant. Lentement, les serpents se resserrèrent sur leur proie, tandis que d’autres s’approchaient des parties intimes de Kiriko, se glissant dans son vagin, sifflant à l’intérieur, ou approchant de sa bouche. Ils ressemblaient à de vrais serpents assoiffés, mais leur peau écailleuse était bien plus douce. Deux autres se posèrent sur chacun des tétons de Kiriko, tournoyant lentement sur ses seins, formant des espèces de monts écailleux, avant de promener leur langue fourchue sur son téton. Le serpent dans le vagin de Kiriko grossissait du reste de volume, enflant progressivement, et l’eau, elle, continuait à monter, commençant à recouvrir le corps de Kiriko, tandis que divers savons et autres produits flottaient comme par magie dans l’air, se déversant de temps en temps dans l’eau pour la parfumer et la colorer, donnant à l’ensemble une scène surréaliste, mais non moins sensuelle.

Loin de là, à l’autre bout de la ville, et loin de la fureur de Mirmirion, Milka était en train de manger un succulent gâteau au chocolat, chaud et onctueux, qu’une Drow très attentionnée, très soucieuse, et très inquiète, venait de préparer. Les représentants de Cac-Ao logeaient dans les étages d’une chocolaterie. Milka ressemblait à un gros bébé, dans la mesure où on tendait vers lui la cuiller. Il aurait tout à fait pu utiliser ses bras, mais le plaisir était ici double, car, non seulement il mangeait du chocolat, mais il pouvait aussi voir de près sa mie. La belle prêtresse du temple de Cac-Ao, l’une des femmes les plus importantes de l’île, car elle partageait, avec les autres prêtresses, les plus grands secrets du culte du Chocolat !

« Tu n’es vraiment qu’un gros enfant, Milka...
 -  Mhmmm-hmmm... gémissait ce dernier, la bouche pleine de chocolat.
 -  Pourquoi diable a-t-il fallu que ce soit toi qui réussisse les épreuves ? »

Milka rougit, comme à chaque fois qu’il énervait Judith. Un nom bien curieux pour une Drow, mais Judith avait toujours été une Drow particulière, qui avait quitté sa ville natale pour se faire naturaliser au sein de l’Archipel du Chocolat, demeure du Dieu Cac-Ao. Milka l’avait rencontré alors qu’il était en train de pêcher avec son père. Elle, elle était dans les belles robes de soie que les prêtresses portent, distribuant des carrés de chocolat, et, quand elle l’avait vu, ça avait été pour lui (mais aussi pour elle) le coup de foudre. Ce genre de choses qui n’arrive que dans les contes. Elle lui avait offert un carré de chocolat, mais lui n’était que pêcheur, soit dans la plus basse caste. Au sein du pays du Chocolat, tout ce qui n’avait pas directement trait au chocolat, à sa fabrique ou à sa conceptualisation, était sans intérêt. Judith ne pouvait donc pas aimer librement Milka, et ils vivaient une romance secrète, une romance qui exaspérait Milka.

« Chi... Chi che réuchi, ma chmie, nous chmerons...
 -  Milka ! s’énerva Judith. Combien de fois t’ai-je dit de ne pas parler la bouche pleine ? On ne comprend pas ce que tu dis, et tu mets des miettes partout ! »

Le courageux chevalier rougit de honte. Judith soupira, et se leva alors. Milka était toujours vierge, et il frémit en voyant Judith revenir avec de la crème anglaise chaude, dans un bol. Elle se rassit sur le bord du lit, et il rougit alors en voyant que, sous sa robe, elle ne portait rien, et que ses pans étaient écartés, permettant de voir sa belle poitrine noire. Il en eut une érection, et Judth le vit, naturellement. Il lui avait avoué être vierge en tremblant, et Judith, en souriant, lui avait dit que c’était merveilleux. Elle prétendait l’être, même si c’était faux (pour rejoindre l’Archipel, elle avait du monnayer son corps, et, même avant, à l’époque où elle vivait au sein de son peuple, elle avait eu plusieurs aventures, mais, pour devenir prêtresse de Cac-Ao, être vierge plaidait en votre faveur ; elle avait donc utilisé sa magie pour se confectionner un hymen). Elle remua sa longue cuillère dans la crème anglaise, et la sortit, souriant en voyant les rougeurs de Milka.

« J’en ai assez, Milka, assez de devoir attendre que l’élu de mon cœur se vienne à moi... Je suis patiente, gentille et douce, mais je reste une Drow.
 -  Je... Mes serments !
 -  Au diable les serments ! Ce sont de vieilles harpies qui ont décrété qu’il était bon d’être vierge ! Comment un Dieu qui a pour attribut le chocolat pourrait-il prêcher la chasteté ? C’est stupide, Milka !
 -  Mais...

Impossible de discuter avec cette femme, c’était bien pour ça qu’il l’aimait ! Elle était d’un tel naturel, si prompt à critiquer ses propres sœurs. Mais elle avait un talent indiscutable pour faire du bon chocolat. Elle posa ses lèvres sur la crème anglaise, et soupira légèrement, rabattant un peu les pans de sa robe, dévoilant ses tétons, si beaux, s alléchants. La crème anglaise, chaude, onctueuse, accentua l’érection de Milka, surtout quand un peu tomba sur son sous-vêtement, pile à l’emplacement de la bosse. Il frémit, et vit que Judith avait fait exprès de laisser une partie de la crème anglaise couler depuis ses lèvres, glissant sur ses seins.

« Je crois qu’il faut un homme pour m’essuyer, mon brave Milka... »

Le chevalier du Chocolat la regarda avec de grands yeux ronds, déglutit, ferma les yeux... Et se redressa ensuite.

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Le coin du chalant / Re : Écailles, Feu et... loose ?
« le: jeudi 23 août 2012, 10:19:19 »
Je t'aurais bien proposé ta trame #2, si ça t'intéresse : "Dagon est sans cesse à la recherche de personnes pouvant le libérer des sceaux d'aphrodite, c'est sous forme humaine il vient vous chercher"

Sha étant la Déesse des Sorcières, je pense qu'elle doit en connaître un rayon sur les sceaux et les malédictions ^^

637
Les terres sauvages / Re : Les Douze Épreuves de Kiriko [Kiriko Hattori]
« le: dimanche 19 août 2012, 19:38:24 »
Kiriko n’approuva pas que Sha soigne cet imbécile de Milka, ce qui fit sourire l’Ombre. Elle ne dit rien pour le moment, mais elles auraient assurément une conversation à son sujet. Oh, bien sûr, Sha ne critiquerait jamais sa Celkhane adorée. Elle venait de Caelestis, et avait rejoint un culte qui, sans être foncièrement sexiste, comprenait surtout des femmes. Kiriko ne serait jamais favorable à la cause masculine, mais, pour autant, elle ne pouvait pas nier le fait que Milka était un guerrier, et que le prendre pour un imbécile était une erreur. Il n’était peut-être pas très futé, mais il semblait avoir avec lui cette bénédiction que les Dieux, dans leur sens de l’humour compliqué, offraient aux simples d’esprits valeureux et courageux.

*Rien n’atteste toutefois que Milka participera à la seconde épreuve, vu son état...*

Sha se faisait déjà du souci, mais se sermonna à cette idée. Kiriko n’était pas une fille ! Et son absence de pouvoir magique ne l’avait nullement empêché de réaliser l’une des Douze Épreuves. Sha supposait que c’était instinctif. Elle s’en ferait toujours pour cette tête brûlée, quand bien même elle était la plus redoutable des guerrières, car elle ne sentait en elle aucun pouvoir magique significatif. La magie était présente chez tout le monde, mais à des degrés divers. Et, même là, il était crucial de dissocier entre le potentiel magique d’une personne et sa capacité magique, soit son aptitude à utiliser son potentiel. Si tous les êtres vivants, même les animaux, avaient un potentiel magique, une très infime minorité avaient des capacités magiques. Les deux étaient liés ; quelqu’un qui avait un fort potentiel magique utilisait parfois la magie sans s’en rendre compte, et peinait à la contrôler.

Tandis que les deux femmes avançaient, blotties l’une contre l’autre, s’arrêtant parfois contre des porches pour de succulents baisers, dans l’ombre, un individu encapuchonné, un nain bossu et affreusement laid, les suivait discrètement. Sha n’y fit pas attention. Il y avait bien des gens. Wallündrill était un ensemble de petites rues en pente avec des fontaines, des terrasses, des boulangeries, et des bateaux qui volaient. Certains saluaient les deux femmes en les voyant, et il y avait même plusieurs filles qui demandèrent des autographes, riant quand Sha leur caressait la tête. Les Épreuves étaient un grand moment, et, partout où elle avançait, l’Ombre pouvait percevoir les conversations des individus.

« J’aimerais bien connaître le tailleur de cette Celkhane ! s’extasia une femme. Mes trois maris adoreraient !
 -  Ce Lictolis... Il est grave flippant !
 -  J’espère que Luxuria restera aussi longtemps que possible.
 -  Cette épreuve manquait d’affrontements entre candidats. »

Sha ne s’y attardait que peu, et continuait à embrasser Kiriko, la plaquant contre les murs, caressant ses jambes et ses fesses, que Kiriko ressente son désir divin, qu’elle sente à quel point l’Ombre désirait le corps de sa belle. Elles atteignirent rapidement leur auberge, où l’aubergiste les salua, et les félicita. Elles ne dirent pas grand-chose, et filèrent dans leur chambre. Ce fut à ce moment que Sha consentit à répondre à l’interrogation de Kiriko sur sa tenue :

« Bien que j’ai des tenues de rechange pour toi, Kiriko, je m’occuperai de la réparer. Mes capacités ne se limitent pas qu’à la magie ; je sais également coudre », lâcha-t-elle.

Elle ouvrit d’un doigt les fenêtres, afin d’aérer un peu, et utilisa toujours sa magie pour refermer les volets, et allumer de petites bougies dans les coins, afin de donner à la scène une ambiance un peu plus intimiste. Les motivations de l’Ombre étaient claires, et sans équivoque : baiser comme une folle toute la soirée, et toute la nuit. Sa magie permettrait à Kiriko de ne pas s’épuiser, et de donner le maximum de ses capacités. L’Ombre avait été privée plusieurs heures de sa présence, dans un état d’inquiétude qu’elle n’aurait jamais osé avouer à qui que ce soit !

Alternant entre le tutoiement et le vouvoiement, Kiriko entreprit de se déshabiller, voulant prendre une douche pour être propre. Elle puait également la sueur et la crasse. La première odeur allait de toute façon les marquer toute la nuit, mais, sans la crasse, effectivement, ce serait mieux. L’Ombre ne dit rien sur le coup, préférant regarder sa belle Celkhane se déshabiller.

Dehors, le nain bossu retournait dans la demeure de son maître : une luxueuse auberge en hauteur, avec plusieurs fontaines, et des gardes. Il se rendit dans la suite d’un homme qui avait été marqué par Kiriko, et qui rêvait de se venger de cette garce arrogante qui l’avait ridiculisé.

« Comme vous êtes fort, Messire Mirmirion !
 -  Et beau !
 -  Et fort !
 -  Hum-hum ! »

Il y avait quatre ou cinq femmes autour de Mirmirion, dans son grand lit luxueux, avec des édredons confortables, de gros coussins moelleux, et une fille entre ses jambes, lui faisant une fellation. Mirmirion avait chaque main posée sur une paire de fesses, tandis que de doucereuses mains caressaient son torse.

« J’ai été ridiculisé ! Ridiculisé par une salope ! »

Le nain se racla la gorge, et Mirmirion releva la tête. Il poussa l’une des filles nues, l’envoyant s’étaler sur le sol, car elle lui gênait.

« Maî-Maître, je vous appor...
 -  Rabats ta capuche, créature hideuse ! Ton haleine pestilentielle m’écoeure déjà bien assez sans que je ne doive en plus supporter ta sale face !
 -  P-Pardon, Maî...
 -  Et cesse de bégayer, c’est insupportable ! »

La vue de son serviteur agaçait toujours autant Mirmirion. S’il avait pu le tuer, il y a longtemps qu’il l’aurait fait. Ce pleutre déshonorait toute la famille. Les filles le regardaient avec dédain, et l’homme se tut. Mirmirion rsoupira, et, en balbutiant, le nain bossu expliqua qu’il avait trouvé l’emplacement où vivait la sorcière.

« La salope, jugea utile de rectifier Mirmirion. La soutiendrais-tu ?
 -  N-N-Non, Maître, non-non-non... »

Mais c’était trop tard. L’affreux, en effet, la soutenait, car elle avait humilié Mirmirion, et ce dernier sentit sa colère monter. La femme qui lui suçait la queue sentit ce dernier se redresser, et tenta de se reculer... Mais trop tard. Le chevalier la tira par les cheveux, et lui donna une gifle sèche.

« Fous le camp de là, sale chienne ! Pétasse de merde ! Enfoirée de pute ! »

Il la roua de coups de pieds, la faisant pleurer, lui coupant le souffle, et déversa ensuite sa rage sur son serviteur.

Il s’avança d’un pas lourd vers son petit-frère, la honte de la famille, et l’attrapa par le cou, le traînant par terre. Ce dernier couina, et atterrit dans les toilettes. Là, les filles se regardèrent nerveusement, mais soulagées. Tandis que les coups s’abattaient sur le malheureux, et qu’il hurlait silencieusement, elles ne pouvaient s’empêcher d’être soulagées. Mirmirion était leur seigneur, un seigneur arrogant, fruit d’une union consanguine selon ses détracteurs, dans une seigneurie où il avait pu, malgré les édits royaux, qui n’avaient guère de valeur en raison de la situation politique nexusienne, promulgué des décrets honteux, réinstaurant notamment le droit de cuissage, aboli depuis des siècles. Elles n’étaient pas ses sujets, mais de véritables esclaves. Le juge royal dans la seigneurie était corrompu, tout comme les baillis et les prévôts.

Bien loin de la folie tyrannique de Mirmirion, Sha avait bien d’autres pensées. Un sourire amusé avait éclairé ses lèvres quand Kiriko montra son bout de chocolat, proposant, d’une voix aguicheuse, de le retirer. L’Ombre s’avança, ayant retiré ses sous-vêtements, n’ayant plus que son long manteau ouvert au centre, qui montrait, outre son superbe décolleté, son intimité. Elle s’approcha de Kiriko, et se pencha près du morceau de chocolat, qui commençait à fondre, et l’embrassa.

« Tu as tapé dans l’œil de ce chevalier du chocolat, ma belle... la taquina Sha en léchant le chocolat, ainsi que son sein, prenant tout son temps. Je sais que tu n’approuves pas mon choix de le sauver, mais tu es sorcière et guerrière. Ta haine envers les hommes est un élément de ta personnalité, mais n’oublie jamais que ce qui différencie un guerrier d’un vulgaire barbare, c’est son sens de l’honneur. Milka t’a été d’un grand secours, je l’ai vu en lisant dans tes souvenirs, disait-elle, tout en continuant à lécher et à embrasser le sin et le morceau de chocolat, qui fondait bien plus rapidement, formant une tâche de plus en plus large sur le morceau de peau de Kiriko. Hum-hum... Je... Je n’ai fait que laver ta dette, ma brave Kiriko, afin que ton honneur soit sauf si jamais ta lame doit le transpercer. »

Elle lécha ensuite ce qui restait du chocolat, et embrassa ensuite la Celkhane sur les lèvres. Ce fut un baiser assez insistant, qui permit à la Celkhane de goûter au chocolat. Elle alla ainsi plaquer le corps de Kiriko contre le mur, et aida cette dernière à se déshabiller entièrement, de manière à ce qu’elle soit nue. La Déesse se colla ensuite contre le corps de sa chérie, et caressa ses cheveux.

« Mais, avant de le tuer, essaie de savoir où il trouve un aussi bon chocolat... »

Sha partagea ensuite une idée de fantasme avec Kiriko, envoyant ainsi une image dans sa tête...

Une image où Kiriko était allongée sur un lit, avec une ligne de carrées de chocolats partant de son intimité à sa bouche, en passant sur ses seins, et en sentant sa Déesse remonter le long de son corps, se servant des points de chocolats comme appui...

L’image fut assez courte, et, quand elle se termina, l’Ombre avait un sourire coquin.

« J’ai été séparée de toi bien longtemps, Kiriko. Nous allons faire l’amour dans cette douche, pour commencer. Ensuite, je te baiserai pendant des heures et des heures... Et, comme tu le sais, j’aime quand mes prêtresses ne me considèrent pas comme une Déesse quand elles me font l’amour. Tu me connais suffisamment pour savoir que je suis du genre vulgaire en faisant l’amour, non ? Dis-le, Kiriko... Dis que tu vas me baiser... »

Oui, Sha était vulgaire, et cela, Kiriko devait effectivement le savoir, vu le nombre de fois qu’elles faisaient l’amour. Avec Sha, il fallait oublier le caractère romantique du sexe. Pour elle, ça sonnait trop chrétien. Elle préférait le caractère sauvage et brutal du sexe, c’était tellement mieux !

638
Suite aux questions de Miléna, le Guide s’empressa de parler, étant, comme à son habitude, bavard. Les trois Kuro Yume suivaient des barbares en entrant dans la grotte de leur village, utilisant ensuite des galeries escarpées pour atteindre le sommet. C’était un chemin assez long, mais cela n’empêchait pas le Guide de marcher comme à son habitude. La matière ne le concernait pas, car il était intangible, translucide, semblable à une espèce de spectre.

« Ce que vous devez bien comprendre, c’est que nous nous situons à une période de l’humanité où des penseurs comme Hérodote n’ont pas encore vu le jour. Savez-vous ce que ce dernier a écrit dans l’en-tête de l’un de ses principaux ouvrages ? Il y a écrit qu’il rédige son livre afin ‘‘que le temps n'abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits ne tombent pas dans l'oubli’’. Je résume, naturellement. Tout ceci pour vous dire que bien des évènements ayant préexisté à Hérodote ont totalement disparu de l’Histoire, et ne peuvent plus être relatés par personne. Les mythes sont pour ainsi dire l’une de nos rares sources historiques de ces périodes ancestrales, mais il existe indéniablement dans l’Histoire ancienne des trous, des vides, que nous ne pourrons jamais combler. Jür-Günd fait partie de ces individus que l’Histoire a avalé, de ces légendes qui ont disparu. »

C’était un point qui ne répondait pas vraiment à la question de Miléna, mais le Guide était là pour donner des éclaircissements. Quant à Sha, elle n’était pas intervenue, chagrinée que Miléna pense n’avoir jamais vécu ça. C’était le signe qu’elle ne comprenait toujours pas, mais on ne pouvait pas lui en vouloir. Elle était trop obnubilée par sa colère et haine envers l’Ombre pour voir les évidences, et comprendre à quel point cette Voie était sa Voie. Miléna avait beau prétendre qu’elle haïssait Sha, le fait qu’elle se sente obligée de lui prouver sa valeur témoignait plutôt que la haine n’était pas la seule chose qui la motivait. Si Miléna la haïssait tant, elle ne serait après tout jamais venue dans ce temple.

Elle attendait de Sha quelque chose, et l’Ombre essayait de comprendre. Pour cela, il fallait que Miléna avance dans la Voie. Les Barbares avançaient désormais sur un sentier. Il y avait de la neige qui remuait leurs cheveux, et ils étaient très en hauteur. Le soleil se dessinait au loin, alors que la pente montait vers les cimes. Le Guide en profita pour poursuivre.

« Les pouvoirs du Chaman sont immenses. Il dispose de sorts élémentaires importants, qui sont d’autant plus élevés que nous sommes dans un milieu naturel très inhospitalier.  Quant à cette poupée... Hum... Il n’est pas impossible que le Chaman dispose aussi de pouvoirs liés aux poupées. Rien à voir avec les poupées vaudous, ceci dit. Il s’agit là d’un anachronisme qui s’explique par votre présence. »

Le Guide marqua une courte pause, tandis que les Barbares continuaient à grimper, sur des sentiers extrêmement cahoteux. Il ne s’agissait même pas vraiment de sentiers, plutôt des passages escarpés. Le sommet apparaissait maintenant, et le Guide en profita pour poursuivre.

« Cette poupée est tout simplement un évènement ritualiste. Il n’y a là rien de magique, j’en ai bien peur. Rappelez-vous l’histoire de ces Amérindiens qui ont vu en les Occidentaux des Dieux, rappelez-vous de la fascination des humains à vénérer des idoles, et ceci même pour les religions rejetant les idoles, comme le christianisme. Le Saint Suaire, les morceaux de la croix du Christ, sont autant d’idoles que les Chrétiens ont vénéré, tout en considérant qu’il est interdit d’idolâtrer. Un curieux paradoxe, n’est-il pas ? Le Roi Bohan s’est contenté de se renseigner sur la religion des Barbares, et d’apporter un objet sacré, tout simplement. »

A travers les mots du Guide, on percevait toute la colère, voire même la haine, que Sha ressentait pour cette pseudo-religion tolérante qu’était le christianisme. Mêmle Guide en était imprégné, tant les Chrétiens avaient fait souffrir les sorcières. Le Guide cessa de parler pendant un moment, et, au bout de vingt minutes, les Barbares finirent par s’arrêter, et baragouinèrent entre eux. Le Guide se chargea de résumer ce que ces derniers disaient.

« Le sommet est là... Mais ils n’osent pas y aller... Le Chaman ne les a pas appelés. Ils vont retourner chez eux, maintenant. Je vous suggère d’y aller seule, Miléna. Aussi talentueux soient vos alliés, contre le Chaman, ils ne vous seront d’aucune aide. Mais vous êtes libres de faire comme vous l’entendez. »

Le Chaman attendait Miléna. Il était assis en tailleur, et ne bougeait pas. Il se tenait sur une espèce de petite cour enneigée surplombant le vide. Le col de la montagne, un pic rocheux, se trouvait à côté. Ce dernier était donc assis, les doigts de ses deux mains se touchant par leurs extrémités. Ce dernier ne regarda même pas Miléna, et se mit lentement à parler :

« Sorcière... Figure d’une époque révolue... Symbole d’un sexe fort qui a déchu... »

Jür-Günd ne dit rien, mais commença à attaquer. Une ligne se forma sur le sol, coupant la neige en deux, et fondit droit sur Miléna. Un sort magique qu’une sorcière compétente n’aurait normalement pas trop de mal à bloquer. Pendant ce temps, Jür-Günd, toujours en tailleur, s’était mis à... A s’envoler. Flottant dans les airs, une boule d’énergie se forma alors dans le creux de ses mains, une boule d’énergie bleue, qui plongea ensuite sur Miléna, provoquant une violente explosion qui fit voler de la neige partout. Lorsque Miléna se redressa, ce fut alors pour voir plusieurs clones du Chaman, qui n’étaient pas en position assise, mais debout, dans la neige, et balançant sur elle de nombreux sorts élémentaires. Ils ne se concentraient que sur elle exclusivement. Quand bien même Hiei et Misha auraient décidé de l’accompagner, ils étaient pour les clones quantité négligeable.

639
La situation devenait de plus en plus critique. La lave se faufilait partout, mais ce n’était pas dans le genre de Kiriko d’abandonner. Elle ordonna à Bul d’utiliser des flèches de glace comme appui, et noua ses chaussures en mordant sur les lacets permettant de les maintenir. De cette manière, elle eut les mains libres, et grimpa le long des traits glacés pour tenter de rejoindre l’ascenseur.  Le démon ancestral ne comptait toutefois pas laisser sa proie disparaître, et la Celkhane choisit alors une stratégie audacieuse, demandant à Bul de bloquer l’un des bras du démon ancestral, afin de grimper sur ce dernier. Un choix d’autant plus risqué que le corps de ce dernier se mettait à flamboyer ici et là, la forçant à bondir sur les excroissances qui ne brûlaient pas, mais qui étaient malgré tout très chaudes. Elle parvint ainsi sur la tête du démon, et, sans s’en rendre compte, brisa l’un des sceaux magiques du démon ancestral. Il était un ancien Titan, un démon des temps anciens, et, pour l’invoquer, il fallait former plusieurs sceaux magiques sur son corps. Tous les détruire revenait à le tuer, et il en avait un sur sa tête, et d’autres placés sur d’autres parties de son corps. Le temps manquait toutefois à Kiriko pour les briser, mais en détruire un avait suffisamment perturbé le colosse pour permettre à la Celkhane d’atteindre son objectif : l’ascenseur. Elle bondit dans les airs, et le Lycan la rattrapa. Néanmoins, ce dernier était fatigué, et blessé, et l’aide de Milka ne fut pas de trop, car tout son torse avait basculé dans le vide. Il tenait Kiriko par la main.

« Grrrr... Aaaaaouuuwwww !! »

Il réussit finalement à tirer Kiriko, et le démon poussa un rugissement. Le cauchemar de la première épreuve était-il fini ? Kelly sentit son cœur exploser de soulagement, et s’approcha de Kiriko, la serrant dans ses bras.

« Tu l’as fait ! Kiriko, putain tu l’as fait ! C’est... Waaw...
 -  Madame, vous êtes grande ! »

L’ascenseur tanguait parfois dangereusement, la lave rongeant tout, mais il montait, indéniablement. La tenue de Kiriko était encore plus déchirée, crasseuse, et cette dernière avait les joues noires de soufre. Elle avait frôlé de très peu les flammes du démon ancestral, et elle semblait un peu sonnée.  Wolfurd était également dans un piètre état, avec ses nombreuses plaies. Mais ils étaient tous en vie.

Kelly pensa alors que la fin de la première épreuve était venue... Quand un poing gigantesque jaillit au milieu de l’ascenseur dans un geyser de flammes, faisant hurler Kelly, qui manqua de peu de finir carbonisée. C’était le poing du démon ancestral, qu’il avait étendu depuis les profondeurs de la cage d’ascenseur. Il tenta alors de bloquer l’ascenseur, qui se mit à grincer. On voyait le sommet, à quelques mètres, et l’ascenseur, ancestral, ne supportait pas ce choc. Il se lézardait, fissurait, et Milka approcha sa lame... Quand une boule de feu jaillit depuis les doigts du démon, et le frappa au plastron, l’envoyant heurter le mur, manquant de peu de le faire balancer dans le vide. Milka toussa en se tenant le ventre, souffrant atrocement. Son plastron s’était enfoncé contre sa peau, et il était brûlant. Le démon était furieux, et Milka se releva à nouveau, tenant d’une main son plastron, voyant la direction des doigts de la bête... La Celkhane, qui semblait épuisée. Une autre langue de feu jaillit droit sur elle, mais son armure ne supportait pas aussi bien les chocs que celle de Milka. L’homme bondit en l’air, et se reçut la langue de feu à nouveau sur son plastron. Il y eut une intense explosion, et son corps fumant s’envola dans les airs, loupant de peu Kiriko pour rouler par terre.

« On ne peut pas rester là ! L’ascenseur se fissure de partout ! »

Wolfurd grommela, et attrapa Kiriko, puis la posa sur son épaule, comme un vulgaire sac de patate, plaça Kelly contre son torse, et commença à grimper. Milka, invincible, bondit à son tour, et s’agrippa à tout ce qu’il pouvait... Soit la queue du Lycan, qui poussa un rugissement de colère.

« Rooaaarrr ! Lâche-moi ! Mon éthique m’oblige à aider les femelles, pas les mâles ! »

Milka s’écrasa contre la paroi, mais parvint à tenir bon. Wolfurd commença alors à grimper, et l’ascenseur explosa pour de bon, tombant en morceaux, révélant, en contrebas, la tête du démon, baignant dans la lave. Wolfurd était en surpoids, et utilisait toute sa force pour grimper, cherchant à atteindre une plate-forme. Le démon ancestral ouvrit alors la gueule, et sa gorge se mit à flamboyer.

« Il va nous carboniser !!
 -  Plutôt mourir que de te donner mon Capriccio ! » hurla Milka.

Wolfurd tremblait de tous ses membres, et Kelly choisit ce moment pour le soulager de son poids, grimpant également à la paroi, atteignant rapidement une interstice. Elle tendit sa main pour que Kiriko s’y attrape, et la maintint contre elle. Ce faisant, Wolfurd attrapa la tête de Milka, enfonçant ses doits dans sa visière, le souleva, et le balança en l’air. Milka poussa un hurlement, et s’accrocha à la paroi. Son plastron racla contre le mur, le faisant hurler, et il se mit à tomber dans le vide... Avant de s’agripper aux épaules de Wolfurd, qui gémit. Kiriko avait alors la possibilité de les faire tomber tous les deux en tapant sur la gueule de Wolfurd, mais Kelly l’en dissuada en attrapant le bras de Wolfurd.

« Ki... Kiriko, ai... Aide-moi... On... On a besoin de lui pour atteindre la surface ! »

Bul apparut alors, et plongea vers le démon ancestral, lançant des flèches sur les boules de feu qu’il balançait pour protéger ses deux amies. Elle visa également les yeux du démon, afin que ce dernier retarde à lancer son souffle enflammé. Entre-temps, les quatre aventuriers parvinrent à se hisser, lentement mais sûrement, au sommet. Le ventre de Milka était brûlant, et Wolfurd utilisa ses puissants bras pour bondir dans le tunnel, et attrapa Kiriko, la soulevant, puis Kelly... Et laissa là Milka.

« N-Non, ne me laissez pas ici, pitié !
 -  Graaaouuu ! Pour moi, tu es un rival ! »

Wolfurd détala ensuite, et était le seul individu suffisamment puissant pour hisser Milka, avec sa lourde armure. Kelly attrapa la main de Kiriko.

« Fichons le camp d’ici, Kiriko, mais, avant ça... »

Kelly l’embrassa. Ce fut un baiser assez bref, mais non moins intense. La langue de Kelly se faufila dans la bouche de Kiriko, goûtant à sa salive. Kelly retira ensuite ses lèvres en souriant.

« Allez, vite... »

Dans l’arène, Wolfurd venait d’arriver. Un immense Lycan épuisé, qui pissait le sang, et qui s’écroula dans un coin en gémissant, tandis que sa louve venait vers lui, avec leurs petits. En voyant leur famille, Wolfurd se força. Sha, comme Sya, sentait alors Kiriko s’approcher, non pas à travers sa libido, mais à travers son aura magique. Kiriko avait beau n’avoir aucun talent magique, elle n’en était pas moins une sorcière. Et cette dernière courait dans un couloir en feu. Derrière elles, Bul et Milka avaient semblé avaler par le feu. Le démon avait fini par cracher son souffle infernal, carbonisant l’armure du représentant du Chocolat, son armure tordue disparaissant dans les flammes, tandis que des geysers et de la fumée explosaient un peu partout. Le sol tremblait, se fissurait, et des blocs et d’énormes gravats tombaient du plafond.

Une porte apparut alors devant elles. Elle était ouverte, et un vortex bleu brillait derrière. La sortie ! Enfin ! Kelly courait rapidement, ayant l’impression qu’elle avait derrière elle tous les feux de l’Enfer. Elle plongea dans le vortex en même temps que Kiriko, et atterrit la première de l’autre côté, s’écrasant sur du sable. Son corps roula par terre, et elle resta allongée sur le dos, tandis que Kiriko s’affala également. En l’air, le compteur continuait silencieusement à égrener le temps restant.

05:12

En voyant Kiriko, Sha sentit son cœur bondir dans sa poitrine :

« Kiriko ! »

Elle se téléporta immédiatement, et aida cette dernière à se soulever, pour la prendre dans ses puissants bras, la plaquant contre elle.

« Oh, Kiriko, ma sorcière ! Kiriko ! »

Sha était extrêmement soulagée, et tenait à ce qu’elle le sache. Elle serrait lourdement Kiriko, glissant sa tête contre son cou, remontant parfois pour frotter sa joue. La Celkhane était épuisée, en sueur, mais en vie ! Et, ma foi, c’était tout ce qui comptait. Elle réussit à montrer sa pierre précieuse, en même temps que Kelly. Des douze candidats, il ne manquait désormais plus que Bul et Milka. Bul était restée en arrière pour tenter de repousser les assauts du démon ancestral, mais le plafond s’était fissuré au-dessus d’elle... Cependant, Sha se moquait alors pas mal de l’elfe et du guerrier du Chocolat, et plaça ses deux mains sur les joues de Kiriko, croisant son regard. Sha lui fit un sourire rassurant, et l’embrassa alors. Un baiser assez long, et on ne peut plus délicieux. Elle en frémit de bonheur, goûtant avec délice à ces lèvres merveilleuses. Sa main se posa dans le bas du dos de Kiriko, qui sentit bien, à la manière dont le corps de la Celkhane frémit, qu’elle avait été éprouvée par cette première épreuve.

Sans difficulté, Sha rentra alors dans l’esprit de sa sorcière, et y lut ses souvenirs récents, à savoir tout ce qu’elle avait vécu. La traversée de la mine, Mirmirion, l’énigmatique guerrier, Namoria, Luxuria... Elle vit le château d’Ellëndrill, Milka et sa volonté de le massacrer, puis Kelly, les nains, les robots, Lictolis... Les deux châteaux, le donjon du nain, et, enfin, ce Titan invincible que Kiriko avait réussi à blesser... Que d’épreuves pour la courageuse Celkhane, qui avait su les remonter avec brio ! Sha rompit son baiser, faisant un nouveau sourire chaleureux à Kiriko.

« Toi, tu mérites une récompense ! »

02:47

Toujours aucune nouvelle de Bul ou de Milka. Dans les gradins, on commençait à s’agiter. Des espèces de culs-terreux, des pêcheurs basanés, parlaient nerveusement entre eux, ne voyant pas leur héros arriver. Quand à Atil, il avait un grand sourire, avec deux adolescentes entre les bras, qui riaient à toutes ses plaisanteries stupides. Le Dieu du Feu, présent, le regardait avec sourire, tout en offrant quelques piques à sa rivale et sœur, la Déesse de la Glace. Mais, encore une fois, Sha se moquait bien des problèmes des autres concurrents. La seule concurrente qui, à part Kiriko, attirait son attention, fut Kelly. Car, en lisant dans les pensées de sa prêtresse, elle ressentit le désir que cette dernière éprouvait pour la pirate.

Cette dernière était en compagnie de plusieurs autres pirates, qui la récompensaient, et le regard de Kelly se tourna alors vers Sha, qui lui envoya un simple message télépathique.

*[MT] Viens... [/MT]*

Cette dernière sursauta légèrement, puis s’avança, en rougissant. Elle était visiblement nerveuse d’être face à une Déesse, surtout la légendaire Ombre, qu’on prétendait être la plus puissante des sorcières de Terra. Lui faisant un sourire, Sha lui caressa la joue et l’embrassa, le baiser étant tout de même moins long que celui offert à Kiriko, qui était toujours blotti contre le corps de sa Déesse.

« Je voulais te remercier pour avoir aidé ma sorcière, Kelly la pirate...
 -  De... De rien...
 -  Mais, chez moi, les mots n’ont que peu d’importance. Nous, les sorcières, préférons la voie des sentiments, des actes, pas celle de la discussion. »

Sya avait alors du sentir le désir de Kelly remonter, alors qu’elle observa brièvement les deux énormes seins de l’Ombre, qui n’en fut nullement choquée, bien au contraire. Elle était une sorcière, et ses mœurs étaient très relâchées.

« Je t’invite à passer une soirée avec nous ce soir... Car il est temps pour vous deux d’être récompensée pour vos efforts... »

00:41

Les arbitres hésitaient à déclarer Bul et Milka morts, quand une petit eforme bleuâtre jaillit par le vortex. Atil poussa un juron en voyant Bul débarquer comme un boulet de canon. Elle roula sur le sol, fit une série de tonneaux, et s’arrêta contre le mur, son corps fumant dangereusement. De grosses plaques rouges se formaient sur sa peau, et elle se mit à tousser violemment, attirant pour le coup tous les regards. De ses doigts tremblants et noircis, une pierre précieuse se mit à rouler. Il ne restait dès lors plus que Milka, et tandis que des vagues d’eau ntouraient Bul, cette dernière regardait le vortex avec nervosité.

00:25

Allait-il falloir déclarer la mort de quelqu’un ? Sha sentit une forme encapuchonnée approcha de l’arène, tordant nerveusement ses doigts. Les secondes continuaient à filer, lorsque quelqu’un apparut. Ce ne fut pas une entrée spectaculaire, mais Milka apparut. Il était sans doute celui qui était le plus mal en point. L’homme avait perdu son armure, ne portant plus qu’un pantalon de toile déchiqueté ici et là, et avait été brûlé. Méchamment brûlé au ventre. De la fumée s’échappait de sa peau noircie, et il crachait du sang par la bouche. Il s’affala sur le dos, tenant dans la main sa pierre précieuse. Le vortex se ferma alors, mais, pour autant, les examinateurs n’étaient pas sûrs que Milka allait tenir. Son regard était vitreux, et la forme encapuchonnée, une femme, se précipita rapidement vers le corps de Milka, qui émettait une odeur de chair carbonisée.

« Milka ! » s’exclama la femme.

Ce dernier tourna la tête, surpris, et essaya de sourire. Un sourire affreux, déformé par le sang qui s’échappait de ses lèvres. Il essaya de parler, mais un doigt se posa sur ses lèvres. La femme retira alors sa capuche, et Sha fronça les sourcils en voyant... Une Drow ? Une Drow assez belle, qui ferma les yeux, prenant entre ses fines mains gantées l’une des grosses mains de l’homme basané. Sha se rapprocha lentement, essayant de comprendre ce qui avait pu se passer. Il ne fut pas difficile de capter les derniers souvenirs du chevalier...

Le feu rugissait partout. La paroi était brûlante, et sa plate-forme se fissurait. Milka avait retiré son armure, comprenant qu’il était désormais le seul. Il avait ordonné à Bul de se replier, mais avait entendu cette dernière hurler. En contrebas, le démon ancestral, furieux, se rabattait sur sa dernière proie, et Milka parvint, sans son armure, à se hisser. Il vit alors que Bul gisait à terre, la jambe coincée sous un rocher. Tout brûlait autour de lui. Il avait libéré la femme, et l’avait tenu avec lui, se mettant à courir, puisant dans ses ultimes forces, tandis que des cailloux lui tombaient constamment dessus. Il s’en était reçu un dernier, énorme, en franchissant la porte, et s’était écroulé devant le vortex, la fumée lui obstruant la vue, lâchant Bul qui s’était catapultée dans le vortex.

« Pourquoi donc a-t-il fallu que tu t’entêtes à suivre cette tradition stupide, Milka ? Tu vas mourir... Je n’avais pas besoin de ça pour t’aimer... »

Milka n’arrivait pas à parler, hagard. Sha le contemplait silencieusement, et regarda Kiriko. Elel sourit lentement, et caressa la joue de cette dernière.

« Je sais que tu ne l’aimes pas, mais il s’est sacrifié pour toi... Le moins que je puisse faire est de le sauver. »

Sha détestait bien moins les hommes que Kiriko. Elle ne les adorait pas particulièrement, mais ce n’était pas une raison pour tous les condamner. Elle tendit une main vers Milka, et utilisa sa magie, aidant sa peau à cicatriser. Ce dernier cessa alors de cracher du sang, et ses amis arrivèrent ensuite. Elle avait aussi fait ça pour que Kiriko ne se sente pas redevable. Bien sûr, elle n’aurait jamais admis qu’elle puisse se sentir redevable envers un homme, mais les faits étaient là. Milka lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises, et il n’y avait, pour Kiriko, rien de plus inacceptable. En le sauvant, Sha avait remis les compteurs à zéro sans impliquer sa sorcière. Elle avait agi comme n’importe quelle divinité se devrait de le faire.

Peu de temps après, les organisateurs annoncèrent la fin de la première épreuve, et invitèrent les champions à retourner chez eux. La seconde épreuve commencerait dans deux jours, à 10 heures du matin, ce qui leur laissait donc un petit moment pour se remettre.

« Je crois que ton corps réclame un gros câlin, non, Kiriko ? »

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Les terres sauvages / Re : Les Douze Épreuves de Kiriko [Kiriko Hattori]
« le: samedi 11 août 2012, 02:44:05 »
La situation devenait de plus en plus critique pour Kiriko. Le Gardien la poursuivait en faisant trembler les couloirs, tentant de la massacrer, et le démon ancestral continuait à se défouler, poursuivant la sorcière, dont les impulsions magiques inconscientes l’attiraient. Toute la structure vibrait, tremblait, et Sha, depuis les gradins, se mordillait les lèvres en voyant d’autres candidats débarquer. Luxuria débarqua, et ne tarda pas à avoir dans les bras une petite créature aux cheveux bleus. Namoria suivit rapidement, en position féline, et souffla un baiser à l’attention de Luxuria. Et le temps, lui, continuait à filer.

Kiriko, quant à elle, après une infernale course-poursuite, s’arrêta dans une grande salle pour défier le Gardien. Le plafond continuait à faire tomber des débris, et un gros rocher se fendit en deux en heurtant le massif Gardien. Arrêtant ses propulseurs qui lui permettaient de voler, le monstre de fer se posa sur le sol, et entama le combat avec Kiriko. Elle était agile et rapide, parvenant ainsi à éviter les multiples attaques de son adversaire. Difficile de lutter contre une femme qui était à la fois petite pour le Gardien, et agile. Si elle parvenait à porter des coups, elle ne faisait néanmoins qu’égratigner le Gardien. Et, pendant ce temps, le démon ancestral continuait à éventrer le château, et la lave à monter. Toute cette grande pièce vibrait dangereusement, et Kiriko agit alors intelligemment, en se plaçant du côté où le démon ancestral était en train de perforer le château. Elle le sentait proche, et, quand le Gardien plongea sur elle, elle esquiva de justesse. Derrière elle, le mur l’explosa, et elle dut heurter l’une des jambes du Gardien pour l’éviter. Son uniforme fut encore plus déchiré ici et là, sans compter les brûlures et la douleur au corps quand elle s’était reçue la jambe du Gardien.

Toutefois, la Celkhane n’avait guère le temps de songer à sa douleur, car le démon avait pulvérisé sans difficulté le Gardien, et s’attaquait à elle, élargissant le trou, tendant ses doigts énormes pour attraper Kiriko. La Celkhane parvint à se relever et à courir, essayant de semer le monstre. Dans son dos, elle entendit alors un autre candidat approcher : Milka, le courageux chevalier du Chocolat ! Ce dernier courait rapidement, bien que de manière grotesque, et remit à Kiriko la pierre précieuse.

« Dépêchons-nous, noble dame s’exclama Milka. Ce monstre est trop gros pour que je vous protège de lui ! »

Le couple improbable se mit donc à courir, tandis que les mains du démon jaillirent au-dessus d’eux, arrachant le plafond. En levant la tête, Milka vit la tête de ce dernier. Il blêmit, et le démon cracha une langue de feu. Ils l’évitèrent en filant à gauche, dans une pièce. Le démon poussa un rugissement de colère, et ses doigts jaillirent dans la pièce, pulvérisant une partie du mur. Milka n’en croyait pas ses yeux. Cette puissance était phénoménale ! Il remarqua alors que Kiriko s’était enfuie par un trou dans le sol, utilisant son corps svelte pour glisser.

« Gente dame ! »

Milka s’élança à sa poursuite, et atterrit dans un long escalier circulaire, avec, au centre une énorme tour en pierre. En contrebas de ce long escalier situé derrière des arcades, un Lycan était en train de massacrer des robots. Milka continua à courir. Impossible de sauter pour le moment, et ils s’arrêtèrent à un couloir latéral. L’escalier continuait devant eux, mais le poing du démon ancestral jaillit alors juste devant eux, bloquant l’escalier. Milka rebroussa chemin. En somme, ils se tenaient dans une grande pièce cylindrique, avec, au centre l’ascenseur, et différents escaliers permettant d’y descendre. Ils étaient en train de faire le tour, Milka étant désormais en tête.

« Par ici, belle dame, il y a un es... Ouah ! »

Dans sa précipitation, Milka avait marché sur un pan de sa cape. Ses bras firent de grands moulinets dans les airs, et il tomba en hurlant, roulant en boule le long de l’escalier, poussant des couinements entremêlés de grincements métalliques. Il atterrit avec violence sur le sol, sonné, et entreprit de se relever... Quand un gobelin lui bondit dessus. Les gobelins survivants étaient en train de déferler, fuyant le chaos ambiant, et Milka aperçut la lave qui arrivait à toute allure.

« Rrrrooaaaarrr ! »

Le Lycan s’était reçu un gobelin sur le flanc, ce dernier lui ayant planté une lame dans l’épaule. Il le repoussa sèchement, et son énorme patte lui fracassa le visage. Milka, de son côté, était en train de se battre avec un gobelin posé à califourchon sur lui, ce dernier essayant de le planter. Milka réussit à le frapper à la tête, lui brisant un os, et vit Kiriko passer sur lui.

« Uf ! » s’exclama-t-il quand la jambe de Kiriko lui écrasa le ventre.

Le mur explosa alors. C’était le mur opposé à l’ascenseur, révélant la tête horrible du démon ancestral. Milka poussa une série de hurlements frénétiques en voyant d’énormes rochers lui tomber dessus, et les évita en roulant à droite et à gauche, avant de se relever, et de courir également vers l’ascenseur. Kelly était devant, s’affairant à le mettre en marche. L’ascenseur se mit à vrombir, commençant à s’élever.

« Vite ! Dépêchez-vous !! »

Elle monta dessus, et lança des dagues sur plusieurs gobelins. Kiriko approchait, de même que Milka et Wolfurd... Quand Atil jaillit dans les airs en s’esclaffant. Il fondit droit sur Kiriko, et lança un jet de feu droit sur elle.

« Crève, salope ! »

Il passa en trombe, remontant par la grande cage d’ascenseur, sans un regard en arrière. Le jet de feu fondit droit sur le dos de Kiriko, quand un jet de glace jaillit, le bloquant. Bul était là, ayant choisi de rester en arrière pour protéger la Celkhane. Le sol trembla à nouveau, et se fissura devant les pieds de Kiriko, manquant la faire tomber, mais la retardant. Milka était accroché à l’ascenseur, Wolfurd essayant de le hisser, mais étant aux prises avec des gobelins.

« Accroche-toi à sa cape, Kiriko ! Vite ! »

Le démon poussa un hurlement terrifiant, tandis que la lave commençait à envahir le sol Milka sentit la Celkhane s’agripper à lui, mais sa cape se rompit, alors que l’ascenseur s’élevait. La Celkhane tomba sur le sol, alors que l’ascenseur s’élevait.

« Non ! Kiriko !!
 -  Gente dame ! Maudite cape !! »

Kiriko était désormais seule face au démon, avec la lave qui remontait partout, la piégeant. Kelly retarda alors l’ascenseur. Il fallait que Kiriko remonte en haut du château pour rejoindre l’ascenseur. Le mur protecteur était en train de partir en morceaux, ce qui lui offrirait des ouvertures pour réussir à fuir. Kelly ne pouvait toutefois pas arrêter totalement l’ascenseur, se contentant de freiner son ascension. Et il restait encore un démon ancestral.

« Dépêche-toi, Kiriko, tu peux encore le faire ! Je t’aiderais autant que possible ! » promit Bul à cette dernière.

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Dictature d'Ashnard / Re : Pas le choix... quand faut y aller... [PV Sha]
« le: samedi 11 août 2012, 02:19:01 »
Pour Hiei, la situation commençait à devenir compliquée. Très compliquée, même. Sha observa naturellement la scène, ne voyant pas comment le Kuro Yume allait s’en sortir. Il était blessé, mais elle pouvait au moins admettre qu’il était combatif. Miléna hésita, et se mit alors à appeler l’Ombre. Cette dernière réagit rapidement, et le temps sembla lentement se ralentir autour de Miléna, jusqu’à ce qu’elle revienne sur ce qu’elle souhaitait. Sha resta alors là, ne faisant rien, attendant de voir ce qui se passerait. Elle flottait en l’air, visible seulement des Kuro Yume, observant cette redoutable et haineuse sorcière. Elle avait vu tout ce que cette dernière avait fait, sans hésitation, et avec des regrets.

La situation sembla s’inverser, Hiei parvenant, par miracle, à vaincre Calamité. Il l’attaqua à son front, touchant son point faible. Calamité s’écroula sur le sol, et Hiei parvint à le tuer, épuisé. Les Barbares hurlèrent alors, levant leurs armes, applaudissant celui qui avait vaincu le champion des Barbares. Miléna exultait, et le fit savoir au Guide, puis se tourna vers l’Ombre. La Déesse regarda silencieusement la sorcière, et décida d’intervenir. Rien ne l’en interdisait, après tout. Le temps se paralysa pour de bon, incluant Hiei et Misha, ainsi que le Guide, et les autres Barbares. Sha se laissa alors descendre, tandis que l’atmosphère s’était profondément obscurcie. Sha se mit à descendre, tandis que des formes indistinctes avançaient autour de Miléna, et, que, derrière elle, un immense arbre se perdait dans le vide. C’était le domaine secret de Sha, son antre intime. Des fées obscures semblaient voler dans les airs, des elfes et de mystérieuses figures. C’était le monde de Sha, dans les profondeurs les plus obscures de la Voie. L’Ombre elle-même disparut, son visage se matérialisant dans cette espèce d’arbre hors norme, cette arbre dont les branches étaient les cheveux de la Déesse elle-même.

« Reconnais-tu cet endroit, Miléna ? Oui, je le sens dans ton cœur... Inutile de le cacher. Ici, les émotions comptent plus que les mots... Ressens-tu ma peine ? Mon éternelle souffrance ? Cette plaie béante dans mon âme, qui jamais ne se refermera ? »

Les créatures de l’Ombre qui avançaient présentaient parfois des visages déchirés, et, quand on les regardait un peu trop longtemps, on voyait les corps se fissurer. On voyait les bouches s’entrouvrir sur des cris d’agonie, les corps se tordre et se déchiqueter.

« Triompher de tes ennemis ne te permettra pas de réussir la Voie, Miléna. Tu es forte, mais n’oublie jamais que ce n’est pas de cette puissance-là dont les sorcières tirent leur réel pouvoir. »

L’arbre de Sha disparut alors, et la réalité de la Voie reparut alors, avec les explosions de joie des Barbares. Sha avait disparu, et le Guide se mit à parler :

« Calamité a eu un accident quand il était jeune. Une blessure à la tête qui a partiellement enfoncé l’un de ses os frontaux contre son cerveau. Peut-être me suis-je mépris en le comparant à Hercule... Et peut-être avons-nous eu là une nouvelle version du mythe de David contre Goliath... »

Le Guide n’en dit pas spécialement plus, car ça aurait été inutile. La discussion était terminée. Miléna alla vers Hiei, et les Barbares emportèrent la dépouille de Calamité. Ils étaient tristes et heureux. Tristes, car leur champion était mort, mais heureux, car il était mort au combat. On hésita à soulever Hiei pour le féliciter, mais ce dernier n’était clairement pas chaleureux. Après quelques minutes, les Barbares firent signe aux trois Kuro Yume de suivre quelques guides.

« Ils vont vous mener à proximité du sanctuaire de Jür-Günd. Ce dernier a perçu votre présence. Il fut le chaman personnel du Roi Bohan. Seule la magie peut le vaincre. »

Autant dire que c’était clairement une invitation à se battre pour Miléna. Le sanctuaire en question était une cour en hauteur, balayée par le vent, sans aucun mur. Jür-Günd était en plein milieu, un homme basané, chauve, faisant plus de deux mètres, et qui récitait une sinistre mélopée en ayant autour du cou un collier fait de petits ossements.

Pendant ce temps, dans le temple de Sha, la Déesse discutait avec Mirei.

« Si jamais l’Empire s’aperçoit que nous hébergeons ces... Cette bande... »

Sha ne dit rien, sachant très bien où Mirei voulait en venir. Ils étaient dangereux. Et Sha n’avait pas la cote auprès de l’Empire. Si le Conseil impérial venait à apprendre qu’elle abritait les Kuro Yume, leurs liens risquaient encore plus de se dégrader. Sha le savait, tout comme elle savait qu’elle pouvait les neutraliser. Ils étaient forts, certes, mais ils étaient chez elle, dans son temple, et elle pouvait toujours demander des renforts, demander à ce que le Conseil envoie ses meilleurs guerriers. Il suffirait ensuite de les téléporter.

« Rassure-toi, Mirei, je sais ce que je fais...
 -  Cette sorcière ne vous aime pas, Déesse ! Ça crève les yeux ! Elle ne rêve que de vous tuer !
 -  Je sais...
 -  De détruire votre temple, vos sorcières, vos prêtresses !
 -  Je sais ! répéta Sha, agacée.
 -  Mais... Mais alors, pourquoi avoir autorisé à ce qu’elle aille dans la Voie ? »

L’Ombre tourna sa tête vers sa secrétaire, et posa un doigt sur ses lèvres.

« Sache que je sais ce que je fais, Mirei. Et que je ne laisserai rien menacer à nouveau mon culte. Ce dernier a failli être entièrement détruit une fois, je ne tolèrerai pas que ce le soit encore. »

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Les terres sauvages / Re : Les Douze Épreuves de Kiriko [Kiriko Hattori]
« le: dimanche 05 août 2012, 21:29:22 »
La situation commençait à devenir critique. Sha était de plus en plus nerveuse, et certains candidats avaient déjà terminé, et se tenaient dans l’arène. Mirmirion, le représentant de la Cupidité, fut le premier à revenir, tenant fièrement la pierre précieuse, et l’avait balancé à l’un des organisateurs avant d’avoir dans chacun de ses bras deux jumelles : une blonde, et une brune. L’Anonyme arriva ensuite, et abandonna la pierre précieuse avant de partir. Sur un écran géant, un compte à rebours affichait le temps restant, et Sha serra nerveusement ses doigts entre eux. La Déesse était une véritable mère-poule avec ses sorcières, mais elle sentait les émanations magiques. Quelque chose avait émergé dans les profondeurs de Wallündrill. Et elle était sûre que cette chose poursuivait sa Kiriko.

32:43

Encore une demi-heure... Sha baissa la tête en soupirant, et se félicita de n’avoir amené aucune autre sorcière... Et s’en blâma. Elle aurait aimé pouvoir discuter avec l’une de ses sorcières, pour se rassurer, tout en redoutant que d’autres sorcières puissent la voir aussi nerveuses. Sha soupira lentement. Cette attente la tuait. Elle ne pouvait qu’espérer que Kiriko allait revenir.

*Montre-moi que je ne me suis pas trompée, Kiriko, que j’ai bien fait d’amener comme représentante une femme qui n’est pas une sorcière...*

Dans les profondeurs de la montagne, dans le royaume en perdition d’Ellündrill le Nain, le trio qui était constitué de Kelly, de Wolfurd, et de Kiriko, réussit à atteindre l’enceinte du château. Des espèces de météorites tombaient ici et là, tandis que le sol se lézardait, et que le puissant démon se réveillait lentement. Wolfurd menait la marche, ayant derrière lui Kiriko, Kelly fermant la marche, inspectant le plan holographique qu’elle avait fait des lieux grâce aux gargouilles, suivant les indications de son ordinateur, qui avait calculé la destination à emprunter. Quelques robots venaient de tant en tant les déranger, mais, soit on fuyait, soit on les massacrait rapidement. Une sentinelle s’avança vers Wolfurd, qui, sans cesser de courir, l’attrapa par le cou, et l’envoya se fracasser sur son genou, la tête roulant sur le sol. Il balança le cadavre du robot, suivant les instructions de Kelly.

« A gauche ! Vite ! »

Wolfurd pivota rapidement, heurtant le mur, emporté par sa vitesse. Il devait parfois s’arrêter pour attendre les deux femmes. Quand bien même Kiriko n’aimait pas les mâles, Kelly était contente d’avoir avec elle un Lycan alpha. Il avait en lui l’honneur des loups, et qu’il appelle les filles « louves », même si cela avait déplu à Kiriko, avait fait sourire Kelly. Ce n’était pas une marque de séduction, mais aussi de respect. Kelly et Kiriko n’étaient pas des louves, au sens naturel du terme. Pour un Lycan, c’était le terme le plus honorable qui puisse exister.

« Il y a un escalier par là ! Vite, vite ! »

Wolfurd commença à grimper. L’escalier était immense, et se mit à vibrer. Par des vitres le long du mur, on pouvait voir la grotte s’effondrer. D’énormes parties du plafond étaient en train de tomber, et des geysers de lave explosaient partout. Wolfurd grogna, et tomba sur deux Gobelins. Ces derniers couinèrent. Il en attrapa un par la gorge, broyant ses os, et le balança dans le vide. Le second se fit dessus, et détala à toute allure. L’escalier se mit à nouveau à trembler, et Kelly heurta une marche, se mettant à glisser le long de l’escalier. Le mur explosa alors brutalement, ainsi qu’une partie de la cage d’escaliers, déstabilisant toute la structure. Les énormes doigts du démon ancestral jaillissaient, essayant d’attraper Kelly. Kiriko n’aurait jamais le temps de venir la sauver, car elle-même était tombée. Wolfurd pesta, et s’appuya sur la rambarde. Par rapport aux deux femmes, il était en hauteur, sur une plate-forme face au mur. Il put donc, en s’appuyant sur le garde-fou, sauter, et atterrit pile au-dessus de Kelly, qui était happée par l’un des doigts du démon. Wolfurd rugit, et planta ses crocs dans le doigt ainsi que ses griffes. Le démon remua la main, envoyant le Lycan heurter le mur, mais retira sa main.

Le doute n’était plus permis : le démon en avait après eux. Wolfurd attrapa Kelly par le col, l’aidant à se relever. Ils allèrent là où Wolfurd avait affronté les deux gobelins.

« Nous sommes trop exposés ici, graouuw ! s’exclama le Lycan.
 -  Je sais, je sais ! »

Kelly saignait, et la main du démon jaillit alors à plusieurs étages au-dessus. Sa paume s’enflamma violemment, et sa main descendit, fauchant les escaliers. Usant de ses réflexes, Wolfurd empoigna les deux femmes par la taille, et bondit en arrière, atterrissant dans le couloir par lequel le gobelin s’était enfui. La paume du démon jaillit alors à l’emplacement où ils s’étaient précédemment tenus, pulvérisant la cage d’escaliers. L’œil maléfique du démon apparut ensuite, et sa bouche pointa ensuite. Il l’ouvrit, et, au fond de sa gorge, quelque chose se mit à briller... A briller de plus en plus.

« Courez !
 -  Graou ! »

Wolfurd se releva rapidement, et se mit à quatre pattes.

« Agrippez-vous à moi ! Vite !! »

Kelly n’attendit pas, et sauta sur son dos, rapidement rejointe par Kiriko, et s’appuya à sa crinière. Le Lycan décolla ensuite, utilisant ses quatre puissantes pattes, tandis que, derrière eux, le démon ancestral crachait une immense langue de feu qui les poursuivait, fauchant tout sur son passage, laissant des traînées incandescentes derrière elle. Wolfurd était rapide, et, s’il n’avait pas été là, les deux femmes auraient déjà été carbonisées. Mais, pour autant, le feu le rattrapait. Kelly avait un mal fou à se maintenir sur place, son corps bondissant tout le temps.

Voyant que ses proies s’échappaient, le démon frappa avec toute sa puissance le château, provoquant des vibrations terrifiantes. Le plafond tomba, le sol se fissura, et un énorme rocher s’écrasa sur la tête de Wolfurd, faisant perler son sang. Quelques gouttes touchèrent Kelly. Le Lycan grogna, mais, pour lui, il était inconcevable d’échouer alors qu’il était en train de protéger deux femelles. Il fit donc abstraction de la douleur, mais le sol se fissurait.

Devant lui, toute une partie du plafond tomba alors, les piliers s’effondrant, ne parvenant pas à supporter les chocs du démon, la lave qui était en train de s’infiltrer partout, et l’incendie que les attaques magiques du démon provoquaient. A dire vrai, Wolfurd voyait également le sol disparaître, et bondit en l’air, utilisant ses solides pattes. Il réussit à atterrir sur l’étage supérieur, et fila à gauche, courant dans un couloir, s’éloignant ainsi de la zone d’instabilité. Wolfurd s’arrêta ensuite, essoufflé, et Kelly descendit, tandis que le Lycan se remit sur ses pattes arrière.

Le sang coulait de sa crinière, glissant entre ses yeux. Kelly secoua la tête, reprenant ses esprits.

« Il... Il faut que je reconfigure notre destination... Deux secondes... »

Wolfurd en profita pour se tourner vers Kiriko, et baissa les yeux.

« Je... Je ne voulais pas vous offenser, tout à l’heure, belle humaine. Dans la meute d’où je viens les louves sont très importantes, et...
 -  Vous flirterez plus tard, le temps presse ! »

Kelly avait reconfiguré son appareil. Le trio se tenait dans une aile assez isolée du château, longeant des terrasses sur la droite. Le château continuait de trembler sur ses fondations, et Kelly s’avançait un peu plus lentement que précédemment. Elle était fatiguée, et consultait fréquemment son plan. Elle espérait que l’ascenseur n’avait pas été détruit. Le Lycan se mit alors à grogner, montrant ses dents pointues, ses crocs acérés.

« Je reconnais cet endroit... Le Gardien... Il est par ici... Nous nous rapprochons de l’ascenseur...
 -  Raison de plus pour ne pas traîner. »

Le Lycan acquiesça silencieusement, et le trio reprit rapidement sa petite marche. Le chemin  longeait une paroi, jusqu’à une bifurcation sur la gauche. Kelly sortit alors par une porte, et alla sur une terrasse, levant la tête. Elles se trouvaient dans les hauteurs, ce qui expliquait le tapis rouge usagé sur le sol, les lustres, ou ces couloirs assez grands. On pouvait voir, en contrebas, la lave.

« Il est quand même bizarre que ce démon se concentre sur nous... »

La réflexion de Wolfurd sortit Kelly de ses pensées. Elle retourna dans le couloir, et désigna Kiriko :

« Kiriko est une sorcière de Sha. Ce démon est attiré par la magie, et je suis sûre que le corps de Kiriko est imprégné de l’empreinte de sa Déesse. »

Le Lycan hocha lentement la tête, et Kelly reprit sa route. Elle trouva bientôt un autre escalier, assez étroit, qui montait en colimaçon, et grimpa, s’éclairant à l’aide de son ordinateur portatif. Elle s’arrêta à mi-chemin. L’air était étouffant ici.

« Nous sommes dans l’une des tours du château. Si nous continuons à monter, nous serons sur le toit. Nous sommes dorénavant très proches... »

Il ne se passait pas une seconde sans qu’on entende des craquements ou des secousses. Plus le temps passait, et plus le château était en train de s’affaisser. Kelly poussa une lourde porte en bois, et débarqua dans un couloir... Où elle s’arrêta net. Juste devant elle, le couloir avait disparu, avalé par un geyser de lave. Le toit était encore là, mais le trou s’étalait sur une dizaine de mètres. En contrebas, on voyait la lave. Hypnotique, éblouissante, elle bouillonnait, répandant des vagues de chaleur. Les vêtements de Kelly lui collaient affreusement.

« Merde !
 -  Il n’y a plus qu’à passer par le toit, graou ! »

Le trio se retourna, et continua à monter l’escalier, atteignant le dernier étage de la tour. Au-dessus, il n’y avait que le plafond. Des rochers qui pouvaient à tout moment se briser. Le toit du château était fait en tuiles, avec d’autres tours, des trous, et, au loin, une énorme tour cylindrique qui partait dans le plafond. C’était le fameux ascenseur, leur échappatoire. Kelly enjamba une fenêtre, et se laissa descendre sur le toit. Son pied heurta une tuile, qui se détacha, et roula, manquant faire chavirer Kelly, qui fut rattrapé par le puissant bras de Wolfurd.

« Avancez prudemment... » conseilla-t-il.

Le toit était effectivement très instable, ancien, et affaibli. Kelly menait la barque, avançant en tête. Certains stalactites étaient vraiment très proches, la forçant à s’abaisser, ou à tourner la tête. Le plafond s’écarta bientôt, et Kelly put voir, en tournant la tête, le spectacle apocalyptique, empreint d’une irréelle et terrifiante beauté, de la mort du royaume d’Ellündrill. La lave était partout, et la tour de l’ascenseur était toute proche.

Ce fut à ce moment qu’il y eut un coup sec. Tout le toit trembla, et Wolfurd perdit prise, glissant le long des tuiles. Il planta ses griffes pour arrêter sa chute... Lorsqu’une partie du toit explosa.

« Aaaaaaouuuuuhhh !!! »

Wolfurd s’envola en l’air, et tomba du toit. Il s’écrasa sur une terrasse, la brisa sous son poids, et en atterrit sur une autre. Le feu dansait autour de lui. Le démon ancestral était revenu, et avait frappé le toit avec ses puissants sorts, en pulvérisant une partie. Ses immenses yeux regardaient Kiriko et Kelly, négligeant totalement Wolfurd. Son énorme main s’approcha des deux femmes, et Kelly sortit de sa ceinture un objet spécial. Une grenade de givre, qu’elle balança. La glace explosa sr les doigts du démon, faisant brièvement taire le feu qui entourait son doigt, permettant ainsi à Kiriko de le frapper avec sa lame. Le sang du démon perla, et ce dernier poussa un rugissement. Il ferma sa main en un poing, et le leva, avant de l’abattre sèchement.

Le toit se désagrégea, et Kelly parvint à s’accrocher à une poutre. Kiriko, quant à elle, tomba, n’ayant aucune prise pour s’accrocher, et atterrit lourdement sur le bout d’un couloir. La lave se rapprochait de plus en plus, et le couloir, fragilisé, se déroba également sous son corps... Une langue verdâtre l’empêcha alors de faire le grand plongeon, s’enroulant autour de son poignet. Sous le choc, elle en perdit néanmoins sa pierre précieuse, qui se mit à tomber de sa tenue déchirée et malmenée, atterrissant sur un couloir en contrebas, inaccessible.

La langue tracta la femme à l’abri, tandis que Kelly s’était relevée.

« Vite, Kiriko ! »

Le sauveur de Kiriko, Lizardman, se contenta de regarder cette dernière, et récupéra sa langue, puis fila rapidement, se carapatant. Des vrombissements pneumatiques et électriques jaillirent alors dans le dos de Kiriko. De l’autre côté du trou, soit sur l’autre partie du couloir, entre des explosions de lave, une immense forme apparut. Elle était dorée, et deux yeux blancs se mirent à luire. Le fameux Gardien était là. Une machine immense, dont la tête heurtait le plafond :


Le Gardien s’avança, le couloir se désagrégeant sous ses pieds. Il ne tomba toutefois pas. En effet, sa sphère d’énergie, sur son torse, se mit à luire avec intensité. Des flammes violettes jaillirent ici et là de son corps, et lui permirent de... De voler ! Il avança alors vers Kiriko, bien décidée à la tuer.

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Dictature d'Ashnard / Re : Pas le choix... quand faut y aller... [PV Sha]
« le: samedi 04 août 2012, 00:48:35 »
Le Guide ne dit rien face à la colère de Miléna. Éprouver des sentiments, ou émettre des jugements, ne faisaient pas partie de ses prérogatives. Il avait été choisi pour guider les Kuro Yume, pour les conseiller, et c’est ce qu’il comptait faire, en toute impartialité. Il ne broncha donc pas quand Miléna lui expliqua que la haine et la colère étaient ses seules alliées. Dans un sens, c’était une bien triste histoire, mais, après tout, on n’envoyait pas de gens heureux dans la Voie. Il contempla les cadavres des trois enfants, tandis que Miléna et Hiei discutaient entre eux. Calamité, quant à lui, restait debout, sur l’arène, figé comme une statue, yeux clos. Il attendait que son adversaire vienne, et semblait impatient à l’idée de le massacrer. Il espérait que le combat serait honorable, afin d’honorer Khorne. Calamité n’avait nullement peur. Mourir au combat était, pour un Barbare, la plus honorable des choses. Les enfants tués n’étaient en ce sens pas pleurés, car ils étaient morts par les armes. Ils étaient maintenant avec leurs Dieux. Pour un Barbare, la pire infamie était de mourir de vieillesse, ou encore de maladie. La mort n’était pas quelque chose qui effrayait le peuple des Barbares de Ras Orthund. Plus généralement, on pouvait dire que les valeurs morales de ce peuple étaient extrêmement différentes des valeurs occidentales classiques, dans lesquelles la mort était le pire châtiment.

En ce sens, on pouvait dire que les sauvages, ici, étaient les Kuro Yume, qui reniaient leurs valeurs en massacrant les enfants, et non les Barbares, qui suivaient leurs idéaux et leurs principes. Le Guide se faisait cette réflexion, tandis que Hiei faisait preuve d’une confiance excessive. Pour le Guide, l’issue de ce combat était sue d’avance, mais il ne disait rien, parce qu’on ne lui avait pas demandé son avis. Hiei se voilait la face s’il croyait pouvoir impressionner ce géant. Contrairement à la plupart des costauds, Calamité était également très rapide. Et il avait également quelques bottes secrètes qui, dans tous les cas de figure, ne pouvaient que lui assurer la victoire. Miléna ne le réalisait pas encore, mais elle était, pour le moment, la seule à pouvoir assurer la survie d’Hiei.

Hiei alla se mettre en position, montant le sentier qui menait à l’arène. Cette dernière était surélevée, et les spectateurs se tenaient à l’entrée de cette petite arène. Il n’y avait pas de gradins, rien d’autre qu’une simple cour en forme de cercle. La neige continuait à tomber, et Calamité était au centre du cercle, yeux clos, en pleine concentration, récitant quelques prières à l’attention de son Dieu. Le Guide choisit ce moment pour intervenir à nouveau, se plaçant près de Misha et de Miléna.

« On a tort de croire que ce peuple se constitue de sauvages illettrés. Nous avons ici les fondements de grands peuples guerriers, comme les Spartiates, des individus qui s’entraînaient durement, améliorant autant leur corps que leur esprit. Calamité n’est guère différent. Il est une force de la nature, mais aussi l’un des membres les plus intelligents de son clan. »

Il avait été éduqué par les prêtres, par Jür-Günd, pour devenir un véritable leader.

« Bien des historiens estiment que les mythes sont inspirés de faits réels. Gilgamesh, Hercule, Zeus, le Christ... Votre ami va affronter l’un de ces individus qui ont façonné les légendes. »

Quand Hiei se plaça devant Calamité, une barrière derrière lui se referma. Calamité ouvrit alors les yeux, et attrapa son arme : une immense lance. Il avait aussi une épée, qu’il conservait accroché à sa ceinture. Sur une petite corniche en hauteur, un homme frappa alors sur un gong. Un son violent se mit à résonner dans toute la région, et Calamité passa alors à l’assaut. Il bondit comme un véritable taureau enragé sur Hiei, en poussant un rugissement de rage. Le sol trembla sous ses pieds, et Hiei parvint à esquiver en bondissant de côté. Sachant qu’il était suicidaire d’attaquer Calamité de front, il tenta de le contourner pour l’attaquer dans le dos... Mais Calamité tendit le bras, et heurta Hiei, le renversant sur le sol.

Le pied de Calamité fendit l’air, et manqua de peu de perforer la cage thoracique de son adversaire. Roulant sur le sol enneigé, son adversaire évita le coup, et tenta de frapper avec son épée. Il toucha le flanc de Calamité, entaillant son corps, et ce dernier se contenta de grogner, non pas de rage, mais de dépit. Calamité tenta d’attaquer en fendant l’air avec sa lance, mais Hiei, petit et agile, évita sans difficulté le coup en fléchissant les genoux, et frappa à nouveau avec sa lame, entaillant l’estomac de Calamité.

« HOU ! HOU ! » entendit-on alors.

Les barbares se tenaient au-dessus, observant la scène, rugissant à chaque goutte de sang versé. Calamité comprit rapidement que sa lance ne servirait à rien, et la balança en l’air. Elle tomba de l’arène, chutant dans le vide, et une lueur meurtrière traversa son regard. Il sortit son épée, et bondit à nouveau sur Hiei, ressemblant à une espèce de grizzly enragé. Son épée frappa avec force les lames de son adversaire, les lames s’entrechoquant, et Calamité se mit à nouveau à taper, frappant fort. Il n’avait aucun talent d’épéiste, misant dans les combats sur sa force physique exceptionnelle. Il ne fut donc, encore une fois, pas bien difficile pour Hiei d’esquiver les attaques de l’homme, et de contre-attaquer, retournant le blesser. Un coup au bras, un autre au torse, et un troisième au jambe, qui fit flancher le colosse. Calamité tomba à genoux, et une ouverture se dessinait sur sa nuque. La lame d’Hiei allait s’abattre, prête à en finir...

...Quand Calamité se retourna d’un bloc, et tendit le bras. Sa main attrapa celle d’Hiei, la broyant. Les os se mirent à souffrir, et Calamité tordit la main, contraignant son adversaire à lâcher son épée, avant de le gifler. Une magistrale claque, qui résonna, et projeta Hiei en l’air, l’envoyant voler sur plusieurs mètres. Calamité avait broyé ses doigts, déclenchant l’hystérie du public. Le Barbare se releva lentement, contempla son épée, et la balança sur le sol. Il attrapa ensuite celle d’Hiei, la contempla, puis la tint par les deux bouts, une main sur la poigne, une autre sur la pointe. Il grogna, leva haut l’épée, et l’abattit sur son genou. Il y eut un choc terrible, mais l’épée se brisa en plusieurs parties. Du sang vint orner le genou de Calamité, mais sans vraiment le gêner. Il s’avança à nouveau vers Hiei, utilisant sa meilleure arme : son corps.

Le Barbare bondit à nouveau sur Hiei, et l’attrapa par les cheveux. Sans avoir d’armes à manœuvrer, il était bien plus facile de bondir sur ses adversaires. De plus, le nabot avait de longs cheveux. Ce faisant, il envoya la tête d’Hiei se fracasser sur son genou, faisant gicler du sang, puis le souleva en l’air comme un vulgaire sac. Calamité le maintint à bout de bras, poussant un hurlement titanesque, et balança alors Hiei avec toute sa force. Ce dernier heurta la paroi.

« Votre ami ne peut rien faire contre ce colosse, annonça le Guide à l’attention de Miléna. Vous pouvez poser trois questions à votre Déesse. Vous seule. Et elle seule est en mesure de vous dire comment vaincre cet homme. »

Le combat tournait en effet à la leçon pure et simple. Hiei était fort, et, si Calamité n’était pas insensible à la douleur, le guerrier aurait sans doute eu ses chances. Malheureusement, les blessures du puissant Barbare ne le faisaient nullement souffrir. Seule Sha était en mesure de pouvoir révéler le point faible de Calamité, car elle avait déjà affronté cet homme dans le passé. A moins qu’Hiei n’arrive à le voir... Mais ceci semblait fortement improbable, vu que le Barbare continuait à jouer avec lui, Hiei ne pouvant qu’esquiver. En somme, Miléna était placée face à un dilemme : choisir qui était le plus important entre sa haine pour Sha et son amour pour les Kuro Yume. S’abaisserait-elle à demander l’aide de cette Déesse qu’elle haïssait avec véhémence ?

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Les terres sauvages / Re : Les Douze Épreuves de Kiriko [Kiriko Hattori]
« le: lundi 30 juillet 2012, 02:41:54 »
Les araignées mécaniques ne pouvaient pas être repoussées, et ce fut une course contre la montre qui s’engagea. Rapide, Kelly courait le long des marches, deux par deux, en songeant à conserver le rythme. Inspirer, expirer... C’était très important pour ne pas s’effondrer, car l’escalier était plutôt long. Kiriko finit par prendre Bul, qui profita de cette position pour lancer des bulles d’eau. Bul était tellement paniquée qu’elle avait oublié qu’elle était capable de voler ! Elle se le reprocha quand elle se trouvait dans le bras de Kiriko, se sentant complètement inutile, mais n’osa pas protester. Les trois femmes parvinrent finalement au sommet de la tour, et Kiriko referma une espèce de solide trappe, au cas où...

Elles se trouvaient dans une espèce de salle circulaire avec, au centre, une énorme tombe en pierre. Un petit escalier en pierre conduisait à une mezzanine en hauteur, et il y avait de grands trous dans le donjon. Des fenêtres. C’était la tombe du Roi, et les trois femmes virent, dans un coin, un corps éclaté ici et là. Des morceaux d’os étaient posés par terre, et un petit crâne était contre le mur. Wolfurd se tenait là, et les salua. Le Lycan pensait Lictolis proche, et Kelly ignorait si c’était le cas ou non. Le champion de la Folie semblait particulièrement doué pour se dissimuler. Elle grimpa le long de l’escalier, rejoignant la petite mezzanine, où se trouvait un ancien socle. Jadis, on avait du prononcer une épitaphe funèbre pour Ellündrill ici. La salle était suffisamment grande pour contenir toute une assemblée.

*Nous sommes seuls ici... Lictolis était peut-être là, mais je suis convaincue qu’il n’y est plus...*

Kiriko offrit à chacun ce qu’ils convoitaient : les pierres précieuses. Fait surprenant, même Wolfurd y eut droit. De toute manière, ce dernier se servait servi. Kiriko trouva une justification qui amusa Kelly. Le Lycan se contenta d’hausser les épaules, et avança d’un pas lourd, grognant. Il était temps de repartir, maintenant, de retourner dans le château, et de trouver l’ascenseur qui les ramènerait aux mines, puis de là, rejoindre la sortie, où les téléporteurs les ramèneraient dans l’arène. Kelly n’était pas fâchée de voir enfin le bout de cette sinistre épreuve. C’est qu’elle commençait à en avoir sa claque, des grottes !

Au lieu de ça, Kiriko suggéra soudain que leur ennemi, Lictolis, pouvait se trouver dans la tombe, en train de dormir. Kelly ne dit rien, car l’hypothèse était somme toute probable, mais elle en doutait. Elle l’aurait senti, si tel avait été le cas. Il était toujours possible qu’elle se soit trompée. Kiriko suggéra de rebrousser chemin, et les trois autres membres confirmèrent. Ils formaient désormais un quatuor atypique : une Celkhane sexy, une pirate rusée, une elfe magicienne, et un Lycan curieux. Wolfurd se posta derrière Kiriko, et Kelly était presque sûre qu’il louchait sur les formes alléchantes de la Celkhane.

« Dépêchons-nous de sortir avant que...
 -  Hey ! Comme on se retrouve, mes copines frigides !! »

Tournant la tête, Kelly manqua défaillir en voyant une silhouette enflammée jaillir par l’une des grandes fenêtres. Atil !

*Oh non, pas lui !*

Kelly serra les lèvres, et Bul bondit sur place. Atil se mit à tournoyer dans les airs, laissant derrière lui de longues traînées ardentes. Bul réagit instantanément, et tira des traits de glace.

« Hey ! Je m’attendais à plus de gratitudes de revoir votre héros préféré ! Je suis sûr que je vous ai manqué !
 -  Meurs, gros con !
 -  On n’a pas le temps pour ces conneries...
 -  Rrrrr... »

Atil soupira, et fondit sur les pierres précieuses, en récupéra une, puis les observa à nouveau.

« Courage, le poilu ! Elles sont toutes des lesbiennes convaincues ! »

Bul vit rouge, et pesta. Kelly essaya de l’encourager à se calmer, mais Atil balança alors des jets de feu droit sur eux ! Bul répondit par des jets de glace. Le feu et la glace s’entrechoquèrent, le feu faisant fondre la glace, mais la glace repoussant les flammes. Atil finit par s’éloigner, et sortit dans un ricanement.

« T’es pas cap de m’attraper, sale pute ! Planque-toi derrière la Celkhane mal baisée, je viendrais dire à mon Dieu que t’es rien d’autre qu’une chialeuse !
 -  Menteur ! C’est pas vrai !
 -  Bul, non ! »

Trop tard ! Bul se mit à décoller, poursuivant Atil, les deux mages retournant s’affronter, feu et glace se frappant dans les airs. Kelly arriva à la fenêtre, et vit alors quelque chose... Quelque chose qui lui glaça le sang. Elle se dépêcha d’attraper ses petites jumelles, et regarda plus attentivement. Lictolis était là. Au centre de la cour principale. Et il était entouré par un cercle magique extrêmement complexe, avec de nombreux sceaux. Le cercle brillait d’une lueur violette, et il avait les mains tendus, dessinant d’autres cercles.

« Menteur ! Vilain ! Connard ! Enfoiré ! »

Bul balançait des traits de glace qu’Atil déviait. Ces deux individus disposaient de réserves magiques exceptionnelles, et ils étaient en train de la gaspiller. Kelly sentit alors des alarmes résonner dans sa tête, et regarda à nouveau ses appareils de détection magiques. Toutes les jauges étaient dans le rouge.

« Lictolis est là-bas ! s’exclama Wolfurd, utilisant sa vision améliorée. Mais qu’est-ce qu’il fabrique ?
 -  Tu as du le voir dans les traités de sorcellerie de ta Déesse, Kiriko... Il a créé un cercle d’invocation à ses pieds, un cercle extrêmement complexe, et est en train de briser des sceaux magiques en utilisant à contribution toute la magie résiduelle. »

La grotte se mit alors à trembler, et d’énormes crevasses se formèrent sur la cour. Des jets de feu jaillirent alors, et des geysers explosèrent un peu partout, l’eau du lac se mettant à bouillonner furieusement. Des vapeurs s’en échappaient d’un peu partout, et des lézardes immenses apparaissaient. Le plafond était en train de s’effriter, et la tour tremblait, émettant des grincements sinistres. Tout était en train de s’effondrer, de se briser.

« La... La créature est en train de se libérer... Nous serions donc si profonds que ça ? C’est incroyable...
 -  Il y a de la lave partout !
 -  Nous... Nous sommes juste sous la croûte terrestre...
 -  Et ?! »

Kelly déglutit, et parla sur un ton faible, comme si elle était écrasée :

« La structure interne d’une planète tellurique comporte plusieurs couches, allant du noyau jusqu’à la surface... Ou la croûte terrestre. Il y a plusieurs niveaux, et, sous la croûte terrestre, on trouve ce qu’on appelle le manteau supérieur. »

Le sol se mit à nouveau à vibrer dangereusement, les crevasses s’accentuant. Bul et Atil continuaient à se battre, et Kelly était médusée. Des lézardes apparurent au sein de la tour maintenant, faisant tomber une partie du plafond.

« Nous nous trouvons à plus de 30 kilomètres de profondeur ! hurla Kelly. Tout ce magma, toute cette lave, résulte d’une fusion inachevée entre la croûte terrestre et le manteau ! C’est le principe d’un volcan !
 -  Alors quoi ?! »

Wolfurd s’impatientait. Il n’était pas bien malin, alors l’attaquer avec une leçon de géologie, ce n’était clairement pas intelligent. Ses nerfs étaient à rude épreuve.

« Les nains ont creusé bien trop profonds... Il existe sous la croûte terrestre des démons ancestraux, et Lictolis vient de réveiller celui qui se terre sous Wallündrill... Il faut fuir ! Vite, vite, vite ! »

Wolfurd grogna. Toute la structure continuait à trembler.

« On n’aura jamais le temps de fuir par l’escalier. »

Il s’approcha alors de la fenêtre, et se tourna vers les femmes.

« Accrochez-vous à moi. Je vais nous faire descendre le long du mur avec mes griffes. Vite ! »

Kelly alla s’accrocher à l’un de ses bras, et Kiriko dut s’accrocher à son cou, son visage près du sien. Wolfurd dut bien admettre que, malgré toute la situation, sentir cette superbe Celkhane contre lui l’excitait. Non seulement elle était belle, mais elle sentait bon. Il grogna, essayant de lutter contre une érection naissante, et sauta dans le vide. Ses griffes raclèrent contre la paroi, et il se laissa descendre le long de la tour, ses griffes permettant de ralentir sa chute. Il y avait des geysers partout, et le second château était en train de s’effondrer, la lave faisant fondre ses fondations. Les protections magiques qui avaient permis au royaume d’exister disparaissaient, et le magnifique lac devenait maintenant un lac rempli de lave, l’eau ayant évacué rapidement.

Wolfurd tombait d’ailleurs droit vers la lave, et, poussant un rugissement, il bondit depuis sa position, et s’écrasa sur une île flottante en train de fondre. Il poussa un couinement de douleur, et maintint les deux femmes contre lui, bondissant pour rejoindre le pont en bois qui menait du donjon du Roi au second château. Le pont était en feu, et craquait. Là, il relâcha les femmes, et se mit à courir à quatre pattes, poussant des petits couinements. Le bout de sa queue était en feu, cette dernière ayant involontairement heurté un pilier enflammé.

« Aouh aouh aouh aouh aouh !!! s’exclamait le pauvre Lycan.
 -  On se dépêche, Kiriko ! »

Les deux femmes se mirent à courir. Le sol était brûlant, et la petite cour du second château ressemblait à une espèce de paysage éclaté. Le sol fondait, et la lave était en train de monter à l’assaut. Les femmes passèrent par un mur pour rejoindre la cour principale, courant vers l’entrée principale du château... Quand la créature qui avait été enfermée ici se réveilla pour de bon. Il y eut une terrifiante explosion, que Sha ressentit jusque dans ses entrailles. Une explosion magique et volcanique terrifiante, que Lictolis ponctua par un cri de plaisir.

Kelly et Kiriko en étaient tombées à la renverse, et un énorme rocher en feu fondait droit sur elles... Jusqu’à ce que la patte de Wolfurd arrive, pulvérisant le rocher enflammé.

« Mes belles louves, il faut se dépêcher ! »

Il y eut alors une autre explosion, et les trois candidats virent une espèce d’immense colline de lave se lever. Deux immenses yeux de braise se formèrent alors, la lave révélant passage au démon endormi, à cette créature des temps anciennes, un être si ancien que nul n’en avait jamais parlé, et qui, partant de là, n’avait aucun nom. Ça était réveillé, et porta son regard sur les créatures qui l’entouraient.


Ça

Wolfurd poussa un petit couinement de bête apeurée. Le monstre faisait la taille d’un immeuble, et Lictolis se mit à lui parler, ayant toujours devant lui un cercle bleu.

« Je t’ai réveillé, créature des abysses infernales ! Je t’ai invoqué, sers-moi, sois à moi, HAHAHAHAHAHAHAHA... »

*BOUM !*

Ce fut le bruit violent que fit le poing du démon surpuissant quand il heurta Lictolis. Le poing de l’immense créature laissa une crevasse.

« Ça a du faire mal...
 -  S’il est vraiment mort... »

Il serait trop beau que Lictolis soit mort aussi facilement. Le démon remua un bras, et frappa violemment le premier château, son bras s’enfonçant dans la structure comme dans du beurre, pulvérisant les fenêtres, les murs. Il poussa un rugissement, et cracha du feu depuis sa bouche.

« Je suggère de foutre le camp ! Graaaouuu !!
 -  Il faut aller dans le château, et trouver cet ascenseur ! »

Le démon frappa alors le sol avec son poing, provoquant de violentes crevasses d’où de la lave s’échappa, se mettant à recouvrir progressivement toute la cour. Rejoindre le premier château n’allait pas être facile.

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Dictature d'Ashnard / Re : Pas le choix... quand faut y aller... [PV Sha]
« le: mardi 24 juillet 2012, 13:52:40 »
[HRP – Pour les besoins de ma réponse, je vais faire brièvement jouer Hiei, en faisant sorte qu’il attaque Calamité quand ce dernier attrapera Miléna. Si cette intervention te dérange, n’hésite pas à me le signaler, et j’éditerai en conséquence !]

Le Guide les regarda partir, sans rien penser, sans rien dire. Ce n’était pas son rôle. Il n’était ni triste pour Miléna, ni heureux. Il se contentait d’accomplir son rôle, et disparut, tandis que le trio marchait vers Gorgolha. Un peu de neige commençait lentement à tomber, mais ils étaient encore trop bas pour que la neige tombe vraiment, et recouvre entièrement le passage. Plusieurs sentinelles vinrent attaquer les trois Kuro Yume, et ces dernières se défendirent, avant d’attaquer le village, Miléna utilisant sa magie pour se battre. Un gong ne tarda pas à résonner, avertissant d’une attaque. Les barbares et les guerriers se reposaient dans la partie de la ville qui se situait sous la grotte, Hiei, Miléna, et Misha n’affrontant que des sentinelles ou des femmes qui étaient en train de surveiller leurs enfants en train de jouer. On entendit des cris de rage, des hurlements, et, finalement, les Kuro Yume prirent en otage des enfants, calmant ainsi le jeu. Ils avaient beau être forts, contre tout un clan, les Kuro Yume n’avaient aucune chance.

Tous les barbares de Gorgolha déferlaient. Des guerriers massifs, énormes, furieux, lourdement armés. Quant à leurs femmes... Seules les esclaves étaient frêles et douces, mais elles se trouvaient dans la caverne, dans des enclos. Les femmes barbares étaient robustes, massives, nerveuses, avec de la fourrure, des tatouages. Elles tenaient des haches, des gourdins, des épées, et les guerriers du clan approchaient massivement, tenant d’énormes boucliers, ou des haches à deux mains. Miléna avait capturé un gosse qui semblait terrorisé, et menaçait de le tuer si elle n’obtenait pas des informations.

Un léger moment de flottement plana, alors que les barbares se mettaient lentement en position, leurs regards haineux et furieux toisant les trois agresseurs. Si seulement Miléna avait songé à écouter plus attentivement le Guide, elle aurait su que les barbares ne connaissaient pas la pitié. Elle aurait su que trahir leur Dieu était pour eux le pire de tous les crimes. Elle aurait su qu’ils n’hésitaient pas à sacrifier les leurs, car leur fierté était à la hauteur de leur cruauté et de leur folie. Elle aurait su, en définitive, qu’attaquer de front un clan de tueurs nés était suicidaire. Les barbares étaient maintenant autour des trois Kuro Yume, et se mirent alors à frapper sur leurs boucliers, tout en poussant des cris de rage et de provocation.

« HOU ! HOU ! HOU ! HOU ! HOU ! HOU ! »

Les cris se répercutaient violemment, les armes en fer s’entrechoquant sur les boucliers. Un immense Barbare était en train de s’approcher. Il avait une longue chevelure noirâtre, de longs tatouages, et portait une épée et une longue lance, les barbares s’écartant prudemment sur son passage. Il était le champion du clan, il était un Barbare qui avait été formé par Jür-Günd, un tueur impitoyable qui avait massacré à lui tout seul, à mains nues, une meute de loups sauvages. Il s’appelait Calamité, et il s’avançait vers les ennemis, tout en attrapant une hachette qui avait servi à découper de la viande.


Calamité

Calamité visa soigneusement, tandis que les barbares se mirent à rigoler. Les Kuro Yume devaient maintenant comprendre que quelque chose ne clochait pas, mais ils étaient encore loin de leur surprise.

« Pour notre Dieu, nous mourrons avec plaisir ! Aaaaah ! »

Et la hachette s’envola, et alla se planter entre les deux yeux de l’enfant que Miléna tenait, et tous avaient alors hurlé, même la victime :

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!! »

Un cri de guerre terrifiant, qui donnait l’impression que toute la montagne grondait de rage. La hachette se planta bien, et l’enfant cessa de crier. Alors, les Barbares utilisèrent leurs frondes. Un énorme caillou atteignit Miléna sur l’arrière du crâne, et d’autres volèrent. Les enfants, nombreux, en balançaient en rigolant. A chaque fois que la sorcière tentait d’envoyer un sort magique, un caillou venait s’écraser sur son visage, sur ses mains. La situation se calma quand Calamité s’était rapproché des Kuro Yume. Les frondes cessèrent alors, et l’immense main du géant attrapa Miléna à la gorge, l’étranglant en la soulevant comme un fétu de paille. Calamité était indéniablement né sous le bon regard des Dieux, et les sages du clan avaient dit qu’il était fils des Dieux lointains. La femme était frêle. Il aurait pu briser ses os avec ses doigts. Il la souleva en l’air, serrant son cou, le broyant... Et sentit alors une petite démangeaison au niveau de son dos.

Tournant la tête, Calamité vit un autre asticot qui avait planté dans son dos son épée. Le sang se mit à dégouliner, et Calamité réagit en conséquence. Il frappa avec sa main libre la tête d’Hiei, envoyant ce dernier voler sur plusieurs mètres. Bien des historiens, quand ils analysent les mythes antiques, estiment que ces derniers sont généralement des récits historiques mystifiant d’anciens héros ancestraux, dont il ne restait plus aucune trace écrite d’eux que les légendes. Si tel était vrai, alors les Kuro Yume se tenaient sûrement devant l’homme qui, bien des millénaires après, serait connu comme étant Hercule. Les Kuro Yume ne pouvaient pas le savoir, mais Calamité était atteint d’une maladie génétique excessivement rare, si rare que les anciens avaient dit qu’il était béni des Dieux. Il était incapable de ressentir la moindre douleur physique. Il était atteint d’un syndrome appelé « analgésie congénitale », et qu’on appelait ici un don des Dieux.

« Vous avez du cran, pour des gringalets. Khorne vous a envoyé à nous pour éprouver notre loyauté envers lui. Du sang pour le Dieu du Sang !
 -  DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! DU SANG POUR LE DIEU DU SANG !! reprit la foule, en poussant des rugissements hystériques.
 -  Du sang pour le Dieu du Sang ! Du sang pour le Dieu de la Bataille ! Du sang pour Khorne, DU. SANG. POUR. KHOOOOOORNE !!!!!
 -  KHOOOOOOORNE !!!!!!! KHOOOOOOOOOOOOOOORNE !!!!!! KHOOOOOOOOOOOORNEEE !!!!!! »

Et Calamité poussa un hurlement de rage. La Voie modifiait légèrement la réalité, car le dialecte des barbares était aisément compréhensible. Il balança alors Miléna sur le sol, et l’écrasa avec tout son poids, un pied en milieu de son dos. Calamité sortit alors l’une de ses dagues, et s’ouvrit le torse avec, laissant son sang ruisseler sur son torse. Il poussa un rugissement, brandissant son poignard ensanglanté dans le ciel. Pour les Kuro Yume, la fin était venue.

Ce fut à ce moment qu’une voix résonna. Elle parlait dans un dialecte ancien, et les barbares l’écoutèrent. L’homme était chauve, avait une longue robe noire, et n’était rien de plus qu’un prêtre du Chaos. L’un des prêtres du Dieu maudit, Khorne. Le prêtre du Chaos parla à Calamité, et ce dernier grogna, tout en cessant de broyer le dos de Miléna. Les blessures de l’immense Barbare avaient déjà cicatrisé, ce qui montrait que ce dernier avait des compétences magiques, notamment des facultés régénératrices. Il était béni des Dieux, et finit par pousser un nouveau rugissement, puis pointa son épée vers Miléna.

« Du sang pour le Dieu du Sang ! Khorne a parlé ! Nous vous mettons à défi ! Choisissez votre champion, et il m’affrontera dans l’arène en hauteur ! Ce combat décidera de votre sort. Si vous échouez, nous vous massacrerons tous. Si vous tentez de fuir, nous vous massacrerons tous, et vos corps seront offerts en offrande à Khorne ! Vous avez dix minutes pour choisir votre champion ! Si vous arrivez à vaincre notre champion, alors nous vous mènerons à Jür-Günd. »

Et, sur ce, les Barbares s’éloignèrent. Personne ne vint pleurer le cadavre de l’enfant, et le prêtre du Chaos offrit un regard noir et sinistre à Miléna, avant de sourire, révélant des dents noirs et pourris. Miléna allait-elle ressentir le frisson que toutes les sorcières ressentaient en le voyant ? Allait-elle comprendre ? Allait-elle avoir une réminiscence de son passé, revoir le bûcher et le feu, avec le prêtre qui jetait son enfant au feu ? Allait-elle comprendre ce qu’était la Voie ? Et que le pire ennemi d’une sorcière se tenait devant elle ? Le prêtre du Chaos n’engagea pas la conversation, et partit, se volatilisant.

« Il semblerait que votre petite approche rapide n’ait pas été si efficace que cela lâcha alors le Guide en les rejoignant. La Déesse vous avait pourtant prévenu, je crois, que la Voie serait difficile. Les individus que vous affrontez ne sont pas de simples gardes pétochards. Ce sont des Barbares, des créatures de légende. Même les Spartiates s’inclineraient devant eux. Je vous conseille sérieusement de commencer à réfléchir, et à cesser de laisser votre impulsivité et votre rage vous guider. Le premier Sentier n’est pas terminé que vous avez déjà attiré à vous Eliphas. »

Eliphas... Le prêtre noir... Le Guide regarda alors Miléna.

« Oui, Miléna... Eliphas... Ce nom ne doit rien te rappeler, mais il doit t’effrayer, n’est-ce pas ? Vous le croiserez encore, et, si vous n’êtes pas capables de réfléchir, Eliphas vous massacrera. »

Le Guide s’avança. Une tempête de neige se levait, et il contemplait le cadavre de l’enfant.

« Croyez-en mon conseil. Quand on veut faire quelque chose, il faut le faire à fond, et ne pas s’arrêter à mi-chemin. Cette Voie, c’est votre voie. Ce guerrier impitoyable sera votre prochain adversaire, et vous ne le terrasserez pas avec un simple sort magique. »

Le Guide se permit alors de faire ce qu’il n’était pas supposé faire. Néanmoins, les vieilles habitudes avaient la vie dure, et il était, pour le coup, franchement déçu. Il les avait mis en garde, il leur avait dit que ce clan était solidement gardé, et, malgré ses avertissements, ils avaient foncé dans le tas sans se poser de questions, avec cette arrogance propre aux sorcières, cette arrogance qui avait jadis causé leur perte, cette croyance saugrenue que la magie les protègerait de tout, et les rendait invincibles.

« J’ignore ce que votre Déesse peut vous trouver pour vous accorder une telle confiance. »

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